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  • La riposte du cardinal Zen

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    Vers le blog du cardinal Zen
    Ci-dessous, ma traduction de la lettre.

    Monsieur le Cardinal,

    Permettez-moi d’utiliser le moyen de la lettre ouverte pour une communication plus rapide.

    Indirectement, j’ai lu votre lettre du 26 février laquelle (Prot. N. 1/2020) a également l’honneur d’avoir ainsi inauguré votre haute fonction de Doyen du Collège des Cardinaux.

    J’admire le courage dont vous faites preuve en vous aventurant dans des domaines que vous reconnaissez même comme « complexes », mettant en péril le prestige de votre honorable fonction tout juste inaugurée. Mais on sait qu’il existe aujourd’hui un vice-pape qui parvient à donner du courage à tous les serviteurs du Saint-Siège.

    Venons-en à la lettre.

    1- Pour clarifier la vision de Jean-Paul II et de Benoît XVI à l’égard du communisme, il me suffit aujourd’hui de vous renvoyer aux pages 161-162 du livre « Dernières conversations » (le pape Benoît m’en a donné un exemplaire avec la dédicace « en communion de prière et de pensée »).

    Question du journaliste Peter Seewald :

    « Avez-vous partagé et soutenu activement l’Ostpolitik du Pape (Jean-Paul II)? »

    Réponse de Benoît:

    « Nous en parlions. Il était clair que la politique de Casaroli, bien que mise en œuvre avec les meilleures intentions, avait échoué. La nouvelle ligne suivie par Jean-Paul II est le fruit de son expérience personnelle, du contact avec ces pouvoirs.
    Naturellement, à l’époque, on ne pouvait pas espérer que ce régime s’effondre rapidement, mais il était clair qu’au lieu d’être conciliant et d’accepter des compromis, il fallait s’y opposer avec force [ndt: soulignement du cardinal Zen!]. C’était la vision de fond de Jean-Paul II, que je partageais ».

    2- Pour prouver que l’accord signé avait déjà été approuvé par Benoît XVI, il suffit de me montrer le texte signé, que je n’ai pas été autorisé à voir jusqu’à présent, et les preuves des archives, que vous avez pu vérifier. Il ne resterait plus qu’à expliquer pourquoi il n’a pas été signé à l’époque.

    3- Le changement « historique (epocale) » de la signification du mot « indépendance » n’existe, je le crains, que dans la tête de l’éminent secrétaire d’État, induit peut-être par une traduction erronée du chinois faite par le jeune minutante de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, désormais monoculus rex in regno caecorum [borgne-roi au royaume des aveugles], lequel fut également co-responsable d’au moins 10 erreurs dans la traduction de la lettre du pape Benoît en 2007.

    Mais étant donné l’intelligence de l’Éminentissime, il m’est difficile de croire qu’il a été trompé, il est plus probable qu’il ait voulu « se laisser tromper ».

    4- Je ne comprends pas la dernière partie de votre lettre, pour le moins confuse. Les faits sont là. J’ai la preuve que Parolin manipule le Saint-Père, qui me montre toujours beaucoup d’affection, mais ne répond pas à mes questions. Face aux prises de positions du Saint-Siège que je ne parviens pas à comprendre, je dis à tous les frères désolés qui s’adressent à moi de ne pas critiquer ceux qui suivent ces dispositions. Toutefois, comme les dispositions laissent encore la liberté à ceux qui ont une objection de conscience, je les encourage à se retirer dans les catacombes, sans s’opposer aux injustices, sinon ils finiraient par nous en remettre en plus.

    En quoi me suis-je trompé ?

    5- Je suis d’accord à 100% avec l’invitation à prier.

    Je rappelle que récemment, le Saint-Siège a aussi recommandé l’invocation à la Sainte Vierge « Sub tuum praesidium » [Sous l’abri de ta Miséricorde] et celle à l’Archange Saint-Michel.

    Il y a évidemment l’Oremus pro Pontifice qui se termine par « et non tradat eum in animam inimicorum ejus« .

    Je vous souhaite des moments plus heureux dans votre longue carrière de doyen du Collège des cardinaux.

    Cardinal Zen
    Premier dimanche de carême

    De l’Évangile selon Matthieu (4:8-10)

    Le diable l’emmena sur une très haute montagne et lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire et lui dit : « Je te donnerai toutes ces choses si, en te jetant à mes pieds, tu m’adores ». Jésus lui répondit : « Va-t’en, Satan! Car il est écrit: tu adoreras le Seigneur ton Dieu, et Lui seul tu adoreras ».

    De son côté, Mgr Vigano apporte son soutien au cardinal Zen dans une lettre publiée et traduite sur le blog de Jeanne Smits :

    Mgr Carlo Maria Viganò vient à son tour d'adresser avec une grande émotion une lettre de soutien au cardinal Zen, publiée par Corrispondenza Romana, dont je vous propose ici ma traduction intégrale. – J.S.

    Très chère Éminence,

    Je suis Carlo Maria Viganò, archevêque, ancien nonce apostolique aux États-Unis d'Amérique.

    J'ai suivi avec une profonde compassion, partageant vos souffrances dans la prière, vos nombreux appels sincères au Pape Bergoglio, relatifs à la situation dramatique de l'Eglise martyre en Chine, qu'il a lui-même aggravée de façon coupable avec le malheureux et traître Accord secret signé par le Saint-Siège avec le gouvernement communiste chinois.

    Vos appels sincères, cher Frère en Christ, ont été systématiquement ignorés et même tournés en dérision de manière hypocrite et perverse. Quant au cardinal Parolin, il a agi comme le simple exécuteur imprudent d'un maléfique ordre supérieur.

    J'ai lu ce matin la lettre ignominieuse et honteuse adressée par le cardinal Giovanni Battista Re à tous les cardinaux, contre vous. J'en suis profondément attristé et indigné, et je tiens à vous exprimer toute mon affection, ma prière et ma solidarité fraternelle dans l'épiscopat.

    Vous êtes un courageux confesseur de la foi, qui avez toute ma vénération et mon admiration !

