Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Au rythme de l'année liturgique

  • Saint Martin (11 novembre)

    IMPRIMER

    1111martin.jpgLors de l'Angelus du dimanche 11 novembre 2007, le pape Benoît XVI adressait le message suivant :

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd’hui, 11 novembre, l’Eglise rappelle saint Martin, évêque de Tours, l’un des saints les plus célèbres et les plus vénérés d’Europe. Né de parents païens en Pannonie, l’actuelle Hongrie, vers 316, il fut destiné par son père à la carrière militaire. Encore adolescent, Martin découvrit le christianisme et, surmontant de nombreuses difficultés, il s’inscrivit parmi les catéchumènes pour se préparer au Baptême. Il reçut le sacrement vers l’âge de vingt ans mais dût rester encore longtemps dans l’armée où il donna un témoignage de sa nouvelle manière de vivre : il était respectueux et compréhensif envers tous, traitait son serviteur comme un frère et évitait les divertissements vulgaires. Lorsqu’il termina son service militaire il se rendit à Poitiers, en France, auprès du saint évêque Hilaire. Ordonné diacre et prêtre par ce dernier, il choisit la vie monastique et fonda, avec quelques disciples, le plus ancien monastère connu en Europe, à Ligugé. Environ dix ans plus tard, les chrétiens de Tours, restés sans pasteur, l’acclamèrent évêque de Tours. Martin se consacra alors avec un zèle ardent, à l’évangélisation des campagnes et la formation du clergé. Même si de nombreux miracles lui sont attribués, saint Martin est surtout célèbre pour un acte de charité fraternelle. Alors qu’il était encore jeune soldat, il rencontra sur la route un pauvre transi de froid et tout tremblant. Il prit alors son propre manteau, le partagea en deux avec son épée et en donna la moitié à cet homme. La nuit même, Jésus lui apparut en songe, souriant, enveloppé dans ce même manteau.

    Chers frères et soeurs, le geste de charité de saint Martin s’inscrit dans la logique qui poussa Jésus à multiplier les pains pour les foules affamées, mais surtout à se donner lui-même comme nourriture pour l’humanité dans l’Eucharistie, Signe suprême de l’amour de Dieu, Sacramentum caritatis. C’est la logique du partage, à travers lequel on exprime de manière authentique son amour pour son prochain. Que saint Martin nous aide à comprendre que ce n’est qu’à travers un engagement commun de partage que l’on peut répondre au grand défi de notre temps : celui de construire un monde de paix et de justice, dans lequel tout homme puisse vivre dignement. Ceci pourra advenir si prévaut un modèle mondial de solidarité authentique, en mesure d’assurer à tous les habitants de la planète la nourriture, l’eau, les soins médicaux nécessaires, mais également le travail et les ressources énergétiques, de même que les biens culturels, les connaissances scientifiques et technologiques.

    Nous nous tournons maintenant vers la Vierge Marie afin qu’elle aide tous les chrétiens à être, comme saint Martin, des témoins généreux de l’Evangile de la charité et d’infatigables constructeurs de partage solidaire.

  • Saint Léon le Grand, pape et père de l'Eglise (10 novembre)

    IMPRIMER

    Saint Léon Le Grand, Pape et docteur de l'Église - Infos sur le saint du  jour - Vatican News

    Lors de l'audience générale du mercredi 5 mars 2008, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce pape, Père de l'Eglise :

    Saint Léon le Grand

    Chers frères et soeurs,

    En poursuivant notre chemin parmi les Pères de l'Eglise, véritables astres qui brillent de loin, nous abordons pendant notre rencontre d'aujourd'hui la figure d'un Pape qui, en 1754, fut proclamé Docteur de l'Eglise par Benoît XIV:  il s'agit de saint Léon le Grand. Comme l'indique l'épithète que la tradition lui attribua très tôt, il fut véritablement l'un des plus grands Papes qui aient honoré le Siège romain, contribuant largement à en renforcer l'autorité et le prestige. Premier Evêque de Rome à porter le nom de Léon, adopté ensuite par douze autres Souverains Pontifes, il est également le premier Pape dont nous soit parvenue la prédication qu'il adressait au peuple qui se rassemblait autour de lui pendant les célébrations. Il est naturel de penser également à lui dans le contexte des actuelles Audiences générales du mercredi, des rendez-vous qui pendant les dernières décennies sont devenus pour l'Evêque de Rome une forme habituelle de rencontre avec les fidèles et avec de nombreux visiteurs de toutes les parties du monde.

    Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l'Eglise de Rome autour de l'an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Ce rôle de premier plan poussa Galla Placidia, qui à cette époque dirigeait l'Empire d'Occident, à l'envoyer en Gaule en 440 pour résoudre une situation difficile. Mais au cours de l'été de cette année, le Pape Sixte III - dont le nom est lié aux magnifiques mosaïques de Sainte-Marie-Majeure - mourut, et ce fut précisément Léon qui lui succéda, recevant la nouvelle alors qu'il accomplissait justement sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau Pape fut consacré le 29 septembre 440. C'est ainsi que commença son pontificat, qui dura plus de vingt-et-un an, et qui a été sans aucun doute l'un des plus importants de l'histoire de l'Eglise. A sa mort, le 10 novembre 461, le Pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Ses reliques sont conservées aujourd'hui encore dans l'un des autels de la Basilique vaticane.

    Lire la suite

  • Dieu est dans son Lieu Saint (Introit pour la fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran)

    IMPRIMER

    Dieu est dans son Lieu Saint,

    Dieu qui rend unanimes les habitants de la maisonnée ;

    C’est lui qui donnera la force et la vaillance à son peuple.

    V/ Que Dieu se lève et que ses ennemis se dispersent,

    Et qu’ils fuient devant sa face, ceux qui le haïssent !

    (Ps 67, 6-7, 36 et 2) **

    Deus in loco sancto suo

    Deus qui inhabitare facit unanimes in domo

    Ipse dabit virtutem et fortitudinem plebi suae.

    V/ Exsurgat Deus, et dissipentur inimici eius

    Et fugiant, qui oderunt eum, a facie eius.

  • 7 choses à savoir sur Saint-Jean-de-Latran

    IMPRIMER

    Du Père Raymond-J de Souza sur le NCR :

    7 choses à savoir sur Saint-Jean-de-Latran

    La basilique Saint-Jean-de-Latran, à Rome, fêtait l'an dernier le 1700e anniversaire de sa consécration. L'anniversaire de la dédicace est un jour de fête pour l'Église universelle, car elle est le siège (la cathèdre ) de l'évêque de Rome, le souverain pontife. La cathédrale de Rome est la basilique du Latran, et non la basilique Saint-Pierre au Vatican. 

    Voici sept choses à savoir sur le Latran.

    Constantin, la cathédrale et le concile

    « Le Latran » tire son nom de la famille historiquement associée à la terre ; le complexe de bâtiments sur le site était connu comme le palais de la famille Laterani, une famille de haut rang au service de plusieurs empereurs romains. 

    Au cours des premiers siècles chrétiens, lorsque l'Église était illégale, il était difficile d'établir des structures formelles. Cela a changé avec Constantin, qui, au début du IVe siècle, a d'abord légalisé le christianisme, puis lui a donné une faveur officielle. Le palais du Latran est entré en sa possession vers 311 ; Constantin l'a donné à l'Église en 313, et il est devenu le siège des évêques de Rome à partir de cette époque. 

    Très tôt, une réunion d'évêques s'y tint pour discuter de la controverse donatiste ; le Latran était rapidement devenu le centre de la vie ecclésiastique. Le pape Sylvestre Ier y établit sa cathédrale et la dédia en 324 — d'où le 1700e anniversaire cette année.

    Tandis que les structures ecclésiastiques se constituaient physiquement à Rome, la nouvelle liberté permettait de s'occuper également de l'architecture théologique. Le premier grand concile œcuménique, également sous le patronage de Constantin, devait bientôt être organisé. Le 1700e anniversaire du concile de Nicée aura lieu l'année prochaine.

