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Foi

  • Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

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    De l'ECLJ :

    Les souffrances silencieuses du peuple Amhara en Éthiopie

    26 avril 2024

    Le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) vient de publier un rapport détaillé sur « La souffrance silencieuse du peuple Amhara en Éthiopie » (The Silent Suffering of the Amhara People in Ethiopia). Ce travail présente un examen approfondi des graves problèmes et violations des droits de l'homme auxquels est confrontée la communauté Amhara en Éthiopie, tout en soulignant la persécution des chrétiens impliqués dans ces crises.

    Sur la base de ce rapport, l'ECLJ a soumis un mémoire pour la 47e session de l'Examen Périodique Universel (EPU), afin de discuter de l'état des droits de l'homme en Éthiopie. En effet, l'ECLJ bénéficie du Statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations unies.

    Le rapport fait état de nombreux incidents importants survenus dans le pays, notamment une série d'attaques contre des chrétiens, le massacre de Burayu, les massacres de Shashemene et de multiples assassinats ciblés dans le Wollega et la zone de Metekel. En expliquant et détaillant ces violations, le rapport met également en lumière le déplacement forcé de la communauté Amhara, en particulier dans les zones situées autour de la capitale. Ces déplacements, souvent justifiés par le gouvernement sous couvert de projets de développement urbain, ont touché de manière disproportionnée les non-Oromos, ce qui indique une discrimination ethnique.

    En outre, le rapport décrit les opérations militaires dans la région Amhara, en particulier après la déclaration de l'état d'urgence en août 2023. Ces opérations ont été marquées par des attaques de drones contre des populations civiles dans des villes telles que Finote Selam[1], Quarit et Dembecha[2], qui ont fait de nombreuses victimes civiles, y compris des femmes et des enfants. L'utilisation de drones contre des populations non combattantes dans ces zones soulève de graves inquiétudes quant au respect par le gouvernement éthiopien du droit international humanitaire et des droits de l'homme.

    Le rapport met également en évidence les exécutions extrajudiciaires et sommaires, avec de nombreux récits d'incidents de ce type survenus au cours d'opérations militaires. Ces opérations impliquent souvent des perquisitions de porte à porte, au cours desquelles les personnes soupçonnées de soutenir les groupes d'opposition sont exécutées sans aucune forme de procès. Il est inquiétant de constater que ces actions ont également visé des personnalités religieuses et des étudiants.

    Les arrestations massives ont aggravé la situation, des milliers d'Amhara étant détenus sous le prétexte de maintenir la sécurité. Ces arrestations, souvent dépourvues de base légale, ont conduit à des centres de détention surpeuplés, où les détenus seraient soumis à des conditions difficiles et n'auraient qu'un accès limité aux soins médicaux. Ces soins de santé inadéquats auraient contribué à une épidémie de choléra en septembre 2023, entraînant plusieurs centaines de décès dans ces centres de détention[3].

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  • Le pape François vient-il d'approuver le "shopping paroissial" ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur le National Catholic Register :

    Le pape François vient-il d'approuver le "shopping paroissial" ?

    COMMENTAIRE : L'anomalie canonique, suggérée par le Saint-Père dans une interview avec CBS News, était autrefois une anomalie mais est devenue la norme parmi les catholiques.

    25 avril 2024

    Dans une interview publiée mercredi, le Pape François a approuvé une pratique qui était autrefois mal vue mais qui est maintenant un phénomène robuste parmi les catholiques pratiquants : choisir sa propre paroisse.

    Le pape François a accordé une interview à Norah O'Donnell de CBS News - sa première interview télévisée avec une chaîne américaine. L'intégralité de l'entretien sera diffusée dans l'émission "60 Minutes" le mois prochain, mais des extraits ont été publiés mercredi, qui traitent des guerres en Ukraine et à Gaza, ainsi que du changement climatique. Les réponses du Saint-Père s'inscrivent dans la lignée de ses récents et fréquents commentaires sur ces questions.

    Ce commentaire ne sera pas considéré comme une nouvelle, mais il reste digne d'intérêt :

    "Je dirais qu'il y a toujours une place, toujours", a déclaré le pape François, s'adressant à ceux qui ne voient pas de place pour eux dans l'Église catholique. "Si dans cette paroisse le prêtre ne semble pas accueillant, je comprends, mais allez voir ailleurs, il y a toujours une place. Ne fuyez pas l'Église. L'Église est très grande. ... Il ne faut pas la fuir".

    Le pape François propose ce que l'on appelait autrefois, par dérision, le "shopping paroissial".

    En droit canonique, un catholique appartient à la paroisse sur le territoire de laquelle il réside. Il existe des exceptions à cette règle, notamment les "paroisses personnelles", dans lesquelles la paroisse inclut les personnes appartenant à certaines catégories "personnelles", telles que la langue, l'ethnie, les associations, le campus, les professions ou les traditions liturgiques. Mais il s'agit là d'exceptions. La norme veut que votre paroisse soit celle où vous vivez.

    À certaines époques de l'histoire récente, ce lien était si fort que les catholiques s'identifiaient à leur paroisse. "Je suis de Sainte-Croix", plutôt que le nom civique du quartier.

    Au cours des dernières décennies, la facilité des transports et la mobilité sociale ayant augmenté, le nombre de catholiques qui choisissent leur paroisse non pas en fonction de leur lieu de résidence, mais selon un autre critère, a augmenté. Les enquêtes indiquent généralement que l'horaire des messes tend à prédominer parmi ces raisons, mais la qualité et le style de l'architecture, de la prédication, de la musique et de la liturgie sont également des facteurs. Parfois, les programmes pour les enfants, les jeunes, les familles ou les personnes âgées sont déterminants. 

    Cette anomalie canonique est mise en évidence lors des baptêmes ou des mariages, pour lesquels le pasteur de la paroisse doit donner son accord. Le couple en question peut être totalement inconnu dans sa paroisse territoriale, car il a choisi de fréquenter une autre paroisse territoriale. Cela peut s'arranger, bien sûr, mais il faut le faire. 

    Cela vaut pour les catholiques pratiquants. Pour les couples - souvent la majorité - qui demandent le mariage ou le baptême et qui ne franchissent jamais la porte d'une église, il importe peu de savoir où ils ne vont pas. Ils sont aussi éloignés spirituellement de leur paroisse d'origine que de n'importe quelle autre.

