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Témoignages

  • La persécution de 10 évêques catholiques en Chine s'est intensifiée après l'accord entre le Vatican et la Chine

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    De Courtney Mares sur CNA :

    La persécution de 10 évêques catholiques en Chine s'est intensifiée après l'accord entre le Vatican et la Chine, selon un rapport

    21 octobre 2024

    Un nouveau rapport met en lumière la répression à laquelle sont confrontés 10 évêques catholiques en Chine qui ont résisté à la tentative du Parti communiste chinois d'exercer un contrôle sur les questions religieuses depuis l'accord Chine-Vatican de 2018 sur la nomination des évêques.

    Le rapport, rédigé par Nina Shea pour l'Hudson Institute, documente les expériences pénibles des évêques approuvés par le Vatican qui ont souffert de détention sans procédure régulière, de surveillance, d'enquêtes policières et de bannissements de leurs diocèses pour avoir refusé de se soumettre à l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), un groupe géré par l'État et contrôlé par le Département du travail du Front uni du PCC.

    « Ce rapport montre que la répression religieuse de l’Église catholique en Chine s’est intensifiée depuis l’accord Chine-Vatican de 2018 sur la nomination des évêques », a déclaré Shea.

    « Pékin a pris pour cible ces dix évêques après qu'ils se soient opposés à l'Association catholique patriotique chinoise, qui exige de ses membres qu'ils promettent leur indépendance vis-à-vis du Saint-Siège », a-t-elle ajouté.

    L'Institut Hudson a publié ce rapport quelques jours avant l'annonce attendue du Vatican quant à savoir si le Saint-Siège renouvellera son accord provisoire avec Pékin sur la nomination des évêques.

    L'accord provisoire a été signé une première fois en 2018, puis renouvelé en 2020 et 2022. Le dernier renouvellement de deux ans signé en 2022 expire cette semaine, le 22 octobre.

    La nouvelle selon laquelle un nouvel évêque coadjuteur de Pékin devrait être installé le 25 octobre en accord avec le Saint-Siège suggère que l'accord sino-vatican est susceptible d'être renouvelé.

    Le rapport décrit également les mesures que les décideurs politiques américains peuvent prendre pour plaider en faveur de la libération des évêques catholiques détenus en Chine.

    Voici un aperçu des 10 évêques catholiques chinois présentés dans le rapport :

    Mgr Vincent Guo Xijin

    Mgr Vincent Guo Xijin, 66 ans, du diocèse de Mindong, dans la province du Fujian, a été placé en détention à plusieurs reprises au cours des 30 dernières années, dont une fois en 2019, au cours de laquelle il a été placé sous la surveillance de deux gardes et soumis à des « tactiques de persuasion » coercitives. Après la signature de l’accord sino-vatican en 2018, il lui a été demandé de démissionner de son poste d’évêque principal de Mindong pour permettre à l’évêque Zhan Silu, nommé par le gouvernement, de prendre sa place. Bien que Mgr Guo ait accepté de servir comme évêque auxiliaire, il a continué à subir des pressions incessantes pour s’inscrire auprès de l’Association catholique patriotique chinoise, notamment en coupant l’électricité et l’eau de sa résidence, puis en l’ expulsant en janvier 2020. Il a démissionné en octobre 2020 à l’âge de 62 ans.

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  • «L'héritage de Wojtyła : l'espérance du Christ et de l'Église maîtresse»

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    «L'héritage de Wojtyła : l'espérance du Christ et de l'Église maîtresse»

    Saint Jean-Paul II nous rappelle que « l'Église est une aide particulière donnée par le Christ pour trouver la réponse à la question de chacun sur ce qui est bien et ce qui ne l'est pas ». Le destin et l'espérance de l'humanité passent par ce discernement et par la remise du Christ au centre. La Bussola interviewe Mgr. Ptasznik, l'un des plus proches collaborateurs du pape Wojtyła.

    22_10_2024

    Saint Jean-Paul II

    Saint Jean-Paul II n'est pas mort. Il est vivant plus que jamais. Et aujourd’hui, sa mémoire liturgique nous pousse à réfléchir sur le rôle qu’il a eu dans l’Église et dans l’histoire du monde. Pour discuter de ces questions, La Nuova Bussola Quotidiana a rencontré Mgr Pawel Ptasznik, l'un des plus proches collaborateurs de Jean-Paul II au cours des dix dernières années de son pontificat. En 1995, en effet, Ptasznik a commencé à travailler dans la section polonaise de la Secrétairerie d'État du Saint-Siège et a collaboré entre autres avec Karol Wojtyła dans la rédaction de ses discours.

    Monseigneur Ptasznik, quelle est la première image qui vous vient à l’esprit lorsque vous pensez à saint Jean-Paul II ?
    La première image est celle d’un homme bon. Sa bonté se manifestait dans sa délicatesse. Je me souviens bien de son attention envers chaque personne. Tout le monde était important pour lui. Son envie « d'entrer » dans l'histoire de tous ceux qu'il rencontrait était vraiment incroyable : toujours attentif à ses paroles. Il ne les écouta pas sans cérémonie, mais il prit soin de comprendre ce qui se cachait derrière ces mots. Avec lui le dialogue est devenu une véritable rencontre. Et puis il était un homme de prière : grâce à cela, il pouvait comprendre ce qu'il fallait faire et ce qu'il ne fallait pas faire dans son travail d'homme et de pontife.