    Hélas, le mensonge est érigé en système au Vatican, la vérité est totalement renversée, la tromperie la plus perverse est pratiquée sans vergogne même par ceux qui paraissent au-dessus de tout soupçon, et qui se prêtent désormais à la complicité avec l'adversaire. On en est même venu à dire que « le pape Benoît XVI avait approuvé le projet d'accord » signé en 2018, alors que nous connaissons tous sa résistance acharnée et sa désapprobation répétée des conditions imposées par un régime persécuteur et sanguinaire.

    Le Vatican a tout fait et davantage pour livrer l'Église martyre chinoise aux mains de l'ennemi : il l'a fait en signant le Pacte secret ; il l'a fait en légitimant des « évêques » excommuniés, agents du régime ; il l'a fait en déposant des évêques légitimes ; il l'a fait en imposant aux prêtres fidèles de s'inscrire dans l'Église qui est soumise à la dictature communiste ; il l'a fait quotidiennement en gardant le silence à propos de la fureur persécutrice qui, précisément depuis cet accord inopportun, a connu une augmentation inouïe. Il le fait maintenant à travers cette lettre ignoble à tous les cardinaux, cherchant à vous accuser, à vous dénigrer et à vous isoler.

    Notre Seigneur nous assure que rien ni personne ne pourra jamais arracher de sa main ceux qui résistent à l'infernal ennemi et à ses acolytes, car Il triomphe d'eux « par le sang de l'Agneau et par le témoignage de leur martyre » (Apoc. 12, 11).

    Votre exemple, cher Cardinal, et le prix très élevé que vous payez pour défendre la Cause de Dieu et de son Église, nous causent un choc salutaire, nous arrachant à l'inertie et à la complaisance avec lesquelles nous assistons à la capitulation de l'Église catholique à ses plus hauts niveaux et dans sa hiérarchie, devant l'hérésie et l'apostasie, pour s'être mise à suivre le Prince de ce monde, menteur et assassin depuis l'origine.

    Parce, Domine, parce populo tuo,
    quem redemisti, Christe, sanguine tuo,
    ne in aeternum irascaris nobis.

    + Carlo Maria Viganò
    Archevêque titulaire d'Ulpiana
    Nonce apostolique
  • Le message du cardinal De Kesel

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    Cardinal De Kesel : « Nous restons en profonde communion les uns avec les autres »

    (c) Kerknet

    « Chers amis,

    Des événements totalement imprévus peuvent parfois arriver. Des évènements dont on pensait qu’ils se produisaient jadis mais plus maintenant, et sûrement pas dans une société aussi développée que la nôtre. Rien n’est moins vrai. Le  nous place devant une évidence : nous sommes et restons des êtres fragiles, pas uniquement ici où là mais partout dans le monde.

    La solidarité attendue aujourd’hui de tous, est, elle aussi, universelle. Personne ne peut se permettre une exception pour soi-même. En tant qu’Eglise, nous ne le pouvons pas non plus. Tout comme pour la pauvreté et la migration, il n’y a pas de solutions uniquement au plan local. Nous le savons bien, mais nous l’oublions fréquemment. Nous essayons de maintenir le problème en dehors de nos frontières, mais le virus ne connaît pas de frontières. La mentalité du « chacun pour soi » nous rend encore plus vulnérables. Nous sommes responsables les uns des autres à l’échelle mondiale. La terre est vraiment notre maison commune.

    Cette crise du coronavirus intervient en plein carême au moment où de dimanche en dimanche, de semaine en semaine, nous nous préparons à Pâques. Il ne nous est plus possible de célébrer avec nos communautés respectives, même pas l’eucharistie le dimanche. On pourrait se dire : il aurait mieux valu que cela arrive à un autre moment, mais cela n’a pas beaucoup de sens. Certes, nous vivrons le carême cette année autrement, mais nous ne le vivrons pour autant pas moins intensément. Cela demandera de chacun de nous un effort supplémentaire et une plus grande créativité.

    La préface du carême le qualifie de temps fait pour se donner davantage à la prière et pour témoigner plus d’amour pour le prochain. Nous ne pouvons plus nous rassembler pour prier ensemble, mais nous pouvons le faire seul, en famille ou dans nos communautés religieuses. C’est un temps de silence et de réflexion, avec une attention particulière pour l’Ecriture que la liturgie propose. Fort heureusement les médias, en particulier les médias religieux nous y aident.

    Maintenant que tout doit se passer en silence, la préparation à Pâques reste aussi un moment de plus grande attention aux autres. D’abord bien sûr à l’égard de ceux qui sont atteints par la maladie, ceux qui les soignent et ceux s’efforcent d’endiguer la maladie par leurs recherches. Mais aussi pour ceux qui sont pauvres ou isolés, ceux qui fuient la guerre et la violence, pour tous ceux qui d’une façon ou d’une autre sont dans le besoin et frappent à notre porte pour obtenir de l’aide. Les collectes pour le carême de partage se tiennent habituellement en cette période, n’oublions pas non plus cette forme de solidarité.

    Ces jours-ci nous allons devoir vivre un peu plus reclus, parfois en véritable quarantaine ou en cercle très restreint. Les célébrations et en particulier l’eucharistie nous manquerons. Ce sera une autre forme de jeûne. Mais ne croyons pas que nous sommes seuls. Nous restons en profonde communion les uns avec les autres : en communion de prière et dans une solidarité universelle. Et n’oublions surtout pas qu’en tout cela, le Seigneur nous reste proche. Il est en mesure de faire du temps présent un temps de grâce.

    + Jozef 

  • Le cardinal Kasper et les diaconesses

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    Lu sur le site « réinformation tv » 

    La question posée par le pape François de créer une commission pontificale sur le sujet – si c’en est un… – d’éventuelles diaconesses, fait couler beaucoup d’encre et de salive. Le cardinal Walter Kasper, le célèbre théologien allemand et proche du pape, dont les vues ont provoqué bien des débats, estime que cette question divise l’Eglise en deux. 

    « Je pense qu’il va y avoir maintenant un débat féroce. Sur ce sujet, l’Eglise est divisée en deux », a-t-il effectivement déclaré vendredi dans un entretien accordé au quotidien italien La Repubblica. 