    Pour les catholiques pratiquants de moins de 40 ans qui s'engagent à observer fidèlement l'obligation dominicale, des impressions anecdotiques suggèrent que la plupart d'entre eux choisissent leur paroisse non pas par territoire mais par préférence. Dans les grandes villes, les jeunes catholiques ont pris l'habitude de se rassembler dans quelques paroisses où ils créent des communautés de jeunes adultes dynamiques. 

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  • "Dignitas infinita" :  le retour de Jean-Paul II ?

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    Du Père Raymond J. de Souza sur The Catholic Thing :

    "Dignitas infinita" :  le retour de Jean-Paul II ?

    27 avril 2024

    Lors du dimanche de la Divine Miséricorde en 2014 (27 avril), le pape François a canonisé deux de ses prédécesseurs, Jean XXIII et Jean-Paul II. Dix ans plus tard, le Saint-Père s'est-il tourné vers Jean-Paul II dans ses moments difficiles ?

    De nombreux fidèles de saint Jean-Paul le Grand - le titre de l'un des livres d'entretien du pape François, soit dit en passant - ont été terriblement déçus par l'approche plutôt discrète du Saint-Père lors de la canonisation, qui n'a mentionné brièvement les deux papes qu'en référence à son Synode sur la famille. La date de la canonisation correspondait également au 75e anniversaire du cardinal Stanisław Dziwisz, secrétaire de longue date de Jean-Paul II, assis à quelques mètres de là. Le pape François n'en a pas tenu compte.

    C'était une erreur de lire trop de choses dans cette homélie en demi-teinte. Au cours des années qui ont suivi, il est devenu évident que le fait de ne pas prendre note des saints est typique du Saint-Père. En 2019, il a canonisé la "Mère Teresa du Brésil", Sœur Dulce Lopes Pontes, sans même mentionner son nom. Elle était si célèbre que Jean-Paul II l'a visitée à l'hôpital lors d'un voyage au Brésil.

    L'étrange relation entre François et Jean-Paul II s'est manifestée très tôt. On aurait pu s'attendre à des hourras et des hosannas du premier à l'égard du second, puisque c'est ce dernier qui a sauvé le premier de son exil jésuite à Cordoba.

    En 1990, les jésuites argentins, fatigués des dissensions entre le père Jorge Bergoglio et la communauté, l'ont envoyé à 500 miles au nord de Buenos Aires pour s'occuper de jésuites âgés et entendre des confessions à Córdoba. Si cela n'avait tenu qu'à ses confrères jésuites, le père Bergoglio aurait probablement passé les dix années suivantes à enseigner la chimie dans un lycée quelque part. Au lieu de cela, Jean-Paul II a mis fin à l'exil et l'a renvoyé à Buenos Aires en tant qu'évêque auxiliaire. Six ans plus tard, il était archevêque. L'exil et l'éloignement des Jésuites étaient probablement considérés comme de bonnes références à Rome.

    Pourtant, le pape François a pris une étrange distance lors de son élection. Lorsqu'il s'est agi d'annoncer le miracle nécessaire à la canonisation de Jean-Paul II, cela s'est fait le jour même de la publication de l'encyclique Lumen fidei. Et François et Benoît XVI sont apparus ensemble pour la première fois lors d'un événement au Vatican. François s'est attaqué à l'histoire de Jean-Paul II avec un marteau-pilon.

    De plus, en renonçant à l'exigence d'un miracle pour Jean XXIII afin qu'il puisse être canonisé en même temps que Jean-Paul II, le pape François a laissé entendre qu'il souhaitait diluer l'attention portée au seul Jean-Paul II.

    Les symboles allaient bientôt céder la place à un désir apparent de mettre de côté certaines des réalisations emblématiques de Jean-Paul II.

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  • Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Ciné-débat « Sacerdoce » à Liège mardi 4 juin 20h00

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    Le film documentaire de DAMIEN BOYER qui a rencontré un joli succès depuis sa sortie.

    Dans la grande salle de cinéma du Collège Saint-Louis

    Synopsis

    Depuis des siècles, les prêtres accompagnent de nombreuses personnes dans leur vie, dans les moments de joie comme d’épreuve. Alors que le scandale des abus a entaché l’Église ces dernières années, les prêtres demeurent un mystère. Plus qu’un simple métier, leur fonction exige un style de vie si radical, celui du célibat, de l’abandon de la paternité et d’un style de vie sobre. Antoine, prêtre vagabond, ancien rider, sillonne l’Ariège avec sa caravane pour écouter les villageois. Gaspard, prêtre montagnard, pousse les jeunes à se dépasser, à contempler la création, et à se débarrasser de leurs addictions. François, prêtre parisien expérimenté, apporte son regard empreint de sagesse sur la nature profonde du sacerdoce. Paul souhaite remporter le championnat de France du clergé à vélo. Le Père Matthieu emmène Jésus en procession dans les quartiers chauds des Philippines. A travers leurs vies données au monde s’esquissent les enjeux de leur engagement et de la prêtrise au XXIe siècle.

    Horaire et billets

    Grande salle de Cinéma du Collège Saint-Louis
    Parking gratuit, entrée par la rue Villette 28, Liège.

    Accueil à partir de 19h30, début de la séance à 20h00

    Les billets sont en prévente ici: https://www.billetweb.fr/sacerdoce-cine-debat

    Tarifs: soutien 15€, base 10€, -25 et 65+: 6€

    En vente aussi le jour même au tarif de base de 12 Euros dans la limite des places disponibles.

    Débat

    Un débat sera proposé à la fin du film, animé par Laurent Verpoorten, journaliste RCF, avec les abbés José Gierkens, doyen de la Basse-Meuse et président du conseil presbytéral de Liège, Jean Dewandre, curé de Trois-Ponts et pilote de rallye et Alessio Secci, aumonier de la communauté italienne de Liège.

    Critiques

    PARIS MATCH

    « Sacerdoce »: L’étonnant succès du film sur la vie des prêtres.

    LA CROIX

    « Sacerdoce »: entrée dans la vie des prêtres.

    Protestant évangélique, le réalisateur Damien Boyer consacre un film documentaire pour sortir des clichés sur les prêtres, sans esquiver les sujets gênants.

