Dans son édition du lundi 7 février 2011, le journal « La Croix » donne les résultats définitifs du référendum libérateur : Les Sud-Soudanais ont voté à 98,83% en faveur de l'indépendance ouvrant la voie à la naissance d'un nouvel Etat en Afrique. Les résultats , affichés sur des écrans lors d'une cérémonie à Khartoum, montrent que sur les 3.837.406 votes valides, seulement 44.888, soit 1,17%, étaient en faveur du maintien de l'unité avec le Nord.
Pour mémoire, après deux décennies de conflit sanglant (2 millions de morts recensés) entre le Nord, principalement musulman et arabe, et le Sud, majoritairement chrétien et noir, une trêve fut signé entre les protagonistes en 2002 et consolidée trois ans plus tard, le 9 janvier 2005, par un accord de paix signé à Naivasha au Kenya. Celui-ci accordait au Sud Soudan une large autonomie pendant 6 ans, période au bout de laquelle les habitants de la région devaient être conviés à un référendum d'autodétermination
Ce référendum, qui s'est tenu du 9 au 15 janvier 2011 et dont la communauté internationale a salué la crédibilité, était un élément clé de l'accord de paix précité. Aux termes de celui-ci,. lla séparation effective est attendue le 9 juillet prochain. D’ici là, Nordistes et Sudistes doivent encore se mettre d'accord sur des dossiers sensibles, dont la délimitation des frontières, le partage des revenus du pétrole ou encore le statut de la région contestée d'Abyei.
À Juba, principale ville du Sud-Soudan, l'annonce des résultats a été accueillie dans la liesse. Le président de l’actuelle région du Sud-Soudan, Salva Kiir, a souligné que l'indépendance n'était "pas la fin de la route, parce que nous ne pouvons pas être ennemis". Il a promis sagement de permettre la libre circulation des biens et personnes entre les deux pays, de contribuer à faire annuler la dette étrangère du Soudan et à faire lever les sanctions économiques prises par les Etats-Unis contre Khartoum. Dans la matinée de lundi, le président soudanais Omar el-Béchir a dit accepter les résultats et respecter le choix des Sud-Soudanais, s'engageant à « maintenir les liens entre le Nord et le Sud et les relations fondées sur la coopération ».
Le sort de cette région jouxtant l’Ituri congolais n’est pas indifférent aux Belges attachés à leur ancienne colonie.
Sur l’imprégnation chrétienne des populations sud soudanaises, voir les vidéos illustratives : Les Sud-soudanais fêtent Noël et Sud-Soudan : les chrétiens pour l'indépendance
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AFRIQUE/SOUDAN - Le Sud Soudan est officiellement indépendant - Un Evêque dénonce les atrocités commises par la LRA
Juba (Agence Fides) – C’est hier, 7 février qu’ont été publiés les résultats officiels définitifs du référendum portant sur l’indépendance du Sud Soudan qui a eu lieu du 9 au 15 janvier. Dans ce cadre, 98,83% des votants se sont exprimés en faveur de l’indépendance. Le 30 janvier avaient été publiés des résultats préliminaires qui présentaient le même pourcentage en faveur de l’indépendance. L’annonce a été accueillie avec joie par une foule en fête à Juba, capitale du nouvel Etat qui naîtra officiellement en juillet.
Le Sud Soudan devra cependant faire face à différents problèmes dont celui représenté par les violences perpétrées par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). A ce propos, S.Exc. Mgr Edward Hiiboro Kussala, Evêque de Tombura-Yambio qui, hier, avait lancé à Fides un cri d’alarme à propos de la présence sur le territoire de son Diocèse de guérilleros d’origine ougandaise (voir Fides 07/02/2011), a publié une déclaration dans laquelle il dénonce le fait que, dans le Western Equatoria, la LRA a assassiné 2.700 personnes, en enlevant 3.500 autres et contraignant près de 500.000 personnes à quitter leur domicile. L’Evêque propose un plan en quatre points pour faire cesser les violences de la LRA : renforcer la protection des civils, arrêter les dirigeants de la LRA, augmenter les aides humanitaires et poursuivre la négociation afin de parvenir à un accord de paix. (L.M.) (Agence Fides 08/02/2011)
Le danger des bandes de la « Lord’s Resistance Army »(LRA) est réel. Il n’a évidemment rien à voir avec l’affranchissement des sud-soudanais de la dhimmitude islamique : la LRA une secte terroriste née en 1988, pendant la guerre civile ougandaise. Repoussée hors de ses frontières par le gouvernement de Kampala, elle sévit toujours de manière endémique en république centrafricaine, au sud soudan et dans l’est du Congo. Comme les Maï Maï du Kivu, cette étrange « croisade des enfants » recrute un grand nombre d’adolescents, sur fond de sorcellerie mâtinée de citations bibliques. L’âge du monde africain n’est pas celui de la post-modernité avancée.