Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : célibat des prêtres, stop ou encore

  • Le Club des Hommes en Noir : célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment!

    IMPRIMER

    Célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment !
    Le Club des Hommes en Noir sur le site de l'Homme Nouveau

    Célibat des prêtres, Benoît XVI et le Cardinal Sarah s'expriment ! <br>Le Club des Hommes en Noir S02E09

    Le Club des Hommes en Noir revient pour une deuxième saison et un nouveau format. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Désormais les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

    Cette semaine, Le Club se penche sur la sortie du livre : Des profondeurs de nos coeurs, écrit par Benoît XVI et le Cardinal Sarah. Pour en parler : l'abbé Guillaume de Tanouärn, le père Michel Viot et l'abbé Barthe autour de Philippe Maxence.

     

  • Célibat des prêtres : le pape François a rendu justice au plaidoyer fervent de Benoît XVI et du Cardinal Sarah

    IMPRIMER

    papi.jpgLu sur le site de notre confrère « diakonos.be » :

    « Ce qui frappe le plus, dans l’exhortation apostolique post-synodale « Querida Amazonia » qui a été rendue publique aujourd’hui 12 février 2002, c’est son silence total sur la question la plus attendue et la plus controversée : celle de l’ordination d’hommes mariés.

    La parole « célibat » n’y figure même pas. Le Pape François souhaite bien que « la ministérialité se configure de telle manière qu’elle soit au service d’une plus grande fréquence de la célébration de l’Eucharistie, même dans les communautés les plus éloignées et cachées » (n°86) ». Mais il répète (au n°88) que seul le prêtre ordonné peut célébrer l’eucharistie, absoudre les péchés et administrer l’onction des malades (parce qu’elle aussi est « intimement liée au pardon des péchés », note 129). Et il ne dit rien sur l’extension de l’ordination aux « viri probati ».

    Aucune nouveauté non plus pour les ministères féminins. « Si on leur donnait accès à l’Ordre sacré », écrit François au n°100, « cette vision nous conduirait à cléricaliser les femmes » et à « réduire notre compréhension de l’Église à des structures fonctionnelles ».

    La question qu’on se pose d’emblée à la lecture de « Querida Amazonia », c’est donc de savoir dans quelle mesure le livre-bombe du Pape émérite Benoît XVI et du cardinal Robert Sarah en défense du célibat des prêtres sorti mi-janvier a pu influencer l’exhortation, en particulier sur son silence concernant l’ordination d’hommes mariés.

    Dans ce but, il nous faut donner quelques informations supplémentaires par rapport aux articles que nous avions publiés à l’époque pour retracer ce qui s’était passé au cours des journées tumultueuses qui ont suivi la publication du livre.

    La séquence déjà connue des faits a été reconstituée par Settimo Cielo dans les trois « post scriptum » en bas de cet article datant du 13 janvier :

    > Encore dans le livre choc de Ratzinger et Sarah. Avec un compte rendu d’une nouvelle rencontre entre les deux

    Mais selon plusieurs sources indépendantes entre elles, Settimo Cielo a été successivement informé d’au moins quatre événements supplémentaires, d’une importance majeure.

    *

    Le premier s’est déroulé le matin du mercredi 15 janvier

    Pendant toute la journée du mardi 14, l’attaque menée par les courants radicaux contre le pape Ratzinger et le cardinal Sarah est allée crescendo de manière dévastatrice, alimentée dans les faits par les démentis à répétition du Préfet de la maison pontificale Georg Gänswein concernant la coresponsabilité du pape émérite dans la rédaction et dans la publication du livre, allant jusqu’à demander le retrait de sa signature. Et ce malgré la réplique du cardinal Sarah qui publié en vain la reconstruction précise et détaillée de la genèse du livre par ses deux auteurs.

    Donc, la matinée du mercredi 15 janvier, pendant que le pape François tenait son audience générale hebdomadaire et que Mgr Gänswein était assis à ses côtés dans la salle Paul VI, comme c’est l’usage, c’est-à-dire loin du monastère Mater Ecclesiae où réside le pape émérite dont il est le secrétaire, Benoît XVI a pris personnellement son téléphone pour appeler le cardinal Sarah d’abord chez lui, sans succès, et ensuite à son bureau, où le cardinal a répondu.

    Affligé, Benoît XVI a fait part au cardinal Sarah de toute sa solidarité. Il lui a confié qu’il ne parvenait pas à comprendre les raisons d’une agression à ce point violente et injuste. Et il a pleuré. Et le cardinal Sarah a pleuré également. Leur conversation téléphonique s’est terminée alors qu’ils étaient tous les deux en larmes.

    *

    Le second événement dont nous donnons l’information en primeur ici s’est passé pendant la rencontre entre le cardinal Sarah et le pape Ratzinger, dans la résidence de ce dernier, le soir du vendredi 17 janvier.

    Ce soir-là, le cardinal a fait référence à cette entrevue dans trois tweets dans lesquels il a confirmé que le pape émérite et lui-même étaient totalement sur la même ligne en ce qui concernait la publication du livre.

    Mais ce qu’il n’a pas dit, c’est qu’au cours de ce même entretien – qui s’est en réalité déroulé à deux moments distincts, d’abord à 17h et ensuite à 19h – Benoît XVI avait rédigé avec lui un communiqué concis qu’il avait l’intention de publier avec la signature du seul pape émérite, afin d’attester de la pleine harmonie entre les deux co-auteurs du livre et de demander que cessent toutes les polémiques.

    Afin que cette déclaration soit publiée, Mgr Gänswein a donc transmis le texte – dont Settimo Cielo est en possession et dans lequel on reconnaît clairement le style personnel, quasi autobiographique du pape Ratzinger – au substitut du secrétaire d’État, Mgr Edgar Peña Parra. Et il est raisonnable d’émettre l’hypothèse que ce dernier en ait informé son supérieur direct, le cardinal Pietro Parolin, ainsi que le Pape François en personne.

    *

    Quoi qu’il en soit – et c’est la troisième information jusqu’ici inédite -, cette déclaration du pape émérite n’a jamais vu le jour. Mais elle a vraisemblablement été à l’origine de la décision de François de se passer, dès ce moment, de la présence visible du Préfet de la maison pontificale Gänswein à ses côtés.

    Sa dernière apparition publique remonte au matin de ce même vendredi 17 janvier, à l’occasion de la visite au Vatican du président de la République Démocratique du Congo. Après quoi, Mgr Gänswein n’est plus apparu aux côtés du pape, ni aux audiences générales du mercredi, ni aux visites officielles du vice-président américain Mike Pence, du président irakien Barham Salih et du président argentin Alberto Fernández.

