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  • Un entretien avec le Cardinal Julien Ries

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    Notre ami L.W., du Forum Laïc Catholique Romain, a rencontré Monseigneur Julien Ries, notre nouveau cardinal. Il nous fait l'immense plaisir de nous communiquer l'interview que le prélat lui a accordé et nous autorise à le reproduire ici. Nous lui exprimons notre plus vive gratitude ainsi qu'à tous nos amis du Forum Laïc Catholique Romain.

    Entretien avec Monsieur le Cardinal Ries, Villers-Saint-Amand, le 16 janvier 2012

    Parcours

    Avant de commencer l’interview, nous voulions vous féliciter, au nom de tous les membres du Forum laïc catholique romain, pour votre accession au cardinalat.

    Monsieur le cardinal, vous êtes né en 1920 à Fouches, près d’Arlon. Pourriez-vous nous dire quelques mots de la vie dans ce petit village de la province de Luxembourg à l’époque de votre enfance ? Avez-vous certains souvenirs de messes célébrées à l’Eglise Saint Hubert de Fouches ?

    À l’époque, c’était un village vraiment sympathique ; ça le reste encore mais évidemment, aujourd’hui, il est devenu beaucoup plus grand ; et dans ce village, on s’entendait vraiment très bien. Nous avions un excellent curé. Je lui servais la messe tous les matins, pendant toute l’année et à l’âge de douze ans, je lui ai dit : « je veux devenir prêtre ». Alors, il s’est occupé de moi ; il m’a appris le latin ; il m’a appris le grec ; nous avons fait un tour de la grammaire française ; et c’est comme cela qu’il m’a préparé à entrer au Séminaire de Bastogne. J’ai pu entrer ainsi directement en cinquième latine ; l’année où j’avais beaucoup travaillé avec lui a compté pour mon diplôme normal d’humanité. C’était possible à l’époque : on pouvait faire une année en dehors d’un institut, d’une école ou d’un séminaire.

    Dans ce village, il y avait une excellente pratique religieuse ; même en semaine, il y avait beaucoup de monde bien que la messe était célébrée tôt, à sept heures du matin et cela même en hiver. Nous avions un très bon personnel enseignant aussi. Il y avait une particularité, dans ce petit coin de la Lorraine belge : à l’époque on parlait trois langues : le luxembourgeois, le français et l’allemand. Si bien qu’à l’âge de 12 ans, je connaissais ces trois langues. Et cela a été très précieux. C’était une vie vraiment très agréable…

    fouches.jpgÉglise Saint Hubert de Fouches

    Vous avez été ordonné prêtre le 12 août 1945 à la sortie de la guerre. Dans quel état d’esprit étiez-vous alors ?

    D’abord très heureux de sortir de la guerre parce que la vie au séminaire à Namur n’était pas tous les jours très agréable pendant la guerre, surtout à la fin de la guerre avec les bombardements. Namur était bombardée régulièrement la nuit. Nous devions nous lever et descendre dans les caves. Il y a eu d’ailleurs des bombardements qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes, bombardements allemands puis bombardements alliés qui essayaient de détruire le nœud ferroviaire qui était très important . Alors évidemment, sortir de la guerre, pour nous, c’était la joie après avoir connu ces quatre années, quatre années de restriction alimentaire aussi. Heureusement que nous avions les parents qui pouvaient nous apporter un supplément de nourriture parce que la guerre fut un moment très pénible en Belgique au point de vue de l’alimentation. Donc alors, j’étais vraiment très heureux. Et après mon ordination, mon évêque m’a dit : « je vous envoie à l’université de Louvain pour faire un doctorat en théologie » si bien que je suis parti encore pour quatre années d’études à Louvain. Ajoutez à cela une licence en philologie et histoire orientale. J’ai étudié l’hébreu, le copte et le syriaque, ce qui allait me servir pour mes recherches sur la religion manichéenne.

     
    namur.jpgPlace d’armes, Namur après les bombardements de 1944

    Nous avons parlé de votre ordination sacerdotale. Quel conseil pourriez-vous donner à un jeune de 16 ou 25 ans qui songe, aujourd’hui, en 2012, à la prêtrise, alors que rien dans la société ne pourrait le pousser dans ce sens ?

    Je pourrais lui dire que c’est une vie magnifique et si j’avais un conseil à lui donner je lui dirais d’entrer au séminaire de Namur où j’ai fait mes études parce que là se trouvent réunis les séminaristes de Namur, de Liège, de Tournai, les séminaristes francophones de Bruxelles et une communauté nouvelle qu’on appelle la communauté du néocatéchuménat. Il y a là une cinquantaine de séminaristes qui vivent dans une atmosphère absolument agréable. J’y ai été invité quand j’ai reçu du Saint Père, il y a deux ans, la prélature d’honneur. J’ai passé une demi-journée avec eux et c’est une atmosphère vraiment extraordinaire, et remarquable au point de vue des études aussi.

    Reprenons votre parcours. Vers 1950, vous avez été professeur de religion à l’athénée d’Athus, aux trois frontières, pendant neuf ans. Quel souvenir en gardez vous ?

    Un excellent souvenir. J’avais là 300 élèves, moitié garçons, moitié filles qui étaient pour la plupart des enfants de familles de métallurgistes. À ce moment là, l’usine tournait encore à plein rendement. C’était des enfants qui étaient bien éduqués et qui étaient très attentifs ; les cours de religion que je donnais étaient très bien suivis. Et quand plus tard, j’ai revu certains de mes anciens, ils m’ont dit avoir, eux aussi, gardé un très bon souvenir de ces cours…

    Parlons des cours de religion aujourd’hui. Il y a évidemment un programme pour les cours de religion catholique. Sur quels points, les professeurs de religion, particulièrement ceux de l’enseignement secondaire, devraient, selon vous, insister ?

    Je pense qu’ils devraient commencer par aller au cœur de la religion et donner de l’enthousiasme aux jeunes pour le Christ, leur faire comprendre qui est Jésus de Nazareth et à ce moment-là, la vie des jeunes recevra un idéal qui les transformera. Je pense que c’est l’essentiel à faire comme réforme à l’heure actuelle et il faut que le professeur lui-même soit enthousiaste.

    De 1962 à 1965, c’est le concile « Vatican II » ; comment l’avez-vous vécu à l’époque ?

    Je l’ai vécu comme doyen de Messancy, avec l’espoir que nous avions tous d’un grand changement dans l’Eglise. On l’a bien vécu. Je suis allé moi-même une journée au concile et j’ai pu ainsi participer à un véritable débat sur les grands problèmes de l’Eglise et j’ai été vraiment très heureux. J’ai constaté que ce travail était un travail important. Au lendemain du concile, il y a eu des réactions dans tous les sens. Et à l’époque dans notre pays, le jeune clergé voulait aller plus vite encore si bien que, à la fin du concile, les dix premières années ont été des années de fortes tensions, même à l’intérieur du clergé.

    En 1968, vous avez été nommé à l’UCL professeur d’histoire des religions. C’est l’époque du « Walen buiten », de la fameuse déclaration de Mgr De Smet, évêque de Bruges pour la scission de l’université et de la démission du gouvernement Vandenboeynants. Comment avez-vous vécu ces évènements ?

