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Témoignages

  • L'obsession des médias pour les « nonnes maléfiques » est remise en question par un rapport irlandais sur le foyer pour mères et bébés de Tuam

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    De David Quinn sur The Catholic Herald :

    L'obsession des médias pour les « nonnes maléfiques » est remise en question par un rapport irlandais sur le foyer pour mères et bébés de Tuam
     
    1er juillet 2025

    Les lecteurs se souviendront peut-être de l'affirmation sensationnelle qui a fait le tour du monde en 2014, selon laquelle près de 800 bébés avaient été retrouvés dans une fosse septique sur le terrain d'un ancien foyer pour mères et bébés à Tuam, dans le comté de Galway, à l'ouest de l'Irlande.

    L'affirmation a été faite lorsqu'une historienne locale, Catherine Corless, a examiné les certificats de décès de 796 bébés et jeunes enfants décédés dans ce foyer au cours de son existence, de 1925 à 1961.

    Sous les terrains restants de l'ancienne maison se trouvent des chambres situées dans ce qui faisait autrefois partie du système d'égouts de la maison. Beaucoup ont immédiatement conclu - mais pas Corless, il faut le souligner - que les corps avaient tous été jetés dans une fosse septique.

    Le foyer était géré par les sœurs du Bon Secours pour le compte du conseil du comté de Galway et fait à nouveau parler de lui parce que des fouilles viennent de commencer sur le site, financées par l'État, pour tenter de retrouver les corps, prélever des échantillons d'ADN et tenter ensuite de les associer à des membres vivants de la famille des défunts qui sont disposés à fournir des échantillons d'ADN (14 au total l'ont fait jusqu'à présent). Il s'agit d'une opération complexe qui prendra environ deux ans.

    Les gens étaient parfaitement disposés à accepter que les bébés aient été affamés ou négligés jusqu'à la mort, ou qu'ils aient été tués par les méchantes religieuses avant d'être jetés dans la fosse septique (qui était toujours utilisée à cette fin, selon les rumeurs les plus folles).

    Lorsque les religieuses sont aujourd'hui représentées à l'écran dans des films tels que le récent Small Things Like These, The Magdalene Sisters ou Philomena, elles sont presque invariablement dépeintes comme des personnages issus d'un film d'horreur gothique, sortant parfois littéralement de l'ombre. J'ai du mal à imaginer un groupe de femmes plus diabolisé.

    À la suite de l'hystérie qui a entouré les premières plaintes en 2014, le gouvernement irlandais a créé une commission d'enquête officielle qui, il y a quatre ans, a publié un énorme rapport sur les foyers pour mères et bébés du pays, ainsi que sur les maisons de comté qui étaient les successeurs directs des maisons de travail de l'histoire de Dickens.

    Le nombre de décès dans les foyers pour mères et bébés, ainsi que dans les foyers de comté, était extrêmement élevé. Ils fonctionnaient principalement à une époque d'extrême pauvreté, de faim généralisée et de mauvaise santé.

    La mortalité infantile et juvénile était très élevée à l'époque et avant l'utilisation généralisée des vaccins et des antibiotiques dans les années 1950. Mais elle était encore plus élevée dans les maisons de retraite parce qu'elles étaient surpeuplées et que les maladies s'y propageaient rapidement. Les enfants mouraient par groupes, comme ce fut le cas dans les maisons de retraite lors de la pandémie de Covid-19.

    Mais le fait est qu'ils sont tous morts de causes naturelles. On peut arguer à juste titre que ces maisons manquaient de ressources et étaient surpeuplées, et qu'elles n'auraient pas dû exister, mais les religieuses n'ont pas délibérément négligé les bébés, sans parler de les tuer ou de les jeter dans une fosse septique en activité.

    Les femmes qui entraient dans les foyers pour mères et bébés pour y avoir leurs enfants étaient presque toujours célibataires et très pauvres, bien qu'environ 10 % des femmes qui entraient au Tuam Children's Home, pour donner à ce lieu son nom propre, étaient mariées et y avaient été poussées par la pauvreté. Elles n'avaient littéralement aucun autre endroit où élever leurs enfants.

    Ces foyers pour mères et bébés n'étaient d'ailleurs pas l'apanage de l'Irlande. La Grande-Bretagne, entre autres, en a connu un grand nombre jusque dans les années 1970 et la grande majorité d'entre eux n'étaient pas gérés par l'Église catholique.

    Si les foyers pour mères et bébés n'existent plus aujourd'hui, c'est parce que les mères célibataires ont les moyens d'élever elles-mêmes leurs enfants, ou parce que l'État leur apporte son soutien, ou encore parce que les futures mères interrompent leur grossesse.

    Le rapport susmentionné de la commission d'enquête jette un éclairage considérable sur la question, même s'il ne peut répondre à toutes les questions car trop de temps s'est écoulé.

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  • « Sauver des vies africaines » – Le cardinal Ambongo à propos de l'USAID

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    Du Pillar :

    « Sauver des vies africaines » – Le cardinal Ambongo à propos de l'USAID

    « La gratitude est un aspect très puissant de la politique internationale. »

    Depuis que le pape François l’a élevé au Collège des cardinaux en 2019, Ambongo a acquis la réputation de parler directement des besoins de l’Église et des besoins de son peuple.

    Cardinal Fridolin Ambongo. Crédit : Vatican Media.

    Et en tant que président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, Ambongo est parfaitement conscient des besoins ressentis sur son continent.

    Plus tôt ce mois-ci, Ambongo a écrit une chronique dans le Wall Street Journal, exhortant le président Donald Trump à rétablir l’aide internationale américaine et les fonds de développement aux pays africains.

    Le cardinal a soutenu que « la fin du soutien de l’USAID aura des conséquences incalculables pour des générations » en Afrique .

    Dans une interview réalisée par courrier électronique, Ambongo a expliqué pourquoi il pense que l’aide américaine aux nations africaines est « littéralement la différence entre la vie et la mort pour des millions d’Africains » – et pourquoi il espère que les programmes d’aide étrangère supprimés pendant l’administration Trump seront rétablis.

    Quelle différence concrète l'USAID apporte-t-elle aux populations africaines ? Comment améliore-t-elle leurs conditions de vie ?

    L’USAID jouit d’une très solide réputation pour apporter des secours là où les gens souffrent.

    Surtout en temps de catastrophe, de crise ou au lendemain d'un conflit terrible, obtenir de l'aide rapidement est une question de vie ou de mort. L'aide américaine améliore des vies en sauvant des vies. Cela peut être difficile à comprendre pour l'Américain moyen, mais l'aide américaine fait littéralement la différence entre la vie et la mort pour des millions d'Africains.

    Lorsque les gens souffrent de la faim, apporter de la nourriture et d'autres produits de première nécessité est le seul moyen de faire la différence, et l'aide des États-Unis dans ces situations a sauvé des millions de vies. Nos agences Caritas, comme Catholic Relief Services, ont également bénéficié de cette aide en permettant aux travailleurs locaux d'accompagner les personnes en difficulté, en apportant leur expertise là où elle faisait défaut et en facilitant l'acheminement de l'aide.

    Le Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida (PEPFAR) est bien connu pour avoir sauvé des millions de vies, mais il existe de nombreux autres exemples d’aide américaine qui a sauvé des vies africaines.

