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Synode

  • Tout sauf synodale : la curieuse Église que veut le Pape François

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Tout sauf synodale. La curieuse Église que veut le Pape François

    Trois ans de discussions interminables, avec en guise de cerise sur le gâteau un document final qui ne l’est même pas. Voilà le synode voulu et imaginé par le Pape François avec l’intention de refonder l’Église comme Église du peuple, appartenant à tous les baptisés.

    Difficile de dire quelle sera la suite. Le Pape François a expurgé ce dernier synode toutes les questions qui fâchent pour les déléguer à des commissions qui en discuteront jusqu’au printemps prochain. Ensuite, c’est lui qui décidera quoi faire.

    Mais ce qui est certain, c’est qu’en attendant, il a radicalement modifié la forme des synodes.

    Nés sous Paul VI dans la foulée du Concile Vatican II avec l’intention de mettre en œuvre un gouvernement plus collégial de l’Église, dans lequel les évêques seraient périodiquement appelés pour consultation par le successeur de Pierre, les synodes ont constitué, jusqu’au terme du pontificat de Benoît XVI, des moments révélateurs des orientations de la hiérarchie de l’Église sur les questions qui étaient examinées l’une après l’autre.

    Comme pour le Concile, les discussions se déroulaient presque toujours en assemblée plénière, où chacun pouvait parler et écouter les autres. Le synode était quant à lui à huis clos mais chaque jour, « L’Osservatore Romano » publiait des résumés de toutes les interventions avec les noms des orateurs respectifs, et pour les journalistes accrédités, des points presse étaient organisés dans plusieurs langues au cours desquelles des observateurs préposés à cet effet fournissaient des informations supplémentaires sur le débat qui venait d’avoir lieu au cours des heures précédentes. Chaque évêque était libre de rendre public le texte intégral de son intervention en séance et de rapporter comme il voulait les interventions auxquelles il avait assisté.

    Certes, les synodes étaient purement consultatifs et le seul à tirer des conclusions normatives était le Pape, dans l’exhortation post-synodale qu’il publiait quelques mois après la fin des travaux.

    Mais ce qu’un évêque déclarait en séance pouvait toutefois avoir un impact considérable dans l’opinion publique, au sein de l’Église comme en-dehors. Pensons par exemple à cette intervention du cardinal Carlo Maria Martini qui avait défrayé la chronique. Ce jésuite, biblique renommé et archevêque de Milan, l’avait prononcée en séance le 7 octobre 1999 dans un synode concernant l’Église en Europe.

    Le cardinal disait qu’il avait fait un rêve : « un débat universel entre les évêques dans le but de dénouer certain de ces nœuds disciplinaires et doctrinaux qui réapparaissent périodiquement comme autant de points sensibles sur le chemin des Église européennes et extra-européennes. Je pense en général aux approfondissements et aux développements de l’ecclésiologie de communion de Vatican II. Je pense à la pénurie dramatique en certains endroits de ministres ordonnés et à la difficulté de plus en plus grande pour un évêque de pouvoir au soin des âmes sur son territoire avec suffisamment de ministres de l’évangile et de l’eucharistie. Je pense à certaines thématiques concernant la position de la femme dans la société et dans l’Église, à la participation des laïcs à certaines responsabilités ministérielles, à la sexualité, à la discipline du mariage, à la pratique pénitentielle, aux rapports avec les Églises-sœurs de l’Orthodoxie et plus largement au besoin de relancer l’espérance œcuménique, je pense aux rapports entre démocratie et valeurs et entre loi civile et loi morale ».

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  • "Laissez-moi être une laïque. Sans plus. Ni prêtresse, ni diaconesse, ni membre votant d’un synode…"

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    De didoc.be :

    Laissez-moi être une laïque en paix

    31 octobre 2024

    Je ne veux pas être autre chose qu’une laïque parce que c’est ce que Dieu m’a demandé. Et s’Il le dit, pourquoi quelqu’un viendrait-il exiger que je revendique une autre place ?

    Laissez-moi être une laïque. Sans plus. Ni prêtresse, ni diaconesse, ni membre votant d’un synode… Laïque. Comme les femmes au pied de la Croix, qui avaient les yeux fixés sur le Christ, et pas sur les clés du Royaume qui tintaient au moment où saint Pierre s’enfuyait.

    Laissez-moi être une laïque en paix. Non pas parce que je manque d’ambition, non pas parce que je pense que les hommes sont plus aptes à gouverner l’Église ou parce que je pense que nous, les femmes, devrions nous enfermer. Je ne veux pas être autre chose qu’une laïque parce que c’est ce que Dieu m’a demandé. Et s’Il le dit, pourquoi quelqu’un viendrait-il exiger que je revendique une autre place ?

    La malchance d’être une femme laïque

    À l’église, je vois beaucoup de gens montrer du doigt une tache noire sur la nappe blanche. Mais je suis toute surprise quand je réalise que ce sont eux qui ont les doigts sales. Ils créent le problème et accusent ensuite la nappe et le monde entier d’être à l’origine de la saleté.

    Une femme est-elle inférieure parce qu’elle ne peut pas être ordonnée prêtre ? Qui a dit cela ? Le Christ n’est-il pas apparu en premier aux femmes après sa résurrection ? Oui, les apôtres ont le pouvoir de chasser les démons et de pardonner les péchés (je ne serai pas celle qui dira que ce n’est pas cool) mais ce sont elles qui ont été les premiers témoins de la résurrection.

    Le problème, c’est qu’on veut toujours « quantifier » les vocations. Cela me rappelle les bagarres entre petits frères et petites sœurs parce que maman a donné au petit Paul une part de gâteau plus grande d’un millimètre. Maman ne te déteste pas, Pierrot, respire.

    Certains courants qui passent leurs journées à revendiquer des droits nous ont convaincus que la vie de l’Église peut aussi être mesurée. Ils veulent me convaincre que l’Église me trompe, qu’elle m’enferme dans mon rôle de laïque parce qu’elle ne veut pas ce qu’il y a de mieux pour moi. Tu as de la chance si tu peux monter d’un échelon et devenir une religieuse consacrée, mais être laïque… Quelle malchance !

    Juste une mesure

    Et comment puis-je t’expliquer que j’aime être laïque ? Que je ne pense vraiment pas qu’on m’ait enfermée, et que je crois que ma vocation ne m’est pas imposée par l’Église, que ma vocation est un don de Dieu. Essaie de le mesurer toi-même si tu veux, parce que je ne peux ni ne veux le faire.

    La seule mesure qu’un catholique devrait connaître est celle de la Croix. Peut-être n’ai-je pas besoin de chercher à savoir si, en tant que femme, je pourrais être ordonnée prêtre, mais de savoir plus profondément comment je peux servir au mieux le Christ, au sein de son Église, dans mon rôle de laïque. Peut-être n’ai-je pas besoin de me battre pour ce prétendu millimètre supplémentaire. Peut-être que ce que je dois faire, c’est reconnaître que l’Église est une Mère qui en sait plus que moi. Et je dis bien l’Église dans son ensemble, sans la réduire à un seul pape, à un collège de cardinaux ou à une époque.

    Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de tâches dans lesquelles il faut avancer, de rôles à mieux reconnaître ou d’enseignements à approfondir. Il serait absurde de penser que nous comprenons déjà toute la richesse de l’Église instituée par le Christ, qu’il n’y a pas de domaines à améliorer. Là n’est pas la question.

    Laissez-moi être une laïque en paix. Je ne veux pas de ce complexe d’infériorité qui me ferait penser que ma vocation a moins de valeur. Je ne veux pas de ce complexe de supériorité qui me ferait penser que j’en sais tellement plus que toute la sagesse du Magistère de l’Église. Laissez-moi être une laïque. Et si vous tenez absolument à mesurer les vocations, comparez-les uniquement et exclusivement à la Croix. Peut-être que sur le Calvaire, nous nous rendrons compte que notre problème n’est pas le manque de droits, mais le manque d’amour.

    Paloma López Campos est rédactrice de la revue Omnes. Source : https://www.omnesmag.com/firmas/dejadme-ser-laica-en-paz-firma/. Ce texte a été traduit de l’espagnol par Stéphane Seminckx.

