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46% de catholiques à Rio de Janeiro

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De Sandro Magister : 

Une carte postale de Rio, où les catholiques sont en minorité

Le Brésil reste le premier pays du monde quant au nombre de catholiques. Mais plus d'un tiers de sa population est passé à d'autres confessions ou a renoncé à toute foi. C'est à Rio de Janeiro que cette baisse est la plus spectaculaire 

ROME, le 22 juillet 2013 – Le graphique ci-dessus est l’un de ceux qui mettent en évidence les modifications du profil religieux du Brésil qui ont été analysées, à la veille du voyage du pape François, par le Pew Forum de Washington, le centre de recherche qui est leader mondial des enquêtes consacrées au phénomène religieux :

> Brazil's Changing Religious Landscape

Le Brésil continue à être le pays du monde qui compte le plus grand nombre de catholiques : 123 millions. Mais, alors que les catholiques n’étaient pas loin de constituer la totalité de la population il y a un demi-siècle, leur part en pourcentage de la population totale a connu une baisse très nette. Ils représentaient 92 % des Brésiliens en 1970 mais ils sont passés à 65 % en 2010.

Inversement les protestants ont connu une croissance sensible au cours de la même période, puisqu’ils sont passés de 5 % de la population totale à 22 %. En chiffres absolus, alors que, depuis vingt ans, le nombre de catholiques est stable à un peu plus de 120 millions bien que la population ait augmenté, les protestants poursuivent leur progression. Ils étaient 26 millions en 2000 et ils ont atteint les 42 millions en 2010.

Lorsque l’on parle ici de protestants, il ne s’agit pas tant des Églises luthériennes, calvinistes, méthodistes, c’est-à-dire celles qui constituent la souche "historique" - elles représentent moins d’un cinquième de l’ensemble - que des Églises pentecôtistes et évangéliques, dont certaines, comme l’Église universelle du Royaume de Dieu ou l’Église pentecôtiste Dieu est Amour – sont nées au Brésil même.

Les dernières décennies ont également vu une progression du nombre de fidèles d’autres religions, en particulier les religions afro-brésiliennes du Candomblé et de l'Umbanda. De 6 millions qu’ils étaient en 2000 ils sont passés en dix ans à 10 millions.

Également en augmentation, le nombre de gens qui ne sont affiliés à aucune religion, parmi lesquels les agnostiques et les athées. En 1970 ils étaient moins d’un million. En 2010, 15 millions.

Dans l'ensemble, ces changements concernent de manière à peu près équivalente les hommes et les femmes, les gens instruits et ceux qui le sont moins. On les trouve davantage dans la tranche de population âgée de moins de 50 ans. Mais surtout ils ont beaucoup plus d’importance dans les villes qu’à la campagne.

Alors que, dans les zones rurales, le catholicisme est encore la religion de 78 % de la population, il ne l’est plus que pour 62 % des Brésiliens dans les villes, où les pentecôtistes et les évangéliques enregistrent davantage de conversions et où le nombre d’agnostiques et d’athées augmente également.

À Rio de Janeiro, but du voyage du pape François, les catholiques sont désormais une minorité au sein de la population, à peine 46 %.

Il n’est pas étonnant que l’objectif du pape soit d’insuffler à l’Église du Brésil – et par ricochet aux Églises d’Amérique latine – la vitalité missionnaire capable d’inverser cette tendance au déclin.

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