Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Chine catholiques

  • Statut de l’Eglise catholique en Chine : accord final en vue entre le Saint-Siège et le régime communiste ?

    IMPRIMER

    Lu sur le blog « Salon beige » sous la signature de Michel Janva :

    Dans un long texte publié dans l’hebdomadaire diocésain de Hong Kong, le cardinal de Hong Kong Mgr John Tong revient sur l’accord concernant le processus de nomination des évêques en Chine signé entre la Chine et le Vatican.

    Intitulé « Communion de l’Église de Chine avec l’Église universelle ", ce texte indique qu'en février dernier un premier « accord de travail » prévoyait que le pape sélectionnerait lui-même un nom sur une liste de personnalités agréées proposée par la Chine. Plusieurs listes seraient déjà en attente sur le bureau du pape pour choisir un évêque dans plusieurs diocèses vacants. 

    On ne sait pas clairement quel pourra être le destin de certains évêques clandestins reconnus par Rome mais non par Pékin. À l’inverse, l’accord ne dit rien sur l’avenir des évêques illégitimes élus par Pékin et que Rome ne reconnaît pas. Enfin, on ne sait pas ce qu’il pourrait advenir si aucun des noms proposés par Pékin n’est acceptable pour le pape. 

    Le cardinal Joseph Zen, ancien évêque de Hong, Kong, s’est toujours montré très réservé sinon très critique à l’égard du moindre accord. À ses yeux, on ne peut pas faire confiance au régime communiste de Pékin et il redoute qu’une reprise des relations diplomatiques entre Rome et Pékin ne se fasse qu’en sacrifiant certains dogmes et les nombreux fidèles, prêtres et évêques de l’Église souterraine chinoise qui n’a jamais voulu faire le moindre compromis avec le régime. Les catholiques chinois « vivent dans la crainte (…) ; j’ai des contacts quotidiens avec eux et peux dire qu’ils ont peur d’un accord entre le Vatican et la Chine ». 

    « Je ne sais pas comment on peut être optimiste en ce moment ! Il n’y a aucune raison, c’est sans fondement » « Pour cela, il faudrait que les Chinois cèdent beaucoup de terrain. C’est impossible. Pourquoi cèderaient-ils après avoir tout conquis ? Ils veulent encore plus. Ils viennent parler pour obtenir davantage, pas pour céder. Penser qu’ils viennent vraiment pour négocier est irréaliste. » 

    En mai dernier, dans un entretien à Famille Chrétienne en partenariat avec Églises d’Asie, il avait réagi négativement aux propos « admiratifs » du Pape envers la Chine, dans une interview accordée au site Asia Times (Hong Kong), mais sans jamais aborder la situation des catholiques dans le pays et la question de la nomination des évêques par Rome :

    « Tout le monde admire les efforts déployés par le Pape. Il fait preuve de tant de bonne volonté. (…) Mais j’ai été déçu car la religion a été exclue du champ de l’interview : comment imaginer interviewer le Pape et ne pas parler de religion ? »

    Ref. Accord entre la Chine et le Saint-Siège

    Encore beaucoup d’interrogations sans réponses claires…

    JPSC

  • Chine : les catholiques non enregistrés doivent obéir au Parti Communiste Chinois ou subir les conséquences

    IMPRIMER

    De WANG YONG sur Bitter Winter :

    Les catholiques non enregistrés doivent obéir au PCC ou faire face aux conséquences

    16 septembre 2020

    Alors que l'accord Vatican-Chine de 2018 expire ce mois-ci, les prêtres qui refusent d'adhérer à l'Association catholique patriotique chinoise sont menacés de nouvelles restrictions.

    Alors que la date de renouvellement de l'accord provisoire Vatican-Chine de 2018 se rapproche, les prêtres non enregistrés du diocèse catholique de Yujiang, dans la province du Jiangxi, au sud-est du pays, subissent des persécutions accrues. L'archevêque Claudio Maria Celli, principal négociateur du Vatican, estime que l'accord devrait être renouvelé pour un ou deux ans, alors que les objecteurs de conscience catholiques de Yujiang et d'autres diocèses non enregistrés redoutent le nouvel accord. Ils craignent que les demandes d'adhésion à l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA), que le PCC applique en ignorant les directives du Vatican de 2019 qui demandent de respecter ceux qui refusent pour des raisons de conscience, s'accompagnent de répressions encore plus sévères.

    Un prêtre des diocèses de Yujiang a déclaré à Bitter Winter qu'il avait été convoqué trois fois en seulement deux semaines par les autorités locales, qui l'ont informé que le nouvel accord avec le Vatican ne serait plus provisoire. "Ils m'ont dit qu'il me serait interdit de célébrer la messe si je refusais d'y participer", a déclaré le prêtre. "Ils m'ont même menacé de me punir selon la loi de sécurité nationale si je le faisais."

    Les fonctionnaires ont également souligné que les églises non enregistrées en Chine sont illégales, et que tous les lieux de culte doivent obéir au Parti communiste et fonctionner selon ses règles ; ceux qui ne le font pas seront considérés comme des xie jiao. Selon eux, la liberté de religion ne peut être exercée que sous la direction du Parti communiste, et toutes les églises catholiques en Chine doivent être "sinisées".

    "Le renouvellement de l'accord Vatican-Chine menacera à la fois le développement de l'Église et l'avenir des prêtres", a ajouté le prêtre. "Le PCC vise à éliminer les églises non enregistrées. Les prêtres qui refusent de rejoindre le PCCA n'ont pas d'autre choix que de retourner chez eux et de vivre en isolement, incapables d'exercer leurs fonctions pastorales".

    Les membres de la congrégation s'inquiètent de l'avenir du prêtre. "S'il résiste au gouvernement et refuse de rejoindre la CPCA, il sera certainement arrêté", a déclaré un catholique local à Bitter Winter.

    Un membre de l'église a ajouté que les autorités locales avaient prévu d'arrêter huit prêtres du diocèse qui refusent de rejoindre le CPCA, menaçant de détenir les membres de la congrégation qui ne révèlent pas leurs allées et venues.

    L'un des prêtres a fui son domicile en juillet pour échapper aux persécutions. En raison de l'équipement de surveillance installé dans sa résidence, sept fonctionnaires locaux sont venus le chercher une demi-heure après son départ. Un personnel spécialement affecté patrouille maintenant dans la résidence, montrant les photos du prêtre aux résidents, espérant le capturer.

    Le prêtre a dit à Bitter Winter qu'il était prêt soit à passer le reste de sa vie en prison, soit à rentrer chez lui dans une ferme. "Je ne peux pas vénérer le parti communiste", a-t-il dit.

    "Après le renouvellement de l'accord Vatican-Chine, le PCC sera plus impitoyable avec les prêtres rebelles", estime un autre prêtre du diocèse.

    Un prêtre de la ville de Cangzhou, dans la province de Hebei (nord), est du même avis. "Le nouvel accord ne protégera pas les intérêts des catholiques chinois et aggravera les persécutions", a-t-il déclaré. "Tous les changements apportés après l'accord Vatican-Chine ont déçu les catholiques chinois. Le PCC "sinise" toutes les religions, les obligeant à obéir à son autorité et à devenir les marionnettes du gouvernement".

    Des congrégations entières "désobéissantes" continuent d'être persécutées et punies dans toute la Chine, et leurs lieux de culte sont fermés. Le 2 août, des fonctionnaires du comté de Chongren, dans la ville de Fuzhou, dans le Jiangxi, ont fait une descente dans la chapelle Xiaonanmen ("小南門 "經堂), un lieu catholique créé il y a plus de 30 ans, pour demander à la congrégation de démolir tous les symboles religieux. Ils ont ensuite ordonné au propriétaire de la chapelle de fermer le lieu.

