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Rechercher : Deux trois pas au livre de Job

  • Trois évêques veulent verrouiller tout débat sur les traductions liturgiques

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    C’est ce que relève  ici  notre confrère « summorum pontificum » :

    « Il y a de nombreux des prêtres qui nient une partie des dogmes de l’Eglise, d’autres qui militent pour le mariage des prêtres, il y a des associations qui militent pour l’ordination des femmes, et qui ont pignon sur rue dans les diocèses, des prêtres qui inventent des « liturgies », d’autres qui dansent dans l’église (comme ici dans le diocèse de Langres). Et aucun évêque de France -ou presque- n’y trouve rien à redire. Mais quand L’Homme nouveau publie une tribune libre d’un prêtre, l’abbé Bernard Pellabeuf, consacrée aux douteuses traductions des textes liturgiques, alors 3 évêques -ni plus ni moins- publient un « droit de réponse » :

    Mgr Robert Le Gall, président de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques (qui publie un bien étrange Missel des dimanches), archevêque de Toulouse

    Mgr Bernard-Nicolas Aubertin, président de la Commission épiscopale pour la liturgie et la pastorale sacramentelle, archevêque de Tours

    Mgr Philippe Gueneley, président de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones (laquelle AELF ignore la forme extraordinaire), évêque de Langres

    Leur réaction est critiquable tant sur la forme que sur le fond:

    Sur la forme, Philippe Maxence, rédacteur en chef de L’Homme nouveau indique :

    « je ne peux m’empêcher de trouver étonnant cet appel au « droit de réponse », lequel laisserait entendre à nos lecteurs que tous les autres moyens ont été épuisés, sans résultat probant. La vocation de l’évêque est, certes, de ramener la brebis égarée dans le troupeau. Mais il est dit nulle part qu’il doive pour cela faire appel à la loi civile. Nous ne publions d’ailleurs pas ce long texte au titre du droit de réponse. Au moins pour une raison technique, sans même parler des considérations juridiques. Pour cela, en effet, il aurait fallu que cette réponse occupe une place équivalente à la longueur de l’article incriminé et qu’il soit publié au même emplacement. Or, elle fait nettement plus du double : 17 850 signes (espaces compris) contre 4 720… Même si nous avions répondu à l’injonction épiscopale, nous n’aurions pu matériellement l’insérer dans le cadre de notre « Tribune libre » en page 32. C’est donc au titre du débat et de la confrontation des idées que nous avons décidé de la proposer au jugement de nos lecteurs. [...] Plus largement, nous pensons que cette réaction épiscopale par l’intermédiaire du droit de réponse envoyé à un journal catholique pose la question du dialogue entre catholiques et des conditions du débat sur des points de désaccord. Encore une fois, le procédé du « droit de réponse » ne me semble pas le plus adéquat. Je serais donc heureux d’ouvrir nos colonnes à ceux qui de droit pourront apporter un éclairage sur ce véritable problème. »

    Vous pouvez aussi vous abonner à L’Homme Nouveau pour lire l’ensemble du dossier. L’abbé Pellabeuf leur répond sur le fond. Ce prêtre a aussi un blogue que chacun peut aller consulter. Il y a publie son premier article paru en décembre 2011 dans L’Homme nouveau puis sa réponse aux 3 évêques sous le titre « Je ne me rétracte pas« . Suivent des textes de Jacques Maritain, du cardinal de Lubac du cardinal Arinze sur ce sujet. Ce dernier, alors préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, déclarait en 2003 :

    « Regardez donc comment vous traduisez l’Orate frates…en français : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise ». C’est tout. Ce n’est pas une traduction, c’est une belle phrase, une très belle phrase, mais ce n’est pas une traduction du texte latin. La réponse à l’invitation du prêtre est dans le missel latin : Suscipiat Dominus sacrificium de manibus tuis ad laudem et gloriam nominis sui, ad utilitatem quoque nostram, totiusque Ecclesiae suae sanctae . Et que dites-vous en français ? « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde ». Ce n’est pas une traduction. »

    Il faut évoquer les sommes que rapportent à la CEF les droits de traduction liturgique. Les anciens se souviendront de l’affaire du Missel « Ephata » qui a été l’occasion d’un différent entre la « clérocratie » française – dénoncée par Jean-Claude Didelot des éditions Fayard – et le Vatican. Plus récemment, il y eut la traduction du Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, vendu à 18€ par les éditions du Cerf. Alors que la même (ou presque) traduction française éditée par la Conférence épiscopale du Bénin revenait à seulement 8€ ! Lequel compendium vaut 6,5 euros en Allemagne, 8 en Italie et 7,5 en Espagne.

