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  • Léon XIV : Fins et commencements

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Léon XIV : Fins et commencements

    La messe de la veille de Noël en la basilique Saint-Pierre a été marquée par une série de symboles, illustrant tous comment le pape Léon XIV s'oriente à grands pas vers une transition définitive, qui devrait débuter véritablement dès la fin du Jubilé.

    Il y a notamment trois petits signes à prendre en compte.

    La première : Léon XIV souhaitait saluer personnellement la foule sur la place avant les festivités du soir et la remercier.

    C'est un geste qu'il affectionne particulièrement et qu'il a souvent accompli depuis son accession au pontificat. Cependant, pour la première fois, le pape portait l'écharpe blanche ornée des armoiries épiscopales. Jusqu'alors, ces armoiries n'avaient pas été portées, et beaucoup avaient interprété cette apparition comme un signe concret de continuité avec le pontificat de François, et plus précisément avec la déconstruction des symboles intervenue sous son pontificat.

    L'apparition de l'écharpe ornée des armoiries brodées contredit cependant ce récit.

    Le fait que cette écharpe soit apparue la nuit de Noël, au début de la fin de l'Année sainte ouverte par le pape François, est également révélateur.

    Le deuxième signe se trouve dans les paroles de Léon XIV .

    Son homélie de la veille de Noël présentait deux particularités : elle citait la dernière homélie de Noël de Benoît XVI en tant que pape et la dernière homélie de Noël du pape François.

    En substance, Léon XIV s'appuyait sur l'héritage de ses deux prédécesseurs, retenant le meilleur de chacun et cherchant à les harmoniser. Mais ce faisant, il affirmait aussi sa singularité en tant que pontife, un pontife qui ne renierait pas les aspects positifs du passé, mais qui tracerait également sa propre voie.

    Il s'agit d'un pontificat différent.

    Le troisième signe est en réalité apparu quelques jours plus tôt, dans les vœux de Noël de Léon à la Curie romaine le 22 décembre.

    Les discours du pape François devant la Curie romaine étaient très attendus, car il en a profité pour s'en prendre violemment à cette dernière. Nul n'a oublié son allocution sur les quinze maux qui affligent la Curie, suivie de celle consacrée aux remèdes à ces maux.

    Cependant, Léon XIV a démontré dès le départ qu'il n'avait ni l'intention ni l'envie d'attaquer ceux qui travaillaient au Vatican.

    En effet, il a déclaré d'emblée que « les papes vont et viennent, la Curie demeure », témoignant ainsi de sa reconnaissance pour le travail accompli dans l'ombre par nombre d'entre eux. Le ton de son discours n'était donc pas accusateur.

    Léon XIV a plutôt mis l'accent sur un thème : la communion. Il a conclu en demandant que l'amitié existe également au sein de la Curie romaine et qu'on ne se laisse pas aller à l'inimitié.

    Léon XIV devait gérer un héritage complexe laissé par le pape François. La fin de son pontificat, en particulier, avait alimenté l'amertume au sein de la Curie. Parallèlement, certaines intuitions cruciales du pape argentin avaient été oubliées. Ce n'était pas inhabituel dans un pontificat qui avait néanmoins duré douze années riches en événements. Léon se trouvait donc confronté à la tâche difficile de redécouvrir ces intuitions tout en évitant les écueils, ou plutôt, de panser les plaies sans condamner ni renier en bloc l'œuvre de son prédécesseur.

    Il a agi avec prudence, prenant certaines décisions gouvernementales qui ont annulé celles de François et, parallèlement, publiant les « documents suspendus » laissés à la fin du pontificat de ce dernier. Par cette prudence, le pape voulait faire passer un message : il respecte l’héritage du passé et n’a aucune intention d’instaurer un système de favoritisme si tous œuvrent de concert.

    La décision de Léon XIV de poursuivre les discussions sur la synodalité est également un signal fort à cet égard : Léon affirme clairement qu’il sera à l’écoute de tous et que chacun aura la possibilité de s’exprimer. Et, en définitive, c’est précisément l’objectif du consistoire des 7 et 8 janvier.

    Le 12 décembre, Léon XIV adressa une lettre à tous les cardinaux expliquant l'objet du consistoire . Le pape y énuméra quatre points en particulier :

    • une relecture de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium ;
    • une étude de la constitution apostolique Praedicate Evangelium, axée sur l’Église universelle et l’Église particulière ;
    • le synode et la synodalité comme instruments de collaboration avec le pontife ;
    • une « réflexion théologique, historique et pastorale approfondie » sur la liturgie, « pour préserver la saine tradition tout en ouvrant la voie à un progrès légitime », pour reprendre les termes de la constitution Sacrosanctum Concilium du Concile Vatican II sur la liturgie sacrée, comme le faisait Léon dans sa lettre.

    Ces quatre thèmes sont particulièrement révélateurs de la trajectoire de Léon XIV.

