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Rechercher : Chine catholiques

  • Prier pour la Chine

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    Hier, c'était la journée de prière pour la Chine; une panne technique sur Hautetfort ne nous a pas permis d'être vraiment présent sur ce blog pendant une grande partie de cette journée. Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire et pour nous unir à la prière de l'Eglise pour ce grand pays où 1% de la population est catholique, ce qui, à l'échelle d'une telle population, ne représente pas rien.

    Vierge très sainte, Mère du Verbe incarné et notre Mère,
    vénérée dans le sanctuaire de Sheshan sous le vocable d'«Aide des Chrétiens»,
    toi vers qui toute l'Église qui est en Chine regarde avec une profonde affection,

    nous venons aujourd'hui devant toi pour implorer ta protection.

    Tourne ton regard vers le peuple de Dieu et guide-le avec une sollicitude maternelle
    sur les chemins de la vérité et de l'amour, afin qu'il soit en toute circonstance
    un ferment de cohabitation harmonieuse entre tous les citoyens.

    Par ton «oui» docile prononcé à Nazareth, tu as permis
    au Fils éternel de Dieu de prendre chair dans ton sein virginal
    et d'engager ainsi dans l'histoire l'œuvre de la Rédemption,
    à laquelle tu as coopéré par la suite avec un dévouement empressé,
    acceptant que l'épée de douleur transperce ton âme,
    jusqu'à l'heure suprême de la Croix, quand, sur le Calvaire, tu restas
    debout auprès de ton Fils, qui mourait pour que l'homme vive.

    Depuis lors, tu es devenue, de manière nouvelle, Mère
    de tous ceux qui accueillent dans la foi ton Fils Jésus
    et qui acceptent de le suivre en prenant sa Croix sur leurs épaules.

    Mère de l'espérance, qui, dans l'obscurité du Samedi-Saint,
    avec une confiance inébranlable, est allée au devant du matin de Pâques,
    donne à tes fils la capacité de discerner en toute situation,
    même la plus obscure, les signes de la présence aimante de Dieu.

    Notre-Dame de Sheshan, soutiens l'engagement de tous ceux qui, en Chine,
    au milieu des difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer,
    afin qu'ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus.

    Dans la statue qui domine le Sanctuaire, tu élèves ton Fils,
    le présentant au monde avec les bras grands ouverts en un geste d'amour.
    Aide les catholiques à être toujours des témoins crédibles de cet amour,
    les maintenant unis au roc qui est Pierre, sur lequel est construite l'Église.
    Mère de la Chine et de l'Asie, prie pour nous maintenant et toujours. Amen !

    ( prière composée par Benoît XVI )

  • Fête de Notre Dame de Sheshan : prions pour les catholiques de Chine

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    Dimanche dernier, le pape a appelé à prier pour les catholiques de Chine en ce 24 mai, Fête de Notre Dame de Sheshan :

    Dimanche 20 mai 2012 (ZENIT.org, Anita Bourdin) –Benoît XVI appelé les catholiques du monde entier à unir leurs prières à celles de tous les catholiques de Chine qui célèbrent le 24 mai, au sanctuaire de Sheshan à Shanghai, en la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Secours des chrétiens.

    « La journée du jeudi 24 mai est consacrée à la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Secours des chrétiens, vénérée avec grande dévotion au sanctuaire de Sheshan, à Shanghai: nous unissons nos prières à celles de tous les catholiques qui sont en Chine, afin qu’ils annoncent, avec joie et humilité, le Christ mort et ressuscité, qu’ils soient fidèles à son Eglise et au successeur de Pierre et vivent leur vie de tous les jours en cohérence avec la foi qu’ils professent”, a déclaré le pape.

    « Que Marie, Vierge fidèle, soutienne la marche des catholiques, qu’elle intensifie et enrichisse leur prière aux yeux du Seigneur, et renforce l’affection et la participation de l’Église universelle au chemin de l’Eglise qui est en Chine », a-t-il ajouté.

    C’est Benoît XVI qui a institué cette Journée de prière dans la Lettre aux catholiques de Chine du 27 mai 2007.

    Au catholiques de Chine, le pape dit : «  Chers Pasteurs et fidèles, le 24 mai, qui est consacré à la mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie, Auxiliaire des chrétiens — vénérée avec tant de dévotion dans le sanctuaire marial de Sheshan à Shangaï —, pourrait devenir, dans l'avenir, une occasion pour les catholiques du monde entier de s'unir par la prière à l'Église qui est en Chine ».

    Il ajoute cette recommandation à l’unité : « Je désire que cette date soit pour vous une journée de prière pour l'Église en Chine. Je vous exhorte à la célébrer, renouvelant votre communion de foi en Jésus Notre Seigneur et de fidélité au Pape, priant afin que l'unité entre vous soit toujours plus profonde et plus visible ».

    Il adresse aussi cette demande de mobilisation dans la prière à l’Eglise catholique dans le monde entier : « Au cours de la même journée, les catholiques du monde entier — en particulier ceux qui sont d'origine chinoise — feront preuve de leur fraternelle solidarité et de leur sollicitude pour vous, demandant au Seigneur de l'histoire le don de la persévérance dans le témoignage, sûrs que vos souffrances passées et présentes pour le saint Nom de Jésus, et votre intrépide loyauté à son Vicaire sur la terre seront récompensées, même si parfois tout peut sembler être un triste échec ».

  • Chine : désintégrer l'Eglise catholique clandestine pour l'anéantir

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    De  sur le site "Bitter Winter"

    Désintégrer l’Église catholique clandestine pour l’anéantir

    Une église catholique dans un diocèse en Chine
    Une église catholique dans un diocèse en Chine (Image tirée d’Internet)

    Wang Yong

    Les leçons de l’Histoire

    L’accord Vatican-Chine de 2018 continue d’être un sujet de discorde. L’interprétation du PCC va dans le sens de l’intégration des prêtres et des évêques de l’Église catholique clandestine dans l’Église catholique patriotique, sinon gare. Le Vatican a estimé que cette interprétation de l’accord n’était pas juste, mais en Chine, ceux qui refusent de se rallier à l’Église patriotique continuent d’être persécutés. Bitter Winter a demandé à un prêtre catholique du diocèse de Yujiang dans la province du Jiangxi, au sud-est du pays, de faire un état des lieux de la situation. Son nom n’est pas mentionné pour des raisons de sécurité. Il nous a confié qu’il était nécessaire d’examiner les débuts du catholicisme en Chine pour comprendre les derniers événements.

