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Rechercher : Deux trois pas au livre de Job

  • Un nouveau livre de Rémi Brague sur la religion

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    9782081416864_1_75.jpgIl y a trente ans, quand on voulait être pris au sérieux, on parlait politique ; évoquer la religion, en revanche, était le meilleur moyen de faire rire. Aujourd'hui, la situation s'est inversée ; la religion fascine, inquiète, et la peur s'installe à l'égard de certaines de ses formes, voire de la violence que, suppose-t-on, elles fomentent. Il importe d'essayer d'y voir un peu clair. Poursuivant le travail d'élucidation qu'il a entrepris depuis une dizaine d'années, Rémi Brague s'interroge sur la légitimité même du terme « religion », puis sur le contenu propre des religions - avant tout sur celui des « trois monothéismes ». Qu'est-ce que la religion nous dit de Dieu, et de l'homme en tant qu'il est doué de raison ? Qu'est-ce qu'elle nous dit d'autres domaines de l'humain comme le droit, la politique ? En quoi garantit-elle - ou menace-t-elle - la liberté morale, sinon l'intégrité physique, des individus ? Un essai salutaire pour délaisser nos a priori et prendre de la hauteur.

    Pour le philosophe Rémi Brague, membre de l'Institut et auteur de " Sur la religion" ( Flammarion), dire que les religions sont violentes représente un échappatoire commode qui évite de s'interroger de trop près sur une religion déterminée.

  • Cadeau : trois mois d'abonnement gratuit à Chrétiens dans la Cité

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    3 mois gratuits à Chrétiens dans la Cité

    60.00  0.00 

    Description

    Découvrez Chrétiens dans la Cité avec un abonnement gratuit de trois mois.

    Dans une société qui oublie Dieu, les chrétiens sont confrontés aux avancées d’une culture de mort. Avortement, euthanasie, propagande à l’école, attaques contre le mariage et la famille, christianophobie, violence économique, saccage de la nature, mépris des petits et des pauvres…
    Pourtant, les chrétiens ne restent pas inactifs. Ils sont sur tous les fronts… Avec détermination et générosité.

    Mais comment suivre les projets novateurs, les entreprises audacieuses ? Comment s’informer efficacement sur tous ces enjeux décisifs pour l’Église et pour notre monde ?

    C’est pour répondre à ces questions Chrétiens dans la Cité a été lancé en 1996. Cette lettre d’information propose dans chaque numéro :

    L’analyse d’un événement important ;
    Un agenda des principaux rendez-vous ;
    Des nouvelles brèves de tous les fronts ;
    Une fiche présentant un mouvement, un projet ;
    La présentation d’un livre.

    Chrétiens dans la Cité, en quatre pages, vise l’essentiel. Concis, complet, facile à lire, sans bavardages, parce que
    Vous ne pouvez pas tout lire
    mais vous voulez tout savoir…
    …sur les initiatives prises par les chrétiens dans la vie sociale, économique et politique : famille, école, entreprise, institutions…

    Vous êtes submergé d’informations. Internet, télévision, radio… Chrétiens dans la Cité  offre une synthèse et des informations difficiles à trouver ailleurs. Sans commentaires inutiles ou polémiques. Des faits. Seulement des faits. Des informations sûres. De nombreux responsables d’associations, personnalités religieuses, élus politiques, cadres d’entreprise, retraités actifs ou simples fidèles de base, nous disent combien ils apprécient d’avoir accès rapidement aux informations qu’ils recherchent.

    Chrétiens dans la Cité n’est pas l’organe d’une chapelle ou d’une coterie, mais une lettre d’information indépendante. Avec une ambition : favoriser la communication entre chrétiens de diverses sensibilités.

    Les abonnés témoignent

    « Abonné depuis ie premier numéro, je lis toujours votre lettre avec profit. Elle est un élément fondamental d’information pour un responsable d’association. » (R. H., 59)
    « J’apprécie surtout votre ton positif : sans cacher les difficultés auxquelles sont confrontés les catholiques, vous montrez qu’ils sont capables d’agir et de réagir. » (C. S., 92)
    « Je suis très intéressé par les associations que vous présentez. Vous êtes bien les seuls à couvrir tout l’éventail des mouvements existants, qui souvent s’ignorent. » (J.-F. B., 13)
    « Père de famille nombreuse et cadre d’entreprise, j’ai peu de temps libre pour la lecture. En 10 minutes, je sais l’essentiel. Merci ! » (F. R., 69)

    Mgr Dominique Rey, un lecteur assidu

    Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, nous écrit :
    « Chrétiens dans la Cité apporte des informations utiles, souvent peu relayées par les médias français, concernant la vie de l’Église dans la cité, en particulier en ce qui concerne la dimension éthique et sociale. Pour sortir des “prêt-à-penser”, des poncifs et des préjugés, il est nécessaire de disposer de telles informations… Lecteur assidu de Chrétiens dans la Cité, je vous encourage à le faire connaître et je vous prie de croire à mon soutien et à mon souhait, pour qu’il soit promu et connu. »

  • Quand Mgr Léonard se livre au moment de son départ...

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    andre-joseph_leonard_terbank_heverlee_2012-02-11_1448376203.JPGLe site "Benoît et moi" a traduit une longue interview accordée au début de ce mois par Mgr Léonard à Andrea Gagliarducci (ACI Stampa) :

     

    BRUXELLES, DÉFIS POUR L'AVENIR ET BILAN DU PASSÉ.
    LES PROPOS DE MGR LÉONARD, ARCHEVÊQUE ÉMÉRITE.


    Il va rester encore un peu de temps en Belgique, puis il partira en France, au sanctuaire de Notre-Dame du Laus en Provence, pour y apporter son aide aux confessions, célébrer la messe et, peut-être, écrire l'un ou l'autre nouveau livre. André-Joseph Léonard a été archevêque de Malines-Bruxelles pendant ces cinq dernières années. Ayant atteint la limite d'âge de 75 ans, il a, comme c'est l'usage, présenté sa démission. Le 5 novembre dernier, le pape François a nommé son successeur au siège primatial : Mgr Jozef De Kesel. L'archevêque dresse, pour ACI Stampa, un bilan de son œuvre.

    Quel héritage laissez-vous à votre diocèse ?

    Pour moi, c'était un beau défi, de devenir, à presque 70 ans, archevêque de Malines-Bruxelles, après avoir été évêque de Namur durant 19 ans. J'ai indiqué, dès le début, un certain nombre de priorités de mon nouveau ministère. La première était de faire des visites pastorales, comme le demandait le Concile de Trente et comme cela fut mis en pratique par des évêques comme Charles Borromée et François de Sales. Je me suis fixé l'objectif de visiter tout le diocèse en 5 ans et j'y suis arrivé. Ce fut un temps de rencontre, très précieux, car il m'a permis d'être disponible pour les gens, ce qui les a fort réjouis.