    Le débat sur les diaconesses

    La question pourtant reste pour l’heure imprécisée. S’agit-il d’envisager l’ordination de femmes « diacres » – diaconesses – ce qui, selon l’enseignement millénaire de l’Eglise, est strictement inenvisageable, non pour une simple question de discipline, mais à la nature même de l’Eglise ? Ou de revenir à certaines pratiques antiques, que le pape assimile au « faire », c’est à dire à certaines fonctions de service, en quoi consistait plus spécialement le diaconat dans les premiers temps de l’Eglise, mais sans lien direct avec l’ordination ?

    Le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi a tenu à rappeler vendredi que cette commission serait chargée d’examiner le rôle des diaconesses telles qu’elles ont pu exister dans les premiers siècles du christianisme.

     « Il faut être honnête : le pape n’a pas dit qu’il avait l’intention d’introduire une ordination diaconale des femmes », a-t-il insisté au micro de Radio Vatican.

    Le propos semble clair. Mais il faudrait sans doute veiller alors à user d’un autre mot, afin d’éviter la confusion.

    Or cette confusion est savamment entretenue par les uns, bêtement par les autres. Le cardinal Kasper ne saurait (malheureusement ?) être rangé dans cette seconde catégorie. Pourquoi donc s’évertue-t-il à couper, d’une certaine façon, l’herbe sous le pied d’une future commission qui n’est pas même encore constituée, en introduisant une question dont, le porte-parole du Vatican l’affirme, il ne saurait être question.

     

    La confusion du cardinal Kasper

    Car Son Eminence s’exprime de façon, lui aussi, très claire. Et provocatrice. Sur cette question délicate dont il n’est officiellement pas question, il répond : « Si on regarde le passé, il semble que la réponse est non. Mais tout est possible. »

    Bref, le théologien allemand entretient un flou, un doute sur la question d’un sacerdoce, même minimal pourrait-on dire, pour les femmes. Selon lui, les opposants à un tel diaconat pour les femmes pourront mettre en avant le fait que ce premier pas conduirait inévitablement à l’ordination de femmes prêtres, ce que l’Eglise a toujours considéré comme impossible, du fait du dogme catholique lui-même.

    Le diaconat est un premier degré d’ordre religieux, souligne-t-il. « Il est évident que l’accorder aux femmes peut être considéré comme un risque majeur pour tous ceux qui ne veulent pas de femmes prêtres. »

    Il fait pourtant mention du rapport de la Commission théologique internationale qui, sous Jean-Paul II, avait, sous la direction du cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, avait clairement posé les termes d’une telle question.

    Incompréhension et trouble

    Le cardinal Kasper veut-il donc laisser entendre que ce qui a été établi sous la férule d’un cardinal conservateur pourrait changer sous celle d’un cardinal libéral ? Que deviendrait alors la foi de l’Eglise ?

    Et pourquoi s’exprimer contre l’honnêteté évoquée par le porte-parole du Saint-Siège qui affirme qu’il ne saurait être question d’une question d’ordination ?

    Le plus inquiétant, en définitive, est que les brebis en viennent à ne plus comprendre (voire à être troublées par) le discours des pasteurs auxquels le Christ a donné de garder son troupeau…

     François le Luc »

    Ref Le cardinal Kasper et les diaconesses

    JPSC

  • Mgr Léonard bientôt cardinal ?

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    Lu sur l'Avenir.net :

    "Archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr  Léonard pourrait bien être créé cardinal en février prochain par le pape.

    Près d’un an près son élection, le pape François devrait réunir du 17 au 20 février 2014 pour la première fois les cardinaux du monde entier. Au programme, un consistoire extraordinaire suivi d’un consistoire ordinaire pour la création de nouveaux cardinaux.

    À ce moment, à travers le monde, il devrait y avoir 201 cardinaux, mais seulement 106 âgés de moins de 80 ans, l’âge maximal pour pouvoir participer à l’élection du pape. Or depuis Paul VI, le nombre de cardinaux électeurs est fixé à 120. Et il est même parfois dépassé. Il est donc grand temps d’en désigner de nouveaux.

    Ces derniers mois, près d’une dizaine de cardinaux ont dépassé l’âge de 80 ans. Et parmi eux le cardinal Danneels qui est octogénaire depuis juin dernier (il était l’un des cardinaux les plus âgés à voter en avril dernier). La Belgique ne serait donc pas représentée si l’on devait prochainement élire un nouveau pape.

    La porte semble grande ouverte pour l’archevêque André-Mutien Léonard. «Depuis la Révolution française, tous les archevêques de Bruxelles-Malines ont été créés cardinaux alors qu’ils étaient en fonction et pouvaient ainsi figurer parmi les électeurs d’un pape en cas de nécessité», a expliqué au Standaard Jürgen Mettepenningen, qui a été durant plusieurs années le porte-parole de Mgr Léonard.

    Sur les 106 cardinaux électeurs en février 2014, on devrait compter 55 Européens (dont 25 Italiens), 11 Africains et autant d’Asiatiques, 14 provenant d’Amérique latine et autant d’Amérique du Nord et un d’Océanie. Pour atteindre le nombre de 120 électeurs, le pape François disposerait dès lors de 14 «barrettes cardinalices». Logiquement, l’une d’entre elles devrait donc revenir à Mgr Léonard, qui aura 74 ans en mai prochain."

  • La mort du cardinal Domenico Bartolucci

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    Nous venons d’apprendre le rappel à Dieu, à l'âge de 96 ans, du Cardinal Domenico Bartolucci.

    Cet éminent musicologue avait donné en 2011 un concert de musique sacrée au Vatican, en l’honneur de Benoît XVI qui l’avait nommé cardinal en novembre 2010. ll fut un musicien, un compositeur de talent et un expert de la musique d'Eglise. Il exerça son ministère sacerdotal à travers la musique qui naît de la foi et l'exprime, fut un savant défenseur de la tradition polyphonique de l'Eglise, et de longues années durant le Maître de la Chapelle Sixtine. Il avait à plusieurs reprises manifesté sa préférence à l’usage du latin dans la liturgie, et en particulier à l’usus antiquior.

    Il avait adressé à Benoît XVI un discours remarquable dans un style de piété filiale admirable.