    « Au cours des premières années de pouvoir du PCC », se souvient le prêtre, « les autorités ont mené une répression violente à l’encontre de l’Église catholique clandestine qui s’est manifestée par l’arrestation de prêtres chinois et de membres du clergé, le rapatriement forcé de tous les missionnaires étrangers, y compris des très populaires Lazaristes, ainsi que la confiscation des biens de l’Église. Toutefois, non seulement les arrestations ordonnées par le PCC n’ont pas anéanti l’Église, mais elles ont au contraire encouragé plus de gens à croire en Dieu. »

    En fait, le prêtre a soutenu qu’« en un peu plus de dix ans seulement, le nombre de pratiquants a crû de manière exponentielle. Jamais le PCC n’aurait imaginé une telle évolution. Cela lui a aussi permis de prendre conscience que se contenter de procéder à des arrestations était stérile. »

    Comme le prêtre nous l’a rappelé, au début des années 1950, le gouvernement chinois a lancé l’Église patriotique et tenté de contraindre les catholiques pratiquants d’y adhérer et de s’affranchir de la direction du pape. En même temps, des membres du clergé comme Pierre-Joseph Fan Xueyan (1907-1992), un évêque catholique qui a été emprisonné durant plus de trente ans pour avoir refusé de rompre les liens avec le Vatican, sont restés fidèles au pape. De nombreux fidèles et ecclésiastiques catholiques ont suivi Mgr Fan dans son boycott de l’Église patriotique et ont été arrêtés.

    Cependant, au grand dam du PCC, d’autres évêques ont fait comme Fan Xueyan. Mgr Thomas Zeng Jingmu (1920-2016), feu le sixième évêque du diocèse catholique de Yujiang, a également été incarcéré pendant environ 30 ans parce qu’il refusait de rallier l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC). À sa sortie de prison, il est resté sous la surveillance constante du PCC. L’évêque, qui n’était pas autorisé à se déplacer librement ni à assister aux événements religieux comme il le désirait, recevait régulièrement la visite de fonctionnaires locaux et était épié à chaque instant. Les amis et alliés de l’évêque n’ont eu de cesse de tenter de semer ceux qui étaient en charge de la surveillance, mais ils étaient démasqués la plupart du temps.

    Donc, le prêtre a déclaré que « les autorités ont tenté d’empêcher l’émergence d’un autre évêque clandestin ayant une influence équivalente à celle de Mgr Fan ou de Mgr Zeng ».

    « La persécution de l’intérieur »

    Aujourd’hui, la stratégie a changé. Inquiet de l’essor pris par l’Église, le PCC s’est attelé à la mise en œuvre d’une autre forme de persécution, à savoir désintégrer l’Église de l’intérieur.

    Le prêtre a expliqué : « Les idéologues du PCC pensent que la religion est une forme de fanatisme : plus la persécution est âpre, plus la religion gagne en puissance, et plus elle croît. Vu la manière dont les religions sont traitées, seules les stratégies de désintégration peuvent être adoptées pour les détruire de l’intérieur. Le PCC emploie désormais cette méthode de désintégration pour briser notre diocèse. C’est plus effrayant que d’être arrêté parce qu’il n’y a simplement aucun moyen d’empêcher une telle persécution. »

    Le prêtre a expliqué qu’il y avait trois méthodes de base par lesquelles le PCC s’efforçait de briser les églises catholiques clandestines. D’abord, et c’est l’élément le plus important, le PCC place sous surveillance les évêques qui refusent d’adhérer à l’Église patriotique. Ensuite, il ferme les séminaires clandestins et limite la formation du clergé. Enfin, il réduit le nombre de lieux de culte et par conséquent le nombre de pratiquants.

    La carotte, un peu, et le bâton, surtout

    Dans tous les diocèses de Chine, les autorités chinoises se donnent beaucoup de mal pour pousser les ecclésiastiques clandestins à rallier l’Église patriotique. Si l’incarcération et la torture, les pots de vin et les incitations matérielles ne fonctionnent pas, les évêques qui refusent d’adhérer à l’Église patriotique sont placés sous étroite surveillance afin de les empêcher d’accomplir leurs devoirs et de priver le clergé de leur influence. Aujourd’hui, même les évêques octogénaires ou nonagénaires font l’objet d’une surveillance.

    « Le PCC a de nombreux tours dans son sac : les menaces, les intimidations, les arrestations, de même que les incitations financières », a ajouté le prêtre interviewé. « Dès que quelqu’un accepte d’adhérer à l’Église patriotique, il fait l’objet d’une promotion immédiate. Il peut également profiter d’avantages conséquents au moment de sa retraite. Les moyens employés par le démon sont sinistres : il explore soigneusement le cœur des hommes et s’attaque à leur plus grande faiblesse. » Le prêtre interviewé a mentionné le cas d’un prêtre du diocèse de Yujiang à qui on a offert des dizaines de milliers de yuans contre son adhésion à l’Église patriotique, mais il a refusé.

    L’accord Vatican-Chine de 2018 prévoit théoriquement que les évêques soient reconnus par le pape. Mais, lorsque le Vatican reconnaît un évêque connu pour ses positions favorables au PCC, un certain nombre de fidèles refusent d’assister aux cérémonies qu’il préside. Par conséquent, l’Église se divise. Un informateur a même rapporté des rumeurs selon lesquelles, pour empêcher cette fronde, le PCC gardait même secret le fait que certains anciens prêtres et évêques « clandestins » s’étaient ralliés à l’Église patriotique. D’un autre côté, ceux qui refusent obstinément d’adhérer à l’Église patriotique sont persécutés et perdent leur paroisse.

    Le prêtre a déploré le fait que « le PCC achète des gens ; cela crée le chaos dans l’Église et cela la détruit de l’intérieur. Voilà une bien sinistre manœuvre ! »

  • Chine : pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

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    Du site Bitter Winter :

    Pèlerinages interdits, le Fujian étend son emprise sur les catholiques clandestins

     

    Les autorités ont adopté de nouvelles mesures de répression, notamment l’interdiction des pèlerinages et la « conversion politique » personnalisée, à l’encontre de ceux qui refusent d’adhérer à l’Association patriotique des catholiques chinois.

    An Xin

    La basilique Notre-Dame de Bon-Secours de Sheshan, sanctuaire national, située au sommet de la colline de Sheshan, dans le district de Songjiang à Shanghai, est une grande église catholique romaine et un célèbre lieu de pèlerinage. Alors que d’autres lieux de pèlerinage ont été la cible de mesures de répression, Sheshan reste la seule destination du pays à continuer d’accueillir des pèlerins catholiques clandestins chinois. Des dizaines de milliers de fidèles s’y rendent chaque année en mai, le mois des dévotions à la Vierge Marie, malgré les mesures de restriction et de répression constantes du gouvernement.

    À plus de 800 kilomètres de Sheshan, un gouvernement local de la province de Fujian a lancé une opération pour empêcher les pèlerinages à la Basilique en 2019. Selon un document que Bitter Winter a pu obtenir, en prévision du 70e anniversaire de la République populaire de Chine cette année, les autorités « renforcent la sensibilité politique et la planification du travail », pour sauvegarder la sécurité et la stabilité sociales et politiques et éliminer tous les éléments considérés comme « instables » tels que l’Église catholique clandestine.

