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Spiritualité

  • Léon XIV : « Marie, notre espérance »

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    D'InfoVaticana :

    Léon XIV : « Marie, notre espérance »

    Léon XIV : « Marie, notre espérance »

    Le samedi 20 décembre au matin, le pape Léon XIV a présidé l'audience jubilaire sur la place Saint-Pierre, dans le cadre des célébrations du Jubilé de 2025, devant de nombreux pèlerins et fidèles venus à Rome. Le pontife a axé sa dernière catéchèse jubilaire sur le thème « L'espérance est source d'espérance. Marie, notre espérance », soulignant ainsi que l'espérance chrétienne est une force féconde qui jaillit de Dieu et s'incarne de manière unique en la Vierge Marie.

    Voici le message complet de Léon XIV :

    Chers frères et sœurs, bonjour et bienvenue !

    À l'approche de Noël, nous pouvons dire : « Le Seigneur est proche ! » Sans Jésus, cette affirmation – « Le Seigneur est proche » – pourrait presque sonner comme une menace. En Jésus, cependant, nous découvrons que, comme les prophètes l'avaient prédit, Dieu est un sein de miséricorde. L'Enfant Jésus nous révèle que Dieu a un cœur miséricordieux, par lequel il enfante toujours. En lui, il n'y a pas de menace, mais le pardon.

    Chers frères et sœurs, aujourd’hui se termine l’audience jubilaire du samedi, instituée par le pape François en janvier dernier. Le Jubilé touche à sa fin, mais l’espérance que cette année nous a donnée ne s’éteint pas : nous continuerons d’être des pèlerins de l’espérance ! Nous avons entendu saint Paul dire : « C’est en espérance que nous avons été sauvés » (Rm 8, 24). Sans espérance, nous sommes morts ; avec l’espérance, nous venons à la lumière. L’espérance est génératrice. En fait, c’est une vertu théologale, c’est-à-dire une puissance de Dieu, et en tant que telle, elle engendre, elle ne tue pas, mais elle fait naître et renaître. Voilà la vraie puissance. Ce qui menace et tue n’est pas puissance : c’est l’arrogance, c’est la peur agressive, c’est le mal qui ne produit rien. La puissance de Dieu fait naître. C’est pourquoi je voudrais vous dire pour conclure : espérer, c’est engendrer.

    Saint Paul écrit aux chrétiens de Rome une phrase qui nous interpelle : « Nous savons, en effet, que la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l’enfantement jusqu’à présent » (Rm 8, 22). C’est une image saisissante. Elle nous aide à entendre et à porter dans la prière le cri de la terre et celui des pauvres. « Toute la création » est un cri. Mais beaucoup de puissants restent sourds à ce cri : les richesses de la terre sont concentrées entre les mains d’une poignée d’individus, une poignée d’individus, de plus en plus injustement, entre les mains de ceux qui, souvent, refusent d’entendre les gémissements de la terre et des pauvres. Dieu a destiné les biens de la création à tous, afin que tous puissent y avoir part. Notre mission est de créer, non de voler. Et pourtant, dans la foi, la souffrance de la terre et des pauvres est comme celle de l’enfantement. Dieu crée sans cesse, Dieu continue de créer, et nous pouvons créer avec Lui, dans l’espérance. L’histoire est entre les mains de Dieu et de ceux qui espèrent en Lui. Il n'y a pas seulement ceux qui volent, mais surtout ceux qui créent.

    Frères et sœurs, si la prière chrétienne est si profondément mariale, c’est parce qu’en Marie de Nazareth, nous voyons l’une des nôtres qui enfante. Dieu l’a rendue féconde, et elle est venue à notre rencontre avec ses traits, comme tout enfant ressemble à sa mère. Elle est la Mère de Dieu et notre mère. « Notre espérance », disons-nous dans le Salve Regina. Elle ressemble au Fils, et le Fils lui ressemble. Et nous ressemblons à cette Mère qui a donné visage, corps et voix au Verbe de Dieu. Nous lui ressemblons parce que nous pouvons, ici-bas, donner naissance au Verbe de Dieu, transformant le cri que nous entendons en une naissance. Jésus désire renaître : nous pouvons lui donner corps et voix. C’est la naissance que la création attend.

