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  • « Les réactions à Fiducia Supplicans ouvrent un moment très délicat pour le pontificat » (Massimo Faggioli)

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Massimo Faggioli : « Les réactions à Fiducia Supplicans ouvrent un moment très délicat pour le pontificat »

    Alors que les Églises d’Afrique ont annoncé un « non » continental à la possibilité de bénir des couples homosexuels, ouverte par le pape François, une page difficile s’ouvre pour la gouvernance de l’Église. Interview de Massimo Faggioli, historien des religions.

    12/01/2024

    Au-delà des oppositions habituelles au pontificat de François, les réactions au document publié en décembre dernier par le Dicastère pour la doctrine de la foi sur la possibilité de bénir des couples homosexuels, et notamment le « non » du continent africain, ouvre une crise riche d’enseignements sur la gouvernance de l’Église et les enjeux de la synodalité. Éclairage de l’historien des religions et théologien italien Massimo Faggioli, installé aux États-Unis.

    Une nouvelle forme d’opposition au pape François est-elle en train d’émerger ?

    Au cours des derniers mois, nous avons été témoins de nouveaux cas d’opposition, comme de ce prêtre en Italie qui a été excommunié latae sententiae après avoir déclaré que le pape était un « imposteur ». Cet épisode est survenu en même temps que des évêques et des cardinaux prenaient position contre le document du Vatican sur les bénédictions, Fiducia Supplicans. La séquence donne l’impression qu’il existe un mouvement contre le pape François qui est en train d’éclater.

    Est-ce vraiment le cas ?

    La seule chose que l’on puisse dire est qu’il s’agit d’un moment très délicat de son pontificat, car pour la première fois depuis 10 ans, le pape François pouvait rédiger des documents et légiférer avec un cardinal proche de sa sensibilité, Victor Manuel Fernandez, qu’il a nommé en assortissant son choix d’une lettre de mission personnelle. Ses prédécesseurs étaient marqués par une sensibilité différente, plus proche de celle de Joseph Ratzinger. Avec Fernandez, il pouvait aller plus loin dans la mise en œuvre de sa vision des choses, et le premier test ne s’est pas très bien passé.

    Étonnamment, il y a eu assez peu de réactions d’opposition au document dans l’épiscopat américain…

    C’est effectivement un constat intéressant. Aux États-Unis, l’opposition au pape François a commencé dès le début de son pontificat. Un mouvement assez large a commencé à se structurer, porté par des intellectuels, quelques évêques et quelques cardinaux, une grande partie du clergé américain et surtout des laïcs dotés d’importants leviers financiers. Des équivalents américains de Vincent Bolloré, mais bien plus nombreux et organisés. Ainsi, après la publication de ce document sur les bénédictions homosexuelles, il n’y a pas eu de grand tollé, parce que ceux qui auraient pu s’y opposer sont occupés à mener une stratégie différente.

    Ils travaillent sous la surface de l’eau, ils créent de nouvelles écoles, des centres de formations et des universités. Ils financent des médias catholiques et travaillent à l’après-François. De la même manière, en Europe de l’Est, en Pologne, en Ukraine, en Hongrie, cette affaire de bénédictions vient renforcer des mouvements de fond silencieux très stratégiques, où les regards sont déjà tournés vers la prochaine étape : le conclave et l’élection du prochain pape. Dans ce contexte, il n’est pas à exclure que le prochain conclave, et donc des cardinaux choisis par François, élisent un conservateur ou un ultraconservateur.

    Une nouvelle forme d’opposition silencieuse, donc ?

    Oui, un certain nombre d’évêques, de prêtres et de théologiens ont cessé de dire les choses en public et de s’opposer frontalement à François. Aux États-Unis, certains évêques et cardinaux craignent que ce pontificat ne devienne une sorte de papauté fantôme dans le pays, au sens d’un pape que l’on aurait cessé d’écouter. La manière dont certaines des dernières mesures ont été prises n’a pas aidé. Si Fiducia Supplicans avait été publié à la fin du synode, elle aurait eu davantage de légitimité. La situation est donc très compliquée. Je n’ai jamais vu un document du Saint-Office être bombardé de la sorte. Et ces réactions pourraient changer la dynamique au Synode en donnant aux gens l’impression que quoi que disent les participants, tout sera décidé à la fin par le Vatican et le pape. Pour la synodalité, c’est un passage délicat. Mais pas seulement.

