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Bioéthique

  • Un juif et un chrétien face à l’euthanasie : «  la fin de vie n’est pas absurde  »

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    Un sens à la vie images (6).jpg

    Propos recueillis par Fabrice Madouas ( site web de France Catholique, vendredi 10 mars 2023) :

    « Face au rouleau compresseur de la mort programmée, les opposants peinent à se faire entendre. Quels arguments utiliser pour réveiller la conscience [des Français] ? Débat entre Grégor Puppinck, juriste et catholique, et Elie Botbol, médecin et talmudiste.

    Les sondages et le vote intermédiaire de la Convention citoyenne sur la fin de vie laissent entendre que les Français seraient favorables à la légalisation de l’euthanasie. Qu’en pensez-vous ?

    Élie Botbol : Les sondages donnent un état de l’opinion à l’instant T, qui n’est pas forcément éclairé par une réflexion préalable. La Convention citoyenne me paraît un outil plus intéressant : elle est censée nourrir la réflexion de ses membres en leur fournissant des données objectives aussi bien que des avis. Elle permet la confrontation des arguments. Cela dit, ses premières conclusions me semblent refléter surtout l’esprit de transgression propre aux sociétés sécularisées. Les vents dominants peuvent influencer aussi le jugement…

    Grégor Puppinck : Il y a ce que l’on dit, et il y a ce que l’on vit. En matière de fin de vie, il est prudent de distinguer les idées de l’expérience. Une personne peut avoir une conviction quand elle est en bonne santé et changer d’avis à l’approche de la mort : on aurait tort de ne pas en tenir compte.

    Cela étant, la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme en matière d’euthanasie et de suicide assisté me paraît refléter assez bien l’état de l’opinion publique occidentale : choisir les conditions de sa mort serait un droit reconnu à tous ceux qui voudraient, selon les juges européens, éviter une fin de vie indigne et pénible. Ce «  droit  » est donc justifié par la peur de la déchéance physique et morale. Comment expliquer cette peur sinon par l’absence, par la disparition de l’espérance ? J’y vois la conséquence de la sécularisation de la société, et de sa médicalisation. La sécularisation rend la vie absurde, la médicalisation la prolonge. Il n’est pas étonnant que la population, face à l’absurdité de la vie, et plus encore d’une fin de vie subie, veuille exprimer ce qui lui reste d’humanité en décidant de sa mort. D’un point de vue matérialiste, maîtriser sa mort, c’est exprimer sa volonté, c’est donc agir humainement en prenant le contrôle de sa vie dans ses ultimes instants. Subir sa mort serait inhumain et absurde, la décider serait humain et volontaire. À cette évolution, qui peut sembler inéluctable, j’oppose l’expérience de la fin de vie de nos proches, qui peut nous montrer que la fin de vie n’est pas absurde, malgré ce que l’on en dit.

    Les partisans du suicide assisté fondent leur revendication sur la liberté de l’homme ; ceux qui défendent l’euthanasie disent agir par compassion, pour abréger les souffrances. Ces arguments vous semblent-ils recevables ?

    B.Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux. Si l’on considère la vie pour ce qu’elle nous apporte de jouissances, il est logique qu’on soit prêt à y mettre un terme dès lors qu’elle procure plus de désagréments que de joies. Mais si l’on considère que la vie est un bien en soi, qu’elle a une valeur propre, alors les sacrifices qu’entraîne la fin de vie, les abandons auxquels oblige la vieillesse, sont plus facilement acceptés. Et cela nous renvoie à ce que dit la Bible – que l’homme est à l’image de Dieu. C’est fantastique ! Cela signifie que la vie de l’homme est indisponible, et que la vie du corps et celle de l’esprit sont indissociables. Si la vie participe du divin, si la vie ne se résume pas à nos humaines contingences, si elle est si grande qu’elle échappe à notre échelle de valeur, alors l’homme ne doit la «  manipuler  » qu’avec d’extrêmes précautions, à son début comme à sa fin. Si l’on considère la vie comme un bien inaltérable, inaliénable, incessible, alors nous sommes prêts à trouver les moyens de rendre sa fin acceptable en la sublimant, en y associant les valeurs de réparation ou de rédemption.

    Ref.  la fin de vie n’est pas absurde  

  • L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

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    D'Yves Thibaut sur 1RCF Belgique :

    L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

    07/03/2023

    VERITATIS SPLENDOR : 30 ANS APRÈS, L'ENSEIGNEMENT MORAL DE L'EGLISE (

    L'Église catholique peut-elle encore être légitime dans la dispense d'un enseignement moral aujourd'hui ? Le père Christophe Cossement, professeur de théologie morale, et le diacre Éric Vermeer, éthicien et accompagnateur spirituel, démontrent plus que jamais la pertinence de l'enseignement magistériel dans notre société, 30 ans après la parution de l'encyclique Veritatis splendor de Saint Jean-Paul II. 

    ©Catéchisme de l'Eglise Catholique

    L'enseignement moral de l'Église catholique a-t-il encore une légitimité dans un contexte de remise en cause et en particulier aujourd'hui dans les domaines de la bioéthique - avec les questions liées à la pratique de l'euthanasie, par exemple - ou bien de la morale sexuelle et familiale ? 