    Aux yeux de François, la déclaration de Benoît XVI avait effectivement confirmé le manque de crédibilité des dénégations répétées de Mgr Gänswein à propos de la coresponsabilité du pape émérite dans la rédaction du livre.

    Pour le dire autrement, l’opposition du pape émérite à ce que son successeur cède aux courants radicaux sur le front du célibat ecclésiastique apparaissait purement et simplement, sans plus aucune atténuation.

    Et tout cela à quelques jours de la publication d’une exhortation post-synodale dans laquelle de nombreuses personnes à travers le monde s’attendaient à lire une ouverture de François à l’ordination d’hommes mariés.

    *

    En corollaire de tout cela, il faut également révéler le rôle joué par le cardinal Parolin dans cette affaire.

    En effet, le mercredi 22 janvier, quand l’éditeur Cantagalli a publié un communiqué concernant la sortie imminente du livre en Italie, avec des modifications mineures et marginales par rapport à l’original en français, on n’a pas dit que ce communiqué avait été au préalable relu et corrigé dans les moindres détails par le cardinal secrétaire d’État, qui en avait finalement vivement encouragé la publication.

    Un communiqué qui définit le livre du pape Ratzinger et du cardinal Sarah comme étant « un ouvrage d’une grande valeur théologique, biblique, spirituelle et humaine, assurée par l’envergure de ses auteurs et de leur volonté de mettre à la disposition de tous le fruit de leurs réflexions respectives, manifestant ainsi leur amour pour l’Église, pour Sa Sainteté le pape François et pour toute l’humanité ».

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref. Le silence de François, les larmes de Ratzinger et sa déclaration jamais publiée

    JPSC

  • Abolir l’obligation du célibat des prêtres dans l’Eglise de rite latin ? Repetita placent.

    IMPRIMER

    La question du célibat sacerdotal, c’est comme le boléro de Ravel : on croit que c’est fini et cela recommence encore obstinément. Le nouveau Primat de Belgique vient de rappeler, dans le journal dominical flamand « Zondag », qu’il est pour l'abolition de la discipline du célibat des prêtres « particulièrement à une époque où la sexualité joue un rôle important». Comme si elle n’avait jamais eu un tel rôle autrefois ?

    Dans les pays catholiques les plus éprouvés par le « sécularisme » doctrinal et moral, des évêques épanchent régulièrement  leurs doutes et leur trouble à ce sujet dans la presse d’opinion. Pour s’en tenir à la Belgique, en 2010 déjà, sous le règne de Benoît XVI, trois évêques flamands, NN.SS. De Kesel, déjà lui (il était alors évêque de Bruges), Bonny (Anvers) et Hoogmartens (Hasselt) avaient saisi la balle au bond, dans le contexte de la révélation des scandales pédophiles des années postconciliaires. Dans une interview à la radio flamande VRT, Mgr De Kesel avait alors déclaré (18 septembre 2010): « je pense que l'Eglise doit se poser la question de savoir s'il convient de conserver le caractère obligatoire du célibat » et, poursuivant sur sa lancée: « on pourrait dire qu'il y a des prêtres célibataires mais que des personnes pour lesquelles le célibat est humainement impossible à respecter devraient aussi avoir la chance de devenir prêtre » pour conclure: « la discussion sur le célibat [des prêtres] pourrait avoir une suite bien plus rapide que celle sur l'accès des femmes à la prêtrise », dont l’hypothèse ne serait donc pas non plus à exclure, dans l’esprit de l'actuel archevêque... 

    Et un peu plus tard,  après que cent cinquante théologiens germanophones eussent lancé (7 février 2011) un bruyant manifeste « pour mettre fin à la crise sans précédent  que traverse l'Eglise catholique depuis les scandales des prêtres pédophiles »,  le site de l’agence de presse « Cathobel » avait publié un éditorial  « Célibat des hommes et ordination des femmes » du P. Charles Delhez s.j., paru dans le Dimanche Express n°8 du 27 février 2011. Dans cet article, l'ancien directeur du journal des paroisses francophones de Belgique reprenait, « more jesuitico », l’antienne qu’il avait déjà publiée dans la « Libre Belgique ». Voici un extrait de celle-ci :

    « (…) Dans l’Église latine, on n’ordonne prêtres que ceux qui font la promesse de rester célibataires. Ne pourrait-on cependant pas imaginer, dans l’Église latine, la même diversité qu’à l’intérieur de l’Église catholique dans son ensemble ? C’est que les Églises locales évoluent bien différemment aujourd’hui. Des réponses adaptées à la situation de chaque pays ou de chaque région du monde serait sans doute  heureuses.                                                                                 

    « Tout autre est la question posée par l’ordination des femmes. Elle est théologique. L’Église est-elle tenue par le fait que Jésus n’a choisi comme apôtres – les Douze – que des hommes, alors qu’il était entouré également de femmes ? Elles ont d’ailleurs joué un rôle très important, comme premiers témoins de sa résurrection, par exemple. S’agirait-il d’une donnée culturelle ou d’une volonté divine ? (…) ».

    Dans un commentaire « posté » sous le texte de son confrère, le Père Thierry Dejond s.j. avait alors apporté au lecteur un excellent antidote à cette culture du doute. Une mise au point concise, claire et précise : « (…) Il est évident que l’ordination des Douze Apôtres, et non de Marie, Mère de Dieu, ni de Marie-Madeleine, Suzanne et autres femmes ayant suivi Jésus, n’est pas une « donnée culturelle », mais bien une « volonté divine », au sujet de laquelle toutes les Eglises ont maintenu un accord unanime, jusqu’à la fin du XXème siècle.  C’est donc une idée de la « post-modernité », lancée par le Mouvement féministe, dont la philosophie est la « gender philosophy », dont la thèse, validée par l’ONU, est qu’on choisit librement d’être homme ou femme, car il ne s’agirait pas d’un donné « naturel », mais purement « culturel ».

    Si les Eglises orientales ‘revenues au catholicisme’ ont accepté d’ordonner des hommes mariés (vu leur passé orthodoxe datant de 690) [ndlr : concile « in trullo »], c’est par miséricorde de l’Eglise catholique, qui ne voulait pas briser une tradition de cinq siècles.

    Le « célibat des prêtres » dans l’Eglise latine n’est autre qu’une manière d’être fidèle à la « Tradition remontant aux Apôtres », et acceptée tant chez les Grecs que chez les Latins jusqu’en 690, et exigeant des Evêques, Prêtres et Diacres mariés, de renoncer, le jour de leur Ordination, à l’usage du mariage. Cette tradition apostolique s’est maintenue en Occident, tandis que l’Orient grec cédait aux décisions de l’Empereur de Byzance.