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  • Charles et Zita d'Autriche, ensemble vers le Paradis

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    D'Antonio Tarallo sur la NBQ :

    Charles et Zita d'Autriche, ensemble vers le Paradis

    Il est déjà bienheureux, le processus de canonisation est en cours pour elle : ils se sont promis de s'entraider pour aller au Ciel. Ce n'est pas un hasard si la liturgie rappelle le dernier empereur austro-hongrois le jour de son mariage.

    21_10_2024

    Un Charles, un saint, qui béatifie un autre Charles, un souverain. C'est en effet saint Jean-Paul II qui a béatifié le 3 octobre 2004 - il y a vingt ans - l'empereur Charles de Habsbourg (Persebourg, Autriche, 17 août 1887 - Funchal, Madère, Portugal, 1er avril 1922), dont l'anniversaire est aujourd'hui la mémoire liturgique : le dernier empereur catholique et dernier roi de Hongrie.

    Un nom, un signe peut-être : Karol, saint Jean-Paul II ; Karl, le dirigeant austro-hongrois . Le père de Wojtyła, un autre Karol : lui, grand admirateur et même presque dévoué à Charles de Habsbourg lui-même. En résumé : le petit Wojtyła avait entendu parler de ce grand homme d'Autriche, aussi parce que c'était précisément à lui qu'il devait ce nom. Un enchevêtrement de noms, vous pourriez le définir. Et c’est lui, saint Jean-Paul II, qui a accéléré le processus de béatification. Lors de l' homélie de béatification du souverain austro-hongrois (béatifié avec Pierre Vigne, Joseph-Marie Cassant, Anna Katharina Emmerick, Maria Ludovica De Angelis le 3 octobre 2004), il prononça ces paroles qui pourraient être le parfait résumé de la vie de Charles de Habsbourg : « La tâche décisive du chrétien consiste à rechercher en toute chose la volonté de Dieu, à la reconnaître et à la suivre. L’homme d’État et Christian Charles d’Autriche a été confronté quotidiennement à ce défi. A ses yeux, la guerre apparaît comme « quelque chose d’horrible ». Durant la tourmente de la Première Guerre mondiale, il s'efforça de promouvoir l'initiative de paix de mon prédécesseur Benoît XV. Dès le début, l’empereur Charles a conçu sa fonction comme un service sacré rendu à son peuple. Sa principale préoccupation était de suivre la vocation du chrétien à la sainteté jusque dans son action politique. C'est pour cette raison que ses pensées se sont tournées vers l'aide sociale. »

    Charles de Habsbourg était un homme de prière. Éduqué par les Bénédictins, toujours généreux envers les autres depuis son enfance. On dit qu'il collectait de l'argent pour les pauvres. Et puis, il y a toute l’éducation aux principes catholiques transmise par sa mère, l’archiduchesse Maria Giuseppina de Saxe. Homme dévoué à la Sainte Eucharistie. Il suffit de dire qu'au moment de sa mort, survenue en exil et dans une pauvreté absolue à Madère, une île du Portugal, à l'époque territoire au climat rude et imperméable, il souhaitait que le Saint-Sacrement soit exposé dans son petite pièce. Homme très dévoué au Sacré-Cœur de Jésus : attentif à l'accomplissement des premiers vendredis de chaque mois. Lui-même, le jour de la première communion de son premier-né Ottone (2 octobre 1918), voulut consacrer toute la famille au Sacré-Cœur de Jésus, puis un homme « amoureux » de la Vierge Marie. Dans son cœur, deux images : celle de Notre-Dame des Douleurs et celle de la Vierge du Carmel, portant le scapulaire des Carmélites. Et puis, il y a tout son profond respect pour le Siège du successeur de Pierre : le seul personnage puissant parmi les belligérants de la Grande Guerre à saluer les initiatives de paix de Benoît XV.

    Dans sa biographie d'honnête catholique, il est important de souligner le rôle joué par son mariage avec Zita de Bourbon-Parme (Pianore, Viareggio, 1892 - Zizers, Grigioni, 1989), mariée le 21 octobre 1911. Charles était archiduc d'Autriche : il avait 24 ans, elle n'en avait même pas vingt. Un sacrement, celui du mariage, qu'ils ont ressenti profondément : « A partir d'aujourd'hui, il faut s'entraider pour aller au Ciel », se sont-ils promis. Les photos qui capturent cet événement parviennent à nous donner ce qu'on définit communément comme « un coin de Paradis » : les visages radieux, heureux et lumineux d'une Lumière venue de Dieu. Après le mariage, ils se rendirent au Sanctuaire de Mariazell, en. Autriche, pour confier leur vie à la Vierge. Et ils ont vécu une relation très particulière avec la Vierge grâce à la récitation quotidienne du Saint Rosaire ensemble.

