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International

  • Pourquoi il faut boycotter Amnesty International

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    Synthèse de grok.com (IA) :

    Les défenseurs de la vie (pro-life) appellent au boycott d'Amnesty International en raison de la position de l'organisation sur l'avortement, qu'ils considèrent comme incompatible avec la défense des droits humains, notamment le droit à la vie dès la conception. Voici les principales raisons invoquées, basées sur des critiques publiques et des événements historiques.

    1. Soutien à la dépénalisation de l'avortement

    Amnesty International a officiellement adopté en 2007 une politique favorable à la dépénalisation de l'avortement, le considérant comme un droit humain essentiel pour l'autonomie reproductive des femmes. Cela se manifeste encore aujourd'hui. Les pro-life y voient une promotion de la fin de vie des enfants à naître, qualifiant cela de violation fondamentale des droits humains. Par exemple, des groupes comme le Life Institute en Irlande ont protesté contre cette stance, affirmant qu'on ne peut pas défendre les droits humains tout en militant pour "mettre fin brutalement à la vie d'enfants innocents". Une pétition signée par plus de 140 000 personnes a même appelé Amnesty à cesser son plaidoyer en faveur de l'avortement.

    2. Critiques de l'Église catholique et d'organisations religieuses

    L'Église catholique, autrefois un soutien majeur d'Amnesty, a réagi fortement en 2007 en exhortant les catholiques à ne plus faire de dons à l'organisation et en retirant son financement mondial. Le Conseil pontifical pour la justice et la paix a déclaré que cette position sur l'avortement rendait Amnesty incompatible avec les valeurs catholiques. Des critiques comme Elyssa Koren, de l'ADF International, accusent Amnesty de dénaturer les droits humains en affirmant que les protections commencent "à la naissance", alors que, selon eux, le droit à la vie s'applique dès la conception, comme indiqué dans des textes internationaux comme la Convention des Nations Unies sur les droits de l'enfant. Cela a conduit à une perte de membres (estimée à moins de 200 sur 400 000) et à une aliénation de partenaires potentiels.

    3. Promotion active des droits à l'avortement

    Amnesty continue de militer pour un accès universel à l'avortement "aussi tôt que possible et aussi tard que nécessaire", s'opposant aux restrictions comme les consents parentaux ou conjugaux, et qualifiant les interdictions d'avortement de violations des droits humains. Les pro-life arguent que cela ignore les risques pour la santé des femmes (comme les hémorragies dans les pays en développement) et détourne l'attention des solutions alternatives, comme l'amélioration de l'accès à l'éducation, au logement et à la sécurité pour réduire les recours à l'avortement. Des rapports récents d'Amnesty sur les attaques contre les défenseurs de l'avortement renforcent cette perception d'un biais pro-avortement.

    En résumé, pour les défenseurs de la vie, boycotter Amnesty signifie rejeter une organisation qu'ils accusent de prioriser un agenda pro-avortement au détriment de la protection de la vie innocente, sapant ainsi sa crédibilité en matière de droits humains. Ces critiques persistent depuis 2007 et ont conduit à des actions concrètes comme des retraits de fonds et des manifestations.

  • La Chine, Hong Kong et la moralité insoutenable du Vatican

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    De Riccardo Cascioli sur la NBQ :

    La Chine, Hong Kong et la moralité insoutenable du Vatican

    Le silence radio concernant le cardinal Zen, Jimmy Lai, la persécution des catholiques en Chine, le décès de l'archevêque Giulio Jia Zhinguo et l'anniversaire de la canonisation des 120 martyrs chinois. La relation du Saint-Siège avec la Chine contredit la morale catholique.

    3/11/2025

    On peut comprendre que la mission de la diplomatie vaticane dans ses relations avec les États soit d'aplanir les difficultés afin d'assurer la présence de l'Église. Mais est-il permis, dans le cadre de cette diplomatie, d'ignorer la persécution systématique des catholiques dans ces États ? Autrement dit, existe-t-il un intérêt supérieur pour l'Église qui puisse impliquer le sacrifice (au sens d'un abandon à leur sort) de catholiques, individuellement ou en groupe, y compris d'évêques ?

    Voici l’inévitable question qui se pose face à la relation établie par le Saint-Siège avec la Chine communiste : il y a quelques jours à peine, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État ( photo LaPresse), évoquait une « lueur d’espoir » en référence à l’accord provisoire secret sur la nomination des évêques signé avec la Chine en octobre 2018 et renouvelé par périodes de deux ans jusqu’en 2024, date à laquelle il a été prolongé jusqu’en 2028. Il reconnaissait avec bienveillance que l’accord « ne prétend certainement pas avoir résolu, ni résoudre, tous les problèmes », notamment au vu des violations flagrantes et humiliantes (pour le Saint-Siège) de cet accord concernant la nomination des évêques.

    Mais il y a un autre aspect que nous souhaitons souligner : le silence que s’impose le Saint-Siège face à l’emprisonnement d’évêques, de prêtres et de laïcs, ainsi qu’aux mesures de plus en plus restrictives imposées par les autorités de Pékin à la pratique du culte. Au nom de la « germe d’espérance » – que beaucoup considèrent pourtant comme une illusion – d’un avenir de relations normalisées avec la Chine, le silence est maintenu sur le présent, marqué par une intensification de la persécution des catholiques. De plus, on feint de nier l’existence d’une Église chinoise « clandestine », qui refuserait de se soumettre à la volonté du régime de placer l’Église sous le contrôle et la direction du Parti communiste chinois.

    Il est choquant, à cet égard, que les médias du Vatican aient passé sous silence ces derniers jours le décès, à l'âge de 90 ans, de Mgr Giulio Jia Zhiguo, ordinaire de Zhengding, dans la province du Hebei. Mgr Jia Zhiguo, après avoir passé quinze ans en prison et en résidence surveillée, fut ordonné évêque en 1981 et fut sans doute la figure la plus emblématique de l'Église clandestine. Il contribua énormément au développement de l'Église dans le Hebei et fut constamment pris pour cible par les autorités chinoises, au point d'être assigné à résidence épiscopale depuis 2010.
    Aucun hommage ne lui fut rendu ; Pékin aurait sans doute mal pris une telle omission.

    Et puisque le cardinal Parolin aime beaucoup à affirmer que l'accord secret actuellement en vigueur est en parfaite continuité avec ce que saint Jean-Paul II et Benoît XVI ont fait et souhaité, il convient de rappeler que lorsque Monseigneur Jia Zhiguo a été arrêté pour la énième fois en 2009, le Saint-Siège (sous le pontificat régnant de Benoît XVI) a effectivement protesté, déclarant publiquement qu'une telle action créait des « obstacles au dialogue constructif » que l'Église essayait d'établir avec les autorités chinoises.