    The Xiaonanmen Scripture Hall.
    La chapelle des Xiaonanmen.

    "Ils ont menacé de faire tomber la maison si les gens continuaient à y chanter des hymnes", se souvient un membre de l'église. Le croyant a ajouté qu'après la signature de l'accord Vatican-Chine en 2018, des fonctionnaires se sont rendus fréquemment sur les lieux, menaçant de retirer les allocations d'invalidité des deux enfants du propriétaire si des prêtres y célébraient la messe.

    All religious symbols in the Xiaonanmen Chapel have been obliterated.
    Tous les symboles religieux de la chapelle de Xiaonanmen ont été effacés.

    Le 21 juillet, le secrétaire du comité PCC de Hangbu, une ville administrée par le comté de Chongren à Fuzhou, accompagné du chef d'un poste de police local, s'est rendu dans un lieu catholique à l'intérieur de la résidence de l'évêque Thomas Zeng Jingmu et a dispersé la congrégation au nom de la "prévention des épidémies".

    "Le gouvernement a affecté du personnel pour garder la résidence de l'évêque Zeng sous surveillance constante", a déclaré un catholique local. "Nous ne pouvons pas chanter des hymnes ou célébrer la messe parce qu'une caméra de surveillance a été installée à l'entrée."

    Le même mois, des fonctionnaires ont demandé au propriétaire d'un lieu de culte catholique dans la ville de Ma'an, administrée par Chongren, de fournir la liste des membres de la congrégation, avertissant que l'église était illégale car elle refusait d'adhérer à la CPCA.

  • Chine : la publication d’un récit biblique déformé suscite la consternation des catholiques

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    La publication d’un récit biblique déformé suscite la consternation des catholiques chinois

    23/09/2020

    Un manuel scolaire destiné à l’enseignement professionnel dans le secondaire, publié par le service d’édition de l’Université des sciences et technologies électroniques de Chine, qui dépend du gouvernement, a suscité la consternation parmi les catholiques de Chine continentale. Le texte, publié afin d’enseigner « l’éthique professionnelle et le respect de la loi » aux élèves, cite un passage du récit évangélique de la femme adultère pardonnée, mais déformé et détourné à des fins politiques. « Comment enseigner l’éthique professionnelle avec un tel manuel ? », demande un prêtre, qui souhaite rester anonyme.

    Une partie de la page de couverture d’un manuel scolaire controversé, qui a suscité la consternation parmi la communauté catholique chinoise.

    La publication d’un manuel scolaire contenant une histoire biblique déformée et détournée a suscité la colère parmi les fidèles de la communauté catholique en Chine continentale. Le manuel en question a été publié pour enseigner « l’éthique professionnelle et le respect de la loi ». Le manuel scolaire, publié par le service d’édition de l’Université des sciences et technologies électroniques de Chine, qui dépend du gouvernement, contient un texte évoquant le récit de Jésus et de la femme adultère pardonnée. Dans la publication, le récit évangélique (Jean 8, 1-11) est déformé et affirme que Jésus Christ a lapidé une femme pécheresse afin de respecter la loi de son temps. Le texte reprend le passage décrivant la foule voulant lapider une femme selon la loi, et Jésus leur répondant « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ». Pourtant, la fin du récit diffère radicalement, le texte ajoutant qu’une fois la foule dispersée, Jésus se serait mis à lapider la femme à mort en ajoutant « Moi aussi je suis pécheur, mais si la loi ne devait être exécutée que par des hommes sans faute, la loi serait vaine ». Un paroissien a publié le passage en question sur les réseaux sociaux, en dénonçant la falsification d’un texte biblique à des fins politiques comme une insulte à l’Église catholique. « Je voudrais que tout le monde sache que le Parti communiste chinois a déjà essayé de déformer l’histoire de l’Église par le passé, de diffamer notre Église et d’attirer la haine du peuple sur notre Église », a-t-il souligné.

    Mathew Wang, un enseignant chrétien dans une école professionnelle, confirme le contenu du texte controversé, tout en ajoutant que la publication exacte varie selon les lieux en Chine. Mathew Wang précise que le texte publié par le manuel scolaire a été relu par le Comité de contrôle des manuels scolaires pour l’éducation morale, dans le cadre de l’enseignement professionnel dans le secondaire. Il déplore que les auteurs aient utilisé un tel exemple erroné pour justifier les lois socialistes chinoises. Selon certains catholiques chinois, les auteurs du manuel auraient voulu souligner que la loi est sacrée en Chine, et que son respect absolu est essentiel. Un prêtre catholique, qui souhaite rester anonyme, affirme quant à lui que le texte publié « est lui-même immoral et illégal ». « Du coup, comment pouvons-nous encore enseigner l’éthique professionnelle avec un tel manuel ? », demande-t-il. « C’est un phénomène social bien triste que nous observons en Chine continentale », déplore-t-il. Paul, un catholique chinois, ajoute que des déformations similaires de récits chrétiens et de l’histoire de l’Église continuent d’être observées, mais il estime que les protestations des chrétiens n’auront aucun impact. « La même tendance se répète chaque année, mais l’Église ne riposte jamais, ou en tout cas elle ne reçoit jamais le respect et les excuses qu’elle mérite. » Kama, un catholique qui gère les contenus d’un groupe catholique sur les réseaux sociaux, souligne que le contenu publié par le manuel est une offense aux croyances religieuses des chrétiens. Il appelle les auteurs et les éditeurs concernés à présenter leurs excuses publiquement et corriger le texte. « Nous espérons que les autorités chrétiennes prendront la parole », ajoute-t-il.

    (Avec Ucanews, Hong-Kong)

  • Chine : l'Eglise catholique officielle théoriquement reconnue par l'Etat mais persécutée dans les faits

    IMPRIMER

    De YANG XIANGWEN sur Bitter Winter :

    Eglise catholique officielle : Approuvée par l'État, mais persécutée

    09/22/2020

    Le fait de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise ne signifie pas que les persécutions prennent fin : les lieux reconnnus par l'État sont également harcelés, indûment contrôlés et fermés.

    Depuis des années, les églises catholiques non enregistrées de toute la Chine subissent des pressions pour rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise gérée par le gouvernement, avec des menaces et des intimidations, mais aussi la promesse d'une paix de l'esprit et d'un culte sans entrave tant qu'elles sont sous le contrôle de l'État. Mais la réalité est loin de là : de nombreux lieux de culte enregistrés sont harcelés et intimidés, quel que soit leur statut officiel.

    Le gouvernement du comté de Linyi à Dezhou, une ville au niveau de la préfecture dans la province orientale du Shandong, a fermé en juin deux églises affiliées à la CPCA (Eglise patriotique reconnue), affirmant que "peu de membres de la congrégation assistent aux rassemblements".

    Le 6 juin, toutes les croix, les autres symboles religieux et les bancs ont été retirés de l'église du village de Wangdangjia. Le panneau "Église catholique" au-dessus de son entrée a été recouvert de planches de bois. L'église catholique de la ruelle de Cuijia fut bientôt fermée de la même manière.

    Le 19 mai, les autorités locales ont ordonné de retirer la croix et la statue de la Vierge Marie qui se trouvaient au sommet de l'église catholique du village de Wuqiu, dans la ville de Jinling, administrée par le comté de Lanling de la ville de Linyi, au niveau de la préfecture, parce qu'elles "étaient plus hautes que le bâtiment du comité de village".