    Les papes ont vécu au Latran du IVe au XIVe siècle, date à laquelle la papauté s'est installée à Avignon, en France, en 1309. Deux incendies, en 1309 et 1361, ont gravement endommagé le complexe du Latran. Lorsque la papauté est revenue d'Avignon à Rome, les papes ont transféré leur résidence et leur cour au Vatican. La cathédrale officielle, cependant, est restée au Latran. Ainsi, le Vatican n'a été la résidence des papes que pendant environ 600 ans. Les papes ont vécu au Latran pendant près de 1 000 ans.

    L'ancienne basilique du Latran fut démolie au XVIe siècle et reconstruite dans son état actuel ; la façade actuelle fut achevée en 1735.

    Cathédrale de Rome

    Cathédrale du diocèse de Rome, le Latran est le siège de l'évêque de Rome. À l'entrée de la basilique, le pèlerin lit : Omnium Ecclesiarum Urbis et Orbis Mater et Caput — « Mère et chef de toutes les Églises de la ville et du monde ». L'unité de toute l'Église catholique avec l'évêque de Rome s'exprime dans l'église cathédrale de Rome.

    Aujourd'hui encore, les bureaux du diocèse de Rome se trouvent dans le Palais du Latran, un bâtiment situé juste derrière la basilique.

    Ces dernières années, le pape François a souligné ce point en signant souvent des documents « au Latran » plutôt qu’« au Vatican ». Le Saint-Père vit au Vatican, mais le siège de son autorité est la basilique du Latran, sa cathédrale.

    Tout comme Vatican I et Vatican II se sont tenus là où résidaient les papes aux XIXe et XXe siècles, cinq conciles œcuméniques se sont tenus au Latran lorsque les papes y résidaient. Le premier concile du Latran a eu lieu en 1119. Le cinquième concile du Latran s'est tenu de 1512 à 1517 et n'a pas été une entreprise fructueuse ; la Réforme protestante a commencé comme elle s'est terminée.

    Le traité de 1929 entre la République italienne et le Saint-Siège, qui a réglementé la fin des États pontificaux et créé l'État de la Cité du Vatican, a été signé au Latran et est connu sous le nom de traité du Latran.

    Une journée liturgique inhabituelle

    L'anniversaire de la dédicace de chaque cathédrale est une fête pour toutes les églises de ce diocèse. Le Latran étant la cathédrale de Rome, c'est une fête pour toute l'Église, célébrée partout. 

    En fait, la fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran est d'une telle importance qu'elle dépasse le dimanche du temps ordinaire. L'année prochaine, ce sera le cas. Cette année, comme la fête tombe un samedi, les messes célébrées le samedi soir observeront la grande fête de la Dédicace de Saint-Jean de Latran, plutôt que la moindre célébration d'un dimanche du temps ordinaire.

    Qui est Saint Jean de Latran ?

    C'est une excellente question de culture catholique : qui est saint Jean de Latran ?

    C'est une question piège. Il n'existe pas de saint de ce genre. La basilique du Latran, l'église mère du monde entier, a été consacrée au Christ Sauveur en 324. Bien plus tard, au Xe siècle, une dédicace a été ajoutée à saint Jean-Baptiste, et une autre au XIIe siècle a ajouté saint Jean l'Évangéliste.

    Le nom officiel est donc un peu long : Basilique pontificale du Très Saint Sauveur et des Saints Jean-Baptiste et l'Évangéliste au Latran. Dans le langage courant, cela se résume à « Saint-Jean de Latran ».

    Il y a quatre basiliques papales majeures à Rome, et elles sont dédiées comme il se doit au Christ Sauveur (Latran), à la Sainte Mère (Sainte Marie Majeure) et aux princes des apôtres martyrisés à Rome (Saint-Pierre au Vatican et Saint-Paul-hors-les-Murs).

    Il se peut bien que la dédicace à saint Jean ait été ajoutée plus tard pour donner une reconnaissance à Rome à saint Jean-Baptiste, dont Jésus parlait comme étant « le plus grand né d’une femme ».

    Toujours debout

    Le Latran est une expression visible du passage de l'Église à travers l'histoire. Malmenée et endommagée, réformée et reconstruite, elle est toujours debout. Le Latran, près des murs de la ville romaine, a été saccagé à de nombreuses reprises par des armées d'invasion. L'attaque la plus récente a eu lieu en juillet 1993, lorsque le portique arrière a été bombardé par la mafia en réaction à la condamnation de la mafia par saint Jean-Paul le Grand en mai de la même année.