    De son côté, Denis Crouan, président de Pro Liturgia, écrit :

    « Il y a beaucoup de citations pertinentes dans le “droit de réponse” de NN.SS. Le Gall, Aubertin et Gueneley. Sauf une. Ce qui est normal puisqu’elle plaiderait très fort en faveur de l’abbé Pellabeuf… et non de l’épiscopat français ! Corrigeons donc cet oubli :

    “Les Conférences épiscopales ont eu la lourde charge de préparer les traductions des livres liturgiques. Les nécessités du moment ont parfois conduit à utiliser des traductions provisoires, qui ont été approuvées ad interim. Mais le temps est venu de réfléchir à certaines difficultés éprouvées depuis, de remédier à certaines faiblesses ou inexactitudes, de compléter les traductions partielles, de créer ou d’approuver les chants à utiliser dans la liturgie, de veiller au respect des textes approuvés, de publier enfin des livres liturgiques dans un état qu’on peut considérer comme acquis durablement et dans une présentation qui soit digne des mystères célébrés. Pour le travail de traduction, mais aussi pour une concertation plus large à l’échelle du pays entier, les Conférences épiscopales devaient constituer une Commission nationale et s’assurer le concours de personnes expertes dans les différents secteurs de la science et de l’apostolat liturgique. Il convient de s’interroger sur le bilan, positif ou négatif, de cette Commission, sur les orientations et sur l’aide qu’elle a reçues de la Conférence des évêques dans sa composition ou son activité.” (Bx Jean-Paul II, Lettre apostolique Vicesimus quintus annus, n.20, 4 décembre 1988.)  

    On lit bien : “on a utilisé des traductions approuvées ad interim… il faut remédier à certaines faiblesses ou inexactitudes”. L’abbé Bernard Pellabeuf ne dit rien d’autre que ce que disait le Bx Jean-Paul II. »

    Mon confrère Christophe Saint-Placide évoque cette étrange réaction épiscopale en se demandant la raison de cette réaction. Il faut dire que cela fait déjà 15 ans que nos évêques planchent sur les nouvelles traductions liturgiques. Leurs confrères anglo-saxons ont été plus rapides puisque leurs nouvelles traductions ont été approuvées par Rome est sont entrées en vigueur avec la nouvelle année liturgique, le 1er dimanche de l’Avent 2011. 15 années de travaux, de corrections mais aussi de débats. Si ces 3 évêques réagissent c’est peut-être par volonté de verrouiller ce débat. On se souvient de l’affaire du Youcat, édité avec des traductions déficientes. Certains évêques français avaient demandé -et obtenu- sa mise au pilon et sa réédition dans une version plus conforme, lors de l’Assemblée plénière de la CEF. On imagine déjà ces mêmes évêques exiger la même chose des futures traductions si elles s’avéraient déficientes…

    Pour ceux qui désirent aller plus loin, et aussi pour aider nos évêques dans ce travail de traduction, voici un site non officiel avec une traduction tout aussi non officielle de ce missel romain. » Référence :verrouiller tout débat

    Sur ce même sujet, nous pourrions rappeler aussi l’ouvrage du regretté Monseigneur Michel Dangoisse, doyen du chapitre cathédral de Namur, publié deux mois après sa mort : « Les mots de la messe. La vraie beauté de la liturgie », Editions Ad Solem, octobre 2010, 23 €.  Ce livre fait des propositions de révision qui entrent encore bien plus dans le détail que l'abbé Pellabeuf. L'ouvrage du chanoine Dangoisse est préfacé par l' "autre Michel": Mgr Michel Schooyans.

  • Un livre sur le changement démographique

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    Source : zenit.org

    Les raisons de la baisse des naissances, par le card. Caffarra

    « Le changement démographique » : ce livre met en relief « la divergence (…) entre la fécondité voulue – les plus de deux enfants que les mères voudraient avoir en moyenne – et celle qui est, en fait, réalisée, c’est-à-dire 1,3 - 1,4 enfants par femme. Il existe donc une “fécondité voulue” qui contraste avec le changement démographique ».

    C’est ce qu’affirme le cardinal Carlo Caffarra intervenu à Bologne, mercredi 1er février, à l’occasion de la présentation de l’ouvrage : “Le changement démographique : Rapport-proposition sur l’avenir de l’Italie” (Laterza, 2011), sous la direction du comité pour le projet culturel de la conférence épiscopale italienne.

    L’étude en question analyse le changement démographique en Italie et le qualifie « d’historique » en raison de l’importance de « l’effondrement » des naissances et de l’inversion de la proportion entre les jeunes et les personnes âgées.

    Selon l’archevêque de Bologne, « le livre ne s’arrête pas à une lecture objective du changement démographique, mais il cherche à en préciser les causes et les conséquences économiques et socio-culturelles. Ce n’est pas tout : le dernier chapitre se lance sur le « terrain difficile » des propositions, en soulevant la question d’une “gouvernance” du phénomène démographique.

    Le cardinal Caffarra veut aussi vérifier « si le changement démographique dont nous parlons peut trouver une explication dans les événements spirituels ». Il pose la question : « Comment la personne se situe-t-elle » dans « sa subjectivité spirituelle », face à sa « capacité à enfanter une nouvelle personne humaine ».

    En ce qui concerne la culture, qui détermine certains comportements individuels et de couple, le livre atteste, toujours selon le cardinal Caffarra, que « ce sont les mentalités, comprises comme des modes de pensée, comme un ensemble de représentations et de sentiments à leur égard, qui déterminent de façon significative les comportements démographiques des peuples ».