    Douloureusement. Très douloureusement parce que les étudiants étaient manipulés. À l’époque, il y avait Goossens  qui revenait du séminaire marxiste de Prague et qui menait les étudiants. Par exemple, un jour à 6 heures du matin, je suis réveillé par des chants ; c’est une marche dans la rue. Je me mets à la fenêtre et je vois tout un groupe qui descendait la rue de Namur (à Leuven) et scandait des chants qui me rappelait ce que j’avais vu durant la guerre chez les Allemands. Puis, j’ai vu des cortèges avec des religieux et des religieuses en tête réclamer la démission de Mgr Descamps qui était le recteur de l’université. C’était vraiment un désordre dans les esprits et à l’université c’était une véritable catastrophe. J’étais alors encore doyen de Messancy, en même temps que j’enseignais à Louvain. Un jour, je veux prendre mon train pour revenir à Messancy et je vois un grand cortège qui se forme et au coin de la rue Léopold, une autopompe qui était braquée sur la rue ; et quand le cortège arrive à ma hauteur, je vois en tête des religieuses et l’autopompe commence à décharger ! C’était un drôle de spectacle…

    leuven.jpgLes évènements de Leuven


    Publications et réflexions autour de celles-ci

    Vous avez publié plus de 600 ouvrages de références concernant essentiellement l’anthropologie religieuse. Georges Dumézil, avait, comme vous, procédé à un important travail d'étude comparative des textes les plus anciens des mythologies et des religions des peuples indo-européens. Qu’est-ce que ces études comparatives peuvent nous apprendre ?

    Les études comparatives nous permettent d’étudier des religions pour lesquelles nous n’avons que des données fragmentaires. Georges Dumézil, qui connaissait 40 langues, grâce à cette analyse qu’il a pu faire des différentes religions, est parvenu à établir le caractère fondamental de ces peuples indo-européens. Ces sociétés étaient organisées selon trois fonctions : la classe des prêtres et des rois, la classe des militaires et celle des agriculteurs/éleveurs. C’est ainsi que nous avons une clé d’entrée dans ces religions indo-européennes. Nous pouvons alors suivre les différentes religions indo-européennes sur leurs parcours. 3000 ans avant notre ère, ces différentes religions existaient déjà et se sont répandues dans différents pays d’Europe.

    Avec Mircea Eliade, vous situez au centre de l'expérience religieuse de l’homme, la notion du « Sacré ». Vous pouvez nous en dire quelques mots ?

    J’ai continué sur la lancée de Mircea Eliade qui avait dégagé la notion d’homme religieux, homo religiosus, et qui basait cette notion sur le sacré. Alors, j’ai fait un premier travail de recherche grâce au vocabulaire du sacré dans les différentes religions du monde. Ceci a permis de montrer que l’homme religieux a une conception de l’existence qui dépasse l’existence terrestre et qui est orienté vers une transcendance. C’est très important. Cette notion de sacré, nous la rencontrons à travers le vocabulaire des différentes religions du monde. De plus, à l’heure actuelle, grâce aux découvertes qui ont été faites en Afrique notamment, par les archéologues et par les préhistoriens, nous voyons que l’homme était déjà un homme religieux au moment des premières cultures humaines.

    Le sacré est donc lié à la l’homme. Abordons la question de la révélation. Dans les différentes religions, quelle est la part venant de l’homme et quelle est la part « révélée » ?

    Nous avons trois religions révélées. Il y a d’abord le message que le Dieu de l’Ancien Testament adresse à Abraham puis à Moïse et aux prophètes. Nous avons là un message qui accompagne l’homme. Dieu accompagne l’homme. Et ce Dieu qui accompagne l’homme va choisir Israël comme peuple privilégié. Par les prophètes, ce peuple prépare la venue du Messie. Nous avons la religion chrétienne qui va suivre et là, le message devient très clair par Jésus, fils de Marie et fils de Dieu. Jésus va former ses apôtres et l’évangile devient le grand message de l’Eglise. Un autre message qui se dit aussi un message révélé, c’est le message du prophète Muhammad, qui vient évidemment beaucoup plus tard. Ce message est autre que celui de l’ancien testament et que celui de Jésus transmis par les apôtres. Et ce message se dit le dernier message. En réalité, à l’heure actuelle, on commence à étudier de façon très critique ce message et on constate que ce message, donné par Muhammad, est « emprunté » en partie à l’ancien testament et en partie à la religion chrétienne. Cela se comprend car le fondateur, Muhammad, était un caravanier qui circulait dans toute la région du Proche-Orient avec ses caravanes et il a eu l’occasion de rencontrer des chrétiens et de fréquenter des synagogues. Il a rencontré particulièrement des chrétiens nestoriens dans ces régions si bien que ce message, qui est donné comme un message révélé, participe quelque peu tant de l’ancien testament que du nouveau testament, mais, pour les musulmans, ce message a été donné directement et, pour eux, le Coran descend du ciel.

    Prenons l’exemple du manichéisme que vous avez particulièrement étudié. Avec les dernières découvertes, entre autres le codex Mani, le manichéisme apparaît aujourd’hui comme un syncrétisme de zoroastrisme, de bouddhisme et de christianisme, une religion gnostique à vocation universelle que Mani a voulu faire passer comme la véritable église de Jésus. Le manichéisme n’est-il pas en définitive une construction purement humaine à partir d’éléments préexistants ?

    Le manichéisme est une construction purement humaine mais faite par Mani qui était un homme génial. Il faut dire que cette construction est une construction géniale mais construction purement humaine, même si elle se prétend aussi révélée. Le codex Mani nous retrace les 20 années que Mani a passé dans une communauté gnostique des elkasaïtes, communauté de baptiseurs. Nous la connaissons maintenant mieux grâce au codex Mani et à d’autres textes récemment découverts. Ces elkasaïtes avaient basé toute leur vie sur la pureté matérielle et il y avait des baptêmes tous les jours. Mani va réfuter cette religion des elkasaïtes et il va la remplacer par une religion gnostique. Cette gnose, pour lui, est une révélation qui vient du Père de la Grandeur et là, il a imité Zarathoustra et a réalisé un syncrétisme qui grâce à ses missionnaires (dans cette communauté, il y avait 2 sortes de croyants : les auditeurs et les élus ou missionnaires qui vivaient une vie très austère), missionnaires donc qui ont traversé de nombreux pays et ont répandu cette religion. Si bien que cette religion manichéenne est allée jusqu’en Chine et nous avons beaucoup de découvertes qui ont été faites, depuis plus d’un siècle, notamment le long de la route de la soie. Et, en occident, ils ont pénétré par l’Egypte et ont conquis alors non seulement l’Egypte mais aussi en partie l’Italie et l’Espagne si bien que le manichéisme est devenu un véritable danger parce que Mani prétendait refaire l’Eglise de Jésus. Il se présentait comme le Paraclet. Pour Mani, l’Eglise de Jésus, à partir de Paul, est tombée en ruine. Saint Augustin, qui avait été pendant neuf ans manichéen et qui s’était converti au christianisme en entendant parler l’évêque de Milan (Saint Ambroise) est devenu évêque d’Hippone en Afrique du Nord, a réfuté le manichéisme avec vigueur. 

    Un autre sujet. Vous avez écrit un ouvrage sur « Le temps et la destinée humaine à la lumière des religions et des cultures » dans lequel on peut lire que les chrétiens ont valorisé le temps par la mise en évidence de la dignité et de la grandeur de la destinée humaine. Vous pouvez nous en dire quelques mots ?

    Ce livre montre comment le temps a été vécu par les hommes. La conception du  temps est un élément fondamental pour comprendre les différentes cultures.

    Aujourd’hui, est-ce que la croissance économique n’a pas remplacé le projet politique ou l’espérance ?