    Point de vue de Blanche Streb sur RCF

    Des hommes comme les autres avec des faiblesses, des blessures mais une vraie lumière.

    La projection se fait au profit du Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon asbl et dans le cadre de Liège Fête-Dieu.

  • Que penser des critiques du document « Dignitas Infinita » du Dicastère de la Doctrine de la foi ?

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    Que penser des critiques du document « Dignitas Infinita » du Dicastère de la Doctrine de la foi ? par Arnaud Dumouch (10 mn)

    https://youtu.be/abwkx-opVpM

    Question : J'espère ne pas vous déranger mais j'ai entendu un Youtuber critiquer « Dignitas Infinita » car « la dignité d'un homme ne peut être infinie mais seulement celle de Dieu ». Pourriez-vous m'éclairer par rapport à cela?

    Réponse : En effet jamais l'homme ne devrait, de sa propre initiative, revendiquer une dignité infinie. 

    C'est Dieu qui, dans son regard sur l'homme, veut lui attribuer cette dignité infinie comme le prouve suffisamment le fait que Dieu s'incarne et décide de mourir sur la croix POUR L'HOMME. Il y a là de la part de Dieu une reconnaissance démontrée de son regard d'amour « infini » sur la dignité « infinie » qu'il confère à l'homme. 

    Cette critique est simplement dans la lignée du rejet des exagérations qui sont sorties de mai 68 où la dignité infinie de l'homme est exaltée en opposition avec la dignité infinie de Dieu qui est première et fondatrice de tout.

  • Selon Parolin, les réformes du pontificat de François sont irréversibles

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    De Vatican News (it) (Salvatore Cernuzio) :

    Parolin : pas de retour en arrière sur les réformes du pontificat de François

    Qu'adviendra-t-il des réformes entreprises par le Pape ? Ces "processus" sur l'évangélisation, sur le rôle des femmes et des laïcs, et d'autres encore, initiés ou en cours, non pas pour occuper l'espace - comme le disait Jean XXIII - mais pour susciter des réflexions, des questions et surtout des réponses pour l'Église et le monde d'aujourd'hui ?

    La question fait partie des "Cinq questions qui agitent l'Église", comme le titre le livre du journaliste Ignazio Ingrao, vaticaniste pour Tg1, publié par San Paolo, et présenté cet après-midi, 24 avril, dans une salle Spadolini bondée au ministère de la Culture. Il s'agit d'un volume vaste et multiforme qui va des nouvelles et de l'actualité de l'Église universelle - les nominations à la Curie ou l'expansion des églises pentecôtistes en Amérique latine - au magistère du pape François et aux documents du Saint-Siège. Fiducia Supplicans n'est pas en reste.

    Le risque d'un demi-tour

    C'est le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, qui s'est attardé sur chacune des questions posées par le livre, en commençant par la dernière, celle sur les processus engagés au cours de ces onze années de pontificat : "Qu'adviendra-t-il des réformes entreprises par le pape François ?" À cette question, a dit le cardinal - assis à la table des orateurs avec le ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano - "il y en a aussi une qui sonne pour certains comme une menace et pour d'autres comme une illusion : y a-t-il le risque d'un demi-tour ?".

    "Pour tenter d'apporter une réponse, le cardinal s'est ensuite référé aux paroles de la Lettre de Jacques : "Soyez donc patients, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur...". Ici, a ajouté le Secrétaire d'Etat, "le discernement, qui n'est pas une simple intuition mais le fruit d'une prière continue dans l'Esprit, indiquera, dans le temps détendu de ceux qui savent être patients, comment continuer et ce qu'il faut rendre institutionnel. C'est précisément parce qu'il s'agit de l'action de l'Esprit qu'il ne peut y avoir de demi-tour".

    Ecclesia semper reformanda

    Nous parlons donc de "processus irréversibles", comme l'a dit Ingrao lui-même dans son introduction, auxquels doit correspondre "une réponse pastorale" qui est "importante et nécessaire mais pas suffisante" parce qu'"une réponse éthique et morale est nécessaire". Mgr Parolin s'est fait l'écho de ces déclarations de l'auteur, en rappelant également l'expression latine bien connue "Ecclesia semper reformanda", qui signifie, a-t-il expliqué, que "l'Église doit toujours être ramenée à sa forme propre". Lumen Gentium l'exprime ainsi : "Alors que le Christ n'a pas connu le péché", l'Église "qui comprend en son sein des pécheurs" a "besoin de se purifier, en avançant sur le chemin de la pénitence et du renouveau".

    Des difficultés comme autant d'opportunités

    Dans son discours, le cardinal a ensuite réfléchi au verbe contenu dans le titre du livre d'Ingrao, "agitate" : "Il m'a frappé", a-t-il dit, car "il semble inviter le lecteur à parcourir le texte avec cette conscience et cette prudence avec lesquelles nous abordons la narration d'une situation de trouble et de peur que nous trouvons dans l'Évangile de Matthieu" avec l'épisode de la barque déchaînée. "Toute traversée, même celle de l'histoire, est une traversée", a affirmé le cardinal, "les difficultés peuvent être lues non seulement comme des troubles, non seulement comme des dangers, mais aussi comme des opportunités" ; cela "fait partie de la sage pédagogie de Dieu avec laquelle il nous éduque, nous fait mûrir et progresser". 

    La joie de l'Évangile

    Le cardinal a également fait référence à Evangelii Gaudium, le document programmatique du pontificat de Jorge Mario Bergoglio, en réponse à l'une des cinq questions du volume : "Où en est l'Église sortante ? Quelle est la distance qui sépare l'Église de la réalité d'aujourd'hui, malgré ses efforts ? M. Parolin a ajouté une autre question : "Qu'est-il advenu de cette joie de la redécouverte de l'Évangile ? "Le grand risque du monde d'aujourd'hui est une tristesse individualiste", a-t-il déclaré.