    La messe de funérailles du Cardinal Bartolucci sera célébrée mercredi prochain, à 15 h 30' à l'autel de la Cathedra de la Basilique vaticane, présidée par le Cardinal Doyen Angelo Sodano. Le Pape viendra assurer l'absoute.

  • Le cardinal Marc Ouellet : quel avenir ?

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    Même si le cardinal québécois Marc Ouellet était l'un des grands favoris pour succéder au pape Benoît XVI, il se dit aujourd'hui soulagé et très content du choix du cardinal Jorge Mario Bergoglio, et évoque du bout des lèvres « une demande très précise » que le nouveau pape lui a faite.

    En entrevue à Radio-Canada, Monseigneur Ouellet reconnaît que lorsque le choix est tombé sur l'archevêque de Buenos Aires, « certainement que cela a été une surprise, je crois même au début pour beaucoup de cardinaux, et pour moi aussi, au début, parce que ma première hypothèse était qu'à cause de son âge, peut-être qu'il ne retiendrait pas l'attention ». Mais « il y a une différence entre le conclave des médias, et le conclave réel », affirme le cardinal Ouellet, sourire en coin.

    Aujourd'hui, l'ancien archevêque de Québec se dit convaincu que le cardinal Bergoglio est la bonne personne pour occuper le Saint-Siège. « C'est le choix de l'Esprit saint, et en ce sens, il fera beaucoup mieux que ce que j'aurais pu faire », affirme-t-il.

    « Je crois qu'il a les qualités à la fois de pasteur et de réformateur », souligne Marc Ouellet. « C'est un homme très droit, très simple, qui a une très grande cohérence. Ce qu'il pense, il le dit », ajoute-t-il.

    Interrogé sur les défis de l'Église catholique, dont la réputation a été entachée par des scandales sexuels et financiers au cours des dernières années, Marc Ouellet estime que le pape François « va continuer la ligne du pape Benoît XVI, très ferme, à propos de la lutte à la pédophilie ou à tout ce qui est abus de pouvoir ou abus sexuel dans l'Église ».

    Au sujet de la position du cardinal Bergoglio durant la dictature argentine, le cardinal Ouellet souligne qu'« il a probablement cherché à ne pas être trop impliqué en politique parce que comme religieux, ce n'est pas notre domaine », ajoutant qu'en tant que pasteur, il a néanmoins représenté « la position de l'Église sur des questions éthiques qui sont battues en brèches par d'autres influences ».

    Sans être étonné d'avoir été parmi les papabiles puisqu'il est l'un des très proches collaborateurs du pape, le cardinal Ouellet affirme que la possibilité de devenir le 266e pape lui a fait « un peu peur », et qu'« une fois le danger passé et le choix qui est tombé sur un autre », il est « tout à fait en paix et tout à fait convaincu qu'il fera très bien ».

    Quant à une éventuelle succession du pape François, monseigneur Ouellet affirme ne pas être « certain de participer à un autre conclave ».

    À plus court terme, Marc Ouellet croit avoir la confiance du nouveau pape pour continuer de présider la congrégation pour les évêques, et laisse planer le doute sur son rôle au sein de la curie romaine, après avoir été interpellé par le pape François.

    « Il m'a fait une demande très précise qui concerne mon travail, que je n'attendais pas. » — le cardinal Marc Ouellet

    Interrogé à savoir s'il s'est fait demander d'être secrétaire d'État, Marc Ouellet a d'abord nié, avant d'ajouter ne pas pouvoir entrer dans le détail, très souriant.

     C’est ici, sur le site de Radio-Canada : « Il fera beaucoup mieux que ce que j'aurais pu faire » - Marc Ouellet

    Il serait en toute hypothèse bien regrettable de perdre le Cardinal Ouellet à la tête de la Congrégation Romaine responsable de la nomination des évêques...

  • La prudente imprudence du Cardinal Danneels

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    À la suite des déclarations du Cardinal Danneels dans la presse concernant le mariage gay, nos amis du « Forum Laïc Catholique Romain (FLCR) » viennent de publier la déclaration suivante :

    « L’historien d’Eglise Jürgen Mettepenningen attribue à notre ex-archevêque une « fermeté tranquille ». C’est tout à fait son  droit, comme c’est le droit de fidèles plus critiques d’assimiler les déclarations nébuleuses qui ont toujours caractérisé notre ancien primat plutôt à de la « désinvolture permissive ».

    La veille de son 80ème anniversaire, le Cardinal fut interviewé par le journal De Tijd et son équivalent wallon « L’Echo ». Ses déclarations furent reprises dans divers autres journaux, qui en ont fait leurs choux gras. Même notre pape actuel et Mgr. Léonard y furent tirés par les cheveux pour soutenir ses affirmations. Nous citons ici quelques passages très remarquables, plus spécialement sur le mariage homo, attribués par notre presse à Mgr. Danneels (et indirectement à Mgr. Léonard).

    -         BELGA, 01-06-2013: Dans une interview avec De Tijd et L’Echo, le cardinal Godfried Danneels prend ouvertement le parti du mariage homo.

    Citation: “Je trouve que c’est une évolution positive que des états soient libres d’ouvrir le mariage civil aux homos si ils le veulent.”

    Selon Danneels, l’Eglise pense aujourd’hui de façon plus nuancée, sans se fixer encore aveuglément sur des principes moraux.

    Ce qui est surprenant, c’est que l’archevêque André-Joseph Léonard approuve le cardinal Danneels. Selon Jeroen Moens, porte-parole de l’archevêché, Léonard n’aurait aucune objection contre l’engagement légal entre homos. ...... “Disons que Monseigneur Léonard souscrit à un engagement homo”.

    -         De Morgen, 01-06-2013: Les chefs de l’Eglise positifs sur le mariage homo.

    -         De Tijd, 01-06-2013: Citation: “J’entend des avis progressistes de cardinaux qui étaient impensables auparavant”.

    Au sujet de Mgr. Danneels: On le prend pour un Sphynx, toujours disposé à  jeter un pavé dans la mare au sujet d’affaires controversées de l’Eglise, ....

    Au sujet du mariage homo: “Vous trouvez que c’est un développement positif ?”. Réponse: “C’est un développement positif. Cela veut dire: Il faut respecter qu’il s’agit d’un traitement légal, civil, qui a sa valeur, mais que je n’appelerais pas mariage.”

