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Syrie : éviter de nuire

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Relayer des informations n'est pas une tâche innocente. Non seulement parce que cela contribue à orienter le lecteur dans une certaine direction mais aussi parce que cela peut avoir des conséquences sur ceux que concernent les situations évoquées. Ainsi, les informations concernant les évènements qui se déroulent en Syrie peuvent avoir un impact sur le sort des minorités religieuses qui s'y trouvent, des chrétiens en particulier. Il est clair que le régime de Bachar al Assad a avantage à se présenter comme le dernier rempart protégeant ces minorités qui seraient exposées, en cas de victoire de l'insurrection, aux violences des extrémistes. De là à prendre ces minorités en otages... De leur côté, certains responsables religieux n'ont pas hésité à tenir le même discours, s'exposant ainsi à paraître comme les soutiens inconditionnels d'un régime que ses excès rendent assez peu défendable, et en exposant également leurs ouailles à subir des représailles de la part de ceux qu'ils incriminent. De même, si l'existence de groupes extrémistes agissant sous le couvert de l'insurrection est indéniable, peut-on accuser tout le mouvement d'opposition (où se trouvent des représentants des diverses composantes de la société syrienne) de s'adonner systématiquement à des exactions contre certaines communautés? Ou encore, évoquer ces évènements en parlant de guerre civile, d'insurrection, de révolution... n'est pas indifférent. Si l'on parle de guerre civile, on laisse croire que la population est divisée et que des factions opposées s'entredéchirent; en revanche, si l'on évoque une révolution ou une insurrection populaire, on laisse entendre que la population dans son ensemble voudrait se débarrasser du régime en place. Nous ne sommes évidemment pas ici en mesure d'opter pour une vision plutôt que pour l'autre. Mais ne vaut-il pas mieux éviter qu'une vision préconçue ne nous fasse interpréter les évènements à l'aune de nos parti-pris? Choisissons donc la prudence, à tout le moins pour éviter de nuire...

Commentaires

  • Saine réflexion. Le malheur des minorités, en particulier chrétiennes, est qu'elles sont pratiquement forcées de prendre parti pour l'un ou l'autre des belligérants de cette atroce guerre civile : "Celui qui n'est pas avec moi est contre moi!". Le choix entre la peste et le choléra. Seule la minorité kurde de Syrie semble mieux tirer son épingle de ce jeu mortel.

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