    Le mot ensemble est celui qui revient dans leur existence . Un décor qui rappelle tellement deux personnages que l'esprit de Karol Wojtyła, poète et dramaturge, donnera naissance dans L'Atelier de l'Orfèvre . Certains vers de cette œuvre dramaturgique écrite par le futur saint Jean-Paul II semblent bien décrire les deux personnages réels. Dans le cas de La Bottegail s'agit d'Andrea et Teresa, deux jeunes qui arrivent au mariage conscients de l'importance du sacrement. Andrea dit à Teresa en regardant les alliances : « À partir de ce moment, elles marqueront notre destin. Ils nous feront toujours rappeler le passé comme s'il s'agissait d'une leçon à retenir, ils nous ouvriront chaque jour à nouveau l'avenir en le reliant au passé. Et, ensemble, à tout moment, ils serviront à nous unir de manière invisible comme les maillons d’une chaîne. » Le thème du « vivre-ensemble » revient : c'est ainsi que vivaient les deux époux royaux, dans les joies comme dans les souffrances. Et le thème de la foi revient, symbole de l'amour conjugal, symbole de l'union entre un homme et une femme devant Dieu. Carlo et Zita avaient gravé sur le leur ces mots : « Sub tuum praesidium ». De leur union sont nés huit enfants.

    Leur mariage était véritablement une union sanctifiante . Il faut rappeler, à cet égard, qu’un processus de canonisation a également commencé pour Zita, servante de Dieu. La dernière image des deux époux date de ce 1er avril 1922. Lui, sur son lit de mort. Elle, à côté de Carlo, priant à ce moment suprême. Avec elle, le dernier dialogue. Avec sa fiancée. Carlo à Zita: «Maintenant, je veux te dire que j'ai toujours essayé de connaître la volonté de Dieu et de la réaliser de la manière la plus parfaite. Je dois encore beaucoup souffrir pour que mon peuple puisse se retrouver. Jésus, protège nos enfants, mais laisse-les mourir plutôt que de commettre un seul péché mortel. » L'onction des malades, le Saint-Sacrement exposé, un dernier Je vous salue Marie du Saint Rosaire ensemble et - surtout - le don de l'Eucharistie, offert à ce moment-là pour le préparer au voyage vers le Ciel. Le souvenir du 21 octobre a été choisi par saint Jean-Paul II précisément pour commémorer leur mariage. Nous attendons, espérons-le, dans un avenir pas trop lointain, de les voir à la gloire des autels. Ensemble .

  • Burkina Faso : Nouveau massacre contre des chrétiens

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    Lu sur zenit.org :

    Burkina Faso : Nouveau massacre contre des chrétiens

    18 octobre 2024

    Plus de 150 personnes- dont de nombreux chrétiens- ont été massacrés par des terroristes à Manni, dans le nord-est du pays, le 6 octobre. Le Burkina-Faso vient de subir un énième massacre, cette fois-ci à Manni, un village du nord-est du pays composé de 80% de chrétiens. Ce dimanche 6 octobre, les terroristes ont d’abord coupé tous les réseaux mobiles du village avant de l’attaquer. Ils se sont ensuite rendus au marché local, où de nombreux Burkinabè étaient rassemblés après la messe. Là, ils ont ouvert le feu sur la foule, sans discernement. Ils sont ensuite rentrés dans les maisons et les magasins pour tuer ceux qui s’y étaient réfugiés, puis y ont mis le feu. Certaines personnes ont été brûlées vives. Ils sont ensuite repartis, laissant la ville sous le choc. Les blessés ont été évacués vers l’hôpital public. Mais le lendemain, à 6h du matin, les terroristes sont revenus, incendiant les voitures, tirant sur le personnel médical et entrant dans les chambres pour achever les blessés.

    Et comme si tout cela ne suffisait pas, les assaillants sont à nouveau revenus le mardi 8 octobre à Manni, pour massacrer tous les hommes qu’ils trouvaient dans la ville. Au total, on dénombre plus de 150 morts. Sans compter les nombreux blessés.

    Beaucoup de victimes venaient des villages des environs, qui avaient déjà été chassées par les terroristes et étaient venues chercher refuge à Manni. Dans un message adressé aux prêtres, aux consacrés et aux laïcs le 9 octobre, l’évêque du diocèse de Fada N’Gourma, Mgr Pierre Claver Malgo, qualifie l’attaque de « barbare » et exprime sa « sincère compassion à toutes les familles endeuillées ».

    Un Burkinabè a confié à l’AED : « La situation est plus qu’horrible », mais, a-t-il ajouté :  « Même si les terroristes ont tout brûlé, ils n’ont pas brûlé notre foi ! »

    L’attaque à Manni s’inscrit dans un contexte de dégradation continue de la sécurité au Burkina Faso, en proie aux attaques terroristes depuis 2015. Fin août, le pays a connu à Barsalogho le pire massacre de son histoire (au moins 400 morts selon les informations recueillies entre-temps par la fondation).

    Le Burkina Faso compte plus de deux millions de personnes déplacées. Dans ce contexte, l’AED continue plus que jamais à soutenir l’Église locale et les victimes des attaques terroristes (soutien alimentaire, aide aux personnes traumatisés, restauration de bâtiments d’églises attaqués, soutien aux séminaristes….)

  • Le pape François va canoniser les onze martyrs de Damas ce dimanche 20 octobre

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    De RCF (Ghislain Foignier) :

    Les onze martyrs de Damas canonisés par le pape François

    18 octobre 2024

    La canonisation des martyrs assassinés dans la nuit du 9 au 10 juillet 1860 à Damas, en Syrie, a lieu le dimanche 20 octobre. C’est ce qui a été décidé par le consistoire (l'assemblée de cardinaux), convoqué le 1er juillet à Rome et présidé par le pape François.

    Huit frères mineurs et trois laïques maronites tués en “haine de la foi” seront canonisés ce dimanche à Rome au cours de la seconde session du synode sur l’avenir de l'Église. Le Saint Siège a annoncé la nouvelle le 23 mai. Ces derniers avaient été béatifiés par Pie XI en 1926.

