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Eglise

  • Les bénédictines de Liège vous invitent à leur Marché de Noël (jusqu'au 26 décembre)

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  • En Inde, les chrétiens n’ont pas le droit de vivre dans leurs villages à moins qu’ils ne renoncent à leur foi

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    Les chrétiens bannis des villages du Chhattisgarh, en Inde, alors que l'hostilité religieuse augmente dans l'État

    10 décembre 2024

    En Inde, les chrétiens n’ont pas le droit de vivre dans leurs villages à moins qu’ils ne renoncent à leur foi.

    Selon  des informations locales , huit conseils de village du district de Sukma, dans l'État du Chhattisgarh, ont adopté des résolutions interdisant aux chrétiens de vivre dans les villages, menaçant de piller leurs biens s'ils ne s'y conformaient pas. Environ 100 chrétiens seraient concernés par la résolution conjointe adoptée le 17 novembre par les conseils de village du district de Sukma.

    Cette mesure est en contradiction directe avec la Constitution indienne, qui stipule dans son article 25 que « toutes les personnes ont le droit à la liberté de conscience et le droit de professer, de pratiquer et de propager librement leur religion ». Cependant, un dirigeant local d'un des villages a affirmé que l'autorité des conseils de village l'emporte sur la Constitution indienne, ce qui permet aux expulsions forcées de se poursuivre.

    De nombreux chrétiens touchés cherchent désormais un refuge temporaire dans une église de Michwar, l’un des villages concernés.

    Cet incident s’inscrit dans un environnement religieux de plus en plus hostile au sein de l’État, souvent centré sur les chrétiens des communautés rurales qui risquent de se voir confisquer leurs terres.

    En juin de cette année, des familles chrétiennes  ont été attaquées  dans le district de Jagdalpur, au Chhattisgarh, et ont reçu l'ordre de se convertir à l'hindouisme ou de quitter leur village. Plus tard dans le mois, une chrétienne a été  tuée à coups de machette  par ses proches dans la région sud de l'État. L'attaque s'est produite après que la femme a tenté de cultiver des terres que ses proches prétendaient ne plus lui appartenir en raison de sa conversion au christianisme.

    En octobre, une  foule a attaqué 14 chrétiens  dans le district de Dantewada, dans le sud du Chhattisgarh, alors qu'ils venaient de récolter des récoltes dans une ferme communautaire. L'attaque aurait eu lieu sous les yeux des policiers locaux.

    La  loi sur la liberté de religion du Chhattisgarh de 1968  a été critiquée pour son utilisation abusive contre les communautés minoritaires, en particulier les chrétiens. Bien que la loi soit censée lutter contre les « conversions forcées », on pense souvent qu’elle vise à limiter les activités des groupes chrétiens.

    En 2006, le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), connu pour ses tendances nationalistes hindoues et dont le Premier ministre Narendra Modi est membre, a renforcé la sévérité des sanctions pour les prétendues « conversions forcées » prévues par la loi. En février 2024, le gouvernement de l'État a annoncé un nouvel amendement à la loi pour introduire des mesures plus strictes.

    Le christianisme est depuis longtemps adopté par les personnes en marge de la société indienne. Le système des castes, une hiérarchie sociale souvent associée à l’hindouisme, divise les communautés et expose certaines d’entre elles à la discrimination et à la persécution. Les Dalits (autrefois appelés « intouchables ») et les Adivasis (communautés tribales indigènes) sont considérés comme des « castes inférieures » et constituent la majorité des chrétiens en Inde. Leur acceptation du christianisme leur permet d’échapper à l’exclusion sociale dont ils sont victimes au sein de la communauté hindoue.

    Le Forum chrétien uni, qui défend les droits des chrétiens et des autres minorités religieuses en Inde,  a reçu  673 signalements d'incidents via sa ligne d'assistance en octobre de cette année. Le Chhattisgarh est le deuxième État le plus touché après l'Uttar Pradesh, avec 139 incidents.

  • « Que ta volonté soit faite sur la terre » ? À l’occasion de l’anniversaire de Quas Primas

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    De sur le CWR :

    « Que ta volonté soit faite sur la terre » ? À l’occasion de l’anniversaire de Quas Primas

    Beaucoup n'ont pas tenu compte des avertissements de Pie XI, mais une nouvelle édition d'un livre sur « Le Règne du Christ » par un éminent jésuite du XXe siècle vise à inspirer une nouvelle génération.

    « Le Règne du Christ » du Père Joseph Husslein, SJ, a été publié à l'origine en 1928, offrant un commentaire sur la thèse centrale de « Quas Primas », l'encyclique de 1925 du pape Pie XI, que l'on voit ici sur une photo du 6 février 1939, quatre jours seulement avant sa mort. (Images : Arouca Press et Wikipedia)

    « Ton règne est un règne éternel, et ta domination subsiste de génération en génération . » — Psaume 145 (144) : 13

    Saint Benoît ordonna à ses moines de prier le psaume ci-dessus pendant les vêpres du samedi. Bien que le livre des Psaumes fasse partie du culte chrétien depuis la Pentecôte (hérité des Hébreux), cette directive du patriarche du monachisme occidental fut l'un des premiers cas documentés où une période liturgique se terminait par une proclamation du règne de Dieu pour toute l'éternité et sur toutes les nations.

    Quatorze siècles plus tard, le 11 décembre 1925, juste avant la fin de la 24e année jubilaire, le pape Pie XI publia l’encyclique Quas Primas, qui renouvela hardiment cette proclamation en instituant la fête du Christ-Roi dans le rite romain, placée à cette époque vers la fin de l’année liturgique, le dimanche précédant la Toussaint (au lieu de la pratique actuelle du dernier dimanche de l’année liturgique).