    Abordant aussi la spiritualité liée à la procréation, l’archevêque s’inspire de la tradition juive, à laquelle Jésus s’est soumis : « l’offrande à Dieu du premier-né ». « La naissance du premier-né était, précise-t-il, un événement chargé de sens. En assurant une descendance, elle éloignait donc le risque d’exclure définitivement sa propre généalogie des biens messianiques ». La foi d’Israël voyait dans ce rite « le renouvellement, de génération en génération, de l’événement fondateur d’Israël lui-même : la sortie d’Egypte et le don de la liberté », ajoute le prélat.

    Le cardinal Caffarra souligne le sens spirituel d’une naissance : « Le fait de donner la vie à une personne humaine est comme un « mystère » puisque « c’est un fait biologique, mais qui renferme en lui-même la présence de Dieu ». Nous sommes face au « paradigme fondamental de la maternité et de la paternité », où le nouveau-né s’insère « dans un faisceau de relations », fait remarquer l’archevêque italien.

    Il diagnostique l’origine de la fracture: « Le paradigme relationnel a été détruit par au moins trois facteurs : le changement et la perte du sens de la sexualité, la confusion et la relativisation de la différence sexuelle, la banalisation du mariage ».

    Pour le premier point, il précise : la sexualité a été « séparée de l’amour et de la procréation » et c’est pour cette raison qu’elle est « dominée par la marque de l’individualisme qui, par sa propre logique, tend à exclure de l’horizon de la personne tout raisonnement en termes de relations et d’effets à moyen et à long terme ».

    Pour le deuxième point, il note que la culture dominante tend aussi à « une perte progressive du sens et de la richesse de la diversité sexuelle », favorisant ainsi une « dysmorphie sexuelle » - anomalie de la forme de la sexualité - qui est un facteur décisif pour le changement démographique.

    Le troisième facteur est la « déconstruction dont a fait l’objet l’institution du mariage », avec pour conséquence un manque d’estime de celle-ci.

    « La crise consiste dans le passage progressif vers un paradigme individualiste : on est passé du paradigme personnaliste-relationnel au paradigme individualiste », résume l’archevêque..

    Le cardinal Caffarra conclut en affirmant que « la publication de ce livre est une invitation raisonnée à affronter le problème démographique tant du point de vue éducatif que du point du vue politique ». Il espère que « ce énième avertissement ne restera pas, lui aussi, lettre morte ».

    Antonio Gaspari (Traduction de l’italien par Anne Ginabat)

  • Des livres pour vos vacances

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    Voici la liste des livres « coup de cœur » que les Padre (padreblog.fr) vous recommandent d’emporter avec vous cet été. La lecture et la prière sont les deux lieux essentiels du renouvellement : n’oublions pas l’un ET l’autre !

    Ne manquez pas des ouvrages sortis cette année

    L’Eglise n’a pas dit son dernier mot du Père Matthieu ROUGE. Pour comprendre que le christianisme n’a pas fini de ré-enchanter le monde et pour sortir du déclinisme ambiant (Robert Laffont, 2014, 258 pages, 19.5 €).

    Le roman de Saint Louis de Philippe de VILLIERS. L’épopée d’un roi de France et père de famille, qui a su allier politique et sainteté. Sous la plume de l’auteur, on expérimente le rayonnement et la sainteté de celui dont on célèbre cette année le 800ème anniversaire de la naissance (Albin Michel, 2013, 504 pages, 22 €).

    Le prodigieux mystère de la joie du Père Matthieu DAUCHEZ. Un Padre au cœur de l’enfer, qui se laisse instruire par des miséreux qui ne possèdent rien mais qui ont tout (Artège, 2014, 160 pages, 15 €).

    Chrétiens en danger de Marc FROMAGER. Le christianisme est de loin la religion la plus persécutée dans le monde. Mais les raisons d’espérer sont nombreuses ! Un ouvrage pour redécouvrir la chance que nous avons de prier et de célébrer en paix (Les Béatitudes, 2013, 189 pages, 14 €).

    Aimer en vérité de l’abbé Pierre-Hervé GROSJEAN. On ne présente plus cet ouvrage que tous les jeunes entre 15 et 22 ans devraient avoir lu (Artège, 2014, 150 pages, 11 €). Pour les plus grands, L’Amour, une affaire sacrée, une sacrée affaire du Père Michel-Marie ZANOTTI-SORKINE explique également, avec flamboyance et vérité, comment s’aimer et s’aimer bien (Le Rocher, 2014, 120 pages, 12 €).

    Les Veilleurs, enquête sur une résistance de Henrik LINDELL. L’ouvrage qui présente l’un des plus beaux fruits des mouvements sociétaux de l’année passée (Salvator, 2014, 139 pages, 14.90 €).

    Redécouvrez des grands classiques et des chefs d’oeuvre

    Le Maître de la terre, la crise des derniers temps de Robert Hugh BENSON. Un roman visionnaire, écrit en 1907. Une réflexion très actuelle sur les inévitables dérives d’un monde qui veut se construire sans Dieu (Téqui, 1993, 420 pages, 15 €). (Voir ICI, ndB)

    Mémoire et identité de JEAN-PAUL II. Le livre testament du Pape, publié à peine trois mois avant sa mort. Sous un ton très personnel, celui qui a été canonisé cette année décrit la mort d’un Occident qui perd sa mémoire et ne sait plus définir son identité. Un véritable bréviaire pour une Europe désincarnée (Flammarion, 2005, 250 pages, 17 €).