    Une reconnaissance particulière de l'Église catholique

    La canonisation est une déclaration officielle de l'Église catholique reconnaissant une personne comme saint. L'Église affirme que l’individu se trouve au paradis et qu’il pourra intercéder auprès de Dieu pour les Hommes. Le saint est un exemple pour tous les chrétiens.

    Les martyrs de Damas, dont les reliques sont exposées à la vénération des fidèles dans la chapelle Saint-Paul de Damas, ne seront pas les seuls à être canonisés. Les cardinaux ont acté la canonisation de 14 bienheureux.

    Des fondateurs de communautés religieuses seront aussi canonisés

    Les trois fondateurs de communautés religieuses seront aussi canonisés : Giuseppe Allamano béatifié par Jean-Paul II en 1990. Il est prêtre et a fondé en 1901 les Missionnaires de la Consolata. Le prêtre a également fondé la communauté des Soeurs de la Consolata en 1910. Les deux communautés se consacrent à l’évangélisation.

    La fondatrice de la congrégation des Petites Soeurs de La Sainte Famille Marie-Léonie qui fût béatifiée par Jean-Paul II en 1984, sera également canonisée. Enfin, Elena Guerra fait partie des futurs canonisés, elle a été béatifiée par Jean XXIII en 1959 et a créé la congrégation des Oblats du Saint-Esprit.

  • L'évêque de Liège a présidé la fête de sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial dans le cadre du jubilé des 350 ans des apparitions

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    De RCF (Jacques Galloy) :

    Mgr Jean-Pierre Delville a présidé la fête de sainte Marguerite-Marie à Paray-le-Monial dans le cadre du jubilé des 350 ans des apparitions.

    Mgr Jean-Pierre Delville, les chapelains du Sanctuaire du Sacré-Coeur et le curé de Paray

    Mgr Jean-Pierre Delville, les chapelains du Sanctuaire du Sacré-Coeur et le curé de Paray (c) JGalloy

    18 octobre 2024

    Le sanctuaire du Sacré-Cœur de Paray-le-Monial avait invité l’évêque de Liège du 11 au 13 octobre 2024 pour présider la fête annuelle de sainte Marguerite-Marie lors de cette année jubilaire du 350è anniversaire des apparitions de Jésus à la sainte religieuse visitandine, entre décembre 1673 et juin 1675. Plus de 1.000 personnes ont participé à cet évènement autour du culte du Sacré-Cœur de Jésus qui est devenu l’un des plus populaires dans le monde catholique, donnant son nom à d’innombrables églises, congrégations et écoles. L’animation du sanctuaire du Sacré-Cœur a été confiée à la Communauté de l’Emmanuel depuis 1985. Celui-ci attire chaque année des dizaines de milliers de pèlerins. Il est redevenu un haut-lieu spirituel contemporain.

    Présidence de la grande fête jubilaire de sainte Marguerite-Marie

    « Nous avons confié la présidence de cette grande fête jubilaire à l’évêque de Liège pour souligner le lien intime qui associe Paray et Liège, le sanctuaire du Sacré-Cœur et le sanctuaire du Mont-Cornillon, la fête du Sacré-Cœur et la fête du saint Sacrement ou Fête-Dieu, sainte Marguerite-Marie (1647-1690) et sainte Julienne (1192-1258), les deux saintes auxquelles les deux fêtes ont été révélées à 4 siècles d’écart », dit le père Etienne Kern, recteur du sanctuaire du Sacré-Coeur. Ce fut l’occasion de rappeler que la Fête-Dieu (1264), également appelée fête du Corps et du Sang du Christ ou encore fête du saint Sacrement, fut le berceau de la fête du Sacré-Cœur. En effet, la grande apparition de juin 1675 à Paray eu lieu dans l’octave de la fête du saint Sacrement. A ce moment, selon sainte Marguerite-Marie, le Christ lui aurait confié son désir que soit célébrée une fête en l'honneur de son Cœur le vendredi qui suit l'octave de la Fête-Dieu.

    Qui est sainte Marguerite-Marie ?

    Marguerite-Marie Alacoque est née le 22 juillet 1647, en Bourgogne. Elle devient orpheline alors qu'elle a douze ans et ses tantes qui gèrent la famille font d'elle un véritable souffre-douleur. A 24 ans, elle peut enfin réaliser sa vocation: répondre à l'amour intense de Dieu. Les grâces mystiques qui accompagnent ses épreuves culminent en 1673 dans plusieurs visions du Christ: « Voici le cœur qui a tant aimé les hommes jusqu'à s'épuiser et se consumer pour leur témoigner son amour ». Pourvue de dons mystiques et guidée par le Saint jésuite Claude de La Colombière, elle parviendra à promouvoir le culte du Sacré-Cœur d'abord dans son monastère de la Visitation, puis dans toute l'Église Catholique latine. Elle mourut le 17 octobre 1690. Béatifiée d'abord par l'opinion populaire à cause de tous les miracles obtenus par son intercession, les pressions jansénistes puis la Révolution retarderont sa béatification jusqu'en 1864 puis sa canonisation en 1920. Les foules continuent d'affluer à Paray-le-Monial. Plusieurs Papes ont souligné l'importance de son message: l'immensité de l'Amour de Dieu révélé dans un cœur d'homme, et proposé à tous.