    Il convient de rappeler que saint Jean-Paul II a canonisé 120 martyrs chinois il y a exactement 25 ans, malgré la forte opposition du gouvernement de Pékin, et ce, le 1er octobre, jour de la fête nationale de la République populaire de Chine. Inutile de préciser que les médias du Vatican ont aujourd'hui « oublié » cet événement, et que ces 25 années se sont écoulées dans le silence.

    Le cas le plus retentissant concerne sans doute Hong Kong. Comme chacun sait, l'ancienne colonie britannique, rétrocédée à la Chine en 1997, est aujourd'hui étouffée par Pékin, qui a renié le principe « Un pays, deux systèmes », censé garantir l'indépendance de l'État colonial pendant cinquante ans. L'Église de Hong Kong n'est pas sous la juridiction de l'Église catholique chinoise, pourtant le Saint-Siège garde le silence face à cette répression qui touche de nombreux catholiques et facilite même l'intégration du diocèse de Hong Kong au processus de « sinisation ».

    Aucune protestation du Vatican concernant le procès du cardinal Joseph Zen, âgé de 93 ans et en liberté conditionnelle depuis des années ; et pas un mot pour Jimmy Lai, dont nous avons beaucoup parlé ces derniers jours et à qui La Bussola a décerné le prix « Faits pour la vérité » lors de la Journée Bussola le 25 octobre dernier.

    Jimmy Lai, 78 ans, est un converti au catholicisme qui, malgré lui, est devenu un symbole de la lutte pour la liberté à Hong Kong. Le verdict d'un nouveau procès, dont les audiences se sont terminées en août, est attendu dans les semaines à venir, voire les jours suivants. Il est détenu à l'isolement depuis cinq ans dans des conditions épouvantables et souffre de graves problèmes de santé. Le risque de décès en prison est élevé, comme nous l'a confié son fils, Sébastien. Plusieurs gouvernements ont plaidé pour sa libération, et même le président américain Donald Trump est intervenu en sa faveur lors du sommet de la semaine dernière avec Xi Jinping.
    Mais le Vatican n'a pas soufflé mot de son état de santé.

    Le cardinal Zen, Jimmy Lai et les autres catholiques emprisonnés à Hong Kong et en Chine peuvent être sacrifiés et abandonnés à leurs bourreaux au nom d'un prétendu bien futur pour l'Église chinoise. Par conséquent, pour le Secrétariat d'État du Vatican, la réponse à la question posée au début est : oui, il est permis d'abandonner les catholiques à leur sort pour un prétendu bien supérieur.

    Pourtant, l'Église nous a toujours enseigné qu'il n'est jamais légitime de sacrifier la vie ou la dignité d'une personne pour un prétendu bénéfice de la communauté.

    Nul ne nie les difficultés que la diplomatie vaticane peut parfois rencontrer dans ses relations avec les États, et il est clair qu'elle doit agir avec prudence et équilibre ; mais il est intolérable que l'on puisse théoriser la suspension de la morale, comme cela se fait au Vatican à l'égard de la Chine. Cette conduite diplomatique est un scandale pour l'Église, et nous en subirons bientôt les conséquences.

  • Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    L'archevêque de Homs : Personne n'est en sécurité dans la nouvelle Syrie

    Les Syriens, persécutés comme ils l'étaient sous Assad, et les musulmans courent autant de danger que les chrétiens. Le prélat, ami et confrère du père Dall'Oglio, lui aussi enlevé, témoigne : « Si j'ai réussi à échapper à mes ravisseurs, c'est grâce à la force de la prière. »

    31/10/2025

    La Fondation pontificale Aide à l'Église en Détresse, qui se consacre à l'assistance aux chrétiens persécutés dans le monde entier, a récemment publié son Rapport 2025 sur la liberté religieuse , également relayé par La Nuova Bussola Quotidiana. Pour marquer la parution de ce document, qui analyse le niveau de liberté religieuse dans 196 pays, la section italienne de la Fondation a organisé à Florence, en collaboration avec le diocèse local et l'association Agata Smeralda, la rencontre publique « Témoins d'espérance de la Syrie blessée ». L'invité d'honneur était Son Excellence Monseigneur Jacques Mourad, moine syriaque catholique et ancien abbé du monastère Saint-Élian, archevêque de Homs à partir de 2023. Monseigneur Mourad a un parcours singulier : né et élevé à Alep, il est issu d’une famille de syriaques catholiques qui a fui Mardin (aujourd’hui en Turquie) en 1915 en raison des persécutions des Jeunes-Turcs contre les chrétiens, notamment les Arméniens (le tristement célèbre génocide), mais aussi les syriaques catholiques, les Chaldéens, les orthodoxes grecs et les Assyriens.

    Après des études de théologie au Liban, il entre dans la communauté monastique de Mar Moussa, fondée par le père jésuite italien Paolo Dall’Oglio, enlevé en 2013, vraisemblablement par des militants de l’État islamique. Ordonné prêtre, Mourad répond à la demande de son évêque de restaurer l’ancien monastère de Mar-Élian, dans la région de Homs, dont il devient l’abbé. En 2015, il est lui-même victime d’un enlèvement par l’État islamique, mais parvient à s’échapper après quatre mois de captivité.

    En marge de la réunion publique, Monseigneur Mourad a accordé un long entretien à Nuova Bussola Quotidiana au sujet de la Syrie et de son expérience personnelle en tant que chrétien.

    Monseigneur Mourad, dans un entretien accordé à l'Agence Fides le 31 janvier, vous aviez évoqué la profonde confusion qui régnait en Syrie après la prise de pouvoir par l'ancien groupe d'Al-Qaïda, Hayat Tahrir al-Sham. Quelle a été la situation aujourd'hui, près d'un an plus tard ?

    Il est difficile de se prononcer, car la situation est complexe et surtout parce que le nouveau gouvernement manque de clarté : ceux qui sont au pouvoir adoptent une stratégie de manipulation, c'est-à-dire qu'ils disent une chose et en font une autre. Les relations avec la population sont marquées par une absence totale de franchise. Pour les nouveaux dirigeants, la population syrienne, composée en grande partie de résistants ayant souffert et été persécutés sous le régime d'Assad, est une population de « flul » (alliés, terme sous-entendu par l'ancien régime) à persécuter.