    Le pontife a espéré que « la célébration annuelle et universelle de la fête de la Royauté du Christ attirera l’attention sur les maux que l’anticléricalisme [ou le laïcisme] a apportés à la société en éloignant les hommes du Christ, et contribuera également grandement à y remédier ». L’Église a célébré sa quatre-vingt-dix-huitième fête le 24 novembre. Il est intéressant de noter que la fête de cette année est tombée le lendemain de celle du martyr du XXe siècle, le bienheureux Miguel Pro, SJ, dont les derniers mots furent « Viva Cristo Rey ! » – « Vive le Christ Roi ! ».

    Le successeur de Pie XI, le pape François, devrait ouvrir la 32e année jubilaire avec l'ouverture de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre la veille de Noël. L'Eglise marquera l'année par des pèlerinages (notamment à Rome) et des actes pénitentiels (dans le but d'obtenir des indulgences spécifiques à la célébration). En revanche, l'année centenaire de Quas Primas , qui commence deux semaines plus tôt, passera probablement inaperçue.

    Ce genre de négligence n’est pas nouveau pour cette encyclique. Hamish Fraser, un communiste écossais converti au catholicisme (cité par son compagnon de conversion Michael Davies), concluait sans détour en 1976 que la promulgation du document était le plus grand non-événement de toute l’histoire de l’Église (en dehors de l’institution d’une nouvelle fête dans le calendrier liturgique).

    Un éditeur catholique relativement récent, Arouca Press, tente de corriger cette erreur en réimprimant un titre du père Joseph Husslein, un  auteur et éditeur jésuite américain prolifique. Le père Husslein, dans son ouvrage The Reign of Christ (publié à l’origine en 1928), a développé l’appel de Pie XI pour que « des sermons… soient prêchés aux fidèles de chaque paroisse pour leur enseigner la signification et l’importance de cette fête, afin qu’ils puissent organiser leur vie de manière à être dignes de sujets fidèles et obéissants du divin Roi ».

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  • Ce que la décision du pape François au Synode révèle sur son style de gouvernance

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    D'Andrea Gagliarducci sur le NCR :

    Ce que la décision du pape François au Synode révèle sur son style de gouvernance

    ANALYSE : Le Saint-Père a suivi un mode opératoire familier lorsqu'il a accepté le document final du Synode sur la synodalité et a ensuite pris des mesures pour souligner qu'il fait désormais partie du magistère ordinaire de l'Église.

    Le 25 novembre, le pape François a publié une note réitérant – et dans un sens officiel, formalisant – sa décision de faire du document final du Synode sur la synodalité récemment conclu une partie du magistère ordinaire de l'Église. 

    Cela étant fait, a écrit le Saint-Père, les diocèses et les églises devraient commencer à mettre en œuvre les recommandations du document de 52 pages visant à apporter des changements structurels dans la gouvernance de l'Église et à accroître la participation des laïcs et des femmes dans l'Église, entre autres initiatives. 

    « [Le document final] participe au magistère ordinaire du successeur de Pierre, et comme tel, je demande qu'il soit accepté »,  a écrit François  dans la note. 

    François a marqué l'histoire et a surpris beaucoup de monde lorsqu'il a annoncé, le jour où il lui a été soumis, qu'il acceptait pleinement le document final du Synode, renonçant ainsi à la pratique habituelle d'exhortation de ses prédécesseurs.  

    Mais cette nouvelle note du Saint-Père est également très significative. Elle révèle, entre autres, trois points clés de son style de gouvernement. 

    Le premier point concerne la manière dont il interagit avec les documents qu'il perçoit comme étant déficients d'une certaine manière ou nécessitant un renforcement. Sa note est une reconnaissance du fait que le rapport final du Synode entre dans cette catégorie. 

    Qu’est-ce qui ne va pas exactement ? C’est un document faible, ce qui était inévitable puisqu’il est le produit de divers compromis. Mais une partie de la faute revient au pape lui-même, car c’est François qui a insisté depuis le début de son pontificat pour que les documents synodaux incluent le décompte des votes pour chacun de ses paragraphes (ou modi .). Bien que tous les paragraphes du document du Synode sur la synodalité aient obtenu une majorité, tous n’ont pas obtenu une majorité décisive. Les paragraphes sur le rôle des femmes dans l’Église (par. 60), sur la tâche des conférences épiscopales et leur éventuelle compétence doctrinale (par. 25) et sur ce qui est défini comme une « décentralisation saine » (par. 129) ont reçu le moins de votes en faveur. Par conséquent, si le document avait été laissé tel quel, il aurait été facile pour certains évêques de décider de ne pas suivre ces paragraphes. 

    En ajoutant cette note, le pape François intervient cependant pour préciser qu'une telle mise en œuvre à la sauvette n'est pas envisageable, puisque le document complet fait désormais partie du magistère officiel de l'Église.  

    On peut ici voir un parallèle avec l’intervention du pape en 2017, lorsque les évêques argentins ont interprété sa célèbre note de bas de page dans son exhortation apostolique post-synodale Amoris Laetitia comme signifiant que les catholiques divorcés et remariés peuvent dans certains cas recevoir la communion. François a rédigé une note avec le document disant qu’« aucune autre interprétation n’est possible » et l’a fait publier dans les Acta Apostolicae Sedis, un recueil des actes officiels du Saint-Siège, faisant également des directives argentines une partie du magistère officiel. 

