Nous remercions Paul Vaute, licencié-agrégé en histoire et en communication, et journaliste professionnel honoraire, de nous partager cette étude éclairante et documentée sur le monde médiatique :
Y A-T-IL UNE IDÉOLOGIE COMMUNE DES MÉDIAS ?
Selon l'expression consacrée, le réalisateur verviétois Bernard Crutzen a fait le buzz en quelques jours, fin janvier, avec son documentaire intitulé Ceci n'est pas un complot, diffusé sur Internet [1]. Le succès ne s'est pas démenti depuis. Consacré au traitement par les médias de l'actuelle crise sanitaire, ce film de septante minutes entend démontrer que la plupart des journalistes se sont faits, en la matière, les relais des autorités politiques, sans distance et sans critique. La thèse de l'auteur, telle qu'il l'expose, est que "le traitement médiatique déroule le tapis rouge pour ceux qui rêvent d'une société hygiéniste et sécuritaire, pour laquelle nous n'avons pas voté".
Il est bien sûr légitime et même salutaire de dénoncer les outrances anxiogènes auxquelles cèdent trop souvent des professionnels de l'information – ainsi d'ailleurs que des non-professionnels opérant dans les réseaux sociaux. Mais leurs motivations et les effets qu'ils produisent, escomptés ou non, sont beaucoup plus complexes et plus diversifiés que Crutzen ne l'envisage. Les médias, publics comme privés, sont notamment en quête d'audience et leurs gestionnaires savent depuis Marshall McLuhan, et même avant, qu'il est plus rentable de s'adresser au cerveau droit des individus, celui des émotions, qu'à leur cerveau gauche, celui de la raison.
Plus fondamentalement, si une méfiance assez généralisée entoure aujourd'hui la presse, la radio et la télévision – pour s'en tenir aux trois piliers encore provisoirement principaux –, ce n'est que partiellement en raison de leur allégeance supposée au pouvoir, ou à l'opposition, ou à tel ou tel parti ou obédience. Les influences économiques et politiques, armées des leviers de la publicité et des subventions, existent certes, et on a plus de chance de trouver le Graal à Walibi qu'un journal totalement indépendant dans nos press shops. Mais il existe, malgré tout, encore un peu de pluralité. Ainsi, on ne peut pas dire que les objections aux mesures de confinement ou à leur trop grande sévérité, venant entre autres des acteurs économiques et culturels, n'ont pas été répercutées. On ne peut pas prétendre que les situations de détresse engendrées par lesdites mesures n'ont pas trouvé écho. Dans un autre registre, on ne peut pas soutenir que les faits de corruption, de faux, d'abus de biens sociaux… dont se sont rendus coupables des personnalités de toutes couleurs en Belgique n'ont pas reçu une couverture médiatique proportionnée à leur importance.
Ce qui est ici en cause n'est pas une question d'adhésion ou d'indocilité au "système", et pas davantage de dosage dans la parole donnée aux différentes structures idéologiques et convictionnelles. Ce fut trop souvent la limite des débats portant sur l'objectivité à la RTB(F), récurrents à partir des années '70 du siècle dernier. Il s'est trop souvent agi de calculs d'apothicaire quant aux temps d'antenne accordés aux représentants et aux positions des différents partis, le tout pondéré selon les heures de haute ou de basse écoute, sans oublier l'ordre de passage des avis contradictoires (à qui le dernier mot ?). Ces critères quantitatifs ne permettent pas d'appréhender des modi operandi beaucoup plus subtils. Car le militantisme implicite de maints ténors du micro ou du petit écran n'est pas celui des tribunes électorales. Il se soucie beaucoup moins de la composition des futures enceintes parlementaires que de promouvoir une vision des enjeux sociaux, sociétaux, culturels, éthiques, internationaux..., notamment par la hiérarchisation des sujets traités, les angles de vue, les montages, les rapprochements suggérés, jusqu'au choix même des mots et aux signes non verbaux.