    Quelles ont été vos autres priorités ?

    Une deuxième priorité était la promotion des vocations sacerdotales. Lorsque je suis arrivé, il y avait quatre séminaristes pour tout le diocèse, et seulement deux filières pour devenir prêtre : étudier à Namur, dans le séminaire que j'avais réformé (pour les francophones) ou étudier au séminaire de Louvain (pour ceux dont la langue est le néerlandais). J'ai pris l'initiative de créer un séminaire Redemptoris Mater ; ainsi, j'ai pu accueillir une vingtaine de séminaristes originaires d'Italie, d'Espagne, de Pologne et d'Amérique Latine, qui s'adaptent fort bien à la culture de notre pays car ils ont comme principe d'apprendre les deux langues nationales (le français et le néerlandais) ; leur exemple a stimulé quelques Belges à faire de même. Voici deux ans, j'ai créé une Fraternité de prêtres et de séminaristes, inspirés par l'activité pastorale d'un prêtre français, curé de paroisse à Marseille, le père Michel-Marie Zanotti. Ce sont des séminaristes qui se sentent particulièrement appelés à l'élan missionnaire. Ils ont une identité bien marquée : déjà lorsqu'ils sont admis comme candidats au sacerdoce, ils portent une soutane très simple.

    Qu'avez-vous demandé à ces prêtres ?

    Je souhaite que, comme prêtres, ils travaillent en groupe, qu'ils s'organisent pour vivre ensemble, à deux ou trois. Cette idée a attiré beaucoup de candidats. Je laisse un diocèse avec 55 séminaristes, dont 28 membres de cette fraternité. Ils sont si nombreux que je n'ai pas jugé bon qu'ils restent tous dans le diocèse de Malines-Bruxelles ; j'ai donc proposé un accord avec l'évêque de Bayonne, qui a reçu un prêtre et quatre séminaristes.

    Quels sont les projets aujourd'hui pour la Fraternité?

    Nous aurons des ordinations de jeunes gens pour assurer dans une certaine mesure l'avenir du ministère pastoral. J'ai confié à cinq prêtres deux paroisses de Bruxelles. Une petite paroisse dans un quartier populaire, à la limite de Linkebeek, où ils ont un bel engagement pastoral au milieu de gens simples ; la cure y était fermée depuis deux ans. Je leur ai aussi confié aussi une autre église, qui avait elle aussi été fermée, Sainte-Catherine ; aujourd'hui, chaque jour, il y a là adoration, confessions et deux messes.

    Quelle est, d'autre part, la situation de la liturgie ?

    Améliorer la qualité de la liturgie était une autre de mes priorités. La liturgie doit avoir deux qualités : elle doit laisser resplendir la beauté et la gloire de Dieu, mais elle doit aussi parler au cœur des gens ; elle doit donc renvoyer à la gloire de Dieu, à l'amour de Jésus-Christ, à la présence de L'Esprit-Saint, et en même temps toucher le cœur des fidèles. A Bruxelles, et dans la partie francophone du diocèse, la situation de la liturgie est assez bonne, même si des améliorations sont toujours possibles. Mais, dans la partie flamande, comme dans toute la partie flamande du pays, la liturgie, dans beaucoup de paroisses, a été « aplatie ». J'ai écrit à chaque paroisse où je suis allé afin d'inciter les gens à prier avec plus de ferveur, et aussi avec le corps parce qu'on prie aussi à travers les attitudes du corps. J'ai aussi beaucoup insisté pour que la communion soit vécue avec respect, amour, avec beauté aussi, et pour qu'on ne la reçoive pas comme on mange un « chip ». Malheureusement, le « chip eucharistique » existe ; on communie sans respect. J'ai insisté sur ce point, mais il y a encore du travail. J'attache beaucoup de prix à l'adoration eucharistique, qui est un beau prolongement de la célébration parce qu'une messe ne dure qu'une heure et que l'on n'a pas assez de temps pour intérioriser la richesse de la communion ; l'adoration donne du temps pour s'exposer à la Présence.

    D'après ce que vous dites, l'Eglise en Belgique est bien vivante. Alors pourquoi la Belgique a-t-elle été sujette à cette sécularisation progressive ?

    Dans le passé, la Belgique a été un bastion de l’Église catholique, et peut-être de manière excessive. Il y avait, peut-on dire, un triomphalisme de l’Église catholique, surtout dans la partie flamande du pays. Cela fut moins le cas dans la partie francophone, où nous avons toujours dû affronter le libéralisme laïc et le socialisme. Dans la partie flamande, l’Église catholique faisait la pluie et le beau temps. Quand le ver de la sécularisation s'introduit dans une pomme de ce genre, la réaction est très forte, et on devient très critique à l'égard de l’Église. Je crois que c'est là une forme de revanche ; on paie la facture d'une présence trop dominante, accompagnée souvent d'une forme d'autoritarisme. Je crois qu'on peut expliquer les choses comme cela.

    Quelle est la situation des familles dans le diocèse ?

    Le souci des familles était, lui aussi, une de mes priorités particulières. Déjà à l'époque où j'étais évêque de Namur, j'ai rencontré des personnes qui vivaient dans des situations conjugales irrégulières, des personnes qui n'étaient pas seulement divorcées mais remariées. Et qui parlaient de leur désir de cheminer avec le Seigneur, à partir de leur situation. Après avoir rencontré une dizaine de personnes dans cette situation, j'ai décidé de les réunir et, ensemble, nous avons organisé des journées pour accueillir les personnes divorcées, séparées et remariées. J'ai toujours essayé d'aller à la rencontre de ces frères et sœurs, et toujours avec beaucoup d'amour, de patience et de bienveillance. Mais ces rencontres se faisaient toujours dans la vérité, dans la fidélité à l'Evangile, à Jésus, au mariage tel que lui-même nous le présente. Cette expérience m'a confirmé dans la conviction qu'il est possible d'aider les gens à vivre cette situation dans un chemin de sanctification et de conversion.

    Quelle était votre pastorale envers les divorcés engagés dans une nouvelle union ?