    Dès son arrivée à Paray le vendredi 11 octobre 2024, Mgr Delville a présidé la célébration d’accueil des reliques de sainte Marguerite-Marie dans la magnifique Basilique du Sacré-Cœur. Ce chef d'œuvre de l'art roman, modèle réduit de la fameuse abbatiale de Cluny III, a été fondé au XIe siècle sur décision de Lambert, comte de Chalon. En compagnie d’environ 750 participants, Mgr Delville a présidé la grande procession dans la vieille ville de Paray et dans les jardins du monastère de la Visitation exceptionnellement ouverts pour l’occasion.

    Une conférence autour des 3 grandes apparitions

    Mgr Jean-Pierre Delville a articulé sa grande conférence autour des 3 grandes apparitions de Paray pour souligner les liens entre les deux saintes et les deux solennités. « La première apparition à sainte Marguerite-Marie du 27 décembre 1673 met en évidence l’amour de Dieu pour chaque être humain et la relation personnelle qu’il induit » explique Mgr Delville. Jésus dit d’ailleurs à sainte Marguerite-Marie :

    « Mon divin Coeur est si passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier… »

    Dans les expériences mystiques des deux femmes, cette relation est particulièrement forte lors de l’adoration Eucharistique.

    « La deuxième apparition tombe un vendredi de l’an 1674. C’est le jour de la croix, de la souffrance. Jésus se plaint des ingratitudes à son égard. Ce message se retrouve dans les motivations de la création des deux fêtes. De son côté, Julienne était directrice d’une léproserie, soignait les souffrants. Ceci traduit l’importance des visitations dans les moments de souffrance de l’autre. Ceci nous invite aussi à nous unir à la passion du Christ, autrement dit à vivre la compassion », poursuit l’évêque de Liège.

    « La troisième apparition de juin 1675 associe les deux fêtes de façon particulière, l’une dans l’octave de l’autre. Ces révélations privées aux deux saintes femmes les ont mises au défi d’instituer une grande fête publique, ce qui leur semblait totalement improbable. Pourtant, soutenues par de nouvelles congrégations religieuses et par d’influents responsables d’Eglise, elles ont chacune débouché sur l’institution d’une grande fête dans le calendrier liturgique, à 8 jours d’intervalle, et d’un grand culte dans l’Eglise catholique. » Ce sont de belles initiatives d’évangélisation comme réponses aux enjeux de leurs époques, qui restent d’ailleurs d’actualité. D’une part, la création de la Fête-Dieu a été particulièrement soutenue par les Dominicains. Le pape Urbain IV, ancien archidiacre de Liège, l’a étendue à l’Eglise universelle en 1264 en demandant à saint Thomas d’Aquin d’en rédiger les offices, dont le « Tantum Ergo », encore très populaires de nos jours. D’autre part, ce sont les jésuites et en particulier le saint père Claude La Colombière, directeur spirituel de Marguerite-Marie, qui ont été les fervents ambassadeurs de ce culte partout dans le monde dès le XVIIè siècle.

    Cette présidence de Mgr Jean-Pierre Delville faisait écho à la grande conférence d’ouverture des festivités de Liège Fête-Dieu donnée par le père Etienne Kern le 27 mai 2024 dans le sanctuaire de sainte Julienne du Mont-Cornillon à Liège. La vidéo de sa conférence sur la chaine youtube « Liège Fête-Dieu » a déjà été visionnée plus de 25.000 fois en l’espace de 6 mois, ce qui témoigne de l’intérêt du lien entre les deux saintes et les deux fêtes qui leur ont été révélées.

  • Les saints martyrs jésuites du Canada (19 octobre)

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    Saint-Martyrs Canadiens

    Les Saints Martyrs Canadiens (source)

    Canonisés et proclamés par Pie XII: PATRONS DU CANADA

    Brève biographie des Saints Martyrs Canadiens

    Le 27 septembre 1540, le basque Ignace de Loyola avec un groupe d'amis dans le Seigneur fonde l’ordre des Jésuites. En 1625, une mission des Jésuites arrivent d’abord en Acadie puis ils iront sur les rives du St-Laurent. En 1626, les Jésuites installent une mission le long de la rivière St Charles qui se situe près de Québec. Ils construisent leurs habitations et apprennent des langues amérindiennes. Le père Lejeune est alors le directeur de la communauté.

    Le père Jean de Brébeuf aura pour tâche de fonder une mission chez les Hurons-Wendat. Ils habiteront un territoire qu'on nommera la Huronie. Ce territoire est situé sur la péninsule de Penetanguishene, aux abords de la Baie Georgienne dans le comté de Simcoe en Ontario.

    Les Jésuites, ou « Robes-noires » comme les autochtones les nommaient, ont transmis le christianisme aux populations autochtones. Les missionnaires ont converti beaucoup de Hurons. Les Français ont malheureusement apporté la variole et d'autres maladies européennes. Les épidémies ont tué un grand nombre d'autochtones.

    Les Iroquois qui étaient les ennemis des Hurons, considéraient les Jésuites comme des cibles légitimes car ils se posaient en alliés des Hurons, lesquels étaient leurs ennemis. Les missionnaires furent tués lors des guerres entre les Hurons et les Iroquois.