    L'aide étrangère américaine représente moins de 1 % du budget fédéral américain, mais elle sauve des millions de vies. Comme je l'ai souligné, le gouvernement américain devrait être très prudent dans la manière dont il dépense ses ressources limitées, mais le retour sur investissement ne saurait être surestimé, tant sur le plan moral que stratégique, et les peuples africains sont reconnaissants de la générosité du peuple américain.

    Outre le rétablissement du financement qui a été gelé, existe-t-il des moyens d’améliorer l’action de l’USAID en Afrique ?

    Bien qu'en tant que pasteur, je salue tous les efforts déployés pour aider notre peuple, l'USAID n'a généralement pas travaillé avec les structures de l'Église, telles que les congrégations de sœurs ou de frères, ni même les diocèses ou les séminaires, même lorsque ces groupes ecclésiaux mènent des actions de développement. Je pense que c'est une erreur, motivée en grande partie par la crainte de donner l'impression que l'USAID favorise la religion. Cependant, cela signifie que les milliards de dollars généreusement investis dans des pays comme l'Afrique n'ont pas bénéficié de l'expertise et de l'efficacité considérables d'un réseau comme l'Église et de son action locale dans certaines des régions les plus pauvres du monde.

    L’Église peut être le canal le plus efficace pour les gouvernements, en raison de sa proximité avec les gens et de son réseau institutionnel. Je pense que l’approche qui sépare le travail pastoral et le travail de développement pourrait être repensée.

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  • Les accords de paix entre la RDC et le Rwanda : une nouvelle mascarade ?

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO - Les accords de paix entre la RDC et le Rwanda : une nouvelle mascarade

    1 juillet 2025  
     

    Kinshasa (Agence Fides) – « L'impression qui ressort des propos de plusieurs personnes à Bukavu, épuisées par plus de quatre mois d'occupation, est la perplexité et le sentiment d'avoir encore été trompées, même si elles ne renoncent pas à l'espoir que quelque chose change sur le terrain. Mais quoi ? De nouvelles informations faisant état de meurtres commis par le M23 parviennent de la ville et de la province ». C'est ce qu'écrit à l'Agence Fides une source de l'Église à Bukavu, capitale du Sud-Kivu occupée depuis la mi-février par les troupes rwandaises et les guérilleros du M-23 (voir Fides 17/2/2025), commentant l'accord de paix signé à Washington le 27 juin par le Rwanda et la République démocratique du Congo sous les auspices de l'administration Trump (voir Fides 27/6/2025).

    L'accord prévoit la « levée des mesures défensives du Rwanda » dans un délai de trois mois, avec le retrait des soldats rwandais de la RDC et la neutralisation par Kinshasa des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens dirigeants hutus liés au génocide rwandais de 1994 et considérées par Kigali comme une menace existentielle.

    L'accord comprend également un volet économique qui doit être précisé, mais qui prévoit l'exploitation des ressources minières congolaises par des industries américaines.

    « Beaucoup de gens étaient prêts à renoncer aux minerais du pays pour retrouver la paix, mais même celle-ci est remise en question », rapporte la source de Fides. « Car ici, le Rwanda, qui occupe et exploite les provinces du Nord et du Sud-Kivu sous le couvert du M23, ne semble pas être concerné par l'accord. Donc, pour l'instant, rien ne bouge. Justement là où un changement serait le plus nécessaire ».

    « Il y a un changement fondamental que tout le monde attend, sauf ceux qui ont changé de camp : le départ de tous les militaires rwandais, qu'ils rentrent chez eux. L'accord ne le dit pas ouvertement, il parle seulement de « cessation des hostilités », même s'il cite la résolution 2773 de l'ONU qui demandait ce retour.

    En le lisant, ce texte me semble truffé de pièges. Un autre piège évident est le fait qu'il est question à six reprises de neutraliser les FDLR. Comme si c'était là le véritable problème. On donne du crédit à un prétexte, peut-être pour ne pas dire haut et fort au Rwanda : « Le roi est nu », il a agressé un pays indépendant. Les FDLR sont peu nombreuses, ont été rapatriées à plusieurs reprises et sont absolument incapables de mener une attaque contre le Rwanda. Mais elles sont commodes pour justifier la présence de l'armée rwandaise au Congo.

    Et on demande le désarmement de toutes les milices : donc aussi de celle-ci, certes souvent désorganisée, parfois infiltrée par des bandits, certes, mais qui, seule ou avec les quelques militaires congolais encore actifs, bloque l'avancée du M23. Pendant ce temps, la force d'occupation continue de tuer, de violer, de racketter une population qui est désormais affamée. Il faut vivre au milieu d'eux pour ressentir dans sa chair l'humiliation de ceux qui demandent pourquoi ils ne savent pas comment nourrir leurs enfants et l'impuissance de ceux qui répondent : « Je suis désolé, mais nous n'avons pas d'argent à vous donner parce que les banques sont fermées ».

    Autre piège, le retour des réfugiés. Il n'y a pratiquement pas de réfugiés congolais au Rwanda. Il y a plutôt des foules de soi-disant réfugiés rwandais qui attendent seulement d'entrer au Congo pour s'y installer et continuer à nourrir le rêve d'un grand Rwanda. Il est vrai qu'on fait référence aux institutions traditionnelles : ce sont elles qui devront dire si la personne était vraiment originaire d'un endroit donné ou non. On verra bien.

    Et qu'en est-il de la coopération économique avec un pays qui continue de piller tout ce qui peut l'être, qui traverse les frontières des territoires occupés ? La perspective, comme le disent plusieurs, sera que le Congo reste la grande mine où les gens souffrent et meurent pour peu d'argent, tandis que le Rwanda sera le lieu des industries de raffinage, et que les grandes multinationales et les États qui les soutiennent seront les grands gagnants. Avec la bénédiction de leur ami opportuniste, les États-Unis.

    Est-ce un hasard si le terme « justice » n'apparaît jamais dans le document ? Que dire des millions de victimes, des morts et des survivants traumatisés, des enfants privés d'école, des jeunes privés de leur jeunesse, des adultes privés du minimum vital qui fait la dignité d'une personne ?

    Tout cela ne serait pas arrivé sans l'impulsion des autorités congolaises qui donnent l'impression d'avoir bradé le pays et leur peuple pour conserver le pouvoir.

    Pourtant, la société civile congolaise, en particulier dans l'est de la RDC, avait produit et adressé aux plus hautes autorités de nombreux documents explicatifs, exprimant ses préoccupations. Ils n'ont pas été pris en considération. Le lauréat du prix Nobel, le docteur Mukwege, a élevé la voix dans un discours qui, d'humanitaire, est devenu de plus en plus politique, allant au cœur des problèmes. Comme si personne n'avait rien dit. L'impression générale est donc celle d'une mascarade. Il est mauvais d'opprimer un peuple. Il est encore pire de lui faire croire qu'on l'aide. (Agence Fides 1/7/2025)

  • Une nouvelle période d'incertitude et de martyre... L'archevêque Tobji raconte le présent des chrétiens syriens

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/SYRIE - Une nouvelle période d'incertitude et de martyre. L'archevêque Tobji raconte le présent des chrétiens syriens

    1 juillet 2025
     

    Alep (Agence Fides) – Neuf jours se sont écoulés depuis le massacre d'au moins 25 chrétiens tués alors qu'ils assistaient à la messe dans l'église grecque orthodoxe Saint-Élie, à Damas. Ce massacre marque à jamais du sceau du martyre l'époque des chrétiens syriens dans la Syrie post-Assad.