    Espérer, c'est créer. Espérer, c'est voir ce monde devenir le monde de Dieu : le monde où Dieu, les êtres humains et toutes les créatures cheminent à nouveau ensemble, dans la cité-jardin, la nouvelle Jérusalem. Marie, notre espérance, accompagne toujours notre pèlerinage de foi et d'espérance.

  • Hymne de l’Avent : Rorate caeli desuper

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    L'hymne du « Rorate Cæli desuper » est par excellence le chant grégorien du Temps de l'Avent. Son refrain est tiré du Livre d'Isaïe (45, 8) : « Cieux, épanchez-vous là-haut, et que les nuages déversent la justice, que la terre s’ouvre et produise le salut ». Cette rosée qui tombe du ciel pour féconder la terre et faire descendre le Juste, c'est-à-dire Dieu Lui-même, c'est le Saint-Esprit, et la terre qui s'ouvre sous cette influence céleste et fait germer le Sauveur, c'est bien évidemment le sein très pur de la Vierge Marie.  

    1. Roráte caeli désuper, et nubes pluant iustum.
    2. Cieux, répandez d'en haut votre rosée et que les nuées fassent descendre le Juste. 
    1. Ne irascáris, Dómine, ne ultra memíneris iniquitátis:
    2. Ne te mets pas en colère, Seigneur, ne garde plus souvenir de l’injustice.

    ecce cívitas Sancti tui facta est desérta:

    Voici, la cité sainte est devenue déserte,

    Sion desérta facta est : Ierúsalem desoláta est:

    Sion a été désertée, Jérusalem est en désolation,

    domus sanctificatiónis tuae et glóriae tuae, ubi laudáverunt te patres nostri

    la maison de ta sanctification et de ta gloire, où nos pères avaient dit tes louanges.  

    1. Peccávimus, et facti sumus tamquam immúndus omnes nos,
    2. Nous avons péché et sommes devenus impurs.

    et cecídimus quasi fólium univérsi

    Nous sommes tombés comme des feuilles mortes

    et iniquitátes nostrae quasi ventus abstúlerunt nos :

    et nos iniquités nous ont balayés comme le vent.

    abscondísti fáciem tuam a nobis, et allilísti nos in manu iniquitátis nostrae.

    Tu as détourné de nous ta face, et nous as brisés sous le poids de nos fautes.

    1. Vide Dómine, afflictiónem pópuli tui
    2. Vois, Seigneur, l’affliction de ton peuple,

    et mitte quem missúrus es :

    et envoie celui que tu dois envoyer :

    emítte agnum dominatórem terrae, de petra desérti, ad montem fíliae Sion :

    envoie l’Agneau, le maître de la terre, de Pétra dans le désert jusqu’à la montagne de ta fille Sion,

    ut áuferat ipse jugum captivitátis nostrae

    afin qu’il ôte le joug de notre captivité.

    1. Consolámini, consolámini, pópule meus, cito véniet salus tua.
    2. Consolez-vous, consolez-vous, mon peuple : vite viendra ton salut,

    Quare mærore consúmeris, quia innovávit te dolor ?

    Pourquoi es-tu consumé dans l’affliction, pourquoi la douleur se renouvelle-t-elle en toi ?

    Salvábo te, noli timere; Ego enim sum Dóminus Deus tuus,

    Je te sauverai, n’aie pas peur, moi, je suis le Seigneur Dieu,

    Sanctus Israël Redémptor tuus.

    Le Saint d’Israël, ton Rédempteur.

    JPSC

  • Homélie pour le 4e dimanche de l'Avent

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    Rembrandt joseph warned by angel.jpgLectures du jour

    L'homélie de frère Dominique (Famille de Saint Joseph) (homelies.fr - archive 2007)

    Homélie
    (Archive 2007)

    Une page d’histoire pour commencer. Ce n’est pas si souvent… Achaz, en effet, n’est pas un roi qui a laissé un bon souvenir dans les annales. Pour sa défense, on peut rappeler son âge : il avait à peine 20 ans quand il est monté sur le trône de Jérusalem. On peut aussi souligner la situation politique complexe qu’il avait à gérer. À cette époque, l’empire assyrien voisin ne cessait de s’étendre et représentait une menace certaine pour Jérusalem. Les royaumes d’alentour se rendaient les uns après les autres ; ceux qui résistaient ou se révoltaient étaient vigoureusement recadrés. Dans ce contexte, deux royaumes du Nord, la Syrie et Israël décidèrent de monter une coalition contre les assyriens. Mais Jérusalem refusa d’entrer dans la coalition. Les rois de Damas et d’Éphraïm se retournèrent alors contre Juda et firent le siège de Jérusalem pour tenter de déposer Achaz et mettre à sa place un roi qui leur serait favorable. Achaz est donc pris entre deux menaces : celle, à ses portes, des royaumes du Nord et celle, plus lointaine, des Assyriens. Achaz paria sur la plus lointaine mais la plus terrible. Malgré les exhortations d’Isaïe, il demanda la protection assyrienne. 