    C'est ainsi que le peuple syrien a souffert et souffre encore aujourd'hui…

    Bien sûr. Le peuple subit innocemment les représailles contre Assad, et le paradoxe est que le nouveau gouvernement utilise, encore plus raffiné, les mêmes méthodes criminelles déjà éprouvées par l'ancien régime. De plus, le peuple syrien est appauvri : le nouveau gouvernement a licencié la plupart des fonctionnaires, les laissant sans salaire. Les rares qui ont pu conserver leur emploi sont payés en livres syriennes, tandis que les nouveaux arrivants le sont en dollars : 60 dollars par mois pour les premiers, 500 dollars pour les seconds. Le gouvernement a récemment déclaré que la situation allait changer le mois prochain et que tous seraient payés de la même manière. Espérons-le.

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  • Nostra Aetate : un anniversaire opportun

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    De George Weigel sur le CWR :

    Un anniversaire opportun

    L'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Il y a soixante ans, le 28 octobre 1965, le concile Vatican II adoptait, et le pape Paul VI promulguait, la Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, connue sous le nom de  Nostra Aetate  (De notre temps) dans le texte latin officiel. Je retrace le parcours parfois tumultueux de Nostra Aetate au sein de Vatican II dans mon ouvrage Sanctifier le monde : L’héritage essentiel de Vatican II .

    Il suffit de noter ici que le refus obstiné de certains États arabes de reconnaître la réalité et la permanence d'Israël en tant qu'État juif s'est immiscé dans les débats du Concile, engendrant des difficultés. Néanmoins, et en grande partie grâce au travail inlassable de l'ancien confesseur du pape Pie XII, le cardinal Augustin Bea, SJ, bibliste allemand,  la déclaration Nostra Aetate  a finalement été adoptée par le Concile – et Dieu merci, compte tenu de la résurgence actuelle du fléau culturel qu'est l'antisémitisme.

    Lors de la cérémonie commémorative de Charlie Kirk, Tucker Carlson a poursuivi sa descente aux enfers en attribuant la mort de Jésus aux « mangeurs de houmous ». Heureusement, l’Église catholique a solennellement déclaré, dans  Nostra Aetate, que « ni tous les Juifs sans distinction » au temps du Christ, « ni les Juifs d’aujourd’hui, ne peuvent être accusés des crimes commis pendant [la] Passion » – et a affirmé sans équivoque que l’Église « déplore toutes les haines, persécutions et manifestations d’antisémitisme, d’où qu’elles viennent et à quelque époque que ce soit, dirigées contre les Juifs ».

    Tout aussi important, nous avons la reconnaissance par le Concile de la dette religieuse que le catholicisme a envers le judaïsme :

    L’Église du Christ reconnaît que… les fondements de sa foi et de son élection se trouvent déjà parmi les patriarches, Moïse et les prophètes. Elle professe que tous ceux qui croient en Christ — les fils d’Abraham selon la foi (cf. Galates 3, 7) — sont inclus dans l’appel du même patriarche, et que le salut de l’Église est mystérieusement préfiguré par l’exode du peuple élu hors du pays d’esclavage. L’Église ne peut donc oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par le peuple avec lequel Dieu, dans son ineffable miséricorde, a conclu l’Ancienne Alliance. Elle ne peut oublier non plus qu’elle puise sa nourriture à la racine de cet olivier cultivé sur lequel ont été greffés les rejetons sauvages, les païens (cf. Romains 11, 17-24).

    L’Église garde toujours à l’esprit les paroles de l’Apôtre concernant ses frères : « à eux appartiennent l’adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte et les promesses… » (Romains 9, 4-5)… Elle rappelle également que les Apôtres, piliers et fondements de l’Église, ainsi que la plupart des premiers disciples qui ont proclamé l’Évangile du Christ au monde, étaient issus du peuple juif.

    En compagnie des Prophètes et de saint Paul, l’Église attend ce jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples s’adresseront au Seigneur d’une seule voix…

    Comme je l'ai dit lors d'une conférence le mois dernier à l'Université du Colorado à Boulder, l'antisémitisme est une trahison du christianisme, car la haine des Juifs est une haine du Christ.

    Pourquoi ? Parce que Jésus de Nazareth n'a aucun sens sans le comprendre comme il se comprenait lui-même : comme un fils de l'alliance de Dieu avec le peuple juif qui, depuis la Croix, a évoqué le Psaume 22 et son affirmation triomphante que « la domination appartient au Seigneur », qui « règne sur les nations » et devant qui « tous les orgueilleux de la terre se prosternent ».

    De plus, le christianisme est incompréhensible sans son fondement juif, tout comme le Nouveau Testament chrétien est incompréhensible sans la Bible hébraïque. Sans son ancrage dans le judaïsme, le christianisme n'aurait été qu'un culte à mystères éphémère de l'Antiquité, avec Jésus de Nazareth comme version galiléenne thaumaturge du néopythagoricien Apollonius de Tyane, lui aussi thaumaturge au premier siècle. Les premiers chrétiens l'avaient compris. Ainsi, dès ses débuts, historiquement parlant, le catholicisme a rejeté avec fermeté l'hérésie du marcionisme, qui méprisait l'Ancien Testament et proposait une caricature répugnante du Dieu de la Bible hébraïque.

    L’antisémitisme est un fléau pour la société. Tout au long de l’histoire politique moderne, sa montée a été un signe indéniable de déclin culturel. Et comme la politique est le reflet de la culture, les conséquences publiques de ce déclin peuvent être draconiennes, comme l’histoire nous l’enseigne : des passions déchaînées lors de l’affaire Dreyfus sous la Troisième République française, à l’effondrement culturel de l’Allemagne de Weimar et ses conséquences politiques génocidaires, jusqu’à la barbarie démente du Hamas le 7 octobre 2023.

    Si nous imaginons le monde occidental du XXIe siècle immunisé contre ces passions politiques, nous nous leurrons et nous ne prêtons pas attention.

    Alors, célébrons le 60e anniversaire de  Nostra Aetate  en faisant taire, puis en clouant, la fenêtre d'Overton qui s'élargit sur l'antisémitisme.