    Le 10 novembre dernier, le gouvernement du comté de Tancheng s'est rendu dans une église catholique enregistrée pour démolir son clocher, une statue de Jésus et un pilier en ciment sur lequel se trouvait la croix précédemment enlevée. Ils ont déclaré que de telles structures religieuses n'étaient pas autorisées. L'église rectifiée ressemble maintenant à un bâtiment résidentiel ordinaire.

    Les lieux catholiques enregistrés sont également supprimés dans la province de Hebei, dans le nord du pays. Une église catholique du village de Zhangmengtun, dans la ville de Dingzhou, ouverte en 2017 avec l'approbation du gouvernement, a été construite dans le style occidental. Le 2 juin, les autorités municipales sont venues fermer l'église. Ils ont d'abord détruit certains des piliers de style roman de l'église, enlevé tous les symboles religieux à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, y compris l'autel et le podium, les bancs et les images des 14 stations du chemin de croix, une colombe ornementale sur le toit de l'église, et repeint les symboles de la croix sur des tuiles de céramique.

    À la mi-mai, des fonctionnaires du United Front Work Department et d'autres institutions de l'État, accompagnés de la Brigade de sécurité nationale et de policiers, sont venus superviser le retrait de cinq croix d'une église catholique du comté de Julu, administré par la ville de Xingtai au niveau de la préfecture. Le panneau en caractères chinois indiquant "Église catholique" a également été retiré de ce lieu de 83 ans, approuvé par l'État.

    Le diacre d'une autre église de Hebei, dont la croix a été retirée, et une caméra de surveillance installée à l'entrée en juillet, a expliqué que l'église avait rejoint le CPCA, espérant être laissée en paix en organisant des cultes. "Mais la situation a changé, et les églises enregistrées sont parfois plus harcelées que les non enregistrées. Elles se font également retirer leurs croix", a déclaré le diacre. "Le gouvernement est encore plus confiant dans le contrôle des églises enregistrées. Si nous avions su cela à l'avance, nous n'aurions pas adhéré à la CPCA".

  • Chine : le clergé catholique de plus en plus soumis à une éducation patriotique

    IMPRIMER

    De ZHENG JIE sur Bitter Winter :

    Le clergé catholique de plus en plus soumis à une éducation patriotique

    13 octobre 2020

    Le PCC fait pression sur les prêtres et les religieuses catholiques pour qu'ils participent à des activités d'endoctrinement, comme des visites de sites du patrimoine révolutionnaire ou des cours sur l'éducation patriotique.

    Le 1er octobre, jour du 71e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, des prêtres et des religieuses catholiques de la ville de Xuzhou, dans la province orientale du Jiangsu, ont dû assister à une manifestation commémorative à la base d'éducation révolutionnaire de Taierzhuang, dans la province voisine du Shandong. Selon un portail d'information local, les participants ont visité le site de la bataille de Taierzhuang - la première grande victoire chinoise dans la seconde guerre sino-japonaise en 1938 - et ont "rendu hommage aux statues de bronze des martyrs révolutionnaires". Ils ont également exprimé "leur détermination à hériter de l'héritage des martyrs révolutionnaires" et "à aimer le pays et la religion, en gardant pour objectif de siniser le catholicisme et de mettre en œuvre les valeurs socialistes fondamentales". Les responsables du Bureau des affaires ethniques et religieuses ont demandé aux prêtres d'intégrer leurs expériences pendant l'événement dans leurs futurs sermons "pour prêcher l'énergie positive du patriotisme de manière proactive".

    CPCA officials and Catholics from the Xiaoshan district of Zhejiang’s Hangzhou city visit the Taierzhuang Battle Memorial Hall.

    Des responsables du CPCA et des catholiques du district de Xiaoshan, dans la ville de Hangzhou, au Zhejiang, visitent la salle commémorative de la bataille de Taierzhuang.

    Selon le Bureau des affaires ethniques et religieuses de Zhengzhou, capitale de la province centrale du Henan, plus de 20 membres de l'Association catholique patriotique chinoise (CPCA) et de la Commission administrative nationale de l'Église catholique chinoise (NACCCC), dont des membres du clergé, ont fait un voyage dans les "points rouges du patrimoine" avant le 1er octobre. L'un des lieux visités était le canal du drapeau rouge à l'extérieur de la ville de Linzhou, un projet d'irrigation lancé lors de la campagne du Grand Bond en avant de Mao Zedong à la fin des années 1950-début des années 1960.

    Le président Xi Jinping a qualifié le canal de "précieuse richesse spirituelle du Parti", ce qui en fait un lieu de visite obligatoire pour les croyants locaux. Au cours de ces visites, les croyants et les membres du clergé écoutent des interprétations sur les pensées du président Mao sur l'athéisme et le contrôle de la nature, basées sur son dicton "se battre avec le ciel est une joie sans fin, se battre avec la terre est une joie sans fin, et se battre avec l'humanité est une joie sans fin". Les participants à la visite prennent également des photos en tenant des banderoles de propagande qui sont ensuite envoyées au Bureau des affaires religieuses.

    Les catholiques locaux ont déclaré à Bitter Winter qu'après chaque visite, les responsables du Bureau des affaires religieuses invitent les membres du clergé à noter leurs impressions et à les partager avec les congrégations lors des activités de l'église. Le Bureau examine les textes et en diffuse certains parmi les croyants.

    "De telles visites nous dégoûtent encore plus de l'idéologie du PCC, qui est plutôt mauvaise et vraiment méchante", a déclaré un prêtre catholique du Henan qui a été obligé d'assister à la visite du canal du Drapeau rouge.

    A flag-raising ceremony was held on September 23, as part of a patriotic education activity outside the Shigu Road Catholic Church in the Qinhuai district of Nanjing city in Jiangsu.
    Une cérémonie de lever du drapeau a eu lieu le 23 septembre, dans le cadre d'une activité d'éducation patriotique devant l'église catholique de Shigu Road, dans le district de Qinhuai de la ville de Nanjing, dans le Jiangsu.

    Un prêtre du CPCA du Henan, surnommé Liu, a ajouté que forcer les membres du clergé à faire des "tournées rouges équivaut à leur faire chanter les louanges du Parti communiste". "Nous allons à l'encontre de notre doctrine si nous suivons les ordres de ce gouvernement", a-t-il commenté. "Après l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping, il a adopté de nombreux règlements qui privent les gens de leurs libertés religieuses. Il n'est pas facile de faire face à ce gouvernement démoniaque. C'est pourquoi j'ai l'intention de quitter la CPCA".

    Un catholique de Zhengzhou s'est dit choqué d'apprendre que des religieuses sont obligées de visiter des sites du patrimoine révolutionnaire. "Xi Jinping est contre Dieu, il veut que tous les gens dans le monde adorent son régime", a ajouté le croyant.

    "Le Parti communiste persécute les catholiques et nous demande encore de l'aimer", a exprimé un catholique âgé de Zhengzhou, mécontent de l'endoctrinement patriotique des croyants.

    Sichuan Province government leaders and religious community representatives took part in an event “Love Your Country, Religion, and Hometown” to mark the 71st anniversary of the founding of the People’s Republic of China, organized in the provincial capital Chengdu on September 29.
    Les dirigeants du gouvernement de la province du Sichuan et les représentants des communautés religieuses ont pris part à un événement intitulé "Aimez votre pays, votre religion et votre ville natale" pour marquer le 71e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine, organisé dans la capitale provinciale Chengdu le 29 septembre.

    Un prêtre de la province orientale du Zhejiang, membre du CPCA, a déclaré que la pression sur les croyants pour qu'ils étudient les dogmes du PCC augmente. En juillet, il a dû assister à des séminaires dans une branche locale de l'Institut du Socialisme, une école centrale pour les cadres du Parti, créée en 1956. Tous les participants devaient rédiger des essais, qui ont été envoyés au département du travail du Front uni pour examen.