    La plupart des ravages du Latran sont dus aux incendies, aux inondations et aux dégradations dues au temps : murs bombés, fondations érodées. Il a donc été réparé, reconstruit, voire entièrement reconstruit, à plusieurs reprises. Le Latran n'a plus l'aspect qu'il avait autrefois, mais il a conservé sa même identité et sa même mission.

    Un élément remarquable a survécu. Les grandes portes du Latran proviennent du Forum romain. Probablement la partie la plus ancienne du complexe, elles indiquent que, même si l'Empire romain est éteint depuis longtemps, ce qui en subsiste est ce qui a été repris dans la vie de l'Église.

    Reliques de la Passion

    La partie la plus précieuse du Latran n'y est plus conservée. Quelques années seulement après sa consécration en 324, sainte Hélène, mère de Constantin, se rendit à Jérusalem et revint avec les reliques de la Passion. 

    Certaines de ces reliques sont aujourd'hui conservées juste en face du Latran, notamment la Scala Santa , les « marches sacrées » du prétoire de Pilate. Une courte promenade mène le pèlerin à la basilique de la Sainte-Croix de Jérusalem, ainsi nommée parce qu'elle est censée amener Jérusalem à Rome, en quelque sorte. On y conserve des reliques de la Vraie Croix, ainsi que des instruments de la Passion : des fragments de clous, d'épines et de colonne de flagellation.

    Tombeaux des Papes

    Six tombeaux papaux se trouvent aujourd'hui au Latran. D'autres papes y ont été enterrés au cours du premier millénaire, mais leurs tombes ont été perdues au fil du temps. Deux tombeaux méritent d'être mentionnés. 

    Innocent III (1198-1216) régnait à l'époque où saint François d'Assise vint à Rome pour établir son nouvel ordre. Au début, Innocent était sceptique quant à la faisabilité du radicalisme de la proposition franciscaine. Alors qu'il réfléchissait à la question, Innocent fit un rêve dans lequel il vit François soutenir la basilique du Latran. Convaincu que c'était un signe que François était nécessaire pour soutenir une Église en besoin de réforme, Innocent donna son approbation en 1210.

    Le pape Léon XIII (1878-1903) est également enterré au Latran, dernier pape à ne pas être enterré à Saint-Pierre. (Le pape François a également choisi d'être enterré ailleurs, à Sainte-Marie-Majeure , un lieu qu'il a visité plus de 100 fois, car le Saint-Père s'y rend avant et après chaque voyage papal.)

    Léon XIII accéda au pontificat alors que la question des États pontificaux n'était pas encore résolue. Il ne quitta donc jamais le Vatican au cours de ses 25 ans de pontificat. Sachant qu'un évêque a sa place dans sa cathédrale, il était déterminé à y accéder dans la mort s'il ne pouvait pas le faire de son vivant. 

    Telle est l’importance du Latran, la cathédrale du monde entier, alors qu’il entre dans son XVIIIe siècle de service.

  • Fête de la dédicace de la basilique Saint-Jean de Latran, cathédrale de Rome (9 novembre)

    IMPRIMER

    Saint-Jean-de-Latran, la "mère de toutes les églises" du monde

    Evangile selon saint Jean, chapitre 2, versets 13-22

    Comme la Pâque des Juifs approchait, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva installés dans le Temple les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple ainsi que leurs brebis et leurs boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » Ses disciples se rappelèrent cette parole de l'Écriture : L'amour de ta maison fera mon tourment.
    Les Juifs l'interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour justifier ce que tu fais là ? »
    Jésus leur répondit : « Détruisez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. »
    Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce Temple, et toi, en trois jours tu le relèverais ! »
    Mais le Temple dont il parlait, c'était son corps. Aussi, quand il ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela ; ils crurent aux prophéties de l'Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

    Homélie du Père Joseph Marie Verlinde fsJ (homelies.fr - archive 2008)

    Aux juifs qui lui demande de justifier le geste d’autorité qu’il vient de poser en chassant les vendeurs, Jésus répond solennellement : « Détruisez ce Sanctuaire et en trois jours je le relèverai ».

