"Pro Liturgia" et "Traditionis custodes" (06/08/2021)

Du site "Pro Liturgia" :

5 août 2021

Le dernier Motu proprio « Traditionis custodes » du pape François arrive au moment où les fidèles - évêques y compris – vivent une période de grande confusion touchant tant la doctrine que la liturgie c’est-à-dire ce qui constitue le fond et la forme indissociables de la foi catholique.

Cette confusion apparaît dès qu’on parle aux fidèles, qu’ils soient pratiquants ou pas. Selon eux, le pape François « a supprimé le latin ». Point. C’est ainsi qu’a été reçu et compris le Motu proprio. Grosse erreur : l’usage du latin n’est absolument pas le sujet de « Traditionis custodes ». Le sujet du document pontifical touche uniquement à la forme de la liturgie romaine en usage avant Vatican II, forme dont la conservation avait été demandée, pour diverses raisons, par certains fidèles. Une des raisons ayant été clairement énoncée par Benoît XVI et reprise par le pape François : « Je suis également attristé par les abus de part et d’autre dans la célébration de la liturgie. Comme Benoît XVI, je stigmatise moi aussi que “dans de nombreux endroits les prescriptions du nouveau Missel ne sont pas célébrées fidèlement, mais il est même compris comme une autorisation voire une obligation à la créativité, ce qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable”. » (Lettre du pape François accompagnant le Motu proprio ». Remarquons bien ce que disent les deux papes, Benoît et François : les prescriptions du nouveau Missel ne sont pas célébrées fidèlement en de nombreux endroits... Pas « en quelques endroits » comme on a longtemps voulu le faire croire aux fidèles qui déploraient la désacralisation et la banalisation des messes paroissiales, mais « EN DE NOMBREUX ENDROITS ». Et les deux papes ajoutent qu’une « créativité » devenue obligatoire a rendu certaines célébrations insupportables.

On en arrive à la seconde confusion qui est de loin la plus courante chez les fidèles : les messes paroissiales seraient conformes à la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. Or, ceci est totalement inexact : à part dans certains monastères et dans quelques très rares paroisses, les messes s’éloignent toutes plus ou moins des principes liturgiques voulus par le dernier Concile :
- le face-à-face célébrant(s) - assemblée n’a jamais été voulu par le Concile ;
- la suppression ou la limitation de l’usage du latin n’a jamais été voulue par le Concile ;
- l’impossibilité de s’agenouiller n’a jamais été voulue par le Concile ;
- la limitation drastique de l’usage du chant grégorien (conduisant à l’oubli du répertoire) n’a jamais été voulue par le Concile ;
- la distribution de la communion par des laïcs n’a jamais été voulue par le Concile ;
- les commentaires et souhaits de bienvenue n’ont jamais été voulus par le Concile ;
- l’attention des fidèles portée quasi exclusivement sur les ministres de l’autel n’a jamais été voulue par le Concile ;
- la généralisation des concélébrations n’a jamais été voulue par le Concile...

Il faut que ces choses-là soient sues, dites, répétées afin que l’on sache de quoi on parle lorsqu’on évoque les questions de la liturgie de l’ « après-Concile ». Car il est impossible de parler de la liturgie « restaurée » en faisant comme si elle existait partout, comme si elle était partout fidèlement célébrée. Pour qu’elle soit fidèlement célébrée, il faut non seulement que les rites soient bien accomplis à leur bonne place ; il faut aussi que le célébrant soit effacé et que l’ensemble de la célébration soit pacifiante, apaisante, respecte le principe du silence qui naît de la contemplation du Mystère par lequel est évoqué la liturgie céleste. Il faut donc que les fidèles - et en premier lieu les ministres de l’autel - soient nourris de cette « spiritualité liturgique » sans laquelle il manquera toujours l’essentiel à une messe même très « correctement » célébrée.

En conclusion, nous pouvons dire que nos débats actuels sur la liturgie seront toujours biaisés tant que nos évêques ne voudront pas - ou ne pourront pas - reconnaître que les messes qui se font dans les paroisses dont ils sont responsables ne correspondent pas à la « forme ordinaire » du rite romain, ne sont pas conformes à ce que Vatican II a voulu, ne sont ni harmonieuses ni fidèles aux règles précisées dans l’Introduction (et non simplement la « présentation » !) générale du Missel romain.

et :

L’association “Pro Liturgia” a été fondée en 1988 par des fidèles qui souhaitaient promouvoir l’authentique restauration de la liturgie romaine. Pour dissiper toute confusion quant à ce que signifiait la promotion d’une « authentique réforme », “Pro Liturgia” précisait avoir été créé sur la base d’une acceptation pleine et sans réserve du concile Vatican II et des enseignements du Magistère suprême de l’Église.

Par la suite, les fondateurs de “Pro Liturgia” ont indiqué qu’ils ne s’opposaient pas aux fidèles attachés à la « forme extraordinaire » de la liturgie, à condition que leurs demandes se fassent dans le respect des règles données par les papes de l’après-Concile et aussi sur la base d’une connaissance suffisante de toutes les composantes du rite romain, plus particulièrement son histoire et son développement au cours des siècles. Cependant, les responsables de “Pro Liturgia” ont toujours tenu à souligner que l’objectif premier de l’association devait être de veiller à la célébration en tout point correcte de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. Dans cette optique, “Pro Liturgia” a adressé à tous les évêques de France un courrier dans lequel il leur était demandé si, dans leurs diocèses respectifs, les liturgies paroissiales respectaient les enseignements conciliaires et les données du missel romain restauré. Très peu d’évêques ont répondu et ceux qui ont eu la délicatesse d’adresser un retour se sont limités à affirmer qu’il n’y avait aucun problème dans leurs paroisses. Les responsables de “Pro Liturgia” ont pu tirer deux conclusions de cette “enquête” : la première, que la liturgie n’était pas le souci premier de la grande majorité des pasteurs diocésains, la seconde qu’il y avait une confusion entre la « vérité liturgique » et l’ambiance des assemblées dominicales. Un peu comme si, dans un hôpital, on faisait passer la bonne ambiance régnant parmi le personnel soignant avant la compétence des médecins et l’efficacité des traitements.

