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Spiritualité

  • Entretien avec le cardinal Müller sur l'Europe, l'islam, la FSSPX et le chemin synodal allemand

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    De Jan Bentz sur le Catholic Herald :

    Entretien avec le cardinal Müller sur l'Europe, l'islam, la FSSPX et le chemin synodal allemand

    13 décembre 2025

    À l'aube de l'Avent – ​​​​un temps non seulement dédié à la lumière des bougies et aux chants de Noël, mais aussi à un renouvellement spirituel –, l'Église tourne à nouveau son regard vers le mystère de la venue du Christ. Rares sont les voix qui s'expriment en ce moment avec autant de clarté et d'urgence spirituelle que celle du cardinal Gerhard Ludwig Müller. L'ancien préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi est depuis longtemps l'un des esprits théologiques les plus perspicaces de l'Église, n'hésitant pas à diagnostiquer les crises spirituelles profondes de notre époque et à appeler les catholiques à revenir aux fondements de la Révélation.

    Dans cette conversation riche et profonde, le cardinal Müller médite sur la véritable nature de l'Avent comme temps de purification et d'espérance, prodigue des conseils pour résister aux excès de la société de consommation et examine le paradoxe qui caractérise l'Europe, mêlant laïcité et renouveau religieux. Il s'exprime avec franchise sur Vatican II, les défis posés par la FSSPX et les turbulences du Chemin synodal allemand. Il en ressort une vision stimulante et lumineuse de la foi : une foi ancrée dans le Christ, enracinée dans la Tradition et inébranlable face aux épreuves actuelles de l'Église.

    Jan Bentz : À l'aube de l'Avent, l'Église présente ce temps non seulement comme un compte à rebours avant Noël, mais aussi comme une école de vigilance, de purification et d'espérance. Selon vous, quel est le travail spirituel que les catholiques d'aujourd'hui doivent accomplir le plus urgemment durant l'Avent ?

    Cardinal Gerhard L. Müller : Le cycle de l'année liturgique reflète l'histoire du salut de Dieu pour l'humanité. Dans la célébration de l'Eucharistie, l'œuvre salvifique de Dieu pour tous les hommes est rendue sacramentellement présente en Jésus-Christ. Dans les conférences, nous témoignons la voix des prophètes – surtout celle d'Isaïe – qui proclament la venue du Messie d'Israël, le Sauveur et Rédempteur du monde : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière… Car un enfant nous est né, un fils nous est donné ; et la souveraineté reposera sur son épaule » (Is 9, 1.5). C'est le Royaume de Dieu, que Jésus a publiquement proclamé et accompli comme Roi des Juifs sur la Croix, et qu'il a fait venir au monde, indestructible, par sa Résurrection d'entre les morts.

    En Jésus, toutes les promesses prophétiques se sont accomplies au-delà de toute mesure, car il est le Fils de Dieu qui, par Marie, a assumé notre humanité, nous a rachetés du péché et de la mort, et nous a élevé à la dignité d'enfants de Dieu. Nous ne sommes plus esclaves des forces élémentaires de ce monde, car telle est notre foi – ce même message que Paul a proclamé aux Églises de Galatie, et par là même aux chrétiens de tous les temps : « Lorsque les temps furent accomplis, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l'adoption » (Ga 4, 4-5).

    Quiconque réfléchit un tant soit peu au sens de la vie et prend au sérieux son existence et son identité sait que se préparer à Noël ne saurait se limiter à l’achat de cadeaux et à quelques moments de romantisme saisonnier. L’essentiel est d’ouvrir nos cœurs et d’accueillir la venue de Jésus dans nos esprits et dans nos vies. Car nous ne pouvons placer notre espérance – ni dans la vie ni dans la mort – dans les faux prophètes et les pseudo-messies, fruits d’une fabrication idéologique et politique, qui, au XXe siècle, ont plongé l’humanité dans une misère indicible par les guerres mondiales et les génocides. Notre espérance repose en Dieu seul, « qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ » (1 Corinthiens 15, 57).

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  • Le premier sermon du pape Léon pour la fête de Notre-Dame de Guadalupe nous livre le fond de son cœur

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    De Petra Lorleberg sur kath.net/news :

    Le premier sermon du pape Léon pour la fête de Notre-Dame de Guadalupe nous offre un aperçu de son cœur.

    13 décembre 2025

    « Aide-nous à comprendre que nous sommes les destinataires, mais non les maîtres, de ce message [de l’Évangile], mais, à l’exemple de saint Juan Diego, ses simples serviteurs. » – L’homélie papale remarquable dans son intégralité.

    Vatican (kath.net/pl) « Mère du vrai Dieu, par qui nous vivons, venez en aide au Successeur de Pierre, afin qu’il fortifie tous ceux qui lui sont confiés sur l’unique chemin qui conduit au fruit béni de vos entrailles. » Tels furent les mots du pape Léon XVI dans sa première homélie pour la solennité de Notre-Dame de Guadalupe, célébrée en la basilique Saint-Pierre. « Aidez-nous à comprendre que nous sommes destinataires, mais non maîtres, de ce message, mais, à l’exemple de saint Juan Diego, ses simples serviteurs. » Le pape, originaire des États-Unis et ayant exercé son ministère pendant de nombreuses années en Amérique latine comme supérieur d’un ordre religieux et comme évêque, connaît profondément la piété qui entoure les apparitions mariales de Guadalupe. 

    NOTRE-DAME DE GUADALUPE

    HOMÉLIE DU SAINT PÈRE LÉON XIV

    Basilique Saint-Pierre, vendredi 12 décembre 2025

    Chers frères et sœurs :

    Dans le passage du Siracide, nous trouve une description poétique de la Sagesse, image qui trouve sa pleine expression dans le Christ, « la sagesse de Dieu » ( 1 Co  1, 24), qui, lorsque les temps furent accomplis, s’est fait chair, né d’une femme (cf.  Ga  4, 4). La tradition chrétienne a également interprété ce passage à la lumière de la figure mariale, car il évoque la femme préparée par Dieu pour recevoir le Christ. En effet, qui d’autre que Marie peut dire : « En moi est toute la grâce du chemin et de la vérité, toute espérance de la vie et de la vertu » ( Sir  24, 25) ? C’est pourquoi la tradition chrétienne n’hésite pas à la reconnaître comme « la mère de l’amour » ( ibid.,  v. 24).