    Lorsque je rencontrais des personnes divorcées ou séparées, je les aidais, dans la mesure du possible, à rester fidèles à leur mariage, et aussi à leur conjoint, même s'ils étaient séparés. Je faisais cela avec l'aide d'une communauté appelée « Notre-Dame de l'Alliance ». Et, s'ils ne pouvaient, ou ne voulaient pas, faire ce choix, et si, pour diverses raisons, ils se remariaient, parce qu'ils ne se sentaient pas appelés à vivre seuls ou bien s'ils désiraient assurer l'éducation de leurs enfants, je les aidais à faire un choix authentiquement chrétien, en m'inspirant de Familiaris Consortio. Je leur expliquais alors que, du fait de leur remariage, ils devaient s'abstenir de la communion, parce qu'il y a une contradiction objective entre l'alliance nouvelle et éternelle que constitue l'Eucharistie et l'alliance conjugale qui se trouvait rompue. Lorsque l'on prend un peu de temps, dans une ambiance de prière fraternelle, les gens peuvent accepter ce langage. Dans mon équipe, j'avais aussi des divorcés et des personnes remariées, mais ils donnaient toujours le témoignage de la fidélité à l'enseignement de l'Evangile et de l’Église.

    Comment dès lors jugez-vous la réponse donnée à cette question par le synode des évêques ?

    J'ai l'impression que, lors du dernier synode, on a tenu – à propos de ces situations – un langage ambigu qui permet diverses interprétations. Ce langage a déjà fait l'objet d'une récupération, comme s'il équivalait à un accès à la communion qui dépende seulement de la conscience personnelle ou de l'avis d'un prêtre local. Mais ce qui est en jeu est, par sa nature, universel. Cela ne dépend pas de situations locales mais de la nature même de l'alliance conjugale. J'espère que l'exhortation post-synodale pourra clarifier ces difficultés.

    Dans l'action de l’Église aujourd'hui, on ne parle jamais des couples qui vivent en pleine fidélité à leur union et à la doctrine ...

    Il s'est trouvé que ces réunions avec les couples irréguliers ont provoqué une réaction de la part des couples « normaux ». J'ai alors organisé des rencontres où ces couples pouvaient renouveler l'engagement de leur mariage. Magnifique ! Des centaines de couples y ont participé. Puis, j'ai aussi organisé, à l'initiative de laïcs, des rencontres pour les couples qui attendaient un enfant, et où venaient donc beaucoup de femmes enceintes. Je bénissais les couples présents, et les enfants, y compris ceux qui étaient dans le sein de leur mère. Nous avons aussi organisé des rencontres pour ceux qui ont perdu leur conjoint.

    De l'engagement avec les familles découle aussi l'engagement dans la société ?

    Cela aussi a été un de mes objectifs. Mon prédécesseur, le cardinal Danneels, avait créé un organisme appelé « Bethléem », un projet pour transformer en logements sociaux des maisons et immeubles appartenant à l’Église. Et j'ai beaucoup encouragé cela. J'ai essayé d'être très proche des gens, de tout le peuple chrétien qui s'emploie à faire face à ces difficultés, à ces situations pénibles. J'ai eu beaucoup de contacts avec les candidats au statut de réfugiés, avec les migrants.

    Quels sont les défis qui attendent votre successeur ?

    Les défis seront à peu près identiques ; ce sont des priorités inévitables. Vu la formation de mon successeur, je crois que le dialogue inter-religieux sera très important. Ici, à Bruxelles, un quart de la population est déjà musulmane, et ce chiffre ne cesse d'augmenter, puisque la croissance démographique de cette population est plus forte que celle de la population autochtone. Nous serons confrontés de plus en plus à la nécessité d'un dialogue avec tous ces musulmans présents sur le territoire belge, surtout à Bruxelles, et je crois que mon successeur est très ouvert à cela.

    A quel point la présence de l’Église dans la société est-elle importante ?

    Elle est d'autant plus importante que Bruxelles est aussi la capitale de l'Europe. La Belgique a une grande tradition de structures ecclésiales fortes ; plus de la moitié des élèves en âge scolaire sont scolarisés dans des établissements catholiques et, dans la partie flamande, plus de 70 % de la population scolaire se trouve dans des écoles à étiquette catholique. La même chose vaut dans d'autres domaines : beaucoup d'hôpitaux sont d'inspiration catholique, syndicats chrétiens, mutualité chrétienne, des structures très fortes. Et l’Église elle-même : un tissu paroissial très dense, très fort. A l'heure actuelle, on investit énormément d'énergie dans la restructuration de ce tissu en unités pastorales, en secteurs pastoraux plus grands, souvent à cause de la diminution du nombre de prêtres (ce n'est pas là l'unique raison, mais cela joue quand même un rôle important). Cela doit se faire mais, souvent, j'ai l'impression que l'on investit trop d'énergie dans ces structures alors que ce qui est le plus important, dans un pays qui a perdu son âme chrétienne, est un élan neuf, une flamme, un prophétisme, une Eglise plus charismatique. Les structures sont importantes, mais le cœur, l'élan, la flamme, plus importants encore.

    Quel est le rapport avec la politique ?

    Il y a une présence forte de la franc-maçonnerie dans les milieux politiques, alors que les partis qui se référaient à une identité chrétienne ont quasiment disparu. Toutefois, je ne considère pas qu'il faille nécessairement des partis avec une étiquette chrétienne-catholique: cela peut être ambivalent. Je considère par contre comme très important que des chrétiens s'engagent en politique, des chrétiens fidèles à un idéal exigeant et capables de justifier leurs choix par des arguments rationnels.

    Quel a été votre engagement pour former des jeunes impliqués dans la politique ?

    J'aurais pu faire plus. J'ai rencontré à plusieurs reprises des groupes de jeunes ; certains étaient étudiants, d'autres avaient déjà une vie professionnelle : tous souhaitaient s'engager en politique par idéal chrétien. Je les ai vus souvent, mais peut-être pas assez. Voici quelque mois, j'ai rencontré un groupe de jeunes professionnels qui m'ont demandé de leur donner une formation philosophique. C'est un groupe de 25 personnes qui viennent chez moi douze samedis par an, pour avoir un discernement chrétien dans le domaine de la philosophie moderne.

    J'ai admiré leur désir de se former parce que c'est là une chose qui souvent fait défaut. Si l'on veut s'engager dans la vie politique, on doit être capable de développer des arguments valables et solides du point de vue philosophique et rationnel. Dans un parlement, il ne suffit pas de faire référence à la Bible ou au Coran, il faut débattre avec des arguments accessibles à la raison.

    Quel mal a fait le scandale de la pédophilie en Belgique ?

