Hiver belge et printemps français (26/03/2013)

Il n’y a pas photo ! Entre une Belgique totalement chloroformée et une France où l’on voit se dresser des foules innombrables refusant l’établissement de la dictature du relativisme, le contraste est sidérant. Tout ce que l’on redoute de voir s’écrire dans la loi française a déjà été inscrit dans la nôtre sans protestations ou presque, et bien davantage.

Le Belge se mobilise difficilement. Il faut remonter à la Question Royale (1951) ou à la Question Scolaire (1958) pour le voir descendre massivement dans la rue pour manifester son attachement à la monarchie ou à la liberté d’enseignement. Et depuis lors, en-dehors de causes syndicales ou de réactions émotives (« Marche blanche »), plus rien. Un véritable processus d’engourdissement que l’on peut expliquer de diverses manières :

Tant et si bien que les appels à la mobilisation lancés par quelques-uns restent sans écho et ne réunissent que quelques courageux, comme ce fut le cas à Bruxelles, dimanche dernier.

Comment "le Belge" (s’il existe toujours et s'il n'est pas définitivement descendu au tombeau) pourrait-il comprendre cet immense frémissement qui parcourt l'Hexagone et que d’aucuns ne craignent pas de désigner sous le vocable de « printemps français » ? Il ne peut que hausser les épaules et déclarer que, de toute façon, la cause est entendue et que cela ne servira à rien. Alors, à quoi bon se déranger ? Je dois avouer humblement, en battant ma coulpe, que je n’ai pas été loin de partager une telle attitude en écrivant sur ce blog, il y a quelques mois, que cette mobilisation en France risquait de constituer « beaucoup de bruit pour rien ». Ma seule excuse est d’appartenir à ce triste monde belge incapable de concevoir que l’on puisse aujourd’hui encore, avec un peu de foi, renverser les montagnes de l’iniquité. Je suis donc extrêmement impressionné par le spectacle que nous donnent aujourd’hui ces très nombreux Français qui ne veulent pas que le mariage, la famille et les droits de l’enfant soient dénaturés par des lois contraires au bien objectif de l’homme et de la société.

Face à ce qu’il y a de meilleur et de plus respectable dans la société française, on a vu un pouvoir aveuglé par l’idéologie et le mépris recourir à la force brutale allant jusqu'à gazer à bout portant des adolescents et des enfants. On ne peut qu’être ému et admiratif devant la détermination de tous ces Français qui manifestent à moins que de partager cet aveuglement qui caractérise une sensibilité belge dégradée et pour tout dire complètement sclérosée.

Il reste à souhaiter que nos amis français ne désarment pas et qu’ils se mobilisent encore et encore pour résister à cette dictature du relativisme immoral, négateur de toutes les valeurs d’une civilisation authentique. Souhaitons-leur toutefois de faire preuve de discernement et notamment de ne pas laisser leur mouvement être récupéré par ceux qui ne rêvent que de le détourner à des fins partisanes, de ne pas laisser non plus l’initiative à des figures de proue improvisées dont l’insuffisance est patente (Frigide Barjot !), de méditer aussi les leçons de l’histoire pour éviter d’en reproduire les échecs (se souvenir, à ce propos, d'un certain 6 février 1934) …

YW

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