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Le recrutement sacerdotal, problème n°1 des diocèses de France (et de Belgique)

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Le problème n°1 des diocèses de France selon Maximilien Bernard

La rentrée scolaire arrive. Celle des séminaires également. Ou pas. Car pour qu’il y ait une rentrée de séminaire, il faut qu’il y ait des séminaristes. Monsieur de La Palisse n’aurait pas dit les choses autrement.

Une erreur s’est glissée dans mon article du 28 juin concernant les ordinations dans le diocèse de Tours. Ce ne sont pas 1 prêtre diocésain et 4 dominicains que Monseigneur Bernard-Nicolas Aubertin, archevêque de Tours, a ordonné le dimanche 29 juin, mais 6 dominicains (5 prêtres et 1 diacre) et zéro diocésain. Zéro nouveau prêtre diocésain : ce n’est plus une éventualité mais un avenir proche.

L’an dernier, la communauté Saint-Martin a accueilli 31 nouveaux séminaristes. 29 sont toujours en formation. Il s’agissait du tiers (oui, 1 sur 3 !) des nouveaux séminaristes français. Et encore, je laisse de côté les séminaristes entrés dans les instituts traditionalistes, car il faut alors faire le décompte entre les français et les non-français. Sur 90 séminaristes français (la plus mauvaise rentrée de l’histoire récente de l’Eglise en France, le nombre d’entrées se situant généralement autour de 140), le tiers sont donc entrés à la communauté Saint-Martin. Il y a donc là un problème qui devrait faire réfléchir les évêques. D’autant que la communauté Saint-Martin accueille cette année, en première année, environ 20 nouveaux candidats au sacerdoce… Dans certains diocèses, le temps vient où il y aura plus de prêtres au sein de la communauté monastique locale que dans tout le diocèse, par exemple dans le diocèse de Carcassonne (Mgr Planet) avec les chanoines de Lagrasse.

Parmi les diocèses qui ont encore un séminaire qui tourne, on compte ceux de Paris (cardinal Vingt-Trois) et de Fréjus-Toulon (Mgr Rey), qui ne connaissent pas la crise des vocations. On note aussi le décollage des séminaires de Versailles (Mgr Aumonier) et de Bayonne (Mgr Aillet), qui connaissent un regain d’entrées depuis quelques années. D’autres ont encore des séminaristes qui leur permettront de ralentir la crise, notamment à Luçon (Mgr Castet) et à Vannes (Mgr Centène). Mais ailleurs, c’est à peu près le désert, avec parfois l’arrivée d’un ou de deux nouveaux candidats. D’autres diocèses comptent beaucoup sur le débauchage de prêtres ou de séminaristes formés ailleurs. On trouve ainsi bon nombre d’anciens de la Fraternité Saint-Pie X ici et là (Paris, Fréjus-Toulon, Bayeux…), généralement déçus par la non-conclusion d’accords entre Rome et Mgr Fellay, des anciens de la communauté Saint-Jean ou d’ailleurs. Mais tout ceci ne remplace pas un vrai recrutement sacerdotal.

Alors certes, il y a une crise. Mais le succès important de la communauté Saint-Martin montre que cette crise n’est pas inéluctable et qu’il existe donc des moyens de lutter. Mais encore faut-il se poser de bonnes questions. Les évêques finiront-ils par se la poser ?

Commentaires

  • Nonobstant leur stérilité en matière de vocations, de nombreux diocèses (en France, en Belgique ou ailleurs), ne veulent en aucun cas faire appel à des prêtres « profilés » par des congrégations comme la communauté Saint-Martin. Depuis bien des années, se développe en fait deux ecclésiologies, et peut-être même (sans le dire) deux Eglises parallèles au sein du catholicisme. L’intégration ne se fait pas. Benoît XVI a essayé, au cours d’un règne trop bref. Je doute que le pontife actuel soit apte à résoudre ce problème : il serait même plutôt de nature à l’aggraver. L’avenir jugera (si j’ose employer ce verbe si mal vu).

  • La différence entre le prêtre diocésain et les prêtres de communautés religieuses ne provient-il pas en partie de ce que le prêtre diocésain s'est fondu dans la foule, qu'il n'est même plus reconnaissable comme tel dans le monde ? Ce n'est plus qu'à la messe qu'il se distingue des autres. Le seul endroit où l'on pourrait d'ailleurs le distinguer clairement même sans ses habits liturgiques. On dit que l'habit ne fait pas le moine. Ce n'est peut-être pas si vrai que ça.

  • Il faut noter cependant que le catholicisme progresse (en nombre de fidèles et de prêtres) partout dans le monde, sauf en Europe. L'Europe est un Continent en déclin et en crise, dans beaucoup de domaines : économique, financier, politique, social, démographique, spirituel. L'Europe déchristianisée et paganisée n'est plus guère représentative de l'évolution de l'humanité.

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