    La situation actuelle est une situation de crise. Le monde occidental d’aujourd’hui est un monde qui cherche le profit immédiat, un monde matérialiste et les grands thèmes autour de l’Homme, de sa destinée et sa vie sont oubliés d’où ce chaos dans lequel nous nous situons à l’heure actuelle et cette crise que vit le christianisme parce que beaucoup de chrétiens ne comprennent plus exactement ce que signifie le message de Jésus, ce que signifie la destinée humaine, ce que signifie la vie, ce que signifie le travail. Les grandes valeurs sont aujourd’hui dénigrées et cette situation doit être redressée. Je pense que la jeune génération actuelle sera capable de faire cela car on commence à sentir de leur part une grande réaction contre la façon dont vit notre monde contemporain, monde matérialiste qui ne reconnaît plus le rôle fondamental de la personne humaine dans la société. Je reste optimiste car nous voyons de grands mouvements de la jeunesse, notamment les fameuses Journées Mondiales de la Jeunesse. Lorsque l’on voit celles de l’année dernière à Madrid, on constate qu’il y a du nouveau et un grand renouveau s’amorce.

    Sur l’espérance encore, est-ce que la Parousie peut-être considérée comme un évènement à venir, au sens historique du terme ?

    Oui. Le cardinal Ratzinger a publié un ouvrage, en 1978, sur l’eschatologie, ouvrage qui a comme sous-titre traité d’espérance chrétienne et qui aborde la question de la fin dernière de l’Homme qui a été orienté vers l’au-delà par la résurrection de Jésus. L’élément fondamental est la résurrection du Christ. Et le chrétien ressuscitera comme le Christ est ressuscité. J’ai écrit moi-même un livre, qui n’est pas encore publié mais qui est terminé, qui a comme titre "survie, au-delà et immortalité". J’ai fait le parcours de vingt religions et je constate que dans ces vingt religions, l’homme a une notion de survie. Nous voyons déjà cela à la préhistoire. Les premières tombes datent de 90 000 avant notre ère. Il y a le squelette ou plusieurs squelettes, des ustensiles et des restes de nourriture. Donc à l’époque, le vivant pensait que le défunt avait besoin de ces ustensiles de travail et avait besoin de se nourrir. Et ces thèmes se retrouvent dans les différentes religions.

    Pour revenir à une question plus terre à terre. En 2009, vous avez fait don de votre bibliothèque, de tous vos manuscrits, toute votre correspondance avec des savants du monde entier à l'Université catholique du Sacré-Cœur de Milan. Pourquoi Milan ?

    J’ai trouvé à Milan un éditeur italien qui a commencé à publier mes écrits, déjà en 1982 ; mon premier livre sur le sacré a d’abord été publié en italien, puis en français par après. Cet éditeur de Milan, Jacabook, a eu presque « un coup de foudre » et a publié énormément de mes textes si bien qu’à l’heure actuelle, il publie les opera omnia (11 volumes sont déjà parus) et fatalement j’ai été en contact avec l’Italie à ce moment-là. Le travail que je faisais a été mis en valeur par ces publications en italien. Nous avons tenu des congrès en Italie et notamment à l’université catholique du sacré cœur de Milan, en présence du recteur, qui a Ã

  • Abus sexuels : homélie du cardinal Ouellet

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    ROME, mercredi 8 février 2012 (ZENIT.org) – « C’est intolérable que l’abus d’enfants puisse survenir à l’intérieur de l’Église ! Plus jamais ! », déclare le cardinal Marc Ouellet, préfet de la congrégation romaine pour les évêques.

    Une veille de prière pénitentielle a en effet eu lieu mardi soir, 7 février, en l’église Saint-Ignace de Rome, dans le cadre du symposium sur les abus sexuels sur mineurs organisé par l’Université pontificale grégorienne du 6 au 9 février.

    Homélie du card. Ouellet

    Chers frères évêques et prêtres, chers frères et soeurs dans le Christ

    Dans le contexte de la réflexion que nous effectuons au cours de ce Symposium « Vers la guérison et le renouveau », nous nous rappelons que nous sommes ici ce soir non seulement comme croyants, mais aussi comme pénitents.

    La tragédie de l’abus sexuel de mineurs perpétré par des chrétiens, spécialement lorsque commis par des membres du clergé, est une source de grande honte et un énorme scandale. C’est un péché contre lequel Jésus lui-même s’est prononcé : « Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu'on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d'entraîner au péché un seul de ces petits » (Lc 17, 2). L’abus est un crime qui en fait provoque une authentique expérience de mort pour des victimes innocentes, que Dieu seul peut réellement ressusciter à une vie nouvelle par la puissance de l’Esprit-Saint. Ainsi, avec une profonde conviction et conscience de ce que nous faisons présentement, nous nous tournons vers le Seigneur et nous l’implorons.

    Ce geste de purification engage l’Église tout entière, et chacun de nous - évêques, supérieurs religieux, éducateurs, tous les chrétiens – souffre de ce qui est arrivé. Nous demandons que l’Esprit de Dieu, qui guérit et renouvelle radicalement toutes choses, descende sur nous.

    Comme membres de l’Église, vous devons avoir le courage de demander humblement le pardon de Dieu, et aussi le pardon de ses « petits » qui ont été blessés ; nous devons demeurer près d’eux sur leur chemin de souffrance, en cherchant de toutes les manières possibles à guérir et soigner leurs blessures selon l’exemple du Bon Samaritain. Le premier pas sur cette route est de les écouter attentivement et de croire leurs histoires douloureuses.

    Le chemin de renouveau pour l’Église, qui continuera à éduquer les gens et à établir ses propres structures pour aider à prévenir des crimes semblables, doit inclure le sentiment de « plus jamais ». Comme le disait le Bienheureux Jean-Paul II : « Il n'y a pas de place dans le sacerdoce et dans la vie religieuse pour quiconque pourrait faire du mal aux jeunes » (Allocution aux Cardinaux des États-Unis, 23 avril 2002, n. 3). C’est intolérable que l’abus d’enfants puisse survenir à l’intérieur de l’Église ! Plus jamais !

    Avec tristesse, nous voyons tous trop bien que l’abus sexuel des enfants se retrouve partout dans la société moderne. C’est notre profonde espérance que l’engagement de l’Église à affronter ce grand fléau encouragera le renouveau en d’autres communautés et instances de la société affectées par cette tragédie.

    Dans ce chemin nouveau, nous, Chrétiens, devons être conscients que seule la foi peut garantir une oeuvre authentique de renouveau dans l’Église : la foi comprise comme personnelle, comme une relation d’amour réelle et vivifiante avec Jésus-Christ. Soucieux de nos propres lacunes de foi vivante, nous demandons au Seigneur Jésus de nous renouveler tous et chacun et de nous conduire par son agonie sur la Croix jusqu’à la joie de la Résurrection.

    Quelquefois la violence a été commise par des personnes profondément dérangées ou par d’autres qui ont été elles-mêmes abusées. Il était nécessaire de prendre des mesures à leur endroit et de les empêcher de poursuivre toute forme de ministère dont elles n’étaient évidemment pas dignes. Cela ne s’est pas toujours fait correctement et, une fois encore, nous nous excusons auprès des victimes.

    Ayant appris de cette terrible et humiliante expérience, les Pasteurs de l’Église ont le grave devoir d’être responsables du discernement et de l’acceptation des candidats qui veulent servir dans l’Église, en particulier de ceux qui aspirent au ministère ordonné.