    Le document contient une liste de mesures préventives spécifiques :
    – la Brigade de sécurité nationale, la Brigade de sécurité du réseau et les postes de police de proximité doivent renforcer la collecte d’indices sur les mouvements de catholiques clandestins qui organisent des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan sous différents noms ;
    – obtenir des informations sur les organisations religieuses et les groupes étrangers « anti-PCC » qui participent aux activités de pèlerinage sur la colline de Sheshan ;
    – exercer un contrôle strict sur le clergé et les croyants qui relèvent de la juridiction, et mettre tout en œuvre pour empêcher les églises clandestines d’organiser des pèlerinages de groupe sur la colline de Sheshan ;
    – intensifier la surveillance sur Internet et les téléphones portables ; supprimer ou bloquer rapidement les informations « nuisibles » (c’est-à-dire susceptibles de nuire à la capacité du PCC à maintenir sa stabilité politique) pour éliminer les « éléments instables » et punir, conformément à la loi, les individus qui diffusent des informations « nuisibles ».

    Le document énumère des mesures de répression contre les catholiques clandestins, parmi lesquelles : les « visites de vérification » dans les lieux de culte fermés pour s’assurer qu’ils ne rouvrent pas ; l’élimination des églises clandestines qui ont une influence notable ; et la mise en œuvre d’une politique individuelle et personnalisée de « conversion idéologique » des « éléments irréductibles » (ceux qui refusent de rejoindre l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC)) ou le groupe d’« indécis » et de « modérés » (ceux enclins à rejoindre l’APCC).

    Extrait du document sur le règlement de la question des activités religieuses « illégales », publié par une localité du Fujian.
    Extrait du document sur le règlement de la question des activités religieuses « illégales », publié par une localité du Fujian.

    Depuis la signature de l’accord entre le Vatican et la Chine en 2018, le PCC se montre de plus en plus effronté dans la répression qu’il mène contre les Églises catholiques clandestines. Il semble qu’il utilise désormais l’accord comme prétexte pour « légitimer » la fermeture des églises clandestines qui courent alors le risque d’être complètement éliminées.

    Mi-mars, Shijijiayuan et Tianjiaoyuan, deux lieux de congrégation clandestins situés à Fuzhou, la capitale du Fujian, ont été fermés au motif qu’ils organisaient des « rassemblements illégaux ».

    Le lieu de congrégation de Shijijiayuan avant la fermeture.
    Le lieu de congrégation de Shijijiayuan avant la fermeture.

    C’est la troisième fois que le lieu de congrégation de Shijijiayuan est fermé. Pour nourrir leur foi, les croyants ont été obligés d’organiser leurs rassemblements en secret et de se déplacer d’un lieu à l’autre.

    L’avis de fermeture du lieu de congrégation de Shijijiayuan émis par le Bureau des affaires ethniques et religieuses du district de Gulou de la ville de Fuzhou.
    L’avis de fermeture du lieu de congrégation de Shijijiayuan émis par le Bureau des affaires ethniques et religieuses du district de Gulou de la ville de Fuzhou.

    Le 14 mai, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Vatican, a déclaré qu’en Chine, il n’y a plus qu’une seule Église catholique, loyale aussi bien envers le Pape qu’envers le gouvernement. Les paroles du cardinal semblent indiquer que cette Église catholique chinoise « unifiée » n’est pas la même entité que l’ancienne Église patriotique. Cependant, pour le PCC, l’accord entre le Vatican et la Chine signifie quand même que tous les catholiques devraient simplement rejoindre l’Église patriotique.

  • Teresa Xia, mère catholique et victime de la Révolution culturelle en Chine

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    Du site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    Le témoignage de Teresa Xia, mère catholique et victime de la Révolution culturelle

    Augustine Han, fils aîné d’une catholique chinoise victime de la Révolution culturelle (1966-1976), témoigne du sort vécu par sa mère cinquante ans plus tôt. Teresa Xia, qui continuait à prier ouvertement malgré le Mouvement d’éducation socialiste, a été torturée par les Gardes rouges après avoir refusé de renier sa foi. Elle est morte trois ans plus tard, au printemps 1969. Lang Tao Shan, une catholique et journaliste chinoise, évoque le témoignage des survivants de la Révolution culturelle.

    À Chaoyang, dans la province chinoise de Liaoning bordant la Mongolie Intérieure, beaucoup, parmi les plus âgés, se souviennent encore de Teresa Xia. Durant la Révolution culturelle (1966-1976), elle a fait partie des millions de victimes du zèle révolutionnaire communiste chinois. Augustine Han, fils aîné de Teresa Xia, essaie de rester calme en parlant de sa mère, mais sa voix tremble. Presque cinquante ans après les évènements, la peine est toujours aussi présente face à ce qui arrivé à sa mère. Teresa est née en 1920 dans une famille convertie au catholicisme et a étudié dans une école catholique, où elle a appris le catéchisme. Après le lycée, elle a suivi des études supérieures avant de se marier. Durant le Mouvement d’éducation socialiste, lancé par Mao Zedong en 1963 contre les personnes considérées comme « réactionnaires », Xia a dû suivre des cours de propagande.

    La Révolution culturelle, qui a duré dix ans, a commencé deux ans plus tard. Durant cette période, les catholiques priaient en secret chez eux. Pourtant, Xia a osé prier ouvertement, notamment pour des personnes mourantes. Sa foi a provoqué la colère des communistes. Un jour, Xia et quatre autres personnes ont été forcés à s’agenouiller sur une estrade en bois dans une école en face des membres de la Commune populaire, revêtus symboliquement de bonnets de cancres et portant sur la poitrine des pancartes les dénonçant. Ils furent ensuite battus. Le 6 septembre 1966, après avoir arrêtée, Xia a continué de proclamer sa foi face aux questions des membres de la Garde rouge, un mouvement paramilitaire étudiant.

    Persécution et humiliation

    Augustine Han explique que les gardes qui l’interrogeaient ont utilisé les pieds en bois d’une chaise et d’un bureau afin de battre sa mère tout en l’agressant verbalement. Quand Xia a continué de professer sa foi en Dieu, les gardes ont ensuite brûlé sa bouche avec une bougie, faisant se gonfler ses lèvres et sa langue. Elle n’a plus jamais pu parler par la suite. Le matin du 7 septembre 1966, Xia fut transportée chez elle. Elle est morte trois ans plus tard au printemps 1969, à l’âge de 50 ans. Maria Zhou, une proche, se souvient que Xia exprimait l’amour du Christ à travers de bonnes actions. Elle pouvait ainsi nettoyer les habits des malades ou donner de la nourriture aux pauvres, alors que sa propre famille n’avait pas suffisamment à manger.