    Cela souligne un deuxième point concernant le style de gouvernance du pape. Lorsqu'une controverse sur un document éclate, le pape François laisse ouverte la possibilité d'une interprétation traditionnelle. Mais il fait en sorte que l'interprétation non traditionnelle soit non seulement préférée mais aussi imposée, puisqu'elle figure dans les documents officiels

    L'avantage pour le pape, dans le cas du document du Synode sur la synodalité, est qu'il n'a pas à prendre la responsabilité de rédiger son propre document sur le sujet. Il a simplement accepté les recommandations de l'assemblée et leur a donné autorité lorsque cette autorité semblait faire défaut. 

    Le troisième point de la note est qu’elle illustre la manière non conventionnelle dont le pape François utilise les différents types de documents pontificaux à sa disposition. 

    Par exemple, le pape François a récemment publié une encyclique, Dilexit Nos, sur le Sacré-Cœur de Jésus, qui aurait plus justement été une lettre apostolique, à la manière de celle qu’il a écrite sur saint François de Sales en 2022, Totum Amoris Est. En revanche, Evangelii Gaudium, le document programmatique du pontificat, est une exhortation apostolique, mais il aurait plus probablement dû s’agir d’une encyclique. 

    Le pape François a utilisé plus de 80 fois différentes formes de lettres apostoliques pour donner un avis faisant autorité. Et en matière législative, notamment lorsqu'il s'agit de modifier le droit canonique, il préfère la forme du motu proprio, une décision plus spontanée et personnelle, qu'il a utilisée plus de 50 fois. 

    En bref, le pape François ne procède pas à de longs processus de consultation, nécessaires pour des documents plus « lourds » comme une encyclique ou une constitution apostolique dans le cas de la définition de formes de gouvernement. Il prend des décisions de manière autonome et les met immédiatement en pratique. Lorsque l’avis est controversé, il approuve les décisions des autres, comme il l’a fait pour le document final du synode. 

    En même temps, fidèle aux « processus d’ouverture », le pape François a souligné que le chemin synodal n’était pas terminé. Tout, même les choix les moins controversés, peut être remis en question. Mais cela signifie surtout que le pape peut prendre de nouvelles décisions, renversant de fait ce qui semble être des choix établis. 

    Le pape a dû donner autorité au synode, car sinon certaines de ses conclusions auraient pu être désavouées. Cette autorité repose cependant sur la volonté du pape.  

  • Derrière la joie de la réouverture de Notre-Dame se cache l'ombre de l'autorité perdue de l'Église

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Derrière la joie de la réouverture de Notre-Dame se cache l'ombre de l'autorité perdue de l'Église

    Si l'événement a démontré que les symboles chrétiens continuent d'inspirer l'espoir, la grandiloquence du président Emmanuel Macron a mis en évidence la montée en puissance de la laïcité en France.

    Le moment tant attendu par les catholiques et les esthètes du monde entier est arrivé : cinq ans après l'incendie qui l'a privée de sa flèche emblématique, la flamboyante cathédrale Notre-Dame a rouvert ses portes lors d'une célébration spéciale le 7 décembre, offrant à des dizaines de millions de spectateurs un spectacle inoubliable d'espoir.

    Les images du monument illuminé dans la nuit noire, le son de la grosse cloche déchirant le ciel après cinq ans de silence, les secondes suspendues lorsque l'archevêque frappa le portail central de sa croix, les chants célestes s'élevant sous les voûtes de la cathédrale, la renaissance glorieuse du grand orgue... autant d'éléments qui criaient au monde, et à la quarantaine de chefs d'Etat venus pour l'occasion, que la chrétienté n'a pas dit son dernier mot.

    Mais si la vertu d’espérance pousse les chrétiens à faire feu de tout bois et à regarder le monde avec l’optimisme d’un bâtisseur de cathédrales, on est en droit — au risque d’être traité de rabat-joie — de déplorer que ce grand moment de l’histoire de l’Église de ces dernières décennies ait été récupéré par le monde du show-biz américanisé avec un concert déplacé et, plus encore, par le gouvernement français et son actuel président Emmanuel Macron, qui ont offensé les catholiques de multiples façons ces dernières années.

    Pourtant, de nombreux commentateurs catholiques en France et ailleurs ont salué avec insistance l’efficacité de l’État français, propriétaire et responsable de la restauration de la cathédrale, pour avoir tenu sa promesse de reconstruire en cinq ans. Mais s’il est légitime de souligner le formidable savoir-faire des centaines d’artisans français, américains et internationaux qui ont travaillé jour et nuit pour respecter ce délai, il ne faut pas oublier que l’incendie de 2019 – dont les causes n’ont toujours pas été révélées – aurait pu, selon de nombreux experts , être évité si les mesures de préservation de l’édifice, réclamées à cor et à cri depuis des années, avaient été prises à temps.

    Le président Macron, qui a profité de la cérémonie de réouverture pour redorer son image dans le contexte d'une longue série de crises institutionnelles , a prononcé un discours solennel avec des références directes à l'espérance chrétienne qui sonnait comme un hommage rendu par le vice à la vertu, pour paraphraser le moraliste François de La Rochefoucauld.

    En fait, celui qui prétendait que nous sommes « les héritiers d’un passé plus grand que nous », que « le sens et la transcendance nous aident à vivre dans ce monde » et qui appelait à la « transmission », est aussi celui qui, il y a quelques mois à peine, a fait inscrire dans la Constitution française le droit de tuer un enfant dans le ventre de sa mère – une mesure qu’il qualifiait de « fierté française ». Encouragé par l’impact international de cette mesure, il a rapidement annoncé un projet de loi sur la fin de vie qui introduirait progressivement l’euthanasie et le suicide assisté dans le pays.

