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Mort, où est ta victoire ?

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Epitaphion

But three days-- such days and nights will pass--
They will fill me with such crushing dread
That I'll see the joyous truth, at last
I shall know Christ will rise from the dead.

Boris Pasternak

Méditation proposée par Retraite dans la Ville

Après la mort du Christ, le soir du vendredi saint, le monde entier est entré dans un grand silence entre la mise au tombeau et la résurrection, la nuit de Pâques. En silence, Jésus s'est rendu solidaire de nos morts pour les entraîner avec lui au coeur du Père.

Solidaire de nos morts, Jésus a non seulement accepté de mourir mais d'être enseveli, partageant ainsi le moment où nos pauvres corps sont privés sensiblement de leur vitalité, de leur joie d'aimer et d'être aimés, pour qu'ils soient, un jour, transfigurés avec lui.

Solidaire de nos morts, Jésus, dans le sein de la terre, a dépouillé toutes les puissances du mal et de la mort qui nous retenaient captifs. Solidaires de nos morts, Jésus est descendu jusque dans nos enfers, la profondeur de nos coeurs désespérés. Aux abîmes du péché, le Christ ressuscité vient opposer les abîmes de sa miséricorde pour nous conduire, avec lui, dans les profondeurs de la vie et du bonheur de Dieu.

Chantons ainsi, avec les chrétiens des tout premiers siècles, la rencontre joyeuse du Christ avec tous nos morts : « Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d'entre les morts et le Christ t'illuminera… Je ne t'ai pas créé pour que tu demeures captif du séjour ces morts. Lève-toi, oeuvre de mes mains, lève-toi mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi, sortons d'ici, car tu es en moi et moi en toi ».

 

Méditation proposée par Evangile au Quotidien :

Saint Chromace d'Aquilée (?-407), évêque
1er Sermon pour la Grande Nuit Pascale (trad. SC 154, p. 260s rev.)

La nuit où le Seigneur a veillé pour faire sortir son peuple d'Égypte (Ex 12,42)


      Toutes les veillées que l'on célèbre en l'honneur du Seigneur sont agréables à Dieu et agréées de lui, mais cette veille-ci est au-dessus de toutes les autres. C'est pourquoi cette nuit porte tout particulièrement le titre de « veillée du Seigneur ». Nous lisons en effet : « C'est la veillée du Seigneur, que tous les fils d'Israël doivent observer » (Ex 12,42). Cette nuit porte bien son titre parce que le Seigneur s'est éveillé vivant afin que nous ne restions pas endormis dans la mort. En effet, il a souffert pour nous le sommeil de la mort par le mystère de sa Passion ; mais ce sommeil du Seigneur est devenu la veillée du monde entier, parce que la mort du Christ a chassé loin de nous le sommeil de la mort éternelle. Il le déclare lui-même par le prophète : « J'ai dormi et je me suis réveillé, et mon sommeil a été doux » (Ps 3,6; Jr 31,26). Ce sommeil du Christ, qui nous a rappelés de l'amertume de la mort à la douceur de la vie, n'a pu être que doux.

      Salomon a écrit : « Je dors, mais mon cœur veille » (Ct 5,2). Ces paroles manifestent, de toute évidence, le mystère de la divinité et de la chair du Seigneur. Il a dormi selon la chair, mais sa divinité veillait, car la divinité ne pouvait pas dormir...: « Il ne dort ni ne sommeille celui qui garde Israël » (Ps 120,4)... Il a dormi selon la chair, mais sa divinité visitait les enfers pour en tirer l'homme qui y était retenu captif ; notre Seigneur et Sauveur a voulu visiter tous les lieux pour faire miséricorde à tous. Il est descendu du ciel sur la terre pour visiter le monde ; il est descendu encore de la terre aux enfers pour porter la lumière à ceux qui y étaient captifs, selon la parole du prophète : « Vous qui êtes assis dans les ténèbres et l'ombre de la mort, la lumière s'est levée sur vous » (Is 9,1).

      C'est pourquoi, les anges dans le ciel, les hommes sur la terre, et les âmes des fidèles dans le séjour des morts célèbrent cette veillée du Seigneur... Si le repentir d'un seul pécheur, comme on le lit dans l'Évangile, est cause de joie pour les anges dans le ciel (Lc 15,7.10), combien plus la rédemption du monde entier ?... Cette veillée, donc, n'est pas seulement une fête pour les hommes et les anges, mais aussi pour le Père, le Fils et le Saint Esprit, parce que le salut du monde c'est la joie de la Trinité.

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