    Il a effectivement créé une crise, qui n'est pas encore totalement terminée. Ces derniers jours, on a parlé encore d'abus survenus dans le passé, mais qui ont des conséquences aujourd'hui. Mais je dois dire que l’Église belge a trouvé la juste manière de répondre à cette crise et je dois en remercier les deux évêques qui se sont beaucoup engagés pour que l’Église trouve une façon adéquate de rendre justice aux victimes : l'évêque d'Anvers, Mgr Bonny et l'évêque de Tournai, Mgr Harpigny. Ils ont consacré beaucoup de temps aux contacts avec le monde politique, avec la commission parlementaire chargée de ce problème et aussi avec les organismes publics de l’Église catholique voués à l'accueil des victimes. Cela a restauré l'image de l’Église catholique en Belgique, parce que le monde politique a lui aussi apprécié la manière dont, après quelques mois, l’Église catholique belge a affronté ce problème. Et nous avons aussi pris des mesures pour éviter que pareilles choses se répètent à l'avenir. Nous sommes plus attentifs à d'éventuels troubles psychologiques chez les prêtres et les autres acteurs pastoraux. Et nous réagissons immédiatement dès qu'un problème se pose.

    Avez-vous de l'espérance pour l'avenir de l'Eglise ? 

    Oui, parce que l’Église n'est pas à nous. Elle est au Seigneur. C'est la seule réalité en ce monde qui a les promesses de la vie éternelle. Jésus dit à son Eglise : « Les portes de la mort ne prévaudront pas », et encore : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde ». Quand on a comme patron quelqu'un qui a vaincu la mort, on ne peut pas avoir peur.

     

  • Quels livres pour les vacances ?

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    Les dynamiques abbés de Padreblog en proposent quelques-uns, avec video à l'appui :

    I. Témoignages :

    Sur la trace de l’Archange par François-Xavier Maigre. Un journal poétique et une méditation contemporaine sur le pèlerinage (Bayard, 250 pages ; 16 €).

    Et elle s’est emparée du Royaume par Nadia Piccard. Le récit d’un calvaire à peine croyable décrit avec une sobriété bouleversante (Editions de l’œuvre, 122 pages ; 18 €).

    Cet amour que le monde oublie par Inès de Warren. Où l’on découvre cet Amour que le monde oublie et pour lequel des moniales ont tout quitté (Salvator, 240 pages ; 19 €).

    Une journée particulière par Anne-Dauphine Julliand. Une leçon de bonheur et une merveilleuse histoire d’amour, qui se lit d’un souffle, le coeur au bord des larmes (Arènes éditions, 256 pages ; 17 €).

    II. « Je bronze et je me cultive » :

    Le Roman de Charette par Philippe de Villiers. La vie aventureuse du général intrépide qui avait pour devise : «combattu souvent, battu parfois, abattu jamais» (Albin Michel, 480 pages ; 22 €).

    François Hollande, Dieu et la République par Samuel Pruvot. Un ouvrage intéressant pour évaluer le traitement du religieux dans la politique de François Hollande (Salvator, 187 pages ; 19.50 €).

    Antigone de Sophocle ou de Jean Anouilh. Pour redécouvrir ce que peut être l’appel de la conscience devant des lois iniques et injustes. Un classique à relire d’urgence !

    III. Université d’été à domicile :

    L’évangélisation impertinente par le Père Thierry-Dominique Humbrecht. Un ouvrage pour devenir un évangélisateur impertinent qui délivrera un message d’espérance par temps de relativisme (Parole et Silence, 286 pages ; 22 €).

    La femme pauvre par Léon Bloy. Un livre oublié et un livre habité ; ne serait-ce qu’à cause de ce constat final qu’il délivre : « il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’être pas des saints » (Gallimard, 448 pages ; 18 euros).

    Vous avez déjà lu ces livres ? Les listes des années précédentes se trouvent ici et

    Et pour vos trajets en voiture, ne manquez pas de glisser dans l’autoradio le dernier CD de Glorious, « Electro pop louange » ou celui, magnifique, des Dei Amoris Cantores. A écouter en boucle … !

    Bon été !

    [Addendum 8 juillet 2013 : Lumen Fidei, la toute nouvelle encyclique du Pape François, dont nous n'avions pas connaissance lors de la parution de cet article, est bien sûr à rajouter à cette liste].

  • En 2050, pour un Européen de 50 ans, il y aura trois Africains de moins de 30 ans

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    Démographie : en 2050 pour un Européen proche de 50 ans, il y aura trois Africains de moins de 30 ans (source)

    Le journaliste et universitaire Stephen Smith publie un ouvrage saisissant sur la dynamique migratoire africaine. D’une ampleur sans précédent dans l’histoire, elle sera le défi de l’Europe du XXIe siècle.

    Journaliste-écrivain et universitaire, Stephen Smith a tenu la rubrique Afrique de Libération (1988-2000) puis du Monde (2000-2005). Il a travaillé comme analyste pour les Nations unies et L’International Crisis Group [en anglais dans le texte]. Depuis 2007, il est professeur à l’Université de Duke aux États-Unis, où il enseigne les études africaines. Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages publiés en France, dont
    Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt ou Oufkir, un destin marocain et d’ouvrages coécrits avec Antoine Glaser comme Ces Messieurs Afrique ou Comment la France a perdu l’Afrique.


    Présentation de l’éditeur


    L’Europe vieillit [vrai] et se dépeuple [note du carnet : pas vraiment pour l'instant]. L’Afrique déborde de jeunes et de vie. Une migration de masse va se produire [probablement]. Son ampleur et ses conditions constituent l’un des plus grands défis du XXIe siècle.

    L’Union européenne compte aujourd’hui 510 millions d’habitants vieillissants ; l’Afrique 1,25 milliard, dont quarante pour cent ont moins de quinze ans. En 2050, 450 millions d’Européens feront face à 2,5 milliards d’Africains. D’ici à 2100 [note du carnet : il faut se méfier des projections à 82 ans...], trois personnes sur quatre venant au monde naîtront au sud du Sahara.

    L’Afrique « émerge ». En sortant de la pauvreté absolue, elle se met en marche. Dans un premier temps, le développement déracine : il donne à un plus grand nombre les moyens de partir. Si les Africains suivent l’exemple d’autres parties du monde en développement, l’Europe comptera dans trente ans entre 150 et 200 millions d’Afro-Européens, contre 9 millions à l’heure actuelle.

