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Les Belges francophones plus religieux qu'on ne le croit ?

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Lu sur le site du journal Le Soir :

75% des francophones revendiquent une identité religieuse

Les résultats de notre sondage Ipsos-ORELA-RTBF-Le Soir sur la religion surprennent.

La religion se porte bien, merci.

C’est sans doute le grand enseignement et la grosse surprise de notre sondage Ipsos-ORELA-RTBF-Le Soir, lancé dans le cadre du colloque « La religion dans la cité » ces 29 et 30 janvier à Flagey. On aurait pu s’attendre, dans le climat que l’on connaît – Etat islamique, terrorisme, tensions communautaires, crise migratoire – à un rejet massif du religieux et notamment de l’islam. Il n’en est rien. Tous les indicateurs sont au vert, même si, sur certains points, les Belges francophones se montrent divisés. Voici les premiers grands chiffres du sondage, effectué par téléphone auprès de 600 Belges francophones de 18 ans et plus (300 en Wallonie, 300 à Bruxelles) entre le 12 et le 20 janvier dernier.

1. L’identité religieuse revendiquée

Seule une personne sur quatre se dit athée, incroyant, agnostique ou indifférent. Tous les autres revendiquent donc si ce n’est une croyance (la question posée était « êtes-vous… » et non « croyez-vous… ») au moins une identité culturelle liée à une religion. Ainsi, nombreux sont les interrogés à privilégier l’identité de « catholique non pratiquant » (43 % de l’ensemble des personnes interrogées) à celle d’incroyant. Les « pratiquants » de toutes les religions restent néanmoins minoritaires.

A noter : les musulmans ne représentent que 6 % de la population belge francophone. Mais ils sont nettement plus représentés à Bruxelles (23 %).

2. La religion, davantage facteur de paix que de violence

Les sondés ont été interrogés sur leur perception de la religion comme facteur de renforcement identitaire, de paix, de violence et de repli identitaire. On ne constate pas de condamnation massive de la religion. En effet, aucune majorité ne se dégage sur aucun de ses points pour décrier la religion. Même si ces questions divisent fortement. 

Ainsi les personnes interrogées sont légèrement plus nombreuses à juger que la religion est un facteur de paix (46 % approuvent… même si 52 % ne sont pas d’accord) que de violence (43 % estiment que c’est le cas, contre 56 % qui rejettent cette idée). S’ils ne stigmatisent pas aveuglément, quatre personnes sur dix en ont tout de même globalement une perception plutôt négative. L’association du religieux à un repli identitaire est plus franchement contestée : six personnes sur dix rejettent cette idée et ils sont seulement 35 % à le penser. Une personne sur deux considère enfin que la religion est un facteur de renforcement identitaire, et une personne sur deux n’adhère pas à cette thèse… Mais il est difficile d’apprécier si ce constat est connoté positivement ou négativement.

Sur ces questions, les réponses des musulmans interpellent. Ainsi, ils sont 93 % à affirmer que la religion est un facteur de paix, et de façon symétrique à récuser l’idée que la religion fournisse son lot de violences (à 94 %). A titre de comparaison, les catholiques se montrent nettement plus critiques par rapport aux croyances : ils sont ainsi 45 % à juger que oui, la religion peut être à l’origine de violences. Outre une réelle conviction que la religion – et la leur en l’occurrence – est bien un facteur de paix, on devine chez ces répondants comme un besoin de défendre le religieux et l’islam à l’heure où ils se sentent sans cesse stigmatisés.

3. L’islam divise

L’islam, religion intolérante ? 44 % le pensent… Mais 49 % affirment l’inverse. L’islam demeure cependant le courant religieux qui clive le plus et celui qui recueille le plus haut taux « d’intolérance » aux yeux des personnes interrogées. Le judaïsme et l’évangélisme n’incarnent cependant pas pour les Belges francophones des mouvements très ouverts. A contrario, le catholicisme remporte tous les suffrages. Considéré par 77 % des sondés comme tolérant, il est talonné par la laïcité avec 72 %.

Pour Jean-Philippe Schreiber, fondateur de l’Observatoire des Religions et de la Laïcité (ORELA), à l’origine de ce colloque, les résultats du sondage, s’ils sont nuancés, se révèlent globalement rassurants : « De manière générale, dans le contexte actuel, il est remarquable de noter qu’on ne stigmatise pas la religion de manière exacerbée. Nous ne sommes pas dans le conflit culturel : les données ne le montrent pas, en tout cas. Il semble au contraire que la tolérance à l’égard de la religion de l’autre soit importante, même si dans le même temps, on observe un besoin d’affirmer une identité. »

Commentaires

  • 21 pourcents de catholiques pratiquants en Wallonie ? Je serais curieux de savoir ce que recouvre ici exactement le terme « pratiquant »….

  • Je pense que les gens se croient "pratiquants" quand ils font baptiser leurs enfants, se marient à l'église et se font enterrer "religieusement"- (encore faut-il savoir ce qu'ils pensent des pseudos obsèques religieuses imposées par le clergé... mais c'est là un autre problème)...
    Il faut aussi reconnaitre que beaucoup de messes sont devenues des repoussoirs : et ce n'est pas la messe en latin qui a vidé nos églises : tout cela explique pourquoi j'ai choisi de passer à l'Orthodoxie.

  • (NB + aller à la messe au moins une ou deux fois par an = être pratiquant. )
    Pourquoi est-ce surprenant pour ces mécréants du Soir ? : il s'agit ici d'identité religieuse, ce n'est pas pour cela que ces belges sont plus religieux, s'ils ont la foi du charbonnier, c'est déjà pas mal !
    Un sondage qui aurait probablement été différent avant les attentats terroristes, on s'aperçoit

  • Les chiffres élevé de catholiques pratiquants pour les régions Wallonië Bruxelles pourraient s'expliquer par les trèèès nombreuses communautés nouvelles en Wallonië- Bruxelles . Les derniers chiffres dont j'ai eu connaissance pour la Flandre étaient beaucoup plus bas . Et en Flandre , je ne vois que trois communautés nouvelles plus quelques unes qui débutent à peine.
    En outre, actuellement, plus personne ne-va-à-la-messe pour faire du bien à sa carrière ou au commerce etc.... Que du contraire, c'est plutôt mal vu..

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