    Terre des hommes d’Antoine de SAINT-EXUPERY. Un petit livre superbement écrit, tout en caresses et en légèreté, sur le dos des nuages. Un sublime morceau de littérature française qui offre des réponses à une question essentielle : qu’est-ce qui permet de devenir vraiment un homme ? (Le texte est téléchargeable sur Internet ou chez Folio).

    Augustin ou le maître est là de Joseph MALEGUE. Le « Proust catholique » des années 1930, écrivain lu avec ferveur par Paul VI comme le conteur de l’histoire de l’âme et par le pape François comme le grand romancier moderne des « classes moyennes de la sainteté ». Un magnifique roman d’une confondante actualité sur la crise religieuse des sociétés d’abondance (Le Cerf, 2014, 832 pages, 30 €).

    (liste de l’été 2013; liste de l’été 2012; liste de l’été 2011)

  • « Le passé belge », du blog au livre

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    Paul Vaute annonce sur son blog la parution d'un volume reprenant les publications du "passé belge" :

    « Le passé belge », du blog au livre

    A deux jours près, il y a exactement cinq ans (le 13 décembre 2016) que paraissait le premier article du blog « Le passé belge ».

    Cet anniversaire coïncide avec la publication d’un premier volume imprimé. Régulièrement, en effet, des lecteurs m’ont fait part de leur souhait de disposer de la matière ici rassemblée sur un support physique, avec le confort de lecture et la durabilité certaine qui lui sont liés. On trouvera dans ce livre 140 chapitres, mis à jour quand cela s’imposait, regroupés autour de grands thèmes (figures, religion, politique, économie-social, vie quotidienne…), à l’intérieur desquels l’ordre chronologique est suivi.

    Le blog contenant à ce jour 205 articles, enrichis de trois nouveaux par mois en moyenne, on aura compris que ce tome I sera suivi d’autres. En tout cas, je l’espère… Tel quel, c’est déjà un livre de 704 pages. Tout publier en une fois n’était guère pensable.

    En raison de la longueur de l’ouvrage et parce qu’il s’agit, pour l’essentiel, d’une matière disponible ici en libre accès, il ne m’a pas été possible de convaincre un éditeur. Et je peux le comprendre. J’ai eu, dès lors, recours à la plateforme d’auto-édition de livres Amazon Kindle Direct Publishing (KDP). Seule ombre au tableau, mais de taille: le prix. Il a été fixé d’office par le management KDP à 75,33 euros. Même pour un livre aussi volumineux et richement illustré (en couleurs ou en noir et blanc selon les cas), c’est beaucoup. En vain j’ai tenté de convaincre les responsables de ramener le coût à un montant plus raisonnable, en renonçant à toute rétribution personnelle. Pas prévu par le règlement! A se demander si Amazon n’a pas peur qu’avec un prix trop attractif, on fasse concurrence à sa propre librairie…

    Les lecteurs et lectrices intéressés trouveront les informations complémentaires et la possibilité de passer commande ici.

    Bonnes fêtes à toutes et tous!

    P.V.

    La présentation du livre sur Amazon.com :

    La pratique médiévale des pétitions, les turbulences politiques au tournant du millénaire, l'influence du concile de Trente, les missionnaires martyrs du Congo, les conséquences du "Brexit" napoléonien, la condition ouvrière dans les charbonnages, les funérailles maçonniques au XIXè siècle, les découvreurs de l'Australie, les colons de Manhattan, les invasions de la mer du Nord, le refroidissement climatique dans les tableaux de Bruegel, la légende nationale d'Ulenspiegel, la belgitude des Schtroumpfs, la révélation des iguanodons de Bernissart, le centenaire de la Grande Guerre, l'essor du droit international…: ces sujets figurent parmi tous ceux – 140 au total – qui sont abordés dans ce livre.

    La plupart proviennent des contributions pionnières de l'histoire, souvent méconnues du grand public. Y accéder, c'est aussi aller à la découverte de multiples facettes ignorées du vécu ancestral ou même parental. En rendre compte pour tout lecteur, sans trop de prérequis, était déjà et demeure l'ambition du blog Le passé belge, inauguré en 2016. Une partie importante des textes qui y ont été publiés sont ici repris, adaptés, mis à jour au besoin.

    Ce recueil est ainsi constitué de coupes transversales ou d'agrandissements opérés sur des événements et des situations relevant de temps récents ou anciens, avec quelques essais plus longitudinaux. La plupart reposent sur des sources inexploitées auparavant. Certains apportent un éclairage nouveau sur des questions déjà traitées ou au moins débroussaillées. D'autres sont des mises au point sur des épisodes mal connus ou déformés. Tous ont quelque chose à nous dire de nos identités.

  • Le nouveau livre du cardinal Sarah : un livre prophétique et réconfortant

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    De Jean-Marie Dumont sur le site de l'hebdomadaire "Famille Chrétienne"

    Le nouveau livre du cardinal Sarah : prophétique et réconfortant

    Le cardinal Robert Sarah

    Le cardinal Robert Sarah est préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

    ©M.MIGLIORATO-CPP-CIRIC

    MAGAZINE – Trois ans après son livre sur le silence, le cardinal guinéen prend à nouveau la parole. Prophétique et réconfortant.