    Un combat pour l'enseignement de la Vérité

    En 1993, le pape Saint Jean-Paul II promulguait l'encyclique Veritatis splendor (splendeur de la vérité), un document conséquent qui allait précéder la parution du Catéchisme de l'Église catholique : le condensé de l'enseignement de la foi et de la morale chrétienne. Son objectif le pape le précisait dès le départ sans ambages, il s'agissait de : "relire l'ensemble de l'enseignement moral de l'Église dans le but précis de rappeler quelques vérités fondamentales de la doctrine catholique qui risquent d'être déformées ou rejetées" dans un contexte de "mise en discussion globale et systématique du patrimoine moral" dans la société et au sein même de l'Église. 

    "J'aurais l'impression de tromper les gens si je ne dispensais pas l'enseignement moral de l'Église ; c'est comme si je leur proposais quelque chose au rabais". 

    C'est l'expérience que fait le père Christophe Cossement, prêtre et curé de paroisse dans le diocèse de Tournai. Certes, dans le monde actuel, il devient rude de prêcher fidèlement l'enseignement magistériel. Mais il en va de la cohérence  pour éviter à tout prix de tomber dans la "démagogie spirituelle". Une problématique que percevait déjà le saint pape polonais il y a maintenant 30 ans. 

    "Il y a une soif des âmes de retrouver une cohérence et une exigence évangélique", reconnait Éric Vermeer, marié et père de famille. Diacre permanent pour le diocèse de Namur, il est aussi accompagnateur spirituel. Il perçoit "un danger de conception subjectiviste de la conscience morale". Le pape polonais a fait de cette encyclique un combat pour la Vérité, à l'heure où certains courants, soutenus par des théologiens, prenaient l'habitude de remettre en cause systématiquement le Magistère. 

    Il n'y a pas d'amour sans vérité ; il n'y a pas de vérité sans amour.

    À la suite de son prédécesseur, Benoît XVI rappelait cette affirmation dans l'encyclique Caritas in veritate en juin 2009

    Un appel urgent à former les consciences

    L'encyclique Veritatis splendor reprend l'évangile du jeune homme riche venant demander à Jésus ce qu'il devait faire pour avoir la vie éternelle (Mc 10). Ces versets sont une base pour toute personne de bonne volonté qui recherche à mener une vie chrétienne vertueuse. Mais Jésus enseignait aussi qu'il n'y a pas que l'exigence de l'accomplissement des commandements pour obtenir la Vie. "Il y a d'une part le rapport entre le bien et le mal, et la vie éternelle ; mais aussi l'observation des commandements avec le soutien de l'Esprit Saint", rappelle à juste titre Éric Vermeer.  

    Le chemin auquel Jésus nous invite est celui d'une ressemblance dynamique avec Dieu.

    Aujourd'hui plus que jamais, il nous faut oser "faire la différence entre la conscience chrétienne et la conscience de sincérité", nous exhorte le diacre éthicien. Car, comme le rappelle le Concile Vatican II : "la conscience est cette présence d'une loi que l'homme ne s'est pas donnée à lui-même" ; autrement dit, elle est cette loi naturelle reçue du Créateur. L'analyse des "sources de la moralité" - l'intention, les conséquences et les circonstances - ne constituent pas nécessairement un acte dont la finalité est bonne et ajustée aux préceptes évangéliques. 

    Pour les deux intervenants, l'Église catholique doit pouvoir continuer à enseigner ces exigences dans une dynamique de croissance spirituelle et de conversion pour devenir ainsi une Église en mission! 

  • Pas de dépénalisation de l'avortement en Suisse

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement

    8 mars 2023

    En Suisse, le Conseil national a rejeté ce mardi, par 99 voix contre 91 et 6 abstentions, une initiative parlementaire visant à retirer l’avortement du code pénal.

    Une « initiative purement symbolique, absurde », estime Yves Nidegger, un de ses membres. En effet, aucune poursuite pénale liée à un avortement n’a été menée depuis 20 ans. Le « régime des délais » « rend de facto licite l’avortement, s’il est effectué dans le délai de 12 semaines », rappelle-t-il.

    « Il y aura toujours une tension entre le droit à la vie du fœtus et le droit individuel d’une femme à avorter », juge Yves Nidegger. « Le régime des délais est un compromis entre ces deux tensions ».

    La Suisse a l’un des taux d’avortement les plus bas d’Europe.

    Source : SwissInfo (07/03/2023)

  • L'importance et la pratique de l'avortement en Belgique (rapport 2020-2021)

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    Institut Européen de Bioéthique

    Rapport avortement 2020-2021 en Belgique : note de synthèse

    16.702 avortements ont été déclarés en 2021 en Belgique d’après le nouveau rapport de la Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse (ci-après “la Commission”). On note une légère hausse par rapport à 2020 où la Commission avait recensé 16.585 avortements déclarés. (...) Cependant, si on ajoute à ce chiffre le nombre de femmes belges qui ont recouru à l’avortement aux Pays-Bas (371) et les déclarations d’avortements introduites trop tard et qui ne sont pas comptabilisées (157), on obtient 17.095 avortements pour 2021. Ces chiffres sont à prendre avec un certain recul car la Commission souligne qu’elle est « tributaire des données qui lui sont fournies ».

