L'éditorialiste diplomatique aux Echos (France) Jacques Hubert-Rodier attire l'attention sur l'importance du referendum qui s'est déroulé au Sud-Soudan :
La révolution tunisienne et cette immense aspiration des peuples à secouer le joug de régimes autoritaires dans le monde arabe, en Egypte, en Algérie, en Jordanie, voire au Yémen, l'auraient presque fait oublier, mais une nouvelle nation, et pas des moindres, est sur le point de naître après des années d'une sanglante guerre civile qui a fait plus de 2,5 millions de morts.
Le 9 janvier dernier par référendum, le Sud-Soudan, plutôt animiste et chrétien, s'est prononcé pour son divorce du nord du pays, à majorité musulmane. Ce qui constitue une première remise en cause des frontières laissées après l'indépendance des pays en Afrique par les colonisateurs. Mais ce n'est pas la seule tentation de séparation dans cette région du monde. Demain, la Côte d'Ivoire pourrait, elle aussi, se séparer en deux à la suite de l'élection présidentielle et la proclamation de deux présidents, l'un reconnu par la communauté internationale, Alassane Ouattara, et l'autre pas, Laurent Gbagbo. Un pays où, là aussi, il existe de complexes clivages religieux et ethniques.
Après le Soudan, on peut aussi s'interroger sur les conséquences de cette division dans ce que l'on désigne par l'Afrique des Grands Lacs - Burundi, RD Congo, Ouganda, Rwanda. Des pays divers, mais qui ont été marqués aussi par des guerres civiles sanglantes. ...