Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

France : Manuel Valls a-t-il bloqué une nomination épiscopale ?

IMPRIMER

Lu sur « Riposte catholique »

« D’après plusieurs sources d’informations, il semble que le ministre de l’Intérieur ait mis son grain de sel dans la nomination du successeur de Mgr Pierre Raffin à l’évêché de Metz (Mgr Raffin vient d’écrire à ses fidèles avant de partir).

Le 27 septembre, Mgr Jean-Christophe Lagleize, alors évêque de Valence, a été nommé par le pape, nouvel évêque de Metz. Or, il semble que ce ne soit pas lui qui ait été nommé à l’origine par le pape François.

Dans la terna présentée à Rome par le nonce apostolique Mgr Luigi Ventura, il y avait certes Mgr Lagleize, mais aussi Mgr Hervé Giraud, évêque de Soissons, et Mgr Jean-Pierre Batut, évêque auxiliaire de Lyon. Or, il semble bien que la Congrégation des évêques, dirigée par le cardinal Marc Ouellet, a élu Mgr Batut et a présenté sa nomination au pape François, qui l’a confirmée par bulle.

Or, comme Metz est un évêché concordataire, cette nomination est particulièrement soumise à l’appréciation du gouvernement français. Et l’écart de dates entre la bulle pontificale, signée le 24 juin, et la nomination effective par décret présidentiel le 27 septembre, montre que cette nomination n’a pas été simple.

D’après nos informations, il semble bien que les services du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, ont refusé la nomination de Mgr Jean-Pierre Batut. Ancien curé de la paroisse Sainte-Jeanne de Chantal à Paris puis de la paroisse bi-ritualiste de Saint-Eugène Sainte-Cécile, Mgr Batut est auxiliaire de Lyon depuis 2008. Connu pour sa bienveillance à l’égard des milieux traditionalistes, depuis son passage à Saint-Eugène, il a manifesté activement son soutien aux marches contre l’avortement à Paris, et bien sûr contre la loi Taubira.

Sauf erreur, ce refus du ministre de l’Intérieur serait le premier blocage d’un gouvernement français du candidat romain depuis le début des années 70. Serait-ce une nouvelle manifestation de christianophobie de ce gouvernement laïciste ?

 Réf. Manuel Valls a-t-il bloqué une nomination épiscopale ?

Les surprises du concordat...

JPSC

Commentaires

  • Le système de concordat est héritier de l'Église gallicane en France, une variante 'light' de l'Église anglicane en Angleterre. Depuis Philippe le Bel, je crois, le Roi de France avait un droit de regard (et même davantage) sur les nominations du haut clergé, qui devait donc être plutôt sympathisant du Roi. Et comme le bas clergé était nommé par le haut clergé, tout le clergé était considéré comme fidèle au Roi avant d'être fidèle au Pape. L'Église de France ne dépendait pas que de l'autorité spirituelle du Vatican, elle était soumise à l'autorité temporelle de la France. C'est en partie pour cela qu'elle a été mise dans le même sac que la Noblesse lors de la Révolution.
    .
    Ce n'est qu'en 1905 que l'Église gallicane fut abolie et que l'Église de France redevint seulement dépendante du Vatican. Mais il y eut pas mal d'oppositions dans l'Église de France elle-même, certains évêques s'accommodant bien du statut séculaire et séculier de l'Église gallicane.
    .
    Notons que l'Église de Belgique est aussi soumise financièrement à l'État belge, avec un Ministre des cultes, souvent franc-maçon, qui tient les cordons de la bourse. Les évêques belges ne peuvent non plus trop ruer dans les brancards, même si les nominations dépendent bien seulement du Vatican. À cette nuance près, que les candidats proposés le seront sans doute sur leur capacité à faire un compromis à la belge entre la doctrine de la Loge et celle de l'Église. On constate malheureusement le peu de réactions de nos évêques aux lois d'inspiration maçonnique votées ces dernières années.
    .
    Le franc maçon Valls fait sans doute la même crise d'autorité anticléricale que ses congénères belges. L'Église n'a par contre aucun droit de regard sur la nomination des prélats francs maçons.

  • Ces politiciens sont vraiment passés maître dans l'art de nous faire avaler des couleuvres! D'un côté, ils prêchent la séparation de l'Eglise et de l'Etat, spécialement quand l'Eglise fait entendre sa voix dans l'espace public face aux nouvelles lois promulguées pour faire plaisir à certains lobbys et qui ne sont pas sans conséquences à long terme, et d'un autre côté, ils s'immiscent sans aucun scrupule dans les affaires internes de l'Eglise. Ce n'est pas ce genre d'hypocrisie qui réconciliera le "bas peuple" avec la classe politique. Et, en tant que Chrétien, je n'ai que faire d'évêques au service du pouvoir.

  • Depuis la pragmatique sanction de Bourges jusqu'en 1905 c'est le souverain qui nomme les évêques en France, le pape se contentant de leur donner l'investiture canonique*. Ceomme le Concordat de l'An IX est toujours en vigueur dans les départementd du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et de la Moselle c'est toujours le Chef de l'Etat (aujourd'hui François Hollande) qui en nomme les Evêques. Il faut rappeler que dans ces départements c'est l'Etat qui rémunère les ministres des 4 cultes reconnus. Il est donc normal qu'il procède à leur choix comme il le fait pour les fonctionnaires civils. Je crois savoir que Mgr Jean-Pierre Batut ne fait pas l'unanimité au sein de l'épiscopat. De toutes façons simple évêque auxiliaire et n'étant ni mosellan ni germanophone il eut été inconcevable de le nommer à la tête du diocèse de Metz (mutatis mutandis c'est un peu comme si l'on nommait à Bruges un évêque ne connaissant pas le Néerlandais). Mgr Jean-Christophe Lagleize qui a une longue expérience épiscopale a semblé plus idoines. Enfin Mgr Jean-Pierre Batut n'aurait certainement pas été bien acceuilli par les catholiques et les protestants mosellans.

    * Ce fut également le cas pour les diocèses de Belgique durant le Premier Empire.

  • l’écart de dates entre la bulle pontificale, signée le 24 juin, et la nomination effective par décret présidentiel le 27 septembre s'explique par les délais nécessaires à la tr&nsmission selon un circuit compliqué (Secrétairerie d'Etat puis Ambassade près le St Siège puis ministère des affaires étangères puis ministère de l'intérieur) puis à l'examen et à l'enregistrement de la bulle pontificale par le Conseil d'Etat en assemblée plénière en pleine période de vacances. Enfin il faut compter sur le temps nécessaire à la confection des décrets présidentiels. Je trouve même que pour une fois l'administration française a fait preuve de célérité.

Les commentaires sont fermés.