Les luttes anti-raciales : une nouvelle forme de la lutte des classes ? (13/06/2020)
De Thierry BOUTET sur Smart Reading Press :
LES LUTTES ANTI-RACIALES, UNE NOUVELLE FORME DE LA LUTTE DES CLASSES ?
11 Juin 2020
De graves émeutes raciales secouent les États-Unis à l’occasion de la mort dramatique de George Floyd. En France, l’affaire Adama Traoré est remise au-devant de la scène et donne lieu à des violences urbaines. De part et d’autre de l’Atlantique, les émeutiers brandissent l’antiracisme. Mais le parallèle est-il fondé ? Ne concerne-t-il pas plutôt un contexte politique de fragilisation du pouvoir aussi bien en Amérique qu’en France ? Et ceux qui sont à la manœuvre ne visent-ils pas un tout autre but que la justice ?
Après plus de deux mois de confinement, la violence explose à nouveau aux États-Unis. Au point de départ, l’affaire George Floyd. Un drame funeste : la mort à Minneapolis, dans le Minnesota, d’un ancien délinquant, condamné à cinq ans de prison pour vol à main armée. Lors de son interpellation, il décède d’un arrêt cardiovasculaire par compression du cou. Derek Chauvin, le policier qui l’arrête, a lui aussi un passé sulfureux. Il a été impliqué dans trois arrestations mortelles, fait l’objet de nombreuses plaintes et a déjà été sanctionné. Le collègue qui l’assiste lors de l’arrestation, Thou Thao, n’est pas non plus un enfant de chœur. Impliqué dans une arrestation violente, il a évité le procès en versant 25 000 $ à sa victime. Minneapolis s’enflamme. Un événement dramatique qui est loin d’être le premier.
Sporadiquement, des émeutes urbaines secouent les États-Unis. Depuis l’émeute de Houston en 1917 et le massacre de Tulsa dans l’Oklahoma en 1921, les États-Unis ont connu tout le long du vingtième siècle et jusqu’à maintenant des épisodes de violences urbaines, en particulier au moment du combat pour la reconnaissance des droits civiques dans les années 1960. La plupart du temps, ce sont des violences policières qui sont l’élément déclencheur de ces émeutes.
Les États-Unis ont connu tout le long du vingtième siècle et jusqu’à maintenant des épisodes de violences urbaines.
Du 11 au 17 août 1965, les émeutes font 34 morts et 1 000 blessés à Los Angeles. En juillet 1967, 43 morts, environ 500 blessés et 2 000 édifices détruits à Detroit, puis, du 4 au 11 avril 1968, 46 morts. Après l’assassinat de Martin Luther King à Memphis, 125 villes connaissent des émeutes raciales. Du 17 au 20 mai 1980, 18 morts à Miami après l’acquittement des policiers qui avaient battu à mort un vétéran afro-américain de la marine américaine. C’est le même scénario qui déclenche à nouveau des émeutes à Los Angeles et dans plusieurs villes des États-Unis du 30 avril au 1er mai 1992 : 59 morts, 2 328 blessés et un milliard de dollars de dégâts. Du 9 au 13 avril 2001, 70 blessés à Cincinnati à la suite du décès d’un jeune noir tué par un policier. En 2009, c’est à Oakland, toujours en Californie. Idem en 2012 en Floride, en 2014 à Ferguson dans le Missouri, à Baltimore en avril 2015, où 15 immeubles sont incendiés. La liste est interminable.
Aux États-Unis, les policiers tuent chaque année 1 000 personnes, et près d’un quart sont noirs. Les événements récents de Minneapolis n’ont donc rien d’unique ni d’atypique. En revanche, le retentissement mondial de l’événement est exceptionnel.
Rapidement, en effet, l’affaire George Floyd devient «World wide». À Londres, Bristol, Madrid, Barcelone, Copenhague, Bruxelles, Budapest, Göteborg, Rome, Zurich, Berlin, on ne compte plus les villes où ont eu lieu des manifestations de soutien. Des hommes politiques de toutes tendances, d’innombrables «people», des sportifs (George Floyd est ancien basketteur et rappeur) prennent la parole et dénoncent les violences policières et le racisme. En France, à l’occasion de cette mobilisation, l’ultra gauche ressuscite l’affaire Adama Traoré, qui date de 2016.
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Commentaires
Et dire que lorsque l'on a l'outrecuidance de s'inquiéter d'un attentat islamiste, on se voit aussitôt accusé de l'"instrumentaliser"...
Écrit par : F De Coster | 14/06/2020
Suite aux manifestations anti-blancs et anti-policières auxquelles nous assistons, permettez-moi quelques réflexions...Sans cautionner le moins du monde le racisme vis-à-vis de ceux qui n'ont pas la peau blanche, je ne peux m'empêcher de me demander si, aux USA par exemple, nous aurions assisté à manifestations tournant en émeutes si un policier noir avait asphyxié un déléquant blanc. Plus près de chez nous, en France, face à une situation qui n'est pas transposable, aurions-nous vu les médias les lobbies et les groupes appartenant à l'ultra-gauche instrumentaliser la mort, d'un certain Adam Traoré qui, présenté comme un saint, qui est en réalité coupable d'extorsion avec violence, de menace de mort, de conduite sans permis, d'extorsion et de vol de véhicule avec violences, d'usage de stupéfiants, de rébellion et d'un viol de son co-détenu en prison s'il avait été blanc? En résumé, non au racisme mais non au racisme à sens unique et, comme le disait je le pense Eric Zémmour, "j'adhérerai à SOS racisme quand on mettra un "S" à ce mot.
Écrit par : Jean-Pierre Snyers | 14/06/2020