Est du Congo : les violences sexuelles s'exercent en toute impunité (11/06/2014)

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Violences sexuelles au Congo : l’impunité perdure

Alors que s’ouvre aujourd’hui (10/6), à Londres, le Sommet mondial contre les violences sexuelles en zone de conflit, l’ONG Human Rights Watch a publié un rapport accablant faisant état de nombreux cas de violences sexuelles perpétrées dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Les auteurs de ces crimes demeurent généralement impunis.

Intitulé Mettre fin à l’impunité pour les violences sexuelles : nécessité d’un nouveau mécanisme judiciaire pour traduire les responsables en justice, le rapport dresse le portrait d’une zone sinistrée par deux décennies de combat entre forces gouvernementales et groupes armées rebelles. Prise au piège, la population civile subit le contrecoup de ces affrontements. 

Dans ce combat sans fin qui oppose une dizaine de groupe armés aux forces de sécurité congolaises, les violences sexuelles sont devenues un instrument de terreur. Le viol, notamment, est utilisé comme arme de guerre pour « punir » des groupes ethniques particuliers accusés d’intelligence avec l’ennemi. Plusieurs enlèvements de femmes et de jeunes filles, devant servir d’esclaves sexuelles, ont également été répertoriés. Fait notable, des membres de l’armée congolaise sont directement impliqués dans les exactions commises à l’encontre des civils. Trois lieutenants-colonels ont ainsi été inculpés pour viol et le procès du général Kakwavu, pour des faits similaires, est en cours. 

 

Malgré les efforts des autorités congolaises, les auteurs de ces violences ne sont que rarement inquiétés. En effet, le système judiciaire du pays est gangréné par la corruption et les quelques magistrats probes ne disposent pas de moyens suffisants pour mener des enquêtes approfondies. Plus décourageant encore, de nombreux soldats condamnés pour viol se sont évadés de prison en raison de l’état déplorable du système pénitencier congolais. Tant que ce climat d’impunité perdurera, les violences sexuelles continueront, prévient l’ONG américaine, qui espère que le Sommet de Londres fera évoluer les choses. 

Source : HUMAN RIGHTS WATCH

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