    « Après le massacre », confirme à l'Agence Fides Joseph Tobji, archevêque maronite d'Alep, « quelqu'un a écrit sur le mur d'une église dans le quartier de Hama les mots « votre tour viendra ». Quelqu'un veut faire croire que ce n'est que le début. On m'envoie des photos de tracts collés sur des maisons chrétiennes où l'on peut lire « La terre de Syrie doit être purifiée », avec des dessins de bombes et de kalachnikovs. Des intimidations qui rappellent les inscriptions apparues sur les maisons des chrétiens de Mossoul. Voilà ce qui circule parmi les chrétiens. Ce ne sont peut-être même pas de vraies photos, quelqu'un les génère avec l'intelligence artificielle et les diffuse sur le net. Mais la peur qu'elles suscitent n'est pas « fausse ».

    L'archevêque Tobji décrit une situation incertaine, pleine d'inconnues pour les chrétiens syriens. D'un côté, « ceux qui sont au pouvoir nous répètent sans cesse que les chrétiens ne doivent pas être touchés, qu'ils sont une composante essentielle du pays et de la société syrienne. À Noël et à Pâques, ils ont envoyé leurs forces de sécurité pour protéger les messes dans les églises et les processions. Les services de sécurité ont déjà pris des mesures et mis en place des systèmes de protection. Quand nous les appelons, ils viennent. Mais les gens n'y croient pas. La peur et le découragement prédominent ». Car il apparaît clairement que « toutes les factions et tous les groupes armés ne répondent pas à ceux qui détiennent actuellement le pouvoir ».

    L'actuel président, Ahmed al-Sharaa, lorsqu'il se faisait appeler sous le « nom de guerre » Abu Mohammad al-Jolani, a dirigé pendant les années de la guerre en Syrie Hayat Tahrir al Sham (HTS), l'acronyme islamiste le plus connu parmi ceux impliqués dans l'offensive qui a abouti à la chute du régime de Bachar al-Assad.

    Aujourd'hui, dans la Syrie actuelle, reconnaît l'archevêque Tobji, même une grande partie des musulmans syriens ne soutient pas la mise en place d'un régime islamiste. Mais la mentalité islamiste émerge dans les détails. Elle a des effets sur la vie quotidienne. Avec des ascenseurs réservés aux hommes et aux femmes, dans les bureaux publics, des guichets pour les femmes et d'autres pour les hommes, et ainsi de suite.

    « Il y a quelques jours, un garçon et une fille se promenaient dans la rue le soir, un homme les a arrêtés et leur a demandé pourquoi ils étaient ensemble. Ils ont répondu qu'ils étaient fiancés, et il a commencé à les interroger, il voulait que quelqu'un le confirme, il a appelé la mère de l'un d'eux et a commencé à l'interroger aussi, cette dernière a confirmé que le garçon et la fille étaient fiancés... Avec des épisodes comme celui-ci, beaucoup commencent à dire : ce n'est plus notre pays. Beaucoup de jeunes sont constamment à la recherche d'un visa pour s'expatrier, pour fuir une situation qu'ils considèrent comme irrécupérable ».

    Les évêques catholiques, raconte Joseph Tobji, ont réfléchi ensemble à la manière d'affronter cette période. « Nous partageons l'idée que si le Seigneur nous garde ici, en Syrie, en 2025, c'est qu'il attend quelque chose de nous dans cette situation, que nous ne devons pas nous cacher ou rester les bras croisés : c'est un appel du Seigneur qui attend de nous une action ».

    C'est pourquoi les évêques catholiques d'Alep ont constitué un comité afin de favoriser le dialogue avec toutes les composantes du pays. Il y a quelques semaines, le comité a organisé une conférence de trois jours pour discuter du présent et de l'avenir de la Syrie, dans un esprit de réconciliation nationale. « Nous avons également invité certaines des personnes qui ont rédigé la Déclaration constitutionnelle. Nous avons parlé librement, certains ont critiqué le gouvernement actuel, d'autres l'ont soutenu. Mais ce n'était que le début d'un processus. Nous étudions maintenant comment trouver des moyens de favoriser la paix et la réconciliation ».

    Il apparaît clairement que le groupe au pouvoir actuel ne contrôle pas toutes les factions armées ni toutes les zones. De vastes parties du pays sont contrôlées par les Kurdes et les Druzes. « Il n'y a pas de police dans les rues, la situation est chaotique et les nouveaux arrivés au pouvoir sont encore inexpérimentés en matière de politique et d'administration. Parfois, raconte l'archevêque maronite d'Alep, « ils prennent des décisions irréalistes. Ils ont licencié des milliers et des milliers de fonctionnaires, les qualifiant en masse de corrompus ou de superflus. Et maintenant, même les familles de ces anciens employés de l'État ne savent pas comment survivre. Le pain continue de coûter dix fois plus cher qu'avant, et sans pain, notre peuple ne peut pas survivre. Tout le monde se plaint encore du manque d'électricité et d'eau, et cela dure depuis de nombreuses années. Le pire, ce sont les prix élevés des médicaments, des opérations chirurgicales et des loyers ».

    L'archevêque Tobji a rencontré quatre fois le président al-Sharaa. « Quand il nous parle, dit-il à l'Agence Fides, il montre qu'il a des visions avancées. Mais je ne sais pas s'il parviendra à faire ce qu'il dit vouloir faire. Je l'espère ».

    Entre-temps, les sanctions imposées à la Syrie à l'époque d'Assad ont été levées, mais pour le pays, souligne Tobji, « nous n'avons encore constaté aucun effet positif. On parle de l'arrivée d'hommes d'affaires qui viendront investir. Si l'économie commençait à s'améliorer, tout changerait. Mais jusqu'à présent, il n'y a pas de signes rassurants ».

    Le scénario singulier d'un équilibre du pouvoir dirigé par des groupes d'origine djihadiste, qui trouvent un soutien et une légitimité politique dans les pays de l'Atlantique Nord. « La Syrie - note l'archevêque Tobiji - a fait un virage à 180 degrés. Auparavant, le régime était soutenu par la Russie et l'Iran, maintenant le groupe al Sharaa est soutenu par les États-Unis et l'Europe. Mais je crois que dans ces scénarios et ces changements de camp, il n'y a pas d'amis éternels, ni d'amitiés éternelles. Ce sont les intérêts qui font bouger les choses ».(Agence Fides 1/7/2025)

  • Saint Olivier Plunkett, primat d'Irlande martyrisé à Londres en 1681 (1er juillet)

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    Saint Olivier Plunket, Archevêque et Martyr. Fête le 01 Juillet.

    Notice de l'Encyclopaedia britannica :

    Saint Oliver Plunket, Plunket également orthographié Plunkett, (né en 1629, Loughcrew, County Meath, Irlande. mort le 1er juillet 1681, Londres ; canonisé en 1975 ; fête le 11 juillet), primat catholique romain de toute l'Irlande et dernier homme à avoir souffert le martyre pour la foi catholique en Angleterre.