    Saint-Jean-de-Brebeuf

    JEAN DE BRÉBEUF est né le 25 mars 1593 à Condé-sur-Vire en Normandie. En 1617, il entre chez les Jésuites. Ses ennuis de santé lui empêchent cependant d'acquérir une connaissance théologique très étendue. De 1622 à 1625, il sera économe au collège de Rouen.

    Il est un des premiers Jésuites à arriver en Nouvelle-France. Le 19 juin 1625, il arrive donc à Québec.

    Les colons ne font pas très bon ménage avec les Jésuites. Le père Brébeuf s'installe le long de la rivière St-Charles dans un tipi et essaie de vivre la vie des Autochtones pincipalement avec les Montagnais. Il vivra une errance de 5 mois.

    En 1626, il franchit 800 milles en canot vers les villages de la Huronie. Cette route conduit les voyageurs par le St-Laurent et l'Outaouais vers la Baie Georgienne et aux Grands-Lacs. Il existait un pacte de bonne entente entre les Hurons et les Français. Champlain les côtoyait et leur faisait confiance.

    De 1626 à 1629, le père Brébeuf s'établit à Troanché, son premier défit est d'apprendre leur langue. En 1629, il est rappelé d'urgence à Québec et assiste à la prise du poste par les Kirke. En juillet 1629, il repart pour la France où il occupera différents postes. En 1633, il retourne en Huronie et cette fois pour y fonder une mission afin de tenter d'évangéliser les Amérindiens. Le 19 septembre 1634, après réflexion, Jean de Brébeuf fixe sa mission à Ihonatiria (St-Joseph) et commence l'évangélisation des Hurons qui s'avère difficile à cause de leurs moeurs. Deux ans plus tard, c'est une épidémie de petite vérole et de grippes malignes qui les frappent. La petite vérole fait tomber à 12,000 une population de 30,000 âmes. Cette épidémie souleva toute la nation contre le père Brébeuf et ses compagnons. Cette situation rendait odieuse la présence des missionnaires. Le père Brébeuf, sentant son sort vulnérable, écrit un testament dans lequel il annonce un futur massacre.

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  • Royaume-Uni : un homme condamné pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement

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    De l'OIDAC :

    Royaume-Uni : un homme condamné pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement

    ADF International : Dorset, Royaume-Uni (16 octobre 2024) – Un homme accusé d'avoir prié en silence dans une « zone tampon » d'avortement à Bournemouth a été reconnu coupable dans une décision choc du tribunal d'instance de Bournemouth. 

    Le conseil de Bournemouth, Christchurch et Poole a inculpé Adam Smith-Connor, un vétéran militaire et père de deux enfants, à la suite d'un interrogatoire du bureau sur « la nature de ses prières » lorsqu'il s'est arrêté pour prier pendant quelques minutes près d'un centre d'avortement en novembre 2022. 

    Le tribunal a condamné Smith-Connor à une libération conditionnelle et lui a ordonné de payer les frais de poursuite d'un montant de 9 000 £. Une libération conditionnelle est un type de condamnation qui signifie que Smith-Connor ne sera condamné que s'il est reconnu coupable d'une infraction future au cours des deux prochaines années. 

    Dans sa décision, le tribunal a estimé que sa prière équivalait à une « désapprobation de l’avortement »  car, à un moment donné, sa tête était légèrement inclinée et ses mains jointes. 

    En réponse à la décision, Smith-Connor a déclaré : 

    « Aujourd’hui, le tribunal a décidé que certaines pensées – des pensées silencieuses – peuvent être illégales au Royaume-Uni. Cela ne peut pas être correct. Tout ce que j’ai fait, c’est prier Dieu, dans l’intimité de mon esprit – et pourtant, je suis condamné comme un criminel ? 

    « J’ai servi pendant 20 ans dans la réserve de l’armée, notamment en Afghanistan, pour protéger les libertés fondamentales sur lesquelles ce pays est bâti. Je continue à faire preuve de cet esprit de service en tant que professionnel de la santé et bénévole dans une église. Je suis profondément troublé de voir nos libertés érodées au point que les délits de pensée sont désormais poursuivis au Royaume-Uni. » 

    Jeremiah Igunnubole , conseiller juridique d'ADF UK, a déclaré : 

    « C’est un tournant juridique d’une ampleur immense. Un homme a été condamné aujourd’hui en raison du contenu de ses pensées – ses prières à Dieu – dans les rues publiques d’Angleterre. Nous ne pouvons pas sombrer plus bas dans notre négligence des libertés fondamentales de parole et de pensée. Nous allons examiner de près le jugement et envisageons des options pour faire appel. Les droits de l’homme sont pour tous – quelle que soit leur opinion sur l’avortement. »  

    Lire le communiqué de presse complet d’ADF International  ici .

    S’adressant aux délégués du Royaume-Uni et d’autres États participants à la Conférence sur la dimension humaine du Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme (BIDDH) de l’OSCE à Varsovie la semaine dernière, Anja Hoffmann , directrice exécutive de l’OIDAC Europe, a souligné le cas d’Adam Smith-Connor.

    « Interdire de prier en silence et d'exprimer pacifiquement des croyances religieuses personnelles constitue une atteinte dangereuse à la liberté de pensée, de conscience et de religion et a un effet néfaste sur nos sociétés démocratiques pluralistes », a déclaré Hoffmann aux délégués. 