    Encore choqués par ces tristes événements, nous espérons que cette Veillée liturgique nous aidera à voir ces péchés horribles qui se sont produits dans le Peuple de Dieu à la lumière de l’histoire du salut, une histoire que nous avons retracée ensemble ce soir. C’est une histoire qui parle de notre misère, de nos fautes répétées, mais surtout de la miséricorde infinie de Dieu, dont nous avons toujours besoin.

    Aussi nous confions-nous entièrement à la puissante intercession du Fils de Dieu qui s’est « dépouillé lui-même » (Ph 2, 7) dans le mystère de l’Incarnation et de la Rédemption, et qui a pris sur lui toute forme de mal, même ce mal, en détruisant son pouvoir de sorte que celui-ci n’ait pas le dernier mot.

    Le Christ ressuscité, en fait, est la garantie et la promesse que la vie triomphe de la mort. Il est capable d’apporter le salut à toute personne.

    En poursuivant notre veillée de prière, prions, avec les mots du Pape Benoît XV, pour une appréciation plus profonde de nos vocations respectives, de manière à redécouvrir les racines de notre foi en Jésus-Christ et à nous abreuver profondément à l’eau vive qu’il nous offre par son Église (cfr. Lettre pastorale aux Catholiques d’Irlande).

    Puisse l’Esprit Saint, lui qui est Seigneur et qui donne la vie, lui toujours à l’oeuvre dans le monde, descendre sur nous et nous aider par les prières de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Église, dont la puissante intercession nous soutient et nous accompagne pour être dociles et réceptifs à l’amour divin. Amen.

    Card. Marc Ouellet

    Source www.zenit.org

  • Le cardinal Monsengwo prêchera le carême au Vatican

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    Source : http://batotocongo.blogspot.com/

    RDC – Le cardinal Laurent Monsengwo choisi par le pape Benoît XVI pour prêcher le Carême à la Curie romaine

     ' archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, connu pour ses dénonciations des violations de la démocratie en Afrique, notamment en République démocratique du Congo, a été choisi par le pape pour les prêches de Carême devant la Curie, a appris jeudi l’agence d’informations religieuses'

    Le cardinal prêchera les « exercices spirituels de Carême » (période de jeûne de quarante jours avant Pâques) de la Curie romaine (gouvernement de l’Eglise) du 26 février au 3 mars au Vatican. Cette sélection récompense toujours une personnalité estimée pour ses qualités de pasteur ou de théologien, ou les deux. Benoît XVI l’avait fait cardinal en 2010. Il est docteur en sciences bibliques et a été le premier Africain à avoir été secrétaire spécial d’un synode des évêques, en 2008. Mgr Monsengwo a joué un rôle de médiateur dans le conflit armé et civil qui a secoué l’ex-Zaïre entre 1991 et 1996. Il a été notamment en 1991 à la tête d’une « conférence nationale souveraine » réunissant les différentes parties. Nommé archevêque de Kinshasa en 2007, il préside la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
    Fin 2011, le cardinal, appuyé plus tard par le CENCO, a contesté publiquement la crédibilité des résultats des dernières élections présidentielles, estimant qu’ils n’étaient « conformes ni à la vérité ni à la justice », et s’attirant les foudres des partisans du régime de Joseph Kabila. L’Eglise catholique encourage les évêques africains à intervenir pour la paix, la démocratie, la bonne gouvernance et la réconciliation, mais sans entrer directement en politique, dans un parti ou un gouvernement. (MUA)

  • Caritas internationalis : échec pour le cardinal Bertone

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    1107961707_3279.jpgDans une information de ce jour, publiée par  l’agence « cathobel » on peut notamment lire ceci :

    Le 24 mai dernier, le cardinal hondurien Oscar Andres Rodriguez Maradiaga a été réélu président de Caritas Internationalis (CI). Réunie à Rome du 22 au 27 mai pour leur assemblée générale, les 165 Caritas à l’œuvre dans le monde lui ont effectivement confié un second mandat, par 96 voix sur 127. Sa réélection, pourtant, était loin d’être garantie.

    Il semble que l’archevêque de Tegucigalpa ne soit pas tout à fait sur la même longueur d’onde que le Vatican concernant la réorientation que celui-ci souhaite donner à l’ONG. En effet, si, pour le cardinal Maradiaga, « la justice est la première voie de la charité« , pour le Vatican, la charité ne peut se réduire à une action sociale ou politique. « Une assistance humanitaire qui ferait abstraction de l’identité chrétienne et adopterait un style, pour ainsi dire, neutre, un mode d’agir qui chercherait à plaire à tout le monde, risquerait (…) de ne pas rendre un service à la hauteur de la pleine dignité de l’homme« , a déclaré le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone. « En résumé, l’Eglise ne doit pas seulement faire la charité, mais la faire comme le Christ« , a-t-il ajouté.

    En réélisant le cardinal Maradiaga à la tête de l’ONG, les délégués des 165 Caritas ont donc exprimé leur préférence pour la continuité plutôt que pour le changement. De toute façon, seul le Français Denis Viénot, 65 ans et ancien président laïc de Caritas Internationalis (de 2005 à 2007) avait jusqu’ici reçu le fameux « nihil obstat » du Vatican. Or, ce dernier n’a finalement obtenu que 31 voix.

    La « continuité » dont parle d’agence cathobel n’est pas une bonne chose. Comme bien d’autres grandes institutions d’origine catholique, Caritas est en voie de perdre son identité religieuse. Les beaux discours et les demi-mesures (l’éviction de l’ancienne secrétaire générale Lesley-Ann Knight ) du cardinal Bertone n’y changent apparemment rien.

    Lire tout l’article ici :

    Le cardinal Maradiaga réélu président de Caritas Internationalis | L'information en continu des Médias Catholiques

  • Le Cardinal Burke et la culture de mort

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    Le cardinal Raymond Burke, préfet de la Signature apostolique, s'est rendu à Houston, Texas, les 8 et 9 mai derniers, pour dénoncer publiquement les crimes de l’avortement. Le cardinal, venu spécialement de Rome, a participé à une prière publique auprès de l’avortoir du Planned Parenthood de Houston. Ce cardinal courageux ne se contente donc pas de faire des conférences devant des auditoires conquis d'avance.

    Sur son blog, Jeanne Smits, avec l'autorisation de son auteur et après relecture par ce dernier, publie, en plusieurs parties, le texte d'une remarquable conférence donnée par le cardinal Burke en octobre dernier lors du Congrès de Rome de Human Life International et de la Fédération internationale des médecins catholiques.

    La première partie est accessible ici : http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2011/07/la-remarquable-conference-du-cardinal.html ;

    La deuxième, ici : http://leblogdejeannesmits.blogspot.com/2011/07/conference-du-cardinal-burke-sur.html

    Les autres suivront.

  • Le cardinal Kasper contre les théologiens prétentieux

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    Le cardinal répond aux signataires du "Manifeste des 140", et se range clairement du côté du Saint-Père, cette fois!!

    Un article de Paolo Rodari.(16/2/2011) à découvrir en français sur l'excellent site "Benoit-et-moi"

    Il y parle de "crise de la foi"...

  • Cardinal Antonelli : l’eucharistie pour tous ?