    En cette période particulièrement difficile pour l’Église, le nouvel ouvrage du cardinal Robert Sarah, Le Soir approche et déjà le jour baisse, constitue une véritable bouffée d’air frais. En près de cinq cents pages, le cardinal guinéen âgé de 73 ans livre, sous la forme d’un entretien au long cours avec Nicolas Diat, la troisième partie de sa trilogie entamée avec Dieu ou rien (2015) et poursuivie avec La Force du silence (2016). Il y a un lien entre le silence habité dont il parlait en 2016 et la parole qu’il prend, dans cet ouvrage, près de trois années plus tard. Ce lien est Dieu, la foi et la prière, qu’il place au centre de tout, et dont le rejet et l’oubli sont pour lui la source ultime de tous les maux de l’Église et du monde moderne.

    « Ne doutez pas ! »

    « J’ai voulu ce livre pour réconforter les chrétiens et les prêtres fidèles », confie l’actuel préfet de la Congrégation pour le culte divin. « Restez sereins et confiants comme la Vierge et saint Jean au pied de la croix. [...] Les chrétiens tremblent, vacillent, doutent. J’ai voulu ce livre pour eux. Pour leur dire : ne doutez pas ! Tenez ferme la doctrine ! Tenez la prière ! » Alors que l’Église est ébranlée par des « abominations », évoquées dans un premier chapitre intitulé « Hélas, Judas Iscariote », le cardinal estime qu’il est de son devoir de rassurer et d’encourager les croyants dans ce qui est au cœur de leur foi : la conversion, les sacrements, la recherche de la sainteté.

    La prière occupe une place particulière dans ces conversations, nourries de nombreuses références intellectuelles et spirituelles (souvent françaises). « Celui qui ne prie plus a déjà trahi », déclare-t-il gravement. « Priez intensément ! », demande-t-il, citant en exemple les religieux contemplatifs et invitant à l’adoration régulière du Saint-Sacrement. La prière n’est-elle pas le « sang qui irrigue le cœur de l’Église » ?

  • Brigitte Fossey se livre sur sa foi

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    Le site web de « La Vie » rapporte ce témoignage donné à la "Croix du Nord " :

    46511_brigitte-fossey_440x260.jpg« Originaire de Tourcoing, elle avait accepté de participer aux festivités de clôture du centenaire du diocèse de Lille. La comédienne Brigitte Fossey, inoubliable pour ses rôles dans Jeux interdits ou encore La Boumse confie longuement sur sa foi dans les colonnes de l'hebdomadaire Croix du Nord, des processions à la Vierge organisées par sa grand-mère à son affection pour sainte Thérèse de Lisieux.

    « La foi pour moi, c’est un souvenir d’enfance mais aussi une culture, raconte-t-elle ainsi. L’Ancien et le Nouveau Testament sont les racines chrétiennes de notre civilisation. Même si l’on n’est pas croyant, il y a quelque chose à méditer dans cette oeuvre. Je trouve qu’être chrétien aujourd’hui est extrêmement difficile car on caricature beaucoup la chrétienté. Parmi les gens qui ont la foi, il y a énormément de personnes très ouvertes, beaucoup plus oecuméniques que certains laïcs combattants.

    Je crois que ce qui caractérise le christianisme, c’est le respect et l’humilité. Parfois peut-être trop d’humilité. En ce moment, il y a beaucoup de chrétiens qui sont massacrés au Moyen-Orient. Je trouve qu’il y a une autocensure des journalistes comme si les chrétiens hésitaient à parler de leur problème. On vit un moment particulièrement violent. »

    Interrogée sur sa vision du pape François, Brigitte Fossey confie également : « Je le trouve très spontané. Il est lui-même. Nous avons eu de la chance avec les trois derniers papes. Ils ont une foi ardente, rayonnante et le pape François est très proche des pauvres. »

    Réf. Brigitte Fossey se livre sur sa foi

    JPSC

  • Les trois lauréats du ”Prix Ratzinger”

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    Pour la première fois, la "Fondation vaticane Joseph Ratzinger" remettra à trois théologiens le "Prix Ratzinger". La cérémonie aura lieu le 30 juin prochain. "Il s’agit de Manlio Simonetti, 85 ans, spécialiste du christianisme des premiers siècles ; du Père Olegario Gonzalez de Cardedal, 77 ans, théologien dogmatique à Salamanque, ancien membre de la Commission théologique internationale, qui a étudié le rapport entre théologie et anthropologie et la confrontation entre la foi chrétienne et l’incroyance ; et de Maximilian Hein, abbé du monastère cistercien de Heiligenkreuz en Autriche, âgé de 50 ans, qui a consacré ses études à la pensée de Joseph Ratzinger." Il s'agit de remettre à l'honneur, une discipline, la théologie, qui a été reléguée à l'arrière-plan depuis que triomphe la Science et la Raison; mais c'est aussi, comme le veut le pape, travailler à approfondir le dialogue entre la Foi et la Raison.