    Beaucoup de catholiques ont dû renier leur foi, mais Xia ne l’a jamais fait, ajoute Maria. Celle-ci raconte aussi que la fille aînée de son père était religieuse, et qu’une de ses tantes était vierge consacrée et vivait à la maison. Leurs têtes ont été tondues et elles ont dû s’agenouiller sur des pierres en guise de correction et d’humiliation. Après avoir été battues, leurs têtes étaient tellement boursouflées qu’elles faisaient peur aux enfants, mais les deux vieilles femmes plaisantaient en affirmant n’avoir rien ressenti... Une autre catholique, Ann Jia, aujourd’hui âgée de plus de 90 ans, explique que durant la Révolution culturelle, les églises ont été confisquées et les prêtres chassés. Ann se souvient aussi que Zhao Youmin (également appelé Zhao Yimin), ordonné évêque du diocèse de Lianoning en avril 1958, dans la province de Jinzhou, a également été battu sauvagement durant cette période

    (Avec Ucanews, Lang Tao Shan)

  • Chine : la mise au pas de l'Eglise catholique se confirme

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    De Jean-Marie Dumont sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Les catholiques chinois et la « sinisation » 

    La République populaire de Chine (RPC) célébrera en octobre les 70 ans de sa fondation par Mao Zedong. Tout porte à croire qu’à l’approche de cet anniversaire, les actions visant à « siniser » les secteurs de la société considérés comme influencés par l’étranger, notamment les groupes religieux, vont se poursuivre. C’est ce qui ressort d’une rencontre dont a rendu compte le 22 janvier l’agence Ucanews, basée à Hong Kong. Wang Zucan, n°2 du Département du travail du Front uni, agence du Parti communiste, s’est adressé à la Conférence des évêques de l’Église catholique en Chine et à l’Association patriotique des catholiques de Chine, deux organes non reconnus par le Vatican, même si les évêques qui les dirigent le sont. Évoquant l’importance de « hisser le drapeau rouge avec cinq étoiles dans les cours des églises », il leur a demandé « de progresser sur la voie de l’indépendance, de l’autonomie et de l’auto-administration de l’Église, et du fonctionnement démocratique de l’Église ». Des propos faisant étrangement écho à ceux de Benoît XVI déclarant en 2009 « les principes d’indépendance et d’autonomie, d’autogestion et d’administration démocratique de l’Église » « inconciliables avec la doctrine catholique ». À cette réunion se trouvait Mgr Joseph Ma Yinglin, l’un des sept évêques ordonnés sans mandat pontifical, dont le pape a levé le 22 septembre l’excommunication, mais qui préside toujours la Conférence épiscopale non reconnue. Dans cette rencontre, il a tenu un discours qui avait les apparences de l’allégeance, s’engageant à « progresser de plus en plus sur la voie de la sinisation pour obtenir un résultat satisfaisant pour le 70e anniversaire de la RPC ». Ce genre de rencontres et de propos illustre les incertitudes qui accompagnent le rapprochement actuel entre Rome et la Chine, les évêques dont l’excommunication a été levée ne manifestant pour l’heure publiquement aucune prise de distance notable avec le pouvoir chinois.

    Jean-Marie Dumont

    Lire également : Le Vatican s’oppose à l’intégration des catholiques clandestins à l’Église patriotique

  • Chine : une Église catholique fermée et ses officiants arrêtés par les autorités

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    De Mélèdje Tresore sur le site linfodrome.com :

    Chine : Une Église catholique fermée et ses prêtres arrêtés 

    Chine : Une Église catholique fermée et ses prêtres arrêtés

    A cause de la nouvelle loi en Chine sur la religion, une Église catholique a été fermée et ses officiants arrêtés par les autorités chinoises, le vendredi 9 mars 2018.

    Les autorités chinoises ont fait une descente musclée, dans la province du ‘’Henan'’, pour la fermeture de l’église catholique de ladite ville, le vendredi 09 mars 2018. Leur passage a engendré plusieurs arrestations de prêtes officiants dans cette édifice et des dégâts matériels à savoir: la coupure de l’électricité du bâtiment, la destruction de quatre (4) croix etc. Une information extrait du site infochrétienne.com.

    Mais que dit cette nouvelle loi chinoise sur la religion. Rentrée en vigueur depuis le 1er février 2018, la nouvelle loi a une orientation chinoise et des directives précises afin qu’elles puissent s’adapter à une société socialiste. Elle permettra au gouvernement d’augmenter son contrôle sur les activités religieuses des citoyens chinois. Ainsi, toutes les activités religieuses non déclarées deviendraient illégales et les activités religieuses officielles seraient hautement contrôlées.

    Par ailleurs, les chrétiens n’ont le droit de fréquenter qu’une seule église, celle qui est officiellement enregistrée. Ceux qui accueillent des réunions chez eux et ceux qui y assistent encourent une amende de 4 700 $ ce qui équivaut à 2 millions cinq cent douze mille (2.572000) FRSCFA.

    En outre, dans une autre ville de la Chine à Luoyang, des gangs auraient été embauchés par les autorités pour saccager les églises et les lieux de rassemblement. Ces derniers ont brisé les portes et les fenêtres et ont confisqué les meubles et les livres religieux. L’on dénombre à cette occasion, l’enlèvement et la séquestration de plusieurs chrétiens. Toute fois, il faut savoir que sous le régime du président Xi Jinping, les fonctionnaires du parti, les enfants, les étudiants et les membres de l’armée chinoise, ne sont pas autorisés à adhérer à une quelconque religion. Dans la province du Shandong, des enquêtes sont menées sur les membres du parti communiste pour s’assurer qu’ils ne sont pas religieux.

  • Chine : reprise de la persécution à l'encontre des catholiques dissidents

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    De Tang Zhe sur le site Bitter Winter :

    La persécution des catholiques dissidents reprend

    12/06/2020

    Le confinement se relâche et le PCC recommence à menacer et à intimider les catholiques qui n'adhèrent pas à l'Église patriotique.

    La veille de Pâques, des fonctionnaires du Bureau des affaires religieuses ont fait une descente à l'église du Saint Rosaire à Fuzhou, une préfecture du sud-est de la province du Jiangxi. Afin d'inciter les responsables à rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise (APCC), les fonctionnaires ont menacé de démolir l'église, d'imposer une amende de 200 000 renminbi (environ 28 000 dollars US) et d'arrêter le prêtre. Avant de partir, les fonctionnaires ont ordonné de retirer le nom de l'église du mur.

    insegna della chiesa del Santo Rosario

    L'enseigne de l'église du Saint Rosaire a dû être recouverte

    Deux semaines plus tard, l'enseigne de l'église du Saint Rosaire a été recouverte et tous les objets utilisés pour célébrer la Sainte Messe ont été cachés. L'administration locale a interdit les services religieux dès la fin de l'année dernière et depuis lors, le lieu de culte est sous surveillance.

    Lo slogan
    Le slogan "Guider la religion avec les valeurs centrales du socialisme" affiché près de l'église du Saint Rosaire.