    Les jeunes et les églises pentecôtistes

    Mgr Parolin a ensuite analysé une à une les cinq questions. La première, tout d'abord : une "fresque sur les jeunes", toujours en équilibre entre "explorateurs" et "avant-postes d'une société distraite par les médias sociaux". Des jeunes avec une sensibilité écologique et sociale, "avec une attention profonde à l'époque et aux défis du pontificat", dont les vrais sentiments et la capacité de rêver doivent être "réveillés". Sur la deuxième question, centrée sur la "fascination" exercée en Europe et surtout en Amérique latine par les églises pentecôtistes, le cardinal a rapporté les différentes opinions sur ce phénomène : entre ceux qui parlent d'une conséquence du soutien économique des Etats-Unis "pour contrer la dérive marxiste alimentée par la théologie de la libération" et ceux qui au contraire voient un paradoxe : "L'Eglise a choisi les pauvres et les pauvres ont choisi les pentecôtistes". Mgr Parolin a plutôt voulu rappeler ce que Benoît XVI et François ont dit à maintes reprises : "L'Église ne grandit pas par le prosélytisme mais par l'attraction".

    L'ouverture aux laïcs et aux femmes

    La troisième question sur l'ouverture aux laïcs et aux femmes est également d'actualité : "Est-ce une réalité ou une façade ? demande Ingrao dans le livre. Et Parolin a répondu précisément avec les mots du livre dans lequel il rappelle les expériences des femmes, qui pour le Pape François ont un point de vue privilégié et qui sont racontées "en filigrane par rapport à ce qui est énoncé dans l'exhortation post-synodale Querida Amazonia". Des femmes qui offrent une contribution à l'Église "à leur manière, en prolongeant la tendresse de Marie, la Mère". Les femmes sont l'un des thèmes au centre du Synode sur la synodalité dont la deuxième phase est en cours de préparation : "L'accent est mis sur la relation entre le Synode de l'Église universelle et les questions et les attentes qui découlent des chemins synodaux entrepris par les différentes Églises locales".

    Début et fin de vie

    Des "urgences anthropologiques" qui s'ouvrent à la quatrième question sur le début et la fin de la vie, les frontières de la médecine et les questions de genre : "Des thèmes qui demandent beaucoup de réflexion", a dit le cardinal, pour lesquels - a-t-il ajouté en citant l'auteur - "il faut avancer avec une prudence absolue" : "Il ne s'agit pas de chercher des réponses plus ou moins en phase avec l'époque ou alignées sur la défense d'une morale translationnelle. Il s'agit plutôt de faire mûrir un nouvel humanisme qui, enraciné dans le personnalisme chrétien, sache répondre aux questions d'aujourd'hui".

    Partir de ce qui unit

    Pour parvenir à "une réponse morale", a poursuivi M. Ingrao, il faut "une réflexion anthropologique sur ce que deviendront les hommes et les femmes d'aujourd'hui", en dépassant les barrières qui divisent et en voyant au contraire ce qui unit. Pour sa part, le ministre Sangiuliano a rappelé l'importance du caractère sacré de l'Église qui, a-t-il dit, "a survécu à tout parce qu'elle répond au besoin intérieur de l'être humain", répond "au besoin philosophique de croire en Dieu : aussi bien Dostoïevski que Heidegger arrivent à la conclusion que seul Dieu peut nous sauver".

    La parole désarmée de l'Eglise

    Enfin, le journaliste Ingrao remercie le cardinal secrétaire d'État pour sa volonté constante de s'arrêter et de répondre aux questions des journalistes à chaque événement public : un geste "de grand respect pour notre travail". Mais surtout, "un message profond au-delà du contenu : la réponse d'une parole douce, d'une parole qui sert la croissance de l'autre. Dans un monde de paroles violentes qui blessent et divisent, la parole du cardinal est la parole de l'Eglise qui peut apparaître comme une parole désarmée", alors qu'il s'agit au contraire d'une parole de force qui est aussi la marque de la diplomatie vaticane. Une force "construite sur la rencontre avec l'autre".

  • 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    François accueille «à bras ouverts» l'Action catholique italienne

    À l’appel de l’Action catholique italienne, 60 000 personnes se sont réunies place Saint-Pierre à Rome ce jeudi 25 avril, pour une rencontre avec le Pape François. Dans son discours, il a insisté sur l’importance de garder les bras ouverts pour accueillir toute personne, à l’image de l’étreinte du Père qui sauve.

    Une foule colorée, de tous âges et de toute l’Italie s’est amassée dans une ambiance joyeuse sur la place Saint-Pierre. Ce jeudi 25 avril, jour férié en Italie qui célèbre sa libération de l’occupation de l'Allemagne nazie et du pouvoir fasciste, 60 000 membres ou sympathisants de l’Action catholique italienne ont participé à l’audience du Pape François.

    Lors de son discours, le Saint-Père est revenu sur le titre de l’événement, «À bras ouverts», justement situé entre les colonnades du Bernin sur la place Saint-Pierre dont il est dit qu’elle s’ouvre pour embrasser le monde.

    Pour le Souverain pontife, «l'étreinte est l'une des expressions les plus spontanées de l'expérience humaine». La vie de l’homme s’ouvre avec l’étreinte de ses parents, a-t-il expliqué. Elle est suivie de nombreuses autres qui «donnent sens et valeur aux jours et aux années, jusqu'à la dernière, celle de quitter le chemin terrestre». Le Souverain pontife a insisté sur «la grande étreinte de Dieu» à l’image de la parabole du Père miséricordieux (cf. Lc 15) , et a distingué entre trois types d’étreinte: celle qui manque, celle qui sauve et celle qui change la vie.

    Le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie

    Face aux membres de l’Association catholique italienne engagés dans le service auprès des plus pauvres, François a déploré les «étreintes qui manquent», qui se heurtent à des résistances ou des fermetures, et qui engendrent les guerres. «Oui, à l'origine des guerres, il y a souvent des étreintes manquées ou refusées», a-t-il insisté, encourageant les membres de l’AC à «témoigner à tous que le chemin de l'étreinte est le chemin de la vie».

    Le Pape s’est ensuite intéressé à «l’étreinte qui sauve», d’abord humaine mais surtout spirituelle, car Dieu vient sauver chacun, avec «l'étreinte miséricordieuse du Dieu qui sauve, du Père bon qui s'est révélé en Jésus et dont le visage se reflète dans chacun de ses gestes, de pardon, de guérison, de délivrance, de service».

