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22 octobre : bicentenaire de la naissance de Franz Liszt

IMPRIMER

image092.jpgSait-on combien Liszt fut un compositeur religieux et tout particulièrement catholique ?

« Tu appartiens à l’art, pas à l’Eglise »; ainsi Adam Liszt tentait-il de convaincre son fils adolescent, lorsque Liszt, âgé de 15 ans, lassé du rôle d’« animal de compagnie artistique » célébré par les salons, se mit à témoigner un intérêt grandissant pour la littérature religieuse, voire pour une carrière ecclésiastique. L’autorité paternelle a triomphé, cependant, mais Liszt n’a jamais perdu de vue, même pendant ses années virtuoses les plus tumultueuses, les éternelles questions relatives à la croyance, à l’Eglise et à la musique religieuse.

(...) il fustigeait dès 1835, avec une indignation gouailleuse, l’effet désenchanteur de la musique profane entendue pendant les cérémonies religieuses à l’Eglise. Les mélodies profanes jouées dans les églises catholiques ont provoqué chez lui par la suite et jusqu’à sa mort une vive colère, dont témoigne l’extrait suivant des mémoires de son petit-fils, Siegfried Wagner : « A Venise, il m’a emmené avec lui à l’église pour assister à une grande célébration de la Vierge Marie… La grande messe a débuté, lorsque des galops et des polkas ont retentit, comme il était d’usage à l’époque en Italie. Pendant la consécration du pain et du vin, nous avons pu entendre la belle chanson " J’aimerais embrasser tes yeux noirs ". Je me suis aperçu à quel point mon grand-père devenait agité…la célébration à peine terminée, il a fermement saisit ma main, et nous nous sommes hâtés hors de l’eglise. Non loin du porche ouvragé, le naïf organiste s’est précipité vers lui et lui a demandé si la musique lui avait plu. Liszt lui a répondu : Sachez la vérité : c’était de la fange, une ignominie. »

Le vieux Liszt apparaissait déjà régulièrement publiquement en habits ecclésiastiques, à partir du moment où il est entré dans les ordres mineurs de l’Eglise en 1865, et devenu ainsi membre du clergé : « Je suis entré dans les Ordres de l’Eglise – mais en aucun cas par mépris pour le monde ou encore moins parce que l’art m’eût ennuyé… Mon attirance pour le catholicisme existe depuis mon enfance et elle est devenue constamment présente et dominante à ce jour. »

Car s’il a en effet d’abord fait le voyage à Rome pour obtenir l’autorisation du pape en vue de son union avec la Princesse Carolyne Sayn-Wittgenstein, Liszt a ressenti plus fortement encore, après l’échec de sa tentative, le désir de devenir membre de l’Eglise et un véritable « nouveau Palestrina » – en tant que rénovateur de la musique religieuse catholique. Le pape Pie IX, lors de l’entretien privé qu’il a accordé à Liszt, l’a encouragé à persévérer dans ces deux voies, mais il ne lui est cependant resté ensuite que très peu d’énergie pour la réforme de la musique religieuse, puisque l’Eglise mondiale traversait une période de grave crise, l’Etat pontifical devant faire face au processus d’unification italien.

Liszt a en tout cas composé durant ces années toute une série d’oeuvres destinées à éveiller la piété religieuse : des pièces pour piano et des messes (comme, par exemple, la Messe du Couronnement écrite pour le couronnement de François-Joseph et Elisabeth) des oeuvres pour orgue et des choeurs d’église – parmi eux le monumental oratorio Christus composé entre 1855 et 1867. Et ce, tant dans les années précédant son séjour à Rome que celles qui suivirent, car Liszt écrivait déjà à bon droit dès les années 1850 ces lignes pleines d’assurance : « C’est un fait, et je crois pouvoir le dire en toute bonne conscience et contre toute modestie, que parmi les musiciens que je connais, aucun n’a une approche aussi intense et faite de sentiments aussi profonds de la musique religieuse. »

source : http://www.instituthongrois.fr

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