    Une pression migratoire de cette ampleur va soumettre l’Europe à une épreuve sans précédent, au risque de consommer la déchirure entre ses élites cosmopolites et ses populistes nativistes. L’État-providence sans frontières est une illusion ruineuse. Vouloir faire de la Méditerranée la douve d’une « forteresse Europe » en érigeant autour du continent de l’opulence et de la sécurité sociale des remparts – des grillages, un mur d’argent, une rançon versée aux États policiers en première ligne pour endiguer le flot – corrompt[rait] les valeurs européennes.

    L’égoïsme [... le terme culpabilisant !] nationaliste et l’angélisme humaniste sont uniment dangereux. Guidé par la rationalité des faits, cet essai de géographie humaine assume la nécessité d’arbitrer entre intérêts et idéaux.


    Extraits d’un entretien sur son livre dans le Figaro

    — Votre livre fait état de l’extraordinaire vitalité démographique de l’Afrique. Quelles sont les proportions de ce dynamisme ?

    Stephen SMITH. — Historiquement, l’Afrique est sous-peuplée. Cinquante fois grande comme la France, elle ne comptait qu’environ 150 millions d’habitants dans les années 1930. Mais c’est alors que la donne démographique a basculé grâce aux progrès de l’hygiène, de la médecine tropicale et de la politique coloniale dite « de mise en valeur ». Le développement a été une invention coloniale, la nouvelle « mission civilisatrice » pour justifier la domination de populations « différentes » et, bien sûr, pour en tirer avantage. Aujourd’hui, l’Afrique compte 1,3 milliard d’habitants. Elle en comptera 2,5 milliards en 2050, quand sa population aura été multipliée par 17 — par rapport à 1,7 pour la population française. Si la France [avait suivi] la courbe de l’Afrique, elle compterait en 2050 non pas 70 millions, mais 700 millions d’habitants, une moitié de la Chine actuelle. L’Europe, dans son ensemble, était deux fois plus peuplée que l’Afrique dans les années 1930. Dans une génération, en 2050, ses 450 millions d’habitants auront 2,5 milliards de voisins africains. Statistiquement, pour un Européen proche de la cinquantaine, il y aura trois Africains de moins de trente ans.

    —  Justement, vous insistez beaucoup sur la « jeunesse » de l’Afrique. Pourquoi ?

    Stephen SMITH. —  Parce qu’elle est capitale dans un continent où le « principe de séniorité », c’est-à-dire la prime de pouvoir et de prestige traditionnellement accordée aux aînés, surtout aux hommes, reste la ligne de fracture qui prive d’égalité les jeunes et, en particulier, les jeunes femmes. Or, aujourd’hui, au sud du Sahara, entre 40 et 45 % de la population a moins de… 15 ans ! Sur une planète qui « grisonne », y compris en Asie et en Amérique latine, c’est l’exception mondiale. La jeunesse de l’Afrique est sans précédent historique. Tous les quinze ans, la moitié de la population subsaharienne se renouvelle. L’Afrique « ancestrale » est broyée par l’engrenage des générations qui « tournent » rapidement. Ses normes et ses valeurs ne sont plus transmises, faute de mentors. Les jeunes se « débrouillent », ils se réinventent.

    —  Pour vous, c’est là le moteur du « grand départ » à tous les niveaux…

    Stephen SMITH. —  Oui, parce que, depuis un peu plus d’un siècle, les jeunes quittent en masse les villages, ils s’installent dans des villes puis des mégapoles — comme Lagos, au Nigeria, avec plus de 20 millions d’habitants — qui sont aux deux tiers des bidonvilles. La prochaine vasque de cette fontaine migratoire sera l’extérieur du continent, principalement l’Europe. Et, comme l’Europe à la fin de sa transition démographique entre 1850 et la Première Guerre mondiale, quand 60 millions d’Européens sur 300 millions sont partis vivre ailleurs, notamment en Amérique, les jeunes Africains vont tenter de bâtir une meilleure vie ailleurs. À cela, trois préalables : d’abord, un minimum de prospérité chez eux, qui leur permet de réunir les moyens nécessaires pour un voyage cher et, souvent, clandestin — ce qui implique que « l’Afrique émergente » se mette en route bien plus que « l’Afrique de la misère » et que, dans un premier temps, l’aide au développement accélère la noria migratoire ; ensuite, des communautés d’immigrés déjà installées en Europe, qui facilitent l’installation des nouveaux venus ; enfin, un écart toujours important entre les revenus ici et là-bas. Ce qui est le cas, puisque sa croissance démographique incontrôlée « noie » les progrès que l’Afrique accomplit. En 1960, un peu plus de la moitié des Africains vivait sous le seuil de la pauvreté ; maintenant, c’est un peu moins de la moitié, mais sur un nombre deux fois plus important…

    — Y a-t-il une différence entre la démographie du Maghreb et celle de l’Afrique subsaharienne ?

    Stephen SMITH. — Le Maghreb est en train d’achever sa transition démographique et, si les conditions politiques sont réunies, empruntera une trajectoire semblable à celle du Mexique. Entre 1975 et 2010, des Mexicains ont quitté massivement leur pays pour les États-Unis, où les Mexicains-Américains représentent aujourd’hui 10 pour cent de la population. Mais, depuis dix ans, le solde migratoire s’est inversé — ce que Trump ignore pour brandir la menace d’une « invasion », qui n’aura pas lieu, et ramasser le vote des populations blanches pauvres que la mondialisation a privées de leur « prime impériale ». Leur maison, leur voiture et le consumérisme ne leur sont plus garantis du seul fait d’être nés américains. En Europe, aussi, les inégalités à l’intérieur explosent alors que le fossé entre « pays riches » et « pays pauvres » se réduit en fait.

    —  Vous décrivez la vitalité religieuse de l’Afrique subsaharienne. Quel christianisme domine ? Quel islam s’impose ?

    Stephen SMITH. —  En France, où le protestantisme « born again » était marginal, on a tardé à prendre conscience de la révolution pentecôtiste, qui a transformé l’Afrique subsaharienne depuis les années 1980. Régis Debray a attiré l’attention sur le « néo-protestantisme à l’américaine », qui est entré dans les cités françaises du fait de l’immigration. Je parlerais plutôt de « l’Évangile de la prospérité », qui triomphe dans les anciennes marges du monde. En Afrique, il bat en brèche les traditions. Les « frères et sœurs dans la foi » servent de nouveaux réseaux de solidarité aux hommes et, surtout, aux femmes qui cherchent à s’affranchir des contraintes familiales et, plus largement, coutumières. Il s’agit surtout de jeunes, on vient de le voir. De son côté, l’islam, qui diversifie également son offre, leur propose une armature morale contre la « dépravation occidentale », la corruption sous toutes ses formes. L’avenir du christianisme, plus que de l’islam, se joue au sud du Sahara. L’Afrique subsaharienne, qui représente aujourd’hui 16 % des musulmans et 25 % des chrétiens dans le monde, en comptera en 2050, respectivement, 27 et 42 %.