    “Ne perdons donc jamais de vue l'étreinte du Père qui sauve, paradigme de la vie et cœur de l'Évangile, modèle de la radicalité de l'amour, qui se nourrit et s'inspire du don gratuit et toujours surabondant de Dieu. Laissons-nous embrasser par Lui, comme des enfants pour pouvoir embrasser nos frères et sœurs avec la même charité.”

    L’étreinte de la charité

    À l’image de nombreux saints bouleversés par une étreinte, comme saint François qui décide de tout quitter pour suivre le Seigneur, après avoir embrassé un lépreux, «l’étreinte de la charité» doit être le «dénominateur commun de la vie associative», de l’Action catholique italienne. «Qu'elle façonne tous vos efforts et votre service, afin que vous viviez fidèles à votre vocation et à votre histoire», a lancé le Pape François devant une place Saint-Pierre remplie de drapeaux et de banderoles.

    Pour l’évêque de Rome, en se faisant témoins de la charité, les membres de l’Action catholique italienne pourront «donner des signes concrets de changement selon l'Évangile, au niveau social, culturel, politique et économique» dans leurs différents contextes. Il les encourage à faire grandir la culture de l’accueil «en renouvelant les relations familiales et éducatives, les processus de réconciliation et de justice, les efforts de communion et de coresponsabilité, en construisant des liens pour un avenir de paix».

    L'importance de la synodalité

    Enfin, le Pape trace un parallèle entre cette rencontre avec des personnes de tous âges et de tous horizons, et le Synode qui approche de sa dernière phase avec la seconde session prévue en octobre 2024. «Mais l'aspect le plus important de ce Synode est la synodalité. Les sujets, les thèmes, doivent mettre en avant cette expression de l'Église qu'est la synodalité. C'est pourquoi il faut des hommes et des femmes synodaux, qui sachent dialoguer, interagir, chercher ensemble», a-t-il expliqué.

    Après cette rencontre avec François, un millier de responsables de l’Action catholique italienne se réuniront jusqu’au 28 avril pour leur 18e assemblée nationale. L’association forte de plus de 200 000 membres est présente dans plus de 5000 paroisses italiennes.

  • Quelques réflexions à propos de "Dignitas infinita"

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    De George Weigel sur First Things :

    RÉFLEXIONS SUR DIGNITAS INFINITA

    24 avril 2024

    Lorsque le New Yorker, toujours bien écrit et souvent mal informé, n'aime pas quelque chose, il y a de bonnes chances que je l'aime - un principe qui s'applique, avec certaines réserves, dans le cas de Dignitas Infinita, la "Déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la Foi sur la Dignité Humaine" du 8 avril. La Déclaration souligne l'engagement de l'Église catholique à défendre toute vie humaine, de la conception à la mort naturelle, appelle les catholiques à prendre soin avec compassion des plus vulnérables d'entre nous, défend l'idée biblique de la personne humaine telle qu'elle est définie dans Genèse 1:27-28, et offre une critique bienvenue de la théorie du genre et de la légion de démons qu'elle engendre (ce dernier point étant, comme on pouvait s'y attendre, ce qui a bouleversé le New Yorker). 

    Qu'y a-t-il donc à ne pas aimer ? C'est peut-être trop dire. La question est de savoir si la Déclaration aurait pu être encore meilleure. Je pense que c'est le cas, et ce de plusieurs manières.

    Des aboiements qui ont fait défaut : Dignitas Infinita comporte 116 références à des enseignements magistériels cités dans son texte ; plus de la moitié d'entre elles concernent des documents et des déclarations du pape François. Ce qui est le plus frappant, cependant, c'est l'absence de toute référence à l'encyclique Veritatis Splendor (La splendeur de la vérité) du pape Jean-Paul II de 1993 et à son enseignement selon lequel certains actes sont intrinsèquement mauvais : gravement répréhensibles par leur nature même, quelles que soient les circonstances. Cette conviction rationnellement démontrable - que certains actes sont mauvais, un point c'est tout - est le fondement sur lequel l'Église condamne les abus sexuels, l'avortement, l'euthanasie, le suicide assisté et les formes modernes d'esclavage comme la traite des êtres humains. Il s'agit là de "graves violations de la dignité humaine", comme le dit la Déclaration. Mais pourquoi en est-il ainsi ? Non pas parce qu'elles heurtent nos sentiments ou notre sensibilité à l'égard de la dignité humaine, mais parce que nous pouvons savoir par la raison qu'elles sont toujours gravement répréhensibles. Il aurait fallu le dire clairement. 

    Ainsi, la tendresse manifestée durant ce pontificat à l'égard des théologiens moraux qui rejettent l'enseignement de Veritatis Splendor sur les actes intrinsèquement mauvais affaiblit la défense de la dignité humaine que la Déclaration veut mettre en place. 

    La défense de la vie humaine prénatale : Dignitas Infinita rejette passionnément l'avortement et associe à juste titre la licence d'avortement à l'érosion des "fondements solides et durables de la défense des droits de l'homme". La Déclaration aurait cependant été renforcée si elle avait pris exemple sur les évêques américains qui, depuis plus d'un demi-siècle, défendent la cause pro-vie en enseignant deux vérités que toute personne raisonnable peut comprendre : 1) C'est un fait scientifique, et non une spéculation philosophique, que le produit de la conception humaine est un être humain doté d'une identité génétique unique. 2) Une société juste veillera à ce que les êtres humains innocents, dans toutes les conditions et à tous les stades de la vie, soient protégés par la loi. Alors que la Déclaration conclut sa section sur l'avortement par une référence à l'engagement généreux de Sainte Thérèse de Calcutta pour la défense de toute personne conçue, elle ne fait aucune référence aux milliers de centres de grossesse d'urgence aux États-Unis, où les femmes reçoivent des soins pendant la grossesse et un soutien après la naissance de l'enfant. Ainsi, le complément essentiel de l'action publique en faveur de l'enfant à naître - la solidarité avec les femmes en état de grossesse critique - est sous-estimé dans Dignitas Infinita.