    (D'après Radio Vatican)

  • Belgicatho a trois ans

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    Il y a trois ans, le 14 janvier 2011, ce blog faisait son apparition sur la toile. Depuis lors, nous nous sommes efforcés de veiller, jour après jour, pour mener à bien, avec le peu de moyens dont nous disposons, ce travail de réinformation. Depuis sa création, ce blog a pris peu à peu sa place, recevant près de 900.000 visites et mettant en ligne 9400 notes. Nous espérons pouvoir continuer à scruter ainsi l'actualité pour en rendre compte avec la volonté de nous engager au service de la vérité, avec la grâce de Dieu et le soutien de nos amis.

  • Un divorce en trois secondes

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    Du site de la RTBF (Maryse Jacob) :

    En Egypte, on divorce en trois secondes

    En Egypte, le torchon brûle entre l’Université d’Al-Azhar, une haute autorité religieuse et le président Al-Sissi. L'université refuse de remettre en cause la tradition du divorce verbal que le président voudrait voir évoluer.

    Il suffit de dire "tu es divorcée" 

    Le divorce verbal est largement répandu en Egypte. Il est pratiqué chez les musulmans depuis toujours. Quand on divorce verbalement, on ne doit pas signer de papiers, il ne faut pas de témoins. Il suffit que l’homme dise trois fois de suite "tu es divorcée" pour qu’une femme se retrouve répudiée par son mari. Autant le dire tout de suite, c’est valable quand l’homme le dit, mais pas dans l’autre sens. Si une femme veut divorcer, elle doit passer devant un tribunal; et la procédure est lourde. 

    Une hausse spectaculaire des divorces 

    Officiellement, le président égyptien aurait été choqué par les derniers chiffres publiés en matière de divorce. Ils ont explosé ces dernières années. 40% des 900 000 mariages enregistrés chaque année en Egypte aboutiraient rapidement à un divorce. Il ne s’agit pas des divorces prononcés oralement, au contraire. Ces chiffres reprennent les divorces enregistrés officiellement, mais la pratique de la répudiation orale existe bel et bien, et elle est largement pratiquée. Autrement dit, les divorces verbaux s'ajoutent aux officiels. Ceux qui veulent que cette pratique évolue soulignent les dangers qu’elle représente. En quelques minutes , la femme répudiée se retrouve seule, sans moyens de subsistance, avec des enfants parfois traumatisés. Les partisans des réformes voudraient que même en cas de divorce oral, il faille ensuite signer un document, devant témoins. De quoi faire réfléchir peut-être un mari trop impulsif!

    Un divorce plus moderne

    Seulement voilà: en Egypte, le président ne modifie pas les pratiques islamiques comme il le veut. C'est la raison pour laquelle il a recherché le soutien de l’université d’Al-Azhar. La proposition fait polémique et secoue le monde religieux. Abdel Fattah Al Sissi qui a lancé une vaste répression contre les Frères musulmans, avant même d'être président, a préféré prendre les devants de la contestation en interrogeant les responsables de l’université. Mais le conseil des sages d'Al-Azhar ne lui a pas donné raison. Il estime qu’il faut garder la pratique en cours. Le bras de fer risque toutefois de se poursuivre. Al Sissi, qui est régulièrement pointé du doigt pour les nombreuses violations des droits de l’homme commises dans son pays,  essaye de donner une image de modernité face aux traditionalistes religieux. Le divorce lui donne une occasion de plus. Malgré l’avis négatif de l’université, il pourrait quand même être tenté de faire passer la loi sur la réforme du divorce verbal, une loi en préparation depuis plusieurs mois.

  • Trois ave pour le pape

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    Le 4 mai dernier, lors de sa visite à la basilique sainte Marie-Majeure pour y prier le chapelet, le pape a demandé qu'on prie pour lui en récitant trois ave à son intention. Ce que nous ferons avec ferveur.

    Ses derniers tweets :

    Prions pour les nombreux chrétiens souffrant de persécution et de violence dans le monde. Que Dieu leur donne le courage de la fidélité.
    L’Esprit Saint nous donne un regard nouveau envers les autres, vus toujours comme frères et sœurs en Jésus à respecter et à aimer.
    Le don précieux que l’Esprit Saint apporte dans nos cœurs est la confiance profonde en l’amour et en la miséricorde de Dieu.
    Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance, dit Jésus. Là est la vraie richesse, non la richesse matérielle !
    Ne vous contentez pas d’une vie chrétienne médiocre ! Marchez avec résolution vers la sainteté !
  • Le petit livre vert du pape François

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    Tous deux invités par les évêques à l’assemblée plénière d’automne à Lourdes – une démarche inédite dans l’Église de France –, Marie-Hélène Lafage, vice-présidente des Altercathos et membre du conseil d’administration des Scouts et Guides de France, et Fabrice Gagnant, chercheur en anthropologie systémique, témoignent pour La Vie. Une interview réalisée par Marie-Lucile Kubacki :

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    "Comment êtes-vous arrivés à l’écologie ?