  • Les femmes diacres, la « sexualité » et bien plus encore : voici comment le document final du synode a changé par rapport au projet

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    De Jonathan Liedl  sur le NCR :

    Les femmes diacres, la « sexualité » et bien plus encore : voici comment le document final du synode a changé par rapport au projet

    Des amendements, ou d’autres moyens de modifier ce qui était inclus dans le texte, ont néanmoins fait une différence significative dans le texte de 2024 sur un certain nombre de sujets, notamment la sexualité et la sélection des évêques.

    Lorsque le document final du Synode sur la synodalité a été confirmé le 26 octobre, il a souligné que la possibilité d'avoir des femmes diacres reste incertaine.

    « La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste ouverte », peut-on lire dans le document, qui a été expressément approuvé par le pape François après que chacun de ses 155 paragraphes a été approuvé par 355 membres votants. « Ce discernement doit se poursuivre. »

    Mais ce langage n'était pas inclus dans le projet initial présenté aux membres de l'assemblée mensuelle plus tôt dans la semaine. 

    En fait, selon une copie du projet obtenue par le Register, il n’y était aucunement fait mention de la possibilité d’avoir des femmes diacres.

    L'insertion de cette phrase à la dernière minute peut être une indication de la raison pour laquelle le paragraphe en question a reçu une forte opposition de la part des délégués du synode lors du vote final, avec 27 % (97 sur 355) votant contre. Le nombre de votes « non » n'a pas été suffisant pour atteindre le seuil d'un tiers requis pour supprimer le paragraphe du document final, mais il s'en est rapproché de loin plus que tout autre paragraphe.

    Ce changement n’est qu’une indication de la manière dont le projet, reçu pour la première fois par les membres du synode le 21 octobre, a été modifié de plusieurs manières, petites mais parfois importantes.

    1000 amendements

    Alors que certains catholiques progressistes ont exprimé leur déception à l'égard du Synode au cours de sa dernière semaine, les délégués du Synode ont averti que le document final pourrait encore subir de grands changements via des amendements.

    Selon les organisateurs, 1 000 amendements au projet ont été soumis par les délégués, dont 900 ont été approuvés par des petits groupes et 100 autres par des particuliers. Les amendements ont été soumis à une équipe de rédacteurs avant la date limite du 23 octobre, puis ont été intégrés à la version finale, qui a été présentée aux délégués du synode le matin du 26 octobre avant le vote du soir.

    Ce total est inférieur aux 1 200 amendements qui ont été soumis au document de synthèse de la session synodale de l'année dernière, ce qui a entraîné la suppression du texte de changements tels que le terme « LGBTQ+ » et une proposition visant à établir un synode permanent basé au Vatican.

    Mais les amendements, ou autres moyens d’influer sur ce qui était inclus dans le texte, ont quand même fait une différence significative dans le texte de 2024 sur un certain nombre de sujets, notamment la sexualité et la sélection des évêques. 

    Par exemple, dans le même paragraphe où est mentionnée la possibilité d’avoir des femmes diacres, le texte parle du fait que les femmes occupent actuellement des rôles de direction dans la Curie romaine, avant d’appeler avec insistance à la nécessité d’une « pleine mise en œuvre » de toutes les opportunités pour les femmes actuellement autorisées par le droit canon. 

    « Il n'y a aucune raison ni aucun obstacle qui devrait empêcher les femmes d'exercer des rôles de direction dans l'Église : ce qui vient de l'Esprit Saint ne peut être arrêté », affirme le texte, une référence probable à la démarche du pape François d'ouvrir la gouvernance ecclésiale aux laïcs en découplant son exercice des ordres sacrés. 

    Le projet est toutefois plus clément, soulignant que la « pleine participation des femmes aux postes de responsabilité et de gouvernance dans l'Église, y compris dans les processus de prise de décision, reste limitée » et que la situation « doit être abordée ».

    La défense des femmes diacres , tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de la salle du synode, a été un thème tout au long de la session de 2024, y compris un rapport partagé avec le Register par plusieurs membres du synode selon lequel un petit groupe de femmes membres ont imploré en larmes le pape François d'adopter la proposition le 22 octobre.

    Un groupe d'étude créé par le pape François pour examiner la possibilité d'ordonner des femmes diacres poursuivra ses travaux, avec un rapport final attendu en juin 2025. Le pape a déjà souligné qu'il n'était pas possible que des femmes soient ordonnées .

    Autres changements

    En ce qui concerne l’autorité doctrinale des conférences épiscopales, qui est apparue comme le sujet le plus controversé au cours des travaux du synode , le document final comprend plusieurs changements mineurs mais potentiellement significatifs par rapport à la version préliminaire.

    Le projet parle des conférences épiscopales comme de « structures fondamentales » qui aident à « surmonter la centralisation excessive des projets pastoraux et de la gouvernance ». La version finale les qualifie d'« outil fondamental » pour « adapter la vie chrétienne et l'expression de la foi aux différentes cultures ». Une clause qui précise que la portée de l'autorité doctrinale et disciplinaire des conférences épiscopales doit être évaluée en fonction de ce que « le droit canonique attribue déjà actuellement » a également été abandonnée, laissant la demande de précisions plus ouverte ; 45 délégués (13 %) ont voté contre ce paragraphe, le deuxième plus grand nombre de votes de tout le document final.

    Dans un autre ajout, le document final reprend le langage général du projet concernant les personnes qui se sont senties exclues ou jugées pendant le processus synodal et ajoute explicitement « en raison de leur situation matrimoniale, de leur identité ou de leur sexualité ».

    Le père jésuite James Martin, qui promeut une compréhension de l'inclusion LGBTQ qui, selon certains, porte atteinte à l'enseignement de l'Église sur la sexualité, a déjà salué cet ajout , écrivant que l'inclusion du terme « identité » était « une agréable surprise ». 

    Dans d’autres cas, cependant, les amendements n’ont pas eu d’impact sur le texte final. Par exemple, une source synodale a confirmé qu’un amendement avait été soumis pour modifier la discussion du document sur le sensus fidei , ou « sens de la foi », afin de souligner que celui-ci ne peut être exercé de manière fiable que par une personne s’efforçant de vivre « dans un véritable discipulat ». 

    Un tel langage a été inclus dans le rapport de synthèse de 2023 et est cohérent avec le document de 2014 de la Commission théologique internationale sur le sujet , mais n’a pas été retenu dans le document final de 2024.

    Le 27 octobre, l'évêque Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, a cité la présentation du sensus fidei dans le document comme justification du projet de création d'un conseil synodal national composé d'évêques et de laïcs pour gouverner conjointement l'Église catholique en Allemagne. Cette proposition avait déjà été condamnée par le Vatican.

    Dans la discussion sur l’épiscopat dans une Église synodale, la version finale ajoute que « l’Assemblée synodale désire que le peuple de Dieu ait une plus grande voix dans le choix des évêques ». Dans un autre passage, la description du ministère diaconal « comme un ordre sacramentel propre et permanent » est abandonnée, reflétant peut-être le point de vue de certains selon lequel le diaconat n’est pas intrinsèquement lié aux ordres sacrés.

    Comme l'an dernier, certaines propositions grandioses n'ont pas non plus été retenues dans le document final. Par exemple, alors que le projet propose de rendre les synodes diocésains « permanents », se réunissant « au moins tous les 3 à 5 ans », la version finale indique simplement que ces organes devraient se réunir « régulièrement et non pas de manière rare ou peu fréquente ».

    Il est également intéressant de noter que la proposition du document final de créer un groupe d'étude axé sur la création de célébrations liturgiques plus synodales, y compris une réflexion sur la prédication, est apparemment une modification de l'appel du projet à un groupe d'étude qui se concentrerait exclusivement sur la prédication synodale, éventuellement une référence à la prédication laïque pendant la liturgie.

    Le paragraphe concerné a reçu 43 voix contre lui (12 %), soit le troisième plus grand nombre de voix dans le texte.

    D’autres ajouts dans le projet final incluent de fréquentes références à l’importance de la piété populaire, une insistance sur les droits des laïcs qui travaillent pour l’Église et la nécessité de veiller à ce que l’envoi de prêtres dans des endroits où il y a une « pénurie de clergé » profite à la fois à l’Église d’envoi et à celle d’accueil, sans dégénérer en « welfarisme » ou en un simple « remède fonctionnel ». 

  • Cinq nouveautés qui vont guider la gouvernance de l'Eglise catholique

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro :

    Les cinq nouveautés qui vont guider la gouvernance de l'Église catholique

    27 octobre 2024

    356 évêques et laïcs ont voté samedi au Vatican dans le cadre d’un synode mondial des propositions donnant plus de responsabilités aux laïcs et ouvrant à une décentralisation inédite des décisions ecclésiales, mesures aussitôt acceptées par le pape François.