    Les deux premiers points concernent le texte programmatique du pape François et la constitution apostolique qui a conduit à la réforme de la Curie. D'une part, Léon XIV ne souhaite pas perdre l'élan missionnaire insufflé par le pape François, même si l'expression « Église tournée vers l'extérieur » n'a jamais été employée par lui. Le thème de la mission demeure néanmoins central.

    Il est nécessaire d'harmoniser les réformes de l'ère François, car la structure de l'Église ne peut être uniquement missionnaire. Un centre est nécessaire, et cela est compris par ceux qui, comme le Pape, ont été supérieurs d'une communauté religieuse possédant des maisons dans le monde entier.

    En outre, Léon XIV reformule l'idée de synodalité, la définissant comme une forme de collaboration avec le Pape, plaçant au centre l'idéal de communion qu'il a instauré au début de son pontificat.

    Cette communion se réalise aussi par une paix théologique sur des questions telles que la liturgie. C’était l’objectif de Benoît XVI, qui avait libéralisé l’usage du rite ancien dans le but précis de favoriser la communion et d’éliminer les courants extrémistes, notamment ceux qui considéraient la liturgie comme un instrument de contestation de l’ensemble du concile Vatican II.

    Léon XIV revient au Concile, mais il semble pleinement engagé à réaliser la pax theologica, ce qui n'intéressait pas le pape François, qui avait restreint l'usage de l'ancien rite, qualifiant de rétrogrades tous ceux qui s'en approchaient.

    L'approche de Léon XIV sera probablement modérée.

    Pas à pas, il a recentré tous les symboles de son pontificat, sans jamais renier François ; bien au contraire, il l'a cité plus que quiconque dans ses discours, allocutions et homélies. Il est peu probable que la réforme de la Curie souhaitée par le pape François subisse des revirements majeurs : ce serait complexe. Mais Léon XIV a déjà manifesté sa volonté d'apporter des ajustements et compte sur les cardinaux pour aborder la réforme dans son ensemble.

    Le fait qu'il s'appuie sur les cardinaux témoigne également de son approche synodale. Le pape François avait placé l'Église dans un état de synode permanent, mais un petit conseil de cardinaux a ensuite été convoqué pour gouverner avec lui ; cet organe, jamais institutionnalisé, servait de lieu de consultation et dépassait le cadre du collège des cardinaux.

    Le pape François a également apprécié les occasions spéciales, comme les rencontres avec les jésuites dans chaque pays qu'il a visité. Il ne s'agissait pas pour lui de favoritisme envers certains groupes religieux. Tous étaient égaux, mais certains l'étaient plus que d'autres.

    Invoquant la synodalité, Léon XIV appelle également à une plus grande participation de tous. Il le fait selon un concept de responsabilité partagée, que le pape a défini comme le « chemin de la paix » dans son homélie du matin de Noël.

    Les portes saintes commencent à se fermer ; l’Année sainte proclamée par le pape François touche à sa fin. Mais elles s’ouvrent sur un nouveau pontificat, dont les contours restent à définir : celui de Léon XIV.

  • L'Angelus du pape Léon XIV pour la fête de la Sainte Famille

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    FÊTE DE LA SAINTE FAMILLE DE NAZARETH

    PAPE LÉON XIV

    ANGÉLUS

    Place Saint-Pierre
    Dimanche 28 décembre 2025

     
    Chers frères et sœurs, bon dimanche !

    Aujourd’hui, nous célébrons la Fête de la Sainte Famille et la liturgie nous propose le récit de la “fuite en Égypte” (cf. Mt 2, 13-15.19-23).

    C’est un moment d’épreuve pour Jésus, Marie et Joseph. En effet, sur le tableau lumineux de Noël se projette, presque soudainement, l’ombre inquiétante d’une menace mortelle, qui trouve son origine dans la vie tourmentée d’Hérode, un homme cruel et sanguinaire, redouté pour sa cruauté, mais précisément pour cette raison profondément seul et obsédé par la peur d’être détrôné. Quand il apprend par les mages que le “roi des Juifs” est né (cf. Mt 2, 2), se sentant menacé dans son pouvoir, il décrète la mise à mort de tous les enfants de l’âge correspondant à celui de Jésus. Dans son royaume, Dieu accomplit le plus grand miracle de l’histoire, dans lequel s’accomplissent toutes les anciennes promesses de salut, mais il ne parvient pas à le voir, aveuglé par la crainte de perdre son trône, ses richesses, ses privilèges. À Bethléem, il y a de la lumière, il y a de la joie : certains bergers ont reçu l’annonce céleste et, devant la crèche, ils ont glorifié Dieu (cf. Lc 2, 8-20), mais rien de tout cela ne parvient à pénétrer les défenses blindées du palais royal, si ce n’est comme l’écho déformé d’une menace, à étouffer dans une violence aveugle.

