
L'hebdomadaire "rappelle que la "lente dissolution" de la Belgique, devenue une "coquille vide", est allée paradoxalement de pair avec l'intégration progressive du Vieux continent, dont le pays reproduit - à plus petite échelle - un trait fondamental, à savoir une division entre un nord frugal et germanique, et un sud latin dépendant des subsides."Mais cela ne veut pas dire que la Belgique pourrait se scinder sans que personne n'y trouve ombrage", ajoute le magazine."L'Espagne et l'Italie ne seront alors pas les seules à s'inquiéter de ce précédent; une région riche se séparant d'une plus pauvre. Les nationalistes écossais parlent d'indépendance au sein de l'Europe. De nombreux anciens pays communistes disposent d'importantes minorités nationales: pensons aux Hongrois de Slovaquie. Redessinez la Belgique et vous cassez la mystique de la tolérance européenne".
Cet article remet les choses en perspective et voit dans la scission de Louvain et dans l'attitude de l'Eglise belge le point de départ de ce processus de division. Les catholiques belges n'ont-ils pas failli en cédant à l'esprit de division ("diabolos" en grec) alors qu'ils auraient dû et devraient encore être des faiseurs d'unité et de compréhension, fidèles en cela à un idéal de catholicité ("universalité" en français)? Depuis lors, dit l'Economist, la politique belge a succombé au tribalisme...
Commentaires
La jolie théorie du "laboratoire de l'Europe" est un conte pour grandes personnes. L'existence des Etats pluri-nationaux est partout problématique. Si la Belgique venait à se scinder selon le pointillé des peuples qui la composent, elle ne ferait que refermer une parenthèse de deux siècles sans mettre en péril ni l'Europe politique ni l'existence des Wallons et des Flamands. Ils deviendront d'inévitables et excellents voisins et cesseront enfin de se quereller.
Je ne m'intéresse que très modérément à la politique. Je comprends ce qu'écrit PRM. A priori, je serais séduit par un rattachement de la Wallonie à la France (on est Liégeois ou on ne l'est pas!) patrie à laquelle nous lie déjà une bonne part de notre univers culturel.
La raison de douter, c'est que la Belgique n'est pas si artificielle que cela. Comme l'Alsace-Lorraine, l'ancienne principauté de Liège et les anciens Pays-Bas, devenus méridionaux par suite d'une sécession religieuse, sont foncièrement des pays d'entre-deux où la germanité et la latinité se sont toujours cotoyés depuis plus de mille ans.
Quant à la raison de décider, elle ne dépend pas tellement des Wallons, ni du "melting pot" bruxellois...