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Une victoire importante pour le pape François ?

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Selon Jean-Marie Guénois (le Figaro),

Le Synode s'achève sur une victoire importante pour le pape François 

Au terme de trois semaines de débats, le pape a la possibilité d'ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

Les évêques réunis en Synode à Rome depuis trois semaines sur les questions du mariage et de la famille ont voté à plus des deux tiers requis, tous les articles du document final qui, si le pape François le confirmait, pourrait ouvrir, au cas par cas, la communion pour les divorcés-remariés.

Ce vote marque une victoire importante du pape réformateur après le refus, l'an passé, lors de la première session du même synode, d'une partie des évêques, d'avancer vers cette ouverture en direction des divorcés-remariés.

L'article 85 (traduction ICI) du document portait sur l'admission des divorcés remariés à la communion et sous certains conditions. (En fait, comme le fait remarquer S. Magister, il n'y est pas fait explicitement mention, ndbelgicathol) Sur les 94 articles c'est celui qui a reçu le moins de suffrages - avec 178 votes pour et 80 votes contre - mais qui passe toutefois la majorité des deux tiers, fixée à 177 voix pour 265 votants.

Sans être le sujet central de cette assemblée mondiale d'évêques, la question des divorcés-remariés en a été le sujet le plus brûlant et le plus disputé.

Loin d'un feu vert pour toutes les situations, c'est la proposition des évêques allemands qui a fini par emporter l'adhésion d'au moins les deux tiers du synode même si l'opposition à cette évolution a été très puissante pendant tout le temps des débats. Et le demeurera, en particulier de la part des épiscopats africains et polonais.

Le groupe germanophone a en effet proposé de mettre au point une série de «critères» pour évaluer - sous la responsabilité de l'évêque local - l'histoire de chaque couple de divorcés remariés qui seraient réellement motivés pour accéder aux sacrements de l'Eglise. Ensemble ils pourraient décider de leur admission à la confession et à la communion. Il s'agirait, à chaque fois, insiste-t-on à Rome, l'œuvre d'un «discernement» spécifique.

Le synode a donc transmis officiellement au pape ce «document final» et il reste à François la charge de décider de la mise en œuvre de cette nouvelle pastorale de l'Eglise qui contient toutefois de profonds germes de divisions au sein des communautés.

Mais il ne fait pas de doute que François ira dans le sens de cette ouverture puisqu'il l'a souhaitée, dès le début de son pontificat, convoquant en fait ce synode, pour faire passer cette mesure.

Le pape pourrait s'exprimer dans une «lettre apostolique» ou une «exhortation post synodale» ou sous une autre forme, il est souverain dans la modalité, qui pourrait être publiées au cours de «l'année jubilaire de la miséricorde» qu'il va ouvrir à Rome le 8 décembre 2015 pour aider l'Eglise à changer sa culture.

Ce qu'un évêque belge, Mgr Van Looy, résumait d'une formule: «c'est la fin du jugement des personnes. C'est la fin d'une Eglise qui juge et le début d'une Eglise qui écoute, qui parle. Nous avons une Eglise de tendresse envers tous. Cela pourrait être le début d'une Eglise nouvelle.»

(les "gras" sont du fait de belgicatho)

Commentaires

  • C’est la surprise du chef. Il n’y a aucune illusion à se faire : encourager de ses voeux pareille exception ouvre la brèche par laquelle s’imposera la règle qui ne pouvait être formulée à la majorité requise. Ce genre de procédé a déjà été maintes fois utilisé : la mise en œuvre du concile Vatican II en fournit multes exemples. Victoire donc pour le pape François et les « libéraux ». A quel prix ? L'histoire le dira.

  • Cela laisse un goût amer. Ce synode a été manipulé à bien des égards, par bien des acteurs, intérieurs comme extérieures à notre mère l'Eglise. Prions que l'on revienne à une unicité comme nous l'avions connu du temps de Benoit et Jean-Paul II.

  • Je suis perplexe. Je ne vois pas vraiment en quoi ce texte ouvre l'accès aux sacrements aux divorcés-remariés en fait (ou alors pas explicitement). Peut-être la traduction est-elle mauvaise, mais j'avoue que je ne vois pas forcément où il veut en venir si ce n'est qu'il rappelle simplement qu'il y a des gradations dans le péché, ce qui est exact.

