Qui gouverne l'Église? (21/02/2013)

Dans « La Libre » de ce jour, Bosco d’Otreppe brosse un tableau  du gouvernement de l’Eglise catholique et singulièrement de ses organes centraux.

A cet égard, il rappelle notamment les critiques (déjà bien présentes, voici un demi-siècle, dans l’enceinte du concile Vatican II, lors de l’examen de la constitution dogmatique « Lumen Gentium ») relatives au  « manque d'importance attribué au collège épiscopal qui, pour beaucoup, pourrait devenir une sorte de parlement qui rapprocherait alors l'Église de l'idéal démocratique. La question est cependant très difficile. Comme l'expliquait Frédéric Mounier dans le journal La Croix de ce 18 février, l'Église s'inspire d'une conception juridique orientale : « sans nier les différences hiérarchiques ou fonctionnelles, ni surtout l'autorité du primat (pape ou évêque), les membres de l'Église se mettent ensemble, sous la conduite d'un patriarche (pape ou évêque) à l'écoute de l'Esprit. Tout synode est ainsi un acte véritablement liturgique, et non parlementaire. (...) Au-delà de la recherche d'un consensus, il s'agit de rechercher ce qu'il faut selon la volonté des personnes et celle de Dieu. D'où cette difficulté à évaluer le système de gouvernement de l'Église selon des critères exclusivement sociologiques»,  pour conclure : « la question de la démocratie et de l'Église est très vaste et très difficile (nous pourrons y revenir), mais au-delà de cette conception juridique orientale, de nombreux catholiques regrettent la centralisation du pouvoir dans l'Église, et attendent du prochain Pape qu'il mette en place un véritable synode qui aurait alors un pouvoir délibératif, et pourrait être plus à l'écoute de ce qui se vit sur le terrain. »

Voir l’article ici : Qui gouverne l'Église?

L’Eglise n’est autre, pour reprendre la célèbre formule de Bossuet, que « Jésus-Christ répandu et communiqué » par le soin des apôtres et leurs successeurs légitimes.

C’est à eux que le Seigneur a confié sacramentellement la grâce de faire paître le troupeau et de la transmettre de main en main aux évêques, jusqu’à la consommation des temps.

C’est eux que le Christ a institués pour gouverner le peuple fidèle en son Nom  avec, à la tête du collège épiscopal (et jamais sans cette tête) son Vicaire : « Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam. » (Marc, VIII, 29).

Foncièrement, l’Eglise ne peut donc être une démocratie mais une communion hiérarchique du corps ecclésial avec son Seigneur.

La question évoquée de doter de pouvoirs délibératifs le synode « permanent » des Évêques créé par Paul VI en 1965, à l’issue du concile Vatican II n’est pas neuve. Quoi qu’il en soit, cet ersatz  de parlement épiscopal dont on pourrait flanquer le pape (avec son consentement) ne pourrait jamais rien décider sans lui : car c’est à Pierre que le Christ a confié, en dernier ressort,  le soin de confirmer les frères dans la foi .

JPS

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