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Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire »

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De Jonah McKeown sur CNA :

Le pape François déclare que les critiques conservateurs ont une « attitude suicidaire ».

Dans un entretien avec Norah O'Donnell de 60 Minutes, diffusé ce dimanche, le pape François s'en est pris à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis.

16 mai 2024

Dans une interview accordée à l'émission « 60 Minutes » diffusée ce dimanche, le pape François s'en prend à ses « détracteurs conservateurs » aux États-Unis, déclarant qu'un conservateur est quelqu'un qui « s'accroche à quelque chose et ne veut pas voir au-delà ».

« C'est une attitude suicidaire », a déclaré le pape, comme l'a rapporté l'émission « 60 Minutes », qui a diffusé un bref extrait de l'interview menée par Nora O'Donnell, de la chaîne CBS. 

« Car une chose est de prendre en compte la tradition, de considérer les situations du passé, mais une autre est de s'enfermer dans une boîte dogmatique.

En août 2023, il a déclaré que l'Église catholique américaine se caractérisait par « une attitude réactionnaire très forte ». Il a récemment pris des mesures pour limiter l'influence de certains de ses plus éminents critiques cléricaux aux États-Unis, en retirant certains privilèges du Vatican au cardinal Raymond Burke et en démettant de ses fonctions d'évêque de Tyler, au Texas, l'évêque Joseph Strickland, qui critiquait fréquemment le pape en ligne. 

Selon CBS, le pape a parlé franchement avec Mme O'Donnell des guerres en Israël et à Gaza, de l'Ukraine et des crises migratoires dans le monde et à la frontière sud des États-Unis. 

« La vaste conversation porte également sur la gestion par l'Église de ses propres scandales d'abus sexuels, sur l'engagement profond de François en faveur de l'inclusion au sein de l'Église, sur les réactions négatives à l'égard de son pontificat de la part de certains secteurs du catholicisme américain et sur l'exploration de sa pensée sur la gestation pour autrui », indique la chaîne, ajoutant que l'interview est « la première fois qu'un pape accorde une interview approfondie en tête-à-tête à une chaîne de télévision américaine ».

L'intégralité de l'interview, réalisée le 24 avril, sera diffusée dans le cadre de l'émission « 60 Minutes » le 19 mai de 19 à 20 heures sur CBS et sera disponible sur Paramount+. D'autres extraits de l'interview seront diffusés dans le cadre d'une émission spéciale d'une heure diffusée en prime time le lundi 20 mai à 22 heures (heure de l'Est) sur CBS et Paramount+.

L'interview précède la toute première Journée mondiale de l'enfance, les 25 et 26 mai, une nouvelle initiative du pape François parrainée par le dicastère du Vatican pour la culture et l'éducation, en collaboration avec la communauté catholique de Sant'Egidio, la coopérative Auxilium et la Fédération italienne de football. Le Vatican s'attend à ce que des enfants de plus de 100 pays se rendent à Rome pour participer à ce week-end en compagnie du pape.

Jonah McKeown est rédacteur et producteur de podcasts pour la Catholic News Agency. Il est titulaire d'une maîtrise de l'école de journalisme de l'université du Missouri et a travaillé comme rédacteur, producteur pour la radio publique et vidéaste. Il est basé à St. Louis.

Commentaires

  • Pape François: je ne suis ni néo-moderniste, ni militant LGTB, ni syncrétiste, ni relativiste, et pour comble de malheur, je me retrouve en Jean-Paul II et Benoît XVI et en des cardinaux comme Müller et Sarah. Puis-je quand même communier?

  • Vous vous trompez, si vous croyez que François se démarque substantiellement de ses prédécesseurs néo-catholiques post-conciliaires dans tous les domaines.

    Dans les domaines du dialogue interconfessionnel oecuméniste et du dialogue interreligieux inclusiviste, François est un remarquable continuateur, un continuateur par dépassement, de Jean-Paul II et de Benoît XVI.

    Sans Assise, sans l'esprit d'Assise, sans les journées passées à Assise par le successeur de Jean-Paul Ier et par le prédécesseur de François, il n'y aurait pas eu autant de banalisation et de légitimation du "dialogue", ainsi que la configuration des mentalités qui ont rendu possible, sous François, la déclaration d'Abou Dhabi et ses suites.