    Un prêtre de l'église CPCA de la province du Shandong a dit à Bitter Winter que lui et d'autres membres du clergé étaient organisés pour visiter un cimetière de martyrs révolutionnaires en juin et étudier les discours de Xi Jinping en juillet.

    "Le Parti communiste grandit et prospère grâce à la propagande", a commenté un autre membre du clergé de Shandong qui a été contraint de suivre des cours d'éducation patriotique.

    Les prêtres et les religieuses sont obligés d'assister à chaque activité patriotique si celle-ci est ordonnée par la CPCA ou la NACCCC. "Nous pourrions être accusés de défier le Parti et avoir des ennuis si nous refusons", a déclaré un prêtre du Henan. "Presque personne n'ose refuser, en espérant protéger l'Eglise d'une plus grande répression. Xi Jinping sinisque toutes les religions, même la Bible. Nous sommes juste étouffés par une fureur silencieuse dans cette dictature".

    Depuis quelques années, arborer le drapeau national est devenu obligatoire pour les églises d'État en Chine. L'église catholique de Minggong Road, dans le quartier Erqi de la ville de Zhengzhou, a dû organiser une cérémonie de lever du drapeau en septembre pour marquer le deuxième anniversaire de l'accord Vatican-Chine de 2018.

    "La statue du Sacré-Cœur de Jésus située devant le bâtiment administratif de l'église a été démolie et remplacée par un mât de drapeau sur ordre du gouvernement", a déclaré avec tristesse un membre de la congrégation. "L'église a été rectifiée au point d'être méconnaissable au cours de l'année dernière". Il pense que le gouvernement s'empare de l'Eglise pas à pas, la transformant en une organisation du Parti.

    "Si nous ne les écoutons pas, ils nous en feront constamment le reproche, nous empêcheront de célébrer la messe, et pourraient même démolir le lieu", a déclaré un autre membre de l'église, impuissant.

  • Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à ”s'adapter à la société socialiste”

    IMPRIMER

    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Le Vatican reste largement silencieux alors que la Chine oblige les catholiques à "s'adapter à la société socialiste"

    Depuis de nombreuses années, des voix bien informées mettent en garde le Vatican contre les dangers de la sinisation.

    20 mars 2023

    Alors que le Parti communiste chinois continue d'appliquer son programme de sinisation, imposant des contrôles de plus en plus stricts sur les religions et les cooptant pour promouvoir la doctrine marxiste, le Vatican reste largement silencieux en dépit de l'incompatibilité totale de ce programme avec la foi catholique.

    Dans un discours prononcé le 5 mars à l'occasion de l'ouverture du Congrès national du peuple chinois, le Premier ministre chinois sortant Li Keqiang s'est vanté de l'ampleur de la sinisation des religions, affirmant qu'elle avait été réalisée "progressivement" et soulignant la nécessité pour le PCC de "guider activement les religions pour qu'elles s'adaptent à la société socialiste".

    L'objectif global de la sinisation est l'acculturation et l'assimilation forcées de la culture communiste chinoise dans la société - un programme qui a conduit à la persécution brutale des Ouïghours islamiques dans la province chinoise du Xinjiang, ainsi que des minorités dans d'autres régions telles que le Tibet et la Mongolie intérieure.

    Dans le même temps, les autorités de la province du Henan, dans le centre-nord de la Chine, qui compte le pourcentage le plus élevé de chrétiens dans le pays, ont mis en œuvre le programme de sinisation avec zèle, obligeant tous les fidèles à s'inscrire pour pratiquer leur culte dans des églises, des mosquées ou des temples bouddhistes. 

    Par le biais d'une application téléphonique créée par le gouvernement, les croyants doivent fournir des informations personnelles telles que leur nom, leur numéro de téléphone, les détails de leur carte d'identité, leur résidence permanente, leur profession et leur date de naissance, a rapporté Asia News le 8 mars. 

    Dans le même temps, les organismes publics qui représentent ostensiblement les intérêts de l'Église catholique et d'autres intérêts de la société civile ne sont qu'une couverture pour approuver sans discussion une telle politique, estiment les observateurs de la Chine. 

    Le président chinois Xi Jinping, qui a fêté le 14 mars son dixième anniversaire en tant que secrétaire général du PCC, continue de consolider son pouvoir et celui du parti communiste chinois. Il reste également "pleinement engagé dans la sinisation de toute la société civile, en particulier des groupes religieux", a déclaré Nina Shea, maître de conférences et directrice du Centre pour la liberté religieuse de l'Institut Hudson. 

    "Le PCC suit le modèle soviétique des années 1970 et 1980 de répression des églises par la surveillance, la cooptation, la réglementation et l'endoctrinement", a déclaré Mme Shea au Register. "L'objectif est de mettre fin aux croyances et aux enseignements catholiques et chrétiens tout en conservant leurs formes publiques afin de dissimuler la répression et de mieux infiltrer l'Église et ses enseignements. 

    Renforcement de la sinisation

    En décembre 2021, le président Xi a déclaré que la religion et les organisations religieuses "doivent être activement guidées pour s'adapter à la société socialiste" et que les membres du PCC chargés des affaires religieuses doivent considérer la sinisation de la religion comme leur tâche principale. Les "études religieuses marxistes" doivent également être renforcées, a-t-il ajouté, tandis que les membres des organisations religieuses ne doivent pas "interférer avec la vie sociale" et l'éducation des jeunes. 

    Par ailleurs, le dictateur communiste chinois a appelé à renforcer la surveillance et à punir les croyants qui utilisent les réseaux sociaux pour faire du prosélytisme religieux ou critiquer la politique religieuse du gouvernement. La sinisation, a déclaré Xi, signifie que toutes les communautés religieuses doivent être dirigées par le Parti, contrôlées par le Parti et soutenir le Parti.

    Trois mois plus tard, le PCC s'est montré encore plus audacieux au sujet de ce programme. Dans un article paru dans le Study Times, l'une de ses publications officielles, il a tracé une voie systématique d'endoctrinement sur le thème "Aimer le Parti, aimer la patrie, aimer le socialisme". Notant de manière inquiétante que certaines religions sont incapables d'être sinisées, l'article souligne que celles qui refusent de se soumettre au contrôle du Parti seront considérées comme des "forces hostiles étrangères [...] qui complotent politiquement pour vaincre et subvertir la Chine". Toute religion qui refuse de suivre les directives du parti dans tous les domaines sera "résolument supprimée et éradiquée", précise l'article.

    "Le Parti communiste chinois athée a pour politique de vouloir la mort de toute religion qui a d'autres sources d'autorité en matière d'enseignement", a expliqué la sœur Beatrice Leung, du Précieux Sang de Hong Kong, chercheur honoraire à l'Université nationale Chengchi de Taïwan. 

    "Le catholicisme ne peut être accepté par le chef du parti", a déclaré Sœur Béatrice au Register. "C'est pourquoi la persécution de la religion, y compris du catholicisme, a été la politique permanente du parti.

    En termes simples, la sinisation de la religion consiste à "remplacer le culte de Dieu par le culte du Parti communiste chinois et de ses dirigeants", selon un rapport de l'Institut de recherche sur la population concernant l'accord controversé de 2018 entre la Chine et le Vatican sur la nomination des évêques. "C'est précisément ce que les nazis ont tenté de faire dans les années 1930 avec leur programme dit de nazification, à savoir transformer les églises catholiques et protestantes d'Allemagne en ardents partisans du national-socialisme et en promoteurs de son idéologie."

