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Benoît XVI infléchirait-il la ligne de son pontificat ?

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C'est ce que semble affirmer Luigi Accatoli dans le Corriere delle Sera :

Le pape s'ouvre aux protestants, son pontificat est fort
Luigi Accattoli
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Benoît XVI a nommé un protestant - le Suisse Werner Arber, prix Nobel de médecine - à la tête de l'Académie pontificale des Sciences : c'est une petite nouvelle qui augure bien de la santé du Pontificat de Benoît XVI, dont cette décision et d'autres de ces dernières semaines montrent qu'il n'est nullement apeuré ou replié sur lui-même comme persistent à le dépeindre certains interprètes remplis de préjugés contre lui.
Sans troubler la grande ombre du Pape Wojtyla, dont Benoît a fait annoncer l'autre jour, la béatification en un temps record; et sans évoquer des questions complexes telles que le nouvel encadrement pour les questions financières adopté le 30 décembre - et il s'agit là de deux pas en avant d'un certain poids - on peut aussi rappeler deux autres récents actes importants dans le domaine de l'œcuménisme, qui permettent d'encadrer dans un contexte cohérent la nouveauté d'un président protestant de l'Académie des Sciences.
Le premier de l'an, Benoît a annoncé la convocation d'une quatrième «journée» inter-religieuse à Assise en Octobre prochain, pour le vingt-cinquième anniversaire de la première et, hier, il a institué un «ordinariat» destiné à accueillir les anglicans qui entreront dans l'Eglise catholique, plaçant à sa tête, et donc dans une situation comparable à celle d'un évêque, un prêtre marié.
Pour en revenir au président Calviniste de l'Académie des sciences, pour comprendre l'esprit de cette décision sans précédent, il convient de rappeler la conviction exprimée par le cardinal Ratzinger à plusieurs reprises que "même en dehors de l'Eglise catholique il y a beaucoup de vrais chrétiens, et il y en a beaucoup de vraiment chrétiens."
Mais il y a une raison plus spécifique, tenant au fait que le nouveau président de l'Académie est un médecin: et le cardinal Ratzinger avait soutenu en plusieurs occasions importantes que les chrétiens de toutes dénominations "devraient s'efforcer de rendre ensemble témoignage sur les grands enjeux moraux".
Le pape Benoît espère trouver dans la personne du réformé Werner Arber un allié pour un "témoignage commun" dans le domaine plus "chaud" de la bioéthique.

© Copyright Corriere della Sera, 16 Janvier 2011; traduction de Béatrice Bohly sur son site "Benoît et moi"

Commentaires

  • Il est vrai que le pape a nommé un prêtre marié issu de l’anglicanisme à la tête de l’Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham accueillant des anglicans qui entrent dans l’Eglise catholique sur base de la Constitution apostolique « Anglicanorum Coetibus ».

    Mais il faut bien situer le contexte, dont la Constitution apostolique a du tenir compte pour organiser ce retour des brebis au bercail.

    En fait, l’abbé Keith Newton est un ancien « évêque » anglican passé au catholicisme avec ses ouailles : tous ont abjuré l’anglicanisme en souscrivant au « Catéchisme de l’Eglise catholique ». Comme les ordinations, presbytérales et épiscopales, anglicanes sont invalides, le « Révérend » K. Newton, bien que marié, fut ordonné -par exception à la règle- prêtre catholique le 15 janvier dernier mais il ne pourra jamais être sacré évêque tant que son épouse est en vie, car l’Eglise catholique, comme les Eglises orthodoxes d’ailleurs, ont des objections de principe au sacre épiscopal de prêtres mariés.

    Par ailleurs, il faut bien distinguer les pouvoirs d’ordre et de juridiction. Un évêque a une prédisposition sacramentelle au pouvoir de juridiction mais la dévolution de ce dernier n’est pas automatique (celle des évêques in partibus est fictive) et, à l’inverse, un simple prêtre peut recevoir une juridiction sans être évêque (c’est le cas des Abbés de monastères).

    Giampaolo

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