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  • Chine : le gouvernement veut garder le contrôle sur l'Eglise catholique

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    s'entretient avec Yves Chiron sur le site du Figaro :

    «Le gouvernement chinois veut garder le contrôle sur l'Église catholique»

    17 avril 2023

    Monseigneur Joseph Li Shan, archevêque de Pékin.
    Monseigneur Joseph Li Shan, archevêque de Pékin. TEH ENG KOON

    ENTRETIEN - À l'occasion de la rare visite de l'évêque de Hongkong, reconnu par Rome, à Pékin, l'historien Yves Chiron revient sur la relation chaotique qu'entretiennent le Vatican et la Chine.

    Yves Chiron est historien et journaliste, spécialiste de l'histoire contemporaine de l'Église catholique. Il a publié en 2019 La longue marche des catholiques de Chine aux éditions Artège.


    LE FIGARO.- L'Église catholique en Chine est divisée entre l'institution reconnue par le parti communiste chinois et la communauté dite «souterraine», fidèle à Rome. Quels liens entretiennent aujourd'hui les deux communautés ?

     
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    Yves CHIRON.- La division remonte à 1957 lorsqu'a été créée l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC), organisation de prêtres et de catholiques soumise au Parti communiste chinois. L'année suivante, l'APCC a décidé de nommer et de faire consacrer des évêques sans l'accord du Saint-Siège. Il s'agissait de rendre l'Église catholique «autonome», c'est-à-dire indépendante de Rome, sur le plan financier et juridictionnel. Il s'agissait aussi de créer une sorte d'Église nationale qui accepte de contribuer à la construction de la société «socialiste».

    À partir de cette époque deux communautés catholiques ont coexisté: l'une autour des nouveaux évêques non reconnus par Rome et sous la dépendance de l'APCC, qu'on appellera communément l'Église patriotique ou l'Église officielle ; l'autre autour des évêques restés en communion avec le Saint-Siège, qu'on appellera l'Église souterraine parce qu'elle refusait d'adhérer à l'APCC et donc n'était plus autorisée par les autorités chinoises.

    Au cours des décennies, l'Église patriotique a consacré des dizaines d'évêques non reconnus par le Saint-Siège, donc schismatiques, et l'Église clandestine a consacré des dizaines d'évêques non reconnus par le gouvernement chinois mais en communion avec Rome.

    Jean-Paul II, Benoît XVI puis le pape François ont œuvré à la réconciliation des deux «Églises». Des évêques schismatiques se sont réconciliés avec le Saint-Siège. En 2007, Benoît XVI a demandé que l'Église clandestine ne consacre plus d'évêques ; en 2018, le pape François a levé l'excommunication qui frappait encore sept évêques schismatiques. Mais la situation reste difficile. Il y a encore plusieurs dizaines d'évêques clandestins qui ne sont pas reconnus par les autorités chinoises, il en est de même pour des milliers de prêtres et de religieuses. Ils peuvent être à tout moment empêchés d'exercer leur ministère ou leur apostolat.

    Qu'est-ce que la politique de «sinisation» de l'Église catholique en Chine ?

    La «sinisation» (zhongguohua en chinois) est un concept inventé par le futur président Xi Jinping en 2011. À l'époque, il n'était encore que vice-président de la République populaire de Chine. Il l'appliquait alors au marxisme, estimant que l'effort d'adaptation du marxisme à la culture et à la mentalité chinoises qu'avait engagé Mao Zedong devait être poursuivi.

    Depuis 2015 il applique ce concept aux religions présentes en Chine. Pour ce qui est du christianisme, ce n'est pas la Chine qui doit s'adapter au christianisme, c'est le christianisme qui doit s'adapter à la culture et à la civilisation chinoises. Il a parlé des «cinq transformations» qui doivent être mises en œuvre, notamment sur les constructions (les églises doivent «adopter les styles architecturaux» chinois) et l'enseignement religieux (il faut «indigéniser la théologie en contextualisant les sermons»). L'APCC, que nous avons évoquée, a élaboré un plan de «sinisation» du catholicisme, pour se conformer aux mots d'ordre du président Xi Jinping.

    La visite de l'évêque de Hongkong Mgr Chow à Pékin est-elle historique ?

    C'est un événement important, mais peut-être pas historique. Il y a eu des précédents. En 1985, pour la première fois depuis la révolution chinoise, l'évêque de Hongkong d'alors, Mgr Wu Cheng-chung, avait pu se rendre en Chine continentale. Hongkong était alors un territoire sous la souveraineté anglaise. C'était la première fois depuis la révolution communiste de 1949 qu'un évêque chinois en communion avec Rome pouvait venir en Chine communiste.

    Depuis cette date, le diocèse de Hongkong s'est attaché à «bâtir un pont», c'est-à-dire établir des relations régulières entre les catholiques de Chine continentale et l'Église universelle. Mais il est certain que la visite de Mgr Chow à Pékin n'est pas anodine.

    Quelle est la relation entre Mgr Joseph Li Shan, le président de l'Association patriotique des catholiques de Chine, et Rome ?

    La position de Mgr Li Shan est ambiguë. Il est issu d'une vieille famille catholique de la capitale chinoise. Il a été ordonné prêtre par Mgr Fu Tieshan, évêque «patriotique» de Pékin qui n'a jamais cherché à se réconcilier avec le Saint-Siège. Mgr Li Shan a été consacré évêque en 2007 pour lui succéder et, fait nouveau pour ce diocèse, il a été nommé avec l'approbation à la fois des autorités chinoises et du Saint-Siège.