    Rapport de la Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse

    (Note de synthèse de l'Institut Européen de Bioéthique)

    2020-2021

    16.702 avortements ont été déclarés en 2021 d’après le nouveau rapport de la Commission nationale d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse (ci-après “la Commission”). On note une légère hausse par rapport à 2020 où la Commission avait recensé 16.585 avortements déclarés. Cependant, si on ajoute à ce chiffre le nombre de femmes belges qui ont recouru à l’avortement aux Pays-Bas (371) et les déclarations d’avortements introduites trop tard et qui ne sont pas comptabilisées (157), on obtient 17.095 avortements pour 2021. Pour 2021, cela correspond à 7.8 femmes (1) pour 1000 femmes en âge de procréer qui ont eu recours à l’avortement. La province du Hainaut (9,9) et la région de Bruxelles (10,4) affichent le taux d’avortement le plus élevé. Ces chiffres sont à prendre avec un certain recul car la Commission souligne qu’elle est « tributaire
    des données qui lui sont fournies ».

    Les raisons du recours à l’avortement

    Un quart des femmes (4 687) ayant avorté en 2021 ont expliqué leur démarche par le fait que «la grossesse n’(était) pas souhaitée ». Ce chiffre - le plus important évoqué dans les raisons personnelles qui conduisent à un avortement - est intéressant à rapprocher de l’état civil des femmes ayant recours à l’avortement. En 2021, 60% d’entre elles sont célibataires ce qui peut expliquer que la grossesse n’est pas souhaitée et illustre aussi l’importance de la stabilité d’un couple pour accueillir un enfant.

    Par ailleurs, 3 210 (13.6%) femmes déclaraient pour leur part avoir une « famille complète ». A noter que 9 avortements ont été pratiqués entre 2020 et 2021 en raison du sexe de l’enfant(hors contexte médical).

    À la suite de la nouvelle loi du 15 octobre 2018 qui supprimait la condition de détresse chez la femme, la Commission précise dans le document d’enregistrement d’un avortement que le médecin n’est plus tenu d’en mentionner les raisons. Or, c’est une interprétation de la Commission que d’associer la condition de détresse à la mention d’une raison pour l’avortement. La Commission est chargée par la loi d’évaluer la pratique de l’avortement dans le pays, et de ce fait est en droit de demander au médecin d’indiquer la ou les raisons qui ont amené la femme à avorter.

    Ainsi, plus de 600 déclarations d’avortement n’ont mentionné aucune raison permettant de comprendre le choix de la femme. Il est dès lors difficile de poser un juste diagnostic sur les circonstances qui ont poussé les femmes à avorter. De nombreux centres rapportent que les « problèmes socio-économiques », les « difficultés familiales importantes », des « situations administratives irrégulières » ou des « situations psychosociales complexes » sont à l’origine de beaucoup de demandes d’avortement.

    Ces situations appellent plus de temps et de moyens pour éclairer le choix de la femme. Or, les centres proposent de raccourcir le délai de réflexion à 48h et d’allonger le délai pour avorter sans raison médicale jusqu’au deuxième trimestre.

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  • La video de la conférence de l'Institut Européen de Bioéthique sur l'état des lieux de la bioéthique en Belgique

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    Procréation et fertilité, grosssesse et accueil de la vie, accompagnement et fin de vie, cette soirée du 13 février a été l'occasion de faire un état des lieux de ces sujets majeurs sur lesquels l'Institut Européen de Biotéhique travaille pour en éclairer les enjeux. 

  • Bruxelles, 13 février : Bioéthique en Belgique; état des lieux et perspectives pour 2023 (une conférence de l'IEB)

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    L'Institut Européen de Bioéthique (IEB) vous propose une soirée inédite sur l’actualité belge et européenne des grands sujets de bioéthique, les propositions de loi en cours et les perspectives bioéthiques pour 2023. 

    Venez découvrir les nouveautés pour se former, les ressources de l'IEB pour vous informer et bien sûr, des initiatives inspirantes et de bonnes nouvelles !

    Intervenants :

    • Dr Léopold Vanbellingen, chargé de recherche (IEB)
    • Odile Maisonneuve, assistante de recherche (IEB)
    • Constance du Bus, juriste et chargée d'étude (IEB)

    Ouvert à tous, sur inscription.

    Lundi 13 février 2023

    20h-21h30

    Hôtel Chambord – Rue de Namur 82, 1000 Bruxelles

    Metro : Porte de Namur

    GRATUIT – Inscription obligatoire avant le 8 février

  • Quelles sont les bonnes raisons de vous inscrire à l'Université de la Vie 2023 ?

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    Université de la Vie 2023 – Liège

    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Les bonnes raisons de s’inscrire à l’Université de la vie

    Cycle de formation en bioéthique organisé chaque année en janvier par l’association Alliance Vita, l’Université de la vie est une occasion unique de se former à des enjeux cruciaux dans un cadre accessible et incarné.