    Pourtant, même en Orient, subsistent des traces évidentes de l’ancienne discipline commune: les Evêques n’ont pas le droit de vivre en mariage, jamais; les prêtres et les diacres, après le décès de leur épouse, n’ont pas le droit de se  remarier,  puisque ils ont été ordonnés. Ce qui prouve bien qu’il s’agissait d’une  tolérance, Idem, pour les  diacres mariés  en Occident, depuis le Concile Vatican II: ils ne peuvent pas se  remarier.

    Cette discipline remonte aux Apôtres, dont un seul, Simon-Pierre, était certainement marié avant l’appel du Christ, mais qui répond à Jésus: « Nous qui avons tout quitté pour te suivre… », Jésus répond: « Amen, je vous le dis: personne n’aura quitté maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qu’il ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Luc 18, 28-30). Bien d’autres textes de L’Ecriture Sainte, et de la Tradition des Pères de l’Eglise, confirment cette exigence de Jésus. Exigence rappelée au 1er Concile Oecuménique de Nicée en 325, canon 3; et déjà avant, dans des Conciles régionaux: Elvire (Espagne) en 304 et Ancyre (=Ankara, Turquie) en 314. Il est clair que ces canons disciplinaires de l’Eglise ne faisaient que « rappeler » la Tradition remontant aux  Apôtres et attestée par de nombreux  Pères de l’Eglise  auparavant ».

    Le Père Dejond est professeur de théologie dogmatique et directeur spirituel du Séminaire de Namur depuis 1994.

    JPSC

  • Eglise: le pape François veut modifier la loi du célibat obligatoire pour les prêtres de rite latin

    IMPRIMER

    DieZeit_cover.jpgC’est ce qu’il a réaffirmé à l’hebdomadaire allemand « Die Zeit » le 9 mars dernier (voir ici  sur Belgicatho).  Il n’y a là aucun « scoop ». Le 13 juillet 2014, Eugenio Scalfari, fondateur et ancien directeur du quotidien italien de gauche « La Reppublica » avait déjà reproduit ce dialogue censé transcrire la parole même du pape régnant  à propos du célibat des prêtres:

     -« Comment va évoluer au fil du temps ce problème dans l'Eglise de Rome ? » 

    - «Peut-être ne savez-vous pas que le célibat a été établi au Xe siècle, c'est-à-dire 900 ans après la mort de notre Seigneur (1). L'Eglise catholique orientale a à ce jour la faculté que ses prêtres se marient. Le problème existe certainement mais n'est pas d'une grande ampleur. Il faut du temps, mais il y a des solutions et je les trouverai. »

    Le célibat ecclésiastique, une invention tardive ?

    Ceux qui comme le pape régnant voient dans le célibat des clercs majeurs une invention tardive (1) sont de moins en moins nombreux, car l’argument, tiré en fait d'une disposition du 2e concile de Latran (1139), ne résiste pas à une simple lecture du texte conciliaire : celui-ci a pour objet de frapper de nullité tout mariage contracté par un clerc déjà ordonné. Mais les auteurs qui font autorité reconnaissent généralement que le respect de la continence exigé des clercs est bien antérieur à cette époque. On en trouve la trace formelle dans un décret du concile d’Elvire (305 ou 306), dont on peut déduire qu'il "canonise" une pratique existante. Etablir le motif exact de celle-ci et la genèse précise de son développement est une autre question: c'est sur ce point que les auteurs divergent, bien plus que sur l'antiquité de la règle. 

    Approfondir la doctrine

    Par ailleurs, les seuls arguments historiques ou disciplinaires sont rarement décisifs pour mettre fin à une  contestation (ce n’est pas la première) dans un domaine aussi sensible : a fortiori lorsqu’elle refait surface  dans l’ambiance séculariste postconciliaire exaltant toutes les formes de liberté. C’est pourquoi, dans l’époque précédant le règne du pape François, la réflexion s’est surtout portée sur le développement théologique légitime de la doctrine du célibat ecclésiastique.

    Selon l’argumentaire avancé à ce titre, la prêtrise est un état avant d’être une fonction et si -selon l’adage- le prêtre devient un autre Christ, par le sacrement qui l’ordonne à son Seigneur, il doit lui être « configuré en tout ». Ceci expliquerait que le prêtre ne puisse être une femme et demeure célibataire.

     

    C’est aussi pourquoi le clergé marié des églises orientales a un aspect théologiquement « inabouti ». L’auteur de cette remarque est, sauf erreur, Benoît XVI qui, parlant de l’Eglise grecque dans le livre d’interviews "Le sel de la terre", réalisé par Peter Seewald (à chacun son journaliste de référence) considère avec peu de faveur le développement historique d’un tel clergé « de seconde zone » (l’expression est de Ratzinger).

    C’est dans le même sens d’un approfondissement doctrinal que le cardinal Alfons Stickler, très apprécié par l’ancien pape, conclut son étude « Le célibat des clercs, Histoire de son évolution et fondements théologiques » (texte traduit de l’allemand, publié aux Editions Pierre Téqui, Paris, 1998) et c’est également ce que pense le cardinal Mauro Piacenza, préfet de la congrégation du clergé sous le règne de Benoît XVI. Citant ce grand pape théologien lors d’un colloque organisé à Ars du 26 au 28 janvier 2011, il avait mis en lumière  la dimension eucharistique d’un célibat sacerdotal intimement lié à l’acte d’oblation totale de soi que fait l’ordinand, à l’image de Jésus, Souverain Prêtre :

    « L’offrande que le Christ fait à tout instant de Lui-même à l’Eglise doit se refléter clairement dans la vie des prêtres. Ceux-ci, écrit-il,  sont appelés à reproduire dans leur vie le Sacrifice du Christ à qui ils ont été identifiés par la grâce de l’ordination sacerdotale.

    « De la nature eucharistique du célibat découlent tous les développements théologiques possibles, qui placent le prêtre face à son office fondamental : la célébration de l’Eucharistie, dans laquelle les paroles : « Ceci est Mon Corps » et « Ceci est Mon Sang » n’opèrent pas seulement l’effet sacramentel qui est le leur, mais doivent façonner progressivement et concrètement l’offrande de la vie sacerdotale elle-même. Le prêtre célibataire est ainsi associé personnellement et publiquement à Jésus Christ ; il Le rend réellement Présent, et devient lui-même offrande, grâce à ce que Benoît XVI appelle : « la logique eucharistique de l’existence chrétienne ».

    « Plus on reviendra, dans l’Eglise, au caractère central de l’Eucharistie, célébrée dignement et adorée en tout temps, plus grandes seront la fidélité au célibat, la compréhension de sa richesse inestimable et, permettez-moi de le dire, la floraison de saintes vocations au ministère ordonné ».