    —  Vous rappelez le rapport des Nations unies qui, au début du XXIe siècle, préconisait une immigration importante et régulière en Europe jusqu’en 2060 pour pallier le déclin démographique. Est-il toujours d’actualité ?

    Stephen SMITH. —  C’était une scénarisation utile même si, depuis, le discours d’extrême droite a installé un malaise par rapport à une migration dite « de remplacement ». À mes yeux, l’idée de faire appel à 86 millions d’étrangers pour rajeunir l’Europe (ce que recommandait le rapport des Nations unies, NDLR) souffre de deux défauts. D’abord, elle ignore la dynamique migratoire propre à l’Afrique, le début de « décollage » du continent qui pourrait déclencher des départs plus massifs encore. Ensuite, pour ce qui est des besoins en « bras et cerveaux » de l’Europe vieillissante, elle fait l’impasse sur les gains en longévité qui pourraient stabiliser la population active, et donc les systèmes de sécurité sociale, d’autant que la robotisation va encore contracter le marché du travail. Depuis 1900, une vie occidentale statistique est passée de 47 à 78 ans. Il n’y a aucune raison pour que ces trente ans supplémentaires soient entièrement « privatisés » sous forme de retraite aux frais des jeunes cotisants. Mais sur le plan électoral, c’est un message qui passe mal.

    [...]

    —   Selon vous, cette « ruée vers l’Europe » peut suivre cinq scénarios. Lesquels ?

    Stephen SMITH. —  Sommairement, ça va de « l’Eurafrique heureuse » — une sorte de miracle de la Pentecôte où toutes les langues étrangères se mêleraient dans une communion universelle — à la dérive politico-mafieuse, soit la traite des migrants, ce qui provoquerait une réaction populiste au profit de l’extrême droite. L’Europe-forteresse derrière un rempart d’argent, déjà en construction en Turquie, en Libye et dans les États sahéliens censés fixer les dunes humaines en échange de subventions, ne serait en fait pas si différente d’un retour du « réflexe colonial », directement interventionniste dans les pays d’origine. Enfin, une combinatoire de toutes ces mauvaises solutions, pour « tenir » sous prétexte de pragmatisme « sans excès », n’est pas non plus à exclure. Mais le défi est énorme. À mon avis, il ne peut être relevé que par une Europe qui ne serait ni bornée ni borgne. Les bornés sont obsédés par la frontière qu’ils voient en barrière baissée, sans comprendre que c’est un espace de négociation du passage, surtout entre voisins dont le sort est lié. Les borgnes ressemblent au Cyclope de la légende, ils se prennent pour des géants moraux, mais ne voient rien, ni l’Ulysse qui se joue d’eux ni les conséquences dramatiques — les tensions, les malheurs — qui résultent de leur manque de vigilance. Il me semble que la lucidité gagne du terrain, notamment en France depuis le recul du Front national. Mais il y a toujours une Europe qui a peur de perdre son « âme » et une autre qui veut à tout prix prouver qu’elle en a une.

    [...]

  • ”Un temps pour changer” : un nouveau livre du pape

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    Un temps pour changer @ éditions Flammarion

    A découvrir sur zenit.org :

    1. « Un temps pour changer »: « Les trois covid du pape François »
    2. "Un temps pour changer" : 15 perles du pape François
    3. "Un temps pour changer" : le traité du pape pour se relever après la pandémie
    4. Les femmes au Vatican : ce qu’a voulu faire le pape François

    - Un autre son de cloche sur Valeurs Actuelles

    - «La migration n'est pas une menace pour le christianisme», selon le pape François (le Figaro)

  • Célébrer trois messes à Noël ?

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    L'origine des trois messes de Noël 
    Par le père Edward McNamara, L.C. (Traduction d’Hélène Ginabat) (ZENIT.org)
    Comme pour de nombreuses pratiques liturgiques, l’origine des trois messes de Noël (à minuit, à l’aube et le jour) n’est pas du tout sûre, explique le père Edward McNamara, L.C., professeur de théologie et directeur spirituel.

    La fête liturgique de Noël tombe le 25 décembre de chaque année. Cette fête est née à Rome, autour de l’an 330, peut-être précisément cette année-là. Elle fut très probablement célébrée pour la première fois dans la basilique Saint-Pierre, dont la construction était à peine terminée.

    La célébration de Noël s’est ensuite diffusée à partir de Rome, lentement, dans les provinces orientales de l’Empire romain et, petit à petit, elle a été insérée dans le calendrier liturgique des Eglises principales. Certaines de ces Eglises célébraient la naissance du Christ le 6 janvier – l’Epiphanie – et ont continué à donner davantage d’importance à cette date, même après avoir accepté la date du 25 décembre.

    Pendant toute cette période, l’Eglise à Jérusalem avait continué de développer certains usages particuliers.

    Egérie, une femme qui a fait un long pèlerinage en Terre Sainte de 381 à 384, a décrit dans son Itinerarium comment les chrétiens de Jérusalem commémoraient le mystère de Noël le 6 janvier avec une veillée à minuit à Bethléem, suivie d’une procession aux flambeaux vers Jérusalem, qui finissait à l’aube dans l’Eglise de la Résurrection (Anastasis, en grec).

    Cinquante ans plus tard, à Rome, le pape Sixte III (432-440) décida d’honorer la proclamation de la maternité divine au Concile d’Ephèse (431), avec la construction de la grande basilique de Sainte Marie Majeure sur la colline de l’Esquilin.

    Sixte III fit construire, en outre, une chapelle qui reproduit la grotte de Bethléem (les reliques de la crèche, jusqu’alors conservées dans la basilique de Sainte Marie Majeure, ne furent placées dans la chapelle qu’au VIIème siècle). Probablement inspiré par la coutume de la veillée de minuit célébrée à Bethléem, le pape Sixte III lui-même instaura la tradition d’une messe de minuit célébrée dans la chapelle de la « grotte de la Nativité ».

    A Rome existait déjà la coutume de commémorer les fêtes importantes par deux services liturgiques distincts, l’un célébré dans la nuit, l’autre vers l’aube. Il est facile d’imaginer comment cette simple fête, initiée par le pape Sixte III dans la basilique Sainte Marie Majeure, a gagné en importance et s’est développée. La première étape de ce développement consista dans le fait que la plus ancienne liturgie de Noël, celle qui était chantée à Saint Pierre, fut aussi célébrée à Sainte Marie Majeure.