Le Pacte culturel de 1972 et la loi de 1973, censés garantir le pluralisme de la radio-télévsion de service public, ont en réalité encouragé le tronquage des vues en instituant un partage d'influences entre les partis, comme si ceux-ci incarnaient la totalité du champ idéel. En théorie – et très souvent en pratique –, les courants d'opinion les plus minoritaires, sans élus à l'assemblée de la Communauté française ou simplement actifs hors du terrain politique, peuvent être ignorés ou traités comme quantités négligeables. Le dispositif ainsi mis en place a politisé, ou pour mieux dire "particratisé", toutes les questions touchant à la vie sociale, intellectuelle, spirituelle...
Au fait, l'approche ertébéenne et la méthodologie idoine ne sont-elles pas devenues aujourd'hui, peu ou prou, celles de tous médias mainstream ? Ne voyons-nous pas, n'entendons-nous pas et ne lisons-nous pas, un peu partout, la partition d'une petite musique bien identifiable, toujours la même, nichée dans le choix des thèmes mis le plus souvent en avant, dans l'impasse faite sur d'autres sujets, dans les images et les procédés discursifs qui valorisent ou discréditent, dans cette manière de déguiser des partis pris en fausses évidences… ? Examinons d'abord le comment. Le pourquoi suivra.
LES SILENCES ASSOURDISSANTS
On me pardonnera d'avoir recours ici à cet oxymore en vogue, mais il est présentement pertinent. Dans les années '70, l'administrateur général de la RTBF Robert Wangermée soutenait que sa maison devait faire "de l'information dérangeante". Il se gardait bien de préciser qui il fallait "déranger", faisant mine d'ignorer qu'on est toujours le "dérangeant" de quelqu'un. Et effectivement, dès cette époque, la place Flagey et le boulevard Reyers émirent avec application matière à déranger… toujours les mêmes: les chefs d'entreprise, la droite, l'Eglise, la famille, l'armée, l'école traditionnelle, les moralistes non permissifs… En même temps, on a bien veillé à ne pas (trop) déranger… les dérangeurs. Ainsi se sont multipliées les questions qui n'avaient aucune chance d'être traitées sur les ondes et pas davantage sur papier.
Pour illustrer mon propos, je devrai fatalement faire des choix. Sont-ils représentatifs ? Pour ceux qui en douteraient, j'en tiens des myriades d'autres à disposition. Les exemples ici épinglés n'ont, en outre, pas été suivis de démentis. Ils ne peuvent donc être tenus pour avoir enfreint la ligne éditoriale à laquelle leurs auteurs étaient censés se conformer. Pour un relevé exhaustif, en outre, il faudrait une thèse de doctorat… et un goût élevé du risque dans le chef de celui qui l'entreprendrait.
Le Soir publie, à la fin du précédent millénaire, une "fiche de l'actualité du siècle" consacrée au communisme. Dans un article qui s'étend sur quatre colonnes, on parvient à ne pas souffler mot des dizaines de millions de morts imputables au régime de terreur instauré par Lénine et amplifié par son successeur [2]. Pareille atrophie de la mémoire est certes devenue plutôt rare. Il en va tout autrement du silence total du même journal sur Les frères invisibles, titre de l'enquête pourtant fameuse menée par Ghislaine Ottenheimer, directrice de la rédaction de BFM, et Renaud Lecadre, journaliste au quotidien français de gauche Libération, sur les implications de la franc-maçonnerie dans une longue série de scandales politico-financiers ainsi que sur ses agissements pour neutraliser la justice [3]. La Libre Belgique sera tout aussi muette à ce sujet.
Egalement éloquente, à cet égard, est la comparaison entre le retentissement mondial donné à Dan Brown quand il s'en est pris à la religion catholique dans son Da Vinci Code, popularisé au cinéma par Ron Howard, et le peu d'empressement mis à faire écho à la publication, par le même auteur, du Symbole perdu où il jetait son dévolu sur la maçonnerie. Faites le test autour de vous: tout le monde connaît le premier titre, personne ou presque n'a entendu parler du second.