    A ce moment, Danneels est le premier cardinal au monde à s’exprimer pour la reconnaissance légale des relations homos... Il y a une histoire rapportée par le New York Times que Jorge Bergoglio, en tant qu’archevêque de Buenos Aires, faisait de la propagande derrière les écrans pour des droits légaux pour les couples homos, tant que cela ne s’appelait pas encore « mariage homo » - un combat qu’il a perdu dans la conférence épiscopale argentinne. Danneels éclate de rire : “Vous voyez bien que j’ai raison? Le pape l’a dit également!”

    -         L’Echo, 01-06-2013: Citation:  « J’aimerais que l’Église devienne comme François: ‘pauvre’ dans le sens où elle admettrait qu’elle ne sait pas, qu’elle n’est pas la seule à détenir la vérité

    Question : « L’ouverture du mariage civil aux homosexuels n’est elle pas devenue inévitable ? ». Réponse : « Vous savez ce que l’Eglise pense de ces problèmes ; je ne doit pas vous faire un dessin. Je pense qu’on ne doit pas renoncer à sa morale, mais qu’il faut trouver un moyen de la rendre crédible et vraisemblable. Si un État ouvre le mariage civil  aux homosexuels, alors c’est le problème de cet État. »

    « … l’Église ne s’est jamais opposée au fait qu’il existe une sorte de ‘ mariage’ entre les homosexuels – mais on parle donc d’une sorte de mariage. Il ne s’agit pas du vrai mariage entre un homme et une femme, donc il faut trouver un autre mot pour le dictionnaire. Mais que se soit légal, qu’on le rende légitime par une loi, l’Église n’a rien a dire là-dessus. »

    Bien que Mgr. Danneels soit connu pour sa spiritualité croyante  de haut niveau, il se laisse chaque fois tenter par les médias profanes à dire des déclarations qui collent bien à l’esprit du temps et dont le progressisme est encore plus “gonflé” par les médias. Il est ici en contradiction criante avec les prophètes bibliques qui risquèrent leur réputation et leur vie en dénonçant les déviations spirituelles de leurs contemporains. Au contraire, ils déclaraient ce que l’Esprit de Dieu leur dictait et appelaient le peuple à appliquer les commandements de Dieu et à ne pas suivre l’exemple de leurs autorités égarées.

    Danneels fait des grandes phrases avec des formulations qui ont trait au droit de l’Eglise vis-à-vis du droit de l’Etat. Mais on ne peut pas ainsi comparer les deux de façon “neutre”. Tandis que le droit de l’Etat est soumis à une constitution changeante, le droit de l’Eglise doit toujours rester soumis aux commandements immuables de Dieu. Quiconque ne tient pas compte de cette donnée essentielle, utilise peut-être une façon de penser et de parler à la mode, mais cela va la plupart du temps à l’encontre de la défense claire prophétique de ce que Dieu nous prescrit.

    En France, des centaines de milliers de citoyens ordinaires ont manifesté et manifestent encore avec passion et sans peur contre le mariage homo. L’historien Dominique Venner s’est tiré une balle dans la tête en signe de protestation devant le maître-autel de Notre Dame. Mais chez nous, l’ancien chef de l’Eglise belge donne à la presse progressiste ce qu’elle veut sans coup férir.  Est-ce qu’on peut être encore plus mou? Est-il donc vraiment si aveuglé par sa tendance à être « progressif » qu’il pense avoir rendu un service à l’Eglise et à la société ? Plus fort encore : Il suggère que notre pape, qui s’est battu comme un lion contre le mariage homo en Argentine, partage son opinion!

    Nous sommes naturellement d’accord avec le point de vue que le mot mariage ne peut concerner que l’engagement entre un homme et une femme et que, pour qualifier les relations homos stables, un autre terme doit être utilisé, comme « engagement homo ». Mais en tant que membres de l’Eglise catholique, nous devons également déclarer clairement que Dieu interdit les relations sexuelles entre membres du même sexe. Cela n’a rien d’exceptionnel, vu qu’aussi les fidèles hétérosexuels doivent se conformer aux prescriptions de Dieu et de l’Eglise (pas de bigamie, polygamie, pas de relations sexuelles en dehors du mariage, même si celles-ci ne sont pas possibles avec le partenaire, etc…). Les gens avec certains autres penchants, qu’ils éprouvent comme “naturels” ou appartenant à leur “nature”, doivent eux aussi tenir compte qu’ils doivent les combattre en tant que fidèles catholiques.

    Pour ceux qui sont intéressés par le point de vue authentique de l’Eglise à ce sujet, nous donnons ici un lien intéressant:

    http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20030731_homosexual-unions_fr.html

    Le document du pape Jean-Paul II est résumé comme suit en guise de conclusion:

    L’Eglise apprend que le respect pour les personnes homosexuelles ne peut en aucun cas conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance légale des liaisons homosexuelles. Le bien commun demande que les lois encouragent et protègent le mariage comme étant la base de la famille et l’unité primaire de la société. La reconnaissance légale des liaisons homosexuelles ou leur placement au même niveau que le mariage ne signifierait pas seulement l’approbation d’un comportement déviant, avec la conséquence que cela deviendrait un modèle dans la société d’aujourd’hui, mais cela obscurcirait aussi les valeurs fondamentales qui appartiennent à l’héritage commun de l’humanité. L’Eglise ne peut pas s’abaisser à défendre de telles valeurs, pour le bien-être des hommes et des femmes et pour celui de la société elle-même.

    Pour ce qui concerne la teneur de véracité des affirmations sur le point de vue du pape actuel, il est bon de lire l’article suivant (en anglais il est vrai):

    http://www.lifesitenews.com/news/bergoglio-didnt-suggest-endorsing-homosexual-civil-unions-in-2010-says-conf/ . "

     Référence ici : La prudente imprudence du Cardinal Danneels

    Il y a quelquefois un temps pour parler et un temps pour se taire, comme le montre si bien la réserve observée par notre pape émérite Benoît XVI. Les “princes de l’Eglise” qui ne sont plus aux affaires feraient bien de s’en inspirer, surtout dans des matières aussi sensibles.