  • L'archevêque de Toulouse vent debout contre le satanisme

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    De zenit.org (Anne Van Merris) :

    Symboles Ésotériques, Églises En Feux : L'archevêque de Toulouse réagit

    Mgr Guy de Kerimel : « On ne peut pas jouer impunément avec une symbolique satanique » 

    L’archevêque de Toulouse, en France, a consacré son diocèse au Cœur de Jésus

    17 octobre 2024

    Ce mercredi 16 octobre 2024, Mgr Guy de Kerimel a consacré la ville de Toulouse et son diocèse au Sacré-Coeur de Jésus. Une décision motivée par l’arrivée prochaine d’un spectacle qui le consterne et l’inquiète.

    Intitulé « La porte des ténèbres », cet opéra de rue sera donné les 25, 26 et 27 octobre prochains. Trois gigantesques créatures mécaniques vont défiler dans les rues de Toulouse. Sur les affiches diffusées un peu partout, des symboles ésotériques et sataniques choquent beaucoup de chrétiens, alors « qu’on a plutôt besoin d’espérance et de lumière ». Sur l’une d’entre elles, on voit à l’arrière-plan la ville en feu, les églises qui brûlent et des symboles de culture satanique. «

    C’est dommage d’imposer un spectacle ténébreux dans la ville de Toulouse » déplore l’archevêque.

    Consécration au Cœur de Jésus, une grande nécessité 

    Beaucoup de fidèles ont participé à la messe de consécration dans l’église du Sacré-Cœur à Toulouse. La dernière consécration du diocèse au Cœur de Jésus date du 20 juin 1941, à l’initiative de l’archevêque Jules-Gérard Saliège, compagnon de la Libération.

    Pour Mgr de Kerimel, ce moment essentiel visait à redonner à la ville de Toulouse « une espérance et manifester que seul l’amour est vainqueur » : « Consacrer une ville, un diocèse, un pays, c’est le présenter au Seigneur et lui demander de répandre sa grâce à profusion, pour que l’amour de Dieu soit accueilli et ressenti par tous ceux qui ne se savent pas aimés. » 

    Pour lui, un tel acte est d’une grande nécessité dans le monde actuel. Il invite les catholiques à se mettre à l’école du Sacré-Cœur de Jésus, face aux difficultés et aux évènements qui parfois les scandalisent et les blessent. Il explique par ailleurs que tous ces symboles sataniques révèlent une atmosphère généralisée de désespérance et d’attrait pour les ténèbres. 

    « Seuls l’amour et la vérité peuvent vaincre le mal »

    « Je pense qu’il y a une partie de la culture qui rejette clairement aujourd’hui le christianisme » explique l’archevêque, qui rappelle l’événement de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en juillet 2024, signe que l’on évacue clairement la tradition chrétienne d’un pays pour aller chercher des dieux païens.

    Mgr Guy de Kerimel explique en outre « qu’on ne peut pas jouer impunément avec une symbolique satanique » : « Nous ne pouvons pas nous contenter de cela, et surtout ne pas répondre au mal par le mal, ou répondre aux mal par la force. Car la force peut canaliser, mais elle n’éradique pas le mal. Seul l’amour et la vérité peuvent vaincre le mal ». « Je pense que nous avons besoin de toute la grâce de l’humanité de Jésus, de son cœur de chair, pour nous-mêmes participer à l’humanisation du monde » conclut l’archevêque.

  • Saint Luc et la Vierge Marie

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    Le site "Marie de Nazareth", très bien construit, analyse l'évangile de saint Luc (fêté ce 18 octobre) et la très riche information qu'il contient concernant la Vierge Marie :

    L'Evangile selon saint Luc et la Vierge Marie

    Saint Luc est celui qui parle le plus de la Vierge Marie : sur 152 versets du Nouveau Testament regardant la Vierge de Nazareth,  environ 90 sont en Luc (cliquer sur les liens pour accéder aux textes).

     Partie : Evangile selon St Luc

  • La réforme liturgique de 1969: le témoignage inédit de Louis Bouyer

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    De "Signo" sur le Forum Catholique :

    La galaxie traditionaliste, pour critiquer la révolution liturgique de 1969, n'a pas énormément renouvelé ses références, qui demeurent, pour l'essentiel, le fameux Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci, le témoignage de Mgr Lefebvre, ainsi que les ouvrages de l'abbé Barthe. Ces angles d'analyses ont, à mon sens, tendance à tourner un peu en rond. Le Bref examen quand à lui me paraît un texte aujourd'hui daté et même contestable sur certaines de ses affirmations.

    Il existe pourtant un témoignage plus direct qui à mon avis mériterait d'être plus largement connu et diffusé. Il s'agit de celui de Louis Bouyer, ancien pasteur protestant devenu prêtre catholique, liturgiste et théologien de confiance de Paul VI. Il possède comme caractéristique, outre celle d'avoir été le directeur de thèse d'Hans Kung, celle d'avoir été nommé comme membre de la commission chargée de la conception de la réforme de 1969, sous la supervision de Bugnini qu'il a cotoyé de près et qu'il a donc connu personnellement. Son témoignage est d'autant plus intéressant que, loin d'être lefebvriste, il s'est montré un critique acerbe du traditionalisme catholique, notamment dans son pamphlet La décomposition du catholicisme, paru en 1968.

    Or il s'avère que dans ses Mémoires, parues à titre posthume en 2014 aux éditions du Cerf, il dresse dans de nombreux passages ce qui constitue une critique d'une rare virulence des dérives du mouvement liturgique tardif, mais aussi de la réforme liturgique elle-même.