    Un développement ultérieur a eu lieu autour de l’année 550. Le pape et certains membres de la curie célébraient une seconde messe un peu avant l’aube dans l’Eglise Sainte Anastasie, située sur un versant du Palatin.

    A l’origine, cette dernière célébration se tenait en l’honneur de la mémoire de sainte Anastasie qui tombe le 25 décembre, et elle n’avait donc rien à voir avec Noël. Mais plus tard, cette célébration fut transformée en une seconde messe de Noël, s’inspirant probablement de la coutume de la messe célébrée à l’aube dans l’église de la Résurrection à Jérusalem, et à cause de l’association faite entre le nom d’Anastasia et anastasis (résurrection).

    Après cette messe, de caractère quasiment privé, le pape se rendait directement à Saint-Pierre, où une grande foule de fidèles attendaient la liturgie solennelle à l’aube de Noël. Cette coutume continua au moins jusqu’à l’époque du pape Grégoire VII (mort en 1085).

    Au début, le privilège des trois célébrations de Noël était réservé aux papes. Le premier témoignage que nous ayons d’un prêtre ordinaire qui célèbre les trois messes provient de la fameuse abbaye de Cluny, en France, avant l’an 1156.

    Tous les prêtres peuvent désormais user de ce privilège et célébrer trois messes à Noël, à condition qu’ils respectent précisément les horaires. La première messe est célébrée en correspondance ou à proximité de minuit (la messe de la veille, le soir du 24 décembre, n’est pas considérée comme la première des trois messes), la seconde à l’aube et la troisième à un moment dans la journée du 25 décembre. 

  • Les bébés ”à-trois-parents”

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Les bébés "à-trois-parents"

    Nouveau DOSSIERICI
    La presse s’est récemment fait écho de cette nouvelle prouesse biomédicale permettant la naissance d’un enfant après le transfert du « noyau » d’un ovule dans un autre.

    Objectif ? Permettre à une femme porteuse d’une maladie mitochondriale sévère de transmettre à l’enfant conçu ses gènes, sans prendre toutefois le risque de lui transmettre en même temps la maladie qui l’accable. Quelques mois après la naissance d’un premier bébé du genre, le succès semble total. Mais des questions sanitaires et éthiques restent toutefois sans réponse.

    Cette « première médicale », aboutissement de méthodes déjà anciennes, est le fait d’une équipe new-yorkaise qui a toutefois préféré agir hors-frontière, en l’occurrence à Mexico. Faute de législation, cette technique a aussi été employée en Ukraine en vue d’améliorer les techniques de fécondation in vitro. Le parlement anglais l’a autorisée dans sa législation le 3 février 2015. A l’heure ou le Conseil de l’Europe réfléchit à une recommandation sur « Le recours aux nouvelles technologies génétiques chez les êtres humains », une réflexion tant médicale qu’éthique s’impose.

    Fiche Didactique : Bébé"à-trois-parents"

    03/07/2017 - Procréation médicalement assistée PMA / GPA

    Fiche didactique pour comprendre en 2 pages ICI

    Qu'est-ce que la FIV à 3 parents ?

    Comment mener une Réflexion éthique autour de cette question ?

  • Les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

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    De Bertrand Duguet sur le site de Famille Chrétienne :

    Rapport AED : les trois points chauds des persécutions antichrétiennes

    29/11/2019

    Le Sud de l’Asie est la région du monde où la situation des chrétiens s’est le plus détériorée ces deux dernières années, devant l’Afrique et le Moyen Orient, selon le rapport 2017-2019 de l’AED « Persécutés et oubliés ? ».

    Asie du Sud Est : les persécutions augmentent dramatiquement

    Le nouveau directeur France de l’AED, Benoît de Blanpré, connaît bien l’Asie : il a travaillé 11 ans à l’association « Les Enfants du Mékong » et a vécu dans de nombreux pays du continent. Cette connaissance du terrain risque de se révéler cruciale alors que, selon le rapport de l’association paru le 26 novembre, c’est là que la situation des chrétiens s’est le plus détériorée durant les deux dernières années.

    Ultranationalisme, régimes autoritaires, islamisme : une triple menace y pèse sur l’Église. Outre le Pakistan, où les persécutions tacitement soutenues par les autorités continuent d’être fréquentes, et la Corée du Nord où l’état persécute systématiquement les chrétiens, d’autres pays ont connu une forte augmentation des actes antichrétiens. En Inde le gouvernement indouiste de Narendra Modi ferme les yeux sur l’augmentation des violences contre les chrétiens ; en Chine le PC fait signer dans certaines écoles des déclarations d’athéisme aux élèves et persécute l’Église non officielle ; aux Philippines, pays pourtant catholique, Rodrigo Duterte invite à « tuer les évêques » qui s’opposent à lui. Parallèlement, aux Philippines comme au Sri Lanka, les attentats islamistes se multiplient.

    ▶︎ À LIRE AUSSI Asie : les persécutions anti-chrétiennes en hausse

    Afrique : la persistance des menaces djihadistes

    L’Afrique connaît un essor de l’intolérance religieuse, mêlant djihadisme, pauvreté et conflits ethniques. Le cocktail est explosif et le nombre d’attentats au Burkina Faso, Niger ou République centrafricaine a de quoi inquiéter. « Il existe clairement un ordre du jour pour islamiser toutes les zones majoritairement chrétiennes » confie dans le rapport Mgr Wilfred Anagbe, évêque de Mukurdi, au Nigeria.

    Cas d’école de cette islamisation planifiée, Madagascar, où Mgr Désiré Tzarahazana confiait en juin 2018 à l’AED l’impression d’une « invasion » notamment orchestrée par les pays du Golf. Il relevait les projets de construction de plus de 2600 mosquées, bien plus que les musulmans locaux en nécessitaient, et s’inquiétait des déplacements en masse de populations musulmanes organisés depuis la Turquie.

    Moyen-Orient : une phase d’exode

    Au Moyen Orient les populations chrétiennes font l’objet de moins de persécutions directes depuis la chute de l’État Islamique, mais elles peinent à revenir. Si les chrétiens reviennent peu à peu dans la plaine de Ninive, la communauté d’Alep, l’une des plus importante de toute la région, s’est réduite de plus de 80% en huit ans.