    George Weigel est chercheur émérite au Centre d'éthique et de politique publique de Washington, où il occupe la chaire William E. Simon d'études catholiques. Il est l'auteur de plus de vingt ouvrages, dont * Témoin de l'espérance : Biographie du pape Jean-Paul II* (1999), *La fin et le commencement : Jean-Paul II – La victoire de la liberté, les dernières années, l'héritage* (2010) et *L'ironie de l'histoire catholique moderne : Comment l'Église s'est redécouverte et a interpellé le monde moderne sur la réforme *. Ses publications les plus récentes sont *Le prochain pape : Le ministère de Pierre et une Église en mission* (2020), *Inoubliables : Élégies et souvenirs d'une multitude de personnages, pour la plupart admirables* (Ignatius, 2021) et *Sanctifier le monde : L'héritage essentiel de Vatican II* (Basic Books, 2022).
  • Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne (Mgr Robert Mutsaerts)

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    Ci-dessous la traduction du discours de Mgr Robert Mutsaerts (évêque auxiliaire de Bois-le-Duc aux Pays-Bas), prononcé le 23 octobre 2025 lors de la Conférence sur l'identité catholique (C.I.C) qui se tient chaque année à Pittsburgh (source) :

    Là où le Christ n'est pas roi, le chaos règne .

    "On parle beaucoup des crises de notre époque : divisions politiques, incertitudes économiques, menace de guerre. Pourtant, sous ce tumulte se cache une crise plus profonde, souvent négligée : une crise spirituelle. Comme l'observait mon héros Chesterton, nous avons tendance à nous préoccuper des mauvais dangers. Nous craignons les guerres et les effondrements financiers, alors que la véritable menace est la corruption morale et spirituelle qui ronge l'âme.

    À la base, notre monde moderne a négligé la dimension spirituelle. Ce n'est pas tant le chaos qui nous entoure que le vide intérieur qui déstabilise la société. Les gens se perdent car ils ne savent plus pourquoi ils sont là – un problème profondément spirituel. Nous avons besoin d'idéaux plus élevés et d'une boussole morale, et non de simples slogans politiques. Lorsque l'humanité détourne le regard de Dieu, un vide se crée, comblé par des substituts : idéologies, modes et obsessions qui masquent le malaise sans jamais le guérir.

    À une époque où la foi était encore vivante, l'impossible se produisit : le christianisme conquit l'Empire romain, édifia des cathédrales, engendra l'art, la littérature et des systèmes juridiques. Mais le monde moderne, qui se prétend rationnel et éclairé, a abandonné les miracles et vit dans une pauvreté spirituelle. Il nie le surnaturel et se plaint ensuite de son absence. C'est là la tragédie du monde moderne. Il dit : « Montrez-moi un miracle, et alors je croirai. » Mais en réalité, c'est l'inverse : croyez, et alors vous verrez le miracle. Le miracle n'est pas que Dieu apparaisse dans toute Sa splendeur et Sa majesté ; le miracle, c'est qu'Il Se soit tenu dans un atelier, en train de scier des planches.

    « L'idolâtrie ne se commet pas seulement en érigeant de faux dieux, mais aussi en érigeant de faux démons ; en faisant craindre aux hommes la guerre, l'alcool ou les lois économiques, alors qu'ils devraient craindre la corruption spirituelle et la lâcheté. » – G.K. Chesterton

    Cette remarque spirituelle de 1909 résonne aujourd'hui comme une prophétie. Nous identifions toutes sortes d'ennemis terrestres – du changement climatique aux épidémies virales – et nous nous mobilisons contre eux, tout en ignorant les ennemis invisibles de l'âme : l'absurdité de la vie, la décadence morale et le désespoir. C'est comme si l'humanité s'affairait à éteindre un petit feu dans le jardin, tandis que les fondations de la maison – le socle spirituel – s'affaissent lentement.

    L'un des aspects les plus remarquables et radicaux de l'envoi des apôtres par Jésus est son commandement : « Si quelqu'un ne vous reçoit pas et ne vous écoute pas, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre lui. » Nous voyons ici quelque chose de presque impensable de nos jours : la certitude absolue de la foi. C'est un point crucial : le catholicisme n'est pas une opinion parmi d'autres sur Dieu et le monde. Il est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité (je connais cette réplique d'une série télévisée américaine). Et la vérité n'est pas sujette à débat, à synodalité ou à compromis. Les apôtres n'ont pas reçu l'ordre de débattre, de négocier indéfiniment ni de s'adapter aux désirs de leurs auditeurs. Si quelqu'un n'accepte pas ce que proclament les apôtres, il passe à autre chose.

    C'est tout le contraire du christianisme moderne, qui s'excuse souvent lui-même et se contorsionne par tous les moyens pour rester acceptable et pertinent aux yeux du monde séculier. L'injonction de secouer la poussière de ses pieds n'est pas un appel au mépris, mais un signe de la vérité objective de la foi. Refuser le Christ n'est pas une question d'interprétation, mais un rejet tragique de la réalité elle-même. Un avertissement retentit ici pour l'Église occidentale : n'ayez pas peur d'être impopulaire. Les apôtres ne l'étaient pas non plus. Et pourtant, ils ont changé le monde.

    Les apôtres appellent à la repentance, à la conversion. Non pas à une spiritualité vague, ni à un message général d'amour, de paix et de compréhension, mais à la conversion – l'appel à un mode de vie radicalement nouveau. La religion n'est pas une simple préférence personnelle sans conséquences. Le christianisme n'est pas un mode de vie spirituel optionnel. C'est le chemin du salut. Et c'est pourquoi la mission des apôtres est la mission de l'Église à travers les âges. L'Église n'est pas une institution neutre qui préserve le patrimoine culturel. Elle est une défenseure de la vérité, une Église qui ne se soumet pas aux caprices du temps mais accomplit sa mission sans compromis. L'Église qui prend sa mission au sérieux sera persécutée. L'Église qui cherche à plaire au monde sera ignorée.

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  • Qu'en est-il de la persécution des chrétiens étrangers en Turquie ?

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    La persécution des chrétiens étrangers en Turquie

    28 Octobre 2025

    Depuis plusieurs années, la Turquie mène une politique de harcèlement systématique à l’encontre des chrétiens étrangers, sous prétexte de préservation de la sécurité nationale. Expulsions arbitraires, interdictions d’entrée et surveillance intrusive visent à éliminer toute activité chrétienne, en particulier protestante. Cette persécution silencieuse mais ciblée, en violation manifeste des engagements internationaux de la Turquie, est tolérée – voire justifiée – par les juridictions nationales. Le présent article expose les mécanismes de cette répression, met en lumière des cas emblématiques, et propose des pistes de réponse juridique et diplomatique.