    Sur le thème abordé publiquement par le cardinal Danneels, l’actuel archevêque de Malines-Bruxelles, s’est exprimé sans équivoque, récemment encore, dans une conférence organisée à l'Université de Liège sur un sujet plus vaste: “Les Dix commandements et les Droits de l’Homme”. En réponse à une question posée sur le “mariage gay”, Mgr Léonard a répété que les parlements ne sont pas les maîtres de l’anthropologie, ni du sens des mots. Toutes les formes de convivance, a-t-il souligné, n’ont pas une vocation naturelle à être insérées dans le droit propre à la famille. Sinon, pourquoi pas demain l’inceste ? Voir ici: Quel rapport entre le Décalogue et la philosophie des Droits de l’Homme ?

    Que le droit civil se penche sur le traitement  des problèmes juridiques posés par les diverses formes de vie commune hors-mariage est une tout autre question.  Et, ajouterions nous, celle de savoir si savoir si la cohabitation de nature homosexuelle doit être traitée sous le mode d’un statut spécifique  en est une autre… 

  • Autre ”départ” : celui du cardinal Comastri

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    20 février 2021

    Résultat de recherche d'images pour "cardinale comastri"

    Avec le cardinal Sarah, un autre cardinal très apprécié a été remercié par le Pape François à 77 ans. Ils s'agit du cardinal Comastri, président de la Fabrique de Saint-Pierre, vicaire général pour la Cité du Vatican et archiprêtre de la basilique Saint-Pierre.

    Le Pape François l'a remplacé par un cardinal franciscain (réputé "progressiste" ndB) de 55 ans assez peu connu, Mauro Gambetti, qu'il vient de créer cardinal l'automne dernier.

    Dernièrement, le cardinal Comastri, auteur d'une série de livres sur la foi, avait lancé une longue série de méditations du Saint-Siège pour invoquer l'aide de la Vierge Marie contre la pandémie. Il était profondément lié à saint Jean-Paul II et à Mère Teresa qu'il avait rencontrée à de nombreuses reprises, comme il le raconte dans cette vidéo, traduite par nos soins :

  • Que devient le cardinal Sarah ?

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    Depuis qu’il a quitté la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 20 février, le cardinal guinéen multiplie les prises de position publiques.

    Il n’a plus aucune fonction officielle, mais il demeure très actif. Si le cardinal Robert Sarah n’est plus à la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le 20 février (son successeur n’a pas encore été nommé), il n’a pas pour autant quitté Rome.

    À 75 ans, le cardinal guinéen, ancien archevêque de Conakry de 1979 à 2001, a même multiplié, ces dernières semaines, les prises de position publiques sur les sujets des plus sensibles. Premier d’entre eux : les restrictions imposées pour la célébration des messes à Saint-Pierre de Rome, où les prêtres ne peuvent plus, depuis le 22 mars, présider seuls des messes sans fidèles.

    « Diminution du don de la grâce »

    « Je supplie humblement le Saint-Père de décider du retrait des récentes normes décrétées par la Secrétairerie d’État, qui manquent autant de justice que d’amour, qui ne correspondent pas à la vérité ni au droit », écrit ainsi le cardinal Sarah, dans une longue lettre transmise au vaticaniste Sandro Magister, traduite et publiée en quatre langues.

    Dans cette même missive, le cardinal apporte ainsi son soutien aux cardinaux Burke, Müller et Brandmüller, qui s’étaient tous trois déjà opposés aux nouvelles règles en la matière. « La beauté de la célébration ne s’obtient donc pas automatiquement en interdisant purement et simplement la célébration individuelle de la Messe ni en imposant la concélébration », écrit le cardinal, qui craint qu’en « contraignant les prêtres à concélébrer et donc en réduisant le nombre de Messes célébrées, on obtienne une diminution du don de la grâce fait à l’Église et au monde ».

    Quelques jours plus tard, le cardinal a également salué, dans une lettre rendue publique par le site français « Renaissance catholique », la publication d’un livre critiquant la distribution de la communion dans la main. « Cet ouvrage constituera un élément important de la réflexion que je souhaite sur ce sujet en vue d’un retour à la pratique traditionnelle de la communion sur les lèvres », écrit-il.

    Un compte suivi par 80 000 personnes

    Plus récemment encore un autre sujet a suscité une réaction de l’ancien préfet de la Congrégation pour le culte divin : l’arrestation de deux prêtres de l’église parisienne Saint-Eugène Sainte-Cécile, à qui il est reproché d’avoir célébré la veillée pascale sans respecter les normes sanitaires en vigueur.

    Dans ce message, lu en chaire dans l’église dimanche 11 avril, il assure notamment les prêtres de son « soutien » et de sa « compassion »« “Je frapperai le pasteur et les brebis du troupeau seront dispersées”, dit Jésus le soir du Jeudi Saint », écrit encore le cardinal, affirmant que « cette phrase de l’Écriture Sainte (lui) est venue spontanément à l’esprit » lorsqu’il a pris connaissance des articles sur la veillée pascale célébrée à Saint-Eugène Sainte-Cécile.

    Toujours membre des congrégations des causes des saints, et de l’évangélisation des peuples, le cardinal Sarah alimente également quasiment chaque jour son compte Twitter, suivi par plus de 83 000 abonnés, notamment avec des citations issues de ses livres. Comme tous les cardinaux, il est encore électeur jusqu’à l’âge de 80 ans.

  • Le cardinal Marx remis en selle

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Marx remis en selle : les abus plongent l'Eglise dans le désarroi

    11-06-2021

    En rejetant la démission du cardinal Marx, le pape François ne dit rien sur l'indication de la voie synodale comme moyen de sortir de la crise ; mais de cette façon, le risque existe que le vrai problème des abus sexuels finisse par jeter de la fumée dans les yeux, pour empêcher les gens de voir que l'Église en Allemagne est en désarroi à tous points de vue et que la voie synodale n'est pas la solution, mais l'accélérateur de ces problèmes.

    Dans une lettre écrite hier en espagnol et rapidement traduite en allemand, le pape François a rejeté la démission que l'archevêque de Munich et Freising, le cardinal Reinhard Marx avait présentée le 21 mai dernier, lui demandant de rester à la tête de son diocèse.