    Dans l’Évangile, nous entendons comment Marie vit la transformation que procure la Parole de Dieu dans sa vie. Telle une flamme ardente et inextinguible, la Parole nous pousse à partager la joie du don reçu (cf.  Jr  20, 9 ;  Lc  24, 32). Réjouie par l’annonce de l’ange, elle comprend que la joie de Dieu s’accomplit dans la charité et se hâte donc chez Élisabeth.

    En vérité, les paroles de la Pleine de Grâce sont « plus douces que le miel » ( Siracide  24, 27). Son seul salut suffit à faire tressaillir de joie l’enfant dans le sein d’Élisabeth, et celle-ci, remplie de l’Esprit Saint, se demande : « Qui suis-je pour que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? » ( Luc  1, 43). Cette joie culmine dans le  Magnificat , où Marie reconnaît que son bonheur vient du Dieu fidèle, qui a tourné son regard vers son peuple et l’a béni (cf.  Psaume  66, 2) d’un héritage plus doux que le miel en rayon (cf.  Siracide  24, 20) : la présence même de son Fils.

    Tout au long de sa vie, Marie apporte cette joie là où la joie humaine est insuffisante, là où le vin a manqué (cf.  Jn  2, 3). C’est ce qui se produit en Guadalupe. À Tepeyac, elle éveille chez les habitants des Amériques la joie de se savoir aimés de Dieu. Lors des apparitions de 1531, s’adressant à saint Juan Diego dans sa langue maternelle,  elle déclare « désirer ardemment » qu’une « petite maison sacrée » y soit construite, d’où elle exaltera Dieu et le fera se manifester (cf.  Nican Mopohua , 26-27). Au milieu des conflits, des injustices et des souffrances incessantes qui cherchent un soulagement, Notre-Dame de Guadalupe proclame le cœur de son message : « Ne suis-je pas ici, moi qui suis votre mère ? » ( ibid. , 119). Elle est la voix qui fait résonner la promesse de la fidélité divine, la présence qui soutient quand la vie devient insupportable.

    La maternité qu’elle proclame nous fait nous redécouvrir comme des enfants. Quiconque entend « Je suis votre mère » se souvient que, depuis la croix, le « Voici votre mère » correspond à « Voici votre fils » (cf.  Jn  19, 26-27). Et comme des enfants, nous nous tournerons vers elle pour lui demander : « Mère, que devons-nous faire pour être les enfants que ton cœur désire ? » Elle, fidèle à sa mission, nous répondra tendrement : « Faites tout ce qu’il vous dira » ( Jn  2, 5). Oui, Mère, nous voulons être tes vrais enfants : dis-nous comment grandir dans la foi quand nos forces nous abandonnent et que les ombres s’étendent. Aide-nous à comprendre qu’avec toi, même l’hiver se pare de roses.

    Et en tant que ton enfant, je te le demande : Mère, enseigne aux nations qui aspirent à être tes enfants à ne pas diviser le monde en factions irréconciliables, à ne pas laisser la haine marquer leur histoire, ni les mensonges écrire leur mémoire. Montre-leur que l'autorité doit s'exercer au service des autres, et non par domination. Instruis leurs dirigeants sur leur devoir de préserver la dignité de chaque personne à chaque étape de la vie. Fais de ces nations, tes enfants, des lieux où chacun se sente le bienvenu.

    Mère, accompagne les jeunes afin qu'ils reçoivent du Christ la force de choisir le bien et le courage de demeurer fermes dans la foi, même lorsque le monde tente de les détourner de leur chemin. Montre-leur que ton Fils marche à leurs côtés. Que rien ne trouble leur cœur afin qu'ils accueillent sans crainte les projets de Dieu. Préserve-les des menaces du crime, de la dépendance et des dangers d'une vie vaine.

    Mère, allez à la rencontre de ceux qui se sont égarés loin de la sainte Église : que votre regard les atteigne là où le nôtre ne peut les atteindre, abattez les murs qui nous séparent et ramenez-les à la maison par la puissance de votre amour. Mère, je vous supplie d’incliner le cœur de ceux qui sèment la discorde vers le désir de votre Fils que « tous soient un » ( Jn  17, 21) et ramenez-les à la charité qui rend la communion possible, car au sein de l’Église, Mère, vos enfants ne peuvent être divisés.

    Fortifie les familles : que les parents, à ton exemple, élèvent leurs enfants avec tendresse et fermeté, afin que chaque foyer soit une école de foi. Inspire, Mère, ceux qui forment les esprits et les cœurs, afin qu’ils transmettent la vérité avec la douceur, la précision et la clarté qui jaillissent de l’Évangile. Encourage ceux que ton Fils a appelés à le suivre de plus près : soutiens le clergé et les personnes consacrées dans leur fidélité quotidienne et ravive leur premier amour. Garde leur vie intérieure par la prière, protège-les dans la tentation, encourage-les dans la fatigue et secourt les affligés.

    Sainte Vierge, puisse-t-on, comme vous, garder l’Évangile dans nos cœurs (cf.  Lc  2, 51). Aide-nous à comprendre que, bien que nous en soyons les destinataires, ce message ne nous appartient pas, mais que, comme saint Juan Diego, nous en sommes les simples serviteurs. Puissions-nous vivre convaincus que partout où la Bonne Nouvelle se répand, tout devient beau, tout est restauré, tout est renouvelé. « Ceux qui te suivent ne pécheront pas » (cf.  Sr  24, 22) ; assistez-nous afin que notre péché et notre misère ne ternissent pas la sainteté de l’Église qui, comme vous, est une mère.

    Mère du vrai Dieu par qui nous vivons, venez en aide au Successeur de Pierre, afin qu’il confirme tous ceux qui lui sont confiés sur l’unique chemin qui conduit au fruit béni de vos entrailles. Rappelez-le à votre Fils, à qui le Christ a confié  les clés du Royaume des Cieux  pour le bien de tous, afin que ces clés servent à lier et à délier,  et à racheter toute misère humaine ( Saint Jean-Paul II ,  Homélie à Syracuse , 6 novembre 1994). Et faites que, confiants en votre protection, nous avancions toujours plus unis à Jésus et les uns aux autres vers la demeure éternelle qu’il nous a préparée et où vous nous attendez. Amen.