    Plunket a fait ses études et a été ordonné à Rome, où il a été professeur de théologie au College de Propaganda Fide et représentant des évêques irlandais auprès du Saint-Siège. Nommé archevêque d'Armagh et primat de toute l'Irlande en 1669, il arrive l'année suivante à un moment où, après une répression prolongée, l'Église catholique est fortement désorganisée, avec un seul évêque âgé en liberté. S'efforçant de rétablir l'ordre et la discipline conformément aux préceptes du Concile de Trente, Plunket reste en bons termes avec les Anglais et les protestants jusqu'en 1673, date à laquelle il est obligé de se cacher en raison de nouvelles persécutions. Pendant les cinq années qui suivirent, il travailla dans des conditions de plus en plus difficiles, portées à leur paroxysme par la terreur inspirée par le complot de Titus Oates en 1678. L'année suivante, il fut trahi, arrêté et emprisonné au château de Dublin. Son procès à Dundalk fut rendu absurde par les témoignages ignominieux de l'accusation ; il fut emmené à Londres où, après de longues procédures judiciaires, il fut condamné à être pendu, éventré et écartelé ; la sentence fut exécutée à Tyburn devant une grande foule. Plunket a été béatifié par Benoît XV en 1920 et canonisé par le pape Paul VI le 12 octobre 1975. Sa tête est conservée à Drogheda et son corps à l'abbaye de Downside, près de Bath.

  • Les martyrs chrétiens et nous

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    De  sur The Catholic Thing :

    Les martyrs chrétiens et nous

    30 juin 2025

    Aujourd'hui, nous célébrons la fête des Premiers Martyrs de Rome, ce groupe de premiers chrétiens, pour la plupart méconnu, persécutés et morts en 64 apr. J.-C. sous l'empereur Néron. Certains furent enveloppés dans des peaux de bêtes et déchiquetés par des chiens lors de spectacles publics, d'autres enduits de goudron et brûlés vifs comme des torches humaines. Ce fut le début d'une violence antichrétienne qui, malheureusement, a refait surface périodiquement au cours des 2 000 dernières années et qui perdure encore aujourd'hui.

    L’historien romain Tacite a déploré la mort des premiers martyrs – mais pas à cause de l’inhumanité et de l’injustice :

    Pour faire taire la rumeur [qu'il avait incendié Rome], [Néron] accusa faussement de culpabilité et punit par les tortures les plus atroces les personnes communément appelées chrétiens, qui étaient [généralement] haïes pour leurs énormités. Christus, le fondateur de ce nom, fut mis à mort comme criminel par Ponce Pilate, procurateur de Judée, sous le règne de Tibère. Mais la superstition pernicieuse [ prava superstitio ], un temps réprimée, éclata de nouveau, non seulement en Judée, d'où le mal était né, mais aussi dans la ville de Rome, où tout ce qui est horrible et honteux afflue de toutes parts, comme vers un réceptacle commun… une immense multitude fut condamnée, non pas tant pour avoir incendié la ville, que pour « haine du genre humain ».

    Et vous pensiez que c'est seulement depuis l'essor du « wokisme » que l'Église a été vilipendée pour « prêcher la haine » ? Ou que le christianisme a été accusé d'être une superstition dépravée ?

    Le martyre présente pourtant un paradoxe inattendu. Les premiers ennemis de la foi à Jérusalem pensaient sans doute que crucifier Jésus mettrait fin à sa vie et à tout ce qu'il entreprenait. Il s'avéra que sa mort – et sa résurrection – contribuèrent encore davantage à la diffusion de l'Évangile. Tacite remarquait que les persécutions et les martyrs suscitaient la sympathie du peuple, ce qui fit progresser la foi.

    Tertullien, théologien nord-africain du IIIe siècle, a fait cette remarque célèbre : le sang des martyrs était la semence de l'Église. Ce n'est pas le cas pour ceux qui subissent des persécutions, ni pour les rares d'entre nous qui prêtent attention à ces choses. Mais c'est vrai.

    Le Nigeria enregistre actuellement le plus grand nombre de victimes chrétiennes (5 000 par an) martyrisées par des musulmans. Il y a un peu plus d'une semaine , des musulmans ont forcé 200 chrétiens à entrer dans un bâtiment, qui a été incendié. La plupart ont péri dans les flammes, les autres ont été pris dans une embuscade alors qu'ils prenaient la fuite.

    Pourtant, l’Église du Nigeria est celle qui connaît la croissance la plus rapide de toute l’Afrique.

    Malheureusement, jeudi dernier, un événement similaire s'est produit dans deux villages chrétiens de Cisjordanie, en Israël. Des extrémistes juifs, souvent qualifiés à tort de simples « colons », ont attaqué Taybeh et Kafir Malik, incendiant des maisons et causant la mort de trois chrétiens arabes.

    Les Martyrs des Catacombes  de Jules Eugène Lenepveu, 1856 [Louvre, Paris]

    Ce n'est pas la seule fois que les chrétiens d'Israël se sont retrouvés attaqués. Une partie des Juifs ultra-orthodoxes israéliens a fait preuve de préjugés persistants à leur égard, crachant sur le clergé et intimidant les personnes – généralement chrétiennes – qui travaillent ou voyagent le samedi, jour du sabbat juif. Des tombes et des lieux saints chrétiens ont été profanés. En 2012, les portes d'un monastère trappiste ont été incendiées et les murs ont été tagués avec l'insulte « Jésus était un singe ».

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  • Fraternité Saint-Pierre : 5 nouveaux prêtres pour l'Eglise

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    Monsieur l’abbé John Berg, Supérieur Général de la Fraternité Saint-Pierre, Monsieur l’abbé Benoît de Giacomoni, Supérieur du District de France, ainsi que tous les prêtres de la Fraternité Saint-Pierre, ont l’honneur de vous faire part de l’ordination sacerdotale des abbés Miguel Castelo Branco, Géraud Dorliat, Ambroise Girard-Bon, Hugues Le Noan et Manuel Vaz Guedes qui sera conférée par Monseigneur Wolfgang Haas, archevêque émérite de Vaduz (Liechtenstein) ce samedi 28 juin en la collégiale Notre-Dame de Lindau (Bavière, Allemagne).

    Ils vous invitent à vous unir par la prière et à prier pour les nouveaux prêtres.

    Plus de détails : https://claves.org/ordinations-sacerdotales-5-nouveaux-pretres-pour-leglise/

    Il y a huit jours, la Communauté Saint-Martin annonçait l'ordination de 13 diacres et de 9 prêtres à la basilique Notre Dame de l’Épine à Evron.

    De son côté, la FSSPX annonce également l'ordination de cinq prêtres et de quatre diacres (dont un Belge) : https://fsspx.news/fr/news/econe-ordination-au-sacerdoce-et-au-diaconat-2025-53200

  • "La violence fait rage dans l'Orient chrétien avec « une intensité diabolique » qui fait honte à l'humanité" (Léon XIV)

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    Au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.

    La paix soit avec vous !

    Éminences et Excellences,
    chers prêtres, frères et sœurs,

    la paix soit avec vous ! Je vous souhaite la bienvenue, heureux de vous rencontrer à l’issue de votre Assemblée plénière. Je salue Son Éminence le Cardinal Gugerotti, les autres Supérieurs du Dicastère, les Officiers et vous tous, membres des Agences de la ROACO.

    « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Co 9, 7). Je sais que pour vous, soutenir les Églises Orientales n’est pas d’abord un travail, mais une mission exercée au nom de l’Évangile qui, comme le mot lui-même l’indique, est annonce de joie qui réjouit avant tout le cœur de Dieu, dont la générosité est sans mesure. Merci parce que, avec vos bienfaiteurs, vous semez l’espérance sur les terres de l’Orient chrétien, aujourd’hui plus que jamais bouleversées par les guerres, vidées par les intérêts, enveloppées d’une chape de haine qui rend l’air irrespirable et toxique. Vous êtes la bouteille d’oxygène des Églises Orientales, épuisées par les conflits. Pour tant de populations, pauvres en moyens mais riches de foi, vous êtes une lumière qui brille dans les ténèbres de la haine. Je vous prie, de tout cœur, de toujours faire tout votre possible pour aider ces Églises si précieuses et si éprouvées.

    L’histoire des Églises catholiques orientales a souvent été marquée par la violence qu’elles ont subie ; malheureusement, les oppressions et les incompréhensions n’ont pas manqué, y compris au sein même de la communauté catholique, incapable de reconnaître et d’apprécier la valeur des traditions différentes de la tradition occidentale. Mais aujourd’hui, la violence belliqueuse semble s’abattre sur les territoires de l’Orient chrétien avec une véhémence diabolique jamais vue auparavant. Votre session annuelle en a également souffert, avec l’absence physique de ceux qui auraient dû venir de la Terre Sainte mais qui n’ont pas pu entreprendre le voyage. Le cœur saigne en pensant à l’Ukraine, à la situation tragique et inhumaine de Gaza, et au Moyen-Orient dévasté par la propagation de la guerre. Nous sommes tous appelés, en tant qu’êtres humains, à évaluer les causes de ces conflits, à vérifier celles qui sont réelles et à essayer de les surmonter, et à rejeter celles qui sont fallacieuses, fruit de simulations émotionnelles et de rhétorique, en les démasquant avec détermination. Les gens ne peuvent pas mourir à cause de fausses nouvelles.

    Il est vraiment triste de voir aujourd’hui, dans de nombreux contextes, s’imposer la loi du plus fort, qui légitime les intérêts personnels. Il est désolant de constater que la force du droit international et celle du droit humanitaire ne semblent plus contraindre, remplacées par le prétendu droit de contraindre les autres par la force. Cela est indigne de l’homme, honteux pour l’humanité et pour les responsables des nations. Comment peut-on croire, après des siècles d’histoire, que les actions belliqueuses apportent la paix et ne se retournent pas contre ceux qui les ont menées ? Comment peut-on penser poser les bases de l’avenir sans cohésion, sans une vision d’ensemble animée par le bien commun ? Comment peut-on continuer à trahir les aspirations de paix des peuples par la propagande mensongère du réarmement, dans l’illusion vaine que la suprématie résout les problèmes au lieu d’alimenter la haine et la vengeance ? Les gens sont de moins en moins ignorants des sommes d’argent allant dans les poches des marchands de mort et qui pourraient servir à construire des hôpitaux et des écoles ; au lieu de cela, on détruit ceux qui existent déjà !

    Et je me demande : en tant que chrétiens, outre nous indigner, élever la voix et retrousser nos manches pour être des artisans de paix et favoriser le dialogue, que pouvons-nous faire ? Je crois qu’il faut avant tout prier sincèrement. C’est à nous de faire de chaque nouvelle tragique et image qui nous touchent un cri d’intercession vers Dieu. Et ensuite, aider, comme vous le faites et comme beaucoup le font, et peuvent le faire à travers vous. Mais il y a plus, et je le dis en pensant particulièrement à l’Orient chrétien : il y a le témoignage. C’est l’appel à rester fidèles à Jésus, sans de faire prendre dans les tentacules du pouvoir. C’est imiter le Christ qui a vaincu le mal, en aimant depuis la croix, en montrant une manière de régner différente de celle d’Hérode et de Pilate. L’un, par crainte d’être détrôné, avait tué des enfants qui aujourd’hui ne cessent d’être déchiquetés par les bombes ; l’autre s’était lavé les mains, comme nous risquons de le faire quotidiennement jusqu’au seuil de l’irréparable. Regardons Jésus, qui nous appelle à guérir les blessures de l’histoire par la seule douceur de sa croix glorieuse d’où émanent la force du pardon, l’espoir d’un nouveau départ, le devoir de rester honnête et transparent dans un océan de corruption. Suivons le Christ qui a libéré les cœurs de la haine, et donnons l’exemple permettant de sortir de la logique de la division et de la vengeance. Je voudrais remercier et embrasser par la pensée tous les chrétiens orientaux qui répondent au mal par le bien : merci, frères et sœurs, pour le témoignage que vous donnez, surtout lorsque vous restez sur vos terres comme disciples et comme témoins du Christ.

    Chers amis de la ROACO, dans votre travail, outre les nombreuses misères causées par la guerre et le terrorisme – je pense au récent et terrible attentat dans l’église Saint-Élie à Damas –, vous voyez fleurir aussi les germes de l’Évangile dans le désert. Vous découvrez le peuple de Dieu qui persévère en tournant son regard vers le Ciel, en priant Dieu et en aimant son prochain. Vous touchez du doigt la grâce et la beauté des traditions orientales, des liturgies qui laissent Dieu habiter le temps et l’espace, des chants séculaires imprégnés de louange, de gloire et de mystère, qui élèvent une demande incessante de pardon pour l’humanité. Vous rencontrez des figures qui, souvent dans l’ombre, viennent s’ajouter aux grandes foules de martyrs et de saints de l’Orient chrétien. Dans la nuit des conflits, vous êtes témoins de la lumière de l’Orient.

    Je voudrais que cette lumière de sagesse et de salut soit mieux connue dans l’Église catholique, où il existe encore beaucoup d’ignorance à ce sujet et où, en certains lieux, la foi risque de s’asphyxier, notamment parce que le vœu exprimé à plusieurs reprises par saint Jean-Paul II ne s’est pas réalisé. Il y a 40 ans, il disait: « L’Église doit réapprendre à respirer avec ses deux poumons, celui de l’Orient et celui de l’Occident » (Discours au Sacré Collège des Cardinaux, 28 juin 1985). Cependant, l’Orient chrétien ne peut être préservé que s’il est aimé ; et on ne l’aime que si on le connaît. Il faut, en ce sens, mettre en œuvre les invitations claires du Magistère à faireconnaître ses trésors, par exemple en commençant à organiser des cours de base sur les Églises Orientales dans les séminaires, les facultés de théologie et les centres universitaires catholiques (cf. Saint Jean-Paul II, Lett. ap. Orientale lumen, n. 24 ; Congrégation pour l’Éducation Catholique, Lettre circ. En égard au développement, 9-14). Il est également nécessaire de se rencontrer et de partager l’action pastorale, car les catholiques orientaux ne sont plus aujourd'hui des cousins éloignés qui célèbrent des rites inconnus, mais des frères et sœurs qui, en raison des migrations forcées, vivent à nos côtés. Leur sens du sacré, leur foi cristalline, rendue solide par les épreuves, et leur spiritualité qui embaume du mystère divin peuvent apaiser la soif de Dieu latente mais présente en Occident.

    Confions cette croissance commune dans la foi à l’intercession de la Très Sainte Mère de Dieu et des apôtres Pierre et Paul, qui ont uni l’Orient et l’Occident. Je vous bénis et vous encourage à persévérer dans la charité, animés par l’espérance du Christ. Merci.