Le récent Motu proprio « Traditionis Custodes » du pape François ne modifie en rien l’action de “Pro Liturgia” puisqu’il ne remet aucun des enseignements de Vatican II en question. Par conséquent, notre association continuera à faire connaître la liturgie restaurée à la suite de Vatican II et à encourager les prêtres qui la célèbrent avec soin, régularité et dignité, s’interdisant de ne rien y ajouter ni rien en retrancher.

Nous reconnaissons que, depuis des années, la majorité des célébrations qui se font sur la base du Missel renouvelé dans le sillage de Vatican II conduit à un délitement de la Tradition liturgique produisant une perte de vie spirituelle authentiquement catholique chez de nombreux fidèles. C’est cette perte qui a conduit certains catholiques à rechercher la stabilité et le mystère de l’ « usus antiquor » du rite romain.

Sur la base des enseignements des Pères conciliaires “Pro Liturgia” continuera d’assister les évêques, les prêtres et les laïcs s’attachant à veiller sur la Tradition vivante. Nous continuerons à promouvoir l’usage du latin et du chant grégorien. Nous continuerons à aider les ministres de l’autel attachés à servir la liturgie selon « la pratique traditionnelle du rite romain » telle que demandée dans la Présentation générale du Missel romain. Nous continuerons à démontrer la nécessité d’un art sacré qui puisse servir d’écrin à des célébrations reflétant la liturgie de la Jérusalem céleste. Nous continuerons à encourager les célébrations « versus orientem » telles que prévues par le Missel actuel.

Puissent tous les fidèles se comporter, dans les années à venir, en gardiens attentifs de la Tradition sacrée qui, par la liturgie, a été le meilleur soutien de la foi des baptisés à travers les siècles.
promouvoir l’authentique restauration de la liturgie romaine. Pour dissiper toute confusion quant à ce que signifiait la promotion d’une « authentique réforme », “Pro Liturgia” précisait avoir été créé sur la base d’une acceptation pleine et sans réserve du concile Vatican II et des enseignements du Magistère suprême de l’Église.

Par la suite, les fondateurs de “Pro Liturgia” ont indiqué qu’ils ne s’opposaient pas aux fidèles attachés à la « forme extraordinaire » de la liturgie, à condition que leurs demandes se fassent dans le respect des règles données par les papes de l’après-Concile et aussi sur la base d’une connaissance suffisante de toutes les composantes du rite romain, plus particulièrement son histoire et son développement au cours des siècles. Cependant, les responsables de “Pro Liturgia” ont toujours tenu à souligner que l’objectif premier de l’association devait être de veiller à la célébration en tout point correcte de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. Dans cette optique, “Pro Liturgia” a adressé à tous les évêques de France un courrier dans lequel il leur était demandé si, dans leurs diocèses respectifs, les liturgies paroissiales respectaient les enseignements conciliaires et les données du missel romain restauré. Très peu d’évêques ont répondu et ceux qui ont eu la délicatesse d’adresser un retour se sont limités à affirmer qu’il n’y avait aucun problème dans leurs paroisses. Les responsables de “Pro Liturgia” ont pu tirer deux conclusions de cette “enquête” : la première, que la liturgie n’était pas le souci premier de la grande majorité des pasteurs diocésains, la seconde qu’il y avait une confusion entre la « vérité liturgique » et l’ambiance des assemblées dominicales. Un peu comme si, dans un hôpital, on faisait passer la bonne ambiance régnant parmi le personnel soignant avant la compétence des médecins et l’efficacité des traitements.

Le récent Motu proprio « Traditionis Custodes » du pape François ne modifie en rien l’action de “Pro Liturgia” puisqu’il ne remet aucun des enseignements de Vatican II en question. Par conséquent, notre association continuera à faire connaître la liturgie restaurée à la suite de Vatican II et à encourager les prêtres qui la célèbrent avec soin, régularité et dignité, s’interdisant de ne rien y ajouter ni rien en retrancher.

Nous reconnaissons que, depuis des années, la majorité des célébrations qui se font sur la base du Missel renouvelé dans le sillage de Vatican II conduit à un délitement de la Tradition liturgique produisant une perte de vie spirituelle authentiquement catholique chez de nombreux fidèles. C’est cette perte qui a conduit certains catholiques à rechercher la stabilité et le mystère de l’ « usus antiquor » du rite romain.

Sur la base des enseignements des Pères conciliaires “Pro Liturgia” continuera d’assister les évêques, les prêtres et les laïcs s’attachant à veiller sur la Tradition vivante. Nous continuerons à promouvoir l’usage du latin et du chant grégorien. Nous continuerons à aider les ministres de l’autel attachés à servir la liturgie selon « la pratique traditionnelle du rite romain » telle que demandée dans la Présentation générale du Missel romain. Nous continuerons à démontrer la nécessité d’un art sacré qui puisse servir d’écrin à des célébrations reflétant la liturgie de la Jérusalem céleste. Nous continuerons à encourager les célébrations « versus orientem » telles que prévues par le Missel actuel.

Puissent tous les fidèles se comporter, dans les années à venir, en gardiens attentifs de la Tradition sacrée qui, par la liturgie, a été le meilleur soutien de la foi des baptisés à travers les siècles.

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