Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Cette semaine au Synode sur la synodalité : Délibérations et agendas voilés

IMPRIMER

D'Andrea Gagliarducci sur le National Catholic Register :

Cette semaine au Synode sur la synodalité : Délibérations et agendas voilés

9 octobre 2023

Le Synode sur la synodalité au Vatican connaîtra une autre première cette semaine, alors que le rassemblement passe du travail en groupes dans des cercles restreints à une assemblée plénière - l'une des Congrégations générales officielles. Les journalistes pourront enfin, pour un temps, suivre les discours et les débats dans la salle d'audience. 

L'un des discours les plus importants est celui du cardinal Jean-Claude Hollerich, en sa qualité de rapporteur général, à la fin de la discussion de chaque section du document. 

Le prochain rapport - appelé "présentation" dans le calendrier du synode - est attendu le 13 octobre, et un autre aura lieu le 18 octobre. Il est probable que ces présentations seront également retransmises en direct. 

Cette semaine sera marquée par de nouveaux discours, mais aussi par des thèmes tels que les influences extérieures potentielles, la recherche de la communion synodale et les murmures de réforme qui résonnent dans les couloirs du Vatican. 

Des agendas en jeu ?

Des inquiétudes subsistent quant à la possibilité pour des groupes de pression d'influencer le cours du synode. Ce n'est pas une coïncidence si le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, archevêque de Kinshasa, a déclaré lors d'une conférence de presse que personne n'apporterait son programme personnel, et encore moins n'essaierait de l'imposer aux autres. "Il n'y a pas d'agenda, nous sommes tous frères et sœurs", a réaffirmé le prélat africain.

Le cardinal congolais a également déclaré que le résultat du processus serait "accueilli par tous comme la volonté de Dieu". 

Toute mention de la recherche de la communion au synode n'est guère surprenante : Il s'agit d'un refrain courant dans de nombreuses conversations annexes, évoquant un semblant de déjà vu - ou un retour au passé.

Avant 2014, on parlait de "consensus synodal", les documents étant soumis à un vote paragraphe par paragraphe. L'absence d'une majorité des deux tiers conduisait à ne pas publier les documents, une pratique visant à favoriser la communion plutôt que la division.

Dans un souci de transparence apparente, le pape François a déjà divulgué toutes les formes de documents finaux et le résultat du vote. Ce synode, cependant, suivra une voie différente. 

Au lieu d'un document final, c'est un document de synthèse qui sera présenté, son approbation dépendant davantage du récit général de l'expérience du synode que de chapitres particuliers. 

En octobre 2024, l'approbation du texte final par l'assemblée pourrait potentiellement bouleverser le document de synthèse.

Les enjeux de cette semaine

L'attente est grande autour de ce qui se passera lundi après-midi, lorsque la commission synodale désignée pour rédiger le document de synthèse émettra ses votes. Ces résultats - qui révèlent les noms des membres de la commission - pourraient donner un aperçu de la formulation du document ou, à tout le moins, indiquer le ton général des documents et, par conséquent, de l'ensemble du synode.

Selon le calendrier officiel, deux points clés de l'instrumentum laboris, le document de travail, doivent être discutés cette semaine :

Section B1 : "Comment pouvons-nous être plus pleinement signe et instrument de l'union avec Dieu et de l'unité du genre humain ?"

Section B2 : "Coresponsables de la mission" avec une question centrale : "Comment partager les tâches et les dons au service de l'Évangile ?

Les petits groupes de travail - circoli minori - présenteront leurs interventions le 11 octobre, avant de finaliser et de soumettre leurs rapports au Secrétariat général le 12 octobre. 

Le processus se terminera par un après-midi libre consacré à un pèlerinage, vraisemblablement dans les catacombes romaines. À partir du 13 octobre, la section B2 de l'instrumentum laboris fera l'objet d'un examen minutieux.

Deux après-midi de cette semaine sont consacrés à la "conversation de l'Esprit", décrite comme un temps de discernement commun pour le synode. Décrit dans les sections 37 à 39 de l'instrumentum laboris, ce processus comprend trois phases : une délibération profonde avant de prendre la parole devant l'assemblée, un temps de silence et de prière pour s'imprégner des demandes des autres, et une session pour identifier les questions clés et forger un consensus commun.

Les "conversations de l'Esprit" visent à élaborer un document qui incarne le consensus et l'esprit communautaire. Il reste à voir si cet objectif sera atteint. Le fait que le cardinal Hollerich ait déjà fait allusion à une feuille de route pour l'année à venir implique une plongée prudente dans les eaux pour l'instant. 

L'année prochaine, ces "conversations" pourraient se concentrer sur des sujets spécifiques avec plus d'acuité, bien que cela reste du domaine de la spéculation.

Commentaires

  • Il faut souhaiter que le synode sur la synodalité débouche sur la publication d'un document au moins aussi intéressant que le fut "Pierres Vivantes", le catéchisme publié par les évêques "synodalistes" de France. De cet ouvrage mûrement réfléchi il ne reste plus la moindre trace. C'est ce qui pourrait arriver de mieux pour garantir la sérénité des fidèles qui veulent rester dans la foi catholique.

  • L'objectif des membres du parti qui dirige l'Eglise depuis 1962-1963,

    - n'est pas que l'ensemble des catholiques adhère de tout son coeur à la ligne de pensée iréniste et moderniste qui sévit encore plus depuis l'après Benoît XVI que depuis l'après Pie XII, la grande majorité des catholiques ne comprenant pas la portée des expressions et des omissions présentes dans les documents qui comportent cette ligne de pensée,

    mais

    - est que presque aucun contre-discours, catholique en plénitude, donc ni iréniste, à l'égard de l'extérieur de l'Eglise, ni moderniste, vis-à-vis de la Tradition de l'Eglise, ne puisse émerger, en provenance de tel groupement significatif de cardinaux et d'évêques.

    Donc, en fait, pour les membres de ce parti, peu importe que les documents du Magistère pontifical post-conciliaire, en ce qu'ils sont les plus partisans du "dialogue" ad extra et du "renouveau" ad intra, soient oubliés au fur et à mesure, comme c'est d'ailleurs souvent le cas.

    En effet, ce qui importe le plus est que presque aucun homme d'Eglise n'ait le courage et la franchise de s'affranchir des conceptions doctrinales et des conduites pastorales dominantes, au point de remettre en cause la conception, elle-aussi dominante, de la "communion", au sein de l'Eglise en général et de l'épiscopat en particulier.

    C'est pourquoi la situation actuelle est d'un extrême intérêt, puisqu'une demi-douzaine de cardinaux, et non des moindres, se manifeste ENFIN contre la poursuite de l'imposition à l'Eglise et aux fidèles d'une dénaturation ou d'une fragilisation qui n'a que trop duré.

Les commentaires sont fermés.