    Depuis que les autorités ont fermé une église catholique non enregistrée dans le comté de Chongren à Fuzhou il y a deux ans, la communauté a commencé à se rassembler dans les maisons des fidèles. Fin mars, une femme qui avait organisé certaines de ces réunions chantait des hymnes avec sa petite-fille lorsque des fonctionnaires du gouvernement sont entrés par effraction chez elle et leur ont ordonné d'arrêter de chanter, menaçant de punir la femme si elle organisait encore des activités religieuses. La femme avait contacté le curé de l'église désormais fermée pour lui demander de célébrer la messe de Pâques, mais le prêtre a refusé car il craignait qu'il ne se retrouve en prison s'il était découvert. La femme estime que si l'épidémie n'avait pas ralenti la persécution religieuse, "tous les fidèles auraient été arrêtés".

    La province de Hebei, dans le nord du pays, le cœur catholique de la Chine, a été l'une des principales cibles de la persécution religieuse du PCC et près d'un million de catholiques ont été visés par le régime. Fin 2019, l'administration de Hebei a publié un document appelant à une nouvelle réduction du nombre d'églises catholiques non enregistrées, intensifiant la répression des lieux de culte et du clergé qui ne font pas partie du PCC. Le document appelle également à une intensification des efforts pour "transformer" les évêques et les prêtres non enregistrés afin de les obliger à respecter la direction du PCC et de l'APCC. Le clergé est tenu de respecter la Constitution, les lois et les règlements et doit promouvoir l'idée d'une Église catholique "indépendante et autogérée" en mettant fin aux activités religieuses non approuvées par l'État.

    Les directives du Vatican publiées en juin dernier, après l'accord entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, prévoient que les prêtres et les évêques de ce qui était connu comme l'Église catholique clandestine devraient être libres de ne pas rejoindre l'APCC pour des raisons de conscience. Malgré cela, le PCC utilise tous les moyens possibles pour avoir tous les catholiques sous son contrôle.

    Un fidèle de la ville de Zhangjiakou a raconté à Bitter Winter qu'en mai de l'année dernière, l'administration de la ville avait réuni 45 prêtres catholiques dans un hôtel pour les endoctriner, puis les avait forcés à rejoindre l'APCC.

    En avril, à Zhangjiakou, des fonctionnaires du Bureau des affaires religieuses et de la Brigade de sécurité nationale ont fait irruption au domicile d'une femme âgée catholique à Zhangjiakou et lui ont ordonné de retirer une chapelle qu'elle avait improvisée pour des réunions communautaires privées. Après l'avoir photographiée et avoir enregistré ses données personnelles, les fonctionnaires ont menacé de lui infliger une amende de 20 000 à 200 000 renminbi (environ 2 800 à 28 000 dollars) si elle désobéissait. Au début du mois de mai, les fonctionnaires sont retournés la voir à deux reprises pour obtenir des informations sur le prêtre qui assistait aux réunions. Des fonctionnaires l'ont forcée à signer une déclaration dans laquelle elle promettait de ne plus accueillir de réunions religieuses à son domicile et ont confisqué la carte de crédit sur laquelle elle était créditée des subventions gouvernementales.

    Le 8 mai, après avoir coupé l'électricité, certains fonctionnaires ont vidé une salle de réunion catholique dans le district de Gaocheng, à Shijiazhuang, la capitale de Hebei. Ils ont ordonné à la personne responsable d'enlever tous les symboles religieux et ont menacé de confisquer le terrain où se trouve la salle si les fidèles continuaient à se rassembler.

    Sala per riunioni cattolica
    La salle de réunion catholique du district de Gaocheng a été vidée

    L'administration a également demandé aux membres du PCC, aux fonctionnaires, aux enseignants et aux membres des églises d'État de se rendre au domicile des fidèles qui fréquentent des lieux de culte non enregistrés afin de les persuader d'assister aux services religieux tenus par les prêtres de l'APCC.

    Fin mai de l'année dernière, plus de 20 employés du comté de Gaoyang dans la préfecture de Baoding, accompagnés de policiers, ont fermé une église non enregistrée et ont expulsé le prêtre vivant dans les locaux du lieu de culte. Ils se sont ensuite rendus au domicile de plus de 80 membres de la communauté et les ont obligés à signer la demande d'adhésion à l'APCC. Les fonctionnaires ont menacé les fidèles qui s'opposaient au retrait de leur pension et empêchaient leurs descendants de s'engager dans l'armée ou de rejoindre le PCC.

    Un des fidèles s'est souvenu qu'un des fonctionnaires avait dit : "Vous ne pouvez pas gagner contre le parti communiste. Vous êtes ce que le Parti veut. Il peut vous accuser de n'importe quoi et vous emprisonner".

    Au début de l'année, le Bureau des affaires religieuses de la province de Jilin, dans le nord-est du pays, a publié un document demandant que la répression des églises catholiques non enregistrées se poursuive même avec des enquêtes spéciales et un contrôle et une transformation accrus du clergé non enregistré.

  • Chine : les prêtres catholiques sommés de rejoindre l'Eglise patriotique

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    De Wang Yong sur Bitter Winter

    Les prêtres catholiques sont invités à rejoindre l'Église patriotique

    27/07/2020

    En septembre, l'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018 expirera, et le PCC intensifie la persécution des objecteurs de conscience en les harcelant et en les endoctrinant.
    par Wang Yong

    Chiesa cattolica nella provincia dello Jiangxi
    L'Eglise catholique dans la province de Jiangxi alors que la persécution du régime communiste se profile à l'horizon
    (photo de fond de Faith Weekly)

    Le 8 juillet, AsiaNews a rapporté que dans le diocèse catholique "clandestin" de Yujiang, dans la province de Jiangxi, les évêques et les prêtres étaient "interdits de toute activité pastorale" et la situation a été décrite comme "pire qu'avant".

    En avril, selon les dernières informations reçues, le gouvernement local a forcé certains des prêtres diocésains qui avaient refusé de rejoindre l'Association patriotique catholique chinoise (APCC) à suivre un cours de formation patriotique de trois jours.

    L'un d'entre eux a déclaré à Bitter Winter que de fortes pressions étaient exercées sur les participants pour qu'ils respectent les réglementations gouvernementales. Cependant, le prêtre est déterminé à ne pas rejoindre l'APCC car il considère que l'acceptation des demandes du PCC est une "trahison de Dieu".

    Un autre prêtre du même diocèse a également exprimé sa ferme résolution de résister au harcèlement et à la pression continus du PCC. Le prêtre a déclaré : "Je préfère passer ma vie en prison plutôt que de rejoindre l'Église patriotique. Faire partie de l'APCC, c'est mettre le parti communiste à la place de Dieu. L'association n'est qu'un pion du Parti auquel elle a obéi comme une marionnette lorsqu'on lui a ordonné de chanter l'hymne national et de hisser le drapeau.