    Une conversion des mentalités

    Pour être réellement compris, ce langage exige une conversion des mentalités et l’ouverture sur un monde tourné vers l’invisible : si la religion, dont c’est l’objet de nous en montrer le chemin, y renonce,  présentera-t-elle encore un réel  intérêt ?

    Il est a priori étrange que l’ordination d’hommes mariés  soit revendiquée dans des pays où la tradition du célibat sacerdotal est plus que millénaire et non par les jeunes chrétientés d’Afrique ou d’Asie. Là où manque désormais la foi, la discipline ecclésiastique semble un obstacle insurmontable. Je ne crois pas qu’il faille chercher plus loin.

     JPS

    (1)  le pape François ou plutôt son porte-plume Scalfari la situent erronément « au Xe siècle », mais ils veulent sans doute parler du XIe (réforme grégorienne) et du XIIe siècles  (2e concile du Latran).

  • ”Si cela ne tenait qu'à moi, je réviserais l'exigence de célibat des prêtres” (Mgr Scicluna)

    IMPRIMER

    De Courtney Mares sur CNA :

    Un représentant du Vatican estime que l'Église devrait autoriser les prêtres mariés

    8 janvier 2024

    Un fonctionnaire du Vatican a déclaré qu'il pensait que l'exigence de célibat sacerdotal de l'Église catholique dans le rite latin devrait être révisée.

    L'archevêque Charles Scicluna, qui est archevêque de Malte et secrétaire adjoint du Dicastère du Vatican pour la doctrine de la foi, a déclaré dans une interview publiée le 7 janvier que l'Église devrait "réfléchir sérieusement" à la modification de la discipline occidentale.

    "Si cela ne tenait qu'à moi, je réviserais l'exigence de célibat des prêtres", a-t-il déclaré, selon une interview vidéo en langue maltaise sous-titrée par le Times of Malta.

    "C'est probablement la première fois que je le dis publiquement et cela semblera hérétique à certains", a-t-il ajouté.

    L'archevêque de 64 ans a déclaré que l'Église devrait s'inspirer des Églises orientales, qui permettent aux hommes mariés d'être ordonnés prêtres.

    "Pourquoi devrions-nous perdre un jeune homme qui aurait fait un bon prêtre, simplement parce qu'il voulait se marier ? Et nous avons perdu de bons prêtres simplement parce qu'ils ont choisi le mariage", a-t-il déclaré.

    Mgr Scicluna, qui s'est personnellement occupé de plusieurs enquêtes sur des abus sexuels commis par des clercs pour le compte du bureau de doctrine du Vatican, a fait ces commentaires lorsqu'on l'a interrogé sur les prêtres catholiques de Malte qui ont des relations secrètes et qui ont engendré des enfants illégitimes.

    "Il s'agit d'une réalité mondiale ; cela n'arrive pas qu'à Malte. Nous savons qu'il y a des prêtres dans le monde entier qui ont des enfants et je pense qu'il y en a aussi à Malte", a déclaré Mgr Scicluna.

    "Un homme peut mûrir, avoir des relations, aimer une femme. Dans l'état actuel des choses, il doit choisir entre elle et la prêtrise, et certains prêtres font face à cette situation en s'engageant secrètement dans des relations sentimentales", a-t-il ajouté.

    Mgr Scicluna, qui était délégué à l'assemblée du Synode sur la synodalité à l'automne dernier, a ajouté qu'il avait déjà parlé ouvertement à Rome de son point de vue sur le célibat des prêtres.

    Le célibat sacerdotal discuté au synode sur la synodalité

    L'exigence du célibat sacerdotal a été ouvertement discutée lors du Synode des évêques de 2019 sur la région panamazonienne, mais le pape François a finalement choisi de ne pas mentionner le célibat dans son exhortation apostolique post-synodale.

    Le sujet est revenu sur le tapis lors de l'assemblée du Synode 2023 sur la synodalité qui s'est tenue au Vatican en octobre. Le rapport de synthèse de l'assemblée a demandé s'il était nécessaire de maintenir la discipline du célibat sacerdotal dans le rite latin de l'Église catholique et a appelé à ce que la question soit reprise lors de la prochaine assemblée en octobre 2024, notant que "différentes évaluations ont été exprimées" sur le sujet lors de la première assemblée synodale.

    Le pape François sur le célibat des prêtres

    Dans une interview pour un livre publié en octobre, le pape François a réfuté l'idée que des changements dans la pratique de l'Église, tels que l'introduction de femmes diacres ou le célibat sacerdotal optionnel, contribueraient à stimuler les vocations.

    Interrogé sur le fait que l'ordination des femmes rapprocherait "davantage de personnes de l'Église" et que le célibat sacerdotal facultatif contribuerait à remédier à la pénurie de prêtres, le pape François a déclaré qu'il ne partageait pas ces points de vue.

    "Les luthériens ordonnent des femmes, mais peu de gens vont à l'église", a déclaré le pape François. "Leurs prêtres peuvent se marier, mais malgré cela, ils ne parviennent pas à augmenter le nombre de leurs ministres. Le problème est culturel. Nous ne devrions pas être naïfs et penser que des changements programmatiques nous apporteront la solution".

    "De simples réformes ecclésiastiques ne permettent pas de résoudre les problèmes sous-jacents. Ce sont plutôt des changements paradigmatiques qui sont nécessaires", a-t-il ajouté, renvoyant à sa lettre de 2019 aux catholiques allemands pour de plus amples considérations sur la question.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour l'Agence de presse catholique. Diplômée de l'université de Harvard, elle a réalisé des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Le mariage des prêtres : la réforme inutile

    IMPRIMER

    D'Ivan Rioufol sur son blog (le Figaro) :

    Mariage des prêtres : la réforme inutile

    L’Eglise a-t-elle pour vocation d’épouser l’air du temps ? Sûrement pas ! L’esprit moderne, qui suit le vent, applaudit la perspective ouverte par le pape François d’ordonner prêtres des hommes mariés. Le synode sur l’Amazonie, achevé ce week-end au Vatican, a donné son feu vert à cette possibilité, réduite pour l’instant à la seule évangélisation de ce territoire d’Amérique du sud. Mais François n’exclut pas la possibilité, après consultation des épiscopats catholiques, d’étendre la réforme à tous les pays. Pour ma part, je trouve cette perspective critiquable et dangereuse. En effet, elle remet en cause un des fondements du sacerdoce chrétien, construit sur le célibat du prêtre, à l’image de ce que fut la vie de Jésus. Une fois de plus, hélas, je ne me reconnais pas dans ce pape trop souvent superficiel dans ses analyses et démagogique dans ses solutions. Observer l’Eglise malade flatter les réformistes, vus comme des sauveurs, vient contredire l’anticonformisme qui reste le message chrétien quand il incite à se maintenir à contre-courant des modes passagères. Comme le rappelle le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation pour les Evêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, ce lundi dans Le Figaro, renoncer au célibat serait ignorer la tradition de l’Eglise latine, "qui remonte aux temps apostoliques". Mrg Ouellet rappelle que le célibat "est l’état même de la vie de Jésus Christ pour signifier sa qualité d’époux de l’humanité".

