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Un merveilleux bouquin de François

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Bien inspiré, l'abbé de Tanoüarn, sur Metablog, nous partage son émerveillement à la lecture d'un texte du futur pape François :

François ou Ignace ?

Je suis tombé tout à l'heure à la Procure sur un merveilleux bouquin du pape François - pas celui que le cardinal Vingt-Trois nous a recommandé à la messe chrismale, recueillant des textes de l'archevêque de Buenos Aires (Seul l'amour nous sauvera, éd. Parole et Silence), mais un texte publié par Magnificat, qui reprend une retraite de saint Ignace prêchée en 2006 par le cardinal Bergoglio à "ses frères évêques". Un texte simple, citant abondamment Evangelii nuntiandi, cette invitation à évangéliser lancée par le pape Paul VI en plein relativisme post-conciliaire, mais citant d'abord saint Ignace, à commencer par le célèbre Principe et fondement : "L'homme est créé pour louer, honorer et servir Dieu notre Seigneur et par ce moyen sauver son âme". Surprise : pas de citation de Vatican II.

Qu'y découvre-t-on ? Dès les premières pages, une merveilleuse apologie de l'espérance, placée au-dessus de la foi et de la charité, parce qu'elle est plus urgente : "elle nous dispose à mener le bon combat de la foi et de l'amour" ; et surtout "elle fait la différence entre le bien et le mal". Redire à notre société nihiliste que sans espérance, on ne peut plus distinguer le bien et le mal, c'est d'une importance souveraine. Attention ! Cette espérance n'est pas forcément... optimiste. Le pape François tonne contre "ceux qui déguisent en richesse la pauvreté des solutions qui sont à leur disposition". La première qualité de l'espérance (ce qui est la pierre de touche pour distinguer vraie et fausse espérance), c'est la lucidité. Mais cette lucidité nous met pareillement en garde contre "le défaitisme". Ce défaitisme des clercs qui est "une forme de vanité".Un passage est très beau et prend une force particulière quand on connaît la suite de l'histoire et le cardinal devenu pape, c'est celui qui porte sur la "première grâce" de Pierre apôtre. Cette notion de première grâce (que j'ai rencontrée naguère chez Saint-Cyran) me semble particulièrement importante dans la vie spirituelle. Elle est "celle sur laquelle se fonderont toutes les nouvelles conversions, vécues grâce aux nouvelles corrections offertes par le Seigneur"... Vous avez bien lu ! Le Seigneur nous corrige, et parfois d'importance, notait le cardinal Bergoglio : qu'importe ! Ces corrections sont encore des grâces. Comment les déchiffrer ? En revenant à la première grâce, à la première conversion, aux premières impressions spirituelles qui se sont gravées en nous, aux premières impulsions, aux premiers mouvements de l'âme, à l'évidence chrétienne telle qu'elle s'est imprimée, chacun, dans notre propre coeur.

Mais quelle est la première grâce de Pierre ? "Ce que l'on appelle la première confession de Simon Pierre" en Luc 5, 8-10. "Eloigne toi de moi Seigneur car je suis un homme pécheur - Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras". Commentaire bergoglien : "Simon Pierre ne dissociera jamais plus ces deux dimensions de sa vie : il se dira toujours pécheur et prêcheur". La première grâce en nous aussi provient toujours du péché... pardonné et de l'impulsion devinée...

Il y aurait beaucoup d'autres choses à relever. Autant vous inviter à lire! Mais je ne veux pas quitter ce petit ouvrage sans vous signaler la formule bergoglienne sur "l'originalité de l'Evangile". Oui, l'Evangile, pris à coeur, fait de nous des originaux. Prendre à coeur l'Evangile, "recouvrer la puissance de l'Evangile, c'est l'objectif de ces exercices spirituels"... Puissions nous être des originaux dans le Seigneur en refusant de "nous conformer à ce monde" (formule de saint Paul citée sous cette forme dans le chapitre sur le monde). Nous avons un pape original! Les termes même dans lesquels se pose sa spiritualité font de lui un original, prenant ses leçons dans l'Evangile plutôt que dans le monde. Où sont les accents du Concile sur la nécessité de s'ouvrir au monde? Il faut sortir de nos sacristies, nous dit François, mais pas pour aller au monde : "Notre foi est révolutionnaire"!

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