    "Des échecs sur le plan personnel", mais aussi "sur le plan institutionnel et systématique", tel était le contenu de la lettre de démission, qui avait l'air d'une véritable dénonciation. Marx a également évoqué le fait que "certains dans l'Église ne veulent pas accepter cet aspect de coresponsabilité et la culpabilité concomitante de l'institution", adoptant "une attitude hostile à tout dialogue de réforme et de renouveau par rapport à la crise des abus sexuels".

    La sortie de crise est, selon le cardinal, "uniquement celle de la 'voie synodale', une voie qui permet vraiment le 'discernement des esprits'". Une voie qui a pris, entre autres, la direction de la révision de tout l'enseignement moral de l'Église sur la sexualité. Le premier acte du synode allemand, alors que Marx était encore à la tête du DBK, s'était conclu par une "libre interprétation" de l'enseignement de l'Église sur le célibat, l'homosexualité et la sexualité. Marx avait déclaré que "d'une part nous adhérons à l'ordre de l'Église, mais d'autre part nous l'interprétons librement et ouvertement. Et nous essayons de faire quelque chose qui, sous cette forme, n'a jamais existé dans la nôtre" (voir ici).

    Maintenant que quelqu'un se met en travers du chemin, Marx lui marche sur les pieds et, comme un enfant gâté, dit : "Je ne joue plus. Vous êtes tous mauvais". Une tentative évidente de lui forcer la main dans le sens des "réformes" radicales promues par la Voie synodale avec un message corroboré par le "témoignage personnel" de la volonté de démissionner comme un geste de coresponsabilité, cette coresponsabilité que "les autres" ne veulent pas accepter. Un semblant d'humilité qui révèle, cependant, une volonté de pointer immédiatement du doigt ceux qui ne veulent pas de ses réformes. Et contre l'ensemble de l'Église en tant qu'institution.

    Le deuxième acte de l'affaire voit la lettre de François rejetant l'offre généreuse de l'archevêque de ce qui était le siège épiscopal de Ratzinger. "Je suis d'accord avec vous pour qualifier de catastrophe la triste histoire des abus sexuels et la manière dont l'Église les a traités jusqu'à récemment. Se rendre compte de cette hypocrisie dans la façon dont nous vivons notre foi est une grâce, c'est un premier pas que nous devons faire", écrit le pape. Il indique que le chemin de la réforme de l'Église est une réforme de soi, "faite par des hommes et des femmes qui n'ont pas eu peur d'entrer en crise et de se laisser réformer par le Seigneur". Se mettre en jeu pour ne pas faire de la réforme une idéologie, dans la "manière que vous avez vous-même, cher frère, prise en présentant votre démission", alors qu'au contraire ce que le Pape dans la lettre appelle la "politique de l'autruche", c'est-à-dire "le silence, les omissions, le fait de donner trop de poids au prestige des institutions ne conduisent qu'à l'échec personnel et historique".

    Mais il ne suffit pas d'entrer en crise, il faut concrètement redonner à Dieu la primauté qu'il mérite. Il y a un peu plus de deux ans, Benoît XVI a décrit le diagnostic du grave problème de la pédophilie qui afflige le monde et l'Église (voir ici) : "Comment la pédophilie a-t-elle pu atteindre une telle dimension ? En dernière analyse, la raison réside dans l'absence de Dieu. Même nous, chrétiens et prêtres, préférons ne pas parler de Dieu, car c'est un discours qui semble n'avoir aucune utilité pratique". Et il a souligné la thérapie : "Recommencer avec nous-mêmes à vivre de Dieu [...] change tout si Dieu n'est pas assumé, mais mis devant lui. Si nous ne le laissons pas en quelque sorte à l'arrière-plan, mais si nous le reconnaissons comme le centre de notre pensée, de notre parole et de notre action". Ce centre, a expliqué le pape émérite, doit être restauré à partir de l'adoration profonde de la présence du Seigneur dans l'Eucharistie, de l'observance pleine de crainte et d'amour de ses commandements, de la conscience que non pas le compromis, mais "le martyre est une catégorie fondamentale de l'existence chrétienne".

    En rejetant la démission du cardinal Marx, François ne dit rien sur l'indication de la voie synodale comme moyen de sortir de la crise ; mais de cette façon, il y a un risque que le vrai problème des abus sexuels finisse par jeter de la fumée dans les yeux, pour empêcher les gens de voir que l'Eglise en Allemagne est en désarroi à tous les points de vue et que la voie synodale n'est pas la solution, mais l'accélérateur de ces problèmes.

    François choisit également de ne pas se distancer de l'idée d'un échec de l'Église en tant qu'institution, soutenant en effet le cardinal en qualifiant de catastrophe non seulement "la triste histoire des abus sexuels", mais aussi "la façon dont l'Église a traité ce problème jusqu'à récemment".

    Deux jours seulement avant cette lettre de François, le cardinal nonagénaire Julian Herranz a publié sa propre lettre en première page de L'Osservatore Romano, dans laquelle il mettait les points sur les "i" aux déclarations de son confrère allemand beaucoup plus jeune. Il n'est pas admissible que "les erreurs, les péchés et parfois même les crimes" des membres de l'Église, y compris ceux de la hiérarchie, soient évoqués pour "mettre en doute la crédibilité de l'Église et la valeur salvatrice de sa mission et de son Magistère".

    La tirade de Marx était un flagrant déversement de boue sur l'Église tout court, une Église qui, dans son ensemble, a systématiquement échoué et devrait attendre le messie de la voie synodale. Mais ce faisant, a souligné le cardinal espagnol, on risque de "compromettre l'opinion publique et peut-être même, dans la conscience des fidèles, la crédibilité de l'Église et du message évangélique".

    "Il ne s'agit pas de sauvegarder une image 'narcissique' de pouvoir et de prestige mondain d'une Eglise qui se défend en oubliant l'humilité", poursuit Herranz, "mais de réaffirmer la divinité de son origine, la sainteté des sacrements qu'elle offre et la pertinence et la crédibilité pérennes du message chrétien du salut".