    C'est un évêque qui n'a pas donné lieu à des rumeurs de corruption, comme d'autres. Il exerce son ministère en pasteur soucieux de ses fidèles, mais il s'attache aussi à entretenir de bonnes relations avec les autorités chinoises. C'est ainsi qu'il a accepté l'année dernière, en août 2022, de devenir président de l'Association patriotique des catholiques chinois (APCC). Cette association n'a jamais été reconnue par le Saint-Siège. Elle est clairement inféodée aux objectifs du Parti communiste chinois et du gouvernement chinois.

    Dans les faits, cette nomination a eu peu de conséquences, car le pouvoir de décision de l'APCC est faible. Le sort de l'Église catholique, comme celui de toutes les autres confessions religieuses religions présentes en Chine, dépend surtout du Bureau des affaires religieuses, un organisme d'État qui dépend du gouvernement.

    En quoi consiste l'accord de 2018 passé entre le Vatican et Rome ?

    L'Accord de 2018 est provisoire et secret. Provisoire parce qu'il a été signé pour deux ans, renouvelé en 2020, et à nouveau renouvelé en 2022. Il est secret parce que le texte n'a été publié par aucune des deux parties. Ce qui est assuré, c'est qu'il porte principalement sur la nomination des évêques. L'accord stipule que le gouvernement propose des candidats à l'épiscopat et que le Pape décide en dernière instance.

    Quand il a été signé, une quarantaine de diocèses de Chine étaient sans titulaire. Du côté du Saint-Siège, cet accord visait d'abord à remédier à cette situation. Du côté de Pékin, il s'agit de contrôler au maximum l'organisation de l'Église catholique et la nomination de la hiérarchie épiscopale.

    Cet accord est-il aujourd'hui caduc ?

    Non, mais il a connu en quelques mois deux sérieux accrocs. En novembre dernier, Mgr Peng Weizhao, évêque de Yujiang, a été nommé évêque auxiliaire de Jiangxi. Puis au début de ce mois d'avril, Mgr Shen Bin, évêque de Haimen, a été nommé évêque de Shanghai. Dans les deux cas, ces nominations se sont faites sans l'accord du Saint-Siège et sans l'approbation du pape François. Ces transferts, décidés par les seules autorités chinoises, sont en violation flagrante de l'accord de 2018.

    C'est un signe de plus que le gouvernement chinois veut garder le plus possible le contrôle sur l'Église catholique. Parallèlement, les pressions sur les communautés catholiques «souterraines» ne cessent pas : des églises sont détruites ou fermées, des prêtres et des fidèles sont arrêtés, des évêques fidèles à Rome mais non reconnus par le gouvernement sont assignés à résidence ou exilés dans d'autres provinces.

    Lire aussi : Chine : un prêtre de l'Eglise souterraine porté disparu - FSSPX.News

  • Qui sont les catholiques du Japon ?

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    À l’occasion de la sortie du film Silence de Martin Scorsese, mercredi 8 février, La Croix se penche sur cette petite minorité respectée et active qui représente moins d’1 % de la population de l’archipel.

    « Au fond du baptistère de la cathédrale Sainte-Marie de Tokyo se trouve le drapeau japonais, le « Hinomaru », représentant le soleil levant. Pour Régis Anouilh, rédacteur en chef d’Églises d’Asie, la présence de ce symbole national dans la cuve baptismale est emblématique de l’identité catholique au Japon.

    Une question qui peut être résumée, selon le spécialiste, de la façon suivante : « comment concilier une appartenance pleine et entière à l’Église catholique et le caractère japonais ? »

    « Le catholicisme a toujours été perçu comme étranger »

    « Dans l’esprit des Japonais, poursuit-il, il y a une forme d’incompatibilité entre les deux car le catholicisme a toujours été perçu comme étranger ». C’est d’ailleurs l’une des problématiques posées par le film Silence, qui sort mercredi 8 février dans les salles.

    À LIRE : « Silence », la quête spirituelle de Martin Scorsese

    Près de cinq siècles après l’arrivée des premiers missionnaires, il y a aujourd’hui, selon les chiffres des registres paroissiaux, environ un million de catholiques au Japon, dont plus de la moitié est issue de l’immigration.

    Ces derniers, arrivés à la faveur de l’ouverture au compte-gouttes du pays à l’arrivée d’étrangers il y a une vingtaine d’années, viennent principalement des Philippines. Mais ce sont aussi les représentants des deuxième et troisième générations de ces Japonais ayant émigré en Amérique latine au début du XXesiècle, où ils ont perdu leur langue d’origine et se sont convertis au catholicisme, avant de revenir au Japon. Une situation qui pose de nouveaux défis pastoraux.

    Quant aux catholiques japonais, ils ne sont que 450 000 sur près de 127 millions d’habitants, soit 0,36 % de la population totale, qui est à 71 % bouddhiste et à 15 % shintoïste. Il existe également une petite minorité protestante.

    Très peu de conversions

    Ce pourcentage est stable et la communauté ne connaît pas de croissance. « Au Japon, se convertir, c’est comme se retrancher d’une société fortement homogène », assure Régis Anouilh. Cette communauté pourrait toutefois être bientôt menacée par le déclin. L’année dernière, sur l’ensemble des 16 diocèses du pays, un seul jeune homme est entré au Grand séminaire japonais.