  • Sainte Lucie ou sainte Odile ?

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    Sur missel.free :

    Du "choix" entre Sainte Lucie et Sainte Odile

    Chaque année, le curé qui accorde de l’importance au sanctoral est mis en demeure de choisir entre sainte Lucie et sainte Odile et, quelle que soit celle qu’il choisit de présenter, il s’attire la déception d’une partie de ses paroissiens qui ont de bonnes raisons, familiales ou régionales, de célébrer l’autre.

    Il ne manquerait plus que les bretons veuillent fêter leur saint roi Josse qui se fit ermite, ou que les artésiens entendent célébrer leur saint évêque Aubert qui sauva leurs pères de la famine, que les nivernais veuillent rappeler la dédicace de leur cathédrale, que les auvergnats veuillent honorer la sainte recluse Vitalène dont saint Grégoire de Tours raconta la vie, ou que les cadurciens veuillent entendre la messe de leur saint évêque Ursize, voire que les gens d’Ile-de-France se souviennent la sainte moniale de Chelles, Elisabeth-Rose, qui fonda l’abbaye de Rozoy ; heureusement que la fête de sainte Jeanne-Françoise  Frémyot de Chantal a été avancée d’un jour et que sont encore bienheureux les autres français montés sur les autels comme Ponce de Balmey, évêque de Belley, et le dominicain Jean Chauveneau que les protestants martyrisèrent.

    Pourquoi ne pas célébrer ensemble sainte Lucie et sainte Odile ? En effet, pendant que l’Eglise chemine à travers l’Avent vers le fulgurent avènement du Soleil de Justice, toutes les deux sont, de singulière façon, les témoins de la lumière du Christ qui éclaire les nations, auquel elles ont parfaitement offert leur vie, l’une dans l’éclatant martyre sanglant et l’autre par l’obscure observance monastique. La brune vierge de Syracuse, Lucie, dont le nom est dérivé du latin lux (la lumière), qui préféra s’arracher les yeux pour goûter la lumière céleste plutôt que de jouir de la lumière terrestre annonce la blonde jeune fille d’Alsace, Odile, qui recouvra la vue lorsque, rejetée par ses parents des honneurs du monde, elle reçut, dans le baptême, la lumière de la foi. Si, pour la fête de la sicilienne, on allume des cierges qui annoncent l’approche du solstice et de la naissance du Christ, dans les attributs de l’alsacienne, on place un coq qui annonce le lever du jour et le triomphe de la lumière du Christ sur les ténèbres de la mort. Quand le propre de Syracuse, par l’intercession de sainte Lucie, nous fait demander à Dieu, d’être délivrés de tout aveuglement de l’esprit et du corps pour mériter plus facilement de contempler les biens célestes, le missel de Frissingue, par l’intercession de sainte Odile, supplie la clémence divine, de nous accorder la grâce de la lumière terrestre et la gloire de l’éternelle clarté. Jadis, au temps ténébreux de l’occupation allemande, l’Alsace espérait la lumière libératrice de la prière de sainte Odile qu’elle priait sur sur sa montagne, tandis que la Lorraine se confiait à sainte Lucie dont elle gardait les reliques à Ottange.

    Prions donc  ensemble sainte Lucie et saint Odile qui ne seront pas trop de deux, pour nous aider à bien recevoir le Divin Enfant de Noël. Puisse leur commune intercession nous obtenir davantage de grâces pour les pieux exercices de l’Avent : que leurs prières nous aident mieux voir les vérités que le Seigneur nous a révélées, à mieux observer les commandements qu’il nous a donnés et à mieux goûter les secours qu’il nous a préparés.

  • L'essor du catholicisme traditionaliste

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    11 décembre 2025

    L'essor du catholicisme traditionaliste

    Fin 2024, le dictionnaire de Cambridge a intégré à son lexique les mots et expressions « the ick » , « skibidi » , « delulu » , « face journey » et « tradwife ». Cette intégration était jugée nécessaire car ces termes étaient entrés dans le langage courant et étaient donc indispensables à la compréhension de l'anglais.

    Si le dictionnaire catholique devait se mettre à jour fin 2025, il pourrait inclure le mot « tradismatique ». Ce n’est peut-être pas un phénomène aussi répandu sur Internet que le terme « ick » , mais il décrit assurément une spiritualité croissante chez les catholiques. Comme son nom l’indique, « tradismatique » est la contraction de deux expressions liturgiques majeures du XXIe siècle : « trad », pour traditionaliste, et « ismatique », pour charismatique.

    Les traditionalistes, qui ont fait couler beaucoup d'encre sur les réseaux sociaux, restent fidèles à la foi telle qu'elle était avant les réformes liturgiques des années 1960. On les voit en grand nombre fréquenter les chapelles de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre et de l'Institut du Christ-Roi ; les hommes portent des costumes et tiennent leurs bréviaires, tandis que les femmes arborent d'élégantes mantilles dont la couleur indique le statut marital (le cas échéant : noir pour les personnes mariées, blanc pour les célibataires).

    Leur préférence liturgique va au Missel de 1962, ou – pour les traditionalistes les plus fervents – à celui d'avant les réformes de 1955. Lors des messes célébrées par les traditionalistes, le prêtre se tourne vers l'est, dos à l'assemblée, et la messe tridentine est empreinte de révérence et de respect pour le mystère qui se déroule. Les fidèles se confessent régulièrement et, s'ils ne le font pas, ne communient pas. La communion est reçue à genoux et sur la langue.

    Le mot gallois « hiraeth », qui traduit une nostalgie pour une culture et une identité d'un passé peut-être jamais connu, résume bien ce que recherchent les traditionalistes. Ces derniers aspirent à une époque où la foi était le fondement de l'existence et imprégnait tous les aspects de la vie, procurant un sentiment de sécurité morale. Ils sont généralement jeunes et s'insurgent contre la culture trépidante qui les entoure, laquelle remplace le silence par des écrans de poche et substitue le vice à la vertu. À travers les célébrations liturgiques ancestrales d'une autre époque, ils pénètrent dans les mystères éternels et échappent aux travers de la modernité qu'ils ressentent avec une acuité particulière, eux qui appartiennent à la première génération élevée à l'iPhone.