    C’est-à-dire ?

    Depuis quelques années déjà, François s’appuie davantage sur ses contacts personnels pour s’informer et prendre ensuite des décisions, en contournant le système institutionnel, le collège des cardinaux, les services diplomatiques… Au moment où le Dicastère pour la doctrine de la foi publiait sa note, le Conseil de cardinaux (C9) tenait une réunion à Rome sur un autre thème. Et comment le Dicastère pour la liturgie a-t-il été impliqué, dans la mesure où cette note porte sur la nature des bénédictions ? Par ailleurs, dans sa nouvelle constitution de la Curie, le pape a placé l’évangélisation avant la doctrine de la foi, qui, ces jours-ci, est placée sous les feux des projecteurs. Quel est le sens de tout cela ? Chacun semble jouer sa propre partition de son côté et cette manière de faire isole le pape dans son gouvernement.

    Quelles pourraient être les conséquences du rejet par le continent africain de Fiducia Supplicans, après la consultation lancée aux conférences épiscopales par le cardinal Ambongo ?

    Il est difficile de répondre à cela, car cette crise est plus profonde que l’opposition au pape François que l’on a connue au cours des premières années. Je ne m’inquiète pas tant en raison des quelques extrêmes qui crient à l’hérésie à chaque décision du pape – parce que ce sont toujours un peu les mêmes, les usual suspects – que face à cette nouvelle lame de fond. Dans les années 1960 ou 1970, vous aviez une liste limitée de questions sensibles (la contraception et les femmes, questions qui préoccupaient essentiellement les Européens et les Nord-Américains).

    Désormais émergent des questions qui n’affectent pas seulement une petite partie de la population catholique, mais le continent en croissance pour le catholicisme, qui est l’Afrique. C’est un problème systémique. Je ne parle pas seulement en termes de quantité, car l’Église catholique ne raisonne pas en termes de clientèle à développer. En revanche, cela touche à la capacité de l’Église catholique à se connecter avec son peuple. A fortiori le Sud, envers lequel François n’a cessé de manifester sa proximité depuis le début du pontificat.

    La synodalité pourrait-elle résoudre cette crise ?

    Je pense que la synodalité reste encore une grande opportunité. Le plus grand problème de l’Église est le suivant : comment rester unie en acceptant l’idée et la réalité qu’il existe différentes situations et différentes manières d’aborder les questions dans le monde ? Les Églises locales ont acquis un peu d’autorité et de liberté en matière de liturgie, mais pour le reste, du chemin reste à faire. Personnellement, je peine à imaginer que l’Église catholique ait la même politique sur la manière de traiter le rôle des femmes dans l’Église en tous points du monde. Certains pays vivent sur des planètes différentes au regard de ces questions.

    Le pape doit maintenant faire face au problème de l’unité dans la foi, unité dont plus que jamais il doit être le signe visible face à cette diversité qui existait déjà, mais qui apparaît désormais en pleine lumière. Ainsi, l’impératif est double : reconnaître la spécificité des contextes et rester un signe visible d’unité. Sinon, les gens se tournent vers des faux prophètes, des politiques ou des figures médiatiques qui se présentent comme plus papistes que le pape.

    La question de l’autorité des Églises locales devrait-elle être selon vous davantage prise à bras-le-corps en octobre prochain ?

    Ce serait souhaitable, mais sur ce point, François se heurte à une de ses peurs : que le synode devienne un parlement. Plus que de conversion des structures et des institutions, il a placé le style de la « conversation spirituelle » au cœur du premier synode. On touche ici à un des paradoxes du pontificat : un pape qui a cette grande intuition de la synodalité tout en ayant un gouvernement qui devient plus centralisé.