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  • Joseph a-t-il douté de Marie? (une lecture de Mt. 1. 18-24 pour le 4e dimanche de l'Avent)

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    Annonciation Joseph

    En ce 4e dimanche de l’Avent, la liturgie nous donne d’entendre le récit de ce que l’on pourrait appeler l’Annonciation à Joseph : la péricope de l’Evangile selon Saint Matthieu au Chapitre 1er, versets 18 à 24. 

    Dans ce passage, l’évangéliste nous raconte les « origines » de Jésus-Christ. 

    Marie, la mère de Jésus, qui avait été accordée en mariage à Joseph, « fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint », « avant qu’ils aient habité ensemble » précise Saint Matthieu – pour exprimer combien Joseph est étranger à cette naissance ; pour nous signifier qu’il n’est pas lui-même le géniteur de cet enfant. 

    Joseph, « qui était un homme juste » poursuit le texte, prit donc la décision de répudier Marie. 

    Quoi de plus « normal » jusque là ? Voici une fiancée promise à son époux – au point que dans le judaïsme de l’époque, on les considérait déjà comme mariés – qui tombe enceinte avant d’avoir commencé une vie commune avec son époux… La conclusion s’impose comme une douloureuse évidence : Marie a trompé son époux ; elle a commis un péché d’adultère – du moins Joseph le croit-il – et il paraît juste à l'humble charpentier de Nazareth de s’en séparer légalement par un acte de répudiation... jusqu'à ce que l'Ange du Seigneur intervienne pour lui faire comprendre sa méprise et lui révéler l'origine divine de l'enfant de Marie. 

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  • Les pièces grégoriennes du 4ème dimanche de l'Avent

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    Du site d'Una Voce :

    Quatrième dimanche de l’Avent

    « Intr. Roráte caéli » Quatrième dimanche de l'Avent
     

    Les moniales bénédictines de l’abbaye Notre-Dame d’Argentan dirigées par notre amie Denise Lebon chantaient les cinq pièces de cette messe, isolées pour les choristes. Le disque “Dominus veniet” a paru en 1998.

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  • L'obéissance à Dieu, une urgence particulière (4ème dimanche de l'Avent)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 4ème dimanche de l'Avent (archive 18 décembre 2022) :

    Parmi les thèmes qui traversent les lectures de ce jour, il y en a un qui m’a semblé d’une urgence particulière : celui de l’obéissance à Dieu. Acaz refuse la main tendue de Dieu. Le psaume chante l’homme qui ne livre pas son âme aux idoles. Paul veut amener toutes les nations à l’obéissance de la foi. C’est de cette obéissance de Marie et Joseph que dépend la venue de l’enfant qui s’appelle « le Seigneur sauve », Jésus. Je voudrais détailler cela avec vous.

    Le royaume de Juda est dans l’inquiétude. Ses deux voisins menacent de l’envahir s’il n’entre pas dans leur alliance politique. Dans l’épreuve, dans la crainte, le Seigneur veut donner un signe de sa protection, un signe de salut. Mais le roi Acaz veut s’en sortir tout seul, il ne veut pas demander ce signe. Il veut professer une « foi » adulte et autonome ; il est le prototype d’un monde qui ne veut pas compter sur Dieu, et même d’une Église qui veut se gérer elle-même à vues humaines, oubliant le pari de la foi et de l’obéissance à Dieu. Il y a en effet, dans le monde et dans l’Église, la possibilité de vivre sans Dieu même si on prétend le respecter. J’ai même entendu des gens dire que pour respecter la transcendance de Dieu, le fait qu’il est le Tout autre, il ne fallait pas même imaginer qu’il interviendrait dans nos vies. Allons bon ! Voilà de dignes descendants d’Acaz.