    Si l’ensemble de l’épiscopat est local depuis 1940, le poids du clergé étranger est encore important dans le pays. Sur environ 1 800 prêtres (religieux ou non), 519 sont des missionnaires étrangers, « un héritage historique », explique Régis Anouilh.

     

    Un rôle actif au sein de la société

    Le poids de l’Église catholique dans la société est toutefois bien supérieur à son importance numérique. Avec ses 24 hôpitaux, ses 500 jardins d’enfants et ses 19 universités, elle jouit d’une « popularité non négligeable », relève ainsi Régis Anouilh. La catastrophe de Fukushima, en 2011, a notamment été l’occasion pour les Japonais de se rendre compte de l’action de cette communauté discrète, notamment par le biais d’organisations telles que la Caritas.

    Dans le numéro de février de la revue La Nef, consacré au Japon, le P. Olivier Chegaray, prêtre des MEP dans le pays depuis plusieurs années, décrit cette Église comme « ouverte et bien organisée ».

    Par ailleurs, les évêques sont aussi très engagés dans différents domaines, et sur deux axes en particulier. Ils prennent ainsi régulièrement la parole en faveur d’une dénucléarisation complète du Japon, une revendication qu’ils portent depuis longtemps, bien avant Fukushima, considérant que le pays doit porter ce message après les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

    À LIRE : Pour redresser le pays, les catholiques japonais sont sortis de leurs églises

    L’Église japonaise est aussi une des rares instances à œuvrer activement à la réconciliation entre Japonais et Chinois ainsi qu’entre Japonais et Coréens, dont les relations sont encore marquées par les « blessures » de la Seconde Guerre mondiale, souligne le rédacteur en chef d’Églises d’Asie. Les évêques de l’archipel participent ainsi deux fois par an à une réunion avec leurs homologues coréens sur cette question.

    Deux vagues d’évangélisation

    Saint François-Xavier, l’un des sept premiers membres de la Compagnie de Jésus, était arrivé au Japon en 1549 et l’Église devint une force dans le pays, avec de nombreuses conversions. Après seulement une cinquantaine d’années d’évangélisation, le pays compte plus de 350 000 catholiques. Mais en 1587, tous les missionnaires sont expulsés et les persécutions commencent. C’est cette période dont traite le film de Martin Scorsese. Saje, la société de distribution de Silence, a publié pour accompagner la sortie du film un dossier très complet à ce sujet.

    En 1614, le christianisme est officiellement interdit et le Japon s’isole du monde en 1640. Un petit groupe survit en cachette – « les chrétiens cachés » – jusqu’à l’ouverture du pays au milieu du XIXe siècle. C’est à ce moment que les missionnaires reviennent. Le premier évêque japonais est consacré à Rome en 1927.

    À LIRE : Au Japon, 150e anniversaire de la découverte des « chrétiens cachés »

    « Le paradoxe du Japon, c’est qu’après un mouvement de conversion assez fort, le christianisme n’a jamais vraiment percé », synthétise Régis Anouilh. Pour expliquer cette situation, le P. Chegaray avance des raisons à la fois historiques (le christianisme a été reçu à ses origines « comme une menace pour l’indépendance du pays »), culturelles (les Japonais ne disent pas forcément ce qu’ils pensent mais ce qu’ils sont censés dire, ce qui a pu être à l’origine de nombreux « malentendus » dans la réception du message chrétien) et religieuses (shintoïsme, bouddhisme, confucianisme ont été introduits au Japon en s’entremêlant, sans jamais s’opposer, contrairement au christianisme qui s’est présenté comme une « vérité exclusive »).

    Marie Malzac »

    Ref. Qui sont les catholiques du Japon ?

    Il serait intéressant de comparer les réactions de la Chine et du Japon à la pénétration de la civilisation occcidentale dans le monde asiatique.  Dès la fin du XIXe siècle, les deux empires se sont finalement, de gré (Japon) ou de force (Chine), ouverts aux aspects technologiques de la modernité. Mais pourquoi le Japon, contrairement à la Chine, est-il demeuré largement imperméable aux aspects  philosophiques, idéologiques ou religieux de ce monde étranger à leurs valeurs traditionnelles ?

    JPSC  

  • Quand le maoïsme affamait la Chine

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    Parmi les idées les plus courantes sur le communisme chinois, il y a celle qui consiste à croire que la révolution communiste aurait au moins premis à tout le monde de se nourrir. Or c'est totalement faux, aussi faux que pour la Russie où la famine décima la population dès les premières années qui ont suivi la révolution d'octobre ou encore lors de la collectivisation forcée. Chantal Delsol rend ainsi compte d'un livre qui fait la lumière sur la grande famine qui a sévi en Chine communiste de 1958 à 1961 :

    Ce n’est pas exactement "l’archipel du goulag" chinois, puisqu’il ne s’agit pas des goulags chinois, dont nous avons encore une connaissance bien modeste, pour cause de secrets bien gardés. Mais il s’agit d’une enquête minutieuse, copieuse et vaste, sur plus de six cents pages, sur la grande famine en Chine (1958-1961), province par province, chiffres à l’appui, chaque cas étayé sur des récits précis, citant leurs sources, et décrivant froidement les morts, les tortures, les actes de cannibalisme, les effrois, les familles démantelées, les errances mentales des chefs et tout le maillage de cette immense supercherie qui fabrique la terreur à partir de l’utopie.

