Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

De la « mission pétrinienne »

IMPRIMER

Dans un récent billet traduit et publié sur le site « Benoît et moi », J.L. Restàn s’interroge sur la conception de la papauté de François (extraits) :

Dès son premier salut François a voulu souligner avec force sa condition d’évêque de Rome, rappelant avec la célèbre phrase d’Ignace d’Antioche que ce siège « préside dans l’amour toutes les Églises ». Il a voulu aussi souligner que le pouvoir reçu par Pierre du Seigneur ne peut s’exercer que comme un service (…). Mais, quelle est la signification précise de cette fonction du siège romain, reconnue déjà dès le premier siècle ? Dans le fond, depuis plus d’un siècle les papes ont essayé d’approfondir cette question, ils se sont efforcés de dépouiller le ministère pétrinien d’adhérences temporelles, d’incrustations malsaines et d’inerties historiques.

Le texte inédit de Joseph Ratzinger qu’a publié l´Osservatore Romano lundi dernier (
De Vatican I à Vatican II) est significatif, dans ce qu’il expliquait comment le Concile Vatican I a mis en lumière la dimension spirituelle d’une papauté libre des gangues temporelles, et « l’a de nouveau défini en partant de la suite du Christ, privé de pouvoir terrestre, de la même façon que Pierre le pêcheur l’avait suivi, sans aucun pouvoir, jusqu’à sa crucifixion à Rome ». Il convient d’avoir présente cette perspective quand il y en a tellement qui décrivent la première trame de François comme une rupture avec les pontificats antérieurs.

Certains font l’ébauche ces jours-ci, dans les journaux ou dans des tribunes de spécialistes, d’une primauté dans la foi et la charité qui s’exprimerait comme service et non comme juridiction. Je ne prétends pas exposer une thèse mais aborder une question transcendantale pour chaque chrétien et pour l’ensemble de l’Église.

Jean-Paul II avait déjà averti que la fonction d’assurer la communion serait illusoire si l’évêque de Rome se voyait privé du pouvoir et de l’autorité qui lui sont propres. Pour sa part Benoît XVI soulignait avec une efficacité toute spéciale : « Présider dans la doctrine et présider dans l’amour doivent être une seule chose : toute la doctrine de l’Église, en somme, conduit à l’amour ». Dans son livre mémorable Le complexe antiromain, Urs von Balthasar détruit sans états d’âme l’éternelle prétention de vider de sa substance le ministère de Pierre en le réduisant à un supposé service, artificiellement opposé à la juridiction.

Lire la suite ici : Pierre, garant de la liberté

Commentaires

  • Merci à « Benoît-et-moi » pour la traduction de cette belle analyse faite en Espagne.

    Ce blog compte-t-il garder son nom de manière 'émérite' ou deviendra-t-il un jour « François-et-moi » ? Ou, pourquoi pas, définitivement "Pierre-et-moi" en référence à ce ministère pétrinien ?

  • Cet article est très intéressant. Ce qu'a dit le Cardinal Biffi est extraordinaire de vérité et de lucidité et c'est ce je pense et médite depuis longtemps. C'est vraiment le fond du problème qui alimente depuis presque 50 ans les polémiques entre les idolâtres de l'"esprit" du Concile et les autres. Et bien entendu, le Concile V II, n'a jamais au grand jamais dit que le christianisme se limitait aux "valeurs".

    Frappant aussi que les évangéliques qui viennent sonner à ma porte nous font exactement le même reproche. Ils sont très christocentriques, pour le reste on n'est guère d'accord bien-sûr.

    J'ai toute confiance dans le Pape François mais je commence à m'inquiéter de l'interprétation que certains font de ses moindres paroles, faits et gestes. On le voit déjà comme un grand révolutionnaire qui va tout chambouler dans l'Eglise.
    Mais, moi, pour l'essentiel, j'en doute très fort. L'agenouillement devant le Monde, comme disait Maritain, ce n'est pas encore pour demain.

Les commentaires sont fermés.