    Mais c’est précisément cette dureté de cœur qui met encore plus en évidence la valeur de la présence et de la mission de la Sainte Famille qui, dans le monde despotique et avide que représente le tyran, est le nid et le berceau de la seule réponse de salut possible : celle de Dieu qui, dans une gratuité totale, se donne aux hommes sans réserve et sans prétention. Et le geste de Joseph qui, obéissant à la voix du Seigneur, met en sécurité l’Épouse et l’Enfant, se manifeste ici dans toute sa signification rédemptrice. En Égypte, en effet, la flamme de l’amour domestique à laquelle le Seigneur a confié sa présence dans le monde grandit et prend de la vigueur pour apporter la lumière au monde entier.

    Alors que nous contemplons ce mystère avec émerveillement et gratitude, pensons à nos familles et à la lumière qu’elles peuvent apporter à la société dans laquelle nous vivons. Malheureusement, le monde a toujours ses “Hérodes”, ses mythes du succès à tout prix, du pouvoir sans scrupules, du bien-être vide et superficiel, et il en paie souvent les conséquences dans la solitude, le désespoir, les divisions et les conflits. Ne laissons pas ces mirages étouffer la flamme de l’amour dans les familles chrétiennes. Au contraire, gardons en elles les valeurs de l’Évangile : la prière, la fréquentation des sacrements – en particulier la confession et la communion –, les affections saines, le dialogue sincère, la fidélité, la simplicité et la beauté des paroles et des gestes bons de chaque jour. Cela les rendra lumière d’espérance pour les milieux dans lesquels nous vivons, école d’amour et instrument de salut entre les mains de Dieu (cf. François, Homélie lors de la messe pour la Xe Rencontre mondiale des familles, 25 juin 2022).

    Demandons donc au Père céleste, par l’intercession de Marie et de saint Joseph, de bénir nos familles et toutes les familles du monde, afin qu’elles grandissent à l’image de celle de son Fils fait homme et soient pour tous un signe efficace de sa présence et de son infinie charité.

  • Thomas Becket : un témoin qui nous encourage à prendre position pour ce qui est juste

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    De K.V. Turley  sur le National Catholic Register :

    Saint Thomas Becket - Un saint pour cette saison ?

    L'archevêque martyr de Canterbury a beaucoup à nous apprendre sur les relations entre l'Église et l'État aujourd'hui.

    Thomas Becket forbids Robert de Beaumont, 2nd Earl of Leicester, and Reginald de Dunstanville, 1st Earl of Cornwall, to pass sentence on him.
    Thomas Becket interdit à Robert de Beaumont, 2e comte de Leicester, et à Reginald de Dunstanville, 1er comte de Cornouailles, de prononcer une sentence à son encontre. (photo : James William Edmund Doyle / Domaine public)

    Le 29 décembre 2021

    Le 29 décembre est la fête de saint Thomas Becket. Cet évêque martyr du 12e siècle est connu pour son opposition à l'excès de pouvoir de l'État en la personne du roi d'Angleterre Henri II. 

    Dans le monde d'aujourd'hui, on assiste à un nouvel affrontement entre l'Église et les autorités étatiques. Ce saint médiéval a-t-il donc quelque chose de pertinent à dire aux catholiques contemporains ? 

    Son biographe, le père John Hogan, le pense. Prêtre du diocèse de Meath (Irlande), il travaille dans le ministère paroissial et l'enseignement depuis son ordination. En outre, il a fondé la Fraternité Saint Genesius comme moyen de prière pour les personnes travaillant dans les arts et les médias, et a co-animé la série EWTN : Forgotten Heritage. Il a récemment publié Thomas Becket : Defender of the Church (Our Sunday Visitor) est un rappel opportun de ce que les catholiques en général et les évêques en particulier sont appelés à témoigner à toute époque. 

    Book cover OSV
    Couverture du livre "Thomas Becket : Defender of the Church".

    The Register s'est entretenu avec le Père Hogan le 17 décembre 2021. 

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  • Saint Thomas Becket, champion de l'honneur de Dieu (29 décembre)

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    martyrdom.jpg(Source : Missel.free.fr) Thomas Becket ou Thomas de Londres comme on l'appelait alors, naquit probablement en 1118 dans une famille de la bourgeoisie londonienne qui connut des revers de fortune. Le soutien d’un de ses parents lui permit de faire de brillantes études à Paris. Il entra au service de l'archevêque Thibaud de Cantorbéry qui lui fit faire d'intéressants voyages à Rome (1151-1153) et aux écoles de Bologne et d’Auxerre où l’on formait des juristes. Finalement il se lia avec le futur Henri II Plantagenêt, qui, un an après son accession au trône d’Angleterre, le nomma chancelier d’Angleterre, après que l’archevêque l’eut nommé archidiacre de Cantorbéry.

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