    Le oui de l'Église catholique à la possibilité d'ordonner un jour des femmes diacres a été l'article le plus mal voté, samedi, au Vatican, dans le document final du synode sur la nouvelle gouvernance de l'Église. Il a cependant dépassé la majorité des deux tiers, nécessaire, soit 237 pour et 97 contre. 

    Cet article invite à une pleine reconnaissance du rôle des femmes dans l'Église catholique : « Cette Assemblée appelle à la pleine mise en œuvre de toutes les possibilités déjà prévues par la législation actuelle concernant le rôle des femmes, en particulier dans les endroits où ces possibilités ne sont pas encore exploitées. Il n'y a aucune raison d'empêcher les femmes d'assumer des rôles de leadership, (« ruoli di guida », « rôle de guide » dans la version de référence en italien) dans l'Église : ce qui vient de l'Esprit Saint ne peut être arrêté. La question de l'accès des femmes au ministère diaconal reste également ouverte. Un discernement plus approfondi est nécessaire à cet égard. »

    Adoption immédiate

    Ce même pape n'avait-il pas exclu la question du diaconat féminin en février dernier pour la confier à un « groupe de travail » du Vatican, mais extérieur au synode pour éviter la polarisation des débats à cet égard ? C'était sans compter sur la pugnacité des 58 femmes invitées à ce synode et au soutien de nombreux prélats à leur cause. Même si le mouvement de promotion de la femme dans l'Église catholique semblait irrémédiable, il a maintenant pris un tournant décisif même s’il reste à l’étude. Des femmes qui pourront désormais, même si cela se fait déjà, participer à la formation dans les séminaires et au discernement des candidats au sacerdoce.

    Car, c'est la deuxième nouveauté de ce synode, beaucoup moins spectaculaire, mais extrêmement significative, le texte que l'assemblée synodale a voté ce samedi 26 octobre, va être promulgué, tel que, par le pape François, sans correction de sa part. Il devient instantanément le texte de référence de ce synode.

    L'usage voulait en effet que le pape rédigeât une « exhortation apostolique » dans les mois qui suivait la clôture de tous les synodes. Ce document pontifical s'installait alors comme la synthèse de référence, digérée par le pape, et qu'il inscrivait dans son magistère. Il pouvait abandonner des mesures qui avaient pourtant été votées par le synode. Il le fit en février 2020 en laissant tomber dans son exhortation post-synodale, Querida Amazonia, une proposition ouvrant l'ordination d'hommes mariés - pourtant votée - par le synode sur l'Amazonie en octobre 2019.

    Samedi soir, dans son discours de clôture devant les membres du synode, le pape François a ainsi justifié sa décision : « Ce que nous avons approuvé est suffisant, le document contient déjà des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises […], c'est pourquoi je le mets immédiatement à la disposition de tous ». Il a expliqué vouloir « reconnaître ainsi la valeur du chemin synodal accompli », sans éluder pour autant « des décisions à prendre à la lumière du chemin synodal ».

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  • Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Le Synode est terminé, le Nouvel Ordre Synodal commence

    Un document interlocutoire, adopté par le Pape, conclut les travaux du Synode. Mais ce qui est considéré par certains comme un pas en arrière par rapport aux ouvertures progressives attendues, est en réalité le signal que l’on souhaite le processus synodal qui, sans hâte, crée une nouvelle Église.
    28_10_2024

    Ce Synode est également terminé. La deuxième session du Synode sur la synodalité qui a débuté le 2 du même mois s'est terminée hier, 27 octobre. La première session avait occupé le même mois que l'année dernière. Les membres du synode ont approuvé un document final . Tous les articles ont reçu plus des deux tiers des votes, même si dans certains cas les opinions négatives ont été plus nombreuses que dans d'autres. Beaucoup avaient pensé que la nouvelle synodalité avait trouvé dans ce synode son moment d'actualité et d'épopée, que c'est dans cet événement qu'elle s'était manifestée et que ses implications pour la vie de l'Église avaient été révélées.

    Pour cette raison, les progressistes attendaient des décisions très innovantes, tandis que les conservateurs espéraient un ralentissement significatif qui ramènerait la nouvelle synodalité dans le courant dominant de la synodalité traditionnelle. Beaucoup ont observé qu’en fin de compte, le travail du synode a été réduit. François a retiré les principaux sujets brûlants de la discussion synodale, les confiant à des groupes d'étude blindés, puis a déclaré que le temps n'était pas encore venu pour les femmes diacres et a donc arrêté toute décision sur ce sujet. Le cardinal Fernandéz a dû s'excuser de son absence à une discussion importante sur le diaconat féminin.
    La « nouveauté » de la liturgie pénitentielle dans laquelle le pardon des péchés était demandé contre un nouveau décalogue s'est déroulée avant le début du synode et donc en dehors de ses procédures. Tout cela signifiait que beaucoup pensaient que les attentes à l'égard du Synode avaient été délibérément refroidies et que son « courage prophétique » avait été réduit au silence.

    Cependant, nous ne sommes pas d’accord avec ces interprétations ; nous ne sommes même pas avec celui qui voit le Synode comme un moment fort et central de la synodalité en raison de ses décisions de rupture, ni avec celui selon lequel les travaux synodaux ont été refroidis avec des ralentissements et des dommages pour la nouvelle synodalité. Les deux thèses ne voient pas que le Synode doit être considéré, en fin de compte, seulement comme un moment de la nouvelle synodalité, un simple passage qui n’est en aucune façon décisif ou décisif.

    D'où le caractère "interlocutoire" de son Document final, qui ne fait pas de choix clairs de rupture et en même temps garde toutes les portes ouvertes pour l'avenir, dans la conscience que le Synode est fermé mais que la synodalité ne l'est pas. C'est précisément ce qui a été clairement exprimé, par exemple, par Sœur Jeannine Gramick et le Père James Martin dans leurs interventions à la conclusion du Synode. Un communiqué du New Ways Ministry , l'association pro-LGBT de Gramick, a exprimé sa déception car le document n'a pas fait de choix décisifs dans ce domaine, mais a ensuite reconnu que le processus synodal « a préparé un terrain fertile pour le changement ».
    Le Père Martin, qui s'était également montré agacé, a ensuite changé d'avis, estimant qu'avoir retiré les questions brûlantes du Synode était utile car cela permettait de dialoguer davantage sur la nature même de la synodalité plutôt que de se perdre dans les détails.

    Ce qui intéresse les partisans du nouveau, ce n'est pas tant un synode , qui commence et se termine immédiatement, mais le processus de synodalité qui se poursuit bien au-delà de ces nominations. Le caractère « interlocutoire » du Document final n’est pas une mauvaise chose mais une bonne chose pour ceux qui dirigent le processus synodal. Ceux qui se soucient beaucoup des documents, y compris celui-ci, sont perdus. La synodalité veut une nouvelle Église. Cependant, il ne peut pas en décrire trop rapidement les caractéristiques, avant que, comme François le disait pour les femmes diacres, le moment ne soit venu.

    Le processus synodal se déroulera non pas à travers des documents synodaux mais à travers des actes concrets. Le Père Martin lui-même en énumère quelques-unes : synode annuel dans les diocèses, nouveaux ministères dans les paroisses, expériences de « conversation dans l'Esprit » entre familles ou groupes. Notre impression est que la baisse de ton du Synode profite à la nouvelle synodalité et non l'inverse.

    Le Document final ne dit pas oui aux femmes diacres, mais laisse ouvert le thème des femmes dans l'Église (n° 60) ; n'indique pas spécifiquement de nouveaux ministères, mais maintient cette possibilité en indiquant à titre d'exemple la possibilité d'un ministère « d'écoute et d'accompagnement » (n. 78) ; ne nie pas la compétence décisionnelle des évêques ou du Pape (n. 92) mais ajoute que "une orientation qui émerge dans le processus consultatif comme résultat d'un juste discernement, surtout si elle est réalisée par des organismes de participation, ne peut être ignorée" et espère une révision du droit canonique à cet égard ; ne reconnaît pas explicitement la compétence doctrinale des Conférences épiscopales (n° 120-129) mais affirme qu'« il sera nécessaire de mieux clarifier leur statut théologique et canonique, ainsi que celui des groupements continentaux de Conférences épiscopales, afin de être capables d'exploiter leur potentiel pour le développement ultérieur d'une Église synodale » ; et propose d'approfondir la « décentralisation » théologique et canonique en distinguant les matières réservées au Pape de celles qui pourraient être accordées aux Conférences épiscopales.  