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  • Il y a 100 ans, la Vierge Marie est apparue à sœur Lucie, voyante de Fatima, à Pontevedra, en Espagne.

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    De Nicolás de Cárdenas sur CNA :

    Il y a 100 ans, la Vierge Marie est apparue à sœur Lucie, voyante de Fatima, à Pontevedra, en Espagne.sharethis sharing button

    Le 10 décembre, marque le centenaire des apparitions de la Vierge Marie à sœur Lucie de Fatima dans la province de Pontevedra en Espagne, où fut révélée la dévotion des cinq premiers samedis du mois.

    Après les apparitions de l'Ange du Portugal en 1916, les apparitions de la Vierge Marie à trois jeunes bergers — Francisco, Jacinta et Lucia — eurent lieu à Fatima l'année suivante.

    Après la mort de ses deux cousines en 1919 et 1920, Lucia fut placée sous la protection de l'évêque de Leiria, qui l'envoya incognito étudier dans une école dirigée par les Sœurs Dorothées à Porto, au Portugal, sous le pseudonyme de Dolores.

    À l'âge de 18 ans, elle exprima le désir d'entrer dans l'ordre des Carmélites déchaussées, mais les Sœurs Dorothées la persuadèrent d'aller à leur noviciat situé à Tuy, une ville de la région espagnole de Galice, au nord du Portugal.

    Comme son identité ne pouvait être révélée, les sœurs ne purent certifier les études requises pour son entrée au noviciat ; elles l'envoyèrent donc à Pontevedra pour effectuer des travaux manuels chez les Sœurs Dorothées.

    La Vierge Marie lui demande de révéler la dévotion des premiers samedis du mois.

    Découragée par la situation et pensant que devenir carmélite était une possibilité de plus en plus lointaine, la cellule de Lucia fut illuminée par une lumière surnaturelle le 10 décembre 1925.

    « La Vierge Marie, comme pour m’insuffler du courage, posa doucement sa main maternelle sur mon épaule droite, me montrant en même temps son Cœur Immaculé, qu’elle tenait dans son autre main, entouré d’épines », écrivit plus tard la voyante.

    À ce moment-là, l'Enfant Jésus, qui était également présent, s'adressa à elle en disant : « Ayez compassion du Cœur de votre Très Sainte Mère, couvert d'épines que des hommes ingrats percent à chaque instant, et pour lesquelles personne ne fait d'acte de réparation afin de les enlever. » 

    La Vierge Marie demanda alors à Lucie de lui révéler la dévotion des Cinq Premiers Samedis, dont elle lui avait déjà parlé, ainsi qu'à Jacinta et Francisco, huit ans plus tôt à Fatima :

    « Je promets d’assister à l’heure de la mort, avec les grâces nécessaires au salut, tous ceux qui, le premier samedi de cinq mois consécutifs, se confesseront, communieront, réciteront cinq dizaines du chapelet et me tiendront compagnie pendant 15 minutes en méditant sur les 15 mystères du chapelet, dans l’intention de me faire réparation. »

    « Et avez-vous révélé au monde ce que la Mère céleste vous a demandé ? »

    Cinq jours plus tard, le 15 décembre 1925, selon le témoignage de Lucia, qui devint finalement carmélite en 1949, alors qu'elle accomplissait ses tâches, elle rencontra un garçon à qui elle voulait enseigner le Je vous salue Marie et l'encouragea à aller dans une chapelle pour réciter une courte prière.

    Plusieurs semaines passèrent et, en février 1926, sœur Lucia raconta avoir revu le garçon et lui avoir demandé s'il avait prié la Vierge Marie comme elle le lui avait suggéré. Le garçon se tourna vers elle et dit : « Et vous, avez-vous révélé au monde ce que la Mère céleste vous a demandé ? »

    À ce moment-là, le garçon se transforma en un enfant resplendissant, avec lequel sœur Lucie continua de converser. Le petit garçon insista pour qu'elle répande la dévotion aux Premiers Samedis, car « beaucoup d'âmes commencent, mais peu persévèrent jusqu'au bout, et celles qui persévèrent le font pour recevoir les grâces promises ».

    « Les âmes qui accomplissent les cinq Premiers Samedis avec ferveur et pour faire réparation au Cœur de leur Mère céleste me plaisent davantage que celles qui en accomplissent quinze, mais avec tiédeur et indifférence », a dit l’enfant, qui a confirmé que la confession n’avait pas à être immédiate, pourvu que la communion soit reçue en état de grâce et avec l’intention de faire réparation.

    Tous ces événements ont été relatés par sœur Lucia en 1927, après qu'elle se soit rendue au tabernacle le 17 décembre pour demander comment révéler cette dévotion si elle faisait partie du secret communiqué à Fatima.

    Sœur Lucia a rapporté que Jésus lui avait dit sans équivoque : « Ma fille, écris ce qu’ils te demandent ; et tout ce que la Sainte Vierge a révélé lors de l’apparition où elle a parlé de cette dévotion, écris-le aussi. Quant au reste du secret, continue de garder le silence. »

    Le séjour de sœur Lucia en Espagne

    Sœur Lucia a résidé en Espagne de 1925 à 1946. Durant son séjour, elle a rédigé ses mémoires. Lorsque la Seconde République fut proclamée en 1931, et compte tenu de son caractère antireligieux, elle se réfugia, vêtue en civil, à Rianxo, ville portuaire de Galice, chez la sœur de la supérieure des Sœurs Dorothées de Tuy.

    Elle passa également un mois sur l'île de La Toja, au large des côtes, où on lui avait conseillé de se rendre en raison de son état de santé. En 1945, elle se rendit à Saint-Jacques-de-Compostelle pour l'Année sainte.

    dévotion populaire

    Les apparitions de la Vierge Marie à sœur Lucie à Pontevedra n'ont pas été officiellement reconnues par le Vatican. Cependant, comme d'autres phénomènes similaires, elles ont suscité une ferveur populaire dès leurs débuts.