  • Benoit XVI ; "Chaque jour naissent de nouvelles sectes et se réalise ce que dit saint Paul à propos de l'imposture des hommes, de l'astuce qui tend à les induire en erreur (cf. Ep 4, 14). Posséder une foi claire, selon le Credo de l'Eglise, est souvent défini comme du fondamentalisme. Tandis que le relativisme, c'est-à-dire se laisser entraîner "à tout vent de la doctrine", apparaît comme l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle. L'on est en train de mettre sur pied une dictature du relativisme qui ne reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son propre ego et ses désirs". (MISSA PRO ELIGENDO ROMANO PONTIFICE. HOMÉLIE DU CARDINAL JOSEPH RATZINGER DOYEN DU COLLÈGE CARDINALICE)

  • Précision ou rappel : si Jean-Paul II et Benoît XVI avaient été clairement et fermement opposés à l'hégémonie culturelle du relativisme et du subjectivisme en matière religieuse, le relativisme et le subjectivisme dans ce domaine découlant beaucoup plus d'une hégémonie culturelle et sociétale que d'une dictature juridico-politique stricto sensu, ils auraient été également clairement et fermement opposés à Dignitatis humanae, à Nostra aetate et à l'esprit d'Assise, ces textes et cet esprit étant bien plus placés sous le signe de l'accompagnement bienveillant que sous celui de la contre-offensive contrariante, face à cette hégémonie culturelle et sociétale.

    Or, le moins que l'on puisse dire est qu'ils n'y ont pas été opposés...

    Si seulement il suffisait d'être conservateur en morale pour être activement et concrètement réfractaire, face à cette hégémonie culturelle du relativisme et du subjectivisme en matière religieuse, cela se saurait, puisque le positionnement "conciliaire en religion, conservateur en morale" a prévalu, à Rome, de 1962 à 2012, avec les conséquences que l'on connaît infiniment plus depuis la réunion d'Assise, en 1986, que depuis la réunion de Kyoto, en 1970...

  • Quand on lit cette prose du pontif (piteusement) régnant, on a immédiatement envie de lui répondre : parce qu'il n'y a rien à conserver peut-être ?

    Un Pasteur digne de ce nom fait tout pour conserver l'unité du troupeau. Il ne le divise (cf. " diabolein ") pas au moyen d'étiquettes. Le manteau du Seigneur est déjà suffisamment lacéré ainsi!

    Cette agitation est assez symptomatique à ce stade de son pontificat. Beaucoup de bruit pour rien en somme dans la dimension globale de l'histoire et des promesses du Christ. Seules qui importent.

  • On peut supposer que, dans l'esprit de François, il convient de conserver, voire de déployer davantage, dans l'Eglise, les "esprits" du Concile, d'Assise, d'Amoris laetitia, d'Abou Dhabi, d'Amazonie et de la synodalité.

    En ce sens, paradoxal, François est un conservateur de la mentalité qui a conquis le pouvoir au moment et au moyen du Concile Vatican II, ou un conservateur d'une mentalité libérale, puis moderniste, puis postmoderne.

    Cela rappelle la phrase de Jean-Claude Juncker : "il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens".

    Eh bien, il est possible de prendre appui sur cette phrase pour faire droit à la pensée la plus probable de François : "il ne peut y avoir de foi catholique et de morale chrétienne évangéliques contre l'inclusivisme, le périphérisme et le synodalisme".

    Manifestement, de son point de vue, ces trois traits de caractère du néo-catholicisme d'aujourd'hui, pleinement propice au dépassement de celui d'hier, doivent être conservés à tout prix.

  • Je m'exprime rarement ici et je précise que je ne suis pas un fan absolu de François mais il est comique de constater que, lorsqu'il prend position sur des sujets supposés plaire à beaucoup de lecteurs de ce site (encouragement en faveur de la natalité, expression de craintes quant aux menaces planant sur la famille, sortie de Dignitas Infinita [qui n'est quand même pas si mal], dénonciation de la culture du jetable dont sont victimes les enfants handicapés, condamnation de la théorie du genre ... ), il n'y a PERSONNE pour s'en réjouir. Et puis il suffit qu'un article critique soit publié pour que, hop, ce soit reparti pour un tour avec les rengaines habituelles.