    Sommaire

    1. Introduction : Une recrudescence des persécutions et du harcèlement juridique visant les chrétiens étrangers en Turquie

    2. Population chrétienne en Turquie : déclin brutal, et danger pour les chrétiens non turcs

    3. Qui sont les chrétiens étrangers visés par la Turquie ?

    3.1. Missionnaires occidentaux et membres engagés de l’Église

    3.2. Conjoints de citoyens turcs

    3.3. Réfugiés chrétiens ex-musulmans

    4. Cadre juridique utilisé pour expulser les chrétiens étrangers de Turquie et affaiblir le christianisme national

    4.1. Le droit turc de l’immigration : les restrictions N-82 et G-87

    4.2. Des expulsions systématiques pour affaiblir le christianisme local

    5. Le déni de justice devant les tribunaux turcs

    5.1. Amanda Jolyn Krause et autres (2024)

    5.2. Dave et Pamela Wilson

    5.3. Rachel et Mario Zalma

    5.4. David Byle

    5.5. Expulsion des conjoints de citoyens turcs : l’affaire Subasiguller

    6. Recherche de justice devant la CEDH

    6.1. Cox c. Turquie (2010)

    6.2. Bremner c. Turquie (2015)

    6.3. Wiest c. Turquie (affaire pendante)

    7. Expulsion des convertis chrétiens étrangers

    7.1. Violations du principe de non-refoulement et persécutions au retour

    7.2. M.B. et autres c. Turquie (2010)

    8. Protections internationales pour les chrétiens étrangers de Turquie

    8.1. Le traité de Lausanne

    8.2. La Convention européenne des droits de l’homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques

    9. Recommandations pour la protection de la liberté religieuse des chrétiens en Turquie

    9.1. Le gouvernement turc doit garantir la liberté religieuse des ressortissants étrangers

    9.2. Le Conseil de l’Europe doit demander des comptes à la Turquie pour ses violations systématiques de la liberté religieuse

    9.3. L’Union européenne doit utiliser ses instruments politiques et financiers pour défendre la liberté religieuse en Turquie

    10. Comment l’ECLJ défend les chrétiens persécutés ?

    10.1. De manière générale

    10.2. L’affaire Andrew Brunson : un symbole de la répression religieuse en Turquie

    10.3. L’intervention de l’ECLJ dans l’affaire Kenneth Wiest à la CEDH

    11. Conclusion : Mettre fin à la persécution des chrétiens étrangers en Turquie

    12. Questions fréquemment posées

    12.1. Quel est le statut juridique des chrétiens étrangers en Turquie ?

    12.2. Que signifient les règlements d’interdiction d’entrée N-82 et G-87 ?

    12.3. Quelles lois internationales protègent les chrétiens en Turquie ?

    12.4. Qui sont les victimes de la persécution religieuse en Turquie ?

    12.5. Comment la CEDH réagit-elle à la persécution des chrétiens étrangers en Turquie ?

    13. Photos des victimes

  • La situation des chrétiens persécutés est « urgente et doit être prise en compte »

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    D'Andrea Gagliarducci sur le NCR :

    La situation des chrétiens persécutés est « urgente et doit être prise en compte », déclare un responsable des secours hongrois.

    Tristan Azbej, secrétaire d'État hongrois pour les chrétiens persécutés, explique comment Hungary Helps, l'agence d'aide internationale de son pays, met en pratique la vision du pape pour un épanouissement humain authentique.

    Lundi, le pape Léon XIV a rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Le contenu de leurs échanges n'a pas été divulgué, mais la situation des chrétiens persécutés et des communautés chrétiennes menacées à travers le monde a particulièrement préoccupé M. Orbán. 

    L'administration d'Orbán a créé une unité gouvernementale dédiée à cette question en 2016 ; et en 2018, cette unité s'est élargie pour inclure Hungary Helps , une agence qui fonctionne comme une organisation à but non lucratif soutenant les efforts d'aide et les projets de développement dans diverses communautés du Moyen-Orient, d'Asie et d'Afrique.

    L’organisation Hungary Helps est actuellement dirigée par Tristan Azbej , secrétaire d’État hongrois chargé des chrétiens persécutés. Cet été, il s’est entretenu avec le Register lors d’un séjour à Rome avec des membres du Réseau international des législateurs catholiques, une organisation qui rassemble des intellectuels et des personnalités politiques catholiques du monde entier. Comme le veut la tradition, le groupe a été reçu en audience par le Saint-Père le 23 août.

    Le pape a déclaré à la chaîne que « l’épanouissement humain authentique découle de ce que l’Église appelle le développement humain intégral , c’est-à-dire le plein épanouissement de la personne dans toutes ses dimensions : physique, sociale, culturelle, morale et spirituelle. Cette vision de la personne humaine s’enracine dans la loi naturelle, l’ordre moral que Dieu a inscrit dans le cœur de l’homme, dont les vérités profondes sont éclairées par l’Évangile du Christ. »

    Azbej a déclaré au Register que le message du pape s'inscrit pleinement dans les objectifs du programme qu'il dirige. Dans cet entretien, il évoque les résultats de l'initiative « Hungary Helps », l'importance de Dieu dans le contexte géopolitique actuel et la possibilité de lancer d'autres initiatives similaires dans d'autres pays.

    Vous avez dit que le message du Pape à l'ICLN fait écho au travail de Hungary Helps. De quelle manière, et comment ? 

    Ce fut un privilège d'écouter les sages conseils prodigués aux hommes politiques catholiques par le pape Léon XIV. Il nous a parlé de l'épanouissement humain authentique, qui consiste à garantir la liberté de chercher la vérité, de pratiquer sa religion et d'élever sa famille en paix, ainsi que le respect de la création et la solidarité entre les classes sociales et les nations. L'objectif de Hungary Helps est précisément celui-ci : permettre aux communautés chrétiennes de vivre en paix avec leurs voisins et d'exercer leur liberté de religion, et les aider à construire un développement harmonieux pour un avenir durable et juste.

    Quels sont les résultats obtenus jusqu'à présent par Hungary Helps ? 

    Depuis le lancement du programme Hungary Helps en 2017, la Hongrie a soutenu, à ce jour, plus de 350 projets dans 64 pays à travers le monde, pour un budget total d'environ 100 millions d'euros (111 millions de dollars), par l'intermédiaire de l'agence Hungary Helps. Elle a ainsi pu apporter une aide, d'une manière ou d'une autre, à près de 2 millions de personnes. Le principe fondamental de l'action hongroise est d'aider les communautés touchées par les crises à rester et à prospérer dans leurs pays d'origine et de permettre un retour digne aux réfugiés et aux personnes déplacées. 