    La fraude du "changement de sexe" : La Déclaration affirme, à juste titre, que "toute intervention de changement de sexe risque, en règle générale, de menacer la dignité unique que la personne a reçue dès le moment de la conception". Cette déclaration aurait pu être développée davantage. De toute urgence, Dignitas Infinita aurait dû condamner explicitement la "transition" d'enfants et d'adolescents désorientés et souffrants - la forme la plus méprisable du phénomène "trans" - en tant que maltraitance d'enfants. Si un rapport commandé par le Service national de santé britannique a pu dénoncer cette faute médicale comme étant totalement injustifiée par des preuves cliniques, le Dicastère pour la doctrine de la foi aurait certainement pu souligner les dangers que représentent pour les enfants et les adolescents les idéologues trans, les médecins véreux et les chirurgiens plasticiens sans scrupules. 

    Des guerres justes existent : Citant le pape François, la Déclaration affirme qu'"il est très difficile, de nos jours, d'invoquer les critères rationnels élaborés au cours des siècles précédents pour parler de la possibilité d'une 'guerre juste'". On ne peut qu'être respectueusement et fermement en désaccord. Ces "critères rationnels" sont à la base de l'autodéfense de l'Ukraine contre une agression meurtrière que l'agresseur russe a ouvertement déclarée génocidaire. Ces mêmes critères constituent le fondement et le cadre moral de la guerre défensive d'Israël contre le Hamas, le Hezbollah et leur commanditaire iranien. Les critères de la guerre juste soutiendraient la résistance de Taïwan à toute tentative communiste chinoise de détruire l'indépendance de la première démocratie chinoise depuis des millénaires. 

    La guerre culturelle mondiale est en effet une compétition pour défendre et promouvoir la dignité humaine. Dignitas Infinita aide ceux d'entre nous qui mènent cette guerre inévitable. Elle aurait pu aider davantage.

    La chronique de George Weigel intitulée "La différence catholique" est publiée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la William E. Simon Chair in Catholic Studies.

  • « Ratzinger voulait une théologie du sacerdoce pour résister à la modernité » (Mgr Gänswein)

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    D'E.S.M. :

    Mgr Georg Gänswein à Heiligenkreuz - vibrant hommage à Benoît XVI

    Le 24 avril 2024 - E.S.M. -  La revue italienne Il Timone fait la synthèse d’un discours que Mrg Georg Gänswein, fidèle secrétaire de notre regretté pape Benoit XVI, a prononcé récemment à Heiligenkreuz, monastère cher au Saint-Père. Le sujet de la rencontre – intitulée « La beauté, le défi et la crise de la prêtrise » – était l’avenir de la prêtrise et la compréhension qu’en ont les prêtres eux-mêmes.

    « Ratzinger voulait une théologie du sacerdoce pour résister à la modernité »

    Le 24 avril 2024 - E.S.M. - Plus d’un an après sa mort, la pensée de Joseph Ratzinger/Benoît XVI continue à montrer toute sa grandeur et son actualité, se confirmant encore capable d’orienter théologiquement l’Église. Preuve en est, une récente intervention de son secrétaire particulier et historique, l’archevêque Georg Gänswein, qui devrait bientôt devenir nonce en Lituanie (NDLR : vrai ou simple rumeur ???). Mgr Gänswein a pris la parole le week-end dernier en Autriche, au monastère cistercien de Heiligenkreuz - le plus ancien du monde sans interruption depuis sa fondation -, avec les théologiens locaux et le cardinal Kurt Koch.

    L'objet de la rencontre - intitulée "La beauté, le défi et la crise du sacerdoce" - était l’avenir du sacerdoce et la compréhension de celui-ci par les prêtres eux-mêmes. Dans ce contexte, selon ce qui a filtré dans les médias, Mgr Gänswein a été témoin de ce qui, sur le sujet, était la perspective du défunt Pape Benoît XVI/Joseph Ratzinger, auquel notre revue a consacré un numéro spécial, avec ses mémoires et ses souvenirs signés de leur main par huit cardinaux, dont le défunt cardinal Pell. Ainsi, son secrétaire historique a pu rappeler ce qui, disait-on, était la pensée ratzingérienne sur le sacerdoce.

    Comme sur bien d’autres sujets, la pensée du théologien allemand était raffinée et courageuse. Mgr Gänswein a en effet rappelé comment Benoît voulait formuler une « théologie solide du sacerdoce », capable de résister « même aux incompréhensions du monde moderne ». Une tentative qui s'est avérée nécessaire, a ajouté l’archevêque, à la lumière du grand nombre de ceux qui ont abandonné le sacerdoce, ainsi que de le « déclin drastique des vocations sacerdotales dans de nombreux pays ». Ces deux aspects, il faut le dire, ne sont pas exclusivement attribuables à des raisons théologiques; et pourtant le pape allemand voyait - comme dans d’autres domaines - une crise théologique sous jacente au phénomène.

    C'est pourquoi, a toujours rappelé Mgr Gänswein, Benoît XVI s'est engagé à veiller à ce que le sacerdoce soit "christologiquement justifiable", puisque les prêtres sont "appelés par le Seigneur ressuscité et fortifiés par le sacrement", a déclaré le secrétaire historique du successeur de saint Jean-Paul II. Pour Ratzinger, "le sacerdoce n’était donc pas une fin en soi dans aucun aspect de son existence", mais existait pour le service de l’Église. Leurs caractéristiques distinctives étaient - et doivent redevenir - "l'altruisme et l'expropriation de soi en faveur du Seigneur".

    Pour rendre ce qu'il voulait dire encore plus clair, Benoît XVI avait comparé le sacerdoce et son service à un pont entre les deux frives de l'histoire du salut et de la tradition catholique, d'une part, et d'autre part « de l'homme moderne, de l'homme de tous les temps", ajoute Gänswein ; à qui revient le mérite d'être le gardien vivant - avec bien d'autres, bien entendu - de la mémoire et de l'actualité d'une pensée, celle de Ratzinger, qui a certainement encore beaucoup à dire et à donner à l'Église. Surtout dans un contexte comme celui d'aujourd'hui où, au-delà de la désertification des séminaires et des églises, semble régner un chaos qui éclipse cette espérance, comme le rappelait Antonio Socci dans el Timone de ce mois-ci, sans laquelle "la foi et la charité ne sont qu'un cimetière"

    Il timone - Traduction  E.S.M

  • Sur les écrans : un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

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    De zenit.org (Anne van Merris) :

    sajeplus.fr

    France : Sortie du film « Opération prophète »