  • Bien malheureusement, les rengaines habituelles sont le reflet d’un modèle qui s’appuie sur des standards observables depuis 13 ans, que ce soit à travers des déclarations, des sympathies ou des animosités systématiques (cf. le traitement récent réservé à l’évêque du Texas, Mgr Strickler).
    Quant à Dignitas infinita, je serais moins optimiste que vous.
    D’abord, le concept de « dignité infinie » fait explicitement référence à un passage d’un Angelus de St Jean-Paul II datant de 1980. St Jean-Paul II n’a pas parlé de « dignité infinie » : il y a, de l’avis de certains observateurs, un problème de traduction, le terme correct d’origine étant « dignité immense », ce qui n’est pas la même chose, en accord avec une citation de St Thomas d’Aquin qui a dit : « la dignité infinie est attribuée à Jésus-Christ seul et sa bienheureuse mère s’en approche ».
    Dans le texte, on peut lire : « Pour Jésus, le bien fait à tout être humain, indépendamment des liens du sang ou de la religion, est le seul critère de jugement ». Cette déclaration tend à ignorer la réalité de la nécessité du baptême, la nécessité d’un sauveur, et la nécessité de la grâce sanctifiante, qui nous justifie. Une personne vivant en état de péché mortel n’a pas de dignité infinie sans repentance et sans la grâce de Dieu. Ou bien alors il faudrait admettre que l’absolution, la remise des péchés, n’a aucun effet, et que si l’homme commet un acte mauvais, il suffit d’en commettre un autre qui serait bon pour compenser. Ceci n’est absolument pas catholique.
    Je crois que c’est Léon XIII qui a dit qu’une seule goutte d’hérésie gâche un document. En synthèse, le document auquel vous faites référence porte encore une fois la marque de la confusion. On aura beau dire qu’il contient aussi des choses utiles, comme par exemple au sujet du transgenrisme…
    Fondamentalement, St Jean est plus sûr, quand il dit (6 :53) : « … à moins que vous ne mangiez la chair du Fils de l’homme et que vous ne buviez son sang, vous n’avez pas la vie en vous ». Et si vous n’avez pas « la vie en vous », vous n’avez pas la dignité ontologique infinie. Finalement, Dignitas infinita ce n’est pas seulement une nouvelle expression de confusion. C’est une Xe occasion perdue.

  • Ce n'est pas le conservatisme qui est suicidaire, c'est la fuite en avant irréfléchie. Pour ceux qui ont été menés vers Auschwitz ou un îlot du Goulag, il aurait mieux valu que le train du changement soit arrêté avant l'arrivée à destination.
    Les modernistes qui les ont poussés vers l'abîme n'ont pas fait spontanément leur autocritique. L'irresponsabilité sociale n'est pourtant pas excusable, hier comme aujourd'hui, et même si l'on est âgé de 87 ans et que l'on n'a pas d'enfants.

  • Depuis combien de temps les néo-modernistes issus des années 1930, en ce qu'ils se distinguent des primo-modernistes qui ont sévi sous Léon XIII puis sous Saint Pie X, ont-ils bien conscience du fait que leur référentiel fondamental, placé sous le signe du remplacement ou de la transformation du christianisme catholique par une espèce d'humanisme panchristique, est durablement et profondément fort peu propice à la fécondité spirituelle et à la fidélité doctrinale ?

    Eh bien, voyez-vous, c'est depuis que l'absence d'effet Vatican II, au cours de la période située entre 1959 et 1978, a été suivie par l'absence d'effet Jean-Paul II, au cours des années 1980-1990, que les clercs néo-catholiques post-conciliaires ont ou peuvent avoir bien conscience du fait que leur référentiel fondamental est bien plus un obstacle nuisible qu'un instrument propice aux vocations religieuses et aux vocations sacerdotales, dans les diocèses, notamment et surtout dans le monde occidental.

    En d'autres termes, nous sommes en présence de clercs qui, depuis le début du XXIème siècle, ont bien conscience du fait que le Concile et l'après-Concile ne donnent décidément pas beaucoup de fruits, mais qui préfèrent appuyer sur l'accélérateur, tout en continuant à aller dans la même direction, effectivement suicidaire.

    A leur décharge, il faut rappeler que les prédécesseurs des prédécesseurs de leurs prédécesseurs qui étaient présents et actifs, au moment du Concile, se sont publiquement engagés à ce que les catholiques cessent de l'être et de le rester d'une manière potentiellement anti-protestante, anti-libérale, anti-moderniste.

    En raison de cet engagement initial, qui a été suivi par une escalade d'engagements ulterieurs, les responsables religieux catholiques sont aujourd'hui complètement piégés par les conséquences de la soumission de leurs prédécesseurs et de leur propre soumission à un logiciel intitulé l'Eglise du Concile, de même que les responsables politiques français sont aujourd'hui complètement piégés par les répercussions de la soumission de leurs prédécesseurs et de leur propre soumission à un autre logiciel, intitulé l'Europe de Maastricht.

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