    Le rapport, rédigé par Steven Mosher, président du PRI, explique comment, pour le PCC, "la religion d'État est la Chine elle-même", que "le socialisme avec des caractéristiques chinoises" est son catéchisme, que les membres sont sa prêtrise et que son "chef principal" Xi Jinping en est le grand prêtre". C'est la conséquence d'une "forme extrêmement toxique de narcissisme national", selon le rapport, qui fait croire aux citoyens chinois qu'ils font partie du "Royaume au centre de la Terre" et qu'ils "méritent de dominer les petites gens de la périphérie".

    Depuis de nombreuses années, Mosher, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, l'évêque émérite de Hong Kong, et d'autres personnes bien informées de la situation ont mis en garde le Vatican contre les dangers de la sinisation, y compris un aspect majeur qu'elle implique : que tout le monde s'enregistre auprès des autorités. En 2018, l'ordre d'enregistrement a commencé à exiger que tous les évêques, prêtres et laïcs clandestins, qui sont fidèles à Rome plutôt qu'à l'Église d'État dirigée par le PCC, l'Association catholique patriotique chinoise, s'enregistrent non seulement auprès du gouvernement, mais aussi auprès de l'Église schismatique dirigée par l'État. 

    Malgré ces graves menaces pour l'Église catholique et la foi, la sinisation a réussi à vaincre les résistances. Le programme "a été un gros problème", a déclaré Soeur Béatrice, "surtout quand la formation du clergé dans la période de modernisation en Chine depuis les années 1980 n'a pas été très solide sur le plan de la doctrine et de la spiritualité".

    En ce qui concerne la remise en question de l'endoctrinement du PCC, elle a déclaré : "En dehors de la Chine, nous avions l'habitude de recevoir des cris de résistance et des demandes d'aide, mais maintenant la Chine contrôle les médias et tous les modes de communication". Même au Congrès national du peuple, l'organe législatif de l'État chinois, le taux de vote pour l'élection de Xi en tant que président est de 100 %.

    "Comment la base peut-elle dire non au gouvernement, alors que les hauts fonctionnaires n'osent pas s'opposer à Xi ? a demandé Sœur Béatrice. 

    La réponse du Vatican

    Pour sa part, le Vatican est resté largement silencieux, voire élogieux, à l'égard de la sinisation. En 2019, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, a déclaré au journal anglophone The Global Times, géré par le PCC, que la sinisation pouvait être comparée à la pratique missionnaire catholique de l'inculturation. 

    "L'inculturation est une condition essentielle pour une bonne proclamation de l'Évangile qui, pour porter du fruit, exige, d'une part, de sauvegarder sa pureté et son intégrité authentiques et, d'autre part, de le présenter selon l'expérience particulière de chaque peuple et de chaque culture", a-t-il déclaré. "Ces deux termes, 'inculturation' et 'sinisation', se réfèrent l'un à l'autre sans confusion et sans opposition.

    En ce qui concerne l'enregistrement auprès des autorités communistes, M. Mosher a déclaré avoir averti le cardinal Parolin de cette évolution trois mois après son entrée en vigueur, mais selon M. Mosher, le cardinal a déclaré que le Vatican n'avait "aucune objection à l'obligation faite à chacun de s'enregistrer auprès des autorités". 

    The Register a demandé au cardinal Parolin s'il maintenait ce point de vue, compte tenu de l'intensification du programme de sinisation du PCC en 2021, et si l'Église pouvait coexister avec une telle politique exigeant un contrôle total sur l'Église, mais il n'avait pas répondu à l'heure où nous mettions sous presse. 

    En revanche, le cardinal et l'archevêque Paul Gallagher, secrétaire du Vatican pour les relations avec les États, ont donné des interviews récentes dans lesquelles ils continuent d'affirmer que les relations sino-vaticanes s'améliorent et expriment l'espoir qu'elles continueront à s'améliorer à long terme. 

    Le cardinal Parolin a déclaré aux journalistes le 14 mars qu'une "attitude d'espoir" existe entre les deux parties et que l'Église "demande seulement que les catholiques puissent être catholiques avec un lien avec l'Église universelle". 

    L'archevêque Gallagher a admis à Colm Flynn d'EWTN News que l'accord de 2018 n'était "pas le meilleur accord possible", mais a ajouté que les fonctionnaires du Vatican étaient en pourparlers pour l'améliorer et qu'il y avait maintenant "une plus grande compréhension, un plus grand respect entre les deux parties". En novembre dernier, quelques semaines après que le Vatican et Pékin ont renouvelé l'accord pour la deuxième fois, la Chine a violé le pacte en installant un évêque non reconnu par le Saint-Siège. 

    Il est possible que le Vatican fasse part aux autorités chinoises de ses inquiétudes concernant la sinisation en privé, par le biais de divers canaux. Le mois prochain, l'évêque de Hong Kong, Mgr Stephen Chow, se rendra à Pékin pour rencontrer le président de l'Association patriotique catholique chinoise. C'est la première fois qu'une telle visite a lieu depuis près de 30 ans, mais peu de gens s'attendent à ce que cette rencontre débouche sur des résultats concrets.

    "La visite de l'évêque Chow en Chine n'a pas été initiée par lui-même, mais par Pékin", a déclaré Sœur Béatrice. "Il s'agit de la vieille mentalité qui consiste à rendre hommage à l'empereur par l'intermédiaire du petit État dépendant voisin. Chaque évêque de Hong Kong doit rendre hommage au dirigeant de Pékin depuis que Hong Kong a été récupéré par la Chine en tant que région administrative spéciale [en 1997]".  

    Une approche naïve ?

    Les critiques de l'ouverture diplomatique du Saint-Siège au PCC au cours des dix dernières années, ainsi que sa mise à l'écart des critiques d'une telle politique, comme le cardinal Zen, considèrent cette approche comme naïve et comme une trahison des catholiques en Chine. 

    Lorsqu'ils ont signé, puis renouvelé à deux reprises, l'accord provisoire de 2018 avec Pékin, "les diplomates du Vatican ne semblent pas avoir réalisé qu'ils avaient affaire à une dictature à parti unique bien plus brutale et bien moins tolérante à l'égard de toute expression de la foi religieuse que le Mexique des années 1990 ou le Vietnam des années 2000", a déclaré Mosher dans le rapport du PRI. 

    Sœur Béatrice pense que, si ce n'est déjà fait, les fonctionnaires du Vatican ouvriront les yeux sur les maux de la sinisation lorsqu'ils finiront par réaliser que Pékin ne respectera pas le pacte de 2018 et que l'installation de l'évêque en novembre dernier n'a marqué que le début des violations flagrantes des termes du pacte par la Chine. "La Chine a fait la sourde oreille sans répondre publiquement", a-t-elle déclaré. "La Chine fait ce qu'elle veut dans ses relations habituelles avec l'étranger, sans respecter l'ordre international ou le droit international.

    "L'effondrement du communisme chinois est le moyen d'obtenir la liberté, y compris la liberté religieuse", a déclaré Sœur Béatrice, qui voit des signes que cela pourrait se produire. 

    "Par ailleurs, l'Église catholique clandestine est toujours forte", a-t-elle ajouté. "Nous avons de l'espoir dans cette cohorte de catholiques loyaux et souffrants.