    Dans les années 1930, mais surtout dans les années 1940, après la guerre civile espagnole, les actes de dévotion et les pèlerinages sur le lieu des apparitions se sont multipliés, et dans les décennies suivantes, des associations et des projets paroissiaux ont été créés.

    Au cours du dernier tiers du XXe siècle, le lieu est devenu connu sous le nom de Sanctuaire des Apparitions, mais au début du XXIe siècle, il était menacé de ruine, à tel point que la Conférence des évêques espagnols a acquis le site en 2021 auprès de l'association Apostolat mondial de Fatima en Espagne et a entrepris des travaux de restauration.

    Année sainte à Pontevedra

    Pour marquer ce centenaire, le Saint-Siège a décrété une année jubilaire sur le thème « Marie a gardé toutes ces choses dans son cœur », tiré de l’Évangile selon saint Luc.

    La Pénitencerie apostolique a accordé la bénédiction apostolique et une indulgence plénière, dans les conditions habituelles, aux pèlerins qui visitent le Sanctuaire des Apparitions à Pontevedra jusqu'au 10 décembre 2026.

    Cet article a été initialement publié par ACI Prensa, partenaire hispanophone de CNA. Il a été traduit et adapté par CNA.

  • L'image étonnante de Notre-Dame de Guadalupe (12 décembre)

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    C'est aujourd'hui la fête de Notre-Dame de Guadalupe. Une étude sur Notre-Dame de Guadalupe a été réalisée par le frère Bruno Bonnet-Eymard et publiée par la Contre-Réforme Catholique. Nous la relayons ici, saluant le travail scientifique réalisé par le frère, ce qui ne nous empêche pas d'être extrêmement réservés à l'égard des positions de la CRC sur d'autres questions.

    La Vierge au Mexique

    NOTRE-DAME DE GUADALUPE

    ET SON IMAGE MERVEILLEUSE
    DEVANT L'HISTOIRE ET LA SCIENCE

    par frère Bruno Bonnet-Eymard

    membre actif du Centro 
    de Estudios Guadalupanos

     

    Notre-Dame de la GuadalupeC'est le voyage du Pape au Mexique, en 1979, qui la fit paraître sur nos écrans pour la première fois. L'Image, brouillée par la distance, était médiocre et nul commentateur ne se soucia de nous en conter l'histoire. Sa beauté, son énigme constituaient un appel. Ainsi naquit le projet d'un pèlerinage jusqu'au pied de cette Image attirante, mystérieuse, mais aussi d'une enquête soigneuse, historique et polytechnique, enquête dont la méthode nous parut très tôt devoir être rigoureusement semblable à celle que, après et avec bien d'autres, nous avons menée sur le Saint Suaire de Turin pour aboutir enfin à une déclaration d'authenticité absolue.

    En effet, on ne peut pas apprendre son histoire sans désirer aussitôt la connaître, la voir, la vénérer. En 1531, dix ans après la conquête du Mexique par Cortés, un Indien chrétien du nom de Juan Diego, voit par trois fois la Vierge Marie lui apparaître pour lui demander de prier l'évêque élu de Mexico, Juan de Zumárraga, de lui construire une chapelle en ce lieu. Ce dernier demande un signe et la Vierge répond en imprimant miraculeusement, après une quatrième apparition, son propre portrait en pied sur la tilma de l'Indien. Depuis quatre cent cinquante ans cette Image d'une infinie délicatesse, empreinte sur un grossier textile de maguey, ne cesse d'attirer d'immenses pèlerinages. Tout Mexicain la tient pour miraculeuse.

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  • Notre-Dame de Guadalupe (12 décembre)

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    Belgicatho a souligné, à plusieurs reprises, l'importance de cette dévotion à Notre-Dame de Guadalupe :

    • L'indien Juan Diego et Notre-Dame de Guadalupe ...

      belgicatho.hautetfort.com/.../l-indien-juan-diego-et-notre-dame-de-guad...
       
      18 mars 2014 - Le sanctuaire de Guadalupe, au Mexique, est le plus grand pèlerinage du monde : chaque année, plus de vingt millions de personnes ...
    • L'image étonnante de Notre-Dame de Guadalupe - Belgicatho

      belgicatho.hautetfort.com/archive/2012/.../notre-dame-de-guadalupe.htm...
       
      12 déc. 2012 - C'est aujourd'hui la fête de Notre-Dame de Guadalupe. Une étude sur Notre-Dame de Guadalupe a été réalisée par le frère Bruno ...
    • Guadalupe : comment Marie bouleversa la vie de Juan Diego

      belgicatho.hautetfort.com/.../guadalupe-comment-marie-bouleversa-la-vi...
       
      12 déc. 2013 - Mais le caractère exceptionnel du rôle de Juan Diego dans le développement du sanctuaire de Guadalupe justifiait la reprise de l'enquête.
    • 12 décembre : Notre Dame de Guadalupe : BELGICATHO

      belgicatho.hautetfort.com/.../12-decembre-notre-dame-de-la-guadelupe....
       
      12 déc. 2011 - Mesoamerica, le "Nouveau Monde", 1521: La capitale de la civilisation Aztèque tombe sous les forces armées de Cortez. Moins de 20 ans plus ...
    • Notre-Dame de la Guadalupe, Impératrice du Mexique et ...

      belgicatho.hautetfort.com/.../temp-6e7570fc703cb5b218abfda674ded21...
       
      12 déc. 2013 - Amérique, sois généreuse! Fête de Notre Dame de Guadalupe(Zenit.org) « L'Amérique – du Nord et du Sud – est appelée à être une terre où...
  • Guadalupe : comment Marie bouleversa la vie de Juan Diego

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    Juan Diego_Joao Diego24433_14362.jpgLe chant du paradis, les roses et la Vierge métisse

    Comment Marie bouleversa la vie de Juan Diego (Zenit.org) Anita Bourdin

    Le saint Mexicain Juan Diego Cuauhtlatoatzin, veuf (1474-1548), de la tribu des Chichimeca a été béatifié en 1990 et canonisé en 2002. Il est rare qu'une cause soit relancée si longtemps après les événements. Mais le caractère exceptionnel du rôle de Juan Diego dans le développement du sanctuaire de Guadalupe justifiait la reprise de l'enquête.