  • Je voulais chercher un extrait de l’évangile de Matthieu sur le net, plus rapide que de prendre ma bible et j’avais tapé « nouveau testament » et ce qui apparait comme résultat sur Google ce sont les séances du film « le tout nouveau testament » ; c’est peut-être cela que le synode nous propose : un tout nouveau testament ? Ceci expliquerait pourquoi Mgr Van Looy parle d’une église nouvelle !
    J’ai pris ma bible finalement, c’est plus sûr. Voilà ce que je cherchais Matthieu : 5 – 37. Dites seulement oui si c’est oui ; non si c’est non ; ce qui vient en plus vient du Malin. (Et coïncidence ceci vient juste après Matthieu 5-32 qui nous concerne aujourd’hui.)
    Alors ici, c’est oui ou non pour la communion des divorcés remariés ?
    Si c’est oui dans certains cas, cela va évidemment se généraliser, comme le souligne Tchantches.
    Il me semble que cela contredirait les paroles de Notre Seigneur, mais peut-être que je ne comprends pas. Peut-être que Jésus l’aurait autorisée aussi dans certains cas ?
    Ce qui ressort de tout ceci c’est que c’est compliqué aujourd’hui.
    Mais, il y a plus grave que cette question (même si elle risque de provoquer des tensions au sein de de l’Eglise qui subsiste) ; il y a l’apostasie quasi générale et tous nos contemporains qui n’ont pas la joie de partager notre foi.
    Plus que jamais, il faut prier et rester confiant en Dieu. Le Seigneur est ma lumière et mon salut. De qui aurais-je crainte ? Et gardons aussi confiance dans l’Eglise, nous sommes catholiques.

  • L' article "sensible" sur les divorcés-remariés manque de clarté et de précision: c'était le prix à payer par le comité pontifical de rédaction pour qu'il passe, ce qu'il a fait d'extrême justesse.
    La non-imputabilité d’une faute objective implique-t-elle que celle-ci puisse continuer ? S’il en est ainsi, l’accès à la communion sacramentelle est-il permis alors que subsiste un état de vie notoire objectivement contraire à la loi évangélique ?
    Cela reste obscur et de nature à jeter le trouble et la confusion. Chacun aura sa lecture, les médias post-chrétiens se chargeront d imposer la leur, à moins que l'autorité du pape fasse le consensus...

  • Ne nous focalisons pas sur la question des divorcés remariés. Réjouissons-nous au contraire des innombrables points positifs du document voté par les pères synodaux. Je cite entre autres:la nécessité de redécouvrir Humanae vitae et Familiaris consortio, la nécessité de réagir contre la théorie du gender et les politiques culturelles néo-colonialistes. Attendons maintenant la réponse du pape, à qui on a demandé un document sur la famille dans le monde contemporain. Les manipulations de l'an passé n'ont pas réussi cette année. La voix de l’Afrique a pu se faire entendre. Et comme ce fut toujours le cas dans son histoire bimillénaire, l'Eglise fait montre d'une sagesse et d'un équilibre en ne tombant pas dans le double piège du laxisme et du rigorisme.

  • Merci Simon, enfin une parole intelligente et un esprit capable de discernement !

    Oui je pense qu'il peut être envisagé un chemin de pénitence qui n'ouvre droit à la communion qu'une fois le terme de se cheminement atteint, à condition que la pénitence a bien eu lieu et qu'un terme a été mis à la seconde union - du moins dans sa consommation (ou que le premier mariage a été reconnu comme non valide)

    Bien entendu, se contenter de regretter les erreurs du premier mariage sans pour autant reconnaitre la nouvelle union comme adultère (si le premier mariage reste valide) ne peut donner accès à la communion, il en va du salut des âmes. N'oublions pas ce que dit l'écriture concernant celui qui communie indignement au Corps et au Sang du Christ et qui mange dans ce cas sa propre condamnation. Car dans ce cas le pécheur prétendrait ne pas pécher et s'enfermerait davantage dans son péché en communiant au sacrifice du Christ, ce qui le condamnerait tout comme le fut le mauvais Larron..