    Il est faux de dire ou de laisser croire que la crise des vocations catholiques serait due à l’obligation de célibat des prêtres. Une semblable pénurie touche les pasteurs protestants, en dépit du fait qu’ils peuvent se marier. Le pape propose un remède qui ne correspond pas aux symptômes de la déchristianisation. Il prend même le risque d’accélérer ce phénomène en cédant aux idéologues du bougisme, qui brouillent les symboles et les vident de leur substance. Comme le remarque le cardinal Robert Sarah, papabile originaire de Guinée, dans son dernier livre (1) : "Il serait méprisant vis-à-vis des habitants de l’Amazonie de leur proposer des prêtres de "deuxième classe"". Le cardinal écrit : "Dans un élan missionnaire, si chaque diocèse de l’Amérique latine offrait généreusement un prêtre pour l’Amazonie, cette région ne serait pas traitée avec autant de mépris et d’humiliation à travers la fabrication de prêtres mariés, comme si Dieu était incapable de susciter dans cette partie du monde des jeunes généreux et désireux de donner totalement leurs corps et leurs cœurs, toute leur capacité d’aimer et tout leur être dans le célibat consacré". C’est un vrai débat de fond que pose la perspective d’un renoncement de l’Eglise au célibat. Il serait utile que les opposants à ce projet osent davantage faire entendre leurs réserves. Oui, ce pape mérite bien des critiques.

    (1) Le soir approche et déjà le jour baisse, avec Nicolas Diat (livre déjà cité) Fayard

  • Encore une attaque médiatique contre le célibat sacerdotal

    IMPRIMER

    Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage. Sur le site de “La Vie” Jean Mercier s’y colle à son tour, dans une “paposcopie” du 5 mars (extraits):

    “ C'est un documentaire qui promet une flambée d'audimat. Diffusé par France 2 le 6 mars, il a pour thème « La vie amoureuse des prêtres ». Il est si tentant de connaître la vie intime de ceux qui se sont volontairement astreints au célibat, et donc à la chasteté... Le moins qu'on puisse dire est que le film est croustillant. Il s'ouvre sur des images d'un couple en automobile. Un prêtre et une femme racontent comment ils se cachent pour se retrouver dans l'intimité, jusqu'à s'échapper à l'étranger.

    Kilien et Christine, dont les noms sont donnés en clair, auront sans doute sous-estimé l'impact de ces images sur un diocèse de Lille encore assez bouleversé par le départ de Kilien. Le téléspectateur apprend d'emblée que le documentaire a été tourné alors que Kilien était encore en poste. Il va donc assister en temps réel à la défection du curé... (…)

    Le cinéaste, qui ne brille pas par sa discrétion, ne répugne pas à nous faire entrer dans l'intimité d'un autre couple composé d'un prêtre septuagénaire, qui a attendu la retraite pour épouser celle qu'il aime depuis des lustres. L'ancien Père Gabriel raconte qu'il a demandé à Jacqueline de coucher avec lui – sans qu'ils soient déjà amoureux – et qu'elle a accepté. Là encore, était-il vraiment indispensable de nous partager cette confidence ? (…)

    Mais venons-en au fait (…). Le film, au-delà des témoignages recueillis sur le célibat (et reconnaissons ici qu'il donne longuement la parole à des prêtres qui assument avec joie et conviction leur célibat, ce qui est justice) laisse entendre que le célibat est un obstacle pour les vocations et un handicap pour l'équilibre des prêtres, renforçant leur solitude (etc, les poncifs habituels). La voix off nous explique que la situation est bloquée et que l'Eglise "conformément aux instructions du pape, n'entend pas la modifier".

    Une fois de plus, on a donc trouvé le coupable idéal, celui qui empêche les êtres humains d'être heureux : le pape. Une fois de plus, on invite le téléspectateur à penser que tout irait mieux dans l'Eglise s'il n'y avait pas Benoît XVI.

    L'autre énormité de ce documentaire est de confondre sans cesse deux choses - qui se recoupent mais doivent être distinguées - sous l'expression du « mariage des prêtres ". D'une part, la possibilité de l'ordination d'hommes mariés. D'autre part, le fait que des prêtres célibataires catholiques puissent ou non se marier. Ainsi, le film fait déclarer par un sociologue que "jusqu'aux XVIIIe, IXe siécles, les prêtres peuvent se marier". Ce qui est totalement faux. Pour faire bonne mesure, on nous a expliqué avant que l'Eglise a dû changer ses règles en réaction à la décadence sexuelle des papes... Les papes sont en cause, une fois de plus.

    Précisons ici deux choses essentielles :

    Primo, il n'a jamais été possible pour un clerc de se marier après son ordination. Que l'on soit ordonné prêtre ou diacre, a fortiori évêque, on ne peut pas changer d'état après son ordination. Si on est célibataire, on doit le rester. L'interdiction est établie depuis 2000 ans aussi bien en Orient qu'en Occident. La règle reste valable aujourd'hui : un diacre marié qui se retrouve veuf n'a pas le droit de se remarier. Il a toujours été rigoureusement interdit aux prêtres célibataires de se marier ou d'avoir des relations avec des femmes. Il est avéré que des prêtres ont eu des concubines, mais jamais avec l'aval de l'Eglise, qui a toujours lutté contre cette réalité, en particulier à partir de la réforme grégorienne (du pape Grégoire VII) au XIe siècle. La seule parenthèse historique où des prêtres se sont mariés est la Révolution française, mais le mariage se faisait parfois de force. Bien sûr, la Réforme du XVIe siècle a marié les prêtres, mais elle les a aussi, en même temps, d'un point de vue théologique, désacralisés (ils sont mariés, mais ce ne furent plus des prêtres mais des pasteurs). Dans les Eglises anglicanes, le « prêtre » est théologiquement un pasteur protestant, puisque l'ordination qu'il ou elle reçoit n'est pas un sacrement.

    Secundo : l'Eglise catholique latine a pratiqué l'ordination d'hommes mariés (et le fait encore). Jusqu'au XIe siècle, elle a ordonné des hommes mariés au diaconat et au sacerdoce, jusqu'à en élever certains à l'épiscopat. Mais la règle d'airain impliquait que le couple ne fasse plus usage de la sexualité, ce qui conduisait parfois à une séparation de corps, notamment pour les évêques. La difficulté de tenir la continence a conduit à une interdiction de cette pratique lors de la Réforme grégorienne, parmi d'autres facteurs d'ordre politique et économique.(…).