Le 13 février dernier, sur la RTBF Première, La semaine de l'Europe y va d'un reportage sur la situation des transgenres en Hongrie, où ils ne sont pas reconnus par le gouvernement "ultraconservateur". "Cela va même plus loin", poursuit le présentateur, puisqu'on a inscrit dans la Constitution de ce pays que la mère est une femme et le père est un homme. Le reste à l'avenant… Interpellez les responsables de la rédaction à propos de ce contenu: ils vous répondront avec raison que les faits évoqués sont exacts. Ce n'est pas là que le bât blesse, mais bien dans la quantité de séquences traitant des minorités sexuelles sous cet angle revendicatif alors que, toutes choses restant égales, l'homme marchera sur Pluton bien avant qu'on nous parle, par exemple, des enfants traumatisés ou en révolte contre des lois qui ont permis que leurs parents adoptifs homosexuels les privent délibérément d'un père ou d'une mère.
Après avoir eu droit pendant quatre ans à notre dose quasi quotidienne d'antitrumpisme, on peut à bon droit s'étonner de ne pas entendre dénoncer vigoureusement la décision de Joe Biden de maintenir l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, mesure qualifiée d'incendiaire quand elle fut prise par son prédécesseur, ou l'encommissionnement de la fermeture du centre de détention de Guantánamo, un scandale sous Bush, oublié sous Obama.
Le zèle déployé sous nos cieux n'a d'égal que celui, outre-Atlantique, des quotidiens de l'élite démocrate de la côte Est. Le rédacteur en chef de la rubrique "Fact Checker" du Washington Post, Glenn Kessler, me facilite la tâche: il a annoncé tout de go, le 16 janvier dernier, qu'il ne recenserait pas les supposés mensonges du président Biden, alors qu'il a tenu quatre années durant un registre de ceux de Donald Trump. "Je suppose que la présidence Biden ressemblera à celle d’Obama et qu’ils seront réactifs et aptes à confirmer rapidement leurs affirmations", a-t-il ajouté en guise de justification!
Sur les lois éthiques, l'unicité de la pensée est sans faille. L'euthanasie sera toujours approchée à travers les témoignages de personnes âgées qui sont "parties sereinement". On n'entendra jamais celle à qui son entourage a fait comprendre qu'elle s'attarde un peu trop ici-bas. Et pas davantage les proches d'un patient euthanasié qui auraient les plus grands doutes sur son consentement.
Quel journal a porté à la connaissance de ses lecteurs le film Unplanned de Cary Solomon et Chuck Konzelman, qui remet en question l'avortement ? Probablement aucun, en tout cas ni Le Soir ni La Libre. Par contre, on vous recommande chaudement, alors que la crise du coronavirus "nous oblige à repenser la société dans laquelle nous vivons", de visionner la série documentaire Ni Dieu ni maître, "fantastique histoire de l'anarchie réalisée en 2016 par Trancrède Ramonet" (fils d'Ignacio, ancien directeur du Monde diplomatique) [4].
Un constat que tout le monde pourra faire aisément à l'avenir, comme ce fut encore le cas récemment à propos des modifications législatives envisagées ou en cours en Argentine, en Pologne ou chez nous: chaque fois qu'il est question d'avortement sur les antennes, le mot se voit immanquablement accoler le concept de "droit des femmes". Ils deviennent à la limite synonymes. La presse écrite n'est pas en reste. Les nuances d'opinion qui pouvaient encore distinguer les différents titres il y a une trentaine d'années ne sont même plus perceptibles au microscope. Ainsi tel éditorial de La Libre Belgique à l'occasion d'une Journée de la femme aurait-il pu paraître, sans aucune modification, dans Le Soir, Le Vif / l'Express, Het Laatste Nieuws ou De Morgen: on y déplore qu'"aujourd'hui se font entendre des voix inquiétantes qui veulent revenir sur des droits – comme l'avortement – conquis de haute lutte" [5].