    L'un des objectifs explicites, mais non exclusifs, des efforts déployés en Hongrie est de permettre aux chrétiens persécutés ou discriminés en raison de leur foi de préserver leur identité, leur patrimoine matériel et immatériel, et de rester et de prospérer dans leurs pays d'origine. C'est toujours une grande joie pour moi de recevoir des témoignages, comme celui concernant l'école syriaque orthodoxe que nous avons contribué à construire à Erbil et qui a permis de convaincre cette communauté de ne pas émigrer, car elle a désormais accès à une éducation de qualité sur place. Dans d'autres domaines, nous nous contentons de soutenir ou de compléter la mission sociale de l'Église. Par exemple, j'ai été profondément touché de rencontrer des personnes au Kenya qui, grâce à notre soutien, ont pu quitter les bidonvilles de Nairobi pour retourner sur leurs terres natales et y reconstruire leur vie et leur travail. 

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  • Basilique de Koekelberg, 19 novembre : "mercredi rouge"

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  • Le Nigéria est engagé dans un sombre tunnel vers l'islamisation : les chrétiens en paient le prix

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    De La Sélection du Jour :

    Comprendre le cas nigérian : entre tribalisme, ingérences et épuration des chrétiens

    Par Raphaël Lepilleur.

    Synthèse n°2583,

    Publiée le 27/10/2025 -

    Le Nigéria semble être dans un sombre tunnel vers l'islamisation. Comme souvent, les chrétiens en paient le prix... Enfants, femmes et hommes y sont fréquemment massacrés.

    Le Nigeria est une poudrière. Géant divisé entre ethnies, religions, ambitions politiques et ingérences, il bascule vers une prise de pouvoir islamique. Au nord, les Peuls sèment la terreur. Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest prospèrent, tandis que l'armée, dominée par les musulmans, ferme les yeux. Dans ce chaos, les chrétiens sont les premières cibles, massacrés en silence.

    Les chrétiens sont aujourd'hui les plus persécutés au monde. C'est une réalité établie, comme le fait que les pays où l'on tue, emprisonne et torture des personnes pour leur foi sont à majorité musulmane ou communiste. Pour le cas nigérian, on fera l'économie des raccourcis « musulmans contre chrétiens », qui ne sont que partiellement vrais… Le Nigeria, c'est plus de 250 ethnies et près de 500 langues (qui n'ont jamais coexisté pacifiquement sur le long terme). 3 grands blocs dominent : les Haoussas-Peuls au nord, musulmans (les Peuls ayant conquis les Haoussas début 1 800, pour créer ensemble le califat de Sokoto, renversé par les Britanniques), les Yorubas au sud-ouest, musulmans, et les Igbos au sud-est, chrétiens. Il y a aussi un animisme ancestral, peu perceptible, puisque traditionnellement pratiqué en privé, tandis qu'une autre religion est affichée pour la vie publique. Les Igbos forment un peuple commerçant, profondément attaché à l'éducation et à la réussite. Dans les années 1960, post-indépendance britannique, ils tentent de faire sécession, déclenchant une guerre civile qui fera plus d'un million de morts (guerre du Biafra). Depuis, ils se voient comme les parias persécutés. Les Peuls sont historiquement nomades et prosélytes, présents dans tout le Sahel, du Sénégal jusqu'au Soudan. Depuis une vingtaine d'années, une partie s'est radicalisée, souvent sous influence wahhabite et salafiste, par des prêcheurs formés en Arabie saoudite, au Qatar ou dans des écoles financées par des ONG islamiques.

    Les Haoussa-Peuls tiennent une grande partie de l'appareil d'État, de l'armée et de la haute administration, avec les Yorubas. C'est dans leurs zones et dans leurs rangs que prospèrent Boko Haram et l'État islamique en Afrique de l'Ouest (EIAO), branche de Daesh. Pour faire simple, les premiers incarnent la sauvagerie jihadiste primitive qui se veut « pure » (donc peu « inclusive »), tandis que les seconds adoptent une approche plus stratégique et pragmatique, dans le but de rallier un maximum de musulmans. L'EIAO a pris le dessus sur Boko Haram, bien qu'ils se fassent encore la guerre. Dans tout cela, les milices peules sont les principaux responsables des massacres. Elles ne sont ni Boko Haram ni EIAO, mais sont instrumentalisées et armées par ces groupes. Ce sont des bras armés, motivés par la foi et par des conflits locaux liés à la terre, à l'élevage, à l'agriculture ou à la domination ethnique. En pratique, les Peuls tuent tout ce qui n'est pas peul, et surtout ce qui est chrétien. La volonté d'imposer la charia et la haine viscérale du non-musulman sont les points communs. Ajoutez à cela le pétrole du Delta du Niger (en zone chrétienne), la corruption endémique, l'explosion démographique, les multiples ingérences étrangères (Qatar, Arabie saoudite, USA, France, Chine)...

    Leur mode opératoire est quasiment médiéval. Des escadrons à moto et en pick-up qui surgissent en pleine nuit dans des villages de quelques centaines d'habitants. Et là, c'est l'horreur. Aux cris « d'Allah akbar », les villages sont incendiés, femmes/enfants/hommes massacrés, églises rasées (souvent brûlées avec les fidèles rassemblés à l'intérieur), corps mutilés, brûlés vifs, égorgés, viols collectifs… Les massacres des minorités chrétiennes du nord sont très fréquents. Dans le sud, on ne vit pas cette réalité. Boko Haram, de son côté, multiplie les enlèvements. On se souvient des centaines d'écolières kidnappées… Les chiffres (estimations très difficiles, vu le contexte) font état de plus de 50 000 morts depuis 2009, et plus de 3,5 millions de déplacés. On peut parler d'une logique génocidaire, d'une épuration ethnique et religieuse (populaire dans les régimes musulmans et communistes).

    Depuis la fin de la dictature militaire en 1999, le Nigeria repose sur une règle non écrite, mais sacrée : le pouvoir (président/Premier ministre) doit toujours être partagé entre un chrétien et un musulman. En 2023, cette règle a été brisée pour la première fois. Cela renforce l'idée d'une prise de pouvoir islamique (avec une surestimation de la population du nord, qui permettrait de frauder les élections). Dans les faits, les massacres se sont intensifiés depuis cette élection. Pour de nombreux religieux et défenseurs des droits humains, c'est le basculement vers un régime islamique. De là à imaginer une complicité entre le pouvoir yoruba et les Peuls, il n'y a qu'un pas. Des liaisons dangereuses, car une tentative de coup d'État menée par des militaires (largement acquis aux Peuls) aurait d'ailleurs été déjouée. Présidence aussi visée pour corruption et soupçonnée de « complicité néocolonialiste ». L'actuel chef d'État est un ancien président de la CEDEAO (censée incarner l'unité de l'Afrique de l'Ouest, mais perçue par certains comme un relais des intérêts mondialistes). Pour l'activiste controversé Kemi Seba, le mondialisme et le néolibéralisme sont les ennemis communs de tous les peuples et leurs architectes ne reculent devant rien. Même si cela implique de fermer les yeux sur une logique génocidaire… Quand géopolitique, jihad et conflits locaux s'entremêlent, ce sont souvent les chrétiens qui en paient le prix.