    Edward Pentin a commencé à faire des reportages sur le pape et le Vatican à Radio Vatican avant de devenir le correspondant à Rome du National Catholic Register d'EWTN. Il a également fait des reportages sur le Saint-Siège et l'Église catholique pour un certain nombre d'autres publications, notamment Newsweek, Newsmax, Zenit, The Catholic Herald et The Holy Land Review, une publication franciscaine spécialisée dans l'Église et le Moyen-Orient. Edward est l'auteur de The Next Pope : The Leading Cardinal Candidates (Sophia Institute Press, 2020) et de The Rigging of a Vatican Synod ? An Investigation into Alleged Manipulation at the Extraordinary Synod on the Family (Ignatius Press, 2015). Suivez-le sur Twitter à @edwardpentin.

  • L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine mais c’est plus Xi qui la dirige que le pape

    IMPRIMER

    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    L’Église catholique toujours plus « chinoise » en Chine. Où c’est plus Xi qui la dirige que le pape

    (S.M.) L’auteur de cette analyse éclairante et très actuelle de la situation réelle de l’Église catholique en Chine est Gianni Criveller, 63 ans, de l’Institut pontifical pour les missions étrangères, sinologue et théologien, président depuis sept années du séminaire théologique international du P.I.M.E affilié à l’Université pontificale urbanienne de Rome et, depuis septembre dernier, directeur de l’agence « Asia News » de ce même institut, mais qui a surtout été missionnaire en Chine pendant des décennies, en plus d’être l’auteur de nombreuses études sur l’histoire de la Chine dans ce grand pays, professeur invité à Hong Kong, Pékin et dans d’autres universités et traducteur chevronné aussi bien du mandarin que du cantonais. Cette note a été publiée le 12 février dans « Asia News » en italien, en anglais, en espagnol et en chinois. À lire à tout prix.

    *

    Pékin et le Saint-Siège : des signaux positifs, mais un silence de plomb

    de Gianni Criveller

    J’écris ce billet pendant que l’on fête le nouvel-an chinois, une fête chère à tous les Chinois, au pays comme à l’étranger. C’est l’année du dragon, qui parmi les douze animaux de l’horoscope est le plus fort et le plus aimé : on dit que beaucoup de Chinoises rêvent d’avoir un enfant au cours de cette année qui est considérée comme la plus propice.

    La fête de ce jour me remet en mémoire le souvenir de la foi catholique en Chine, le thème fondamental de ma vie consacrée à la mission. L’année 2024 devrait être, pour autant qu’on le sache, une année décisive pour le dialogue entre la Chine et le Saint-Siège : l’accord de 2018, renouvelé à deux reprises, devra être ratifié de manière permanente ou bien abandonné.

    Ces derniers jours, deux actualités ont été accueillies – à juste titre – de manière positive par les observateurs : trois nouveaux évêques ont été ordonnés (sur la photo le dernier, celui de Shaowu), avec l’accord des deux parties, conformément à l’accord.

    L’année 2023 avait été une « annus horribilis » pour le Saint-Siège, après le scandale du transfert à Shanghai de l’évêque Shen Bin. Il s‘agissait du deuxième acte unilatéral de la Chine, qui avait tenu le Saint-Siège à l’écart de toute consultation. Le Vatican avait protesté, avant de finir par accepter le fait accompli, tout en demandant que la situation ne se reproduise pas.

    Les trois dernières ordinations concertées, accompagnées de la reconnaissance par le Saint-Siège d’un nouveau diocèse (Weifang, dans la province de Shandong, dont les frontières ont été redessinées par les autorités chinoises) ont donné l’impression qu’il y ait, dans le chef de la Chine, la volonté de ne pas rompre avec Rome et de ratifier l’accord de manière permanente.

    Mais il faut rappeler que ces bonnes nouvelles doivent être remises dans leur contexte. S’il est vrai que le pape nomme les évêques, ces derniers ne sont pas choisis par lui mais via un processus autonome dirigé par les autorités chinoises, et dont les détails ne sont pas connus, étant donné que le texte de l’accord demeure secret.

    Ceux qui ont été élus en Chine sont donc bien des évêques catholiques, mais qui sont dans le même temps approuvés par le régime. En outre, il est bon de souligner qu’en aucune manière, en Chine, ni le pape ni le Saint-Siège ni l’accord n’ont été mentionnés à l’annonce de ces nominations. Je crains que la nomination par le pape ne soit pas davantage mise en avant au cours de la liturgie d’ordination elle-même. Cela fait d’ailleurs belle lurette que les célébrations des consécrations épiscopales ne sont plus accessibles aux observateurs extérieurs.

    Le double registre – d’une part des nominations qui semblent renforcer l’accord ; d’autre part le silence sur le rôle de Rome – saute encore plus aux yeux en lisant le « Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027) ».

    Ce « Plan », très détaillé et articulé en trois parties et 33 paragraphes, a été approuvé le 14 décembre 2023 par l’organisme officiel qui unit la Conférence des évêques catholiques (non reconnue par le Saint-Siège) et l’Association patriotique des catholiques chinois, toutes deux placées sous la supervision du Front uni, le service du parti communiste qui gouverne la vie religieuse du pays. Ce document a été publié le jour de Noël sur le site de l’Église catholique chinoise. Un document similaire était sorti le 19 décembre pour les Églises protestantes.

    Composé de 5000 caractères (soit environ 3000 mots en français), le « Plan » catholique ne nomme pas une seule fois le pape ni le Saint-Siège ; pas plus que l’accord intervenu entre le Vatican et la Chine. Le leader Xi Jinping est quant à lui cité à quatre reprises. Par cinq fois, on répète que le catholicisme doit adopter des « caractéristiques chinoises ». On fait la part belle au mot « sinisation », qui apparaît pas moins de 53 fois.

    Le « Plan » est la feuille de route pour rendre le processus de sinisation plus profond, plus idéologique et plus efficace : « Il est nécessaire d’intensifier la recherche pour doter la sinisation du catholicisme d’un fondement théologique, pour améliorer continuellement le système de pensée théologique sinisé, pour construire une base théorique solide à la sinisation du catholicisme, afin qu’il se manifeste constamment sous des caractéristiques chinoises ».

    Ces dispositions n’ont rien de surprenant pour tout qui s’intéresse à la politique religieuse du gouvernement chinois ces dernières années : ce qui impressionne, en revanche, c’est la fermeté et le style péremptoire du langage. Comme s’il n’y avait eu aucun dialogue et aucun rapprochement avec le Saint-Siège ; comme si la reconnaissance donnée par le pape à tous les évêques chinois comptait pour rien, comme s’il n’y avait pas d’accord entre le Saint-Siège et la Chine donnant au monde entier l’impression que le catholicisme romain ait trouvé hospitalité et résidence en Chine.

    En tant que théologien, le projet de donner un fondement théologique à la sinisation me frappe. Il est trop facile pour des observateurs superficiels de le justifier et de considérer ce terme comme une étape légitime du processus ecclésial d’inculturation. Il n’en est rien : ici ce ne sont pas les croyants qui cherchent librement un dialogue vertueux entre la foi catholique et leur propre appartenance culturelle. Il s’agit au contraire de la part d’un régime autoritaire, d’adapter de force la pratique de la foi à la politique religieuse imposée par les autorités du régime.

    Il y a cent ans, du 15 mai au 12 juin 1924, se tenait le Concile de Shanghai, la première rencontre de tous les évêques de Chine (il n’y avait encore hélas aucun Chinois parmi eux). Ce Concile (l’adoption de ce terme est intéressante) avait été convoqué par le délégué pontifical Celso Costantini. Ce dernier avait été envoyé en Chine à la suite de l’encyclique « Maximum Illud » de 1919, qui imposait aux missions de poursuivre sur la voie de l’inculturation. Plusieurs missionnaires, dont le supérieur général des P.I.M.E. Paolo Manna (aujourd’hui béatifié) avaient dénoncé le caractère étranger de l’Église catholique en Chine. En 1926, six évêques chinois furent finalement ordonnés, et quelques années plus tard, à Pékin, Costantini fondait une école pour créer un art chrétien chinois. C’est ainsi, avec grand retard, que s’est amorcé le processus de sinisation. Et cette année du centenaire du Concile de Shanghai, il convient de réfléchir, du point de vue historique et théologique, sur ces événements et sur les défis pour l’avenir de la foi en Chine.