    C'est aussi Macron qui, en juillet dernier, avait salué la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui se moquait ouvertement de l'acte central de la liturgie chrétienne institué lors de la Cène. Le directeur artistique de la cérémonie a confirmé au New York Times que le président français avait lu et approuvé le scénario au préalable, le décrivant comme une « grande histoire d'émancipation et de liberté ».

    De plus, le comportement du président français, qui s'est accordé à deux reprises le privilège de parler à l'intérieur de Notre-Dame, est choquant pour quiconque connaît l'histoire de France et sa longue tradition de stricte séparation entre l'Église et l'État .

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  • Quand est né Jésus ? Un chercheur italien situe la naissance du Christ en décembre 1 avant J.C.

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Quand est né Jésus ? Un chercheur italien situe la naissance du Christ en décembre 1 avant J.C.

    Entretien avec le chercheur Liberato De Caro de l'Institut de Cristallographie du Conseil National de la Recherche de Bari, Italie

    Giotto di Bondone, « La Nativité de Jésus » [Chapelle des Scrovegni, Padoue], 1303
    Giotto di Bondone, « La Nativité de Jésus » [Chapelle des Scrovegni, Padoue], 1303 (photo : Domaine public)

    À l’approche de Noël, la question de la date exacte de la naissance de Jésus fait souvent débat . La Nativité a-t-elle vraiment eu lieu en hiver, à Bethléem, il y a un peu plus de 2 020 ans ? Une étude récente menée par un groupe de chercheurs italiens suggère que c’est le cas. 

    Liberato De Caro, Ph.D., de l'Institut de cristallographie du Conseil national de recherche de Bari, en Italie, qui a dirigé la recherche, propose que la date de naissance de Jésus puisse être déterminée grâce à une compréhension des pèlerinages juifs qui ont eu lieu à cette époque, et comment leurs liens avec la visite de Marie à Élisabeth - et la réaction de Marie à l'attente d'Élisabeth pour Jean-Baptiste, et la mort d'Hérode le Grand - indiquent que la date de la naissance de Jésus a eu lieu en décembre 1er av. J.-C. 

    Il explique ses découvertes dans cette interview avec le NCR, la première d'une série avec De Caro, qui a également enquêté sur les preuves astronomiques d'une étoile de Bethléem visible au moment de la naissance de Jésus, et sur la véritable date de la crucifixion et de la résurrection du Christ.

    Docteur De Caro, vos recherches ont montré qu'il existe des raisons historiques, calendaires et astronomiques valables pour situer la Nativité pendant l'hiver de l'an 1 avant J.-C. Pouvez-vous expliquer comment vous êtes arrivé à cette conclusion empirique ?

    Mes études sur la chronologie de la vie de Jésus sont le résultat d'une collaboration fructueuse avec le professeur Fernando La Greca, du Département d'études humanistes de l'Université de Salerne.

    Tout d’abord, il est utile de rappeler que le calendrier hébreu est luni-solaire. Douze mois lunaires durent 11 jours de moins qu’une année solaire, donc 11 jours multipliés par trois donnent environ un mois. Par conséquent, pour réaligner le calendrier hébreu sur les saisons, il faut ajouter un 13e mois environ tous les trois ans, à la fin de l’année, qui tombe au début du printemps. L’année de 13 mois est dite « embolismique ». 

    Outre cette prémisse, il est également important de se rappeler que la reconstitution historique des événements survenus dans la vie de Jésus n’est pas la principale raison pour laquelle les Évangiles ont été écrits. Néanmoins, ils contiennent des informations chronologiques très convaincantes. Pensez, par exemple, à la naissance de Jésus au début de l’hiver. Comment ces informations peuvent-elles être déduites directement des Évangiles canoniques ? Si l’on y réfléchit, si le récit chronologique de l’Évangile lucanien selon lequel Élisabeth était enceinte au sixième mois, au moment de l’Annonciation, est lié à la fréquence temporelle des fêtes de pèlerinage à Jérusalem, cela devient très important pour savoir à quelle période de l’année Jésus aurait pu naître. 

    En fait, trois pèlerinages ont eu lieu : un à Pâques, un autre à la Pentecôte (50 jours après Pâques) et le troisième à la fête des Tabernacles (6 mois après Pâques). Le délai maximum qui pouvait donc s'écouler entre deux pèlerinages successifs était donc de six mois — de la fête des Tabernacles à la Pâque suivante — ou de sept mois selon les années emboliques . Luc note comment Joseph et Marie étaient pèlerins conformément à la Loi mosaïque (Lc 2, 41), qui imposait un pèlerinage à Jérusalem lors des trois fêtes précédemment mentionnées. 

    Quelle est la signification des pèlerinages ? 

    Il est donc tout à fait plausible de supposer que s'il y avait eu un pèlerinage entre l'annonce de l'ange à Zacharie [qu'Elisabeth donnerait naissance à Jean-Baptiste] et l'Annonciation, Joseph serait allé à Jérusalem et aurait déjà appris par le prêtre Zacharie la grossesse inattendue de sa femme Elisabeth, parente de Marie, car elle était trop vieille pour avoir des enfants. Une nouvelle aussi importante ne pouvait pas être passée sous silence. 

    Comme Marie, au moment de l'Annonciation, ne savait pas que Elisabeth était enceinte, on peut en déduire nécessairement qu'aucun pèlerinage n'avait eu lieu au moins cinq mois avant ce moment, puisqu'Elisabeth était déjà enceinte de six mois. Si, par exemple, il y avait eu un pèlerinage trois mois avant l'Annonciation, Zacharie et Joseph se seraient déjà rencontrés à Jérusalem et, à leur retour à Nazareth, Marie aurait déjà été informée de la grossesse de sa parente âgée. Au moment de l'Annonciation, en revanche, Marie ne savait rien. C'est du moins ce qui semble ressortir du récit lucanien, à la suite de la nouvelle de l'ange, et parce que la grossesse d'Elisabeth semble être tout à fait inattendue pour Marie. 