    Fabrice Gagnant. À 16 ans j’ai créé un site web sur l’écologie ! J’ai commencé à me former en autodidacte, par des lectures, en suivant des conférences, par des expériences de terrain. Plus tard, je me suis spécialisé en anthropologie systémique pour comprendre les évolutions des sociétés sur le long terme. Il y a 5 ans je suis allé voir le cardinal Barbarin, juste avant la publication Laudato si’, en lui disant que j’avais envie de travailler pour l’Église. J’avais envie de mettre mes compétences au service du diocèse, pour faire une passerelle entre l’Église et les autres acteurs. J’ai proposé que l’on crée un pôle écologie au sein du diocèse de Lyon pour accompagner le diocèse vers plus de cohérence : réduction et tri des déchets, sensibilisation, accompagnement des paroisses, réflexion sur le patrimoine, utilisation de matériel recyclé, organisation d’événements. Accueillir les bonnes volontés, mais aussi évangéliser car plein de jeunes de mon âge sont sensibles à cela… Pour moi il n’y a pas d’idéologie dans l’écologie, la nature ne ment pas. Quand les forêts meurent de soif comme dans les Vosges, ce n’est pas idéologique. L’homme se raconte des histoires, pas la nature.

    À Lourdes, comme un changement de ton chez les évêques

    Marie-Hélène Lafage. J’ai toujours été extrêmement sensible à la Création, étant de nature contemplative, aimant la poésie (elle a publié le recueil Le train dans le brouillard n’attendra pas minuit, Ad Solem, 2017, ndlr). La Contemplation de la Création a toujours été une chose très naturelle et très forte. Je suis aussi fascinée par la figure de saint François d’Assise. Au moment où je me suis convertie, je me suis demandé où était ma vocation. J’ai senti que j’avais une volonté d’exister dans la transformation du monde. Politique, poésie, foi et écologie : ce sont mes quatre moteurs.

    Vous êtes les premiers laïcs invités à participer à une assemblée des évêques : comment le vivez-vous et qu’en attendez-vous ?

    F.G. J’étais très content d’être invité, c’était une forme de reconnaissance pour mon travail sur cette question. Je suis venu ici aussi, avec la crainte que nous n’en restions au stade des mots et que cela ne soit pas traduit en actes. J'ai été rassuré par la grande qualité des interventions et des ateliers. J'attends maintenant des actes concrets.

    Nous vivons encore la première phase de l’encyclique Laudato si’ : le constat de ce qui se passe dans notre maison commune.
    - Marie-Hélène Lafarge

    M.-H.L. Que l’Église ait choisi ce sujet comme enjeu missionnaire de notre temps, considérant que l’écologie puisse la redynamiser, en lui fournissant un moyen d’aller à la rencontre du monde extérieur est en soi enthousiasmant. D’autant qu’elle le fait sur trois ans, ce qui est une excellente chose, car la conversion écologique prend du temps. Depuis Laudato si’, il y a eu une montée du sujet dans la société civile, avec les marches pour le climat, le fait que les Scouts et Guides de France (SGDF) aient appelé à aller à une de ces marches n'est pas anodin en soi… Mais ici, nous vivons encore la première phase de l’encyclique Laudato si’ : le constat de ce qui se passe dans notre maison commune. Il aurait été intéressant de partager ce qui se fait déjà, car il existe de grandes ressources dans les diocèses. Au stade où on en est on a besoin d’outils, de propositions ultra-concrètes. Si nous passons notre temps à débattre des problèmes, nous resterons dans la parole. Alors, asseyons nous en commençant par des choses simples. Le label Église verte, par exemple : quel est son bilan ? Qu’ont fait ces chrétiens ? où en est on ?

    Il reste du pain sur la planche…

    F.G. Il y a tant de choses à faire. Pour l’instant, je trouve que l’Église ne peut pas avoir un discours très crédible sur la thématique, au regard de son fonctionnement au quotidien. Il faut poser des actes sur la gestion du patrimoine, l’organisation des événements, des pèlerinages, le choix des menus, le refus du plastique à usage unique, etc. Des signes visibles. Pour moi, l’écologie ne s’additionne pas à d’autres choses. C’est une approche. Une fois qu’on l’a intégrée, cela devient un automatisme, on a pas à se forcer à être écolo, on a juste à le vivre. Quand une femme enceinte monte dans le bus, je lui cède ma place, c’est un automatisme. L’écologie, c’est pareil. Quand j’organise un événement, il me semble évident de mettre un tableau sur lequel chacun puisse laisser son numéro pour organiser des covoiturages. Pour moi, l’enjeu est que les diocèses parviennent à s’emparer des compétences déjà présentes. Il faut qu’ils créent des pastorales de l'écologie en employant, s’ils le peuvent, une personne salariée, engagée de longue date et dévolue à cela. Cela a un coût mais cet aspect n’est pas insoluble, une transition écologique bien conduite permet également de faire des économies. Cela pourrait réinvestir de la jeunesse dans les diocèses car cette conscience et ces compétences sont très présentes chez les jeunes.