    Ignorant les directives du Vatican de 2019 - qui permettent aux prêtres et aux évêques de ce qui était connu comme l'Eglise catholique clandestine de ne pas rejoindre l'APCC pour des raisons de conscience - le PCC insiste pour forcer tous les catholiques sous son contrôle. À l'approche de l'expiration de l'accord provisoire entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, le régime a intensifié sa persécution de ceux qui ne rejoignent pas l'APCC.

    Le 8 mars, l'administration de Handan - une préfecture de la province de Hebei, dans le nord du pays - a assigné un prêtre catholique de 83 ans en résidence surveillée dans un hôtel pour le forcer à rejoindre l'APCC. Au bout de trois jours, cependant, les symptômes d'une crise cardiaque ont rendu l'hospitalisation nécessaire. L'homme religieux a donc été renvoyé dans sa ville natale avec l'interdiction de célébrer la messe et d'autres services religieux.

    Un catholique local a déclaré à Bitter Winter que le 13 mars, alors que le prêtre était encore à l'hôpital, l'administration locale avait placé sous surveillance les églises où il avait l'habitude de célébrer et avait ordonné aux communautés de fidèles de ne plus se réunir. Selon les fidèles, l'administration a l'intention de fermer définitivement ces églises.

    A Shijiazhuang, une ville de Hebei, le prêtre d'une église "clandestine", déjà soumis à de fortes pressions en juin pour rejoindre l'Eglise patriotique, a déclaré : "Le PCC veut nous forcer à rejoindre l'APCC pour nous dominer. Cependant, nous ne renoncerons pas à notre foi. En défendant la vérité et la justice, nous ne faisons rien de mal".

    Dans le diocèse de Mindong, dans la province de Fujian, l'intimidation du gouvernement à l'encontre des objecteurs de conscience catholiques s'est intensifiée après que Don Huang, un curé de la ville de Saiqi, ait été torturé en avril pour le forcer à rejoindre l'APCC.

    Un autre prêtre du même diocèse a commenté : "Dès le début, les 23 prêtres du diocèse avaient décidé de ne pas rejoindre l'APCC, l'administration a donc fait arrêter certains d'entre eux, dont le père Huang, pour les forcer à le faire". Le prêtre a ajouté que certains prêtres ont été forcés de se cacher pour éviter la torture et la persécution.

    Le prêtre a ajouté : "Pendant la révolution culturelle, il n'était pas facile de trouver quelqu'un en fuite, mais maintenant, les équipements de surveillance de haute technologie sont partout et il n'y a pas d'endroit où se cacher. Le prêtre a également ajouté que sept prêtres âgés malades qui n'ont pas rejoint l'APCC ont été priés de "se retirer" avec une interdiction de tenir des services religieux. Un autre prêtre a ajouté qu'avec cette mesure, l'administration entendait faire taire des prêtres très estimés qui pouvaient influencer leur communauté.

    Certains catholiques du diocèse de Mindong rapportent que les fonctionnaires harcèlent souvent les prêtres pour les inciter à rejoindre l'APCC parce que leurs supérieurs leur ont donné des quotas à respecter et, selon les résultats, ils seront récompensés ou punis.

  • Chine : lieux sacrés catholiques détruits, églises fermées ou démolies

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    De Li Guang sur le site Bitter Winter :

    Lieux sacrés catholiques détruits, églises fermées ou démolies

    28 décembre 2019

    Le régime s'en prend au sanctuaire de Notre-Dame du Mont-Carmel dans le Henan et à une foule d'autres églises catholiques à travers le pays

    Autel détruit et statue de la Vierge Marie enlevée

    Fin septembre, l'autel dédié à la Vierge Marie dans le sanctuaire de Notre-Dame du Mont-Carmel, dans la province centrale du Henan, a été démoli sur ordre du Département du travail du Front uni et du Bureau des affaires religieuses de la ville de Linzhou. La seule statue de la Vierge Marie qui est restée dans le sanctuaire, parmi les décombres de l'église au sommet de la montagne, a été enlevée et transférée dans une église située en aval.

    L’altare sul Monte Carmelo è stato distrutto alla fine di settembre

    L'autel du mont Carmel a été détruit fin septembre

    Le sanctuaire est persécuté depuis des années. Construit au début du XXe siècle, il a été presque entièrement détruit par les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale et par les Gardes rouges pendant la Révolution culturelle. Les fidèles ont commencé à y retourner à la fin des années 1970 pour vivre la foi avec des pèlerinages et des cérémonies.

    En 1987, les grands pèlerinages vers le sanctuaire étaient interdits, limitant le nombre d'accès à 300 personnes. Vingt ans plus tard, l'administration provinciale a annoncé que le sanctuaire serait détruit par un explosif. Sous la pression des catholiques chinois et de la communauté internationale, le gouvernement a suspendu le projet, mais a toujours interdit le traditionnel pèlerinage annuel prévu le 16 juillet de cette même année, le qualifiant d '"activité religieuse illégale". Le soir du 5 juin 2018, la Via Crucis du sanctuaire a été détruite.

    "Le gouvernement considère le mont Notre-Dame comme une menace", a déclaré un catholique vivant dans la région. "Il ne se sentira pas à l'aise tant qu'il ne l'a pas anéanti."

    Des témoins oculaires ont déclaré à Bitter Winter que l'un des fidèles était assis devant une excavatrice qui avait été amenée là-bas afin de l'empêcher de démolir l'autel , mais les autorités l'ont traîné à l'écart. L'autel fut bientôt détruit et les restes jetés dans une fosse.

    "Nous ne pouvons rien y faire", a déclaré un religieux catholique, "Xi Jinping suit les traces de Mao Zedong; c'est comme pendant la révolution culturelle ». Les catholiques locaux ne veulent pas abandonner le mont Notre-Dame, malgré la persécution de l'administration. Aucune activité religieuse n'étant autorisée sur la montagne, les fidèles se sont réunis à ses pieds pour célébrer la Toussaint le 1er novembre.

    Fedeli cattolici riuniti ai piedi del monte di Nostra Signora, il 1° novembre

    Des fidèles catholiques réunis au pied de la montagne Notre-Dame le 1er novembre

    Selon les informations d'une personne travaillant dans l'administration, la ville de Linzhou est l'une des principales cibles de l'équipe d'inspection provinciale pour la religion et certains responsables locaux ont été punis pour avoir "aboli la religion de manière inefficace".

    "Le gouvernement a affirmé publiquement que les croyants sont également des citoyens de ce pays et en tant que tels doivent être respectés", a déclaré le responsable à Bitter Winter, "mais lors des réunions internes, il affirme plutôt qu'ils sont ennemis et que la religion doit être déracinée, quelle que soit la liberté de culte reconnue par la Constitution ».

    Lieux de culte catholiques démolis ou fermés

    Le 30 octobre, l'administration du comté de Guantao, administrée par la ville préfectorale de Handan, dans la province du Hebei, dans le nord du pays, a envoyé environ 300 policiers pour démolir une église catholique approuvée par le gouvernement, affirmant qu'elle occupait illégalement des terres arables. Le prêtre et plusieurs centaines de fidèles se sont agenouillés devant le bâtiment, essayant d'arrêter les travaux de démolition.