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    C’est la pente savonneuse sur laquelle risque de déraper encore davantage la pratique eucharistique si le synode ouvre la porte aux échappatoires ambigües. L’histoire du concile Vatican comporte à cet égard des leçons qui donnent à réfléchir. Sandro Magister, sur son site « Chiesa » rapporte ici le double cri d’alarme du cardinal Antonelli  (JPSC) :

    jpg_1351066.jpg"ROME, le 12 juin 2015 – Le cardinal Ennio Antonelli, 78 ans, est une autorité en ce domaine. Pendant cinq ans, il a été le président du Conseil pontifical pour la famille et c’est lui qui a été chargé de l’organisation des deux Rencontres mondiales des familles qui ont précédé celle qui va avoir lieu prochainement à Philadelphie : celle de Mexico en 2009 et celle de Milan en 2012.

    Il a d’autre part acquis une notable expérience pastorale. Il a été archevêque d’abord de Pérouse et ensuite de Florence, ainsi que, pendant six ans, secrétaire de la conférence des évêques d’Italie. Il fait partie du mouvement des Focolari.

    Il n’a pas pris part à la première session du synode consacré à la famille qui a eu lieu au mois d’octobre dernier. Toutefois il participe activement à la discussion qui a lieu actuellement, comme le prouve le livre qu’il vient de publier ces jours-ci :

    E. Antonelli, "Crisi del matrimonio ed eucaristia" [Crise du mariage et eucharistie], Éditions Ares, Milan, 2015, 72 pp., 7,00 euros

    C’est un livre particulier. Agile, comptant peu de pages, il se lit d’une seule traite. Il est introduit par une préface qui a été rédigée par un autre cardinal expert en la matière, Elio Sgreccia, ancien président de l’académie pontificale pour la vie.

    Le site web du Conseil pontifical pour la famille a mis cet ouvrage en ligne dans son intégralité, en trois langues : italien, anglais et espagnol :

    > Crisi del matrimonio ed eucaristia

    On trouvera ci-dessous quelques extraits qui permettront de s’en faire une idée. 

    Le cardinal Antonelli y présente une nouvelle fois, avec une aimable fermeté et un réalisme pratique, la doctrine et la pastorale qui sont actuellement en vigueur en ce qui concerne le mariage.

    Et il met en évidence les conséquences insoutenables auxquelles on arriverait si certains des changements qui sont actuellement proposés à différents niveaux de l’Église étaient mis en œuvre.

    EXTRAITS DE : "CRISE DU MARIAGE ET EUCHARISTIE"

    par Ennio Antonelli

    AUX HOMOSEXUELS QUI VIVENT ENSEMBLE AUSSI, POURQUOI PAS ?

    La pastorale en vigueur encore actuellement donne des indications analogues en ce qui concerne les divorcés remariés, les personnes qui vivent ensemble sans être unies par quelque lien institutionnel que ce soit et les catholiques qui ont uniquement contracté un mariage civil. 

    Le traitement qui est réservé à ces trois catégories de personnes est pratiquement le même : pas d’accès aux sacrements de la pénitence et de l’eucharistie, accueil dans la vie ecclésiale, proximité respectueuse et personnalisée afin de connaître concrètement chacune des personnes, de les orienter et de les accompagner vers une éventuelle régularisation.

    Mais, maintenant, certains envisagent d’accorder l’accès à l’eucharistie uniquement aux divorcés remariés civilement, en maintenant l’exclusion pour les concubins de fait, pour les concubins qui sont enregistrés comme tels et pour les homosexuels qui cohabitent.

    Personnellement, je considère que cette limitation est peu réaliste, parce que les gens qui cohabitent sont beaucoup plus nombreux que les divorcés remariés. En raison de la pression sociale et de la logique interne des choses, les opinions qui tendent à ce qu’il y ait davantage de permissivité finiront sans aucun doute par l’emporter.

    L'EUCHARISTIE RÉDUITE À UN GESTE DE COURTOISIE

    Il est vrai que l’eucharistie est nécessaire pour le salut, mais cela ne veut pas dire que seuls ceux qui reçoivent ce sacrement sont effectivement sauvés. Un chrétien non catholique - ou même un croyant d’une autre religion qui n’est pas baptisé - pourrait être plus uni spirituellement à Dieu qu’un catholique pratiquant et, malgré cela, il ne peut pas être admis à la communion eucharistique parce qu’il n’est pas en pleine communion visible avec l’Église.

    L’eucharistie est le sommet et la source de la communion spirituelle et visible. La visibilité est également essentielle, dans la mesure où l’Église est le sacrement général du salut et le signe public du Christ sauveur du monde. Cependant les divorcés remariés et les autres personnes qui vivent ensemble dans des conditions irrégulières sont, malheureusement, dans une situation objective et publique d’opposition grave vis-à-vis de l’Évangile et de la doctrine de l’Église.

    Dans l’actuel contexte culturel de relativisme, l’eucharistie risque d’être banalisée et réduite à l’état de rite de socialisation. Il est déjà arrivé que des personnes qui n’étaient même pas baptisées se soient approchées de la table de communion, parce qu’elles pensaient faire ainsi un geste de courtoisie, ou que des incroyants aient réclamé le droit de communier à l’occasion d’un mariage ou de funérailles, simplement pour manifester leur solidarité envers leurs amis.

    PIRE QUE DANS LES ÉGLISES D'ORIENT

    Certaines personnes voudraient qu’il soit permis aux divorcés remariés d’accéder à l’eucharistie, tout en affirmant l’indissolubilité du premier mariage et en ne reconnaissant pas la seconde union en tant que mariage véritable, de manière à éviter la bigamie.

    Cette manière de voir est différente de celle des Églises orientales qui permettent aux divorcés remariés civilement de contracter un second (et même un troisième) mariage canonique, même si celui-ci est interprété dans un sens pénitentiel. Elle apparaît même, par certains aspects, comme plus dangereuse, dans la mesure où elle conduit logiquement à admettre comme licite la pratique de la sexualité génitale en dehors du mariage, notamment parce que les gens qui pratiquent la cohabitation sont beaucoup plus nombreux que les divorcés remariés.

    Les plus pessimistes prévoient déjà que l’on finira par considérer comme éthiquement licites le fait de cohabiter avant le mariage, les cohabitations de fait, qu’elles soient enregistrées ou non enregistrées, les rapports sexuels occasionnels, peut-être aussi la cohabitation de personnes homosexuelles, et jusqu’aux amours multiples et aux familles multiples.

    ENTRE LE BIEN ET LE MAL IL N’Y A PAS DE GRADUALITÉ

    Il est certainement souhaitable d’adopter, en matière de pastorale, une attitude constructive, en cherchant à "saisir les éléments positifs présents dans les mariages civils et, compte-tenu des différences, dans les concubinages" (Relatio Synodi, n° 41).

    Il est certain que les unions illégitimes contiennent, elles aussi, d’authentiques valeurs humaines (par exemple l’affection, l’aide réciproque, l’engagement commun vis-à-vis des enfants), parce que le mal est toujours mélangé au bien et qu’il n’existe jamais à l’état pur. Cependant il faut éviter de présenter de telles unions comme étant en elles-mêmes des valeurs imparfaites, alors qu’il s’agit de graves désordres. 

    La loi de gradualité concerne seulement la responsabilité subjective des personnes et elle ne doit pas être transformée en gradualité de la loi, en présentant le mal comme un bien imparfait. Entre ce qui est vrai et ce qui est faux, entre ce qui est bien et ce qui est mal, il n’y a pas de gradualité. L’Église – alors même qu’elle s’abstient de juger les consciences qui sont vues par Dieu seul et qu’elle accompagne avec respect et patience les pas qui sont faits en direction du bien possible - ne doit pas cesser d’enseigner la vérité objective à propos du bien et du mal.