    Yang Jisheng raconte qu’il était jeune et fervent membre du Parti quand, rendant visite à son père au village, il le trouve exténué, puis apprend bientôt sa mort. Il croit à une mort accidentelle. Plus tard, il comprendra que son père était l’une des victimes qui, par millions, avaient été affamées selon l’idéologie. C’est cela qu’il veut raconter. Appelant le livre Stèles, du nom de ce monument où l’on inscrit le nom des morts, ou du nom d’une pierre tombale – stèle pour son père, victime initiatique, stèle pour les millions de Chinois victimes du système, stèle pour lui-même, dit-il avec humour, quand les autorités découvriront qu’il a écrit ce livre… 

    L’accumulation des faits et des chiffres est une chose. On apprend qu’il y eut 400 000 morts de faim à Xinyang, on apprend ce que fut le cannibalisme dans l’Anhui, comment on appelait la chair humaine pour donner le change et combien de gens mouraient de diarrhées après en avoir mangé, on apprend les oppositions et leur répression dans tous leurs détails sordides, chiffres à l’appui des tortures infligées. Mais aussi, Yang Jisheng a analysé le phénomène totalitaire "le plus arriéré, le plus sauvage, le plus inhumain qui soit au monde". Il est passionnant de voir décortiqués les processus d’un régime qui s’est développé ailleurs, de constater les invariants et en même temps de voir par quels nouveaux mécanismes les Chinois ont inventé leur propre terreur. La pensée idéologique exige une crédulité totale dans les vertus de l’idée, écartant les faits.

    C’est ainsi que les instances du Parti se persuadent pendant longtemps que le système des cantines communes permet de nourrir la population mieux et davantage. Des chiffres glorieux parviennent à Pékin pendant que déjà les cadavres de la famine jonchent les routes. Tout cela a aussi une histoire russe, ukrainienne, roumaine, cubaine, j’en passe des dizaines. La soi-disant dictature du prolétariat est en réalité une dictature de la nomenklatura, en l’occurrence bien nourrie et cynique. Comme partout en pays communiste. Mais ici la supercherie idéologique a bénéficié d’une communication grandiose. Le règne du slogan atteint un luxe de détails inouï, dont on a grande envie de rire s’il ne fallait pas d’abord en pleurer. Allez prendre tout ce qu’il vous faut, tout est gratuit, à chacun selon ses besoins, dit-on au paysan en haillons qui ne trouve plus de racine à manger. Quand souffle le "vent du communisme", alors se lève le "vent de l’exagération", le "vent des privilèges", le "vent de la contrainte". La paranoïa bat son plein, rapports inventés, chiffres ahurissants, statistiques foudroyantes. Chaque échelon administratif ajoute encore ses propres excès, ce qui fait que les chiffres arrivés en haut sont toujours vertigineux. D’en haut viennent des directives ignares, aussi éloignées que possible des réalités.

    Yang Jisheng est devenu journaliste après ses études universitaires et, travaillant à l’agence Chine nouvelle, il a pu avoir accès à des informations peu répandues qui lui ont fait comprendre le mensonge dans lequel il vivait. Il a fait une vaste enquête qui dura des années, glana des faits lilliputiens qu’il n’aurait pas dû connaître et additionna une masse inouïe de détails lors même que rien n’était licite. En cela, il rappelle Soljenitsyne. La liberté de pensée est toujours admirable. Mais une enquête aussi approfondie dans l’ambiance de Tiananmen, cela relève du prodige. 

    Pour lui, le totalitarisme communiste représente un prolongement du despotisme bimillénaire chinois, dont il date l’origine au IIIe siècle avant J.-C. Comme s’il fallait voir là une espèce de fatalité…

    On peut en terminant faire deux remarques. La première, c’est que le despotisme traditionnel trouvera peut-être bientôt quelques limites quand la plupart des dirigeants (communistes) chinois envoient leurs enfants faire leurs études aux États-Unis, et quand le développement des réseaux sociaux lève forcément le voile sur ce qui, jusqu’alors, demeurait secret : certains médias chinois font état aujourd’hui des 30 millions de morts de faim provoqués par le Grand Bond en avant… La seconde, c’est que même quand ici ou là la réalité de ces horribles événements s’étale au grand jour, aucune repentance n’apparaît à l’horizon. Alors que devant les crimes nazis nous sommes pétrifiés de remords, là-bas comme d’ailleurs au Cambodge, on soupire : "C’est ainsi."

    Stèles, la grande famine en Chine, 1958-1961, de Yang Jisheng, Seuil, 2012.

    Paru dans Valeurs actuelles, 15 novembre 2012 - via Magistro

  • Chine : un dissident encombrant

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    Jeanne Smits, sur son blog, commente "l'évasion" de ce dissident :

    L’avocat chinois aveugle et autodidacte Chen Guangcheng s’est échappé de son domicile où il était assigné à résidence dans des conditions très dures depuis plus d’un an et demi. « Il a pu sortir de chez lui le 22 avril et ses amis (…) l’ont conduit en lieu sûr, en dehors de sa province du Shandong », a indiqué à l’AFP Bob Fu, militant des droits de l’Homme basé aux Etats-Unis et en contact avec Chen. Chen Guangcheng a été incarcéré, battu, surveillé, privé de soins, pour avoir osé parler contre la politique de l’enfant unique en Chine et ses stérilisations et avortements forcés. (Source : Présent du 28 avril.)