    À retenir

    • Le Nigéria, c'est plus de 250 ethnies, mais 3 dominent. Les Haoussa-Peuls musulmans au nord, les Yorubas musulmans au sud-ouest et les Igbos chrétiens au sud-est.
    • Le pays à toujours été divisé par des logiques tribales et claniques. Les milices peuls, armées par Boko Haram et la branche de Daesh locale, sont les principaux coupables des massacres.
    • Un bilan vertigineux. On peut parler d'une logique d'épuration ethnique et religieuse. Pour la première fois de son histoire, le pouvoir politique est entièrement musulman.
    • Le pouvoir politique yoruba serait complice, dans le but d'éradiquer la population chrétienne... Le spectre du Moyen Orient, des frères musulmans, des salafistes, plane sur le pays... Beaucoup fermeraient les yeux pour préserver leurs intérêts et un certain équilibre géopolitique. 

     

    La sélection
     

    Nigéria: la foi sous le feu de la persécution

    >>> A lire sur le site de Portes Ouvertes.

  • A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

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    De Robert Royal sur The Catholic Thing :

    A propos des vachers musulmans, des martyrs catholiques et du déclin institutionnel

    27 octobre 2025

    Il est courant aujourd'hui de déplorer la perte généralisée de confiance dans les institutions : gouvernements, écoles, collèges et universités, tribunaux, autorités médicales, religions et (notamment) l'Église catholique. Il existe de nombreuses raisons, bonnes ou mauvaises, à cette perte de confiance. Dans la plupart des cas, il s'agit simplement d'une réaction face à l'incapacité de nos institutions à remplir leur mission. Parfois, les défaillances sont si étranges que l'on est tenté de renoncer soi-même à ces organismes.

    L'Église catholique a bien sûr perdu beaucoup de confiance à cause de la crise des abus sexuels. Même si l'Église a été injustement critiquée alors que d'autres institutions – comme les écoles publiques – ont des antécédents comparables, voire pires, sans que leur réputation en soit vraiment affectée, cette humiliation a été un signal d'alarme. Ou aurait dû l'être, si l'Église dans son ensemble avait adopté des mesures efficaces pour remédier à ce problème bien réel. Pourtant, de manière inexplicable, nous avons des prêtres célèbres comme Marko Rupnik S.J., accusés d'abus et de blasphèmes stupéfiants, mais toujours en activité. Comme d'autres.

    Et à un niveau moins scandaleux, considérons la récente controverse suscitée par les propos du cardinal Parolin sur la persécution des chrétiens au Nigeria. Une porte-parole de l'organisation Aid to the Church in Need, qui a publié la semaine dernière un rapport sur la persécution des catholiques dans le monde, a défendu l'affirmation du cardinal selon laquelle les catholiques nigérians étaient souvent victimes de conflits sociaux et non religieux. Elle a qualifié ces propos d'improvisés, visant simplement à reconnaître la complexité de la situation.

    C'est peut-être vrai, mais c'est précisément ce qu'une personne occupant un poste à haute responsabilité – Parolin est le secrétaire d'État du Vatican – dit de manière presque aléatoire qui est révélateur. (Un « lapsus révélateur », si vous croyez à ce genre de choses.) Ce qui nous donne confiance, ou non, dans le jugement d'une personne, c'est en partie sa capacité à évaluer correctement les proportions dans des situations toujours complexes.

    Mgr Parolin avait raison de dire qu'il existe d'autres causes que l'antagonisme religieux pour expliquer le massacre des chrétiens au Nigeria. En particulier, la concurrence pour les terres entre les éleveurs musulmans fulani et les agriculteurs chrétiens. Mais ce n'est qu'une petite partie du problème. (L'affirmation occasionnelle du Vatican selon laquelle le « changement climatique » explique les mauvaises actions entre également dans cette catégorie.) Et il est vrai que même certains musulmans « modérés » sont attaqués par des islamistes radicaux au Nigeria.

    Mais attirer l'attention sur cette question secondaire alors que quelque 8 000 chrétiens ont été tués, principalement par des islamistes radicaux précisément en raison de leur foi, depuis le début de l'année 2025 seulement, suggère une volonté presque délibérée de ne pas énoncer le véritable problème.

    La persécution et le martyre des chrétiens nigérians sont si graves que le Washington Post, journal résolument laïc et progressiste, m'a récemment invité à rédiger un article d'opinion (ici). Ne manquez pas les commentaires si vous avez besoin d'une preuve supplémentaire du nombre d'Américains qui, ces derniers temps, sont devenus complètement fous.

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  • Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction

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    De l'

    Une guerre démographique fait rage, et ceux qui la fomentent veulent notre extinction.

    Le 17e rapport Van Thuân est publié

    « La guerre démographique. Voulons-nous notre extinction ? » Tel est le titre du 17e Rapport sur la doctrine sociale de l'Église dans le monde, édité par l'Observatoire du cardinal Van Thuân et récemment publié par Cantagalli. Quinze experts examinent la véritable « bombe atomique » de l'humanité actuelle, la glaciation démographique et la planification politique en matière de procréation et de population. L'alarme est lancée : la population mondiale décline ; en 2024, 10 000 enfants de moins sont nés en Italie qu'en 2023. Si la situation perdure, le dernier Italien mourra d'ici 2150. Le rapport contient tous les chiffres, mais pas seulement.

    Le titre du rapport est d'un réalisme provocateur, et il nous confronte à la réalité : une guerre est en cours, et ceux qui la planifient se fient à leur instinct. La guerre démographique est une véritable guerre, à la fois comme sujet de discorde et comme instrument de conflit. Les deux principaux aspects de cette guerre démographique abordés par le rapport sont les politiques antinatalistes et les politiques d'immigration. Le rapport ne se contente pas d'aborder la bioéthique ou la morale personnelle, mais propose une analyse franchement politique. Le pouvoir mondial utilise aujourd'hui ces deux outils, et les populations en deviennent les otages.