    Qu'est-ce que cela nous dit ?

    Tout cela implique que l'Annonciation aurait dû avoir lieu au moins cinq mois après une fête de pèlerinage. Comme les intervalles entre Pâques et la Pentecôte, et entre cette dernière et la fête des Tabernacles sont inférieurs à cinq mois, il s'ensuit que la période dans laquelle placer l'Annonciation est la période entre la fête des Tabernacles et Pâques, et que la visite de l'ange à Marie doit nécessairement survenir très près et juste avant Pâques. La Pâque juive commençait l'année liturgique et tombait à la première pleine lune du printemps, normalement à la fin de mars, au début d'avril. Si nous ajoutons les neuf mois de la durée d'une grossesse, nous arrivons à la fin de décembre, au début de janvier. Par conséquent, la Nativité aurait pu avoir lieu à l'époque de l'année transmise à travers les siècles par la Tradition des Églises d'Occident et d'Orient.

    Compte tenu de ce contexte historique de la Nativité, comment avez-vous déterminé l’année exacte de la naissance de Jésus ?

    En ce qui concerne l'année de naissance de Jésus, il existe une longue tradition patristique qui converge vers la datation conventionnelle du début de l'ère chrétienne. Cependant, depuis les études d'E. Schürer à la fin du XIXe siècle, l'opinion de nombreux historiens a changé. En effet, les Évangiles (Matthieu 2,1) nous parlent du massacre des Innocents perpétré par Hérode le Grand pour tenter de supprimer le nouveau-né Jésus. Hérode devait donc être encore en vie l'année de la naissance de Jésus. Selon l'historien Flavius ​​Josèphe, Hérode le Grand mourut après une éclipse de lune visible depuis Jérusalem. L'astronomie devient donc utile pour dater sa mort et, par conséquent, l'année de la naissance de Jésus. 

    E. Schürer, qui n'était pas astronome, a cherché dans les almanachs astronomiques de son époque et a trouvé une éclipse de lune, visible depuis Jérusalem en mars 4 av. J.-C. À partir de ces données astronomiques et d'autres considérations historiques, Schürer a déduit la date de la mort d'Hérode en 4 av. J.-C. Depuis lors, le calcul du début de l'ère chrétienne effectué, il y a environ 14 siècles, par Denys le Petit a été remis en question et on pense aujourd'hui que la naissance de Jésus aurait dû avoir lieu au moins en 5 av. J.-C. 

    Cependant, une analyse astronomique précise des éclipses lunaires possibles associées à la mort d’Hérode le Grand — désormais possible grâce aux études de l’astronome B.E. Schaefer et à une description plus détaillée des mécanismes physiques qui limitent la visibilité à l’œil nu de tels phénomènes astronomiques — montre que l’éclipse de 4 av. J.-C. aurait eu une très faible probabilité d’être remarquée par un quelconque observateur. À la fin des années 1800, lorsque Schürer a mené ses recherches, on ne savait pas qu’une éclipse partielle comme celle de 4 av. J.-C. ne serait pas visible à l’œil nu…

    L'invisibilité à l'œil nu de l'éclipse lunaire de 4 av. J.-C. n'a été démontrée que dans les années 1990. Malheureusement, les historiens contemporains, tout en ayant plus largement accès que leurs collègues du passé aux découvertes d'autres disciplines — notamment scientifiques —, ne tirent pas toujours parti de ces études, en l'occurrence astronomiques, et restent ancrés dans des résultats de recherche datant de plus d'un siècle et qui, aujourd'hui, pourraient même être considérés comme dépassés.

    En définitive, en se fondant sur l'analyse la plus précise possible aujourd'hui de la visibilité à l'œil nu des éclipses lunaires, la recherche d'une d'entre elles réellement visible en Judée il y a 2 000 ans, mise en relation avec d'autres éléments chronologiques et historiques déduits des écrits de Flavius ​​Josèphe et de l'histoire romaine, conduit à une seule solution possible — à savoir une datation de la mort d'Hérode le Grand survenue en 2-3 après J.-C., compatible avec le début conventionnel de l'ère chrétienne — c'est-à-dire que la Nativité aurait eu lieu à la fin de l'an 1 avant J.-C.

    Cette interview a été traduite de l'original italien.

    Lectures complémentaires :

    F. La Greca et L. De Caro, « La datation de la mort d'Hérode et le début de l'ère chrétienne », Annales Theologici 33 (2019), 11-54 : ifpress-ecommerce.com/ojs/index.php/ATh/ article/vue/353

    L. De Caro et F. La Greca, « La datation du début de l'ère chrétienne », dans Octave Auguste, philosophe politique. Études sur la Principauté et le début de l'ère chrétienne, éditées par F. La Greca, Licosia Edizioni, Ogliastro Cilento (SA), 2020, pp. 95-255 : amazon.it/OTTAVIANO-AUGUSTO-FILOSOFO-POLITICA/dp/B089M54WYT/ref=tmm_pap_swatch_0?_encoding=UTF8&qid=1606663819&sr=8-1

  • "Conclave" : un film qu'il faut fuir à toutes jambes

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    De

    L'évêque Robert Barron critique le film « Conclave » : « Fuyez-le aussi vite que vous le pouvez »

    Le film, basé sur le roman de Robert Harris de 2016 du même nom, est sorti dans les salles de cinéma américaines le 25 octobre.