    Lire la suite : http://leblogdejeannesmits.blogspot.com

  • En Chine, des fonctionnaires enlèvent des enfants

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    Relayant des informations parues dans "The Economist" et reprises dans Express.be, généthique.org consacre une recension au vol d'enfants dans l'honorable Chine communiste :

    "Selon le magazine Caixin, des fonctionnaires du planning familial chinois ont enlevé les enfants de couples n'ayant pas respecté la politique de l'enfant unique. C'est ce que raconte Yuan Chaoren, un villageois du comté de Longhui dans la province du Hunan : "avant 1997, ils avaient l'habitude de démolir nos maisons pour nous punir de ne pas avoir respecté la politique de l'enfant unique... Après 2000, ils ont commencé à confisquer nos enfants". Ces "enfants illégaux" ont été placés en orphelinat et proposés à l'adoption. Des parents adoptifs étrangers payaient entre 3000 et 5000 dollars par enfant et les bureaucrates du planning familial recevaient un pot-de-vin.

    Le vol d'enfants apparaît comme l'une des conséquences malsaines de la politique de l'enfant unique qui fait du mal aux familles et perturbe l'équilibre des générations. Cette politique est de plus en plus rejetée, en Chine même : pour la première fois, une province entière demande qu'elle soit assouplie (Cf. Synthèse de presse du 13/07/11). Les autorités chinoises se félicitent de cette politique qui a évité selon elles 400 millions de naissances. Selon The Economist, cette politique est absurde et n'était pas nécessaire car le taux de natalité chinois diminuait depuis plusieurs décennies déjà lorsque cette politique a été installée en 1979. Dans presque tous les pays avoisinant la Chine, la croissance économique est allée de pair avec une baisse de la natalité. Le pays manque désormais de jeunes actifs. En outre, cette politique a donné lieu à des pratiques massives d'avortements sélectifs (Cf. Synthèse de presse du 12/01/10)."

    source : http://www.genethique.org/revues/revues/2011/Juillet/20110726.1.asp

  • Avec le Christ dans les prisons de Chine

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    Avec-le-Christ-dans-les-prisons-de-Chine.jpgAvec le Christ dans les prisons de Chine

    Rose Hu

    Clovis, 17 € (272 pages)

    Présentation en quatrième de couverture :

    A voir les choses très humainement, il y a des gens qui n'ont pas de chance dans la vie. Ils naissent au mauvais endroit, au mauvais moment, et il semble que les éléments se liguent pour les faire souffrir. A voir les choses très humainement, Rose Hu fait partie de ces gens-là : elle avait une vingtaine d'années quand la Chine est devenue marxiste, sous la férule brutale et cruelle de Mao-Tsé-Toung. Et Rose Hu était catholique - fraîchement baptisée -, d'une famille aisée, donc suspecte au yeux du parti communiste.

    On devine la suite : persécution, procès, condamnation, prison, camps de travaux forcés, accès impossible aux sacrements de l'Eglise. Ce sont vingt-six années qu'elle a passées en détention, dans des conditions parfois inimaginables. On hésite tellement à évoquer les pires, qu'il est préférable de les laisser racontées sous la plume de l'auteur et victime.

    Mais voici le prodige de la grâce : alors que tant de chrétiens faiblissent et se compromettent avec le nouveau pouvoir, d'autres, dont Rose Hu, munis de la force d'en haut, sont fidèles, acceptent cette croix d'un poids inouï, la portent le front haut, l'âme recueillie, la joie dans le coeur, et s'efforcent de monter le chemin du calvaire, donc de s'élever au lieu de descendre, profitant du malheur pour saisir l'occasion divine d'une ascension intérieure.

    Ce témoignage bouleversant ne laisse pas le lecteur indemne.

     

  • Seul Nixon peut aller en Chine.

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    Lu sur le « metablog » de l’abbé Guillaume de Tanouärn :

    images (7).jpg« Patrick Archbold est un contributeur régulier du National Catholic Register. C’est sur ce très important blog catholique conservateur américain qu’il a publié un billet (Pope Francis and the SSPX: An Opportunity - Le pape François et la FSSPX : une opportunité). Son texte a déplu aux responsables de NCR, et il faut aller sur Minority Reportspour le trouver, ou sur Rorate Caeli qui en reprend la plus grande part, avec des commentaires. Pour ceux d’entre vous qui ne savent pas assez d’anglais, voilà à grosses mailles de quoi il s’agit :

    Le pape François a rappelé à des protestants que c’est le péché qui nous sépare, ainsi qu’une longue suite d’incompréhensions mutuelles. Le pape Benoît disait déjà que les divisions viennent d’un manque d’effort d’unité, et qu’aux moments critiques de Son histoire, les responsables de l’Eglise n’en avaient «pas fait assez» pour éviter la division ou la guérir. 

    A notre époque par exemple, la rupture des contacts avec Rome accentue la marginalisation de la FSSPX. Bien sûr certains de ses leaders ont été durs et peu respectueux. Il n’en reste pas moins que François est le pape le plus à même d’opérer une réconciliation, de par son vrai souci d’unité des chrétiens. 

    L’Eglise devrait se montrer généreuse, sans insister sur une «adhésion dogmatique à l’interprétation d’un concile non-dogmatique». Il y a bien sûr des divergences mais elles doivent être traitées fraternellement, au sein de la même maison, et non devant une porte cadenassée. 

    François est suffisamment attaché au Concile de Vatican II pour que son geste puisse être interprété comme autre chose que de la pure générosité. Tel n’aurait pas forcément été le cas sous le pontificat précédent. 

    C’est cette générosité qui est la norme dans l’Eglise, et on ne demande pas à d’autres, qui la rejoignent, de «signer un exemplaire de Pascendi Dominici Gregis». Que l’Eglise ait cette même générosité envers la FSSPX, qui professe une doctrine qui, il y a 50 ans encore, était communément acceptée. 