    Parfois on a l’envie mais pas le temps. D’autres fois, c’est la peur de ne pas comprendre, la crainte de ne pas réussir à intégrer de nouveaux éléments, de s’ouvrir à de nouvelles thématiques. Pourtant, continuer à se former tout au long de sa vie est essentiel. D’autant plus lorsque cela concerne notre quotidien. Et s’il était possible de se former à la vie, tout simplement, de son commencement à sa fin naturelle ? Vie, trois petites lettres pour décrire une infinité de parcours, d’aspirations et d’incertitudes.

    Parce que le sujet est de taille, l’association Alliance Vita organise chaque année en janvier un cycle de formation baptisée « Université de la vie« . Répartie en quatre soirées, elle a pour objectif de décrypter les enjeux actuels de la bioéthique pour agir en faveur de la protection et la défense de la dignité humaine. Médecins, universitaires, scientifiques, philosophes, professionnels du monde associatif et de l’entreprise ont ainsi partagé leur expérience, leur questionnement bioéthique et leurs rencontres avec les personnes confrontées à la vulnérabilité. S’appuyant sur l’expérience de ses services d’écoute et sur l’analyse des textes législatifs, politiques, scientifiques, Alliance Vita propose, dans ce cycle de formation, un panorama des grandes questions bioéthiques pour comprendre les enjeux actuels et agir au service de la vie.

    64.000 participants depuis 2006

    La 17eédition de cette Université de la vie démarrera lundi 9 janvier 2023 pour s’étendre jusqu’au 30 janvier à raison d’une soirée chaque lundi autour des thèmes suivants : un monde à consoler, une réalité à écouter, une société à construire et un futur à tisser. Une université qu’il est bien évidemment possible de suivre depuis chez soi en visio-conférence. Depuis 2006, 64.000 personnes ont participé à l’Université de la vie d’Alliance Vita, en faisant le tout premier évènement bioéthique national.

    Participer à ce cycle de formation, c’est d’abord se confronter « à des enjeux parmi les plus importants car ils se situent au cœur et à la racine de tout ce qui fait la vie », rappelle auprès de Aleteia Blanche Streb, directrice de la formation et de la recherche d’Alliance Vita. Des sujets d’autant plus cruciaux qu’ils trouvent une résonance toute particulière dans la société alors que la question de la fin de vie et d’une éventuelle légalisation de l’euthanasie est actuellement débattue en France.

    Une formation qui donne à voir plus loin et plus beau.

    C’est aussi une occasion unique de rencontrer de nouvelles personnalités, de grands témoins qui, par leurs parcours et leurs expériences, ont quelque chose à dire du monde qui nous entoure, de sa beauté et de sa fragilité. C’est par exemple le cas d’Emmanuel Leclerc, invité de l’université de la vie 2023. Professeur de philosophie et essayiste, sa vie aurait pu s’arrêter nette à dix jours, lorsque ses parents l’abandonnent dans un bidonville de Bombay, en Inde. Il est recueilli par Mère Teresa elle-même qui le place dans un orphelinat. Son témoignage, bouleversant, sera à découvrir en janvier.

    Enfin, et c’est peut-être l’une des plus belles raisons, « ce n’est pas une formation qui déprime même si les enjeux sont inquiétants et vertigineux », reprend Blanche Streb. « Il s’agit d’une formation qui donne à voir plus loin et plus beau ».

    "Vivre en réalité" : l’Université de la Vie se tiendra dans plusieurs villes belges en janvier-février prochains

  • Soutenir l'Institut Européen de Bioéthique

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    Nous relayons bien volontier cet appel de l'IEB :

    Chers lecteurs,

    Vous avez conscience de l’importance des enjeux qui nous mobilisent depuis vingt ans.

    Pour contribuer à une bioéthique fondée sur le respect de la personne humaine, dans toutes ses fragilités, vous pouvez compter sur le travail de l’Institut Européen de Bioéthique, apprécié pour sa rigueur et son indépendance.

    Aujourd’hui, nous vous lançons cet appel.

    Nos objectifs pour les mois à venir ? 

    Nous souhaitons nous concentrer sur notre nouveau Manuel de Bioéthique, sa traduction en plusieurs langues (néerlandais, anglais, espagnol, italien, ...) sa réimpression et bien entendu sa diffusion. 

    Nous continuerons à mettre à jour tous nos 50 dossiers déjà parus afin que vous ayez toujours à portée de main une information fiable et précise. 

    Nous ne vous le disons pas assez mais chaque année, nous sommes touchés par la générosité surprenante de certains, et par les versements réguliers de nos donateurs fidèles. Merci infiniment !

    Notre action dépend de votre soutien ! Pouvons-nous compter sur vous ?

    Nous vous souhaitons une belle fête de Noël,

    Dr. Philippe Ballaux

    Président de l’Institut Européen de Bioéthique

    accompagné de toute l'équipe de l'IEB  

    Je soutiens l'IEB

  • "Vivre en réalité", thème de l’Université de la Vie 2023, avec Anne Lenotte sur RCF

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    De RCF :

    Vivre en réalité, thème de l’Université de la Vie 2023, Anne Lenotte

    Réalité virtuelle ? Métavers ? Quels liens avec le réel au niveau des grands enjeux bioéthiques: début et fin de vie, relations humaines, santé, temps, corps,... Parlons-en avec Anne Lenotte, co-responsable de l’Université de la Vie en Belgique, aumônière d’hôpital à Verviers et experte en communication visuelle.