     

    Lire également : Le pape François exerce le pouvoir de façon trop personnelle

  • Quand un journaliste français en Pologne s'adresse au président Macron

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    Lu ICI :

    Lettre ouverte d’un journaliste français en Pologne au président Macron 

    Monsieur le Président de la République,

    Entre les deux tours de l’élection présidentielle française, le 1er mai, vous avez clamé à vos partisans la chose suivante: « les amis de Madame Le Pen, ses alliés, vous les connaissez: ce sont les régimes de Messieurs Orbán, Kaczyński, Poutine. Ce ne sont pas des régimes de démocratie ouverte et libre. Nombre de libertés y sont bafouées chaque jour et, avec elles, nos principes. » Auparavant, dans le journal La Voix du Nord daté du 27 avril, vous aviez promis que, si les Français vous élisent à la présidence de la République, vous demanderiez rapidement des sanctions contre la Pologne, affirmant qu’il ne peut y avoir de pays « qui joue des écarts fiscaux sociaux au sein de l’Union européenne et qui est en infraction de tous les principes de l’Union. » Vous avez encore précisé: « Sur le dossier de Whirlpool, dans les trois mois qui suivront mon élection, il y aura une décision prise sur la Pologne. Je mets ma responsabilité sur la table sur ce sujet. […] Je veux qu'on regarde le cas de la Pologne dans son intégralité. Et que sur les sujets des droits et des valeurs de l'Union européenne des sanctions soient prises. »

    À lire vos menaces contre la Pologne, il semblerait que vous reprochiez à ce pays d’allier pratiques de dumping social et violation des principes de l’Union européenne. Vous ne dites pas de quels principes il s’agit, mais votre discours du 1er mai permet de mieux vous comprendre.

    Il est assez curieux d’entendre un candidat à la présidence de la République qui s’était présenté pendant toute la campagne comme favorable à l’Union européenne, à toujours plus d’intégration entre pays de l’UE, au libre-échange et à la libre-concurrence reprocher à un autre État membre la délocalisation d’une usine décidée par une entreprise privée, en l’occurrence Whirlpool. Certes, les salaires en Pologne sont plus bas que les salaires en France, mais la productivité du travail aussi, la Pologne n’ayant pas encore, comme tous les pays ayant eu à subir la dictature communiste et l’occupation soviétique jusqu’en 1989-90, entièrement rattrapé son retard économique sur la partie occidentale du continent. Je vous signale cependant au passage que le gouvernement polonais actuel, dirigé par le premier ministre Beata Szydło du parti social-conservateur Droit et Justice (PiS), a imposé pour la première fois en Pologne un salaire horaire minimum (de 12 zlotys, soit un peu moins de 4 €) et le paiement des cotisations sociales quelle que soit la relation de travail (relevant du Code du travail ou du Code civil). Pourquoi donc accuser ce gouvernement de dumping social alors que vous ne trouviez rien à redire, en tant que secrétaire général adjoint du cabinet du président Hollande puis de ministre de l’Économie du gouvernement Valls, au gouvernement libéral de Donald Tusk puis d’Ewa Kopacz ? C’est d’autant plus étrange que Donald Tusk, l’actuel président du Conseil européen, avait au contraire libéralisé, à son arrivée au pouvoir en Pologne en 2007, le recours aux contrats de droit civil, permettant de contourner le Code du travail polonais et de payer des cotisations sociales très allégées.

     