    Una chiesa cattolica della contea di Guantao è stata distrutta il 31 ottobre

    Une église catholique dans le comté de Guantao a été détruite le 31 octobre

    Le lendemain, les autorités ont ordonné de le détruire. Deux catholiques plus âgés y sont entrés pour protester contre la décision, mais ont été brutalement emmenés. Peu de temps après, l'église a été réduite à un tas de ruines au milieu des pleurs des fidèles.

    Vidéo: le retrait de la croix

    "Le régime persécute la religion parce qu'il craint que l'augmentation du nombre de fidèles ne constitue une menace", a déclaré désespéré un des croyants locaux. «Le Parti est complètement déraisonnable. Nous ne pouvions pas protéger l'église même au péril de notre vie. "

    À la mi-juillet, plus de 30 fonctionnaires du comté de Linzhang, administrés par la ville de Handan, Hebei, ont fait une descente dans une église catholique qui ne fait pas partie de l'Association patriotique catholique chinoise (APCC) et ont ordonné de retirer la croix et une statue de la Vierge Marie qui se trouvait dans la cour. Puis ils ont fermé l'église.

    La statua della Vergine Maria che si trovava nel cortile di una chiesa cattolica della contea di Linzhang è stata distrutta per ordine dei funzionari del luogo

    La statue de la Vierge Marie dans la cour d'une église catholique à Linzhang a été détruite par ordre des autorités locales

    Un fidèle catholique de la ville de Taiyuan, dans la province septentrionale du Shanxi, a déclaré à Bitter Winter qu'en octobre 2018, le siège de l'église à laquelle il appartenait a été fermé, pour avoir refusé de rejoindre l'APCC. Depuis lors, les fidèles de la communauté se relaient pour accueillir la célébration de la messe dans les maisons, en communiquant le lieu et le temps entre eux juste avant la célébration.

    En juillet, un lieu de culte catholique dans le comté de Suiling, dans la province du Heilongjiang, dans le nord-est, a été fermé pour avoir refusé de rejoindre l'APCC. Aujourd'hui, la communauté, composée de près d'une centaine de fidèles, célèbre la messe en secret, dans un vignoble voisin.

    Suite à l'accord entre le Saint-Siège et la Chine en 2018, le Vatican a autorisé les catholiques à rejoindre l'APCC, mais a déclaré que les communautés qui refusent de le faire pour des raisons de conscience doivent être "respectées". Cependant, il semble que la partie qui fait référence au "respect" des objecteurs de conscience catholiques soit incompréhensible pour le Parti.

    Lire également, sur Ouest France : Chine. Un pasteur protestant condamné à 9 ans de prison pour « incitation à la subversion »

  • Chine : la mort du dissident catholique Harry WU et le renforcement de la persécution religieuse

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    D'Anne Dolhein sur reinformationtv :

    Le dissident catholique Harry Wu est mort ; la persécution religieuse se renforce en Chine

    Le dissident catholique Harry Wu est mort le 27 avril dernier, au terme d’une vie marquée par son propre internement en camp de concentration pendant 19 ans, son exil, puis son travail incessant pour faire connaître l’horreur du Laogaï, version chinoise du Goulag et des camps nazis. En 1960, encore étudiant, il avait été convaincu d’activité contre-révolutionnaire en raison de son appartenance à un groupe d’étudiants catholiques : c’est ce qui avait « justifié » son internement qui ne devait prendre fin qu’après la mort de Mao. Le décès de Harry Wu est l’occasion de constater que, si les choses ont en un certain sens changé en Chine sur le plan économique, le Parti conservant néanmoins le contrôle des grands groupes et de la finance, l’idéologie communiste, elle, reste intacte et la persécution religieuse se renforce.

    Le système des laogaï n’a pas non plus été abandonné. Il faut dire qu’il a joué un rôle clé dans le développement économique de la Chine, puisqu’il permet de profiter d’une main-d’œuvre par définition captive, non rémunérée. Il a certainement contribué avec force à « l’émergence » de l’économie chinoise qui aujourd’hui, se situe au tout premier plan mondial. Selon la Fondation de recherche sur le Laogaï, dans laquelle Harry Wu a été actif pendant de longues années, il y avait en 2013 au moins 1.045 camps de « rééducation par le travail » en Chine, avec quelque 4 millions de prisonniers. Ressource capitale pour l’agriculture et l’industrie…

    Harry Wu, dissident catholique : 19 ans de Laogaï

    Ces camps ont toujours été largement ouverts aux chrétiens, persécutés dès l’instant où la République a été proclamée en Chine – et comme ils l’ont été dans tous les pays où le communisme a sévi ou sévit encore. A l’athéisme d’État, toujours d’actualité en Chine, s’est ajouté dès l’origine, en 1950, le « manifeste du mouvement des trois autonomies » : le pouvoir interdisait les missions étrangères, imposait aux religions d’avoir des chefs originaires de la Chine, et rejetait toute aide économique en provenance de l’étranger. A l’époque, la quasi-totalité des catholiques de Chine refusa d’accepter ces normes qui impliquaient la séparation d’avec Rome. Aussitôt, les arrestations d’évêques, de prêtres et de laïcs fidèles allaient commencer.

     

    Aujourd’hui en Chine, la persécution continue. L’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) a dressé en 2014 un portrait de la situation. La Chine reconnaît officiellement cinq religions : le bouddhisme, le taoïsme, l’islam, le protestantisme et la religion catholique. Le judaïsme et l’orthodoxie sont hors la loi.

    Les persécutions religieuses toujours à l’ordre du jour en Chine

    Le droit à l’expression religieuse est à la discrétion de l’État et ne peut s’exercer que dans des lieux officiellement reconnus. De ce fait, toutes les religions « officielles » de Chine possèdent une section clandestine. Dans leur variante officielle, elles sont toutes régentées par une « association patriotique » à laquelle l’adhésion est supposée volontaire mais qui est en réalité obligatoire.

    C’est par le biais d’une telle association patriotique créée en 1957 que l’Eglise catholique officielle de Chine été placée sous la coupe du pouvoir central communiste. Refuser d’adhérer à l’association patriotique assurait aux catholiques fidèles leur internement immédiat dans un camp de travail. C’est de cette époque que datent également les ordinations d’évêques sans autorisation du Saint-Siège.

    Aujourd’hui la situation légale des catholiques chinois fidèles ressemble à ce qu’elle était au plus fort du maoïsme. En 2005, filtrait la liste de 19 évêques et de 18 prêtres arrêtés, dont à ce jour on n’a plus aucune nouvelle.