    Un film sur la vie du cardinal polonais Wyszyński

    24 avril 2024

    Réalisé en 2022 par le polonais Michal Kondrat, le film « Opération prophète » est disponible depuis le 16 avril 2024 en DVD dans toutes les librairies religieuses en France, et sur la plateforme de streaming SAJE+. Le film raconte l’histoire du bienheureux cardinal Stefan Wyszyński, primat de Pologne, rétabli en 1956 à la tête de l’Église catholique à Varsovie, après avoir vécu trois ans d’emprisonnement et de tortures aux mains du régime communiste. Chef spirituel et visionnaire, le cardinal Wyszyński a dialogué sans relâche, en pleine guerre froide, avec les autorités communistes pour négocier plus de droits pour l’Église et le peuple polonais opprimé. Il a ouvert la voie à son compatriote et grand ami Karol Józef Wojtyła, devenu le pape Jean-Paul II, et à la chute du communisme en Europe. Homme de courage et symbole de la résistance au communisme, le cardinal Wyszyński est mort le 28 mai 1981, à l’âge de 79 ans, quinze jours après que le pape Jean Paul II ait été victime d’une tentative d’assassinat. Dans ses notes de prison, il a écrit : « Le plus grand péché pour un apôtre est la peur ; la peur d’un apôtre est le premier allié de ses ennemis. » 

  • Saint Marc l'Evangéliste (25 avril)

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    Du Père Bernard Domini sur le site de la Famille Missionnaire de Notre-Dame :

    (archive du 25 avril 2017) St Marc (P. Bernard)

    Nous fêtons avec joie et reconnaissance,  en ce 25 avril, l’évangéliste Saint Marc, que Benoît XVI appelle « le collaborateur de Pierre». Le Père, avec énergie, nous a souvent rappelé que St Marc ne doit pas être confondu avec Jean-Marc, qui a accompagné Saint Paul et Saint Barnabé dans leur premier voyage apostolique. Pour la Bse Anne-Catherine Emmerich, il s’agit de deux hommes bien distincts.

    La Tradition ne nous a pas transmis beaucoup d’éléments sur la vie de Saint Marc. ACE dit qu’il habitait dans le Nord de la Terre Sainte et qu’il a été un disciple de Jésus mais qu’il n’était pas toujours avec Jésus. Il fut l’un de ceux qui se scandalisèrent lorsque Jésus dit qu’il fallait manger sa chair et boire son sang. Il se scandalisa aussi de la folie de Marie Magdeleine oignant Jésus avec un parfum très cher ! Il abandonna les disciples après l’arrestation de Jésus et ne revint qu’au moment de l’apparition de Jésus sur la montagne.

    Il accompagna souvent St Pierre ensuite puis mourut martyr à Alexandrie. Papias disait : Marc, qui avait été l'interprète de Pierre, écrivit exactement tout ce dont il se souvint, mais non dans l’ordre. Il ne se souciait que d'une chose : ne rien omettre de ce qu'il avait entendu, et ne rien rapporter que de véritable. Saint Irénée écrit qu'après la mort de Pierre et de Paul, Marc, disciple et interprète de Pierre, nous transmit lui aussi par écrit ce qui avait été prêché par Pierre (Contra haereses, Livre III, chapitre I, 1). Tertullien attribue à Pierre ce que Marc a écrit (Adversus Marcionem, Livre IV, chapitre V). St Clément d'Alexandrie et Origène soulignent le scrupule de St Marc d’écrire selon ce que Pierre lui avait enseigné. Le grand saint Jérôme parle de Marc, l’interprète de l'apôtre Pierre et le premier évêque d'Alexandrie. Le témoignage d’Eusèbe de Césarée est important : Pierre établit aussi les églises d'Egypte, avec celle d'Alexandrie, non pas en personne, mais par Marc, son disciple. Car lui-même pendant ce temps s'occupait de l'Italie et des nations environnantes ; il envoya don Marc, son disciple, destiné à devenir le docteur et le conquérant de l'Egypte.

    Pourquoi l’évangile selon Saint Marc est-il symbolisé par le lion ? Parce que, d’une part, le lion fait partie des quatre bêtes de la vision d’Ezechiel (1,10), et de Saint Jean (Ap 4,7-8) et que, d’autre part, l’évangile selon Saint Marc commence par la prédication de Jean-Baptiste dans le désert dont le lion est l'animal.

    En cette Fête de l’évangéliste Saint Marc, nous devons encore rappeler le primat du témoignage des évangélistes, qui est fondamental pour notre Foi. Comme nous l’Eglise le rappelle, en ce temps pascal, la Foi chrétienne ne se fonde pas sur une idéologie mais sur les faits réels de l’Histoire du Salut ! Le Père et Monsieur Gérard Soulages ont combattu les graves erreurs modernistes de notre temps, qui niaient l’historicité des évangiles. Benoît XVI a donné un enseignement lumineux dans son livre en trois tomes sur Jésus de Nazareth. L’historicité des évangiles ne devraient plus être remise en question, étant donné qu’un document dogmatique du Concile Vatican II, Dei Verbum, affirme avec autorité : « Notre sainte Mère l'Eglise a tenu et tient fermement et avec la plus grande constance, que ces quatre Evangiles, dont elle affirme sans hésiter l'historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel… Les évangélistes sont des apôtres ou des hommes évangéliques (DV 18). Ils sont donc témoins oculaires et serviteurs de la Parole. Saint Marc n’est pas un apôtre, mais il est le témoin fidèle de Pierre, le chef des apôtres. Il n’a transmis scrupuleusement que ce que Pierre enseignait avec l’autorité du grand témoin qu’il était, selon ce que Dei Verbum enseigne : Que ce soit à partir de leur propre mémoire et de leurs souvenirs, ou à partir du témoignage de ceux qui "furent dès le début ", ils composèrent leurs écrits dans le but de nous faire éprouver la "solidité" des enseignements que nous avons reçus (DV19). A la suite du Père, soyons fidèles et fermes pour transmettre cet autre enseignement du Concile qu’aucun exégète ou théologien n’a le droit de contester : « Toujours et partout l'Eglise a tenu et tient l'origine apostolique des quatre Evangiles. Ce que les apôtres, en effet, sur l'ordre du Christ, ont prêché, par la suite eux-mêmes et des hommes apostoliques nous l'ont, sous l'inspiration divine de l'Esprit, transmis dans des écrits qui sont le fondement de la foi, à savoir, l'Evangile quadriforme selon Matthieu, Marc, Luc et Jean (DV 18).