    Cette générosité porterait des fruits, et le gros du travail a déjà été fait par le pape Benoît, il n’y a plus qu’à leur donner un statut canonique. Le Saint Père, par cette offre généreuse, peut éviter un division qui irait croissante, et faire qu’aucun de ses successeurs n’ait à regretter: «si seulement nous avions fait plus».

    Et Rorate Coaeli de commenter «Nixon goes to China», métaphore historique que les Américains utilisent pour dire que certaines décisions ne peuvent être prises que par un homme à la réputation assez établie dans son camp pour ne pas être suspecté de mauvaise manœuvre. Autrement dit, et dans le cas présent: que François est assez «à gauche» pour qu’une réintégration de tous les traditionalistes soit acceptée par les épiscopats et les opinions, sans qu'ils y voient la manip d’un krypto-intégriste faisant rentrer ses copains par la porte de derrière. »

     Ref. Seul Nixon peut aller en Chine.

    A lire les multiples réflexions incisives du pape régnant au sujet des « pélagiens » ou des « modes liturgiques », on est loin du compte. Faut pas rêver : cette Chine-là ne fait pas partie des « périphéries » de François . JPSC

  • Chine : deux sanctuaires mariaux détruits

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    De Jean-Marie Dumont dans le magazine « Famille Chrétienne » :

    « Un mois après l’accord provisoire entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques, deux sanctuaires mariaux ont été détruits dans les régions du Shanxi (sud-ouest de Pékin) et du Guizhou (sud-ouest de la Chine), rapporte l’agence Asianews. Les deux lieux accueillant des pèlerins de l’Église officielle comme de l’Église souterraine étaient dédiés à Notre-Dame des Sept-Douleurs et à Notre-Dame des Béatitudes. Les prétextes invoqués seraient la « sinisation » ou l’absence d’autorisation. Selon l’agence, les destructions de sites liés à l’Église auraient augmenté depuis l’accord entre la Chine et le Saint-Siège signé le 23 septembre. Par ailleurs, celui-ci ferait l’objet d’une campagne de certains groupes liés au pouvoir communiste visant à le faire échouer. Dans une longue tribune publiée le 24 octobre par le New York Times (« Le pape ne comprend pas la Chine »), le cardinal Joseph Zen, cardinal émérite de Hong Kong, formule de son côté un certain nombre de questions sur cet accord à l’égard duquel il ne cache pas son scepticisme. Il y critique aussi la présence au synode de deux évêques « connus pour être proches du gouvernement chinois ».

    ︎ À LIRE AUSSI : « Quand la Chine se convertira »

    Ref. Chine : deux sanctuaires mariaux détruits 

    Le Saint-Siège est-il réellement  en position de négocier avec la Chine communiste et vouloir forcer un accord lorsque les conditions ne sont pas réunies peut-il déboucher sur autre chose qu’un marché de dupes ?

    JPSC

  • La dictature se renforce en Chine

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    Du site "Eglises d'Asie" (Missions Etrangères de Paris) :

    Xi Jinping se rapproche d’un régime despotique

     

    La première session de la 13e assemblée nationale populaire chinoise, le 5 mars, a ouvert la voie au mandat à vie du président chinois. Un rassemblement historique « deux sessions » de l'Assemblée populaire nationale et de la Conférence consultative politique du peuple chinois, grâce auquel Xi Jingping pourrait détenir les pleins pouvoirs…

    L’assemblée nationale populaire semble prête à accorder un règne à vie au président Xi Jinping, accélérant au passage l’intégration des anciennes colonies européennes de Macao et Hong-Kong. Xi Jinping pourrait devenir le premier président chinois à dépasser cinq ans de mandat depuis le règne de Mao Zedong entre 1949 et 1976.

    Les 3 000 délégués composant l’assemblée nationale populaire ont tenu leur première session annuelle le 5 mars. À cette occasion, ils devaient rencontrer les 2 000 membres de la Conférence consultative politique du peuple chinois. Les médias officiels chinois ont vanté une « nouvelle mission pour une nouvelle ère », intégrant pour cela la « pensée de Xi Jingping » dans la constitution du géant communiste. Une façon d’entériner d’office tout son programme.

    William Nee, un spécialiste de la Chine d’Amnesty International, remarque qu’il y a dix ans le rassemblement, joyeusement appelé les « deux sessions », de l'Assemblée populaire nationale (APN), et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), avait provoqué de vifs débats au sein de la société chinoise. « Cette fois, cependant, cela semble très différent, complètement sous contrôle »ajoute William.

    Quand le secrétaire général de l’APN, Wang Chen, a lu les amendements de la constitution repoussant les limites du mandat de Xi Jingping, l’audience a applaudi. « Ce genre de flatteries et de servilité envers un seul cadre du parti communiste aurait été impensable il y a seulement cinq ans » estime William. Les journalistes seront autorisés à assister au vote de l’APN du 11 mars, devant autoriser Xi Jingping à rester au pouvoir après le terme de son mandat, en 2023. Cela dit, il est difficile de déterminer à l’avance, vu les milieux troubles de la politique chinoise, s’il exercera un troisième mandat ou davantage. Des critiques publiques ont déjà dénoncé l’abandon des limites du mandat du président.