    Une nouvelle post-synodale ne peut être négligée : François a déclaré que cette fois il n'écrirait aucune Exhortation apostolique post-synodale. Dans un  de mes livres d'il y a quelques années sur le Synode 2014/2015 sur la famille, j'avais prédit qu'Amoris laetitia serait la dernière Exhortation Apostolique post-synodale. Cette prédiction est maintenant confirmée par François. Communiquant cette décision, il a également déclaré que le document final du Synode a une valeur « magistrale », même si dans un sens non normatif.

    Cette décision, comme le nouveau décalogue de la liturgie pénitentielle du 1er octobre [ ICI ], fait un pas de géant à la nouvelle synodalité. Que les synodaux discutent pour assimiler le nouvel appareil conceptuel et linguistique, qu'ils produisent des documents interlocutoires finaux qui n'entravent pas le long chemin... ce qui compte c'est la nouvelle Église de la nouvelle synodalité qui procède par des actes comme ceux-ci.

  • Un synode surfait, sur-géré, décevant – mais aussi providentiellement encourageant

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    De George Weigel sur First Things :

    Surfait, sur-géré, décevant – et providentiellement encourageant

    Dans un article de 1989, le futur cardinal Avery Dulles, SJ, partageait l’avis de l’historien protestant Otto Dibelius selon lequel le XXe siècle était le siècle de l’ecclésiologie – le siècle de la théologie de l’Église. Pour les catholiques, le pivot de cette ère théologique fut l’encyclique Mystici Corporis Christi (Le Corps mystique du Christ) du pape Pie XII en 1943 et son apogée magistérielle fut la Constitution dogmatique sur l’Église du Concile Vatican II, Lumen Gentium , qui présentait l’Église en termes bibliques et théologiques riches, plutôt que dans le langage juridico-politique statique de la « société parfaite » qui avait dominé la pensée ecclésiologique catholique après la Réforme. Lumen Gentium recentrait également l’Église sur le Christ ; ainsi la constitution dogmatique ne commençait pas par « L’Église catholique est… » mais plutôt par « Lumen gentium cum sit Christus… » (Puisque le Christ est la lumière des nations...) Toute ecclésiologie véritablement catholique est donc christocentrique et non ecclésiocentrique. 

    Si cet enseignement fondamental de Vatican II n’a pas été totalement absent du synode de 2024, il a du moins été atténué. Comme l’ont fait remarquer plus d’un participant au synode, si l’homme de Mars avait examiné l’ Instrumentum Laboris (document de travail) du synode et suivi ses discussions le mois dernier, il aurait pu penser que les deux seuls « acteurs » de l’Église catholique étaient les évêques et les femmes, enfermés dans une lutte constante pour le pouvoir (le « pouvoir » étant entendu comme celui qui dit aux autres ce qu’ils doivent faire). Le christocentrisme de Lumen Gentium et la théologie de l’Église comme communion de Vatican II auraient été difficiles à trouver pour notre visiteur interplanétaire. 

    Ainsi, avant de décortiquer le Synode 2024 dans ses erreurs et ses réalisations, il serait bon de se purifier le palais spirituel et intellectuel en revenant à Lumen Gentium — soixante ans après sa promulgation par le pape Paul VI le 21 novembre 1964 — et de s’abreuver profondément de sa sagesse biblique centrée sur le Christ quant à ce qu’est l’Église et à qui nous sommes en tant que ses membres :   

    1. Le Christ est la lumière des nations. C'est pourquoi le saint Concile, réuni dans l'Esprit Saint, désire ardemment, en annonçant l'Évangile à toute créature (cf. Mc 16, 15), apporter à tous les hommes la lumière du Christ, une lumière qui brille sur le visage de l'Église. Puisque l'Église est dans le Christ comme un sacrement, c'est-à-dire comme un signe et un instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain, elle désire maintenant révéler plus pleinement aux fidèles de l'Église et au monde entier sa nature intérieure et sa mission universelle.

    6. Dans l'Ancien Testament, la révélation du Royaume est souvent transmise au moyen de métaphores. De même, la nature intérieure de l'Église nous est aujourd'hui révélée par diverses images, empruntées soit au berger, soit au laboureur, soit à la construction, soit encore à la vie de famille et aux fiançailles, telles qu'elles sont préparées dans les livres des Prophètes.

    L’Église est une bergerie dont l’unique et indispensable porte est le Christ (Jn 10, 1-10). C’est un troupeau dont Dieu lui-même a annoncé qu’il serait le pasteur (cf. Is 40, 11 ; Ex 34, 11 et suivantes), et dont les brebis, bien que gouvernées par des bergers humains, sont néanmoins continuellement conduites et nourries par le Christ lui-même, le Bon Pasteur et le prince des bergers (cf. Jn 10, 11 ; 1 P 5, 4), qui a donné sa vie pour les brebis (cf. Jn 10, 11-15).

    L’Église est une terre à cultiver, le champ de Dieu (1 Co 3, 9). Sur cette terre pousse l’olivier millénaire dont les racines saintes furent les prophètes et dans lequel s’est réalisée et s’accomplira la réconciliation des Juifs et des Gentils (Rm 11, 13-26). Cette terre, telle une vigne de choix, a été plantée par le vigneron céleste (Mt 21, 33-43 ; cf. Is 5, 1 et suivantes). La vraie vigne, c'est le Christ, qui donne la vie et la force de porter des fruits abondants aux sarments, c'est-à-dire à nous qui demeurons dans le Christ par l'Église, sans laquelle nous ne pouvons rien faire (Jn 15, 1-5).

    L’Église a souvent été appelée aussi « l’édifice de Dieu » (1 Co 3, 9). Le Seigneur lui-même s’est comparé à la pierre que les bâtisseurs ont rejetée, mais qui a été érigée en pierre angulaire (Mt 21, 42 ; Ac 4, 11 ; 1 P 2, 7 ; Ps 117, 22). Sur ce fondement, l’Église est construite par les apôtres (cf. 1 Co 3, 11), et c’est de là qu’elle tire durabilité et consolidation. Cet édifice a plusieurs noms pour le décrire : la maison de Dieu (1 Tm 3, 15) dans laquelle habite sa famille ; la maison de Dieu dans l’Esprit (Ep 2, 19-22) ; la demeure de Dieu parmi les hommes (Ap 21, 3) ; et, surtout, le saint temple. Ce temple, symbolisé par des lieux de culte construits en pierre, est loué par les saints Pères et, non sans raison, est comparé dans la liturgie à la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem (Ap 21, 2). Pierres vivantes, nous y sommes intégrés ici-bas (1 P 2, 5). Jean contemple cette ville sainte qui descend du ciel au renouvellement du monde comme une épouse préparée et parée pour son époux (Ap 21, 16).

    L’Église, « la Jérusalem d’en haut », est aussi appelée « notre mère » (Gal 4, 26 ; cf. Ap 12, 17). Elle est décrite comme l’épouse immaculée de l’Agneau immaculé (Ap 19, 7 ; 21, 2 et 9 ; 22, 17), que le Christ « a aimée et pour laquelle il s’est livré lui-même afin de la sanctifier » (Ep 5, 26), qu’il unit à lui par une alliance indissoluble, et qu’il « nourrit et chérit » sans cesse (Ep 5, 29), et qu’une fois purifiée il a voulu être purifiée et unie à lui, soumise à lui dans l’amour et la fidélité (cf. Ep 5, 24), et qu’il a enfin comblée de dons célestes pour toute l’éternité, afin que nous connaissions l’amour de Dieu et du Christ pour nous, amour qui surpasse toute connaissance (cf. Ep 3, 19). Sur la terre, l’Église, qui chemine dans une terre étrangère loin du Seigneur (cf. 2 Co 5, 6), est comme en exil. Elle cherche et expérimente les choses d’en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu, où la vie de l’Église est cachée avec le Christ en Dieu jusqu’à ce qu’elle apparaisse dans la gloire avec son Époux (cf. Col 3, 1-4).

    Si seulement nous en avions entendu davantage au cours de ce dernier mois de synode et des trois années de « processus synodal » qui l’ont précédé.

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  • Synode : un atterrissage en douceur ?