    Ce que nous considérons comme étant inacceptable, c’est que le contrôle exercé par les des autorités politiques sur les croyants catholiques – un contrôle qui tente de se faire passer pour de la sinisation – soit justifié de manière ambigüe au nom de l’inculturation de l’Évangile.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • D'après le cardinal Zen, la diplomatie vaticane serait en train d'abandonner l'Eglise catholique en Chine

    IMPRIMER

    De Nicklas Pélès de Saint Phalle sur "reinformation.tv" :

    Le cardinal Joseph Zen accuse la diplomatie vaticane d’abandonner l’Eglise catholique en Chine

     Il y a tout juste un an, le journal Wen Wei Po se réjouissait de la tournure des relations à venir entre la Chine et le Vatican, suivi de près par le secrétaire d’Etat du Vatican. « J’avais des doutes quant à cet optimisme soudain, je n’y voyais aucune justification. Plus d’un millier de croix ont été arrachées aux églises (…). Il ne s’agissait pas du zèle de quelques fonctionnaires isolés. Plusieurs séminaires ont été fermés. Les étudiants du séminaire national de Pékin ont été contraints de signer une déclaration de loyauté à l’Eglise indépendante, et de s’engager à concélébrer avec des évêques illégitimes. Le gouvernement chinois renforce sans cesse une église qui est déjà objectivement séparée de l’Eglise catholique universelle ; moyennant des promesses ou des menaces, ils conduisent les membres du clergé à pratiquer des actes contraires à la doctrine et à la discipline de l’Eglise catholique, au mépris de leur conscience et de leur dignité », écrit le cardinal Zen.

    Le cardinal Joseph Zen, défenseur infatigable de la liberté des catholiques, dénonce également la situation de Mgr Wu Quin-jing, récemment installé alors qu’il avait été ordonné il y a dix ans, non sans devoir « payer le prix de la compromission ». Ou encore celle de Mgr Zhang Yilin Anyang issu d’une « élection démocratique » : « Voilà qui me fait peur », indique le cardinal, notant que la nomination résulte d’un « décret de la soi-disant conférence épiscopale de Chine » et que l’un des “coconsécrateurs” était dans une situation canonique incertaine.

    Le cardinal Joseph Zen accuse la nouvelle Ostpolitik de la diplomatie vaticane

    Le cardinal Zen évoque encore la visite d’une délégation du Vatican en Chine au mois d’octobre dernier, confirmée seulement quelque temps après par le Saint-Siège. Il cite le père Heyndrickx Jeroom, prêtre de la Congrégation missionnaire de Scheut et sinologue, selon lequel les entrevues n’ont pas porté sur la détention de Mgr Su Zhimin de Baoding ou encore sur l’assignation à résidence de Mgr Ma Daqin de Shanghai. En revanche, la nomination des évêques a été évoquée et la délégation vaticane s’est rendue au séminaire national de Pékin, une visite sans doute imposée par le régime chinois. Le cardinal Parolin devait simplement indiquer à la presse : « Le fait que nous parlions est déjà positif. » « Il semble qu’aucun accord ne soit en vue », commente laconiquement le cardinal Zen.

    Le cardinal poursuit ses critiques en soulignant – on sent l’ironie – qu’il est loin, « aux périphéries », et qu’il ne sait pas comment seront désormais nommés les évêques. « Selon un article récent de Bernardo Cervellera publié sur AsiaNews, (…), “la proposition de Pékin se limite à la reconnaissance pleine et entière de tous les évêques officiels par le Saint Siège (y compris les évêques excommuniés ou illégitimes), sans référence aucune aux évêques clandestins ou emprisonnés. Le Vatican doit également reconnaître le Conseil des Evêques chinois, sa compétence (et non celle du pape) pour nommer des candidats à l’épiscopat qui seront démocratiquement élus, c’est-à-dire selon les suggestions de l’“Association Patriotique”. » Le Vatican n’aurait plus qu’un faible pouvoir de veto.

    « Si ces informations rapportées sont exactes, le Saint-Siège peut-il céder aux demandes de l’interlocuteur chinois ? Cette approche respecte-t-elle encore la vraie autorité du Pape quant à la nomination des évêques ? », demande le cardinal.

    « Nos responsables à Rome savent-ils seulement ce qu’est une élection en Chine ? Savent-ils que la soi-disant Conférence Episcopale chinoise n’est pas seulement illégitime, mais qu’elle n’existe pas ? Il s’agit en fait d’une association répondant au nom de “Une Association et Une Conférence”, soit l’Association Patriotique et la Conférence épiscopale chinoise qui fonctionnent de concert sous la présidence des représentants du gouvernement. (…) En signant un tel accord, Rome donnerait à un gouvernement athée le pouvoir de nommer des évêques », accuse le cardinal Zen.

    Le Saint-Siège abandonne-t-il toute volonté en matière de nomination d’évêques ?

    Outre la question de la nomination, Pékin exige du Saint-Siège la reconnaissance des évêques excommuniés et des évêques illégitimes, rappelle le cardinal. « Des évêques excommuniés ont abusé de leur pouvoir sacramentel (y compris en ordonnant des diacres et des prêtres) ou judiciaires (en distribuant des offices) sans être réprimandés par le Saint-Siège, semble-t-il. Des évêques légitimes qui ont pris part à des consécrations épiscopales illégitimes, une, deux, trois ou quatre fois, n’ont jamais demandé pardon, ni n’ont été pardonnés par le Saint-Père. Ils ont tous participé à la soi-disant “Assemblée des représentants de l’Eglise Catholique” », poursuit le cardinal Zen.

    « Peu après le début du voyage de la délégation vaticane à Pékin, le gouvernement chinois a convoqué de nombreux leaders de l’Eglise, obligeant tous les évêques, qu’ils soient légitimes, illégitimes ou bien excommuniés, à célébrer ensemble à cette occasion. Ce sont évidemment des actes schismatiques. (…) Si le Saint-Siège venait à signer un accord avec Pékin sans faire la lumière sur tous ces faits, cela blesserait gravement la conscience des fidèles », note également le cardinal dont la préoccupation justifie la franchise.

    L’Eglise clandestine toujours persécutée, la Chine se fait plus arrogante

    Les communautés clandestines semblent être les grandes oubliées des pourparlers, accuse-t-il encore – du côté chinois mais aussi à Rome : le cardinal Zen parle de « suicide » de la part de l’Eglise.

    « Au cours des négociations récentes il n’a pas été fait mention des cas de Mgr James Su Zhimin, en prison depuis 20 ans, ni de Mgr Thaddeus Ma Daqin de Shanghai assigné à résidence depuis trois ans par exemple : leurs affaires sont-elles trop “sensibles” ? », demande le cardinal.

    Il parle d’une véritable abdication du Saint-Siège dans ses négociations diplomatiques avec Pékin. Si elles devaient être totalement oubliées de Rome, les « branches saines » de la véritable Eglise de Chine seraient contraintes par le gouvernement à se soumettre aux évêques illégitimes, estime le cardinal : et ce serait un abandon imputable à Rome.