  • Vocations : "Dieu continue d'appeler et reste fidèle à ses promesses" (Léon XIV)

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    Commençons par le signe de la croix, car nous sommes tous ici parce que le Christ, qui est mort et ressuscité, nous a donné la vie et nous a appelés à servir. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous !

    Chers frères dans le sacerdoce,

    Chers formateurs, séminaristes, animateurs de services de vocations, amis dans le Seigneur !

    C'est pour moi une grande joie d'être ici aujourd'hui avec vous. Au cœur de l'Année Sainte, nous voulons témoigner ensemble qu'il est possible d'être des prêtres heureux, car le Christ nous a appelés, le Christ a fait de nous ses amis (cf. Jn 15, 15) : c'est une grâce que nous voulons accueillir avec gratitude et responsabilité.

    Je tiens à remercier le cardinal Lazzaro et tous les collaborateurs du Dicastère pour le clergé pour leur service généreux et compétent : un travail vaste et précieux, qui se déroule souvent dans le silence et la discrétion et qui produit des fruits de communion, de formation et de renouveau.

    Grâce à ce moment d'échange fraternel, un échange international, nous pouvons valoriser le patrimoine d'expériences déjà acquises, en encourageant la créativité, la coresponsabilité et la communion dans l'Église, afin que ce qui est semé avec dévouement et générosité dans tant de communautés puisse devenir lumière et stimulant pour tous.

    Les paroles de Jésus « Je vous ai appelés amis » (Jn 15, 15) ne sont pas seulement une déclaration affectueuse envers les disciples, mais une véritable clé de compréhension du ministère sacerdotal. Le prêtre, en effet, est un ami du Seigneur, appelé à vivre avec Lui une relation personnelle et confiante, nourrie par la Parole, par la célébration des sacrements, la prière quotidienne. Cette amitié avec le Christ est le fondement spirituel du ministère ordonné, le sens de notre célibat et l'énergie du service ecclésial auquel nous consacrons notre vie. Elle nous soutient dans les moments d'épreuve et nous permet de renouveler chaque jour le « oui » prononcé au début de notre vocation.

    En particulier, très chers amis, je voudrais tirer de ce mot-clé trois implications pour la formation au ministère sacerdotal.

    Tout d'abord, la formation est un cheminement relationnel. Devenir amis du Christ, c'est être formés dans la relation, et pas seulement dans les compétences. La formation sacerdotale ne peut donc se réduire à l'acquisition de notions, mais elle est un cheminement de familiarité avec le Seigneur qui engage toute la personne, le cœur, l'intelligence, la liberté, et la façonne à l'image du Bon Pasteur. Seul celui qui vit en amitié avec le Christ et est imprégné de son Esprit peut annoncer avec authenticité, consoler avec compassion et guider avec sagesse. Cela exige une écoute profonde, la méditation et une vie intérieure riche et ordonnée.

    Deuxièmement, la fraternité est un style essentiel de la vie presbytérale. Devenir amis du Christ implique de vivre comme des frères entre prêtres et entre évêques, et non comme des concurrents ou des individualistes. La formation doit donc aider à construire des liens solides au sein du presbytérium, comme expression d'une Église synodale, dans laquelle on grandit ensemble en partageant les peines et les joies du ministère. En effet, comment pourrions-nous, ministres, être des bâtisseurs de communautés vivantes, si une fraternité effective et sincère ne régnait pas d'abord entre nous ?

    De plus, former des prêtres amis du Christ, c'est former des hommes capables d'aimer, d'écouter, de prier et de servir ensemble. C'est pourquoi il faut veiller avec soin à la préparation des formateurs, car l'efficacité de leur travail dépend avant tout de l'exemple de leur vie et de la communion entre eux. L'institution même des séminaires nous rappelle que la formation des futurs ministres ordonnés ne peut se faire de manière isolée, mais exige l'engagement de tous les amis du Seigneur qui vivent en disciples missionnaires au service du Peuple de Dieu.

    À ce sujet, je voudrais dire quelques mots sur les vocations. Malgré les signes de crise qui traversent la vie et la mission des prêtres, Dieu continue d'appeler et reste fidèle à ses promesses. Il faut qu'il y ait des espaces adéquats pour écouter sa voix. C'est pourquoi il est important d'avoir des environnements et des formes de pastorale des jeunes imprégnés de l'Évangile, où les vocations au don total de soi puissent se manifester et mûrir. Ayez le courage de faire des propositions fortes et libératrices ! En regardant les jeunes qui, en ces temps qui sont les nôtres, disent avec générosité « me voici » au Seigneur, nous ressentons tous le besoin de renouveler notre « oui », de redécouvrir la beauté d'être des disciples missionnaires à la suite du Christ, le Bon Pasteur.

    Très chers amis, célébrons cette rencontre à la veille de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus : c'est de ce « buisson ardent » que prend son origine notre vocation ; c'est de cette source de grâce que nous voulons nous laisser transformer.

    L'encyclique du pape François Dilexit nos, si elle est un don précieux pour toute l'Église, elle l'est tout particulièrement pour nous, prêtres. Elle nous interpelle fortement : elle nous demande de concilier mystique et engagement social, contemplation et action, silence et annonce. Notre époque nous interpelle : beaucoup semblent s'être éloignés de la foi, et pourtant, au fond de beaucoup de personnes, surtout des jeunes, il y a une soif d'infini et de salut. Beaucoup font l'expérience d'une absence de Dieu, et pourtant chaque être humain est fait pour Lui, et le dessein du Père est de faire du Christ le cœur du monde.

    C'est pourquoi nous voulons retrouver ensemble l'élan missionnaire. Une mission qui propose avec courage et amour l'Évangile de Jésus. Par notre action pastorale, c'est le Seigneur lui-même qui prend soin de son troupeau, rassemble ceux qui sont dispersés, se penche sur ceux qui sont blessés, soutient ceux qui sont découragés. En imitant l'exemple du Maître, nous grandissons dans la foi et devenons ainsi des témoins crédibles de la vocation que nous avons reçue. Quand quelqu'un croit, cela se voit : le bonheur du ministre reflète sa rencontre avec le Christ, qui le soutient dans sa mission et son service.

    Chers frères dans le sacerdoce, merci d'être venus de loin ! Merci à chacun pour son dévouement quotidien, en particulier dans les lieux de formation, dans les périphéries existentielles et dans les lieux difficiles, parfois dangereux. Alors que nous nous souvenons des prêtres qui ont donné leur vie, parfois jusqu'au sang, nous renouvelons aujourd'hui notre disponibilité à vivre sans réserve un apostolat de compassion et de joie.

    Merci pour ce que vous êtes ! Parce que vous rappelez à tous qu'il est beau d'être prêtre, et que tout appel du Seigneur est avant tout un appel à sa joie. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes amis du Christ, frères entre nous et fils de sa tendre Mère Marie, et cela nous suffit.

    Tournons-nous vers le Seigneur Jésus, vers son Cœur miséricordieux qui brûle d'amour pour chaque personne. Demandons-lui la grâce d'être des disciples missionnaires et des pasteurs selon sa volonté : en cherchant ceux qui sont perdus, en servant les pauvres, en guidant avec humilité ceux qui nous sont confiés. Que son Cœur inspire nos projets, transforme nos cœurs et nous renouvelle dans la mission. Je vous bénis avec affection et je prie pour vous tous.

  • Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome

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    Du site de l'Opus Dei :

    26 juin 1975 : cinquante ans après

    Il y a 50 ans, saint Josémaria décédait à Rome. Nous proposons une sélection de documents pour commémorer le jour de son départ vers le ciel. Depuis lors, une nouvelle étape a commencé dans l'Opus Dei, où sa vie et son message ont inspiré des milliers de chrétiens déterminés à sanctifier leur quotidien. Il rêvait que cette lumière de Dieu devienne une « grande catéchèse », transmise par la force de l'amitié.

    https://opusdei.org/fr/saint-josemaria/

  • La « nouvelle Syrie » islamiste est un cauchemar pour les chrétiens

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    La « nouvelle Syrie » islamiste est un cauchemar pour les chrétiens

    L'attaque de dimanche dans une église orthodoxe n'est pas la première revendiquée par des groupes djihadistes qui prolifèrent dans un contexte incontrôlable. Mais malgré les ambiguïtés, le « gouvernement de transition » continue de bénéficier du soutien international.

    25_06_2025

    photo par Elisa Gestri

    Le retour de l'État islamique, ou de quiconque le représente, en Syrie est désormais clair et indéniable. Depuis décembre dernier, date de l'arrivée au pouvoir de Hayat Tahrir al Sham, on assiste à la prolifération de groupes djihadistes qui, en partie, coïncident avec HTS (Hayat Tahrir al-Cham (HTS), la coalition islamiste qui a fait chuter le président syrien Bachar al-Assad ndb), en partie sont alliés, en partie rivaux. Certains sont issus de l'EI, d'autres sont ses frères, d'autres encore ont un passé au sein d'Al-Nosra, l'EI syrien, ou d'Al-Qaïda.

    Le mois dernier, l'EI a revendiqué deux attaques en Syrie, l'une dans le désert du sud et l'autre dans le gouvernorat de Soueida. La première visait une patrouille de l'Armée syrienne libre (ASL), milice initialement composée de rebelles contre le régime d'Assad et soutenue par les États-Unis, stationnée sur la base d'al-Tanf, près des frontières jordanienne et irakienne. Depuis la chute du régime d'Assad, il s'agit des premières opérations ouvertement revendiquées par l'EI, ou par celui qui se cache désormais derrière ce sigle. Entre-temps, Dujana al Jubouri, originaire d'Alep et ancien commandant d'al-Nosra, au sein duquel il a occupé des postes de direction jusqu'en 2014, date à laquelle il a rejoint l'État islamique, a été nommé gouverneur d'Alep. C'est l'État islamique lui-même qui a annoncé la nouvelle.

    L'attentat suicide contre l'église grecque orthodoxe  Saint-Élie, perpétré dimanche dernier à 18h15, un quart d'heure après le début de la messe, a fait 27 morts et 63 blessés à Dwela, près de Damas. Il a d'abord été attribué à l'État islamique (mais il s'agissait apparemment d'une opération sous fausse bannière), puis revendiqué par une nouvelle formation appelée Saraya Ansar al-Sunna (Brigade de soutien à la Sunna).

    Les trois assaillants – selon des sources locales, deux combattants étrangers ouzbeks  et un « facilitateur » syrien de HTS – n'étaient pas là par hasard. Ils étaient déjà connus dans le quartier, où ils avaient eu plusieurs affrontements avec des habitants qui s'étaient plaints aux autorités. Selon le communiqué publié sur les réseaux sociaux par Saraya Ansar al-Sunna, le kamikaze Muhammad Zayn al Abidin abu Uthman est l'auteur d'une « opération martyre » ayant entraîné la mort de « dizaines de polythéistes ». Une opération similaire, conclut le communiqué, « sera bientôt répétée à Beyrouth ».

    Qui se cache derrière cette nouvelle formation, pourtant pas si nouvelle ? Dans une interview éclairante accordée en mai dernier au journal libanais An Nahar, Abu al-Fath al-Shami, chef de la « Division Charia » du groupe, a déclaré que l'organisation, fondée en secret à Idlib, rassemble des transfuges de HTS et d'anciens combattants de l'EI et considère al-Charaa comme « un tyran peu fiable et apostat », même si l'opposition au gouvernement syrien ne figure pas parmi ses priorités. Quant à l'EI, Saraya Ansar al-Sunna ne reconnaît pas son autorité, mais, a ajouté al-Shami, « quiconque partage notre avis sur le djihad est notre frère ». Actuellement, l'organisation se concentre sur « l'attaque des alaouites, des druzes, des chiites et des milices kurdes des FDS (Forces démocratiques syriennes) dans le nord-est de la Syrie ». De toute évidence, si les revendications de la milice sont crédibles, elles le sont aussi pour les chrétiens.

    Tout porte à croire que HTS est incapable, ou plutôt peu disposé, à maîtriser ses affiliés djihadistes , quelle que soit leur appartenance, en particulier les combattants étrangers radicalisés désormais intégrés dans ses rangs qui commettent quotidiennement des crimes brutaux, notamment contre les minorités coupables de takfir (apostasie). Depuis le début de l'année, des milliers de personnes ont été tuées en Syrie sans distinction de sexe ou d'âge, uniquement sur la base de leur appartenance religieuse.

    Bien que la situation en Syrie soit clairement hors de contrôle et que les violations des droits humains aient largement dépassé le niveau d'alerte, l'impunité que la communauté internationale accorde au gouvernement d'Ahmed al Charaa est possible grâce au soutien des États-Unis, de la Turquie, du Qatar et de l'UE. Le 23 juin, au lendemain de l'attaque contre l'église Saint-Élie, le Conseil européen a approuvé les conclusions sur la Syrie, réaffirmant l'engagement de l'Europe à soutenir le peuple syrien et le « gouvernement de transition », reconnaissant « son engagement à construire une nouvelle Syrie fondée sur la réconciliation, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous les Syriens sans distinction, et la préservation de la diversité du pays », peut-on lire dans le communiqué de presse publié ce jour-là. Ces derniers mots résonnent d'une ironie amère lorsqu'on pense aux proches des victimes de Dwela – hommes, femmes et enfants – qui ont perdu leurs proches dans un climat d'une brutalité et d'un sang incroyables. La relation entre le gouvernement d'Al Charaa et Israël est plus ambiguë.

    L'État hébreu et la Syrie sont officiellement en guerre depuis 1948, et Israël continue de bombarder la Syrie presque quotidiennement, en particulier, mais pas seulement, le plateau du Golan, près de la ville de Quneitra, et le sud de la région de Deraa. Il convient de noter que les attaques contre la Syrie (ainsi que contre le sud du Liban et les civils de Gaza) se sont poursuivies même après l'ouverture du « front iranien » par Israël. Depuis son arrivée au pouvoir, al-Charaa a toujours déclaré que la Syrie ne souhaitait pas de conflit avec son puissant voisin, demandant sans grande conviction à la communauté internationale de mettre fin aux attaques israéliennes.