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    De John L. Allen Jr sur Crux Nox :

    Finalement, le pape François a conduit son synode vers un atterrissage en douceur

    ROME – Depuis le début, l’une des accusations les plus persistantes contre le Synode des évêques du pape François sur la synodalité, qui a débuté en 2021 et s’est terminé hier soir à Rome, est que le jeu était truqué avec des voix progressistes, créant un sentiment non représentatif de la totalité de l’opinion catholique mondiale.

    Pour citer un exemple classique, les critiques ont noté que de nombreux défenseurs du clergé féminin et de la sensibilisation LGBTQ+ figuraient parmi les délégués officiels, mais aucun fidèle de la messe latine traditionnelle et peu de militants pro-vie de premier plan. (Il convient de noter que le mot « avortement » n’apparaît jamais dans le document final de 51 pages.)

    Un examen superficiel du vote sur le document final, adopté samedi soir, pourrait donner une impression de fausse conformité. La plupart de ses 155 paragraphes ont été adoptés par une majorité écrasante des 355 participants ayant voté, le résultat typique étant de 352 contre 3 ou 350 contre 5.

    Le seul cas où le vote « oui » est tombé en dessous de 300 était pour le paragraphe 60, qui traite des femmes diacres, mais même les 97 votes contraires qu’il a suscités ne représentent pas nécessairement un registre de dissidence conservatrice.

    L'esprit de gauche du synode était peut-être le plus clair le 24 octobre, lorsque le cardinal argentin Victor Manuel Fernandez, préfet du Dicastère de la Foi du Vatican, a tenu une réunion ouverte avec environ 100 participants pour discuter du rôle des femmes, y compris une déclaration antérieure de Fernandez selon laquelle « il n'y a toujours pas de place pour une décision positive » sur le diaconat.

    Pour être clair, Fernandez n'est pas vraiment l'idée que l'on se fait d'un traditionaliste. Il a été le nègre d' Amoris Laetitia en 2016 , ouvrant une porte prudente à la communion pour les catholiques divorcés et remariés civilement, et le rédacteur officiel de Fiducia Supplicans , le texte de décembre 2023 autorisant la bénédiction des personnes vivant une relation homosexuelle.

    (Nous connaissons le contenu de cette discussion parce que le Vatican en a publié un enregistrement audio, malgré un black-out général sur les discussions internes du synode.)

    Au cours de la discussion, Fernandez a répondu à un total de 12 questions, dont presque toutes, à un degré ou à un autre, étaient critiques.

    Un intervenant a par exemple demandé pourquoi, parmi les dix groupes d'étude créés par le pape François pour réfléchir aux questions sensibles soulevées par le synode, le groupe traitant du ministère, y compris les femmes diacres, est le seul confié à un département du Vatican, suggérant qu'il ne s'agit pas d'un arrangement très « synodal ».

    Un autre a posé une question moqueuse sur les affirmations répétées selon lesquelles les conditions ne sont pas « mûres » pour résoudre le problème des femmes diacres. Pour les fruits, a-t-il dit, on détermine la maturité en regardant la couleur, l’arôme et la texture. Quels sont, a-t-il demandé, les indicateurs pour l’Église ? Sans de tels critères clairs, a-t-il averti, « nous pourrions faire cela pour le reste de notre vie. » (Cette phrase a suscité l’une des trois seules salves d’applaudissements de la session.)

    Un autre intervenant a fait remarquer qu’une étude de 1997 de la Commission théologique internationale, favorable à l’idée de femmes diacres, n’a jamais été publiée, et a déclaré que « l’on soupçonne que quelque chose de similaire » se produit actuellement.

    Le dernier intervenant a évoqué les récentes décisions du pape François d'ouvrir les ministères d'acolyte, de lecteur et de catéchiste aux femmes, en déclarant que lorsqu'il a débuté dans l'Église il y a des décennies, sa communauté locale comptait déjà des femmes jouant ces rôles. Combien de temps, s'est-il demandé, faudra-t-il attendre pour que le pape et le Vatican reconnaissent qu'une fois de plus, ils ont cinquante ans de retard ?

    Tout au long de son discours, Fernandez a souvent semblé un peu sur la défensive, essayant d'assurer à tout le monde qu'il n'était pas le stéréotype du fonctionnaire du Vatican des années passées.

    « Je ne suis pas connu dans l’Église pour être resté bloqué au Moyen-Âge », a-t-il insisté à la fin. « Vous pouvez vous détendre, sachant que j’ai le cœur ouvert pour voir où le Saint-Esprit nous mène. »

    Dans ces conditions, la véritable question qui se pose à propos du synode de 2024 est de savoir comment une assemblée apparemment aussi biaisée a pu produire un résultat fondamentalement prudent et non révolutionnaire. En examinant le document final, on constate que sur la plupart des points, il semble se plier en quatre pour trouver un équilibre entre innovation et continuité, et n’approuve jamais de changement radical sur aucun front. En fait, le tremblement de terre que beaucoup attendaient il y a trois ans s’est avéré être une secousse mineure.

    On peut expliquer cela par le fait que la minorité la plus conservatrice du synode a fait mieux que ce qu'elle pouvait, par une lassitude générale des participants face aux disputes qui ont éclaté la dernière fois et par un désir de terminer sur une note pacifique. Mais il faut surtout dire que c'est le pape François qui a guidé le synode vers cet atterrissage en douceur, en écartant la plupart des questions brûlantes et en envoyant le signal qu'il voulait que l'accent soit mis sur le chemin et non sur la destination.

    Le pape François a également annoncé samedi soir que, contrairement aux précédents synodes, il n’y aurait pas d’exhortation apostolique pour tirer des conclusions – le document final constituerait l’acte de clôture. De cette manière, le pape a court-circuité la possibilité que des militants déçus par l’absence de percées du synode puissent espérer les obtenir du pape.

    Quant à la raison pour laquelle le pontife a choisi cette voie, plusieurs explications sont possibles. Peut-être l'exemple du système synodal allemand, avec son risque apparemment réel de schisme, a-t-il servi d'avertissement ; peut-être le pontife ne voulait-il pas que l'année jubilaire de 2025 soit éclipsée par des récits de guerre civile catholique.

    Quelle que soit la raison, François a conçu un dénouement à son synode qui ne suscitera peut-être pas l'imagination de qui que ce soit, mais qui ne créera pas non plus de nombreuses nouvelles lignes de fracture. Autrement dit, l'aile conservatrice de l'Église n'était peut-être pas bien représentée dans la salle du synode, mais elle semblait bel et bien présente dans les calculs du père fondateur du synode.

    Alors, le résultat du synode est-il une déception, un cas de fin timide plutôt que de fin éclatante ?

    Peut-être, mais il y a une autre perspective à considérer. Dans une époque profondément divisée et polarisée, le fait que l'Église catholique ait pu organiser un exercice de consultation aussi massif et réussir malgré tout à réunir tout le monde à la fin, même si personne n'est pleinement satisfait, doit être considéré comme un miracle mineur – et, à bien y réfléchir, peut-être pas si mineur que ça après tout.

  • Le pape François ratifie le document final du Synode sur la synodalité, marquant une nouvelle approche de la réforme de l'Église

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    D'Hannah Brockhaus pour CNA :

    Le pape François ratifie le document final du Synode sur la synodalité, marquant une nouvelle approche de la réforme de l'Église

    Dans un geste surprenant à la conclusion du Synode sur la synodalité, le samedi 26 octobre au soir, le pape François a ratifié le rapport final, approuvé sa publication immédiate et déclaré qu'il ne publierait pas de document post-synodal séparé. (Crédit : Vatican Media)
    Dans un geste surprenant à la conclusion du Synode sur la synodalité samedi soir, le pape François a ratifié le rapport final, approuvé sa publication immédiate et déclaré qu'il ne publierait pas de document post-synodal séparé.

    Le droit canon autorise le pape à ratifier le document final d'un synode des évêques, donnant ainsi plus de pouvoir aux « directives » de l'assemblée, ce qui n'a jamais été fait auparavant.

    « Je veux ainsi reconnaître la valeur du chemin synodal accompli, que je remets au saint peuple fidèle de Dieu à travers ce document », a déclaré le pape dans un discours diffusé en direct aux participants du synode dans la salle Paul VI du Vatican, le 26 octobre.