    Le cardinal Joseph Zen se dit particulièrement inquiet de voir à quel point le secrétaire d’Etat du Vatican se montre encore leurré par les « miracles de l’Ostpolitik », naïvement persuadé que l’œuvre du cardinal Casaroli avait permis, en son temps, de garantir l’existence même de la hiérarchie de l’Eglise dans l’Europe de l’Est communiste.

    Il faut lire toute la conclusion de cette tribune d’un homme qui voit son Eglise abandonnée sombrer dans la soumission à un Etat communiste :

    « Le jour où un accord sera signé avec la Chine, tout sera paix et joie, mais ne vous attendez pas à ce que je participe aux célébrations de la mise en place de cette nouvelle Eglise. Je disparaîtrai, me consacrant à une vie monastique de prière et de pénitence. Je demanderai pardon à Benoît XVI pour ne pas avoir fait ce qu’il espérait me voir faire. Je demanderai au pape François de pardonner ce vieux cardinal des périphéries qui l’a importuné avec tant de lettres impertinentes.

    « Les Innocents ont été massacrés, l’ange dit à Joseph de prendre Marie et l’Enfant et de fuir pour les mettre à l’abri. Aujourd’hui nos diplomates conseilleraient-ils à Joseph d’aller humblement quémander un dialogue avec Hérode ? »

    Nicklas Pélès de Saint Phalle

    Lire également : « Tenter de dialoguer avec Hérode » : que l’année 2016 va-t-elle apporter à l’Eglise en Chine?

  • L’Église catholique de Chine : une Église d’État soumise aux ordres de l’Association patriotique et au Parti

    IMPRIMER

    Du Salon Beige (Michel Janva) :

    L’humiliation des catholiques en Chine se poursuit

    L’humiliation des catholiques en Chine se poursuit

    Le 23 juillet 1921 est la date de la fondation du Parti communiste chinois. L’événement s’est produit à Shanghai dans ce qui était autrefois la concession française. Cent ans après cette date, en 2021, les catholiques de Chine organiseront un colloque « en mémoire du centenaire de la fondation du Parti communiste chinois » et approfondiront leur compréhension des « événements émouvants de la période de la longue marche « , qui a jeté les bases de la victoire définitive de Mao Zedong sur Chiang Kai Shek.

    L’information est rapportée dans un article publié dans le magazine d’État catholique « L’Église en Chine », par un certain Hui Jing, citant une réunion préparatoire entre les évêques chinois et les dirigeants de l’Association patriotique, tenue début février.

    Le colloque et l’étude de la longue marche ne sont que quelques-uns des événements qui caractériseront le programme d’engagements ecclésiaux élaboré par le Conseil des évêques et l’AP pour cette année. L’article énumère «des cours de formation en collaboration avec l’Institut central du socialisme»; cours préparatoires à la réunion nationale de la « Conférence consultative politique du peuple chinois » (tenue en mars); la « construction de l’Association patriotique », et bien plus encore.

    Les catholiques sont d’abord tenus d’approfondir «les orientations du 19e Congrès national du Parti communiste chinois et de la 5e session plénière du 19e Congrès national», ainsi que d’assimiler «la pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère », renforçant« notre conscience de la nécessité de maintenir l’intégrité politique, de penser en termes généraux, de suivre le cœur de la direction et de rester en ligne avec la direction centrale du Parti ».

    2021 sera une période où l’Église catholique en Chine devra «assimiler» la vision d’une «Église d’État», soumise en tous points aux ordres de l’Association patriotique et à la vision du Parti. Et malgré l’accord provisoire entre la Chine et le Vatican, avec la soi-disant reconnaissance du Pape comme chef de l’Église, le principe de « l’Église indépendante et autonome » et de « gestion démocratique » est réaffirmé, ce qui signifie en fait la soumission des évêques à l’Association patriotique.

  • Chine : trafic d'enfants et corruption

    IMPRIMER

    Sur le blog de Jeanne Smits :

    Quand le gouvernement se mêle de dicter aux couples la taille de leur famille, l'intrusion intolérable se double forcément à un moment ou à un autre des effets pervers liés à l'accaparement par l'Etat de rôles qui ne sont pas les siens. En règle générale, la Chine empêche, par la menace et la contrainte, les citadins d'avoir plus d'un enfant, et les ruraux plus de deux, le deuxième leur étant consenti s'is ont d'abord une fille. On sait que cette politique a conduit à un véritable génocide des filles dans un pays où c'est le fils qui est tenu de prendre soin de ses vieux parents. On sait qu'elle est imposée par la contrainte, par le biais d'avortements et de stérilisations forcées, ainsi que par des amendes et des brutalités policières pour les contrevenants. Mais elle est aussi source de trafics et de corruption.

    Lire la suite

  • Les ravages de la politique démographique en Chine et en Inde

    IMPRIMER

    C'est sur généthique.org :

    "Isabelle Attané, chercheuse à l'Institut national d'études démographiques (INED) publie un livre intitulé "Au pays des enfants rares" dans lequel elle décrit les conséquences dramatiques de la politique de l'enfant unique adoptée en Chine dans les années 1970. Cette politique, souligne-t-elle, offre des destinées diamétralement opposées selon que l'on vienne du milieu urbain ou rural. Si dans les campagnes, les petites filles sont toujours avortées ou non soignées et les enfants continuent de manquer l'école pour aider aux travaux des champs; en ville, on assiste à un "darwinisme obtus", la réussite personnelle étant la priorité dans l'éducation des enfants. Ces derniers apprennent dès 18 mois les maths, les sciences, l'anglais, etc. L'objectif est de les rendre les plus "performants" possible dès l'enfance, au risque de leur faire vivre un enfer.

    Si cette politique a d'abord menéla Chine à être plus compétitive grâce au nombre d'actifs supérieurs à celui des inactifs, une fois la génération de l'enfant unique devenue adulte, les problèmes économiques, de santé publique, du manque de femmes, de pénurie de main d'œuvre et la dépendance du quatrième âge seront immenses. D'ici 2030, nous assisterons à ce phénomène sans précédent que les experts appellent le "bonus démographique".

    En Inde où, comme en Chine, la sélection des sexes est une pratique courante, le gouvernement lance une campagne publicitaire "pour le droit des filles à naître". Les lecteurs des quotidiens indiens pourront donc voir la photo d'un leader politique portant une enfant dans ses bras, suivie du slogan "Les filles apportent la joie de vivre". Parallèlement, l'Etat du Madhya Pradesh (centre de l'Inde) lance la campagne "Sauvez nos filles", déjà menée dans plusieurs autres Etats indiens. Selon des statistiques récentes, 40 millions de petites filles ont été avortées en Inde ces dernières décennies. Dans ce pays où le paiement d'une dot est encore la norme, les filles sont en effet considérées comme non rentables. Le gouvernement indien veut donc faire évoluer les mentalités pour enrayer les graves conséquences de ces avortements sélectifs."

  • Quand l'Eglise, en Chine, s'éveillera

    IMPRIMER
    Le sixième numéro hors-série de L'Homme Nouveau est consacré à l'Église catholique en Chine, un des grands chantiers du pontificat de Benoît XVI.

    Au sommaire : 

    Portraits
    – Matteo Ricci, dom Pierre-Célestin Lou, cardinal Joseph Zen.

     

    Histoire

    – Petite histoire de l’Église en Chine.

    – Pékin vaut bien un rite.

    – Tibet : mission impossible.

     

    Enjeux

    – Vers une Église d’État ?

    – Les jeunes cathos face au PIB.

    – Marx et Mao au séminaire.

     

    Perspectives 

    – L’Église est missionnaire par nature.

    – Quelle liberté pour l’Église ?

    – La Chine, une priorité pour l’Église.