    On sait qu'il a embrassé le christianisme et qu'il a été baptisé alors qu'il avait 50 ans, comme le rapporte l'un des premiers franciscains arrivés au Mexique. Un document écrit en langue nahuatl mais en caractères latins, et datant de 1556, rapporte les apparitions et raconte la vie de Juan Diego: El Nican Mopohua, d'Antonio Valeriano (1520-1605).

    Le chant de l'Immaculée

    En 1531, cela fait dix ans que Cortès a pris la ville de Mexico. Les Franciscains, arrivés en Nouvelle Espagne en 1524, ont commencé à annoncer l'Évangile. Au lendemain de la fête de l'Immaculée, le 9 décembre 1531, avant l'aube, vers quatre heures, un paysan Indien, pauvre, surnommé Diego, ayant reçu le nom de Juan à son baptême, se rend à Mexico. Depuis peu, il a perdu sa femme, Maria Lucia. Il marche seul, sur la route de 16 kilomètres qui mène de son village, Tolpetlac, à l'Église Saint-Jacques, tenue par les Franciscains. Au pied de la colline de Tepeyac, qui domine la plaine, non loin du lac de Texcoco, il entend soudain un chant très doux et mélodieux, comme le chant harmonieux d'une multitudes d'oiseaux. Il lève les yeux vers l'endroit d'où le chant semble venir et il aperçoit comme une nuée blanche et lumineuse entourée d'un arc-en-ciel. Une lumière émane du cœur de la nuée. Dans sa joie, Juan Diego en fait que répéter: "Qu'est-ce que je vois et qu'est-ce que j'entends? Où suis-je entraîné? Peut-être m'a-t-on conduit au paradis terrestre?"

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  • Quand Léon XIV se penche sur le mystère de la mort

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    LEON XIV

    Audience générale

    Place Saint-Pierre, mercredi 10 décembre 2025

    Série catéchétique – Jubilé 2025. Jésus-Christ, notre espérance. IV. La Résurrection du Christ et les défis du monde d’aujourd’hui. 7. Pâques de Jésus-Christ : la réponse ultime à la question de notre mort

    Chers frères et sœurs, bonjour ! Bienvenue à tous !

    Le mystère de la mort a toujours suscité des interrogations profondes chez l'être humain. En effet, elle apparaît comme l'événement le plus naturel et, simultanément, le plus contre nature qui soit. Elle est naturelle, car tout être vivant sur terre meurt. Elle est contre nature, car le désir de vie et d'éternité que nous éprouvons pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons nous pousse à percevoir la mort comme une condamnation, une contradiction.

    De nombreux peuples anciens ont développé des rites et des coutumes liés au culte des morts, pour accompagner et honorer la mémoire de ceux qui ont rejoint l'au-delà. Aujourd'hui, cependant, une autre tendance se dessine. La mort apparaît comme un tabou, un événement à éviter, un sujet à évoquer à voix basse pour ne pas perturber notre sensibilité et notre tranquillité. C'est pourquoi nous évitons souvent de nous rendre au cimetière, où reposent ceux qui nous ont précédés, dans l'attente de la résurrection.

    Qu’est-ce donc que la mort ? Est-elle vraiment le dernier mot sur nos vies ? Seuls les humains se posent cette question, car eux seuls savent qu’ils sont mortels. Mais cette connaissance ne les sauve pas de la mort ; au contraire, d’une certaine manière, elle les rend plus vulnérables que tous les autres êtres vivants. Les animaux souffrent, certes, et pressentent la mort, mais ils ignorent qu’elle fait partie de leur destin. Ils ne s’interrogent ni sur le sens, ni sur le but, ni sur l’issue de la vie.

    En reconnaissant cet aspect, nous devrions nous considérer comme des êtres paradoxaux, malheureux non seulement parce que nous mourons, mais aussi parce que nous sommes certains que cet événement se produira, même si nous ignorons comment et quand. Nous nous trouvons conscients et, simultanément, impuissants. C'est probablement de là que proviennent les refoulements fréquents et les fuites existentielles face à la question de la mort.

    Saint Alphonse-Marie de Liguori, dans son œuvre célèbre « Préparation à la mort », médite sur la valeur pédagogique de la mort, soulignant son immense pouvoir d'enseignement de la vie. Savoir qu'elle existe, et surtout la méditer, nous apprend à choisir le véritable sens de notre existence. Prier pour discerner ce qui est bénéfique au Royaume des Cieux et se détacher du superflu qui nous attache aux choses éphémères est le secret d'une vie authentique, dans la certitude que notre passage sur terre nous prépare à l'éternité.

    Pourtant, de nombreuses visions anthropologiques actuelles promettent une immortalité imminente, théorisant la prolongation de la vie terrestre grâce à la technologie. C'est le scénario transhumaniste, qui se révèle être un enjeu majeur de notre époque. La mort pourrait-elle véritablement être vaincue par la science ? Mais alors, cette même science pourrait-elle garantir qu'une vie sans mort est aussi une vie heureuse ?

    L’événement de la Résurrection du Christ nous révèle que la mort n’est pas opposée à la vie, mais qu’elle en est une partie intégrante, un passage vers la vie éternelle. Pâques, célébrée par Jésus en ce temps encore marqué par la souffrance et les épreuves, nous donne un avant-goût de la plénitude de ce qui adviendra après la mort.

    L’évangéliste Luc semble saisir cette prémonition de lumière dans les ténèbres lorsqu’à la fin de cet après-midi où les ténèbres enveloppaient le Calvaire, il écrit : « C’était le jour de la Préparation, et le sabbat commençait déjà à se lever » ( Lc 23, 54). Cette lumière, avant-goût du matin de Pâques, brille déjà dans l’obscurité du ciel, qui paraît encore clos et silencieux. Les lumières du sabbat, pour la première et unique fois, annoncent l’aube du lendemain du sabbat : la lumière nouvelle de la Résurrection. Seul cet événement est capable d’éclairer pleinement le mystère de la mort. Dans cette lumière, et en elle seule, ce que nos cœurs désirent et espèrent se réalise : la mort n’est pas la fin, mais le passage vers la pleine lumière, vers une éternité heureuse.