    « Impensable il y a seulement six ans »

    En attendant, la Chine a renforcé son armée avec 8 % d’investissements supplémentaires, dépensant plus de 1 000 milliards de yuans (141 milliards d’euros). Le premier ministre chinois Li Keqiang a renouvelé le traditionnel avertissement envers les nationalistes taïwanais, prévenant que toute déclaration formelle d’indépendance ne serait pas tolérée. Li a également fixé l’objectif de 6,5 % de croissance, ainsi qu’une réduction d’impôts de 800 milliards de yuans (102 milliards d’euros). En 2017, la Chine a atteint une croissance de 6,9 %.

    Par ailleurs, l’Assemblée populaire nationale chinoise a par annoncé vouloir accélérer le développement de ce que le gouvernement chinois appelle la « Greater bay area » (« région de la baie »), un projet de centre d’affaires devant relier Hong-Kong et Macao avec la province de Guangdong. Ce qui pourrait affaiblir les conditions des deux régions administratives spéciales chinoise. L’APN doit également valider la création d’une commission nationale destinée à combattre la corruption des autorités et institutions publiques, y compris celle ne dépendant pas du parti communiste.

    La chasse de Xi Jingping contre les corrompus a déjà entraîné la condamnation d’1,5 millions de fonctionnaires. Le nouveau corps disciplinaire, qui contrôlera les entreprises d’état, les écoles et les hôpitaux, renforçant par là même le pouvoir du président chinois. Les délégués de l’APN, en approuvant les décisions du noyau dirigeant du Parti Communiste chinois, font ainsi preuve de loyauté. Le rassemblement des « deux sessions » prendra fin le 17 mars, avec l’annonce, par l’APN du nouveau vice-président, un rôle plutôt symbolique.

    (Ucanews, Hong-Kong)

  • Chine : la mauvaise stratégie du Vatican

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    Kerknet s'en fait l'écho mais nous n'avons trouvé, en français, que cet article paru ICI :

    Cardinal Joseph Zen, le Vatican soutient une « fausse » Église en Chine

    Par John-Henry Westen (SOURCE : Life Site News) :

    Le 14 juillet 2017 (LifeSiteNews) — Le Cardinal Joseph Zen, le premier Cardinal de Chine et un conseiller clé du Pape Benoît XVI en ce qui concerne les relations Sino-Vaticanaises, a dénoncé un nouvel accord du Vatican avec le gouvernement Communiste Chinois athée dans une interview avec le media Polonais Polonia Christiana. L'ancien Archevêque de Hong Kong a comparé la situation actuelle de l'Église en Chine avec les périodes de répression physique brutale au cours des années 1950 et 1960, affirmant que la situation est « pire » aujourd'hui.

    « Pourquoi ? Parce que l'Église a été affaiblie » a-t-il déclaré. « Je suis désolé de dire que le gouvernement n'a pas changé, mais le Saint-Siège adopte une mauvaise stratégie. Ils sont trop impatients de dialoguer, au point de vouloir dialoguer pour dire à tous de ne pas faire de bruit, d'accommoder, de faire des compromis, d'obéir au gouvernement. Maintenant, les choses périclitent bien bas ».

    Pour expliquer comment la situation intolérable a eu lieu, il suggère que le Pape François est naïf n'ayant connu que le Communisme en Amérique Latine qui n’est pas une forme totalitaire comme en Chine ou en Pologne. Ainsi, dit-il, les deux Papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont compris la situation alors que le Pape François est confus.

    « À la surface » a-t-il déclaré sur le nouvel accord, il semble que « l'autorité du Pape est sûre parce qu'ils disent que le Pape a le dernier mot ».

    « Mais tout est faux. Ils donnent un pouvoir décisif au gouvernement ... comment l'initiative du choix des Évêques peut-elle être donnée à un gouvernement athée ? Incroyable. Incroyable ».


    En anglais. Durée : 29min 54 sec

    Le Cardinal de 85 ans, né à Shanghai, explique que, bien que le Pape François puisse croire que tout va bien avec l'accord parce que le gouvernement approuve « sur papier » les élections lors de la Conférence des Évêques et que le Pape ait le dernier mot. « Mais à la fois les élections et la Conférence des Évêques sont fausses » et le Pape ne peut pas toujours dire non aux Évêques suggérés.

    Zen dit qu'il n'y a pas de vraies élections en Chine. « Tout est réglé à l’avance ».

    « Je ne peux vraiment pas croire que le Saint-Siège ne sait pas qu'il n'y a pas de Conférence des Évêques ! Ce n’est qu'un nom. Ils n'ont jamais vraiment de discussion, ni de rencontres. Ils se rencontrent lorsqu'ils sont appelés par le gouvernement. Le gouvernement donne ses instructions. Ils obéissent. C'est du faux. »

    Le Cardinal Zen a rappelé que le Pape Benoît avait indiqué qu'il n'y avait pas de Conférence des Évêques légitime en Chine. Il y a des Évêques illégitimes dans cette Conférence et des Évêques clandestins légitimes qui n’y sont pas, a expliqué le Cardinal.

    Répondant à l'objection que certains peuvent suggérer que, historiquement, certains Rois ou Empereurs ont pu nommer des Évêques, le Cardinal Zen a déclaré : « Mais, au moins, ils étaient des Rois Chrétiens ou des Empereurs Chrétiens. Mais ceux-ci sont des Communistes athées. Ils veulent détruire l'Église ou, au moins s'ils ne peuvent pas la détruire, ils veulent affaiblir l'Église ».