    Anne Lenotte
    Anne Lenotte

    Une formation en bioéthique

    L’Université de la vie est un cycle de formation en bioéthique organisé par l’association Alliance VITA, grâce à son réseau de volontaires déployé dans plus de 12 pays. Plus de 50.000 personnes ont déjà participé depuis plus de 15 ans. Début 2023, ce cycle de formation de 4 soirées en 4 semaines est proposé à Bruxelles, Louvain-la-Neuve, Mons, Tournai, Hannut et Liège. Des témoins et experts aborderont, cette année, l’importante question de la dignité humaine. Début et fin de vie, relations humaines, temps, santé, corps, réalité virtuelle, quels liens avec le réel ?

    Chaque soirée aura un thème : soirée 1 : un monde à consoler, soirée 2 : une réalité à écouter, soirée 3 : une société à construire, soirée 4 : un futur à tisser. Parmi les intervenants, retrouvez Bertrand Vergely, Christian de Cacqueray, Emmanuel Leclercq, René Ecochard, Philippe Dewost, Pauline Quillon, Axelle Huber, Tugdual Derville, Blanche Streb ou encore Caroline Roux. Retrouvez le programme détaillé sur le site www.universitedelavie.fr et les formulaires d’inscriptions ci-dessous.

    Université de la Vie

    Le thème de cette année est une promesse

    Anne Lenotte co-organise les soirées de Liège avec André, Sylvain et Marie. Son expérience de membre d’aumônerie d’hôpital à Verviers la motive à aborder ces grandes questions de sens. “Le thème de cette année est une promesse, dit-elle, car il y aura toujours une place pour l’humain et pour l’âme.” Sa vocation à accompagner les autres remonte à sa jeunesse. Elle visitait sa grande tante Emma qui naviguait entre sa maison de repos et les hôpitaux. C’est la première fois qu’elle a rencontré une visiteuse de malade. “Elle m’a appris à prendre le temps, à ralentir, à vivre tout simplement à un autre rythme.”

    Elle est inspirée par la plume de Christian Bobin, qui a notamment écrit: “Noël est comme une brèche ouverte dans le temps. Quelque chose se passe qui semble avoir effacé pendant quelques heures toutes les déceptions de la vie. C’est comme si on attendait quelque chose, quoi je ne sais pas exactement, mais ce que l'on attend là, c'est ce que l'on attend toute la vie, car le meilleur du temps de Noël est presque invisible, faible, et suppose une passion infinie de l'attente.”

    De la même façon, elle trouve beaucoup d’inspiration dans le livre “L'autre Dieu” de la pasteure Marion Muller-Colard. Dans ce texte bouleversant, elle mêle à une méditation sur le livre de Job le récit personnel d'une traversée. Elle donne des pistes pour résister à la souffrance qui absorbe l'existence tout entière dans la plainte. Elle-même a été membre d’une aumônerie d’hôpital. Elle rend le courage de vivre aux côtés de la menace qui plane sur toute vie humaine, marquée par la précarité. 

    Visiteuse de malade

    Notre fierté meurt un quart d’heure après notre corps

    Lorsqu’on lui demande une parole inspirante, Anne Lenotte cite volontiers saint François de Sales : “notre fierté meurt un quart d’heure après notre corps.” La visiteuse de malades entend beaucoup de questions et de colères aussi. La rencontre demande de la souplesse. “On n’est pas là pour faire du chiffre. On prend le temps. les patients ont le droit d’être informés de la possibilité de nous rencontrer. Récemment, elle a souri lorsqu’un visiteur l’a taquinée et qualifiée “d’Anne du Bon Dieu” car, dans le fond, cela souligne la patience et la qualité d’écoute de la visiteuse de malades.

    L’Université de la vie  a été lancée en 2004 en France. Depuis, et fort de son succès, l'Alliance VITA a décidé d’étendre ce cycle de formation à toute la France, la Belgique et d’autres pays à travers un système de visioconférence mêlant animation nationale et locale. L'Université de la Vie est ainsi devenue un événement international à partir de 2015, auquel participent l'Allemagne, la Belgique, le Canada, les États-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne et la Suisse. Aujourd'hui, cette université de la vie est organisée annuellement par plus de 140 villes en France et à l'étranger.

    Retrouvez le programme détaillé sur le site www.universitedelavie.fr et les formulaires d’inscriptions ci-dessous:

    Bruxelles
    Lundis 16, 23, 30 janvier et 6 février 2023, 20H
    Hotel Chambord, Rue de Namur 82, 1000 Bruxelles, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-bruxelles-belgique

    Louvain-la-Neuve
    Lundis 9, 16, 23, 30 janvier 2023 à 19H30
    UCLouvain Place Montesquieu, 2 College Thomas More, Auditoire More 53
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-louvain-la-neuve-belgique

    Mons (Obourg)
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Centre pastoral St-François Rue de France, 41 7034 Obourg Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-mons-belgique

    Tournai
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Cense de Rigaux, Chaussée de la Libération, 7910 Frasnes-lez-Anvaing, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-tournai-belgique