    Mais Dieu va quand même donner son signe, qu’on le veuille ou non. Par la bouche d’Isaïe il annonce cet enfant d’une jeune femme, qu’on appellera Emmanuel, c’est-à-dire « Dieu avec nous ». Un enfant pour l’immédiat, peut-être un héritier direct du trône. Mais vu l’immensité de l’annonce, dont nous avons entendu une description au tout début de l’Avent, rappelez-vous, ce descendant de David qui fera que l’enfant jouera sur le trou de la vipère… vu l’immensité de l’annonce, le peuple juif a rapidement compris qu’il devrait encore venir un fils bien plus grand que celui qu’on a connu, un fils qui serait, lui, fils d’une vierge. C’est ainsi que la traduction grecque de la Bible, faite 250 ans avant le Christ, traduit « voici que la jeune femme est enceinte » par « voici que la vierge est enceinte ». Et 250 ans plus tard, c’est ce qui arrive, et même Joseph en est étonné, au point qu’il faut l’intervention de l’ange du Seigneur pour le persuader.

    Et à l’époque de la naissance du Christ comme à l’époque du roi Acaz, Dieu ne demande pas l’avis ou la permission pour donner son signe, le signe de sa prévenance et de son amour. Il ne dit pas : si vous ne voulez pas, je vous laisse tranquilles. Non, il vient quand même, car il nous aime, car il ne veut pas nous abandonner à nos propres forces, il ne veut pas que nous soyons condamnés à nous fier à nos propres conceptions et qu’ainsi nous buttions sur nos impasses. Dieu ne demande pas la permission de donner son signe, et il ne demande pas davantage la permission de venir dans notre monde dès que la foi du peuple juif a suffisamment mûri. Il ne demande pas la permission, mais cela nécessite pourtant l’obéissance de la foi, d’abord pour Marie, pour Joseph, et finalement pour l’humanité à qui cette venue de Dieu sera annoncée.

    Quand saint Paul explique sa mission aux Romains, il dit qu’il est apôtre « pour amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes » (Rm 1,5). Nous gagnons beaucoup à regarder le monde à travers les lunettes de la foi, pour y voir un monde visité par Dieu, plutôt que de vivre comme des orphelins, des gens qui ne peuvent compter que sur une vision humaine des choses et prendre leurs décisions en fonction de cela. Le monde qui refuse les lunettes de Dieu ne peut qu’être myope, se contenter de courte vue, et finalement il fait le malheur de ses enfants. Mais la foi n’est pas facile car elle est une obéissance, ce qui veut dire que notre intelligence et notre volonté doivent accepter de s’y soumettre, de renoncer à des idées plus confortables. Il faut choisir la lumière, il faut acquiescer à l’espérance. Elles sont venues dans le monde avant que nous y soyions, mais elles ne nous feront pas vivre de l’extérieur. Heureux celui qui accueille en lui cette visite de Dieu ! Il découvrira une vie nouvelle et forte, une paix profonde qui lui permettra, malgré ses blessures, de devenir une femme, un homme de paix. Plus jamais nous ne serons seuls. Nous nous attachons au Christ, Jésus dont le nom signifie « Dieu sauve », et qu’on appelle aussi Emmanuel, « Dieu avec nous ».

  • O Oriens (21 décembre)

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    Les antiennes O de l'Avent (voir ICI)

    21 décembre

    O Oriens, splendor lucis aeternae, et sol iusticiae : veni, et illumina sedentes in tenebris et umbra mortis.

    O Orient, splendeur de la lumière éternelle et soleil de justice : Viens, Seigneur, illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort

  • Pierre Canisius, jésuite et catéchiste (21 décembre)

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    374px-Saint_Petrus_Canisius.jpgLe mercredi 9 février 2011, lors de l'audience générale du mercredi, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Pierre Canisius, fêté le 21 décembre

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais vous parler aujourd’hui de saint Pierre Kanis, Canisius, forme latinisée de son nom de famille, une figure très importante du XVIe siècle catholique. Il était né le 8 mai 1521 à Nimègue, en Hollande. Son père était bourgmestre de la ville. Alors qu’il était étudiant à l’université de Cologne, il fréquenta les moines chartreux de Sainte Barbara, un centre dynamique de vie catholique, ainsi que d’autres hommes pieux qui cultivaient la spiritualité dite devotio moderna. Il entra dans la Compagnie de Jésus le 8 mai 1543 à Mayence (Rhénanie-Palatinat), après avoir suivi un cours d’exercices spirituels sous la direction du bienheureux Pierre Favre, Petrus Faber, l’un des premiers compagnons de saint Ignace de Loyola. Ordonné prêtre en juin 1546 à Cologne, dès l’année suivante, comme théologien de l’évêque d’Augsburg, le cardinal Otto Truchsess von Waldburg, il participa au Concile de Trente, où il collabora avec deux confrères, Diego Laínez et Alfonso Salmerón.