    Quant aux libertés « bafouées chaque jour et, avec elles, nos principes », permettez-moi de vous dire que dans la bouche d’un président français, c’est vraiment l’hôpital qui se moque de la Charité ! Ce n’est pas en Pologne, mais en France, qu’il y a des zones de non-droit où les droits et libertés des honnêtes citoyens ne sont plus protégés par l’État. Ce n’est pas non plus en Pologne, mais en France, que les femmes n’osent plus sortir dans certains quartiers, y compris de la capitale, et sont interdites de séjour dans certains cafés fréquentés par des musulmans. Ce n’est pas non plus en Pologne, mais en France, que les lieux de cultes, notamment chrétiens, sont la cible de dégradations ou d’agressions quasiment tous les jours de l’année. Ce n’est pas en Pologne, et en particulier pas sous le gouvernement actuel, mais en France, que les policiers ont eu pour consigne de réprimer durement les manifestants pro-famille et de ne pas intervenir face aux dégradations et aux violences politiques des groupes d’extrême gauche. Les nombreuses manifestations anti-gouvernementales qui se déroulent depuis l’arrivée du PiS au pouvoir se déroulent sans heurts, de même que les manifestations pour l’accès à l’avortement et celles pour la protection du droit à la vie, les manifestations européistes et celles à tonalité patriotique, ou encore la grande manifestation des mouvements nationalistes du 11 novembre qui se déroule elle aussi dans le calme depuis la victoire du PiS aux élections du 25 octobre 2015. Ce n’est pas non plus en Pologne, mais en France, que l’on assassine chaque année en toute légalité 220 000 enfants en phase prénatale et que l’on réprime ceux qui voudraient proposer des aides aux femmes en difficulté, en qualifiant cela d’entrave à l’avortement par l’information !

    Mais peut-être pensiez-vous sans le dire aux accusations de Bruxelles concernant la réforme de la justice polonaise ou encore le conflit autour du Tribunal constitutionnel polonais ? Êtes-vous cependant bien sûr de connaître toutes les données du problème ? Où alors, ayant été beaucoup aidé dans votre victoire par des juges et des procureurs du parquet financier créé par le pouvoir socialiste, l’existence d’une justice trop politisée pour être honnête ne vous gêne-t-elle pas, bien au contraire ? Quoi qu’il en soit, vous devriez, si vous êtes attaché à la démocratie, laisser le règlement de leurs propres problèmes aux électeurs polonais qui, connaissant la langue, la culture, l’actualité et l’histoire de leur pays, sont mieux placés que vous pour régler ces problèmes polonais. Je crois d’ailleurs que vous avez suffisamment à faire dans votre propre cour, nonobstant les appels d’une partie de l’opposition polonaise conformes à une triste tradition qui, fort heureusement, n’existe pas en France, et qui a déjà coûté au pays son indépendance à la fin du XVIIIe siècle: faire appel à l’étranger pour résoudre les conflits internes à son avantage. « Chacun son métier et les vaches seront bien gardées ». Soyez donc le président des Français et n’essayez pas d’être aussi celui des Polonais et des Hongrois car ils ne vous ont pas élu !

    Certes, des organisations comme Reporters sans frontières et Freedom House ont fait descendre la Pologne dans leur classement sur la liberté d’expression et la liberté des médias depuis que le PiS gouverne. Mais comment s’en étonner quand Freedom House explique que même la politique sociale du PiS (allocations familiales, médicaments gratuits pour les personnes âgées, …) est une atteinte à la démocratie en ce qu’elle revient à utiliser « la puissance économique de l’État aux fins politiques du parti » (rapport Freedom in the World 2017) ? Comment s’en étonner également face à l’idéologie clairement à gauche de Reporters sans frontières qui ne trouvait rien à redire quand le gouvernement de Donald Tusk renvoyait les journalistes conservateurs des médias publics et intervenait pour faire changer la ligne éditoriale de journaux privés (Rzeczpospolita, Fakt...) ? Parlons plutôt de la liberté des médias dans une France ou tous vous soutenaient à l’unisson avant le deuxième tour de la présidentielle et ont tous ont accueilli votre victoire avec un enthousiasme digne des régimes totalitaires. Les médias publics polonais repris en main par le PiS ? Mais qui donc a nommé les dirigeants actuels du CSA en France et, partant, ceux des médias publics français ? N’a-t-on pas vu le soir du débat présidentiel Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, accueillir votre épouse Brigitte en lui faisant la bise comme à une vieille amie ? Plutôt que la pluralité des médias publics polonais, qui n’étaient pas moins pro-gouvernementaux quand le premier ministre était Donald Tusk, ce qui ne dérangeait personne en Europe, occupez-vous donc de la pluralité des médias publics français. Je me permets à ce propos d’attirer à nouveau votre attention sur la pétition du Collectif des usagers du service public de l’audiovisuel pour le respect du pluralisme dans les médias financés par la redevance. La pluralité dans les médias publics français, tout le monde le sait, s’étend de la gauche libérale-libertaire, dont vous êtes le représentant, à l’extrême-gauche à la Mélanchon ! 
    Quant aux médias privés français, pardonnez-moi, mais ils sont tous aux mains de vos amis, des milliardaires, pour ne pas dire des oligarques, plus préoccupés par leurs intérêts économiques et financiers, que vous avez promis de défendre, que par l’honnêteté, l’impartialité et la pluralité de l’information: Patrick Drahi, auquel vous avez permis, par votre influence de secrétaire général de l’Élysée, de racheter l’opérateur de téléphonie mobile SFR et qui vous a renvoyé l’ascenseur pendant la campagne dans ses médias (BFM TV, RMC, Libération, L’Express, L’Expansion…) et en vous déléguant le président de son pôle médiatique Bernard Mourad, mais encore vos amis Vincent Bolloré (Canal+…) et Xavier Niel (Le Monde...), et tous ceux qui vous ont ouvertement soutenu pendant toute la campagne, tels Pierre Bergé (Le Monde, L’Obs, Huffington Post, La Vie…) qui compte sur vous pour légaliser la GPA, et surtout Arnaud Lagardère (Europe1, Paris Match, le JDD, RFM...) et ses Unes qui vous étaient consacrées dans Paris Match. Même Serge Dassault dont le journal Le Figaro soutenait François Fillon avant le premier tour ne pouvait que vous soutenir face à une candidate qui promettait la sortie de l’euro et peut-être même de l’Union européenne. Cela peut se comprendre, mais comment donc parler ici de liberté et de pluralité des médias si tous les grands médias français privés sont entre les mains d’une petite communauté de milliardaires partageant peu ou prou les mêmes intérêts ?