    Hannut 
    Dimanches 15, 22, 29 janvier et 5 février à 18H
    Drève du Monastère 7, 4280 Hannut, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-hannut-belgique

    Liège
    Jeudis 12-19-26 janvier et 2 février 2023 à 19H
    Espace Loyola, Rue Saint-Gilles 102, 4000 Liège, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-liege-belgique

    Namur
    Lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20H
    Home St Joseph Rue Ernotte 10, Namur, Belgique
    https://www.billetweb.fr/universite-de-la-vie-2023-a-letranger-namur-belgique

    Un futur à tisser

  • "Vivre en réalité" : l’Université de la Vie se tiendra dans plusieurs villes belges en janvier-février prochains

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    L'UNIVERSITE DE LA VIE 2023

    se tiendra en janvier-février à plusieurs endroits en Belgique sur le thème : 

    « VIVRE EN REALITE »

    Proposées par Alliance VITA, ces 4 soirées de formation bioéthique s'adressent à l'intelligence et au coeur. 

    Découvrez les informations sur l'Université de la vie la plus proche de chez vous, et inscrivez-vous sur www.universitedelavie.fr

    Une 5e soirée commune est organisée par l'Institut Européen de Bioéthique, à Bruxelles le 13 février, pour faire le point sur l'actualité bioéthique belge.

    Le thème sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA, nourrie de l’expérience de ses services d’écoute des personnes confrontées aux épreuves de début ou de fin de vie, et de son travail de sensibilisation du public.  

    En quatre séquences : 

    Un monde à CONSOLER 

    Une réalité à ECOUTER 

    Une société à CONSTRUIRE 

    Un futur à TISSER 

    Nous réfléchirons aux questions essentielles de la vie, le début et la fin de vie, la place du corps, du temps, du soin, du virtuel, de l’écologie intégrale et des liens humains…  

    Ces sujets importants seront abordés dans des exposés, des témoignages et des petites vidéos passionnantes.   

    Interviendront des orateurs inspirants : des permanents d’Alliance VITA comme Tugdual DERVILLE, Blanche STREB, Caroline ROUX ainsi que des personnalités et témoins comme les philosophes Bertrand Vergely et Emmanuel Leclercq, la journaliste Pauline Quillon, René Ecochard, des soignants, Christian de Cacqueray… et de nombreux invités.  

    Transmettez cette invitation largement autour de vous !

    Je m'inscris à BRUXELLES (16-23-30 janvier et 6 février) 

    Je m'inscris à LOUVAIN-LA-NEUVE (9-16-23-30 janvier)

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  • Contraception : "Le changement est possible"; quand Paglia rouvre le front

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Contraception : "Le changement est possible"; Paglia rouvre le front

    12-11-2022

    Changer la doctrine sur la contraception ? Pour Monseigneur Paglia "le jour viendra où le Pape le fera, il faut y penser". L'interview déconcertante du président du Président de l'Académie pontificale pour la Vie (APV) avec The Tablet qui revient sur les souhaits de la Civiltà Cattolica d'une encyclique qui surpasserait définitivement Humanae vitae. Dans un concentré de réponses pathétiques, les sondages et les dissidences sont confusément amalgamés, présentés comme de la doctrine. Et l'une d'elles invente même le néologisme de "pro-vie non idéologique". 

    Une encyclique du Pape viendra-t-elle bouleverser l'enseignement de l'Eglise sur la vie, notamment sur la contraception ? Le 2 juillet dernier, Jorge José Ferrer, professeur de théologie morale à l'Université catholique pontificale de Porto Rico, dans les colonnes de La Civiltà Cattolica, avait lancé l'idée, à la fin d'un long article saluant l'air de renouveau introduit par la publication du volume Éthique de la vie, par l'Académie pontificale pour la vie : "Il est légitime de se demander si le pape François nous livrera une nouvelle encyclique ou exhortation apostolique sur la bioéthique, qu'il pourrait peut-être intituler Gaudium vitae", puisque, avait rappelé Ferrer, Evangelium Vitae a vingt-cinq ans.

    Christopher Lamb, vaticaniste pour The Tablet, a dû particulièrement apprécier l'idée. C'est ainsi qu'il a organisé un tête-à-tête avec Mgr Vincenzo Paglia (APV), dont il rend compte, de manière assez pathétique, dans un article du 10 novembre. Pour être honnête, M. Lamb parle de "rumeurs croissantes" concernant un "nouveau document qui pourrait assouplir l'interdiction de la contraception artificielle par l'Église". Plus précisément, selon ces rumeurs, le pape, "qui a souligné à plusieurs reprises la primauté de la conscience formée et le rôle du discernement dans la prise de décision morale, pourrait faire évoluer la position selon laquelle les couples mariés ne peuvent en aucun cas recourir à la contraception artificielle".

    Son interlocuteur, interrogé, a toutefois répondu : "Je crois que le jour viendra où le pape François, ou le prochain pape, le fera". Mais qu'est-ce que je peux dire ? Il est certain que nous devons l'envisager". En substance, Lamb et Paglia préparent le terrain, suggérant déjà la ligne à suivre et même le titre de l'encyclique ; il n'apparaît pas clairement s'ils ont un commanditaire plus haut placé qu'eux, peut-être habillé en blanc. En fait, ce n'est pas un mystère que le pape François, face aux ouvertures du texte de base de l'APV, a défendu la liberté des théologiens de débattre à 360 degrés, parce qu'alors le Magistère décidera, oubliant ce détail que le Magistère, en ce qui concerne la contraception, l'insémination artificielle et la fin de vie, a déjà pris position.