    Si le pape peut éventuellement libéraliser la pratique déjà existante d'ordonner des hommes mariés (libéralisation qui n'est pas au programme, et qui pose de nombreux problèmes nouveaux à résoudre), il ne peut pas grand chose pour les prêtres célibataires qui décident de rompre leur vœu de célibat, sauf à inventer une règle totalement nouvelle dans l'Eglise catholique, dans sa sphère latine ou orientale.

    C'est cette réalité subtile que le documentaire de France 2 devait expliquer. Mais il préfère brouiller les pistes afin que le public puisse s'apitoyer sur le sort de Kilien et Christine, et que l'on considère que l'institution est, une fois de plus, inhumaine et inadaptée à la modernité...(…)

    Reste le problème de ces prêtres qui tombent amoureux d'une femme. Ne serait-il pas plus humble et juste, de la part de ces prêtres, de reconnaître qu'ils se sont trompés, qu'ils ont surestimé leur capacité à observer le célibat, plutôt que de mettre en cause une règle qu'ils ont acceptée en pleine liberté, et tenter de prouver que l'Eglise est dans l'erreur ? L'ex-prêtre qui témoigne, Gabriel Doin, explique d'ailleurs qu'il s'est trouvé en désaccord avec la définition du prêtre selon l'Eglise catholique. Il devrait logiquement reconnaître que sa théologie est ici plus protestante que catholique.

    Par ailleurs, la question de l'affectivité du prêtre et de sa solitude ne se laisse pas "solutionner" par la vie conjugale Un prêtre célibataire peut être affectivement équilibré grâce à des amitiés masculines et féminines. Côté affectif, de nombreux prêtres décident de vivre en communauté pour ne pas être seuls au quotidien. D'autres prêtres revendiquent la solitude comme une pauvreté librement choisie en union avec le Christ, en solidarité spirituelle avec ceux qui n'ont pas choisi d'être célibataires et qui en souffrent. Ils n'en sont pas moins joyeux et sains pour autant, j'en suis témoin. A ce propos, on verra le très beau documentaire La pastorale de la cafetière où le Père Bertrand Chevallier parle dans ce sens. Etre célibataire ne signifie pas renoncer à être aimé...(…)

    Certes, il ne faut pas se voiler la face : de nombreux catholiques ne comprennent pas que l'Eglise n'autorise pas les prêtres célibataires à se marier après leur ordination. Où serait le mal ? se demandent-ils...

    Le sacerdoce est une union d'identité si forte avec Jésus qu'il configure le prêtre comme Jésus, c'est-à-dire époux de l'Eglise : le prêtre participe du mariage spirituel qui unit l'Eglise et le Christ d'une façon si intense qu'il ne peut être que célibataire, comme d'ailleurs Jésus l'était. C'est un grand mystère, qui ne se laisse pas percer facilement, mais dont ont témoigné ceux qui ont reçu cette grâce, dont plusieurs saints...

    Il est vrai aussi que des (jeunes) hommes qui songent à devenir prêtres renoncent à ce projet à cause du célibat. Ceci ouvre le débat, que l'Eglise n'a jamais considéré comme illégitime, de l'ordination d'hommes mariés. Mais cette piste (au demeurant très complexe, et qui est loin d'être la panacée, car d'autres questions se présentent) ne répond pas au drame de Kilien et de Gabriel, qui est de tomber amoureux d'une femme (ou d'un homme, ce qui s'est déjà vu).

    Ce drame renvoie à la question de la Grâce : la force que Dieu donne à un moment et sur laquelle se fonde un homme pour répondre à l'appel du Christ en devenant prêtre peut-elle s'évanouir en fumée ? Que faut-il faire pour qu'elle dure toute une vie ? Là est la question... qui ouvre sur un mystère inoui.

    Le Christ a sans doute vécu ce mystère. Si jamais le jeune Jésus n'avait pas été consacré comme un "nazir", c'est-à-dire offert au Seigneur dans le célibat (et les Ecritures sont muettes à ce sujet), il ne devait pas être facile pour lui d'être célibataire dans une société qui valorisait le mariage et la famille à l'extrême. On peut imaginer les quolibets que Jésus a pu subir à Nazareth, entre l'âge où il était "bon à marier" et le début de sa vie publique, soit une quinzaine d'années... Marie a dû aussi endurer les regards en coin au lavoir, les chuchotements qui se taisent à son passage dans les ruelles, parce que son fils n'était pas marié.

    Le choix du célibat sacerdotal est radical. Mais regardons les exigences du mariage catholique : on s'engage à aimer l'autre pour toute la durée de sa vie à lui ou à elle, et à lui rester indissolublement fidèle, même si l'autre s'éloigne ou choisit d'être infidèle et de vivre avec un tiers... Choix aussi fou, sinon plus, que le célibat sacerdotal... Si l'Eglise était "sage", elle devrait donc d'abord commencer par abolir le mariage avant de relativiser le célibat sacerdotal...

    La fidélité du prêtre dans son célibat aide les couples engagés dans le mariage à tenir dans leur propre fidélité conjugale, elle-même parfois soumise à tentation. Et vice versa. Tout se tient dans la communion des saints.

    Et ceci n'est pas la faute du pape, mais le mystère de la grâce de Dieu.

    Tout l'article ici: Le pape, coupable idéal

  • Le cardinal Ouellet plaide en faveur du célibat sacerdotal

    IMPRIMER

    Lu sur zenit.org :

    Le célibat sacerdotal, pour une vie toute consacrée au Christ, par le card. Ouellet

    (Dans le cadre du congrès consacré au «célibat sacerdotal, chemin de liberté»)

    Le célibat des prêtres donne le « témoignage d’une vie toute consacrée au Christ », explique le cardinal Marc Ouellet, à propos de la tradition de l’Eglise catholique latine de choisir ses prêtres seulement parmi des hommes chez qui on a discerné qu’il ont reçu le charisme du célibat.

    Après sa conférence au congrès organisé à l’université pontificale grégorienne (4-6 février 2016) sur le thème « Le célibat sacerdotal, chemin de liberté », le préfet de la Congrégation pour les évêques est intervenu au micro de Radio Vatican. Il est en effet aussi prêtre de Saint-Sulpice, une communauté experte dans la formation des candidats au sacerdoce et la formation permanente des prêtres.

    Nous avons publié hier, 9 février, l’intervention du cardinal Pietro Parolin lors de ce congrès. Parmi les autres intervenants, Mgr Tony Anatrella, cité par le cardinal Ouellet.