    Démentant la réputation qu'on lui a faite d'être un maniaque des nouveautés en liturgie, il écrit, page 147:

    Je dois ajouter d'ailleurs que ceux qui ne sont pas dupes de cette réputation, ne m'en tenant pas moins pour un liturgiste, au sens où ils l'entendent, verront aussi bien en moi, particulièrement mais pas seulement chez les disciples de Mgr Lefebvre, un des premiers responsables des misérables chienlits qu'on décore aujourd'hui du nom de «nouvelle liturgie», et contre lesquels j'ai été en fait un des premiers à m'élever, parfaitement en vain, bien entendu!

    Témoignant toujours de ce qu'était devenu le mouvement liturgique à la fin des années 1950, il ajoute page 150:

    Il était donc déjà bien clair que la majorité des prêtres s'intéressant au nouveau mouvement [liturgique] n'y venaient nullement dans la perspective de rendre à la liturgie traditionnelle toute sa signification obscurcie, toute sa réalité de vie, mais de lui substituer peu à peu une autre liturgie, ou, comme on disait alors, une «paraliturgie», plus conforme aux goûts, aux habitudes d'esprit de ce que les braves gens appelaient l'«homme d'aujourd'hui», mais qui représentait surtout un homo clericalis plus ou moins coupé de ses propres sources, bien avant que ce qu'on appellerait l'«ouverture au monde» eût été opposée à la conversion à l'Evangile.

    Mais le témoignage le plus intéressant porte sur les conditions d'élaboration de la réforme liturgique elle-même, à laquelle le théologien a directement participé, sur demande expresse de Paul VI, comme membre du consilium chargé de la réforme des livres liturgiques. C'est un démontage en règle, probablement la critique la plus virulente de la réforme que j'ai eu l'occasion de lire, d'autant plus intéressante qu'elle provient de l'intérieur du cénacle qui l'a conçue. Le portrait qui y est fait de Bugnini et de son rôle est saisissant, et confirme les impressions qu'avait eu Mgr Lefebvre en côtoyant ce bien étrange personnage. Ainsi, parlant des membres de la commission, page 198:

    Dans d'autres conditions, ils auraient pu accomplir un excellent travail. Malheureusement, d'une part, une fatale erreur de jugement plaça la direction théorique de ce comité entre les mains d'un homme généreux et courageux, mais peu instruit, le cardinal Lercaro. Il fut complètement incapable de résister aux manoeuvres du scélérat doucereux qui ne tarda pas à se révéler en la personne du lazariste napolitain, aussi dépourvu de culture que de simple honnêteté, qu'était Bugnini.

    Plus loin:

    Le pire fut un invraisemblable offertoire, de style Action catholique sentimentalo-ouvriériste, oeuvre de l'abbé Cellier, qui manipula par des arguments à sa portée le méprisable Bugnini, de manière à faire passer son produit en dépit d'une opposition presque unanime.

    Et le reste du texte est du même acabit. Bouyer ne mâche pas ses mots. Qualifiée de «réforme à la sauvette», d'«invraisemblable composition», de «messe bâclée», par des «fanatiques archéologisant à tort et à travers», la réforme ne trouve guère de vertu à ses yeux. La narration des circonstances de rédaction de la deuxième prière eucharistique, terminée à la sauvette sur la table d'une terrasse du Trastevere juste avant de rendre la copie, est particulièrement consternante. La mention de la réforme du calendrier vaut la peine d'être intégralement citée:

    Je préfère ne rien dire ou si peu que rien du nouveau calendrier, oeuvre d'un trio de maniaques, supprimant sans aucun motif sérieux la Septuagésime et l'octave de Pentecôte, et balançant les trois quarts des saints n'importe où, en fonction d'idées à eux! [...] Après tout cela, il ne faut pas trop s'étonner si, par ses invraisemblables faiblesses, l'avorton que nous produisîmes devait susciter la risée ou l'indignation... au point de faire oublier nombre d'éléments excellents qu'il n'en charrie pas moins, et qu'il serait dommage que la révision qui s'imposera tôt ou tard ne sauvât pas au moins, comme des perles égarées...

    Puis vient le récit détaillé de la manière dont Bugnini (à propos duquel Bouyer évoque de mystérieux «commanditaires»... sans en dire plus) a manipulé et la commission et le pape en s'appuyant sur l'un contre l'autre, et inversement, pour faire passer des réformes objectivement indéfendables. Un dernier passage mérite d'être cité, car il montre le rôle qu'a joué la papolâtrie dans cette lamentable histoire:

    A différentes reprises, soit à propos du sabordage de la liturgie des défunts, soit encore dans cette incroyable entreprise d'expurger les psaumes en vue de leur utilisation dans l'Office, Bugnini se heurta à une opposition non seulement massive, mais on peut dire à peu près unanime. Dans de tels cas, il n'hésita pas à nous dire: «Mais le pape le veut!...». Après cela, bien sûr, il ne fut plus question de discuter.

    Je ne peux que conseiller à tous ceux que le sujet intéresse de se procurer et lire cet ouvrage qui vient compléter de manière plus qu'instructive ce que l'on savait déjà sur cette bien étrange réforme...

  • À l'ombre de la culture de la mort

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    De Jonathan Van Maren sur European Conservative :

    À l'ombre de la culture de la mort