    Le Ressuscité nous a précédés dans la grande épreuve de la mort, en sortant victorieux grâce à la puissance de l'Amour divin. Ainsi, il nous a préparé le lieu du repos éternel, la demeure où nous attendons ; il nous a donné la plénitude de la vie où il n'y a plus ni ombres ni contradictions.

    Grâce à Celui qui est mort et ressuscité par amour, avec saint François, nous pouvons appeler la mort « sœur ». L’attendre avec la certitude de la Résurrection nous préserve de la peur de disparaître à jamais et nous prépare à la joie de la vie éternelle.

  • 11 décembre 1925 : publication de l'encyclique Quas Primas instituant la fête du Christ-Roi

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    QUAS PRIMAS

    LETTRE ENCYCLIQUE 
    DE SA SAINTETÉ LE PAPE PIE XI 

    DE L'INSTITUTION D'UNE FÊTE DU CHRIST-ROI.
     

    Aux Patriarches, Primats, Archevêques, Evêques et autres ordinaires de lieu, en paix et communion avec le Siège apostolique.

    1. Dans (1) la première Encyclique qu'au début de Notre Pontificat Nous adressions aux évêques du monde entier (2), Nous recherchions la cause intime des calamités contre lesquelles, sous Nos yeux, se débat, accablé, le genre humain.

    Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses: l'une, que ce débordement de maux sur l'univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie publique; l'autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus et les nations refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur. C'est pourquoi, après avoir affirmé qu'il fallait chercher la paix du Christ par le règne du Christ, Nous avons déclaré Notre intention d'y travailler dans toute la mesure de Nos forces ; par le règne du Christ, disions-Nous, car, pour ramener et consolider la paix, Nous ne voyions pas de moyen plus efficace que de restaurer la souveraineté de Notre Seigneur.

    2. Depuis, Nous avons clairement pressenti l'approche de temps meilleurs en voyant l'empressement des peuples à se tourner - les uns pour la première fois, les autres avec une ardeur singulièrement accrue - vers le Christ et vers son Eglise, unique dispensatrice du salut: preuve évidente que beaucoup d'hommes, jusque-là exilés, peut-on dire, du royaume du Rédempteur pour avoir méprisé son autorité, préparent heureusement et mènent à son terme leur retour au devoir de l'obéissance.

    Tout ce qui est survenu, tout ce qui s'est fait au cours de l'Année sainte, digne vraiment d'une éternelle mémoire, n'a-t-il pas contribué puissamment à l'honneur et à la gloire du Fondateur de l'Eglise, de sa souveraineté et de sa royauté suprême?

    Voici d'abord l'Exposition des Missions, qui a produit sur l'esprit et sur le cœur des hommes une si profonde impression. On y a vu les travaux entrepris sans relâche par l'Eglise pour étendre le royaume de son Epoux chaque jour davantage sur tous les continents, dans toutes les îles, même celles qui sont perdues au milieu de l'océan; on y a vu les nombreux pays que de vaillants et invincibles missionnaires ont conquis au catholicisme au prix de leurs sueurs et de leur sang; on y a vu enfin les immenses territoires qui sont encore à soumettre à la douce et salutaire domination de notre Roi.

    Voici les pèlerins accourus, de partout, à Rome, durant l'Année sainte, conduits par leurs évêques ou par leurs prêtres. Quel motif les inspirait donc, sinon de purifier leurs âmes et de proclamer, au tombeau des Apôtres et devant Nous, qu'ils sont et qu'ils resteront sous l'autorité du Christ?

    Voici les canonisations, où Nous avons décerné, après la preuve éclatante de leurs admirables vertus, les honneurs réservés aux saints, à six confesseurs ou vierges. Le règne de notre Sauveur n'a-t-il pas, en ce jour, brillé d'un nouvel éclat? Ah! quelle joie, quelle consolation ce fut pour Notre âme, après avoir prononcé les décrets de canonisation, d'entendre, dans la majestueuse basilique de Saint Pierre, la foule immense des fidèles, au milieu du chant de l'action de grâces, acclamer d'une seule voix la royauté glorieuse du Christ: Tu Rex gloriae Christe!

    A l'heure où les hommes et les Etats sans Dieu, devenus la proie des guerres qu'allument la haine et des discordes intestines, se précipitent à la ruine et à la mort, l'Eglise de Dieu, continuant à donner au genre humain l'aliment de la vie spirituelle, engendre et élève pour le Christ des générations successives de saints et de saintes; le Christ, à son tour, ne cesse d'appeler à l'éternelle béatitude de son royaume céleste ceux en qui il a reconnu de très fidèles et obéissants sujets de son royaume terrestre.

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  • La pratique de la présence de Dieu : la spiritualité du pape Léon XIV

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    De Miguel Cuartero Samperi sur In Terris :

    La pratique de la présence de Dieu : la spiritualité du pape Léon XIV

    Lors de la conférence de presse donnée à son retour de son premier voyage apostolique, le pape Léon XIV a suggéré de lire un livre. Ce petit livre, a-t-il dit, renferme sa spiritualité.

    6 décembre 2025

    Interrogé par la journaliste Cindy Wooden sur ses réactions et ses sentiments lors du conclave qui l'a élu Souverain Pontife, le Saint-Père Léon XIV a déclaré que sa foi inébranlable en la volonté de Dieu l'avait toujours guidé en toutes circonstances. Cette attitude l'a accompagné pendant de nombreuses années, dans son œuvre missionnaire et dans les moments les plus difficiles et les plus délicats de sa vie. Cette même foi est au cœur d'un livre qui l'a profondément marqué et inspiré, au point qu'il recommande sa lecture pour comprendre sa spiritualité personnelle.

