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L’approbation du Saint-Siège sera nécessaire pour que de nouvelles communautés de vie consacrée dans le cadre diocésain soient reconnues

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De Vatican News :

4 novembre 2020

La fondation de nouveaux instituts religieux devra être approuvée par le Saint-Siège

Avec la Lettre apostolique en forme de Motu proprio, «Authenticum charismatis» le Pape François modifie l’article 579 du Code de Droit canon. Celui-ci rend désormais obligatoire l’approbation du Saint-Siège pour la reconnaissance de nouvelles communautés de vie consacrée dans le cadre diocésain.

Alessandro de Carolis- Cité du Vatican

Tout charisme, même s'il a fleuri dans un contexte territorial donné, a par nature un caractère d'universalité et donc, comme l'affirme le Pape dans sa Lettre aux personnes consacrées en 2014, toute expérience de vie consacrée «comme don à l'Église, n'est pas une réalité isolée ou marginale, mais lui appartient intimement, elle est au cœur même de l'Église comme élément décisif de sa mission». Tel est l'horizon sur lequel se situe la décision de François de modifier l’article 579 du Code de droit canonique, officialisé par la Lettre apostolique en forme du Motu proprio «Authenticum charismatis».

Ce que prévoit le nouveau canon 579

En substance, tout en laissant à chaque évêque diocésain la faculté d' «ériger par décret formel des instituts de vie consacrée» sur son propre territoire de compétence, la nouvelle norme exige désormais que le choix de l'évêque soit fait «avec l'autorisation écrite du Siège Apostolique», alors qu'auparavant le même canon 579 établissait que cette approbation était d'ordre consultatif.

«Un signe clair de l'authenticité d'un charisme, affirme François dans le Motu proprio, est son ecclésialité, sa capacité à s'intégrer harmonieusement dans la vie du Saint Peuple de Dieu pour le bien de tous» et «le discernement sur l'ecclésialité et la fiabilité des charismes est une responsabilité ecclésiale des pasteurs des Eglises particulières». En même temps, citant le décret conciliaire «Perfectae caritatis» le Pape souligne qu'il faut éviter que «des instituts inutiles ou insuffisamment vigoureux ne naissent imprudemment».

Discernement dans la reconnaissance

C'est pourquoi, poursuit François, «il appartient au Siège Apostolique d'accompagner les pasteurs dans le processus de discernement qui conduit à la reconnaissance ecclésiale d'un nouvel Institut ou d'une nouvelle Société de droit diocésain» ; il rappelle que l'exhortation apostolique “Vita consecrata” affirme que la vitalité des nouveaux Instituts et Sociétés «doit être examinée par l'autorité de l'Eglise, qui est responsable de l'examen approprié tant pour vérifier l'authenticité de la finalité inspiratrice que pour éviter la multiplication excessive d'institutions similaires, avec le risque conséquent d'une fragmentation néfaste en groupes trop petits». Les nouveaux Instituts de vie consacrée et les nouvelles Sociétés de vie apostolique, conclut-il, «doivent être officiellement reconnus par le Siège apostolique, qui seul a le jugement final».

Commentaires

  • Autrement dit, l'autonomie diocésaine est réduite. Certains désignent ça des mots : centralisme démocratique. (Ou des-mots-cratiques, je ne sais plus.)

  • Bref l’étau se resserre, notamment pour le monde « traditionaliste » : transfert des compétences de la Commission romaine autonome « Ecclesia Dei » à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et maintenant soumission du pouvoir de l’évêque diocésain à ériger un institut de vie consacrée sur son territoire de compétence à la tutelle obligatoire d'approbation écrite de sa décision par le Saint-Siège. Adieu les Fraternité Saint-Pie X et autres Saints-Apôtres. Vous disiez : vers une Eglise synodale décentralisée ?…

  • Le pape François conduit parfois l'Eglise par à-coups. En effet, après la synodalité et la décentralisation qui a donné la dangereuse initiative du synode en Allemagne, voici une phase de recentralisation.

    L'idée est d'éviter l'existence de 1000 micro-instituts semblables. Excellent. Sauf que parfois, c'est ce que veut l'Esprit Saint (exemple le XIX° s et la fondation des milliers de petites congrégations de religieuses paroissiales).

    Bref, dans ce domaine disciplinaire, une règle a des avantages et des inconvénients. En tout cas, cette règle là n'est pas franchement dans le sens du principe de subsidiarité.

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