    « C’est pourquoi je n’ai pas l’intention de publier une exhortation apostolique, ce que nous avons approuvé suffit . Il y a déjà dans le document des indications très concrètes qui peuvent servir de guide pour la mission des Églises, sur les différents continents, dans les différents contextes : c’est pourquoi je le mets immédiatement à disposition de tous, c’est pourquoi j’ai dit qu’il fallait le publier ».

    En 2018, le pape François a décrété dans la Constitution apostolique Episcopalis Communio qui a réformé le Synode des évêques que le pape avait l’autorité d’approuver et de promulguer le document final, ce qui fait partie « du Magistère ordinaire ». Cette autorité est également stipulée dans le canon 343 du Code de droit canonique .

    « Ce qu'a dit le pape François après avoir approuvé le document est conforme à ce que prévoit Episcopalis Communio ... », a affirmé le père Riccardo Battocchio, secrétaire spécial du synode, lors d'une conférence de presse présentant le document final le 26 octobre.

    Le Synode des évêques a été fondé en 1965 par le pape Paul VI afin de réunir les évêques du monde entier pour discuter de questions importantes pour l'Église et pour donner des conseils au pape.

    Une nouveauté des sessions 2023 et 2024 du Synode sur la synodalité a été l'inclusion de laïcs, hommes et femmes, non seulement comme « auditeurs », comme cela se faisait auparavant, mais comme délégués avec pleine participation aux côtés des évêques, y compris le droit de vote sur les questions du synode et sur le document final de l'assemblée.

    Le Synode sur la synodalité est le cinquième synode du pontificat du pape François. C'est la première fois qu'il choisit de renoncer à rédiger une exhortation apostolique post-synodale en faveur de l'adoption du texte rédigé par les participants au synode.

    « Il y a et il y aura des décisions à prendre », a déclaré François dans son discours final samedi, peu avant que l'assemblée ne prie le Te Deum pour marquer la fin des discussions du Synode sur la synodalité.

    Le rassemblement d'un mois se terminera officiellement par une messe dans la basilique Saint-Pierre le 27 octobre.

    Pour certaines des indications du document — et pour les sujets examinés par les dix groupes d'étude, « qui doivent travailler avec liberté pour me faire des propositions », a déclaré le pape, « il faut du temps pour arriver à des choix qui impliquent toute l'Eglise ».

    « Je continuerai donc à écouter les évêques et les Églises qui leur sont confiées. Ce n’est pas la manière classique de reporter indéfiniment les décisions. C’est ce qui correspond au style synodal avec lequel doit s’exercer également le ministère pétrinien : écouter, convoquer, discerner, décider et évaluer. »

    Le pontife a ajouté que le secrétariat général du synode et les dicastères du Vatican l'assisteront dans cette tâche.

    L’Église synodale « a désormais besoin de paroles partagées accompagnées d’actes », a-t-il déclaré.

  • Le document final du Synode a été publié

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    De Vatican News (Giampaolo Mattei) :

    La synodalité, une conversion pour être plus missionnaire

    Publié ce samedi 26 octobre, le document final de la XVIème Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques raconte et relance une expérience d'Église entre «communion, participation, mission», avec la proposition concrète d'une nouvelle vision qui bouleverse les pratiques établies. En voici les orientations générales.

    Le document final voté ce samedi 26 octobre est désormais publié et ne fera pas l'objet d'une exhortation finale du Pape: François a décidé qu'il devait être diffusé immédiatement afin qu'il puisse inspirer la vie de l'Église. Cependant «Le processus synodal ne s'achève pas avec la fin de l'assemblée -qui a commencé le 2 octobre et se termine ce dimanche avec la messe présidée par François- il comprend la phase de mise en œuvre» (9). Il s'agit d'impliquer tout le monde dans le «cheminement quotidien avec une méthodologie synodale de consultation et de discernement, en identifiant des moyens concrets et des parcours de formation pour parvenir à une conversion synodale tangible dans les diverses réalités ecclésiales» (9).

    Dans le document, les évêques en particulier sont beaucoup interrogés sur leur engagement en faveur de la transparence et de la responsabilité, tandis que -comme l'a également déclaré le cardinal Férnandez, préfet du dicastère pour la Doctrine de la foi- un travail est en cours pour donner plus d'espace et de pouvoir aux femmes.

    Les deux mots-clés qui émergent du texte -traversé par la perspective et la proposition de conversion- sont «relations» -qui est une manière d'être Église- et «liens», sous le signe de «l'échange de dons» entre les Églises vécu de manière dynamique et, par conséquent, pour convertir les processus. Ce sont précisément les Églises locales qui sont au centre de l'horizon missionnaire, fondement même de l'expérience de la pluralité de la synodalité, avec tout ce qui a trait au service, précisément, de la mission avec les laïcs de plus en plus au centre et acteurs. Dans cette perspective, le caractère concret de l'enracinement dans le «lieu» ressort fortement de ce document final. La proposition présentée dans le document de garantir que les dicastères du Saint-Siège puissent lancer une consultation «avant de publier d'importants documents normatifs» (135) est également particulièrement significative. 

    La structure du document

    Le document final est articulé en cinq parties (11). La première est intitulée le cœur de la synodalité, la deuxième, ensemble, dans la barque de Pierre, est consacrée à la conversion des relations qui construisent la communauté chrétienne et façonnent la mission dans l'entrelacement des vocations, des charismes et des ministères. 

    La troisième partie, sur ta paroleidentifie trois pratiques intimement liées: le discernement ecclésial, les processus de prise de décision, la culture de la transparence, de la responsabilité et de l'évaluation. La quatrième partie -une pêche abondante- décrit la manière dont il est possible de cultiver sous de nouvelles formes l'échange de dons et l'entrelacement des liens qui nous unissent dans l'Église, à une époque où l'expérience de l'enracinement dans un lieu est en train de changer profondément.

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  • Le navire amiral de la flotte du Saint-Siège, le HSS Synodality, est dans une situation désespérée

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    Du sur The Catholic Thing :

    Un puis beaucoup de fiascos du cardinal Fernández

    26 octobre 2024

    Le navire amiral de la flotte, le navire du Saint-Siège Synodality, est dans une situation désespérée (les fuites sur le document final qui sera publié aujourd'hui suggèrent que ce sera, pour ceux qui nourrissent des espoirs radicaux, une déception). Le HSS Synodality a été sérieusement touché en décembre dernier par le fiasco de Fiducia Supplicans concernant la bénédiction des couples de même sexe, et a commencé à pencher sérieusement sur tribord.

    L'assemblée synodale sur la synodalité qui se tient actuellement à Rome vient de porter un nouveau coup à bâbord. Un autre fiasco s'est produit concernant les femmes diacres. Et l'homme responsable de ces deux coups est le cardinal Victor Manuel Fernández, l'un des plus anciens amiraux en service sur la barque de Pierre.

    HSS Synodality a pris le large lorsque le pape François a annoncé en mars 2020 la mise en service d’un grand nouveau navire. Le processus synodal sur la synodalité pour une Église synodale fêtera ainsi son cinquième anniversaire au début de l’année prochaine. Il a navigué dans des eaux agitées, mais même après cinq ans, on ne sait pas exactement où se dirige la synodalité. HSS Synodality a donc entrepris un voyage sans destination.

    Peut-être que le but est le voyage, et non la destination – telle est la devise des agents de voyages et des recruteurs militaires depuis des générations. Ce n’est pas la destination du navire qui compte, mais la manière dont il y arrive. C’est pourquoi le cardinal Fernández s’est révélé si néfaste pour la synodalité. Dans sa marine, les amiraux ne consultent pas les sous-officiers – ni même les commandants.

    En ouvrant cette assemblée du processus synodal, le pape François a prêché plus tôt ce mois-ci que « chaque parole doit être accueillie avec gratitude et simplicité et peut devenir un écho de ce que Dieu a donné pour le bien de nos frères et sœurs ».

    « Plus nous nous rendons compte que nous sommes entourés d’amis qui nous aiment, nous respectent et nous apprécient, d’amis qui veulent écouter ce que nous avons à dire, plus nous nous sentirons libres de nous exprimer spontanément et ouvertement », a déclaré le Saint-Père.

    Ouverture, consultation, transparence, respect, écoute : telles sont les caractéristiques de la synodalité. Toutes les voix doivent être entendues. Tous sont des amis à chérir.

    Ce fut donc un coup mortel quand, en décembre dernier, sans rien dire à personne, le cardinal Fernández lança la torpille Fiducia supplicans, autorisant la bénédiction des couples de même sexe. La réaction du côté « tribord » de l’Église fut violente, menée par les évêques africains. Fernández fut contraint de faire marche arrière, annulant en substance ses propres ordres.

