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Qui gouverne l'Église?

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Dans « La Libre » de ce jour, Bosco d’Otreppe brosse un tableau  du gouvernement de l’Eglise catholique et singulièrement de ses organes centraux.

A cet égard, il rappelle notamment les critiques (déjà bien présentes, voici un demi-siècle, dans l’enceinte du concile Vatican II, lors de l’examen de la constitution dogmatique « Lumen Gentium ») relatives au  « manque d'importance attribué au collège épiscopal qui, pour beaucoup, pourrait devenir une sorte de parlement qui rapprocherait alors l'Église de l'idéal démocratique. La question est cependant très difficile. Comme l'expliquait Frédéric Mounier dans le journal La Croix de ce 18 février, l'Église s'inspire d'une conception juridique orientale : « sans nier les différences hiérarchiques ou fonctionnelles, ni surtout l'autorité du primat (pape ou évêque), les membres de l'Église se mettent ensemble, sous la conduite d'un patriarche (pape ou évêque) à l'écoute de l'Esprit. Tout synode est ainsi un acte véritablement liturgique, et non parlementaire. (...) Au-delà de la recherche d'un consensus, il s'agit de rechercher ce qu'il faut selon la volonté des personnes et celle de Dieu. D'où cette difficulté à évaluer le système de gouvernement de l'Église selon des critères exclusivement sociologiques»,  pour conclure : « la question de la démocratie et de l'Église est très vaste et très difficile (nous pourrons y revenir), mais au-delà de cette conception juridique orientale, de nombreux catholiques regrettent la centralisation du pouvoir dans l'Église, et attendent du prochain Pape qu'il mette en place un véritable synode qui aurait alors un pouvoir délibératif, et pourrait être plus à l'écoute de ce qui se vit sur le terrain. »

Voir l’article ici : Qui gouverne l'Église?

L’Eglise n’est autre, pour reprendre la célèbre formule de Bossuet, que « Jésus-Christ répandu et communiqué » par le soin des apôtres et leurs successeurs légitimes.

C’est à eux que le Seigneur a confié sacramentellement la grâce de faire paître le troupeau et de la transmettre de main en main aux évêques, jusqu’à la consommation des temps.

C’est eux que le Christ a institués pour gouverner le peuple fidèle en son Nom  avec, à la tête du collège épiscopal (et jamais sans cette tête) son Vicaire : « Tu es Petrus, et super hanc petram aedificabo ecclesiam meam. » (Marc, VIII, 29).

Foncièrement, l’Eglise ne peut donc être une démocratie mais une communion hiérarchique du corps ecclésial avec son Seigneur.

La question évoquée de doter de pouvoirs délibératifs le synode « permanent » des Évêques créé par Paul VI en 1965, à l’issue du concile Vatican II n’est pas neuve. Quoi qu’il en soit, cet ersatz  de parlement épiscopal dont on pourrait flanquer le pape (avec son consentement) ne pourrait jamais rien décider sans lui : car c’est à Pierre que le Christ a confié, en dernier ressort,  le soin de confirmer les frères dans la foi .

JPS

Commentaires

  • « manque d'importance attribué au collège épiscopal qui, pour beaucoup, pourrait devenir une sorte de parlement qui rapprocherait alors l'Église de l'idéal démocratique » ???

    Ceux qui pensent cela vivent sur la Lune. Il n'existe pas d'idéal démocratique réalisé, n'importe où sur la planète, quelles que soient les tentatives instaurées de modèle démocratique. Même des régimes communistes ou islamistes se réclament d'une forme de gouvernement démocratique. L'Iran, la RDC ou la Corée du Nord représentent-elles un exemple d'idéal démocratique pour ces rêveurs ? La Belgique le représente-t-elle, ce pays qui n'est qu'une particratie (ou une ploutocratie franc maçonne, selon le point de vue) et qui se révèle de plus en plus déchiré, ingouvernable ... et anticlérical ?