    « Quand la Parole est accompagnée du témoignage d’une vie toute consacrée au Christ, elle a un effet plus profond, a fait observer le cardinal Ouellet. Et le célibat donne ce témoignage, surtout quand il est bien vécu, c’est-à-dire dans la prière, dans l’union au Christ et aussi dans la cohérence de vie. »

    « L’Église a besoin de renouveler son témoignage d’amour pour le Christ et celui-ci doit être donné avant tout par ceux qui sont appelés à le suivre de près et à proclamer sa parole », a-t-il ajouté.

    Par ailleurs, les points de vue de l’Église latine et de l’Église orientale, catholiques, au sujet de l’ordination d’hommes mariés « sont parfaitement conciliables », a encore fait remarquer le cardinal canadien : «  Il existe une tradition de prêtres mariés dans l’Église orientale catholique, qui nous dit que ce n’est pas parce que le mariage serait impur que les prêtres ne peuvent pas se marier. Mais par ailleurs, il faut reconnaître que le choix de renoncer au mariage pour être tout entier au Christ, y compris dans un style de vie identique au sien, est une valeur incontournable pour l’Église catholique latine, qui a cette longue tradition et qui devrait la conserver. »

    Le cardinal a évoqué la symbolique du « mystère nuptial » de l’Église : le Christ, « son époux », « donne son corps eucharistique à l’Église ».

    « Il faut voir cette harmonie de la vie de l’Église, a souligné le cardinal Ouellet, avec, au centre, des personnes consacrées qui vivent de l’Eucharistie, qui vivent du don virginal du Christ et se nourrissent de ce don : les personnes consacrées, les familles et aussi les prêtres qui ont comme responsabilité, par leur ordination, de rendre présent à tous ce don nuptial du Christ. »

    A propos de la pédophilie, que certaines personnes lient au célibat, le cardinal

    a cité les paroles de Mgr Anatrella : « Cela ne dépend pas du célibat, parce que la grande majorité des problèmes de pédophilie vient d’hommes qui sont aussi pères de famille ». «  Le problème n’est donc pas le célibat », a réaffirmé le cardinal Ouellet.

    Avec une traduction de Constance Roques

  • Le CIL plaide en faveur de la dispense du célibat sacerdotal

    IMPRIMER

    De Pierre Granier sur Cathobel :

    Le CIL demande la possibilité d’ordination d’hommes mariés

    Face à la pénurie de prêtres, le Conseil Interdiocésain des Laïcs (CIL) estime que la dispense du célibat sacerdotal est une nécessité. Il demande donc que les évêques de Belgique puissent ordonner des hommes mariés reconnus par les communautés.

    L’ d’hommes mariés est une des réponses souvent avancées par les chrétiens pour tenter de pallier le manque de vocations en Belgique. C’est aussi la position officielle du CIL qui, dans un communiqué, plaide en faveur de la dispense du célibat sacerdotal.

    Dans son argumentaire, le CIL cite l’exemple des Églises protestantes et orthodoxes qui ordonnent des hommes mariés depuis des siècles. Il explique aussi que l’interdiction d’ordonner des hommes mariés est une singularité historique qui ne repose pas sur un prescrit évangélique. « A l’origine de l’Église, les premiers prêtres étaient mariés. Jésus lui-même a choisi Simon-Pierre comme socle de son Église; or celui-ci était marié », rappelle-t-il.

    Le CIL s’appuie également sur les prises de position répétées du cardinal Jozef De Kesel et de Mgr Jean Kockerols, relayées au Synode des évêques sur les jeunes, qui ont suscité l’espoir de pouvoir ordonner prêtres des hommes mariés. « Ceci permettrait de nouvelles vocations sacerdotales », assure-t-il, tout en reconnaissant que cela ne suffirait pas pour rencontrer tous les besoins des communautés. Mais au moins, « l’Église montrerait ainsi qu’elle est sensible aux signes des temps pour témoigner de l’Évangile et de sa joie au cœur du monde », précise le CIL. Et d’ajouter que « le célibat garde tout son sens comme expression du don de soi s’il peut être librement choisi et vécu ».

    Nécessité pastorale

    L’annonce de cette prise de position en ce début du mois d’octobre n’est pas fortuite puisque s’ouvrira dans cinq jours le synode consacré à l’Amazonie. Or, l’une des demandes principales formulées par l’Eglise catholique de cette région du monde est de pouvoir ordonner prêtres des diacres mariés pour assurer une présence dans des communautés si dispersées qu’elles ne reçoivent parfois la visite d’un prêtre qu’une fois par an. Le pape François semble ouvert à cette possibilité d’assouplir la règle du célibat « quand il y a une nécessité pastorale ».

    Sans vouloir comparer la situation de l’Eglise en Amazonie à celle dans notre pays, le CIL estime néanmoins que l’assouplissement de la règle du célibat est aussi évidente pour l’Église de Belgique. « D’ici très peu d’années, nous n’aurons pratiquement plus de prêtres au service de nos communautés. Elles seront alors privées de l’Eucharistie qui les réunit », insiste le Conseil Interdiocésain des Laïcs.

  • Aucun rapport entre la pédophilie et le célibat sacerdotal

    IMPRIMER

    De l'Abbé Bernard de Lacoste sur "La Porte Latine" :

    Pédophilie et célibat sacerdotal : aucun rapport !

    Lire aussi : Le célibat sacerdotal dans l'histoire


    Le psychothérapeute Stéphane Joulain lors d'une conférence publique à Bordeaux

    Certains ignorants prétendent qu’il existe un lien de causalité entre célibat et pédophilie. D’après eux, si les prêtres pouvaient se marier, les abus sexuels du clergé sur les mineurs n’auraient pas été commis.

    C’est une grave erreur ! De nombreux psychiatres et psychologues ont démontré qu’il n’existe pas de relation entre célibat et pédophilie. Le père Hans Zollner, président du Centre pour la protection des mineurs de l’Université grégorienne, remarque : « Tous les rapports officiels scientifiques et mandatés par des gouvernements comme aux États-Unis, en Australie ou en Allemagne, et donc critiques envers l’Église, récusent le fait que le célibat lui-même mène aux abus » (1).

    De fait, il n’y a pas plus de cas de pédophilie chez les célibataires que chez les hommes mariés. De nombreux pasteurs protestants ont été reconnus coupables d’abus sur mineurs, notamment dans l’église anglicane d’Angleterre (2) et aux Etats-Unis, dans l’Eglise baptiste du sud (3). Or les pasteurs protestants ont le droit d’être mariés. L’obligation du célibat ne change donc rien au problème. En outre, les statistiques indiquent, selon l’Observatoire national de l’action sociale, que dans 75% des cas répertoriés, les agressions sur mineurs sont intrafamiliales (par exemple le père, le grand-père, le beau-père ou l’oncle). La psychiatre spécialiste des violences sexuelles sur mineurs Catherine Bonnet, ancienne membre de la commission pontificale pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables, écrit : « On évalue qu’entre 75 % et 80 % des abus sexuels sur enfant ont lieu dans le cadre de la famille. La majorité, c’est l’inceste. Dans ces cas-là, la vie de couple n’empêche pas les pulsions pédophiles » (4).