    Au porte du Proche Orient en revanche, l’Égypte est un des rares États où la situation s’est véritablement améliorée depuis le dernier rapport. Alors que les coptes étaient selon les termes de l’État Islamique la « proie favorite » du djihadisme, ils ont su lui résister, à l’instar de l’insaisissable père Zacharia Botros, icône de la critique copte de l’Islam dans le monde virtuel, insaisissable dans le monde réel, ennemi public n°1 d’Al Quaeda. Ils voient aujourd’hui leur sort s’améliorer, et l’État assurer leur protection. Ce dernier devrait permettre l’autorisation nécessaire à la construction de 3 700 églises pour cette communauté estimée à environ 10% de la population égyptienne.

    Bertrand Duguet

  • Trois revirements significatifs du pape François

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    Le pape fait lui aussi son autocritique. En l’espace de quelques jours, François a corrigé ou fait corriger quelques éléments significatifs de son image publique. Au moins trois..

    • Il abaisse le "rating" de l’interview qu’il a accordée à Scalfari.
    • Il rectifie ses jugements sur le concile Vatican II.
    • Il prend ses distances par rapport aux courants progressistes qui l’ont le plus applaudi jusqu’à présent.

    Mais les médias ne parlent pas de son changement.

    A découvrir sur le site "chiesa.espresso" de S. Magister

  • Trois nouvelles bienheureuses, fusillées en haine de la foi, inscrites au martyrologe de la Guerre Civile espagnole

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    De zenit.org ( :

    Causes des saints : trois infirmières espagnoles reconnues martyres

    Tuées en haine de la foi durant la Guerre civile

    Le pape François reconnaît le martyre de trois laïques infirmières, Pilar Gullón Yturriaga et ses deux compagnes, tuées en haine de la foi à Pola de Somiedo (Espagne), le 28 octobre 1936. Cette reconnaissance ouvre la voie à leur béatification.

    En recevant le préfet du dicastère, le cardinal Angelo Becciu, le 11 juin 2019, le pape a autorisé la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints : un pour le martyr des trois laïques espagnoles et sept autres pour les « vertus héroïques » de sept baptisés, religieux, religieuses et laïcs.

    Pilar Gullón Yturriaga (25 ans) et ses compagnes, Octavia Iglesias Blanco (41 ans) et Olga Pérez-Monteserín Núñez (23 ans), étaient des infirmières de la Croix-Rouge qui ont servi à l’hôpital de Pola de Somiedo, où elles sont arrivées le 18 octobre 1936, durant la guerre civile espagnole. Elles auraient pu être remplacées après une semaine du travail, mais elles ne voulaient pas être séparées des blessés. Le 27 octobre, peu de temps avant que la ville ne tombe entre des mains des républicains, les infirmières ont eu la possibilité de fuir, mais, pour la même raison, elles sont restées.

    Arrêtées et torturées pendant plusieurs heures par les miliciens du Front populaire, Pilar, Octavia et Olga ont été fusillées nues pour davantage d’humiliation. Avant de mourir, elles ont crié « Viva Cristo Rey ! » et « Viva Dios ! » (Vive le Christ Roi ! Vive Dieu !)

    L’histoire des martyrs de Somiedo, dont les dépouilles sont inhumées dans la chapelle San Juan de la cathédrale d’Astorga, est racontée dans un livre en espagnol de Laura Sánchez Blanco, professeure à l’Université pontificale de Salamanque : Roses et marguerites. Femmes-phalangistes, traditionalistes et de l’Action catholique tuées pendant la guerre civile.

    Le processus de béatification des femmes martyres a été demandé par une fondation promue par les neveux de l’une d’elles.

  • Un livre magistral sur l'Immaculée Conception

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    D'Odon de Cacqueray sur le site de l'Homme Nouveau :

    Un livre magistral sur l’Immaculée Conception

    Un livre magistral sur l’Immaculée Conception

    Préfacé par le cardinal Sarah et édité chez Via Romana, le livre de Michèle Reboul,  ancienne professeur de philosophie, théologienne et écrivaine, est un hommage à la Vierge Marie. Pour l’auteur, le livre ne s’adresse pas seulement aux catholiques, mais à tous les curieux qui voudraient en savoir plus sur la Sainte Vierge, celle que Dieu a choisie pour être la mère de son fils, celle qui n’a jamais connu la marque du péché originel. 

    En 33 chapitres, un nombre christique s’il en est, L’Immaculée Conception, clé de voûte de la Création, tente de cerner ce dogme immense de l’Immaculée Conception. 

    Michèle Reboul a choisi de diviser son œuvre en trois livres internes, afin de faire rentrer progressivement le lecteur dans la compréhension de cette réalité que la Sainte Vierge nous a révélée elle-même. 

    La couronne des gloires de Marie autour de l’Immaculée Conception dresse la liste des privilèges de notre mère céleste ainsi que des dogmes mariaux que l’Église a gravés dans le marbre.

    Dans Le dogme de l’Immaculée Conception, Michèle Reboul touche la genèse de ce dogme, les étapes, les réflexions et le chemin parcourus par l’Église pour arriver à ce dogme. De la proclamation de la doctrine de l’Immaculée Conception, par le concile de Bâle, le 17 septembre 1439, à la reconnaissance en dogme de foi par Pie IX le 8 décembre 1854. Nous est également expliqué dans ce livre central, la différence entre Marie qui serait conçue immaculée et Marie qui est l’Immaculée Conception. 

    Le dernier livre n’est pas le moins important, il reprend chronologiquement toutes les apparitions où Maris est apparue pour révéler son Immaculée Conception. Le Laus, la rue du Bac, La Salette, Lourdes et bien sûr Fatima, avec toutes les problématiques liées à la révélation des trois secrets. 

    Le sous-titre peut surprendre clé de voûte de la Création, mais comme l’explique Michèle Reboul, la Sainte Vierge n’est jamais abordée séparée de son fils, de la même façon que la conception du Christ ne prend tout son sens que par la place qu’y occupe la Sainte Vierge. Ainsi, le Christ est également clé de voute de la Création.

    L’ensemble est pensé de façon pédagogique, afin que les chapitres aident au fur et à mesure de la lecture à la compréhension de la suite. Pour autant, si le lecteur cherche des informations précises et n’a pas le temps de lire les quelque 550 pages qui composent l'œuvre, il trouvera dans le sommaire toutes les réponses à ses questions. 

    Ce livre est donc à lire et à avoir dans sa bibliothèque. 

    À noter, l’absence de conclusion à proprement parler, mais la présence d’une dernière partie intitulée À Jésus par Marie, qui clôture magnifiquement l’œuvre.

    L'Immaculée Conception Clé de voûte de la Création, Michèle Reboul, aux éditions Via Romana, 29€.