Rappelons, à toutes fins utiles, que la notion d'un "droit" à l'avortement est totalement absente de la loi belge de 1990, comme elle était formellement rejetée par Simone Veil, promotrice de la loi française de 1975. Mais le glissement de sens, devenu systématique, offre l'avantage de clore toute discussion. Celui ou celle à qui est refusé le droit dont tous les autres dépendent, à savoir celui de vivre, ne sera jamais évoqué, pas même allusivement. Il n'est pas d'autre enjeu que le "droit des femmes". Et qui peut s'y opposer, à part quelques vieux croûtons ?
C'est notamment dans ce déséquilibre entre la surinformation d'un côté et la sous-information ou la non-information de l'autre que se manifeste la domination culturelle durablement établie, surtout dans les moyens de communication qui s'adressent à la classe politique, aux cadres, aux influenceurs, aux prominenten… Les changements de majorités gouvernementales sont ici sans effets, sinon à la marge. Et les constats sont identiques dans tous les secteurs de la création où un contenu est transmis… Seuls le livre et l'écrit en général, qui requièrent moins de ressources matérielles que la réalisation de films, de pièces de théâtre ou de chansons à succès, donnent encore un peu de visibilité aux pensées dissidentes.
LA PROPAGANDE (IN)AVOUÉE
L'imprégnation idéologique des médias a fait récemment l'objet d'une approche stimulante d'Ingrid Riocreux, docteur de la Sorbonne en langue et littérature françaises [6]. Leur discours, explique-t-elle, est porté par un idéalisme philosophique, en ce sens qu'il préexiste à l'observation du réel. Cette idéologie est "sans hésiter: le progressisme": "C'est à la fois une croyance et un parti pris. C'est ce qui en fait pleinement une idéologie, c'est-à-dire tout à la fois une "vision du monde" et une "visée du monde" se matérialisant dans une logocratie, un langage tout-puissant. Plus exactement, on peut le définir comme un parti pris reposant sur une croyance. Le journaliste est persuadé qu'il existe un sens de l'histoire et veut travailler à son avènement…"
Le pouvoir de mots tels que "homophobe", "vivre ensemble", "misogyne", "populiste", "inclusif", "patriarcal", "parité", "gender", "islamophobe"… est de fondre chacun dans un prépensé et de mettre au ban ceux qui s'obstinent à camper sur des positions opposées. Un des plus évocateurs est le mot "dérapage": "Il exprime à lui seul la position inquisitoriale des journalistes, avec cette espèce de bienveillance qui vous laisse la possibilité de "rétropédaler", de redire votre pleine adhésion au dogme et de faire dûment pénitence" [7]. A une dépêche d'agence relatant les déclarations d'un ancien commissaire européen qui avait, au lendemain des attentats du 11 septembre, critiqué le complexe occidental d'autodénigrement face à un islamisme arrogant, La Libre Belgique donna pour titre: "Frits Bolkestein dérape" [8].
Appliqué à un cas précis, à savoir la couverture de la deuxième guerre d'Irak par Le Monde, Libération, Le Figaro, Ouest-France et La Croix, l'essai du journaliste français Alain Hertoghe [9] corrobore le diagnostic d'Ingrid Riocreux. Dans tous ces organes s'observe le même prisme déformant de la bien-pensance européenne: progressisme bon teint, tiers-mondisme, antiaméricanisme virulent, nostalgie gaullienne, arabophilie feutrée… L'auteur, alors chef adjoint du service Monde de La Croix, avait été plus indulgent pour son journal que pour les autres, mais cela ne le sauva pas: il en fut mis à la porte, fin 2003, sans autre forme de procès et sans que son cas paraisse intéresser grand monde.