    Mais cette illusion d'idéal démocratique n'est pas le plus important. Ces gens ne semblent pas voir non plus que la démocratie est une conception purement politique de la gouvernance d'un pays, limitée aux frontières de ce pays et visant à assurer le vivre ensemble de ses habitants. Car ces habitants ont des opinions parfois diamétralement opposées en politique, bien qu'ils vivent sur un même territoire. Pour éviter des guerres civiles armées périodiques entre ces camps opposés, qui veulent tous le pouvoir sur ce pays, on instaure des guerres civiles périodiques non armées, appelées 'élections' ou 'comptage des soldats de chaque camp'. Et on décrète que le vainqueur ne le sera pas par la force des armes, mais par le nombre de ses partisans. Mais il y a toujours bien un ou des vainqueurs de ces guerres civiles, et un ou plusieurs vaincus. Et les moyens financiers différents sont des armes clientélistes dont chaque camp se sert pour s'assurer la victoire. La seule différence notable (et appréciable) est qu'il y a moins de morts. Mais les vainqueurs continuent à imposer leur point de vue et leur loi aux vaincus, comme après toute guerre civile.

    Il n'en va évidemment pas de même dans l'Église, qui est une association libre de personnes réparties dans tous les pays du monde, et quel que soit le régime politique de ces pays. Et chacun d'eux est libre aussi bien de la rejoindre que de la quitter, ce qui n'est pas le cas des citoyens d'un pays donné. Chacun la rejoint (ou ne la quitte pas) s'il est d'accord avec l'objet social principal de cette association, à savoir l'annonce de la Bonne Nouvelle du Christ au monde entier, et s'il est d'accord que les fondateurs et actionnaires de cette association sont intangibles et incontestables, à savoir la Sainte Trinité.

    Parler de démocratie politique au sein d'une association de personnes, d'accord entre elles par définition sur l'objet social de cette association, est simplement une façon de perdre son temps, ou plutôt une façon de vouloir semer la guerre civile propre au fonctionnement démocratique de tous les pays du monde. C'est vouloir imposer à l'Église le fonctionnement chaotique du monde, traversé par toutes les haines et conflits partisans. À vouloir faire la confusion entre la religion et la politique, c'est toujours la religion qui y perd des plumes. Vouloir institutionnaliser des partis politiques à l'intérieur de l'Église, cela provient de gens qui ne sont pas inspirés par l'Esprit de Dieu, mais par l'esprit d'un monde guidé par le Malin, qui aime diviser les hommes pour mieux régner sur eux.

  • Une question très pertinente, vu que l'on constate que certains curés font maintenant à peu près ce qu'ils veulent dans leur paroisse... Il est de plus en plus rare d'entendre un curé faire part des prises de position du Pape sur l'actualité dans son homélie, sauf peut-être pour les critiquer à mots couverts...

  • Ce serait bien ça le problème.

    Un cas concret, actuel ? L'année de la Foi. Les évêques de Belgique se sont-ils clairement mobilisés derrière le Pape ? Je n'ai pas vu ça.
    Dans les paroisses (des environs), on s'est même mis à faire dire des crédos privés à la messe dominicale. Crédos Intéressants mais privés.

    Tout ça, sous le couvert (hypocrite à mes yeux) de vérités mal utilisées. Par exemple : la Foi sans les oeuvres est une Foi morte. Donc une catéchèse de la Foi... Pour le moment, on n'en veut pas.
    Comme si les oeuvres sans la Foi n'étaient pas de la philanthropie. Les services-clubs font ça aussi bien que les paroisses, voire mieux.

    On semble arrivé à une sorte de Gallicanisme généralisé: "Si le Pape ne me consulte pas (moi qui suis évêque autant que lui), ma connaissance de mon terrain me dit que ses propos ne sont pas pertinents chez moi."

    Demain, nos (derniers) curés ne diront-ils pas qu'ils sont ordonnés, eux aussi, et que les directives épiscopales ne sont pas pertinentes dans leur paroisse ?

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