    En bref, la responsabilité des abus sexuels ou de tout autre scandale est personnelle, qu'il s'agisse de l'auteur ou de celui qui l'a couvert. Et même s'ils impliquent largement le sujet ecclésiastique, "cela ne peut conduire à nier ou à mettre en cause la légitimité juridique et la bonté morale des finalités institutionnelles du diocèse", et encore moins de l'Église universelle. Exactement le contraire du sens que le cardinal Marx voulait donner à sa démission, qui a été refusée par le pape.

    Lire : Le cardinal Marx accepte le «grand défi» de rester à la tête du diocèse de Munich

  • Le cardinal Parolin : un négationniste ?

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    Lu sur aleteia.org :

    Il n’y a pas de "persécutions" en Chine contre les catholiques, affirme le cardinal Parolin

    Antoine Mekary

    I.Media21/10/20

    Les catholiques en Chine ne subissent pas de "persécutions" mais font face à des réglementations qui concernent toutes les religions, a considéré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin devant des journalistes qui l’interrogeaient en marge d’une conférence à Rome le 21 octobre 2020. Il a par ailleurs lancé « un signal positif » concernant le renouvellement de l’accord avec la Chine qui arrive à son terme le 22 octobre.

    « Aucune signature n’est nécessaire, il se prolonge simplement », a déclaré le cardinal Parolin concernant le renouvellement de l’accord avec la Chine, ajoutant : « Tout ira bien ». « Je vous laisse avec un signal positif », a-t-il encore lancé avant d’inviter à attendre le 22 octobre « pour savoir » si l’accord du Vatican avec la Chine sera bien renouvelé.

    « Nous sommes contents de l’accord. Mais bien sûr il existe de nombreux problèmes que l’accord ne se proposait pas de résoudre », a-t-il poursuivi. « Quelles persécutions ? Il faut user des paroles avec beaucoup de soin. Il y a des règlements qui ont été appliqués et qui regardent toutes les religions y compris l’Église catholique », a-t-il considéré.

    Le principal objectif reste la communion avec le Pape

    Le « souhait » est que l’Église chinoise grâce à cet accord « trouve son unité et que cette unité permette le développement authentique de tous ses habitants ». « On se concentre sur l’Église », a encore affirmé le cardinal, expliquant que le traité ne comprenait pas de volet diplomatique. « Le principal est que tous les évêques légitimes de Chine soient en communion avec le pape. »

    Sur le contenu de l’accord, le haut prélat a expliqué qu’il était tenu sous un « secret relatif, parce que beaucoup de ce que contient le document en question, je crois que vous le connaissez vous aussi ». « Mais le texte, par accord des deux parties, est ad experimentum, et donc reste secret », a-t-il déclaré.

    Sur la situation des catholiques en Chine : http://www.belgicatho.be/apps/search?s=Chine+catholiques&search-submit-box-search-6500=OK

  • International : la lucidité du cardinal Coutts

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    De FSSPX.NEWS :

    La lucidité d’un cardinal

    28 OCTOBRE, 2021
    Le cardinal Joseph Coutts

    Un haut prélat pakistanais pointe du doigt l’action des Etats-Unis et de l’Union européenne au Proche Orient, les accusant de « duplicité » et d’« hypocrisie », les rendant en partie responsables des persécutions subies par les chrétiens dans la région.

    Le cardinal Joseph Coutts est archevêque émérite de Karachi, au Pakistan. C’est au cours d’un voyage à Rome qu’il a accordé, le 18 octobre 2021, un entretien à l’agence d’informations Crux, évoquant largement la situation des chrétiens dans son pays.

    Le haut prélat évoque l’islamisation croissante de son pays, avec la mise en place de programmes scolaires de plus en plus hostiles à la minorité chrétienne :

    « De nombreux musulmans voient en nous le diable, ou un produit du colonialisme. S’il se passe quelque chose contre l’islam en Occident, par exemple, à Dieu ne plaise, un cas de blasphème quelque part, nous sommes ici sur des charbons ardents, parce que cela signifie une église de plus qui sera attaquée, et des chrétiens qui seront brutalement assassinés. »

    Le cardinal Coutts refuse l’idée selon laquelle les catholiques de son pays ne seraient pas de vrais Pakistanais : « nous ne sommes pas des migrants, attention. Nous appartenons au pays autant qu’aux musulmans, aux hindous et à tout le monde, comme l’a rappelé le fondateur [du Pakistan], Muhammad Ali Jinnah, qui était un contemporain du Mahatma Gandhi et de Nehru. »

    L’influence de l’Arabie saoudite dans le pays est également pointée du doigt : « désormais, même les musulmans les plus modérés se radicalisent, en s’inspirant de l’Arabie saoudite, car nous recevons beaucoup d’argent de la part Saoudiens », explique le cardinal.

    Ce sont l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et l’Union européenne qui ont créé les talibans

    Quand on lui parle de l’Occident, notamment des Etats-Unis et de l’Union européenne, l’archevêque émérite de Karachi se fait plus accusateur, les taxant de « duplicité » et d’« hypocrisie ».

    Et Mgr Coutts de rappeler que « la première fois qu’une église a été attaquée au Pakistan, c’était une semaine après que les Marines américains ont commencé à bombarder l’Afghanistan avec des bombardiers B52 et que les images des télévisions ont montré des dizaines de milliers de réfugiés qui ont commencé à traverser la frontière, les femmes et les enfants en pleurs.

    « Chez nous, tout le monde a été choqué. Deux jeunes gens armés de fusils automatiques ont alors fait irruption dans une église un dimanche, au Pakistan, massacrant purement et simplement les chrétiens qui priaient là. Nous n’avions jamais eu ça auparavant. »

    Pour le haut prélat, cela ne fait aucun doute : « ce sont l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et l’Union Européenne qui ont créé les talibans ». Et de conclure avec lucidité :

    « Les Américains sont intervenus en Afghanistan en 2001, pensant que, par la force, ils pourraient tout résoudre, dépenser des milliards afin de créer une armée nationale afghane, ne comprenant pas qu’il s’agit d’une société tribale vieille de plusieurs siècles, où la première loyauté des jeunes hommes que vous recrutez et payez n’est pas une nation, mais leur ethnie. »