    Lors d'une visite à Damas fin mai, l'envoyé spécial des États-Unis pour la Syrie, Thomas Barrack, a proposé un « pacte de non-agression » comme point de départ d'une détente entre la Syrie et Israël ; mais les relations entre les deux pays semblent se développer davantage en coulisses qu'en public. Les bombardements israéliens des infrastructures de l'armée syrienne semblent avoir pour but d'empêcher la création d'une force armée officielle capable de contrôler la Syrie ; D'un autre côté, certains faits semblent suggérer que Tel-Aviv bénéficie, directement ou indirectement, de groupes djihadistes à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, à commencer par le renversement d'Assad.

    Il y a quelques semaines, Benjamin Netanyahou, acculé par une déclaration d'Avigdor Lieberman, chef du parti Israël Beiteinu, a admis sans détour qu'Israël armait depuis longtemps des djihadistes pro-EI à Gaza dans un but anti-Hamas. « Qu'a révélé Lieberman ? Quelles sources de sécurité ont activé un clan à Gaza qui s'oppose au Hamas ? Qu'y a-t-il de mal à cela ? », a déclaré Netanyahou sur X. « C'est bien, cela sauve la vie de soldats israéliens dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.

    Selon le Times of Israel,  le gouvernement Netanyahou, qui avait armé le Hamas par le passé , a fourni des kalachnikovs et d'autres armes au groupe pro-EI, même sans le consentement du cabinet de guerre. De plus, les ambitions expansionnistes d'Israël en Syrie, en particulier dans le sud du pays, ne sont un secret pour personne. Au lendemain de la chute d'Assad, les patrouilles de Tsahal, tractées par des bulldozers, ont occupé le Golan et la bande frontalière presque jusqu'à Damas, sans jamais quitter la zone. Un bon accord avec Al Charaa pourrait conduire à l'acquisition par Israël des territoires occupés, de droit comme de fait.

    Une autre conséquence dramatique et inévitable de la résurgence des groupes djihadistes en Syrie est l'expansion de l'extrémisme.hors des frontières du pays. Le 10 mai, Saraya Ansar al-Sunna, alors peu connu, a publié un communiqué annonçant le début de ses activités à Tripoli, dans le nord du Liban. Dans ce communiqué, le groupe menaçait de « frapper les apostats alaouites, chiites et druzes » du pays. Des convois de djihadistes brandissant les drapeaux d'Al-Qaïda et la chahada , symbole des conquêtes arabo-islamiques, ont été aperçus traversant la ville, traditionnellement sunnite, qui, selon des sources locales, ne s'opposerait pas à l'intégration d'un éventuel nouveau califat islamique s'étendant au Liban et à la Jordanie.

    Pendant ce temps, en Syrie, les chrétiens sont descendus dans la rue pour protester contre les violences auxquelles ils sont de plus en plus ouvertement soumis. Le soir même du massacre de Sant'Elia, une manifestation pacifique a eu lieu à Bab Touma, l'un des quartiers chrétiens de Damas, autour d'une grande croix. La marche a réclamé l'expulsion des combattants étrangers  de Syrie et que justice soit rendue aux victimes de toutes les attaques et massacres à motivation religieuse, dont Dwela n'est que le dernier en date.

    Les funérailles des « martyrs de Saint-Élie » ont également été l'occasion de manifester pacifiquement et d'exiger justice. Laure al Nasr est la veuve de Greis Bechara, qui, avec son frère Boutros, a tenté de désarmer l'assaillant avant qu'il ne se fasse exploser. Selon les personnes présentes, la promptitude des frères Bechara a distrait les assaillants et les a empêchés de tirer sur de nombreuses autres personnes avant que l'inévitable ne se produise. Dans un discours public touchant mais lucide, Laure a courageusement demandé à Al Charaa de prendre personnellement en charge les enquêtes, au lieu de présenter de vaines condoléances aux familles des victimes par l'intermédiaire de ses ministres, comme il l'a fait. De vive voix, al Charaa a exprimé sa solidarité au Qatar et aux autres pays du Golfe « face aux menaces sécuritaires liées aux attaques iraniennes », offrant aux gouvernements menacés « le soutien total de la Syrie ».
    Le sentiment est que si les pays occidentaux, encore formellement chrétiens, ne commencent pas à défendre leurs coreligionnaires au niveau international, il est peu probable que ces derniers aient un avenir en Syrie autre que la mort ou l’émigration forcée.

    En relation : Ce que signifie une attaque contre une église pour les chrétiens de Syrie

  • «León de Perú», un documentaire sur les années missionnaires du Pape

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    De Vatican News :

    «León de Perú», un documentaire sur les années missionnaires du Pape

    Un itinéraire à travers Chiclayo, Chulucanas, Callao, Lima, Trujillo, pour découvrir la figure du Pape augustinien à travers les voix et les témoignages de ceux qui l'ont connu, de ceux qui ont collaboré avec lui ou qui ont reçu son aide en tant que missionnaire et pasteur. Bientôt sur les canaux des médias du Saint-Siège.

    Missionnaire, curé, professeur, formateur, évêque, ami. C'est un voyage au Pérou sur les traces de Robert François Prevost, aujourd'hui Pape Léon XIV, que les médias du Vatican présentent dans León de Perú, un documentaire qui reconstitue les années qu'il a passées dans le pays latino-américain. Réalisé par les journalistes Salvatore Cernuzio, Felipe Herrera-Espaliat et Jaime Vizcaíno Haro, le documentaire parcourt Chulucanas, Trujillo, Lima, Callao et Chiclayo, en passant par les petites et grandes villes, les villages, les quartiers, les banlieues, les paroisses, les écoles et les maisons religieuses. Dans ces lieux, le père, puis Mgr Prevost, a célébré, prêché, enseigné, formé des religieux, rencontré des jeunes, célébré des anniversaires, pratiqué une charité vivante au milieu de tragédies telles que les inondations d'El Niño et la pandémie de coronavirus.

    Un travail pastoral et social dont les nombreuses histoires de personnes qui ont collaboré avec le futur Souverain pontife et qui ont reçu de lui une écoute, un soutien et une aide donnent un aperçu. Des témoignages d'évêques, comme les actuels curés de Callao et de Chulucanas, de confrères augustins, ou de curés, comme le jeune p. Cristophe Ntaganzwa, dans le quartier très pauvre de Pachacútec, violemment frappé par le Covid-19. Dans ce territoire, l'administrateur apostolique de l'époque a aidé les personnes sans emploi et affamées en leur envoyant de la nourriture et des médicaments. Une intervention opportune comme celle que, en tant qu'évêque de Chiclayo, Mgr Prevost a apportée à la population à qui les inondations avaient tout pris, en se jetant avec courage -comme le raconte Rocío, l'une des survivantes- dans les rues inondées.

    Toujours, à Chiclayo, le témoignage de Janina Sesa, ancienne directrice de Caritas, sur la campagne pour garantir l'oxygène aux personnes en situation d'urgence, ou de Berta, cuisinière dans l'un des comedores, les cantines créées à Trujillo par «el padre Roberto» pour nourrir les familles des banlieues. Puis des histoires plus intimes: par exemple, celle de Sylvia, sauvée par les religieuses du monde de la prostitution, dont le courage a inspiré à Mgr Prevost la création d'une Commission contre le trafic d'êtres humains, ou celle d'Hector et de sa fille Mildred, dont l'actuel Pape est le parrain de baptême.

    Chacun de ces témoins raconte comment il a vécu le soir de l’élection du 8 mai et adresse son message personnel au Pape. León de Perú sera bientôt diffusé sur les canaux officiels des médias du Saint-Siège.