Dans tous les domaines où l'enjeu est de reculer, au nom de l'épanouissement personnel, les frontières de l'émancipation et de la rupture avec les normes longtemps reçues comme naturelles, la RTBF, la VRT mais aussi les chaînes privées, en principe incolores, se sont avérées de facto clairement et unilatéralement engagées. En presse écrite, Le Soir, autodéfini comme "indépendant mais non neutre", a adopté la posture d'une véritable feuille de combat. Au lendemain du vote de la dépénalisation de l'avortement à la Chambre, il titrait en page une: "La majorité politique rejoint enfin la société" [10] (il s'agissait d'un article d'information et non d'un éditorial). Les principales agences de presse ne rendent pas un son différent. Dans une large mesure, le choix des informations et des opinions répercutées ainsi que la manière de les traiter traduisent, sans s'encombrer de trop de précautions, les options et les préférences du libéralisme éthique, de l'anthropologie adaptative et de la political correctness. Quand l'Agence France-presse présente Mel Gibson comme un "catholique intégriste" à la suite des critiques suscitées par La passion du Christ dans certains milieux juifs, le fait que ceux-ci soient eux-mêmes souvent fondamentalistes n'est pas omis fortuitement [11].
LES MOTS QUI FLINGUENT
En théorie, il n'est plus vraiment besoin de rappeler George Orwell et la novlangue à la rescousse pour mettre en lumière les processus par lesquels le langage modèle la pensée. Ces mécanismes sont aujourd'hui abondamment documentés. Est-ce à dire que plus personne n'est dupe quand, pour étouffer un concept, on le fait massivement qualifier de "dépassé", "obsolète", "désuet", "out", "démodé", "archaïque", "retardataire", "ringard" ("oldthink" en novlangue)…, sans autre forme d'argumentation ? Les médias contribuent en première ligne à la large diffusion de ces énoncés intimidants pour les intelligences qui ne sont pas armées de puissants contre-feux. Il en résulte cette mise en condition des esprits auxquels, du haut de la tribune, dans la presse ou sur les petits écrans, on peut asséner comme autant d'évidences lapalissiennes que "Monsieur X est quelqu'un de très estimable, bien qu'il soit conservateur", que "Mgr Y est un évêque heureusement plus ouvert que son prédécesseur", que "les mœurs évoluent plus vite que les lois", que "l'élection du président Z, appartenant à la droite musclée, est une source d'inquiétude"... Ces assertions et bien d'autres du même acabit fonctionnent, sans plus de précisions ou d'explications, parce que ceux qui les émettent comme ceux qui les reçoivent en ont intériorisé les postulats.
Un mot, deux mots doivent suffire pour suggérer que ceux dont on parle sont rétrogrades ou à défaut primaires, brutaux, voire pathologiques. Au cours du second procès en destitution de Donald Trump, qui s'est achevé par son acquittement, ses avocats ont soumis à l'appréciation des sénateurs les discours filmés de certains opposants à l'ex-président, démontrant que celui-ci n'avait nullement le monopole de la rhétorique enflammée. A la RTBF radio, comment le rédacteur en charge du bref compte-rendu de cette séance a-t-il terminé son billet ? En affirmant que les arguments de la défense avaient été "très basiques" (sans transition entre l'information et le commentaire) [12]. L'annonce à la même RTBF, TV cette fois, d'un portrait de Ronald Reagan, à l'occasion du 40è anniversaire de son accession à la présidence des Etats-Unis [13], a souligné notamment son "obsession anticommuniste". C'est certainement comme cela que l'agence Tass et la Pravda le présentèrent à l'époque... A la RTBF La Première, le 11 juin 2019, dans l'émission Entrez sans frapper, le présentateur évoqua comme suit la figure de John Wayne: "Anticommuniste, républicain, mais c'était un grand acteur". Il y a peu de chance qu'on dise jamais de Charlie Chaplin: "Antifasciste, de gauche, mais c'était un grand acteur"…