    Le psychiatre Paul Bensussan (5) commente : « Il est réducteur de considérer ce phénomène comme la conséquence du célibat. C'est une explication à la fois simpliste et indigne pour la femme. Cela voudrait dire que le prêtre, à défaut d'avoir une femme pour assouvir ces pulsions sexuelles, jetterait son dévolu sur des enfants. C'est choquant! À quelle vision de la femme une telle interprétation nous renvoie-t-elle? » (6).

    Et Stéphane Joulain, psychothérapeute (7), ajoute : « Le célibat n'est pas en cause quant à la formation de la pulsion pédophile ou de comportements criminels sur les enfants. Aucune recherche sérieuse ne met en avant un lien de causalité entre célibat et abus sexuel des enfants. 94 % des prêtres et religieux célibataires ne sont ni des pédophiles ni des auteurs d'abus. Il y a comme une fixation quasi obsessive sur la question du célibat consacré. Croire que le mariage des prêtres réglerait la question de la pédophilie de certains prêtres est donc une erreur et une aberration scientifique. Par contre, la question du célibat pose celle de l'équilibre affectif de nombreux prêtres » (8).

    Pour mettre fin aux abus et aux scandales, ce n’est donc pas vers la suppression du célibat sacerdotal qu’il faut se tourner, mais plutôt vers une vision traditionnelle du sacerdoce. Si chaque prêtre se souvenait qu’il était un autre Christ, chargé de renouveler le saint Sacrifice de la messe tous les jours sur l’autel et de conduire les âmes vers la vie éternelle, l’Eglise donnerait d’elle-même une image beaucoup plus belle.

    (1) La Croix du 7 février 2019

    (2) Voir le journal La Croix du 10 mai 2019

    (3) Voir par exemple les médias du 13 février 2019

    (4) Journal Le Monde du 28 septembre 2018

    (5) Expert agréé par la Cour de cassation. Il est notamment l'auteur avec l'avocat Jacques Barillon du Nouveau Code de la sexualité, aux éditions Odile Jacob (2007).

    (6) lexpress.fr du 2 avril 2010

    (7) Auteur du livre Combattre l'abus sexuel des enfants: qui abuse? Pourquoi? Comment soigner? (Desclée De Brouwer).

    (8) lefigaro.fr du 2 novembre 2018

    Sources :La Porte Latine du 6 février 2020

  • Ordonner prêtres les diacres permanents?

    IMPRIMER

    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

    (Res Novae)

    Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

    Personne ne le conteste : le Pape François est un politique génial. Le document final de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie le montre une fois encore.

    Tout le monde attendait que le document demande simpliciter que soit désormais possible l’ordination sacerdotale d’hommes mûrs et éprouvés, des viri probati. Il n’en est rien, du moins apparemment : comme si les critiques très fortes venues de toute part avaient été entendues, l’assemblée, guidée d’une main sûre, ne s’est pas engagée en ce sens.

    Elargissement

    En revanche, elle propose, au n. 111 du document, l’ordination sacerdotale de diacres permanents, éventuellement mariés : il est demandé que l’autorité compétente établisse des critères pour ordonner prêtres des « hommes idoines et reconnus par la communauté, qui exercent un diaconat permanent fécond », lesquels pourront avoir une « famille stable légitimement établie ». Lucarne fort astucieuse par laquelle va pouvoir passer l’ordination des prêtres mariés, sans en avoir trop l’air.

    On pourra même se prévaloir du fait que l’on se calque sur la discipline des Eglises orientales, qui font du diaconat une sorte de cliquet : les candidats au sacerdoce qui entendent se marier doivent l’être avant le diaconat, sinon, ils seront tenus au célibat sacerdotal.

    Mesure « libératrice »

    Ainsi donc, on pourra désormais ordonner prêtres ces presque prêtres que sont les diacres mariés. Et pour accéder au sacerdoce, les candidats mariés pourront d’abord être ordonnés diacres « permanents ». L’étape du diaconat étant au reste une obligation disciplinaire rigoureuse.

    Du coup, la mesure « libératrice » n’aura aucun mal à devenir universelle. On devine que les évêques de nos régions, aussi pauvres en prêtres que l’Amazonie, à Langres, à Rodez, à Auch, ne vont pas tarder à demander à pouvoir ordonner prêtres leurs diacres permanents. Le célibat sacerdotal à l’imitation du Christ, gloire ascétique de l’Eglise romaine, aura vécu.

     

    * L'abbé Claude Barthe dirige la lettre mensuelle internationale (français, anglais et italien)d'analyse et de prospective Res Novae, proposée en version papier et en version numérique.

  • Célibat : ils n'ont pas pu se taire

    IMPRIMER

    D'Aline Lizotte sur Smart Reading Press :

    CÉLIBAT DES PRÊTRES : «SILERE, NON POSSUMUS»

    Livre sur le célibat des prêtres

    Nombreux sont ceux qui souffrent aujourd’hui de voir que les valeurs sacramentelles et doctrinales s’effritent devant des «autorités invisibles» qui prédisent une «nouvelle Église», où seul demeurera le sacerdoce des fidèles en remplacement du sacerdoce ministériel. Dans un livre qui vient de paraître, Benoît XVI et le cardinal Sarah ont puisé au plus profond de leur cœur pour rappeler l’exigence du célibat sacerdotal. «Silere non possumus1» : ils ne peuvent pas se taire !

    Le livre2 du cardinal Sarah, auquel Benoît XVI s’est joint comme collaborateur, ne pouvait pas ne pas faire de vagues. Et surtout, il ne peut plus maintenant être ignoré ! Il est là, avec toute la pesanteur de ses écrits ! Il brûle comme un feu ardent qui ne peut être éteint ! Il ne condamne personne ! Il dit une chose redoutable : la vérité ! Non une certaine vérité des faits toujours interprétables selon les émotions, mais la vérité d’une Parole : «Tu es prêtre pour l’éternité !» Et, prêtre pour l’éternité, tu as accepté d’être, de vivre en ma présence et de me servir3. Je t’ai choisi parmi les tiens, ta famille, ton monde, pour être celui que j’envoie à mon peuple pour tenir lieu de moi, de mon amour, de mon offrande, de mon salut. Tu ne t’appartiens plus, non seulement spirituellement, mais aussi socialement ; tu ne prendras pas femme, tu ne fonderas pas une famille. Tu seras mon prêtre !

    Lire la suite sur Smart Reading Press