    Les diocèses doivent créer des pastorales de l'écologie en employant une personne salariée, engagée de longue date et dévolue à cela.
    - Fabrice Gagnant

    M.-H.L. Pour la Conférence internationale Laudato si’ qui s’était tenue au Vatican en juillet 2018, j’avais apporté une pomme de terre de l’Amap du café Le Simone, qui a été fondé par les Altercathos. Je l’ai apportée pour montrer que, dans un café associatif chrétien, un groupe Laudato si’ en actes qui se réunissait pour réfléchir à ce que signifiait « se nourrir » à la lumière de l’encyclique, avait décidé de lancer une Amap. Cette pomme-de-terre était pour moi un fruit très concret de Laudato si’. Tous les mardis, un producteur apporte des fruits et légumes devant le café : cela lui permet de vivre dignement de son travail et cela nous permet de manger bio et local. Par ailleurs, c’est la seule Amap du 2e arrondissement de Lyon, donc tous les gens qui viennent passent par un café catho... Quand des chrétiens se mettent autour d’une table pour chercher à agir à partir de l’encyclique, cela donne ça. Si toutes les paroisses du monde faisaient la même chose, vous imaginez ce que nous pourrions faire ensemble ?

    Nous allons bientôt fêter les cinq ans de Laudato si’ : avez-vous le sentiment d’un tournant parmi les catholiques depuis la publication de l’encyclique ?

    M.-H.L. Cinq ans après Laudato si’, à l’intérieur de l'Église nous sommes comme dans une course cycliste très avancée. Tout le monde est parti ensemble – dire qu’il faut changer satisfait tout le monde – mais au fur et à mesure l’écart se creuse, et les catholiques se sont engagés à des degrés très divers dans la conversion écologique. Au Simone, par exemple, nous avons monté Laudato si’ en actes, des groupes de conversion écologique. C’est un parcours sur l’année, avec des thèmes : « se nourrir », « les systèmes économiques », « se vêtir »... À chaque fois, on analyse ce que dit l’encyclique sur le thème, ensuite les gens partagent un passage qu’ils ont bien aimé, et ils disent pourquoi – ce qui permet de lire tout le texte – et, enfin, chacun fait un topo de cinq minutes sur n’importe quel sujet du quotidien raccroché au thème : tomates industrielles, « le bio, pourquoi c’est cher ? », « parmi les paniers de fruits et légumes, qu’est ce qui relève de l’écologie intégrale ou pas ? »…
    Cela ouvre à plein de débats et fait le lien entre doctrine social et choses concrètes. Ensuite, les gens prennent des engagements pour le mois suivant – faire ses courses au marché et pas au supermarché, par exemple –, ils échangent des adresses, des astuces, choisissent des engagements individuels. Un mois plus tard, on fait le point sur ce qui a marché, ce qu’on a découvert. Et on prie ensemble. Ma colocataire s’est mise au zéro déchet grâce à ce groupe… En quatre ou cinq séances, la vie change. Certains soirs, nous sommes une vingtaine et je commence à recevoir des appels de paroisses parisiennes qui voudraient développer cela chez eux. J’envisage d’écrire un guide pratique pour aider à la diffusion du concept.

    F.G. Parmi les catholiques, on trouve de tout. Des gens qui vivent dans une cabane au fond des bois, et des patrons du Cac 40 qui prennent des jets privés tous les quatre matins… Il y a des initiatives : les Altercathos, la revue Limite qui s’est créée autour de ces thématiques, le campus de la transition (lieu de recherche et de formation en Seine-et-Marne pour penser les changements nécessaires en vue de la transition écologique et sociale, ndlr), une université sur l’université intégrale qui est en train de se fonder dans l’Aveyron, avec un campus qui ambitionne d’accueillir à temps plein des étudiants pendant l’année scolaire, les SGDF qui ont amorcé le virage, etc. Dans Limite, il y a beaucoup de jeunes sensibilisés depuis peu grâce à l’encyclique du pape, mais ils apprennent et rattrapent leur retard très rapidement, ce qui est très positif.

    Les communautés religieuses étaient souvent autonomes et faisaient leur potager.
    - Fabrice Gagnant

    Quelles ressources propres l’Église peut-elle proposer dans ce passage à la conversion écologique ?

    F.G. La vie communautaire, qui existe depuis 2000 ans dans l’Église. C’est une vie sobre car on mutualise des espaces et des objets, avec une véritable expérience de la fraternité au quotidien. Les communautés religieuses étaient souvent autonomes et faisaient leur potager… Certaines ont fait leur conversion écologique à la suite de Laudato si’. Et quand on lit la vie des saints, on se rend compte que ce sont des exemples de sobriété et de spiritualité heureuses. Ils ont renoncé au matérialisme pour se consacrer à Dieu et leur empreinte écologique est irréprochable ! Pour moi, la crise écologique que nous vivons aujourd’hui est le symptôme d’une crise spirituelle plus profonde. C’est un symptôme. Si on veut guérir cette crise, il faut aller voir la cause.

    M.-H.L. Pour moi, la principale ressource, c’est l’encyclique Laudato si’, qui est un manuel d’action politique ! Ce n’est pas un texte sur les arbres, les petits oiseaux et la manière dont les chrétiens doivent faire de l’écologie. Le pape François nous donne des pistes. Pas de définition de la conversion écologique, mais des principes. Une conversion intérieure et spirituelle, un appel à la conversion et au changement de style de vie, une conversion communautaire – les transformations de société passent par des transformations communautaires – et un chemin joyeux, de progression personnelle, qui mobilise la créativité de l’individu. À nous de le traduire en actes."

    Ref. Laudato si’ est un manuel d’action politique”

    L’ écologie oui,  comme religion ? non merci.

    JPSC