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Après les scandales dans l’Église : le saint qui va venir...

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De Bernard Plessy sur le site de France Catholique :

Après les scandales dans l’Église : Le saint qui va venir

Mes frères dans la foi, nous qui sommes ce qu’on appelle des fidèles, nous nous rencontrons chaque dimanche, à la sortie de la messe. Nous tâchons de sourire, mais nous avons envie de pleurer : nous doutons de l’Église.

Il y a des monstres. Depuis toujours et partout. Hommes et femmes d’expérience, nous le savions. Mais j’écris de Lyon : ils peuvent être dans l’Église. Parmi nos prêtres. Cela, nous ne voulions pas le savoir. Terrible cas d’exception ? Hélas, chaque jour, nouveau cas, ici et là. Et bientôt la déflagration : partout. Pire encore : au sommet. Le Vatican. La Curie. Cloaca maxima. Il n’est pas de pire épreuve que celle d’un fils amené à douter de sa mère.

Nous avons tenté de réagir. Le monstre, à l’origine du scandale (j’écris de Lyon) ? Nous avons fait nôtre la prière de Baudelaire : «  Ô Créateur ! Peut-il exister des monstres aux yeux de Celui-là seul qui sait pourquoi ils existent, comment ils se sont faits et comment ils auraient pu ne pas se faire ?  » Cette prière de pitié, nous l’étendons aux cas semblables. Les scandales collectifs entachant l’Église dans des pays tout entier ? Nous avons dit, en courbant le dos : le couvercle soulevé, c’était imparable, comme une loi physique, cela couvait depuis longtemps. Devant la pourpre cardinalice, nous avons murmuré : pas étonnant ! Cet état est tellement étranger à l’Évangile ! Ces habits-là peuvent couvrir trop de vices – nous connaissons un peu l’histoire de l’Église. Certains visibles mais paisibles, la paresse, otium cum dignitate, certains cachés et ravageurs, la dépravation, luxuria cum dignitate.

Faibles explications, piètres consolations. Un jour après l’autre, trop c’est trop. Ce qui arrive là est un signe des temps. Or un signe des temps ne se déchiffre qu’à la Lumière de l’Évangile. Selon cette Lumière, si nous sommes fidèles, notre devoir est de défendre notre Mère.

L’Église, corps mystique du Christ, n’est pas là pour rien. La robe de l’Église, c’est la tunique du Christ que les soldats romains – l’Esprit soufflait déjà – n’ont pas voulu partager. Elle était en tas au pied de la Croix. Comment serait-elle sans taches ! Et pourtant elle est immaculée, éclatante, comme sur la montagne de la Transfiguration. Contradiction ? Non. L’Église est faite d’hommes, elle est dans le temps. Elle est dans le monde. Et le monde d’aujourd’hui est sous le règne des media. Et les media, alliés au Veau d’or, sont l’exquis champ d’action de Celui qui mène le bal. Trop facile, en se donnant les gants de l’information objective, de coller cette étiquette d’infamie sur l’Église catholique. Énorme imposture. Au terme de 2000 ans d’histoire et de présence sur les cinq continents, l’Église ce n’est pas cela, c’est l’éclatant contraire.

Nous le croyons. Nous le savons. Mais il y a beaucoup plus que cela. Nous sommes en faute. Tombant dans le désespoir, nous oublions les fondements de l’Espérance. Hommes de peu de foi ! L’Église a les paroles de la vie éternelle. Les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre elle. Aujourd’hui les mœurs la gangrènent ? Elle se purifiera comme les lépreux de l’Évangile. Le Christ, qui en est la tête, a soin de son corps. Ce corps n’est pas encore glorieux. Il le laisse souffrir : depuis sa souffrance à Lui aucune souffrance n’est vaine. Mais Il nous l’a promis : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps ». Et si vous savez lire, lire les signes des temps, les signes de notre histoire, vous devriez le savoir.

Une image marque cela à jamais. Elle est de Giotto, peinte à fresque dans la basilique supérieure d’Assise. Le pape dort – c’est Innocent III – et voit en rêve un certain François soutenir de l’épaule la basilique Saint-Jean-de-Latran prête à s’écrouler. Elle signifie qu’à chaque époque de crise, l’Église a reçu le saint qu’il fallait pour la restaurer.

François, le pape, vient de faire ce qu’il faut dans le temps qui est le sien. Il s’agit d’effacer cette page. Non pas avec une gomme, un grattoir, du corrector. Cette page, il faut l’arracher. Ordre de Dieu. Quand Dieu efface, c’est qu’Il s’apprête à écrire. Bossuet l’a écrit, ou dit. C’est-à-dire à envoyer à son Église le saint qui va lui rendre sa pureté. Les saints qui ont sauvé les enfants, ils sont déjà venus. Philippe Néri, Monsieur Vincent, Don Bosco et, j’écris de Lyon, Antoine Chevrier. Et combien d’autres !

Et ils sont là. Ce sont les prêtres fidèles, que crucifie cet épisode et (j’écris de Lyon) notre cardinal au premier rang, nouveau, toutes proportions gardées, «  martyr de Lyon  ». Une cour de justice assiégée de media est par certains côtés aussi féroce qu’une «  arène aux lions  » sur les pentes de la Croix-Rousse.

Ils seront là demain : les jeunes garçons qui, en septembre, franchiront la porte du séminaire, regard clair, cœur pur. À l’entrée il y aura, comme dans « Le Poème de l’âme » de Louis Janmot (j’écris de Lyon), les ricaneurs : Pédophiles ! Ils entreront, tête droite.

Et puis, bientôt, le saint qu’il faut à cette sordide époque. Il n’a pas encore de nom. Mais il est déjà là. Quand éclatera sa sainteté, nous ne serons plus là, mes chers fidèles amis de la paroisse et de l’Église. Mais là où nous serons, nous le verrons. Et nous saurons que le rayonnement de ce saint est la seule chose qui gardera sens dans l’histoire de l’Église.

Plus que jamais, aimons nos prêtres, aimons l’Église.

Commentaires

  • Merci ,nous en avions bien besoin .......réveiller l'espérance qui gisait au fond de nous ..........souscrire a ce cri......attendre le sauveur .

  • Voilà une description sans condescendance de la vérité sur l'état du ''Cloaca maxima.'' du vatican conciliaire…'' Il n’est pas de pire épreuve que celle d’un fils amené à douter de sa mère.''

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