    L’évêque Robert Barron est le fondateur de Word on Fire, un apostolat médiatique axé sur l’évangélisation.
    L'évêque Robert Barron est le fondateur de Word on Fire, un apostolat médiatique axé sur l'évangélisation. (photo : Word on Fire / WOF)

    L'évêque Robert Barron exhorte les catholiques à éviter le nouveau film Conclave — un film fictif qui dépeint un conclave papal — en affirmant qu'il « coche toutes les cases du woke ».

    « Si vous êtes intéressé par un film sur l'Église catholique qui aurait pu être écrit par le comité de rédaction du New York Times , c'est votre film », a déclaré Barron, l'évêque du diocèse de Winona-Rochester, dans le Minnesota, dans un message sur X après avoir lui-même regardé le film.

    Le film, basé sur le roman éponyme de Robert Harris paru en 2016, est sorti dans les salles américaines le 25 octobre. Il dépeint les luttes idéologiques et théologiques entre cardinaux catholiques lors de l'élection d'un nouveau pape. Des cardinaux plus traditionnels sont opposés à d'autres qui sont présentés comme étant ouverts à des changements de doctrine contraires à l'enseignement catholique. 

    « La hiérarchie de l’Église est un foyer d’ambition, de corruption et d’égoïsme désespéré [dans le film] », a poursuivi l’évêque Barron. « Les conservateurs sont des extrémistes xénophobes et les libéraux sont des comploteurs vaniteux. Personne ne peut échapper à cette situation irrémédiable. »

    Dans le film, un cardinal fictif doté de chromosomes féminins et souffrant d'un trouble intersexuel est choisi comme nouveau pape. 

    « La seule façon d’avancer est d’adopter les mots à la mode progressistes que sont la diversité, l’inclusion, l’indifférence à la doctrine, et la solution ultime est un cardinal vertueux qui prend le nom papal d’Innocent et qui est une femme biologique », a déclaré l’évêque Barron.

    « Comme il remplit pratiquement toutes les conditions requises par le wokisme, je suis sûr qu’il remportera de nombreux prix, mais mon conseil est de le fuir aussi vite que possible. »

    Le sacerdoce, y compris la papauté, est réservé aux hommes biologiques. Selon la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de saint Jean-Paul II , « l’Église n’a aucune autorité pour conférer l’ordination sacerdotale aux femmes et […] ce jugement doit être définitivement soutenu par tous les fidèles de l’Église ».

    Le pape François a confirmé cet enseignement de l'Église et a parlé d'autres rôles importants que jouent les femmes dans l'Église catholique. Le document final du Synode de l'Église sur la synodalité encourage l'expansion des rôles de leadership des femmes au sein de l'Église.

    À la fin du mois dernier, la Ligue catholique pour les droits religieux et civils a émis un avertissement concernant le livre sur lequel le film est basé et le film lui-même.

    « Conclave est davantage une œuvre de propagande anti-catholique qu’une œuvre d’art », peut-on lire dans le communiqué. « Il peut contenir des séquences cinématographiques époustouflantes et un casting de stars, mais cela ne rachète pas la laideur sous-jacente du projet, à savoir qu’il vise à dépeindre l’Église catholique sous la lumière la plus négative possible. »

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  • Saint Damase

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    saint_10.jpgSaint Damase 1er, Pape (source)

    (voir également : http://hodiemecum)

    Né à Rome vers 305, Damase fut diacre du pape Libère (352-366) qu’il accompagna en exil (355) ; retourné assez vite à Rome, il prit du service auprès de l’antipape Félix II (355-365) mais se réconcilia avec le pape Libère quand celui-ci fut autorisé à rentrer à Rome. A la mort de Libère (24 septembre 366) éclatèrent de violents désordres : les fidèles du défunt pape, réunis dans la basilique Julienne, élisaient le diacre Ursin à sa succession et le faisaient sacrer ; les autres où l’on voyait beaucoup de partisans du défunt antipape, choisirent Damase et soudoyèrent un bande de voyous qui firent l’assaut de la basilique Julienne où, pendant trois jours, on massacra des ursiniens. Le 1° octobre 366, après que ses partisans se furent emparé de la basilique du Latran, Damase fut sacré et, avec l’appui du préfet de la ville, fit chasser Ursin et ses fidèles de Rome d’où les derniers disparurent dans la prise de la basilique libérienne (26 octobre 366).

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  • Jésus avec le keffieh, consternation dans le monde juif

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    D'Adam Smulevich sur pagine ebraiche :

    SYMBOLES - Jésus avec le keffieh, consternation dans le monde juif

    9/12/2024   

    Désarroi et inquiétude dans le monde juif italien face à la décision du pape François de rendre hommage au Vatican à une crèche de Bethléem dans laquelle l'enfant Jésus repose dans un tissu évocateur du keffieh palestinien. La « palestinisation » du Jésus juif n'est pas une nouveauté dans les milieux ecclésiastiques. Mais ce nouvel épisode prend une tournure « particulièrement inquiétante » parce que le protagoniste est le pape et parce qu'il intervient « à un moment où nous connaissons des difficultés relationnelles sur de nombreux fronts », affirme le grand rabbin de Gênes, Giuseppe Momigliano, conseiller de l'UCEI pour les cultes.

    Selon lui, représenter Jésus avec le keffieh « est un pas de plus pour le priver de son identité historique » et cela pénalise avant tout le dialogue « et n'aide pas à stopper l'antisémitisme ». Une autre déformation, insiste le rabbin, consiste à caractériser le keffieh comme un symbole de la souffrance universelle : « Il représente la souffrance d'une seule partie, il est unilatéral ».