    En 1548, saint Ignace lui fit terminer sa formation spirituelle à Rome et l’envoya ensuite au Collège de Messine pour accomplir d’humbles travaux domestiques. Ayant obtenu à Bologne un doctorat en théologie le 4 octobre 1549, il fut destiné par saint Ignace à l’apostolat en Allemagne. Le 2 septembre de cette même année, 1549, il rendit visite au Pape Paul III à Castel Gandolfo, puis se rendit dans la basilique Saint-Pierre pour prier. Là, il implora l’aide des grands saints apôtres Pierre et Paul, afin qu’ils accordent une efficacité permanente à la Bénédiction apostolique pour son grand destin, pour sa nouvelle mission. Dans son journal, il note certaines phrases de cette prière. Il dit: «J’ai alors ressenti qu’un grand réconfort et que la présence de la grâce m’étaient accordés au moyen de ces intercesseurs [Pierre et Paul]. Ils confirmaient ma mission en Allemagne et semblaient me transmettre, comme apôtre de l’Allemagne, le soutien de leur bienveillance. Tu sais, Seigneur, de combien de façons et combien de fois en ce même jour tu m’as confié l’Allemagne pour laquelle, par la suite, je continuerais à être sollicité, pour laquelle je désirerais vivre et mourir».

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  • Christine l’Admirable : une visionnaire et ses envolées

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    De Paul Vaute sur le Passé belge :

    Une visionnaire et ses envolées

    A la mystique hesbignonne Christine l’Admirable sont attribués nombre de faits surnaturels, culminant dans son retour à la vie pour témoigner de l’au-delà. Elle figure parmi ces nombreuses femmes qui ont cherché une voie religieuse autonome, tout en recevant le soutien d’hommes d’Eglise de premier plan (1180-1220)

       Lire la vie de Christine l’Admirable, c’est se plonger, croirait-on, dans une sorte de roman fantastique, truffé de visions impressionnantes et de phénomènes paranormaux. Mais il s’agit de tout autre chose qu’une fiction, comme vient nous en convaincre l’édition de cette biographie, en latin avec traduction, accompagnée des commentaires de Sylvain Piron, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Paris) [1].

       Selon la tradition, la sainte – dont Pie IX autorisera la vénération – est née vers 1150 à Brustem, aujourd’hui une section de Saint-Trond, dans le comté de Looz qui relève alors du diocèse de Liège. Elle sera commémorée, surtout localement, le 24 juillet, jour anniversaire de sa mort en 1224 à l’abbaye bénédictine Sainte-Catherine, à Saint-Trond également. Les témoins des prodiges qui lui sont attribués sont encore légion dans toute la région quand, en 1232, Thomas de Cantimpré, un jeune religieux, futur dominicain, entreprend de les relater. Son texte aujourd’hui publié a été établi en confrontant dix-sept manuscrits complets, un nombre qui en dit long sur le succès du récit, « l’un des plus souvent lus et recopiés jusqu’au XVe siècle » , précise le médiéviste (p. 10).

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  • O Clavis David (20 décembre)

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    Les antiennes O de l'Avent (voir ICI)

    20 décembre

    O Clavis David, et sceptrum domus Israël ; qui aperis et nemo claudit ; claudis et nemo aperit : veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.

    O Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira : Viens, Seigneur, et arrache les captifs établis dans les ténèbres et la nuit de la mort.

  • 19 décembre : O radix Jesse

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    Les antiennes O de l’Avent (source)

    Par Monique Brulinthéologienne, Professeur honoraire à l’ICP

    Avec les antiennes des Vêpres qui se chantent au Magnificat dans les sept jours qui précèdent Noël, du 17 au 23 décembre, la liturgie de l’Avent atteint sa plénitude. Ces antiennes, que l’Eglise romaine chantait déjà avec une grande solennité au temps de Charlemagne, commencent toutes par l’interjection O : O Sagesse, O Adonaï et Chef de la maison d’Israël, O Rameau de Jessé, O Clé de David, O Soleil de justice, O Roi des nations, O Emmanuel.