    La loi de gradualité sert à discerner les consciences et non pas à classer comme plus ou moins bonnes les actions à accomplir et encore moins à élever le mal à la dignité de bien imparfait.

    En ce qui concerne les divorcés remariés et les personnes qui vivent en concubinage, cette loi, loin de favoriser les propositions novatrices, sert en définitive à confirmer la pratique pastorale traditionnelle.

    PAS DE PARDON SANS CONVERSION

    Admettre les divorcés remariés et les concubins à la table de communion implique une séparation entre la miséricorde et la conversion qui ne paraît pas en harmonie avec l’Évangile.

    Il s’agirait là de l’unique cas de pardon sans conversion. Dieu accorde toujours son pardon ; mais on ne peut le recevoir que si l’on est humble, si l’on reconnaît que l’on a péché et si l’on s’engage à changer de vie.

    Au contraire le climat de relativisme et de subjectivisme éthico-religieux qui règne actuellement favorise l’autojustification, en particulier dans le domaine affectif et sexuel. On a tendance à minimiser sa propre responsabilité, en attribuant les éventuels échecs aux conditionnements sociaux. D’autre part il est facile d’attribuer la responsabilité de l’échec à l’autre conjoint et de se proclamer innocent.

    Toutefois il ne faut pas dissimuler le fait que, si la responsabilité de l’échec peut dans certains cas incomber à un seul des deux conjoints, au moins la responsabilité de la nouvelle union (illégitime) incombe aux deux partenaires et c’est principalement cette union qui, tant qu’elle dure, empêche l’accès à l’eucharistie.

    La tendance à porter sur la seconde union un regard positif et à considérer que seule la séparation qui l’a précédée est un péché n’a pas de fondement théologique. Il ne suffit pas de faire pénitence uniquement pour cette séparation. Il faut changer de vie.

    ADIEU INDISSOLUBILITÉ 

    Habituellement, les gens qui sont favorables à l’accès des divorcés remariés et des concubins à la communion eucharistique affirment que l’indissolubilité du mariage n’est pas mise en discussion.

    Cependant, au-delà de leurs intentions, étant donnée l’incohérence doctrinale qui existe entre le fait d’admettre ces personnes à l’eucharistie et l’indissolubilité du mariage, on finira par nier, dans la pratique concrète, ce que l’on continuera à affirmer théoriquement comme un principe, ce qui risquera de réduire le mariage indissoluble à un idéal, beau peut-être, mais réalisable uniquement par quelques personnes chanceuses.

    La pratique pastorale qui s’est développée dans les Églises orientales orthodoxes est instructive à cet égard.

    Dans leur doctrine, ces Églises affirment l’indissolubilité du mariage chrétien. Cependant, dans leur pratique, les motifs de dissolution du mariage précédent et de permission de contracter un deuxième (ou un troisième) mariage se sont progressivement multipliés. De plus le nombre de personnes qui font de telles demandes est maintenant très élevé. Désormais toutes les personnes qui présentent à l’autorité ecclésiastique une attestation de divorce civil obtiennent également d’elle l’autorisation de contracter un nouveau mariage, sans même devoir passer par une enquête et par une évaluation canonique de leur affaire.

    On peut prévoir que la communion eucharistique des divorcés remariés et des personnes qui vivent en concubinage va, elle aussi, devenir rapidement un fait généralisé. À ce moment-là, parler de l’indissolubilité du mariage n’aura plus beaucoup de sens et la célébration même du sacrement de mariage perdra sa valeur pratique."

    Ref. Synode. Le double cri d'alarme du cardinal Antonelli

  • Cardinal Sarah « Il y a trop de prêtres ! »

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    Lu sur le site du diocèse de Fréjus-Toulon, ce commentaire d’Eugénie Bastié (« Le Figaro ») :

    « Il y a trop de prêtres ! », martèle le cardinal Robert Sarah, dans la chapelle du centre Lorenzo, où il nous reçoit, pèlerins du voyage organisé par l’Observatoire sociopolitique de Fréjus-Toulon. A deux pas de lui se dresse, simple et majestueuse, la croix de bois offerte par Jean-Paul II qui voyage pendant les Journées mondiales de la Jeunesse aux quatre coins du monde.

    « Il y a trop de prêtres ! Mais des prêtres qui sont vraiment le Christ, il n’y en a pas beaucoup ». « La vitalité des Eglises se mesure au nombre de saints. » ajoute-t-il dans un sourire.

    « Là où les hommes souffrent, l’Eglise doit être présente, pour leur apporter, pas seulement une consolation matérielle, mais la consolation de Dieu. Les hommes n’ont pas seulement besoin de pain. ». Et de poursuivre « Ce serait faire une insulte aux pauvres que de vouloir éradiquer la pauvreté ». On parle trop de politique, pas assez de Dieu, affirme en substance celui qui est né dans une modeste famille coniagui. Une allusion au zèle du pape François, qui brandit la nécessité d’aider les pauvres à longueur de sermons ?

    A le voir, avec sa douceur, et son intensité, on ne peut s’empêcher de comparer les deux hommes. Il serait vain de vouloir les opposer. Le premier est un vent violent, là pour renverser la table où les dés sont pipés, apporter la bonne nouvelle. Le second est une braise venue d’Afrique embraser le monde. 

    Dieu, Dieu, Dieu. Sarah n’a que ce mot, au cœur, et à la bouche. Dieu ou rien. Tel est le titre du livre d’entretien que Robert Sarah a publié avec le journaliste Nicolas Diat. « Je n’ai eu qu’une seule intention dans ce livre : parler de la centralité de Dieu, replacer Dieu au centre de nos vies, de nos pensées, de notre agir ». « La tragédie aujourd’hui, c’est notre relation à Dieu » dit celui qui voudrait rétablir la liturgie car c’est le moyen que nous avons pour accéder à Dieu. « Après le Concile, on a pensé que la liturgie était une activité simplement humaine, une convivialité, et abîmé le rapport avec Dieu. ». Il rappelle que les Pères du concile avait pour souci d’aider l’homme moderne à mieux rencontrer Dieu, mais que cette louable intention s’est transformée en démagogie. Une interprétation erronée de Vatican II a pu conduire les fidèles à penser que la liturgie était un luxe ostentatoire, de ces babioles dont il convenait de se débarrasser pour monter à Dieu en tambourins et prêtres en col roulé. De peur de perdre les fidèles, les messes se sont transformées en kermesses. Il ne fallait pas qu’on s’y ennuie. Résultat : « Nous vivons comme si Dieu n’existait pas », constate-t-il. Face à cet oubli du Christ et cette désacralisation de la liturgie, Sarah prône le retour à une humilité, un éthos liturgique qui ne nous permet de nous effacer face à la présence de Dieu.

    Extraordinaire mystère que cet enfant guinéen, qui reçu Dieu dans son cœur en servant la messe dans son petit village, conduit jusqu’à Rome pour sauvegarder le rite, à la tête de la très prestigieuse Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

    Répare mon Eglise en ruines, dit le Christ à Saint François d’Assises. François s’y ingénie, à redorer le blason d’une institution dénigrée par des temps impies. A nettoyer les écuries d’Augias du Vatican. A consolider la doctrine sociale de l’Eglise. Dans cette maison réparée, Sarah viendra-t-il rallumer le foyer ? Il ne nous appartient pas de le prédire. Seulement de le souhaiter ?