  • Et en ce qui concerne la situation des divorcés remariés, si l'on met en place un dispositif de discernement, qui d'ailleurs n'aboutira pas nécessairement à l'accès aux sacrements, et s'il s'agit d'un discernement ignatien, au sens le plus traditionnel du terme, ne verrons-nous pas au contraire un accroissement de la vie spirituelle dans l'Eglise, une sorte de sortie par le haut des débats actuels? Il y aura là beaucoup de travail en perspective pour les pères de la Compagnie de Jésus, hum!

  • Ce texte est de la pure manipulation. Rien que le titre laisse penser que le Pape François recherche la réforme sur le plan doctrinal. L'auteur n'a rien compris de ce que souhaite le Pape François. Le Pape François n'a jamais demandé d'ailleurs à ce que les divorcés remariés puissent communier, cette demande provient majoritairement des évêques allemands.

    Ne nous laissons pas manipuler par les médias, y compris aujourd'hui les médias catholiques qui apparemment sont aussi aveugles que les autres !

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    "Le synode a donc transmis officiellement au pape ce «document final» et il reste à François la charge de décider de la mise en œuvre de cette nouvelle pastorale de l'Eglise qui contient toutefois de profonds germes de divisions au sein des communautés."

    => rien ne dit que le Pape l'approuvera !

    "Mais il ne fait pas de doute que François ira dans le sens de cette ouverture puisqu'il l'a souhaitée, dès le début de son pontificat, convoquant en fait ce synode, pour faire passer cette mesure."

    => mensonge ! Encore une fois le Pape n'a jusqu'ici fait qu'écouter, il n'a jamais une seul fois demandé à ce que les divorcés remariés puissent communier.

  • Il est bien vrai qu'il y a une vérité immuable, qu'il faut rappeler à temps et à contre-temps: pour faire une bonne communion, la première condition est d'être en état de grâce!

  • Le souci du pape et d'un certain nombre de pasteurs de rejoindre les personnes qui ne sont pas "en règle" par rapport aux exigences de la doctrine catholique du mariage n'est-il pas pleinement justifié? Et qui, d'ailleurs, est vraiment droit dans ses bottes et peut se prévaloir de s'avancer vers l'Eucharistie sans s'interroger sur sa condition de pècheur? A voir la façon dont de nombreux blogueurs (Smits, Daoudal, Benoit-et-moi, etc) et commentateurs (Philippe et cie) s'expriment, on a l'impression que l'attachement à l'orthodoxie doctrinale agit comme un amidon qui fermerait à toute prise en considération miséricordieuse de situations particulières. Il doit exister une ligne de crête entre la tentation du laxisme qui conduit au mépris de la loi et celle de la rigidité doctrinale qui conduit à l'absence de miséricorde.

  • Très actuel :

    Lecture de la lettre aux Hébreux de ce dimanche 25/10/2015

    Tout grand prêtre est pris parmi les hommes ;
    il est établi pour intervenir en faveur des hommes
    dans leurs relations avec Dieu ;

    !!! il doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés.
    Il est capable de compréhension
    envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement,
    car il est, lui aussi, rempli de faiblesse ;
    et, à cause de cette faiblesse,
    il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés
    comme pour ceux du peuple. !!!

    On ne s’attribue pas cet honneur à soi-même,
    on est appelé par Dieu, comme Aaron.


    Il en est bien ainsi pour le Christ :
    il ne s’est pas donné à lui-même
    la gloire de devenir grand prêtre ;
    il l’a reçue de Dieu, qui lui a dit :
    Tu es mon Fils,
    moi, aujourd’hui, je t’ai engendré,
    car il lui dit aussi dans un autre psaume :
    Tu es prêtre de l’ordre de Melkisédek
    pour l’éternité.


    – Parole du Seigneur.

  • Contrairement à ce que dit Mgr Van Looy, ce n'est pas "la fin du jugement des personnes", c'est le début! Avant, l'Eglise jugeait des "situations objectives". A partir de maintenant, elle jugera si telle ou telle personne en situation d'adultère est digne de communier ou non! C'est la porte ouverte aux injustices, comparaisons, délations, et à des blessures bien plus grandes encore chez ceux qui se sentiront injustement jugés ("qui êtes-vous, messieurs les évêques, pour juger" les personnes, leur âme, les circonstances toujours infiniment complexes et partagées d'un échec conjugal?).

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