    Concluons par la tradition conservée à Venise au sujet du corps de Saint Marc qui repose en cette ville : en 828, la ville de Venise en Italie se cherche un nouveau puissant protecteur céleste pour la protéger et pour remplacer saint Théodore afin de rivaliser avec Rome et son grand saint patron saint Pierre. Deux marchands vénitiens ravirent ses reliques sacrées dans la petite chapelle où elle se trouvait depuis sa mort. La basilique Saint-Marc de Venise a été spécialement construite pour les accueillir. Saint Marc devint ainsi le Saint Patron de Venise avec son lion comme symbole de la ville. Marc était venu évangéliser la région par bateau et avait fait naufrage dans la lagune qui allait donner naissance en 452 à Venise. Un ange lui était alors apparu et lui avait dit ces mots :" Paix sur toi Marc mon évangéliste, tu trouveras ici le repos." Remercions Saint Marc et, avec lui, soyons rigoureux pour ne transmettre dans notre prédication que ce que Jésus a réellement dit, réellement fait et ce qu’Il a réellement été : Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai Homme, le Sauveur.

  • Une campagne internationale en appelle à une liberté entière pour la liturgie traditionnelle

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    De Renaissance Catholique :

    CAMPAGNE INTERNATIONALE POUR LA LIBERTÉ ENTIÈRE DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE

    Lutetiae parisiorum, die XXI mensis aprilis, dominica III post Pascha
    Messes basses Fontgombault campagne liberté liturgie traditionnelle

    Être catholique en 2024 n’est pas chose aisée. Une déchristianisation massive se prolonge en Occident à tel point que le catholicisme semble disparaître de l’espace public. Ailleurs, le nombre de chrétiens persécutés pour leur foi ne cesse de croître. L’Eglise semble, de plus, frappée par une crise interne qui se traduit par un recul de la pratique religieuse, une baisse des vocations sacerdotales et religieuses, une moindre pratique sacramentelle et même des dissensions entre prêtres, évêques ou cardinaux hier impensables. Or, parmi les éléments qui peuvent contribuer à la renaissance interne de l’Eglise et à la reprise de son développement missionnaire, il y a d’abord la célébration digne et sainte de sa liturgie, à laquelle peuvent puissamment aider l’exemple et la présence de la liturgie romaine traditionnelle.

    Malgré toutes les tentatives qui ont été faites pour la faire disparaître, spécialement au cours du présent pontificat, cette messe continue à vivre, à se répandre, à sanctifier le peuple chrétien qui y accède. Elle produit des fruits évidents de piété, de croissance des vocations, de conversions. Elle attire la jeunesse, est à l’origine de la floraison de maintes œuvres, notamment scolaires, elle s’accompagne d’un solide enseignement catéchétique. Personne ne peut contester qu’elle est un vecteur de conservation et de transmission de la foi et de la pratique religieuse au milieu d’un affaiblissement de la croyance et d’hémorragie des croyants. Par son ancienneté vénérable cette messe peut également se prévaloir d’avoir sanctifié bien des âmes à travers les siècles. Au sein d’autres forces vives qui se manifestent encore dans l’Église, celle que représente cette vie cultuelle attire l’attention par la structuration que lui confère une lex orandi continuée.

    On lui a certes donné, ou plutôt on lui a toléré quelques espaces de vie, mais en reprenant trop souvent d’une main ce que l’on concédait de l’autre. Sans jamais cependant parvenir à la faire disparaître.

    Depuis la grande dépression de l’immédiat après-Concile, à maintes reprises, pour ranimer la pratique, faire remonter le nombre des vocations sacerdotales et religieuses, tenter de préserver la foi du peuple chrétien, on a tout essayé. Tout, sauf de laisser « faire l’expérience de la tradition », de laisser sa chance à la liturgie dite tridentine. Or, le bon sens demande urgemment aujourd’hui de laisser vivre et prospérer toutes les forces vives dans l’Église et notamment celle-là, qui bénéficie d’un droit plus que millénaire.

    Qu’on ne se méprenne pas : le présent appel n’est pas une requête pour l’obtention d’une nouvelle tolérance comme en 1984, en 1988, ni même pour le rétablissement du statut accordé en 2007 par le motu proprio Summorum Pontificum, qui lui reconnaissant en principe un droit a été ramené, de fait, à un régime de permissions chichement accordées.

    campagne liberté liturgie traditionnelle
messe

    Simples laïcs il ne nous appartient pas de porter un jugement sur le Concile Vatican II, sa continuité ou discontinuité avec l’enseignement antérieur de l’Eglise, le bien-fondé, ou non, des réformes qui en sont issues, etc. En revanche il convient de défendre et transmettre les moyens que la Providence a utilisés pour permettre à un nombre croissant de catholiques de conserver la foi, d’y grandir ou de la découvrir. La liturgie traditionnelle tient dans cette démarche par sa transcendance, sa beauté, son caractère intemporel, sa sûreté doctrinale, une place essentielle.

    C’est pourquoi nous demandons simplement, au titre de la vraie liberté des enfants de Dieu dans l’Église, que soit reconnue la liberté pleine et entière de la liturgie traditionnelle, avec le libre usage de tous ses livres, afin que, sans entrave, dans le rite latin, tous les fidèles puissent en bénéficier et tous les clercs la célébrer.

    Jean-Pierre Maugendre, Directeur général de Renaissance Catholique

    (Ce texte a été traduit et diffusé en allemand, anglais, espagnol, français, italien, néerlandais et portugais.)

    Le présent appel n’est pas une pétition à signer, mais un message à diffuser, éventuellement à reprendre sous toutes formes qui pourront paraître opportunes, et à apporter et expliquer aux cardinaux, évêques et prélats de l’Église universelleSi Renaissance catholique a l’initiative de cette campagne, c’est uniquement pour se faire l’interprète d’un large désir en ce sens qui se manifeste dans l’ensemble du monde catholique. Cette campagne n’est pas la sienne, mais celle de tous ceux qui y participeront, la relayeront, l’amplifieront, chacun à leur manière.