Une victoire importante pour le pape François ? (24/10/2015)

Selon Jean-Marie Guénois (le Figaro),

Le Synode s'achève sur une victoire importante pour le pape François 

Au terme de trois semaines de débats, le pape a la possibilité d'ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

Les évêques réunis en Synode à Rome depuis trois semaines sur les questions du mariage et de la famille ont voté à plus des deux tiers requis, tous les articles du document final qui, si le pape François le confirmait, pourrait ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

Ce vote marque une victoire importante du pape réformateur après le refus, l'an passé, lors de la première session du même synode, d'une partie des évêques, d'avancer vers cette ouverture en direction des divorcés-remariés.

L'article 85 (traduction ICI) du document portait sur l'admission des divorcés remariés à la communion et sous certains conditions. (En fait, comme le fait remarquer S. Magister, il n'y est pas fait explicitement mention, ndbelgicathol) Sur les 94 articles c'est celui qui a reçu le moins de suffrages - avec 178 votes pour et 80 votes contre - mais qui passe toutefois la majorité des deux tiers, fixée à 177 voix pour 265 votants.

Sans être le sujet central de cette assemblée mondiale d'évêques, la question des divorcés-remariés en a été le sujet le plus brûlant et le plus disputé.

Loin d'un feu vert pour toutes les situations, c'est la proposition des évêques allemands qui a fini par emporter l'adhésion d'au moins les deux tiers du synode même si l'opposition à cette évolution a été très puissante pendant tout le temps des débats. Et le demeurera, en particulier de la part des épiscopats africains et polonais.

Le groupe germanophone a en effet proposé de mettre au point une série de «critères» pour évaluer - sous la responsabilité de l'évêque local - l'histoire de chaque couple de divorcés remariés qui seraient réellement motivés pour accéder aux sacrements de l'Eglise. Ensemble ils pourraient décider de leur admission à la confession et à la communion. Il s'agirait, à chaque fois, insiste-t-on à Rome, l'œuvre d'un «discernement» spécifique.

Le synode a donc transmis officiellement au pape ce «document final» et il reste à François la charge de décider de la mise en œuvre de cette nouvelle pastorale de l'Eglise qui contient toutefois de profonds germes de divisions au sein des communautés.

Mais il ne fait pas de doute que François ira dans le sens de cette ouverture puisqu'il l'a souhaitée, dès le début de son pontificat, convoquant en fait ce synode, pour faire passer cette mesure.

Le pape pourrait s'exprimer dans une «lettre apostolique» ou une «exhortation post synodale» ou sous une autre forme, il est souverain dans la modalité, qui pourrait être publiées au cours de «l'année jubilaire de la miséricorde» qu'il va ouvrir à Rome le 8 décembre 2015 pour aider l'Eglise à changer sa culture.

Ce qu'un évêque belge, Mgr Van Looy, résumait d'une formule: «c'est la fin du jugement des personnes. C'est la fin d'une Eglise qui juge et le début d'une Eglise qui écoute, qui parle. Nous avons une Eglise de tendresse envers tous. Cela pourrait être le début d'une Eglise nouvelle.»

(les "gras" sont du fait de belgicatho)

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