Autre critique formulée par la CDF : « Les aperçus théologiques essentiels et indispensables de la théologie eucharistique du Concile Vatican II, qui sont largement partagés avec la tradition orthodoxe, n’ont malheureusement pas été correctement reflétés dans le texte. » Ainsi, la CDF considère qu’une ouverture de l’Église catholique à la communion à la Sainte Cène avec les Églises protestantes, « dans l’état actuel de la discussion théologique, ouvrirait forcément de nouvelles fractures dans le dialogue œcuménique avec les Églises orthodoxes, et pas seulement en Allemagne ».

La Congrégation doctrinale du Vatican souligne, par ailleurs, que des différences significatives dans la compréhension de l’Eucharistie et du ministère « subsistent » entre les protestants et les catholiques. Ces différences doctrinales « sont encore si importantes qu’elles excluent actuellement la participation réciproque à la Sainte Cène et à l’Eucharistie ».

→ EN 2018. Intercommunion, les évêques allemands doivent revoir leur copie

Selon le cardinal Ladaria, ce document de l’ÖAK « ne peut donc pas servir de guide pour une décision individuelle en conscience à propos de la participation à l’Eucharistie ». Tout en mettant en garde contre toute démarche vers l’intercommunion, il ajoute cependant que le texte de l’ÖAK doit inspirer de nouvelles discussions théologiques.

À Fulda, la semaine prochaine

Le porte-parole de la Conférence épiscopale allemande, Matthias Kopp, a annoncé que cette lettre de Rome serait discutée la semaine prochaine lors de la réunion plénière d’automne de la DBK à Fulda.

Mais dès lundi 20 septembre, Mgr Bertram Meier, évêque d’Augsbourg et membre de la commission sur les relations œcuméniques de la DBK et également membre adjoint du conseil d’administration du Groupe de travail des Églises chrétiennes d’Allemagne (ACK), s’est exprimé à propos du rejet par le Vatican du texte « Ensemble à la table du Seigneur ».

« Une clarification théologique plus approfondie est nécessaire, en particulier sur la compréhension de l’Eucharistie et de la Sainte Cène et du sacerdoce ordonné sacramentellement », a-t-il déclaré à l’Agence catholique de presse allemande (KNA). Selon lui, « les conditions de l’hospitalité eucharistique doivent rester telles qu’elles sont », et la règle - « que je reçoive la sainte communion dans l’Église à laquelle j’appartiens » - doit continuer à s’appliquer, contrairement à ce que le texte de l’ÖAK proposait.