    Certains du côté du « port » avaient accueilli favorablement les nouveaux ordres – le capitaine James Martin, SJ, les avait immédiatement mis en œuvre – mais personne ne pouvait les défendre comme étant synodaux dans un sens quelconque. L’assemblée synodale d’octobre 2023 avait soigneusement décidé de ne pas aborder la question. Pendant ce temps, le cardinal Fernández travaillait à l’autorisation des bénédictions homosexuelles et gardait tout cela clandestin. La synodalité était démasquée comme un prétexte.

    La synodalité HSS a courageusement continué à naviguer, boitant et gîtant, une mutinerie se préparant. Le pape François, sachant que la synodalité ne pouvait pas subir un autre coup pareil, a décidé dans les mois qui ont suivi Fiducia Supplicans de créer des « groupes d’étude » sur dix thèmes, éliminant ainsi toutes les questions de fond du processus synodal. Il n’y aurait plus de débats préjudiciables sur la direction que prenait la synodalité HSS. Il n’y aurait plus que des réflexions sur le plaisir du voyage.

    Les groupes d’étude ne rendraient pas leur rapport avant juin 2025 – prolongeant ainsi le processus synodal au-delà de son cinquième anniversaire – mais fourniraient un rapport intermédiaire en octobre 2024.

    En juillet, la composition des 15 groupes d’étude sur les dix thèmes a été annoncée. Le groupe 5, chargé de « la question de la participation nécessaire des femmes à la vie et à la direction de l’Église », n’a pas dévoilé sa composition. On a seulement indiqué qu’il avait été « confié au Dicastère pour la doctrine de la foi ». L’amiral Fernández en serait le chef.

    Fernández a présenté son rapport intermédiaire au début du mois à l’assemblée. Il a confirmé que les femmes diacres – c’est-à-dire dans les ordres sacrés – n’étaient pas possibles, ce que le Saint-Père lui-même avait déclaré sans ambages dans le forum extra-synodal de 60 Minutes, auquel il avait accordé une interview en avril dernier. Fernández n’a pas fait la lumière sur le déroulement des discussions ni sur les personnes consultées ; il n’a même pas révélé qui faisait partie du groupe d’étude 5. Tout cela était très secret et pas du tout synodal – même si le Saint-Père avait demandé aux groupes d’étude de procéder de manière « synodale ».

    Le feu qui s’est abattu sur le côté bâbord a été immédiat et violent. Le capitaine Martin et d’autres qui étaient prêts à abandonner la synodalité lorsque cela convenait à leur défense des droits des personnes de même sexe n’étaient pas ravis d’être exclus du processus lorsqu’il s’agissait de femmes diacres.

    Les responsables du synode avaient un problème sur les bras. Le fiasco de Fiuducia Supplicans avait aliéné beaucoup de ceux qui n’étaient pas favorables à la synodalité au départ. Mais en ce qui concerne les femmes diacres, la substitution du secret à la synodalité a mis en colère ceux qui étaient les plus désireux de monter à bord de la synodalité de la HSS. Cette mutinerie allait être plus grave.

    Un ajout au programme du synode a été annoncé à la hâte. Vendredi dernier, il y aurait une occasion de rencontrer les groupes d'étude et de tenir une petite consultation synodale de rattrapage.

    Cela ne s’est pas bien passé. Plus d’une centaine – plus d’un quart – des délégués du synode ont choisi d’assister à la discussion avec le groupe d’étude 5. Sauf qu’aucun membre du groupe d’étude 5 ne s’est présenté et que leur identité est restée secrète. Fernández a dépêché deux jeunes marins du bureau doctrinal pour distribuer une adresse électronique à laquelle les commentaires pouvaient être envoyés.

    Le côté bâbord n’a pas été amusé. En fait, « l’indignation palpable » était le thème, reconnu même par Austen Ivereigh, un promoteur par ailleurs fiable du processus synodal. En quelques heures, Fernández a essayé de limiter les dégâts en publiant un message d’excuses pour le « malentendu » et en proposant une autre réunion à laquelle il assisterait personnellement.

    Lundi matin, Fernández a de nouveau abordé la question lors de l'assemblée elle-même, tentant de contenir le feu dans les coulisses. Il a expliqué que le pape François avait déjà fermé la porte aux femmes diacres dans 60 Minutes et ailleurs, que les femmes dans le diaconat n'avaient pas abordé la situation réelle de la grande majorité des femmes catholiques et que l'ouverture par le Saint-Père du ministère de catéchiste aux femmes avait été un échec. Néanmoins, si les délégués souhaitaient le rencontrer au sujet du groupe d'étude 5, il serait heureux de le faire le jeudi 24 octobre . En plus d'une adresse électronique, d'autres moyens d'envoi de matériel seraient fournis.

    Hélas, le sérieux de cette proposition a été immédiatement remis en cause lorsqu’on a annoncé le matin même que la quatrième encyclique du pape François – Dilexit nos , sur le Sacré-Cœur – serait publiée le même jour. Ainsi, jeudi, l’encyclique a été publiée et une conférence de presse a eu lieu pour la présenter. Il y a eu également une conférence de presse sur l’assemblée synodale. À cet ordre du jour chargé s’ajoute la réunion sur le groupe d’études 5, une réflexion de dernière minute ajoutée à une journée où l’attention serait portée ailleurs.

    Ainsi, sur deux questions majeures, le cardinal Fernández a (fatalement ?) mis à mal la synodalité, révélant qu’aux plus hauts niveaux de l’Église, sur des questions d’importance significative, les processus secrets sans aucune consultation sont la méthode privilégiée pour procéder. La synodalité n’est qu’une façade alors que les véritables manœuvres se déroulent à huis clos.

    Vu de tribord ou de bâbord, le HSS Synodality est en train de couler. Combien de personnes sont prêtes à abandonner le navire ?

  • À l’approche de la fin du synode, les progressistes se préparent à la déception – et blâment les organisateurs

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    Lu sur le National Catholic Register (Jonathan Liedl, redacteur en Chef) :

    « Pour les catholiques progressistes espérant des changements radicaux dans l’Église, le Synode sur la synodalité était censé inaugurer un nouveau printemps.

    Au lieu de cela, alors que le document final doit être approuvé ce samedi, ceux qui ont plaidé en faveur de mesures telles que les femmes diacres et l’acceptation des relations homosexuelles se préparent à une « douche froide finale ».

    C'est l'image utilisée par la journaliste du Vatican Franca Giansoldati pour décrire la déception généralisée parmi les progressistes qui semble s'installer dans et autour de la salle du synode.

    Des histoires de désillusions au sein de la salle Paul VI ont filtré jusqu'aux médias, y compris une minorité de délégués qui soutiennent l'ordination des femmes, implorant en larmes un changement et s'attaquant agressivement à ceux qu'ils perçoivent comme réfractaires. À l'extérieur, des groupes de réforme ont publié des déclarations critiques sur le fait que des changements majeurs semblent peu probables.

    Certains critiquent également les organisateurs du synode pour avoir fixé des attentes synodales qui n’ont pas été satisfaites par la réalité.

    « On nous répète sans cesse que ce synode est une nouvelle façon d’être l’Église », écrit Zac Davis dans le magazine America , la publication phare des jésuites américains. « Je crains que de nombreux catholiques ne sortent de ce processus désillusionnés si la nouvelle façon de faire aboutit aux mêmes résultats. »

    La déception des catholiques les plus progressistes a été accentuée par la décision du pape François de retirer de l'ordre du jour de la dernière session les sujets « brûlants » liés aux femmes et à l'enseignement sexuel et de les confier à des groupes d'étude dédiés.

    Le mécontentement s'est transformé en quasi-dissidence lorsque le cardinal Víctor Manuel Fernández, chef du Dicastère pour la doctrine de la foi et chef du groupe étudiant la possibilité d'ordonner des femmes comme diacres, ne s'est pas présenté à une réunion du 18 octobre avec les délégués après leur avoir dit auparavant qu'il « n'y a toujours pas de place pour une décision positive » sur la question.

    Mais la décision du Vatican de mettre de côté les questions controversées n'est intervenue qu'après que les organisateurs eurent initialement donné à beaucoup l'impression que chaque question serait sujette à discussion et encouragé la contribution de groupes qui s'opposent ouvertement à l'enseignement établi de l'Église.

