Progressisme de mort : 90% des députés francophones votent pour l'avortement jusqu'à 18 semaines malgré deux sondages récents et la lettre des 750 médecins et soignants (28/11/2019)

90% des députés francophones votent en faveur de l’avortement alors que deux sondages indiquent que 65 à 75% de la population francophone est contre ce énième projet de loi.

On assiste à une forte mobilisation en Belgique contre le ixième projet de loi bioéthique de libéralisation totale de l’IVG porté par une majorité « progressiste » de 60% du parlement tandis qu'une lettre de 750 médecins et soignants opposés au projet de loi vient d’être publiée.

Après 2 premiers votes reportés en commission parlementaire depuis 2 semaines, les partis opposés viennent de réussir à le reporter une nouvelle fois d’une semaine, voire de 2.

Le Centre d’Action Laïque, à la pointe du lobby pro-IVG

Derrière cet ixième projet de loi pro IVG, le très puissant lobby du Centre d’Action Laïque (CAL) qui en fait une croisade depuis des années. https://www.abortionright.eu/

Tout le monde se souvient ici que le Roi Baudouin avait mis sa couronne en jeu en 1990 sur cette question.

Cette fois, le CAL a rassemblé une majorité dite « progressiste » de 60% des voix (90 députés sur 150), familles communistes-socialistes-vertes-libérales du nord et du sud du pays, composée de :

Ainsi, alors que ce n’est même pas encore voté, la RTBF diffuse déjà des sujets pour préparer les femmes à cette nouvelle loi. Hier soir encore, un débat « cqfd » sur la RTBF avec deux invités pro-IVG et des questions non pas liées au projet de loi mais à l’amélioration des techniques et à la prise de décision des IVG. Par contre, en Flandre, les médias se montrent plus sceptiques, reflétant leur majorité hostile à ce projet de loi.

Réaction d’experts en humanité et la lettre des 750 médecins et soignants

Fait historique en Belgique ce mardi 26 novembre : une lettre ouverte a rassemblé 750 signatures de professionnels de la santé en 4 jours et a été publiée dans la presse : 27 gynécologues, 45 professeurs d'université, médecins et personnel soignant. (Lettre publiée simultanément dans 2 grands quotidiens belges : francophone, LaLibre, et néerlandophone, DeMorgen).

Les « 750 » demandent une pause sur ce sujet, a fortiori en l’absence d’un gouvernement avec une majorité assise. D’ailleurs, le CAL profite explicitement de l’absence de gouvernement pour « enfin faire passer cette loi qui pourrait être bloquée par un des partenaires de la future majorité ».

Par ailleurs, des signes contredisent que 90% des francophones ou de leurs députés sont favorables au projet de loi :

Les positionnements bioéthiques ne font pas l’unanimité au sein des différents partis ayant déposé la proposition de loi.

La suite, une loi pour Noël ou pour le Carnaval ?

Le projet de loi est toujours en discussion à la commission de la chambre des députés. Une majorité le soutient mais les opposants suscitent le nécessaire débat. Vers le 16 décembre, le projet de loi arrivera à la chambre. A ce moment, il suffira de l’accord de 50 députés sur 150 pour envoyer le projet à l’analyse du conseil d’état, ce qui prendra encore un peu de temps. D’ici là, peut-être aurons-nous un gouvernement belge ? Il se sera mis d’accord sur un programme et probablement que ce projet de loi aura été « avorté » dans ces négociations qui auront duré plus de 18 semaines.

Lire aussi l'éditorial de Francis Van de Woestyne (la Libre) qui dit notamment ceci : 

“Il est cependant regrettable que cette proposition (...) n’ait pas fait l’objet d’un très large débat entre parlementaires issus des dernières élections qui aurait permis, peut-être, de mieux cerner les enjeux éthiques, philosophiques, chirurgicaux de cette proposition. Aujourd’hui, le discours dominant impose l’idée que l’avortement est une intervention médicale ordinaire et que tout qui s’oppose à l’allongement du délai est, nécessairement, un conservateur, peu soucieux de l’intérêt des femmes. Ce serait une erreur de le croire. Car il ne s’agit pas, en l’occurrence, d’un simple débat entre le monde laïc et les catholiques. La société est ici face à un débat de civilisation qui touche à la définition même de l’être en devenir. L’argument avancé par les tenants de cette proposition, soulignant qu’en Grande-Bretagne le délai est de 24semaines, est partial. Plus de la moitié des pays européens ont fixé la limite à 12 semaines. Dans les centres prénataux, en Belgique et ailleurs, on sauve les prématurés de plus de 24 semaines... Cette question mérite un vrai débat de fond, sans caricatures, de part et d’autre.”

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