    Les paroles de Léon XIV

    Voici les paroles du Pape : « L’un d’entre vous, un journaliste allemand, m’a demandé l’autre jour : “ Connaissez-vous un livre, outre saint Augustin , qui nous permettrait de comprendre qui est Prévost ?” Il y en a beaucoup, mais l’un d’eux s’intitule « La Pratique de la Présence de Dieu » . C’est un livre très simple, écrit il y a de nombreuses années par un certain frère Laurent , qui ne signe même pas de son nom. Il décrit une forme de prière et de spiritualité qui consiste simplement à remettre sa vie entre les mains du Seigneur et à se laisser guider par lui. Si vous voulez en savoir plus sur moi, sur ma spiritualité de ces dernières années, au milieu de grandes épreuves, vivant au Pérou pendant les années de terrorisme, appelé à servir dans des endroits où je n’aurais jamais imaginé être appelé, sachez que j’ai confiance en Dieu , et c’est un message que je partage avec tous. » L'ouvrage cité plus haut, publié pour la première fois en 1692 par le père Joseph de Beaufort, est un recueil de lettres , de témoignages et de paroles de frère Laurent, né Nicolas Herman. Il connut un succès immédiat et fut réimprimé et traduit en plusieurs langues au fil des ans.

    Qui était Frère Laurent de la Résurrection ?

    Nicolas Herman naquit en 1614 à Hériménil, en Lorraine, dans le nord-est de la France. Pendant la guerre de Trente Ans, il s'engagea dans l'armée française , mais après trois ans de service, il dut déposer les armes suite à des blessures reçues au combat. C'est dans cette épreuve que, suite à une révélation, il décida de consacrer sa vie à Dieu . La vision d'un arbre nu, attendant le printemps, fit naître en lui le désir ardent d'une transformation radicale et d'une renaissance spirituelle. Après une tentative de retraite dans la vie d'ermite et un séjour de travail à Paris, il entra en 1640 dans l'ordre des Carmes déchaux à Paris, suivant ainsi les traces de son oncle carme. Après deux ans de noviciat, il prononça ses vœux solennels et prit le nom de frère Laurent de la Résurrection. Au couvent, il s'acquittait des tâches les plus humbles et les plus fatigantes, comme la cuisine – un rôle qu'il occupa pendant quinze ans, servant plus d'une centaine de personnes chaque jour –, le métier de cordonnier, et le travail dans le magasin et l'entrepôt.

    paix intérieure

    Après dix années de crise spirituelle, il trouva enfin la paix intérieure dans un abandon total à la volonté de Dieu. Durant ses dernières années, il cultiva des amitiés spirituelles avec de nombreux fidèles qui se tournaient vers lui pour trouver conseils et réconfort. Malgré ses infirmités et ses souffrances physiques, il se distingua par son humilité et sa profonde amitié avec Dieu . Cette amitié se nourrissait jour après jour, dans sa vie quotidienne, vécue constamment en présence de Dieu, comme en témoignent ses lettres et les récits de ceux qui l'ont connu. Il mourut à Paris à l'âge de 77 ans.

    Le secret de Frère Laurent

    Le secret de frère Laurent était donc, pour reprendre ses propres termes, « une conversation continue avec Dieu », même au cœur des tâches quotidiennes. Parler à Dieu, même fugitivement, même quelques instants, mais constamment, en gardant toujours à l'esprit la nécessité de demeurer en lien permanent avec Lui, en renonçant à tout ce qui s'interposait entre l'âme et Dieu , « en renonçant pour Dieu à tout ce qui n'était pas Dieu ». « Je m'appliquais donc avec soin », déclare Laurent, « tout au long de la journée, même au travail, à considérer Dieu toujours près de moi. » Même dans le tumulte du travail, au milieu d'une cuisine toujours en activité, Laurent maintenait un contact assidu avec Dieu par la méditation et la prière, comme il en témoigne lui-même : « Je possède Dieu si paisiblement dans le tumulte de ma cuisine… Je retourne mon omelette dans la poêle par amour pour Dieu. »

    Qu’est-ce que la « pratique de la présence de Dieu » ?

    La synthèse de l'enseignement spirituel de Frère Laurent se trouve dans la pratique de la présence de Dieu, qui n'est autre que le plus haut degré d'intimité avec Dieu vécue au quotidien, même dans les moments d'obscurité, de souffrance et de péché. Les lettres de Frère Laurent témoignent combien cette pratique était pour lui la clé et le secret du bonheur et du véritable épanouissement spirituel. Dans une lettre à une religieuse, il écrivait : « Je ne comprends pas comment les religieux peuvent vivre pleinement sans la pratique de la présence de Dieu. » Son principal conseil à ceux qui cherchaient à progresser spirituellement était de persévérer dans les difficultés, sans se laisser décourager par les distractions, les tentations, ni même par les péchés. Ces péchés étaient constamment présents à l'esprit de Laurent , surtout ceux de sa jeunesse, qui le tourmentaient et le poussaient à se confier toujours davantage au Seigneur, conscient de son indignité et de sa fragilité.

    La pratique la plus sacrée

    « La pratique la plus sainte et la plus nécessaire de la vie spirituelle est celle de la présence de Dieu, qui consiste à trouver sa joie et à s'habituer à vivre en sa divine compagnie, à lui parler humblement et avec amour en tout temps et à chaque instant, sans règle ni mesure, surtout lors des tentations, des souffrances, de l'aridité spirituelle, des aversions, et même des infidélités et des péchés. […] Nous devons sans cesse nous efforcer de faire en sorte que tous nos actes deviennent de petites conversations avec Dieu, non pas de manière calculée, mais comme ils jaillissent naturellement de la pureté et de la simplicité de notre cœur. » Cette attitude soutient le chrétien dans le combat spirituel contre le mal, assurant la victoire sur le diable et le péché : « Par cette attention constante à Dieu, nous écraserons la tête du diable et nous lui arracherons ses armes des mains. »

    Un don de la grâce de Dieu

    Avec cette disposition du cœur, le chrétien n'a plus à abandonner ses occupations ni à se ménager du temps et de l'espace pour Dieu, vivant ainsi une nette séparation entre vie active et vie contemplative. Au contraire, la pratique de la présence de Dieu assure à l'homme un contact constant avec Lui, lui permettant de Le rencontrer en lui-même à chaque instant. Cette pratique, affirme Laurent, est un don de la grâce divine . Comme pour tout sommet et tout but de la vie mystique, l'exercice et l'application du corps et de l'esprit sont nécessaires ; les mortifications, le jeûne et le renoncement sont autant d'étapes que le chrétien doit franchir pour se rapprocher de Dieu. Cependant, cette pratique ne peut être pleinement vécue que comme un don d'en haut, à accueillir avec humilité et gratitude .