    Ref. Cardinal Sarah « Il y a trop de prêtres ! »

    JPSC

  • Regard du Cardinal Raï sur le synode pour la famille

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    Sur le site de Radio Vatican, le point de vue du Cardinal libanais Béchara Raï,  patriarche des Maronites

    «  (RV) Les points les plus controversés de la relatio post disceptationem sont parmi les sujets les plus discutés en Europe et plus globalement en Occident. Même si les questions liées aux divorcés remariés et aux homosexuels sont également présentes partout dans le monde, des catholiques de certaines régions du monde se sentent moins concernées pour diverses raisons.

    C’est le cas au Liban, représenté à ce synode extraordinaire sur la famille par le cardinal Béchara Raï, patriarche d’Antioche des maronites. Il revient, au micro de Xavier Sartre, sur les travaux en cours dans les carrefours linguistiques et sur les controverses. 

    Ecoutons le Cardinal Béchara Raï :

    Notre contexte est tout à fait différent. Nous n’avons pas les problèmes de l’Europe. Pourquoi il y a-t-il ces problèmes en Europe ? En Europe, le problème n’est pas seulement une nouvelle culture de genre, le changement profond des mentalités dans le monde. En Occident, l’État légifère sans aucune considération de la loi divine, que ce soit la loi révélée ou la loi de la nature. C’est pourquoi tout est ouvert. Il n’y a pas de limites.

    Chez nous, au Liban et au Moyen-Orient en général, il y a la séparation entre la religion et l’État mais il n’y a pas de séparation entre l’État et Dieu comme c’est le cas en Occident dans le sens de tout ce qui est religieux, on l’appelle statut personnel et tout ce qui est mariage et effet civil relèvent des compétences religieuses, pas de l’État. L’État ne légifère en rien sur ce qui est contraire à la loi divine ou qui concerne le mariage et les effets civils. Ceci nous protège. Nous avons d’autres problèmes. Nous n’avons pas le problème des unions libres, ça n’existe pas. Nous n’avons pas les problèmes des divorcés-remariés, nous n’en avons pas pour les catholiques. Les homosexuels, nous n’en avons pas. On ne les a jamais reconnus. Le Parlement ne légifère pas sur l’avortement. Nous sommes protégés. C’est pourquoi nos problèmes sont tout à fait différents.

    Nos problèmes sont des problèmes de guerre. Le problème du changement de religion pour pouvoir obtenir le divorce. Vous avez des familles, des conjoints catholiques qui embrassent l’islam pour divorcer ou bien qui changent de confession pour être orthodoxes. Il y a très peu de cas. Notre grand problème, c’est le problème économique des familles pauvres à cause de la guerre, des conflits. Et aussi, le grand nombre de réfugiés et l’émigration. 

    On a tendance à opposer ceux qui sont plus attachés à la doctrine et ceux qui sont peut-être plus attachés à une pastorale un peu plus compréhensive envers les personnes. Selon vous, comment concilier ces deux positions ?

    Ce sont des questions qui ont été très débattues. Mais ils sont tous arrivés à dire qu’il faut toujours unir la vérité et la miséricorde, la justice et la réconciliation, la doctrine et la pratique. On a toujours insisté sur cela. Je pense que ça va rester. Prenez par exemple l’Évangile de l’enfant prodigue. Son père lui a laissé la liberté de partir. Il est parti. Mais quand il est rentré, il a été traité avec miséricorde. Quelqu’un disait « Comment pouvoir parler de compassion avec des gens qui ne reviennent pas ? » Il faut qu’ils reviennent pour que nous ayons la compassion et la miséricorde. 

    Ref. Regard du Cardinal Raï sur le synode pour la famille

    JPSC

  • Le regard du Cardinal Barbarin sur les évènements que nous vivons

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    Traces a réalisé une interview du cardinal Barbarin :

    Chaque personne est un immense mystère, qui attend et appelle notre amour

    28/01/2015 - Le Cardinal Philippe BARBARIN, archevêque de Lyon depuis 2002, nous raconte comment il a vécu les faits tragiques du 7 janvier à Paris et son expérience face à ce qui est en train de se passer aujourd'hui.

    1) Comment avez-vous vécu et vivez-vous les évènements de la semaine dernière à Paris ? Qu’est-ce qui vous touche le plus de ce qui est arrivé et de la réaction mondiale à ces évènements?

    Passé la stupéfaction et l’effroi, j’ai d’abord voulu garder un temps de silence, indispensable à la prière, à une prise de recul. Et puis, très rapidement, s’est organisé le rassemblement qui a eu lieu le jour même à 18h devant l’hôtel de ville de Lyon. Je suis venu, bien sûr, non pas pour dire «je suis Charlie», mais dans un élan de communion avec les victimes. J’ai voulu ce soir-là embrasser le Recteur de la Grande Mosquée, parce que je savais combien sa présence était un acte de courage, lui sur qui seraient braqués tous les regards. Ce qui m’a le plus frappé, outre l’immensité de ces foules, c’est que chacun ressentait un appel à la responsabilité. Emergeait une conviction commune: cette émotion ne sert de rien si elle ne se concrétise pas par des décisions et des actes. Certains veulent nous déclarer la guerre; plus que jamais nous sommes déterminés à nous battre pour la paix.

    2) Êtes-vous interpellé, et comment devrions- nous être interpellés par la violence que nous voyons affluer dans tant de zones du monde?
    C’est une vraie question, qui n’est pas exclusivement musulmane ou religieuse. Rappelons d’abord que les régimes athées du XXème siècle ont fait des millions de martyrs. Je pense aussi au génocide rwandais qui s’est développé entre populations chrétiennes. Quant à notre société si contente d’elle-même, si prompte à expliquer au monde les «valeurs universelles» ou la démocratie, elle a renoncé depuis bien longtemps au caractère sacré de la vie humaine.

    3) Ce qui arrive dans le monde entier, de la France au Nigeria, jusqu’au Moyen-Orient nous porte à associer terrorisme et Islam, ou du moins avec une interprétation radicale de cette religion. Que pensez-vous du lien qui est fait entre la violence globale à laquelle nous assistons et la religion musulmane?
    J’ai été très vivement interpellé par une analyse de Jean-Pierre Denis, un journaliste français: il explique que l’islamisme est comme une tumeur qui se développe sur le corps de l’Islam et qu’il ne faut pas trop vite dire que les deux n’ont rien à voir, faute de quoi on ne pourrait jamais procéder à l’opération. De la même manière que la pédophilie est un abcès qu’il convient de crever, la question de la violence, du rapport à la raison ou de la liberté de conscience sont des questions légitimes, indispensables, urgentes, auxquelles les musulmans savent qu’ils doivent répondre par eux-mêmes. 

    Lire la suite de cette interview sur Traces

  • KTO : entretien exclusif avec le cardinal Müller

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    Entretien exclusif sur KTO avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, gardien de la doctrine à Rome. Cet homme, plutôt réservé, laisse transparaître sa personnalité. Brillant professeur en théologie dogmatique, il fut également évêque de Ratisbonne en Allemagne pendant une dizaine d'année jusqu'en 2012. C'est Benoit XVI qui l'a appelé au Vatican comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Le pape François l'a confirmé à ce poste et créé cardinal. Ses recherches théologiques et ses convictions l'ont conduit à être tout à la fois curateur de l'oeuvre complète de Benoit XVI mais aussi ami du théologien de la libération Gustavo Gutiérrez. Dans son dernier ouvrage Pauvre pour les pauvres (Parole et Silence), il revient sur son expérience très concrète de l'Eglise dans les slums de Lima au Pérou. A Rome, le cardinal Müller se trouve au coeur des débats théologiques actuels.