    L'article de Lamb est plutôt banal : Paglia serait l'homme pacifique à l'esprit large qui veut être plus "pro-vie" plutôt que de simplement réaffirmer l'opposition traditionnelle de l'Église à l'avortement et à la contraception. D'autre part, il y a les méchants, ceux qui veulent "entraîner l'Église dans les guerres culturelles", comme certains évêques américains qui tentent "d'empêcher deux éminents politiciens catholiques" de recevoir la communion, ou comme ces obstinés qui prétendent que remettre en question l'enseignement d'Humanae Vitae sur la contraception reviendrait à "trafiquer l'enseignement irréformable de l'Église".

    Mais l'interlocuteur de Lamb est Paglia, l'impassible, pas du tout "contrarié par le débat agité qui a vu l'Académie fortement critiquée par une partie des médias catholiques", mais déterminé à atteindre son objectif. Écoutez, dit Mgr Paglia, ce qui est important aujourd'hui, c'est d'être vraiment "pro-vie d'une manière non idéologique" [...]. Nous sommes intéressés à battre en brèche - pour ainsi dire - les préjugés idéologiques qui contaminent la réflexion, qui contaminent l'opinion publique. Et ils empêchent une large participation à tous les niveaux". Soupe habituelle : être pour la vie signifie combattre les guerres, s'occuper de la faim dans le monde, de la hausse des suicides, de la peine de mort, des immigrants. Selon Paglia, l'axe doit être déplacé vers ces questions car, répète-t-il, le débat "sur l'avortement et l'euthanasie s'est idéologisé".

    La rencontre entre Paglia et Lamb a porté sur deux sujets très chauds. Le premier est la nomination de Mariana Mazzuccato en tant que membre de l'APV. Mgr Paglia ne voit aucun problème à cette nomination, puisque Mazzucato, selon lui, n'est pas réellement pro-avortement, mais pro-choix.  Le pouvoir des mots... En outre, la nomination d'un économiste serait justifiée par le fait que l'APV ne peut ignorer "les atteintes à la vie que constituent les inégalités". La question que Lamb aurait dû poser était facile : n'y avait-il pas un autre économiste préoccupé par les inégalités mais opposé à l'avortement ? Mais il est vrai aussi que Lamb n'était pas là pour saper Paglia, mais pour ouvrir la fenêtre d'Overton pour l'autorisation de la contraception.

    Et pour atteindre cet objectif, tout est permis. A commencer par Paglia, qui s'amuse à jeter de la poudre aux yeux et à brouiller les cartes ; d'abord, en effet, il fait l'éloge d'Humanae Vitae pour la parentalité responsable, puis il met en garde contre le risque d'appliquer l'encyclique "de manière strictement légaliste". Comme, par exemple, ceux qui ont recours aux "méthodes naturelles de contraception" pour ne pas avoir d'enfants ; ils "pourraient être très corrects dans l'application des méthodes naturelles" ; ils pourraient dire qu'ils "respectent la règle", mais trahissent la substance de l'enseignement de l'Église. Que quelqu'un lui explique que le recours aux périodes infertiles n'est pas contraceptif et que la question n'est pas de savoir si une chose est naturelle ou artificielle, mais de voir s'il s'agit d'un acte destiné à empêcher la procréation. Le coitus interruptus n'est pas artificiel, mais il est clairement contraceptif. Est-ce trop demander que de demander la démission d'un homme qui est à la tête de l'APV et qui ne connaît pas ces distinctions ? Ou, pire encore, fait-il délibérément semblant de ne pas les connaître ?

    Puis il évoque respectivement : l'oracle des sondages mondiaux qui, explique Lamb, montrent que la majorité écrasante des catholiques n'accepte pas que l'utilisation de contraceptifs soit moralement mauvaise ; Maurizio Chiodi, qui pontifie sur la possibilité d'une dissidence concernant l'enseignement de Humanae Vitae ; Benoît XVI, qui, dans les rêves agités de Lamb, aurait dit que "la contraception artificielle peut être utilisée lorsque l'intention n'est pas d'empêcher la conception mais d'arrêter la propagation d'une maladie mortelle". Sur ce dernier point, rappelons que la note d'éclaircissement de la Congrégation pour la doctrine de la foi avait clos le dossier : Benoît XVI n'avait en aucun cas ouvert la porte à la contraception dans certains cas, ni à la prostitution, ni au principe du moindre mal. Lamb ne peut pas l'ignorer, mais manifestement, certains saboteurs de la doctrine de l'Eglise ont particulièrement besoin de faire semblant de s'appuyer sur l'autorité de Benoît XVI : ils le détestent, mais ils ne peuvent pas se passer de lui.

    Même Saint John Henry Newman est appelé à la cause : son essai sur le développement de la doctrine est devenu le livre le plus cité (de manière détournée) par ceux qui, à supposer qu'ils l'aient lu, ne l'ont pas du tout compris, prenant pour du développement ce que Newman appelait en fait la corruption de la doctrine. (...)