    Depuis le rapport Kissinger de 1974, Mémorandum de sécurité nationale n° 200, intitulé « Implications de la croissance démographique mondiale pour la sécurité et les intérêts étrangers des États-Unis », qui a ouvert la voie à l'antinatalisme mondial, la planification mondialiste de la natalité et des migrations a eu pour objectif d'entraver le développement de certains pays et de maintenir les équilibres de pouvoir existants, car ils avantagent les détenteurs du pouvoir mondial. La politique démographique n'est ni secondaire ni marginale ; elle est interconnectée avec l'économie, la médecine et la culture, entendues principalement comme l'organisation de mentalités et de modes de vie répandus.

    Les soins de santé sont également devenus l'instrument d'une guerre qui sème la mort, comme toutes les guerres. La légalisation forcée de l'avortement et de l'euthanasie équivaut à une guerre mondiale. Comme dans toutes les situations de guerre, les soins de santé ont proféré de nombreux mensonges pour désorienter l'ennemi : ils ont modifié la définition scientifique de la conception et de la mort. 

    Des continents entiers, comme l'Europe, risquent de voir leur puissance mondiale diminuée par leur hiver démographique programmé et leurs politiques d'immigration perturbatrices. La grande crise financière de 2008 trouve son origine, comme le rappelle également ce rapport, dans la baisse de la natalité et l'affaiblissement de la famille. L'Union européenne persécute les États membres qui mènent des politiques natalistes. Partout, des luttes intestines s'engagent autour de la baisse de la natalité et des taux de natalité.

    La natalité et l'immigration nous obligent à explorer les racines des questions sociales actuelles, et les questions radicales sont toujours sources de conflits, de luttes et de guerres. Elles sont radicales à la fois parce qu'une société y survit ou s'y suicide, et parce qu'aucun autre problème social ne peut être résolu sans les résoudre. La radicalité implique également des solutions opposées, comme une sorte de guerre civile à mort : les phénomènes démographiques ne sont pas spontanés, mais résultent d'une planification politique du pouvoir.

    La culture, elle aussi, est un secteur influencé par les politiques démographiques. Les thèses d'Emil Mihai Cioran dans L'Inconvénient de Naître ne sont qu'un exemple parmi tant d'autres de la vaste littérature dissuasive sur la contraception. La littérature sur l'infanticide est également abondante et ne se limite pas aux ouvrages de Peter Singer. David Benatar, auteur de Better Never to Have Been: The Harm of Coming Into Existence , a considérablement alimenté le mouvement d'extinction. Si l'on ajoute à cela la culture du genre, les modes de vie de la postmodernité éveillée et l'extrémisme environnementaliste en faveur de l'extinction… on peut conclure que même ceux qui mobilisent la culture mènent une guerre démographique.

    Commandez dès maintenant le 17ème Rapport de notre Observatoire.

    Voir la fiche technique ici

  • Qu'arrive-t-il à la Communion anglicane ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Qu'arrive-t-il à la Communion anglicane ?

    La réalité déjà complexe de l’anglicanisme mondial devient encore plus complexe.

    23 octobre 2025

    Plus tôt ce mois-ci, un organisme connu sous le nom de GAFCON — la Global Fellowship of Confessing Anglicans — a déclaré qu’il était « désormais la Communion anglicane mondiale ».

    « Comme c’est le cas depuis le tout début, nous n’avons pas quitté la Communion anglicane ; nous sommes la Communion anglicane », a-t-il ajouté.

    Quelles sont les racines de la Communion anglicane ? Quelle est la place de la GAFCON ? Et que signifie sa nouvelle déclaration ?

    Les racines d'une communion

    La Communion anglicane est née de l’activité missionnaire de l’Église d’Angleterre sous l’Empire britannique.

    L'Église d'Angleterre, l'Église d'État établie en Angleterre, se considère comme la continuité de la mission grégorienne, l'expédition commandée par le pape Grégoire Ier en 596 pour convertir les Anglo-Saxons, habitants de l'actuelle Angleterre. Cette mission était dirigée par saint Augustin de Cantorbéry, moine établi à Rome qui devint le premier archevêque de Cantorbéry en 597.

    Cette conviction anglicane de continuité explique pourquoi l’évêque Sarah Mullally a été décrite comme « le 106e archevêque de Canterbury depuis l’arrivée de saint Augustin dans le Kent en provenance de Rome en 597 » dans le communiqué de presse du 3 octobre annonçant sa nomination.

    Mais cette conviction n'est pas acceptée par les catholiques, qui soulignent que saint Augustin de Canterbury a agi sous l'autorité du pape, a utilisé le rite romain et a introduit les pratiques liturgiques romaines en Grande-Bretagne.

    Pour les catholiques, la date la plus pertinente n'est pas 597, mais 1534, lorsque le Parlement anglais proclama le roi Henri VIII chef suprême de l'Église d'Angleterre, rompant ainsi avec Rome. À partir de ce moment, l'Église d'Angleterre devint une entité séparée de Rome et, par conséquent, en rupture avec la mission grégorienne.

    Si l'anglicanisme primitif conserva des éléments du rite romain, le Livre de la prière commune , en langue vernaculaire , publié en 1549, marqua une rupture décisive. Les Ordinaux édouardiens de 1550 et 1552 modifièrent la forme d'ordination, amenant le pape Léon XIII à déclarer, dans sa lettre apostolique Apostolicae curae de 1896 , qu'ils rendaient les ordres anglicans « absolument nuls et sans effet ».

    L'expansion outre-mer de l'Église d'Angleterre commença dans les colonies américaines, avec l'établissement d'églises anglicanes en Virginie à partir de 1607, sous l'autorité de l'évêque de Londres. Le premier diocèse outre-mer fut créé en Nouvelle-Écosse en 1787, suivi de Québec (1793), Calcutta (1814), la Jamaïque (1824), la Barbade (1824) et le Cap (1847).

    Mais la Communion anglicane n'a officiellement vu le jour qu'en 1867, lorsque l'archevêque de Canterbury de l'époque, Charles Longley, a invité 76 évêques du monde entier à se réunir dans sa résidence londonienne, le palais de Lambeth. Ce « synode pananglican » est devenu la première Conférence de Lambeth et a été suivi de réunions similaires environ tous les dix ans, réunissant les dirigeants anglicans du monde entier autour de l'archevêque de Canterbury.

    Les Conférences de Lambeth ont finalement été définies comme l'un des quatre « instruments de communion » qui unissent la Communion anglicane. Les trois autres sont l'archevêque de Canterbury, le Conseil consultatif anglican, un organisme composé d'évêques, de prêtres et de laïcs qui se réunit régulièrement depuis 1971, et la Réunion des primats, qui réunit les dirigeants des provinces nationales de la Communion anglicane depuis 1979.

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