    Entre-temps, une nouvelle édition de la Journée pour l'approfondissement et le développement du dialogue entre catholiques et juifs approche (17 janvier), consacrée cette année au Jubilé des deux traditions religieuses. « En tant que rabbins italiens, nous devrons réfléchir à la meilleure façon d'aborder cette journée », déclare M. Momigliano. « La voie du dialogue avec la Conférence épiscopale italienne reste ouverte. Il est certain que les attitudes adoptées par le pape n'y contribuent pas. Tant les plus explicites que les plus symboliques ».

    Marco Cassuto Morselli, président de la Fédération des amitiés judéo-chrétiennes en Italie, parle de « désarroi ». Cassuto Morselli est impressionné parce que « la redécouverte de la judéité de Jésus est l'une des grandes nouveautés du dialogue judéo-chrétien » de ces dernières années. Le Jésus juif est mentionné, par exemple, dans les « seize fiches pour connaître le judaïsme » préparées par le secrétariat général de la Conférence épiscopale italienne en collaboration avec l'UCEI, qui ont été rappelées ces derniers jours dans le cadre des colloques judéo-chrétiens de Camaldoli. Le P. Cassuto Morselli rappelle que le sujet avait déjà été abordé dans les Subsides pour une présentation correcte du judaïsme, publiés en 1985 par la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme. « Jésus est juif et le restera à jamais », peut-on lire dans ce document du Vatican.

    Pourquoi l'Église catholique a-t-elle ressenti le besoin d'affirmer ce point ? Parce que, explique le document Cei-Ucei, « pendant des siècles, Jésus a été déjudaïsé, grécisé, latinisé, européanisé, déchristianisé et donc, ces derniers temps, on a ressenti le besoin de le ramener à ses origines ».

    Des origines qui sont à nouveau remises en question aujourd'hui, sous le signe du keffieh.

  • La lumière divine de la cathédrale Notre-Dame

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    D' sur First Things :

    La lumière divine de la cathédrale Notre-Dame

    C'était un jour ensoleillé de printemps, en mai 1959, lorsque je pénétrai pour la première fois dans la nef de Notre-Dame de Paris. En levant les yeux vers les voûtes qui semblaient en apesanteur, puis en descendant la colonnade jusqu'à l'abside au loin, la beauté pure de l'architecture me coupa le souffle. De robustes colonnes rondes en pierre définissaient la nef inférieure et soutenaient les formes courbes complexes des fûts, qui s'élevaient et encadraient les magnifiques vitraux. L'intérieur tout entier était modulé par une lumière diffuse extraordinaire. 

    La beauté formelle de cet intérieur était le fruit du symbolisme complexe de l'Église catholique. La structure des voûtes et des colonnes, ainsi que les immenses vitraux et les sculptures, reflétaient le royaume des cieux sur terre. Naïve comme j'étais, face à la magnificence écrasante de cet intérieur, je me demandais si j'étais morte et allée au paradis.

    J’étais un étudiant en architecture juif sud-africain de dix-neuf ans, en troisième année d’un cursus de cinq ans et demi. Rien dans ma formation ne m’avait préparé à affronter un tel espace. Oui, je pouvais dessiner les plans et les coupes transversales de la cathédrale à l’échelle et de mémoire. J’étais capable de décrire le programme de sculptures qui encadrait les trois généreux portails d’entrée de la façade ouest. Et je comprenais le rôle de la cathédrale en tant que liber pauperum , un « livre des pauvres », car les sculptures et les vitraux illustraient des histoires bibliques pour une congrégation en grande partie analphabète .

    Cet intérieur glorieux a dû être touché par le doigt de Dieu. Je me suis assis sur une chaise dans la nef pour tenter de calmer mon esprit. C'est alors que j'ai réalisé ce dont j'étais témoin : Notre-Dame de Paris, construite entre 1163 et 1345, était une interprétation parfaite des cathédrales gothiques françaises, caractérisées par une volonté intense d'atteindre une plus grande hauteur intérieure afin d'accueillir des vitraux décoratifs toujours plus grands. L'objectif était d'inonder tout l'intérieur de lumière. Mais ce n'était pas n'importe quelle lumière. Au contraire, elle s'est transformée, en traversant les nombreuses couleurs différentes des immenses vitraux, en une lumière divine.

    La lumière a toujours joué un rôle essentiel dans l'art et l'architecture, affectant le sens et la finalité. Et à l'époque gothique, l'objectif était que l'intérieur de la cathédrale soit un reflet sur terre du royaume des cieux. Des moyens architecturaux innovants ont donc été créés pour faciliter cette « nouvelle lumière », cette lux nova, qui s'infiltrait de manière invisible dans la nef, le transept et le chœur de la cathédrale, illuminant les yeux et l'esprit des spectateurs.

    C'est l'abbé Suger, homme d'État français et l'un des premiers mécènes de l'architecture gothique, qui a eu l'idée de la lux nova . Il a décrit la lumière comme « merveilleuse et ininterrompue », les vitraux remplaçant les murs et créant une nouvelle façon colorée de raconter l'histoire chrétienne. Plus tard, des entrelacs très fins ont été utilisés pour filtrer encore plus de lumière à travers les rosaces au design exquis de Notre-Dame, ce qui a donné naissance à d'énormes ouvertures presque entièrement remplies de verre.

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  • Speed ​​dating avec les nouveaux cardinaux : l'un d'entre eux pourrait-il être « l'élu » ?

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    D'Edgar Beltran sur The Pillar :

    Speed ​​dating avec les nouveaux cardinaux : l'un d'entre eux pourrait-il être « l'élu » ?

    9 décembre 2024

    Samedi, le pape François a célébré le 10e consistoire de son pontificat avec la création de 21 nouveaux cardinaux.

    Avec le nouveau consistoire, il y a désormais 140 cardinaux éligibles pour élire le prochain pape en cas de décès de François.

