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« Le Christ doit revenir au centre » (cardinal Erdo)

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De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

6 mai 2024

Les 127 cardinaux électeurs qui composent le Collège des cardinaux ne se connaissant pas tous parfaitement, depuis quelque temps, une revue française spécialisée, Cardinalis-Magazine, fait son entrée dans l'Église. Elle publie des radiographies approfondies des papables potentiels afin de faciliter leur connaissance.

Le vieil adage selon lequel « celui qui entre pape sort cardinal » s'applique toujours, soulignant l'imprévisibilité des événements au sein de la chapelle Sixtine sur la base d'accords souvent définis dans ces moments pleins de tensions, d'attentes, de programmes et de projets pour l'Église. Le dernier cardinal à avoir fait l'objet d'une analyse approfondie est le très respecté Hongrois Peter Erdo, âgé de 71 ans. Dans le passé, il a participé au conclave qui a élu le pape Benoît XVI et à celui du pape François.

On l'entend souvent dans les conciliabules informels : archevêque de Budapest, internationalement distingué lorsqu'il était orateur aux synodes sur la famille de 2014 et 2015, il s'est taillé une place de choix en tant que figure de dialogue tout en restant ferme sur les fondamentaux. Il est considéré comme ouvert d'esprit, très cultivé, polyglotte et pro-européen convaincu. Une figure clé de l'Église en Europe et un candidat possible à la succession le moment venu.

Le premier sujet abordé par Mgr Erdo dans le cadre d'un vaste dialogue a été le phénomène de la déchristianisation, qui mine de manière dramatique la présence de l'Église en Occident depuis des décennies. Comme antidote, Erdo souhaiterait un renforcement des mouvements et de la centralité de la foi.

« S'il s'agissait d'une période de crise, de nombreuses tendances disparaîtraient rapidement, mais il semble que nous soyons confrontés à une crise à long terme. La crise est toujours synonyme de danger, mais aussi d'opportunité. Mais il est important que notre identité chrétienne catholique reste enracinée dans les choses les plus essentielles, à savoir le fait que le Christ est ressuscité, que nous croyons en Dieu, en la Trinité et en la vie éternelle. Il y a ensuite les éléments secondaires de la tradition, qui ne représentent plus la Sainte Tradition, mais seulement une coutume, une tradition peut-être à respecter, mais pas à observer au prix de notre vie. Ces éléments secondaires peuvent enrichir la religiosité, mais il faut savoir les distinguer. Et les critères, Dieu merci, sont là. Car la Sainte Écriture et les documents authentiques du Magistère ou de la Sainte Tradition sont également présents, sous une forme actualisée, dans le Catéchisme de l'Église catholique, qui est un document providentiel", explique-t-il.

En ce qui concerne le risque de schisme en Allemagne causé par les poussées ultra-progressistes d'une grande partie de l'épiscopat, Erdo est prudent. Comme beaucoup d'autres, je constate - y compris lors des derniers synodes - qu'une sorte d'« alternative » est en train d'émerger dans l'Église. Certains pensent que le christianisme est presque une religion naturelle, que sur la base de la bonne volonté et de l'ouverture intellectuelle, il peut suivre les besoins des gens dans la société d'aujourd'hui et chercher des solutions qui semblent raisonnables, et si elles ont un lien avec la Bible, c'est encore mieux. Mais il s'agit d'inventer des solutions et des réponses avec une logique humaine ». Puis il répète : « Nous sommes plutôt des disciples du Christ. (...) La voix de Jésus, le fondement de l'Eucharistie, le Notre Père et d'autres choses qui ont été conservées sont précisément le contenu de son enseignement. Nous avons un trésor et nous ne sommes pas condamnés à affronter les problèmes de notre temps les mains vides (...) Alors des catastrophes peuvent toujours se produire ».

Enfin, la géopolitique n'est pas en reste. « La diplomatie vaticane n'est qu'un des instruments à sa disposition, mais elle peut être d'une grande aide, surtout lorsqu'une communauté catholique se trouve dans une situation d'oppression, de persécution (...) Il est certain que le Saint-Siège peut encore aider au développement, à la stabilisation, à la résolution des problèmes humanitaires dans n'importe quel pays, dans la mesure où l'Eglise catholique a la possibilité de développer son activité. En Hongrie, pendant le communisme, nous avons fait l'expérience qu'il est vital pour l'Église que les catholiques sachent qui est leur évêque, qu'ils aient des Églises locales, des évêques consacrés nommés par le Saint-Siège, et qu'ils ne dépendent pas seulement des forces de la société dans laquelle ils vivent ». 

Commentaires

  • Le Christ a toujours été présent et est toujours présent au centre.

    Le problème est que, encore plus depuis Francois que depuis Jean XXIII, une conception, propice au suivisme, des aspirations ou de la conscience de l'homme et de l'orientation ou du devenir du monde est souvent présente, dans le regard et le discours des hommes d'Eglise, au point de défigurer le visage de Jesus-Christ, en tant que présent au centre.

    Il est question du Catéchisme de l'Eglise catholique et de son caractère providentiel, mais encore faut-il que ce document soit connu, compris, aimé, utilisé et valorisé par les clercs et les laïcs,
    - non seulement en tant que document régulateur de la foi catholique et de la foi des catholiques,
    - mais aussi, à chaque fois que c'est nécessaire, en tant que document inspirateur d'un regard et d'un discours catholiques en plénitude, donc contrariants et dissonants face aux diverses et nombreuses erreurs, présentes au sein et surtout autour de l'Eglise.

    Or, ce "mode d'emploi" du Catéchisme de l'Eglise catholique, rendu possible par le Compendium qu'en a donné Benoît XVI, n'est absolument pas inclusivement et synodalement correct.

    Il est également question du risque de schisme, précisément d'inspiration inclusivement et synodalement correcte, notamment et surtout en Allemagne, mais ce schisme n'est, ou ce risque de schisme ne serait que l'une des conséquences de la sécession culturelle des élites intellectuelles de l'Eglise, sécession qui a commencé à se produire dans l'entre deux guerres mondiales, notamment en Allemagne, et qui a conduit à une partie du Concile.

    Des hommes d'Eglise qui appliquent ou acceptent presque tous le mode de raisonnement herméneutique postmoderne, en lieu et place du mode de raisonnement métaphysique antérieur, sont-ils pleinement en mesure de RESTAURER la réception, la prise en compte, la mise en oeuvre et la transmission des fondamentaux de la foi catholique, de la liturgie romaine, de la morale chrétienne et des sacrements de l'Eglise ? Il n'est pas encore interdit d'en douter.

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