    Paglia conclut l'entretien par un message d'amour et d'écoute : "Je dis à ceux qui s'opposent à la discussion de ces questions : je pense qu'il y a un profond problème de fidélité à l'Esprit. Et c'est qu'il s'agit d'une pathologie, d'une foi malade. Une foi dans la lettre et non dans l'Esprit. Je dirais que cela risque de "bloquer l'Esprit". Pas moins. En tout cas, Paglia, l'homme pacifique aux vues larges, invite les opposants " malades " à débattre, mais sans " tomber dans la tentation d'être le Magistère ". Nous l'invitons donc à une interview avec La Bussola, avant la sortie de Gaudium vitae. Seulement il n'y aura pas de Mr Lamb à ses côtés.

  • Il n’y a pas d’être humain asexué

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    De gènéthique.org (Coin des experts) :

    Pr René Ecochard : « Il n’y a pas d’être humain asexué »

    26 septembre 2022

    Sabra Klein est microbiologiste[1]. Au cours de sa thèse, elle a étudié l’influence des hormones sexuelles sur le cerveau et le comportement. « Tout le monde sait que les hormones influencent de nombreux processus biologiques – notre métabolisme, notre cœur, notre densité osseuse ». Mais « elles doivent aussi avoir un impact sur notre système immunitaire », pense-t-elle. Pourtant, à l’issue de sa thèse en 1998, quand elle propose de mener une recherche post-doctorale sur le sujet, elle ne trouve « pas un microbiologiste ou immunologiste » pour la laisser étudier cette problématique.

    Aujourd’hui Sabra Klein a développé son propre laboratoire de recherche à l’université Bloomberg School of Public Health. Au cours des dernières années, elle et d’autres chercheurs ont pu montrer comment le système immunitaire de la femme et de l’homme répondent différemment au virus de la grippe, du VIH, et à certaines thérapies contre le cancer. Ou encore pourquoi les femmes développent une plus grande immunité après un vaccin, mais sont aussi plus susceptibles de souffrir d’asthme sévère ou de maladies auto-immunes. Des réponses biologiques différentes qui appellent une prise en charge différente, notamment pour une bonne gestion des effets secondaires.

    Décryptage du professeur René Ecochard, professeur à l’université Claude-Bernard (Lyon I) et auteur de Homme, Femme : Ce que nous disent les neurosciences paru aux Editions Artège.

    Gènéthique : Les chercheurs ont mis en évidence l’influence du sexe biologique sur le système immunitaire. Quels sont les mécanismes mis en jeu ?

    René Ecochard : L’immunité défend contre les infections et contre les cancers. Plus généralement, elle protège contre ce qui est « étranger » au corps.

    Plusieurs travaux montrent une différence entre les marqueurs de l’immunité des hommes et des femmes [2][3]. En particulier, les maladies liées à l’immunité ne sont pas aussi fréquentes chez les hommes que chez les femmes. C’est le cas de la sclérose en plaque (SEP) et du lupus érythémateux disséminé (LED), tous deux plus fréquents chez la femme que chez l’homme.

    Les résultats des travaux récents montrent aussi une variation des capacités immunitaires entre le début et la fin du cycle féminin[4]. Enfin, ils signalent une différence entre les femmes qui utilisent une contraception hormonale et celles qui n’en utilisent pas [5][6].

    Parmi les hypothèses les mieux argumentées pour expliquer l’impact des hormones sexuelles sur l’immunité, il y a la nécessité d’une immunité particulière pour rendre la femme apte à tolérer l’implantation de l’embryon dans l’utérus[7]. En effet, alors que tout organisme étranger est normalement rejeté par le corps, l’embryon, dont la moitié du capital génétique n’est pas celui de la mère mais celui du père, est accueilli dans l’utérus pour pouvoir s’y développer jusqu’à la naissance. Ceci est permis par une adaptation de l’immunité de la mère pendant la période post-ovulatoire, au moment où l’enfant conçu vient s’implanter dans l’utérus[8].

    G : Vous avez étudié l’impact du sexe biologique sur le cerveau (cf. Neurosciences : « On naît homme ou femme et on le devient »). Y a-t-il des parties du corps qui échappent à cette influence ?

    RE : Hommes et femmes ont une commune humanité, et partagent donc un grand nombre de traits corporels et psychiques. Cependant, il n’y a pas d’être humain asexué. Chacun est de sexe masculin ou féminin, homme ou femme. Ceci se traduit en effet par un grand nombre de différences.

    La bipolarité des sexes a son origine dans la complémentarité des sexes pour la transmission de la vie. La femme porte le petit et a la capacité de le nourrir. L’homme, comme plus généralement le mâle chez de nombreux autres mammifères, a la capacité de protéger l’enfant et sa mère.

    Pour réaliser ces tâches, chacun a un corps et un psychisme dotés de capacités permettant de remplir ces missions spécifiques. Au-delà des organes génitaux eux-mêmes, la charpente osseuse, la répartition des graisses et le fonctionnement endocrinologique, comme celui de l’immunité, sont adaptés pour cela.

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