    Au début du synode 2021-2024, des militants et théologiens catholiques progressistes ont présenté à plusieurs reprises le synode comme une occasion d’introduire des changements majeurs. Les organisateurs du synode et les partenaires de communication ont eu tendance à ne pas corriger ces récits, tout en qualifiant ceux qui exprimaient des inquiétudes au sujet de cette version de la synodalité de motivés par la peur.

    Dans un exemple notable de création d’attentes dramatiques, sœur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Secrétariat du Synode, a répété à plusieurs reprises que le Synode sur la synodalité « est l’événement ecclésial le plus important après le Concile Vatican II ».

    Cette affirmation sur son importance avait déjà été faite en 2021 par le théologien progressiste Massimo Faggioli, qui avait déclaré que c'était une « hypocrisie » que l'Église n'ait pas de femmes diacres, et Sœur Nathalie l'a répétée dans des articles et des présentations tout au long de 2022.

    À d’autres moments, les organisateurs du synode ont parlé du processus comme d’une consultation représentative du peuple de Dieu, capable de mesurer le « sens des fidèles », malgré le fait que dans plusieurs pays moins de 1% des catholiques ont participé aux séances d’écoute.

    Les organisateurs du synode ont depuis tenté de modérer les attentes grandioses, mais les espoirs de changements radicaux suite à l’événement ont persisté.

    Comme l'a noté Andrea Gagliarducci dans les pages du Register au début de la dernière session du synode, le véritable défi auquel les organisateurs seront confrontés ce mois-ci sera « comment gérer les attentes de ceux qui espèrent et poussent à des changements radicaux ».

    Et même en octobre 2023, Stephen White, de l'Université catholique d'Amérique, notait qu'« une stratégie de communication et de marketing du synode qui promet de la nouveauté et présuppose du changement » avait déjà donné à certains le sentiment qu'on leur avait « vendu une bonne affaire ».

    « Les attentes envers le synode — attentes à la fois pleines d'espoir et de crainte — sont devenues si grandes qu'il est de plus en plus difficile d'imaginer une issue du synode qui ne laisse pas de larges pans de l'Église avec le sentiment d'être trompés », écrivait White à l'époque.

    Anticipant peut-être le mécontentement de certains face à la direction que semble prendre le synode, le cardinal désigné Timothy Radcliffe a donné une réflexion le 21 octobre à l'assemblée, appelant chacun à avoir une « liberté intérieure » face à un résultat potentiellement insatisfaisant.

    « Nous pourrions être déçus par les décisions du synode », a déclaré le guide spirituel du synode nommé par le pape. « Certains d’entre nous les considéreront comme malavisées, voire erronées. »

    Le cardinal désigné Radcliffe a ajouté que « la providence de Dieu agit doucement et silencieusement », même lorsque les choses semblent dérailler.

    L'ancien maître de l'ordre dominicain, que le pape François créera cardinal le 7 décembre, a poursuivi cette réflexion par des commentaires lors d'une conférence de presse qui ont découragé ceux qui liront le prochain document final de s'attendre à de grands changements.

    « Je pense que beaucoup de gens, y compris la presse, sont tentés de chercher des décisions surprenantes, des gros titres », a-t-il déclaré. « Mais je pense que c’est une erreur. Car je pense que le synode vise à un profond renouveau de l’Église dans une situation nouvelle. »

    Davis, de l'université d'Amérique , a cependant remis en question cette orientation après des années de tentatives des organisateurs du synode de promouvoir l'événement comme un changement sismique.

    « Au terme d’un processus de plusieurs années qui a demandé à l’Église entière et au-delà de contribuer en temps et en ressources », a-t-il écrit, « est-ce vraiment trop demander que de ne publier qu’un ou deux titres ? »

    Jonathan Liedl Jonathan Liedl est rédacteur en chef du Register. Il a travaillé pour une conférence catholique d'État, a suivi trois années de formation au séminaire et a été tuteur dans un centre d'études chrétiennes universitaires. Liedl est titulaire d'une licence en sciences politiques et en études arabes (Université de Notre Dame), d'une maîtrise en études catholiques (Université de St. Thomas) et termine actuellement une maîtrise en théologie au séminaire Saint Paul. Il vit dans les villes jumelles du Minnesota. Suivez-le sur Twitter à @JLLiedl.

  • Les signes des temps du professeur Richard Rex : une occasion manquée pour le synode

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    De George Weigel sur First Things :

    Les signes des temps du professeur Rex : une occasion manquée pour le synode

    Richard Rex est professeur d’histoire de la Réforme à la faculté de théologie et Polkinghorne Fellow en théologie et études religieuses au Queens’ College de l’université de Cambridge. Dans un brillant article de synthèse publié en 2018, le professeur Rex a soutenu que le catholicisme est aujourd’hui en proie à la troisième grande crise de son histoire bimillénaire. Si Richard Rex avait prononcé le discours d’ouverture des synodes de 2023 et 2024 – si son analyse des signes de ces temps telle qu’exposée dans cet article avait servi de cadre à l’ Instrumentum Laboris de chaque synode – les deux derniers synodes auraient pu être consacrés à une conversation sérieuse sur l’environnement culturel du XXIe siècle et ses implications pour la mission contemporaine de l’Église, plutôt que dans les sables mouvants de l’autoréférentialité ecclésiastique.

    Alors, qu'est-ce que le Synode a raté en omettant le professeur Rex ? Quelles ont été ces deux premières grandes crises et quelle est la troisième, celle que nous traversons actuellement ?  

    Trois crises

    La première crise fut le long débat, souvent féroce, qui divisa l’Église sur la question « Qu’est-ce que Dieu ? » 

    Le débat sur « Qu'est-ce que Dieu ? » a été déclenché au début du IVe siècle par le théologien alexandrin Arius, qui enseignait que ce que le christianisme connaissait sous le nom de « Fils » était une sorte de démiurge, par lequel le monde avait été créé, mais qui n'était pas coéternel avec le Père ; selon la formulation d'Arius, il y eut un temps où « le Fils n'était pas ». Le débat sur « Qu'est-ce que Dieu ? » a ensuite été étendu et amplifié par l'hérésie du monophysisme, selon laquelle l'humanité de Jésus n'était pas tout à fait réelle, mais plutôt une sorte de costume de surhomme masquant sa divinité. La question « Qu'est-ce que Dieu ? » a été définitivement résolue par le premier concile de Nicée I (325 après J.-C.), qui a condamné Arius et nous a donné le Credo que nous récitons aujourd'hui, et par le concile de Chalcédoine (451 après J.-C.), qui, influencé par le pape Léon le Grand et son célèbre « Tome », a mis un terme au monophysisme. Nicée I a affirmé que Jésus est vraiment Dieu, la deuxième personne de la Trinité éternelle ; Chalcédoine affirme que, par l'Incarnation de la seconde personne de la Trinité, la divinité et l'humanité sont unies dans l'unique personne de Jésus-Christ. Nicée I et Chalcédoine ont ainsi assuré pour toujours les fondements trinitaires et incarnationnels de l'orthodoxie chrétienne.

    La deuxième crise, qui a conduit à la fracture de la chrétienté occidentale dans les diverses réformes protestantes du XVIe siècle, tournait autour de la question : « Qu'est-ce que l'Église ? » L'Église avait-elle une forme ou une constitution définitive donnée par le Christ, une forme qui incluait le système sacramentel en sept parties ? Au cours des trois périodes de son œuvre (1545-1547, 1551-1552 et 1562-1563), le concile de Trente a donné la réponse orthodoxe à cette question : oui. L'ecclésiologie de Trente a ensuite été affinée au cours des siècles suivants par le renouvellement de la conception de l'Église par le pape Pie XII dans l'encyclique Mystici Corporis Christi (Le Corps mystique du Christ) de 1943, par le christocentrisme de Lumen Gentium (Lumière des nations), la Constitution dogmatique sur l'Église du concile Vatican II, et par la doctrine de la foi chrétienne. par le Synode extraordinaire des évêques de 1985, qui a synthétisé l'enseignement de Vatican II en décrivant l'Église comme une communion de disciples en mission ; et par Jean-Paul II dans l' encyclique Redemptoris Missio (La Mission du Rédempteur) de 1990, qui a vigoureusement défendu la permanence du mandat missionnaire de l'Église en tout temps et en tout lieu, tout en appelant chaque catholique à vivre le sens du baptême dans une vie de disciple missionnaire. 

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