    Le terme grec (naos) utilisé par Jésus et traduit par « Sanctuaire », ne désigne pas l’ensemble de l’édifice du Temple (iéron), avec l’esplanade, l’enceinte et ses dépendances ; mais ce terme (naos) est réservé au tout petit édifice au cœur du Temple, qui abrite le saint des saints ; le lieu où Dieu réside, où il est invoqué et où il est adoré.

    Lire la suite

  • Le bienheureux Jean Duns Scot, champion de l'Immaculée (8 novembre)

    IMPRIMER

    Le mercredi 7 juillet 2010, lors de l'audience générale, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à ce théologien médiéval :

    Chers frères et sœurs,

    Ce matin — après plusieurs catéchèses sur de nombreux grands théologiens — je veux vous présenter une autre figure importante dans l'histoire de la théologie: il s'agit du bienheureux Jean Duns Scot, qui vécut à la fin du XIIIe siècle. Une antique inscription sur sa tombe résume les points de référence géographiques de sa biographie : «L’Angleterre l'accueillit; la France l'instruisit; Cologne, en Allemagne, en conserve la dépouille; c'est en Ecosse qu'il naquit». Nous ne pouvons pas négliger ces informations, notamment parce que nous possédons très peu d'éléments sur la vie de Duns Scot. Il naquit probablement en 1266 dans un village qui s'appelait précisément Duns, non loin d’Edimbourg. Attiré par le charisme de saint François d'Assise, il entra dans la Famille des Frères mineurs et, en 1291, il fut ordonné prêtre. Doué d'une intelligence brillante et porté à la spéculation — cette intelligence qui lui valut de la tradition le titre de Doctor subtilis, «Docteur subtil» — Duns Scot fut dirigé vers des études de philosophie et de théologie auprès des célèbres universités d'Oxford et de Paris. Après avoir conclu avec succès sa formation, il entreprit l'enseignement de la théologie dans les universités d'Oxford et de Cambridge, puis de Paris, en commençant à commenter, comme tous les Maîtres de ce temps, les Sentences de Pierre Lombard. Les principales œuvres de Duns Scot représentent précisément le fruit mûr de ces leçons, et prennent le titre des lieux où il les professa: Ordinatio (appélée dans le passé Opus Oxoniense — Oxford),Reportatio Cantabrigiensis (Cambridge), Reportata Parisiensia (Paris). A celles-ci il faut ajouter au moins les Quodlibeta (ou Quaestiones quodlibetales), œuvre très importante formée de 21 questions sur divers thèmes théologiques. Lorsqu’un grave conflit éclata entre le roi Philippe IV le Bel et le Pape Boniface VIII, Duns Scot s’éloigna de Paris et préféra l'exil volontaire, plutôt que de signer un document hostile au Souverain Pontife, ainsi que le roi l'avait imposé à tous les religieux. De cette manière — par amour pour le Siège de Pierre —, avec les Frères franciscains, il quitta le pays.

    Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l’histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape. Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la foi dans le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.

    Toutefois, les rapports entre le roi de France et le successeur de Boniface VIII redevinrent rapidement des rapports d'amitié, et en 1305, Duns Scot put rentrer à Paris pour y enseigner la théologie sous le titre de Magister regens, nous dirions aujourd'hui professeur titulaire. Par la suite, ses supérieurs l'envoyèrent à Cologne comme professeur du Studium de théologie franciscain, mais il mourut le 8 novembre 1308, à 43 ans à peine, laissant toutefois un nombre d’œuvres important.