  • Eglise de Chine : la confusion continue

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    Réagissant aux récentes et polémiques ordinations de Harbin et de Shanghai, le cardinal John Tong Hon, évêque catholique de Hongkong, a déclaré ce week-end que seule la restauration d’un dialogue entre le Vatican et Pékin pourrait résoudre la crise, et qu’il « était de la plus haute importance de trouver une solution au cas posé par Mgr Ma Daqin ». Le cardinal, qui suit de très près les affaires de l’Eglise en Chine, notamment au sein du Centre d’études du Saint-Esprit dont il assume la présidence depuis plus de trente ans, s’exprimait à la suite des ordinations épiscopales menées le 6 juillet dernier à Harbin et le 7 juillet à Shanghai. A Harbin, les autorités chinoises ont fait procéder à une ordination illégitime, le candidat à l’épiscopat n’ayant pas reçu de mandat pontifical, en convoquant des évêques légitimes (i.e. en communion avec Rome) pour l’ordonner. A Shanghai, ces mêmes autorités ont tenté de perturber l’ordination de l’évêque auxiliaire – lequel avait reçu le mandat pontifical – en imposant la présence d’un évêque illégitime parmi les évêques présents dans la cathédrale. Mais leur plan a été déjoué dans la mesure où l’évêque illégitime en question a finalement été maintenu à l’écart de l’autel et surtout parce que l’évêque ordonné, Mgr Ma Daqin, a déclaré publiquement qu’il se démettait des responsabilités qu’il occupait jusqu’ici au sein de l’Association patriotique des catholiques chinois. Depuis, Mgr Ma Daqin, qui ne s’est pas exprimé et n’a pas paru en public, semble faire l’objet d’un contrôle très strict des autorités et ne pas être libre de ses mouvements.

    Sur le ton posé qui est le sien, le cardinal Tong a rappelé que la Chine ne parviendrait à l’harmonie sociale à laquelle ses dirigeants aspiraient que si le gouvernement chinois respectaient les droits de l’homme et les religions. Sans cela, a-t-il expliqué, l’image internationale du pays restera mauvaise et la dignité du peuple chinois, la justice et le bien-être auquel il a droit, seront bafouées. En ce qui concerne le nouvel évêque auxiliaire de Shanghai, « seul un dialogue [entre Pékin et le Vatican] permettra de parvenir à une solution favorable pour chacune des parties (‘gagnant-gagnant’) », a précisé le cardinal, ajoutant « avoir de l’admiration pour le courage » dont a fait preuve Mgr Ma Daqin. Un des fruits immédiats de l’attitude du nouvel évêque est d’avoir rapproché les fidèles des communautés « officielles » et « clandestines », « ce qui est une bonne chose pour l’Eglise de Chine », a-t-il encore ajouté.

    Quant à l’ordination épiscopale illégitime du P. Yue Fusheng à Harbin, le cardinal Tong s’est contenté de souligner que les autorités chinoises ne gagnaient rien à faire procéder à de telles ordinations. « Les évêques illicitement ordonnés se retrouvent isolés, maintenus à l’écart par les catholiques », a-t-il expliqué, en ajoutant que les pressions qui avaient été exercées sur les évêques légitimes pour qu’ils aillent ordonner le P. Yue Fusheng étaient désormais connues. « Nous avons eu vent du fait que, pour ces ordinations [illicites], certains des évêques qui y ont pris part ont été récompensés de leur participation par de fortes sommes d’argent ou d’autres biens matériels. Il me semble que cela s’apparente à des tentatives de corruption », a révélé le cardinal-évêque de Hongkong.

    Par ailleurs, selon des informations rapportées par l’agence Ucanews, la pression exercée par les autorités chinoises sur le diocèse de Shanghai après le geste posé le 7 juillet par Mgr Ma Daqin ne se relâche pas. Aujourd’hui 16 juillet, sept prêtres et deux religieuses du diocèse ont été convoqués par les autorités municipales et longuement interrogés. « Les interrogatoires ont duré jusqu’à huit heures d’affilée. Ils ont été privés de nourriture et de repos ; nous sommes inquiets pour leur santé physique et mentale », précise une source citée par l’agence catholique.

    Dans la paroisse de l’un des prêtres en question, les fidèles étaient venus beaucoup plus nombreux qu’à l’accoutumée à la messe du lundi matin. « Après la messe, de nombreux paroissiens sont restés dans la cour de l’église, désireux de parler à leur curé, mais, comme il n’était pas là, ils sont restés pour prier en silence », rapporte encore la source.

    Cardinal Tong : « Il faut trouver une solution urgente au cas de Mgr Ma Daqin » — Eglises d'Asie 

  • Chine : destitution de Mgr Daqin ?

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    Shanghai (AsiaNews) - Mgr Thaddée Ma Daqin, le courageux évêque auxiliaire de Shanghai, consacré le 7 juillet dernier, est susceptible d'être destitué et privé de liberté - lui qui est en résidence surveillée depuis des mois -. Il perdrait ainsi le titre d'évêque «coadjuteur» de la métropole. Selon des sources ecclésiastiques citées par UCAN, sa nomination serait révoquée par le Conseil des évêques catholiques chinois. Les sources d'AsiaNews dans le diocèse parlent de «voix» qui confirmeraient la décision des évêques à l'égard de Monseigneur Ma Daqin mais aucun document n'a encore été publié.

    L'information développée (en italien) est ici, sur le site d'AsiaNews : http://www.asianews.it/notizie-it/Mons.-Ma-Daqin,-agli-arresti,-strappato-del-titolo-di-vescovo-di-Shanghai-26587.html