    Elles donnent lieu à une forme originale d’énoncé des noms divins inspirés des Saintes Ecritures dans l’admirable articulation du Premier et du Nouveau Testament. Vers l’an 830, Amalaire de Metz faisait remarquer à propos de ces grandes antiennes que les ô marquent l’admiration et introduisent dans l’ordre de la vision et du regard, plus que dans celui de la narration et de l’exhortation (De Ordine Antiphonarii, ch. 13). L’horizon qu’elles laissent apercevoir ouvre sur une dimension eschatologique, celle de la nouvelle venue du Seigneur. Leur Veni est porteur de toute l’espérance actuelle de l’Eglise.

    Les fidèles de l’époque baroque seront très sensibles à cette attente vibrante si proche de leur ethos. Comme l’observait un commentateur du XVIIe siècle, ce sont « des exclamations en forme de désir » auxquelles l’âme fidèle doit se disposer et qui prendront tout leur effet à partir « des actes de vertu, de foi, d’espérance, du double amour de Dieu et du prochain ».

    « Il n’y a guère de chrétien qui ne se sente touché d’une piété plus particulière dans ces saints jours, et lorsqu’il voit cette union de toute l’Eglise, les ministres de Dieu dans le chœur, les âmes religieuses dans leur solitude ; les laïcs de toute condition et de tout sexe dans les églises ; enfin tous les fidèles occupés d’un même désir, faire retentir les mêmes voix, réitérer si souvent les mêmes prières ; il éprouve en lui-même que son cœur s’attendrit et que les désirs si ardents des âmes saintes, attirent la grâce de Dieu sur les autres, qui les fait aussi désirer comme elles. Le zèle des parfaits en donne aux imparfaits et ces derniers se trouvant heureusement mêlés avec les premiers, ils se sentent échauffés par le feu des autres. » (Les ô de l’Avent selon l’usage de Paris et de Rome avec l’office de Noël, Paris, 2e édition, 1690).

    Ces antiennes inspireront bien des musiciens – notamment, Marc-Antoine Charpentier. Elles ont été l’objet, dans l’ancienne France, d’un investissement de piété populaire en des cérémonies où, dans certains villages, on pouvait faire participer les enfants.

    Comme le faisait observer Dom Guéranger, « l’instant choisi pour faire entendre cet appel à la charité du Fils de Dieu est l’heure des Vêpres, parce que c’est sur le Soir du monde (vergente mundi vespere) que le Messie et venu. » On chante ces antiennes à Magnificat pour marquer que le Sauveur que nous attendons nous vient par Marie.

    O Radix Jesse, qui stas in signum populorum, super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur : veni ad liberandum nos, jam noli tardare.

    O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi tandis que les peuples t’appellent : Viens, Seigneur, délivre-nous, ne tarde plus.

  • 18 décembre : "O Adonaï"

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    Commentaires sur les grandes Antiennes « Ô »
    par Dom Guéranger dans « l’Année Liturgique » 

    18 décembre : « Ô Adonaï » (source)

    « Ô Adonaï, guide du peuple d'Israël, qui êtes apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné vos commandements sur le mont Sinaï, armez votre bras, et venez nous sauver. »

    Ô Seigneur suprême ! Adonaï ! venez nous racheter, non plus dans votre puissance, mais dans votre humilité. Autrefois vous vous manifestâtes à Moïse, votre serviteur, au milieu d'une flamme divine ; vous donnâtes la Loi à votre peuple du sein des foudres et des éclairs : maintenant il ne s'agit plus d'effrayer, mais de sauver. C'est pourquoi votre très pure Mère Marie ayant connu, ainsi que son époux Joseph, l'Edit de l'Empereur qui va les obliger d'entreprendre le voyage de Bethléhem, s'occupe des préparatifs de votre heureuse naissance. Elle apprête pour vous, divin Soleil, les humbles langes qui couvriront votre nudité, et vous garantiront de la froidure dans ce monde que vous avez fait, à l'heure où vous paraîtrez, au sein de la nuit et du silence. C'est ainsi que vous nous délivrerez de la servitude de notre orgueil, et que votre bras se fera sentir plus puissant, alors qu'il semblera plus faible et plus immobile aux yeux des hommes. Tout est prêt, ô Jésus ! vos langes vous attendent : partez donc bientôt et venez en Bethléhem, nous racheter des mains de notre ennemi.