    S’agissant de la famille et du mariage, on notera que le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi défend les positions traditionnelles de l’Eglise, telles que Mgr Léonard, par exemple les a clairement exprimées récemment à l’Université de Liège. Pour rappel voici ce que disait notamment le Primat de Belgique (extrait de sa conférence) : 

     « J’ai déjà parlé un instant du soutien à apporter aux couples et aux personnes qui se retrouvent seules dans la vie. Je voudrais dire un mot  -cela reviendra peut-être dans les questions tout à l’heure- sur le fait que je suis partisan d’une pastorale très chaleureuse et proactive à l’égard des personnes qui se sont remariées civilement après un divorce civil ou qui vivent en concubinage. L’Eglise doit chercher le contact avec ces personnes, comprendre ce qui s’est passé dans leur vie et les aider à assumer leur situation, en conjoignant, comme le fait un psaume, amour et vérité.

    Autrement dit, je décourage les pastorales qui font comme si cette nouvelle union civile ou ce concubinage étaient ou pouvaient être un mariage sacramentel : non. Et il ne faut pas faire des choses qui y ressemblent car c’est autre chose. Oui, il y a, bien sûr, des éléments positifs qui se vivent mais ce ne sont pas des situations qu’il faut demander au Seigneur de bénir sacramentellement.

    Il n’y a que deux manières de répondre à ce que le Seigneur attend lorsqu’on se trouve dans une situation qui ne correspond pas à ce qu’il demande. Quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvions, pécheurs que nous sommes, il y a toujours un chemin de salut, mais il n’y a que deux manières tout à fait acceptables, comme chrétiens, de vivre cette situation :

    D’abord, c’est de se dire : au fond, l’homme ou la femme avec qui je vis n’est pas mon conjoint dans le Seigneur puisque mon conjoint, avec lequel je suis marié sacramentellement, est toujours là. Je ne peux pas en avoir deux. Cette seconde union ne peut pas être un signe sacramentel de l’alliance nouvelle et éternelle.

    Alors, première solution possible : j’en tire les conséquences. Je suis un chrétien à part entière, je participe à l’Eucharistie mais au moment d’exprimer sacramentellement, publiquement, objectivement, l’alliance nouvelle et éternelle, librement je m’abstiens de poser le geste sacramentel, parce que celui-ci est un geste objectif que contredit publiquement ma situation objective d’alliance rompue. Et je connais des gens qui font cela en sachant pourquoi, qui le font par amour et qui, dans cette abstention même, communient à la personne du Seigneur avec une intensité qui souvent m’émeut. En voyant cela, je me dis qu’ils communient au Seigneur peut-être plus profondément que moi quand il m’arrive (le plus rarement possible) d’être distrait en communiant et de me rendre compte que j’ai communié au Corps du Seigneur en pensant à ce qui allait suivre dans l’heure prochaine. Eh bien, cela, c’est une conclusion qu’on peut tirer : si elle est tirée avec amour, en ayant compris la profondeur de ce geste d’abstention, elle porte du fruit. J’en ai fait l’expérience chez toutes les personnes qui vivent cela.

    Il existe une autre voie possible, plus exceptionnelle et qui n’est pas recommandable sans une grande préparation, mais je la cite parce que cela existe et je connais des couples qui ont en effet tiré cette conclusion : après une conversion, ils se sont dit voilà, je vis avec une personne qui n’est pas mon conjoint dans le Seigneur. Je vais continuer de vivre avec cette personne, car on ne peut pas se séparer, il y a les enfants etc., mais je vais vivre avec mon conjoint une amitié qui s’exprime autrement que si c’était ma femme ou mon mari, qui trouve une autre forme d’expression, une tendresse qui n’est pas typiquement conjugale. Mais pour cela, il faut être bien préparé, bien motivé.

    Être dans d’autres situations qui ne sont pas telles que le Seigneur et l’Eglise le demandent cela ne veut pas dire que l’on est abandonné. Quand je reçois des personnes qui ne peuvent vivre aucune des deux choses  que j’ai évoquées, je vis avec ces personnes avec respect, car je suis aussi un pécheur et je vis avec elles un chemin de conversion, d’espérance et de supplication adressée à la miséricorde de Dieu dans ma vie. Cela peut aussi se vivre positivement. » 

    JPSC

  • François : Les Antilles et Haïti auront leur cardinal

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    media_xll_6392425.jpgEn revanche, Bruxelles, la capitale de l’Europe, ou les vénérables patriarcats de Venise et Lisbonne n’en seront pas pourvus : ainsi en a décidé le pape François. Le porte-parole de Monseigneur Léonard a fait part de la réaction de notre archevêque :

    Lu sur le site de « 7sur7 » :

    « L’archevêque Léonard n’est pas déçu de ne pas figurer sur la liste des 16 nouveaux cardinaux qui seront prochainement créés, a déclaré dimanche son porte-parole, Jeroen Moens. Selon ce dernier, c’est une bonne chose que l’Amérique du Sud et l’Afrique soient à l’avenir mieux représentées au sein du collège des cardinaux. « C’est par exemple la première fois que les Antilles et Haïti auront un cardinal », a poursuivi le porte-parole selon qui la nouvelle liste rompt clairement avec la tradition. « Les évêchés de Venise, de Turin ou de Lisbonne n’auront pas non plus de cardinal », a-t-il pointé.

    Le pape François a annoncé dimanche la création, lors d’un consistoire le 22 février prochain, de seize cardinaux électeurs (de moins de 80 ans), dont neuf viennent des pays du Sud et cinq de son continent, l’Amérique Latine. Au total 19 cardinaux seront créés si l’on tient compte des trois cardinaux de plus de 80 ans, qui ne sont donc pas électeurs.

    Parmi ces derniers figure Loris Francesco Capovilla, l’ancien secrétaire privé de Jean XXIII, âgé de … 98 ans, indique la revue catholique Tertio».

    Voir ici  16 nouveaux cardinaux: Mgr Léonard n'est pas déçu

    Interrogé le 21 décembre dernier par la « La Libre Belgique » Monseigneur Léonard répondait notamment comme suit aux questions de Dorian de Meeûs et Christian Laporte :

    "Lors de l’élection du pape François, vous aviez un peu caché votre enthousiasme. Quel est votre regard après 9 mois de pontificat ?

    Il m’était difficile d’être enthousiaste, car c’était le seul des papabili que je ne connaissais pas. Depuis, je ne l’ai croisé que 10 secondes, mais mon regard est un peu différent. J’ai pu aussi lire de très très belles pages dans sa première lettre d'exhortation apostolique Evangelii gaudium . J’ai aussi pu voir la manière avec laquelle il s’adressait aux gens. Il touche leur cœur à travers un langage simple, quotidien.(…)

    "Le Pape convoque un consistoire pour créer de nouveaux cardinaux en février. Comme la Belgique n'a plus de cardinal-électeur depuis que le cardinal Danneels a atteint ses 80 ans, pensez-vous que votre heure va sonner?

    Peut-être...

    "Vous l'espérez?

    Je dirais plutôt "oui" parce que cela paraît se situer dans la ligne d'une tradition pas très longue de seulement un siècle et demi, ce qui n'est pas long dans l'histoire de l'Eglise, vous en conviendrez. Je comprendrais très bien qu'il soit désireux de nommer davantage de cardinaux venant des continents émergents, d'Amérique latine, d'Afrique, d'Asie. Je comprendrais cela parfaitement (…). "

    Plutôt « oui » et ce fut clairement non…

    JPSC