    L’espoir revint un peu en 2013 avec l’annonce de l’abolition du Laogaï et la réforme du code pénal empêchant qu’une personne puisse être détenue par la police au-delà de six mois sans inculpation précise. Beaucoup de catholiques espéraient voir des évêques ou des prêtres emprisonnés sans procès enfin libéré. Il n’en a rien été. L’Aide à l’église en détresse rappelait en 2014 que Su Zhimin, 80 ans, était retenu par la police depuis 15 ans ; Mgr Cosmas Shi Enxiang, évêque « clandestin » de Yixian, 90 ans, était quant à lui dans l’attente de son procès depuis 2001. Des dizaines d’autres clercs sont toujours retenus sans qu’on puisse avoir de leurs nouvelles.

    Harry Wu est mort : ce qu’il a toujours combattu prospère toujours

    Le président Xi Jinping a clairement déclaré que toutes les religions doivent « servir le plus haut intérêt de l’État et l’intérêt général de la nation chinoise, en soutenant le parti communiste chinois, en soutenant le système socialiste, et en adhérant à la vie socialiste selon les caractéristiques chinoises ».

    Et ainsi au cours de ces dernières années, loin de disparaître, la persécution s’est renforcée. On parle évidemment des croix détruites sous prétexte d’« embellir » et le paysage est d’éliminer des structures illégales, mais pour les chrétiens il s’agit d’une évidente volonté de détruire les lieux de culte et les symboles chrétiens. On parle de l’épouse d’un pasteur protestant clandestin, Li Jiangong, qui a été enterrée vivante lors de la démolition de l’église Beitou de Zhumadian sur ordre des responsables de l’opération.

    Avec Xi Jinping, la Chine renforce le communisme, marxiste et athée

    La même persécution s’installe à Hong Kong, rattaché désormais à la Chine mais qui devait bénéficier d’un régime de plus grande liberté. Il y a quelques jours, le cardinal Joseph Zen Ze-Kiun a pris la tête d’une pétition de dizaines de chrétiens de toute dénomination demandant au gouvernement central de Pékin de cesser la démolition des croix. Mais le pouvoir communiste, à travers le président Xi Jinping, continue de répéter qu’il faut obéir au Parti et que « tous les cadres communistes doivent être athées et marxistes pour se défendre contre les infiltrations depuis l’étranger ».

    Une nouvelle loi qui doit entrer en vigueur en janvier 2017 prévoit un contrôle renforcé sur les ONG étrangères qui passent sous l’autorité des responsables de la sécurité publique et non plus des affaires civiles. Le statut des activités religieuses pourrait être en cause.

    Pourtant, le christianisme est en plein essor puisque, lors de la dernière nuit de Pâques, on estime à 20.000 le nombre de baptêmes d’adultes catholiques. Le cardinal Zen a lancé un appel pressant à la prière pour l’Eglise en Chine : « Pour que nos frères et sœurs qui ont du courage, persévèrent. Pour que ceux qui doutent restent forts et pour que les faibles et ceux qui se sont trompés, reviennent. »

  • Chine : divisions et tensions au sein de l'Eglise catholique

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    De Dorian Malovic sur le site du journal La Croix :

    L’Église catholique de Chine toujours divisée et sous tension

    L’accord signé le 22 septembre 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques de Chine n’a pas concrètement favorisé l’unité de l’Église catholique de Chine, dans un contexte de « sinisation » et de répression des religions par le régime de Xi Jinping.

    « L’accord entre la Chine et le Vatican a été appliqué avec succès, et les deux parties continueront à maintenir des consultations et une étroite communication afin d’améliorer encore nos relations bilatérales. » Interrogé le 10 septembre dernier à Pékin sur le bilan de l’accord signé le 22 septembre 2018 entre Rome et Pékin sur la nomination des évêques de Chine, le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Zhao Lijian, s’est montré satisfait de l’évolution des relations diplomatiques entre le Vatican et la Chine, rompues en 1951 avec l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong.

    « Cet accord a permis de rapprocher les liens entre la Chine et le Vatican »

    Sur le terrain en revanche, la situation est beaucoup plus contrastée. Dresser un panorama général sur l’Église catholique de Chine relève toujours de la gageure. « Depuis la relance des échanges avec le monde catholique chinois en 1974, nous avons traversé de multiples phases de défiance, de tolérance, de tensions mais aussi de détente et de coopération », analyse le père Jean-Pierre Charbonnier des Missions étrangères de Paris (MEP) un des meilleurs connaisseurs du sujet.

    À ses yeux, cet accord, « dans la ligne des deux précédents papes, Jean-Paul II et Benoît XVI, a permis de rapprocher encore les liens entre Rome et Pékin. Cet accord qui va être renouvelé va dans le sens de l’Histoire pour intégrer l’Église de Chine dans l’universalité ». Ayant sillonné la Chine pendant des décennies, le père Charbonnier insiste sur la disparité des situations en fonction des diocèses et des paroisses où les autorités surveillent et contrôlent certains prêtres et évêques récalcitrants à rejoindre « l’Église officielle ».

    « Ici, nous ne ressentons pas la pression politique sur notre évêque, nos prêtres, nos religieuses ou nos fidèles », assure sous couvert d’anonymat un prêtre chinois du diocèse de Xian dans la province du Shaanxi. Historiquement très engagé dans le social, le diocèse ne subit pas la répression que peuvent subir d’autres diocèses. « Nous savons naviguer entre les interdits de l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC) avec qui nous négocions sans cesse, poursuit-il sur sa messagerie cryptée, mais c’est plus difficile dans d’autres provinces. »

    Dans certaines provinces, prêtres et évêques sont arrêtés par les autorités

    Début septembre, plusieurs prêtres du diocèse de Yujiang dans la province sud du Jiangxi, ont été arrêtés parce qu’ils refusaient de rejoindre l’Association patriotique, organe de contrôle politique des catholiques. Depuis deux ans, dans la province du Zhejiang, des centaines de croix sur les églises et les temples protestants ont été déboulonnées. « Depuis le mois d’août, Mgr Julius Jia, l’évêque souterrain de Zhengding dans la province du Hebei (un bastion historique de l’Église clandestine) a disparu de la circulation », dénonce une catholique de Hong Kong qui peut encore voyager en Chine clandestinement. « À mes yeux, cette pression sur les clandestins viole l’accord signé entre Rome et Pékin. Beaucoup souhaiteraient d’ailleurs qu’il ne soit plus secret afin d’en connaître la vraie substance ».

    → ANALYSE. Rencontre historique entre la Chine et le Vatican

    Certes, le Vatican a levé les excommunications contre huit évêques officiels, désormais reconnus depuis septembre 2018 et six évêques clandestins ont été reconnus par Pékin et installés officiellement à la tête de leur diocèse. « Le bilan est maigre, reconnaît le P. Charbonnier, mais ça évolue. » En revanche, analyse une source religieuse chinoise autorisée, « cet accord a provoqué encore plus de tensions et de défiance que d’harmonie et d’unité ces deux dernières années, surtout dans le contexte de la politique de “sinisation” de toutes les religions menée par Xi Jinping ».