    Le président polonais Andrzej Duda et le gouvernement de Beata Szydło sont très loin de bénéficier d’un tel soutien dans les médias de leur pays. En ce qui concerne la télévision, en dehors des chaînes publiques, il y a deux grands groupes médiatiques, TVN et Polsat, et ils leur sont ouvertement hostiles. Même chose à la radio et dans la presse écrite, où les plus grands titres appartiennent à des groupes médiatiques allemands. Certes, il y a aussi des titres conservateurs, car la presse polonaise jouit d’un grand pluralisme, et c’était déjà le cas sous le gouvernement précédent même si celui-ci leur menait la vie dure en exerçant des pressions sur les publicitaires, mais le plus gros quotidien, le tabloïde Fakt, l’un des plus gros hebdomadaires, Newsweek, et le plus gros site Internet d’information, Onet.pl, sont entre les mains du groupe germano-suisse Ringier Axel Springer et sont ouvertement hostiles à la politique menée par le PiS, à sa vision de l’Union européenne comme Europe des nations et à son conservatisme sociétal.

    Pour les élections législatives françaises, trois candidats se réclament désormais officiellement de votre majorité présidentielle dans ma circonscription (7e circonscription des Français de l’étranger – Europe centrale et orientale): le candidat socialiste (PS), le candidat centriste (UDI) et le candidat de votre parti (LREM). Quant au candidat de droite (LR), s’il se dit d’opposition, bien malin qui peut prévoir avec certitude qu’il ne soutiendra pas votre gouvernement une fois élu. Alors pour être sûr de voter contre vous, je pourrais voter FN, mais à en croire tous les grands médias français, qui vous soutiennent, le FN est un parti nationaliste d’extrême droite qui sème la haine et amènera la guerre. Voilà donc un découpage politique et une propagande en votre faveur qui rappellent fort la situation en Pologne, mais avant 1990.

    Ainsi donc, Monsieur le Président, s’il faut absolument sanctionner les pays où il nous semble que « nombre de libertés y sont bafouées chaque jour et, avec elles, nos principes », ce n’est pas la Pologne et la Hongrie mais la France que l’on devrait sanctionner en premier lieu.

    Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de mes respectueuses salutations.

    Olivier Bault

    Correspondant en Pologne du journal Présent et des sites Réinformation TV et Visegrád Post
    Auteur de textes dans l’hebdomadaire Do Rzeczy et sur le site Boulevard Voltaire