    Bien que les cardinaux ne soient pas tenus de choisir parmi leurs propres rangs le prochain pape, c'est une tradition, et presque une certitude, qu'ils le feront lors du prochain conclave.

    Cela signifie que n'importe lequel des 21 hommes à qui l'on a attribué un chapeau rouge au cours du week-end pourrait être choisi comme tel par ses frères cardinaux, et finalement émerger sur la loggia en tant que prochain pape.

    Mais, bien sûr, trouver cette personne spéciale parmi les rangées de chapeaux rouges nécessite beaucoup d'efforts pour vous connaître avant d'être prêt à lui remettre la rose finale - euh, la tiare papale.

    Et comme beaucoup de nouveaux venus viennent de milieux relativement calmes ou de régions où l’on ne voit généralement pas de nominations cardinalices, on voit apparaître beaucoup de nouveaux visages.

    Les cardinaux pourraient-ils choisir l'un de leurs nouveaux membres pour être cette personne spéciale au moment du conclave ? Nous ne pouvons pas le dire avec certitude, mais pour les aider – et aider les lecteurs – à mieux connaître les nouveaux venus, The Pillar a mené une série d'entretiens rapides avec sept des nouveaux cardinaux avant le consistoire, et pour voir comment ils pourraient se comporter lors d'un futur conclave.

    Les entretiens ont été édités pour des raisons de longueur et de clarté. Certains ont été traduits de la langue dans laquelle ils ont été menés.

    Cardinal Vicente Bokalic, CM, Évêque de Santiago del Estero et Primat d'Argentine

    Le cardinal Vicente Bokalic de Santiago del Estero, s'adressant à la presse le 6 décembre 2024. Crédit : Edgar Beltrán/The Pillar.

    Vous êtes l’évêque de Santiago del Estero, un petit diocèse qui est aujourd’hui le siège primatial de l’Argentine. De nombreux changements sont survenus dans votre vie et votre ministère ces derniers temps. Comment avez-vous réagi ?

    Avec surprise et joie, les habitants de Santiago del Estero sont très heureux d’avoir été officiellement proclamés siège primatial du pays, ce qui est une reconnaissance historique. C’est à Santiago del Estero que l’Église en Argentine a commencé, quand le pays n’était pas encore l’Argentine. Ce que François a fait, c’est reconnaître ces racines, comme cela arrive dans de nombreux pays où le siège primatial n’est pas la capitale. Pour nous, tout cela a été un choc et une incitation à travailler davantage.

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  • Comment la Sainte Maison de Marie à Nazareth a-t-elle pu se retrouver à Lorette, en Italie ?

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    De Courtney Marres sur CNA :

    Comment la Sainte Maison de Marie à Nazareth a-t-elle pu se retrouver à Lorette, en Italie ?sharethis sharing button

    La Sainte Maison de Notre-Dame dans le sanctuaire de Lorette Crédit Tatiana Dyuvbanova Shutterstock CNALa Sainte Maison de Notre-Dame dans le sanctuaire de Lorette. | Crédit photo : Tatiana Dyuvbanova/Shutterstock

    Quel est le point commun entre Galilée, Mozart, Descartes, Cervantès et sainte Thérèse de Lisieux ? Ils ont tous parcouru des centaines de kilomètres pour pénétrer dans la maison de la Vierge Marie, conservée dans une basilique de la petite ville italienne de Lorette.

    Les pèlerins catholiques affluent vers la Sainte Maison de Lorette depuis le 14e siècle pour se tenir à l'intérieur des murs où, selon la tradition, la Vierge Marie est née, a grandi et a accueilli l'ange Gabriel.

    En d'autres termes, si la structure provient effectivement de l'ancienne maison de Nazareth, les murs de la maison sainte ont été témoins du moment où le « Verbe s'est fait chair » à l'Annonciation, un moment autour duquel l'histoire de l'humanité a tourné.

    Le pape François a élevé la fête de Notre-Dame de Lorette en 2019 en décrétant qu'elle soit incluse dans le calendrier romain actuel comme mémorial facultatif chaque année le 10 décembre.

    La tradition veut que la Sainte Maison soit arrivée à Lorette le 10 décembre 1294, après un sauvetage miraculeux de la Terre Sainte alors que les Croisés étaient chassés de Palestine à la fin du XIIIe siècle.

    On raconte souvent que des anges auraient transporté la Sainte Maison de Palestine en Italie. Si les lecteurs contemporains peuvent douter de la véracité de cette légende, des documents historiques ont confirmé les croyances de pieux pèlerins au fil des siècles, avec une touche d'ironie.

    En 1900, le médecin du pape, Joseph Lapponi, découvrit dans les archives du Vatican des documents attestant qu'au XIIIe siècle, une noble famille byzantine, la famille Angeli, avait sauvé des « matériaux » de la « Maison de Notre-Dame » des envahisseurs musulmans et les avait ensuite fait transporter en Italie pour la construction d'un sanctuaire.

    Le nom Angeli signifie « anges » en grec et en latin.

    D’autres correspondances diplomatiques historiques, publiées seulement en 1985, évoquent les « pierres sacrées emportées dans la Maison de Notre-Dame, Mère de Dieu ». À l’automne 1294, des « pierres sacrées » furent incluses dans la dot d’Ithamar Angeli pour son mariage avec Philippe II d’Anjou, fils du roi Charles II de Naples.

    Une pièce de monnaie frappée par un membre de la famille Angeli a également été retrouvée dans les fondations de la maison de Lorette. En Italie, les pièces de monnaie étaient souvent insérées dans les fondations d'un bâtiment pour indiquer qui était responsable de sa construction.

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