    Lire la suite

  • 7 novembre : saint Willibrord, l'apôtre du BENELUX

    IMPRIMER

    220px-Willibrord_(Paris,_BN_Lat._10510).jpg

    Un site est consacré à ce grand évangélisateur de nos régions et ami de saint Lambert. On y trouve la biographie reproduite ci-dessous : http://www.willibrord.lu/

    "Saint Willibrord naquit en Northumbrie en 658 de parents récemment convertis au christianisme. Son père Wilgils remit le jeune enfant comme oblat au monastère de Ripon et se retira comme ermite sur le promontoire du fleuve Humber. Willibrord grandit sous l’influence de St Wilfrid, évêque d’York, qui avait réussi à imposer le respect des traditions romaines vis-à-vis du particularisme insulaire. A l’âge de 20 ans, Willibrord passa à Rathmelsigi en Irlande, «l’île des saints», pour s’astreindre, sous l’autorité de son maître Egbert, à une dure ascèse avant de recevoir l’ordination sacerdotale en 688. Imprégné du goût de la «peregrinatio», cette mystique qui préconisait le renoncement à la patrie terrestre pour aller prêcher l’Évangile aux populations païennes, Willibrord partit en 690 sur le continent avec 11 compagnons pour évangéliser les Frisons, peuple assez rebelle jusque là à toute conversion.

    Lire la suite

  • 498 martyrs des persécutions religieuses lors de la guerre civile espagnole (6 novembre)

    IMPRIMER

    D'Evangile au Quotidien :

    BBx 498 martyrs espagnols

    Le 28 octobre 2007, le card. José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, représentant le pape Benoît XVI, a présidé, à Rome, la Messe de béatification de 498 martyrs des “persécutions religieuses” de la guerre civile espagnole. Ces catholiques ont été tués dans diverses circonstances en 1934, 1936 ou 1937 ; parmi eux il y avait deux évêques, vingt-quatre prêtres, quatre cent soixante-deux religieux, trois diacres ou séminaristes et sept laïcs qui « versèrent leur sang pour rendre témoignage de l'Evangile de Jésus Christ…soient dorénavant appelés du nom de bienheureux et que leur fête soit célébrée chaque année le 6 novembre dans les lieux et selon les modalités établies par le droit. » (>>> Lettre du pape Benoît XVI).

    Lettre apostolique par laquelle le pape
    Benoît XVI
     a inscrit dans l'Album des Bienheureux
    498 Serviteurs de Dieu martyrs en Espagne

    Nous, accueillant le désir de nos frères, Lluís Martínez Sistach, Archevêque de Barcelone; Francisco Gil Hellín, Archevêque de Burgos; Antonio Card. Cañizares Llovera, Archevêque de Tolède; José María Yanguas Sanz, Evêque de Cuenca; Antonio Ángel Algora Hernando, Evêque de Ciudad Real; Santiago García Aracil, Archevêque de Mérida-Badajoz; Antonio María Card. Rouco Varela, Archevêque de Madrid; Carlos Osoro Sierra, Archevêque d'Oviedo; Carlos Amigo Card. Vallejo, o.f.m., Archevêque de Séville; Ramón del Hoyo López, Evêque de Jaén; Vicente Jiménez Zamora, Evêque de Santander; Juan Antonio Reig Pla, Evêque Cartagena en Espagne; Carles Soler Perdigó, Evêque de Gérone; Antonio Dorado Soto, Evêque de Malaga; et Ciriaco Benavente Mateos, Evêque d'Albacete; ainsi que de nombreux autres frères dans l'épiscopat et de très nombreux fidèles, après avoir pris l'avis de la Congrégation pour les Causes des Saints, en vertu de Notre autorité apostolique, accordons la faculté que les vénérables serviteurs de Dieu: 

    Lire la suite

  • Saint Charles Borromée et la crise de l'Église : une leçon pour notre temps

    IMPRIMER

    D'InfoVaticana :

    Saint Charles Borromée et la crise de l'Église : une leçon pour notre temps

    Aujourd'hui, 4 novembre, l'Église célèbre la mémoire liturgique de saint Charles Borromée, l'un des grands réformateurs du XVIe siècle et un modèle de pasteur catholique.

    À une époque de crise doctrinale, morale et disciplinaire, où le protestantisme fragmentait l'Europe et où la corruption interne minait l'autorité ecclésiastique, ce jeune cardinal milanais sut transformer la réforme en un acte de sainteté et d'héroïque fidélité à l'Évangile.

    Cinq siècles plus tard, au milieu de nouvelles turbulences et d'un climat ecclésial marqué par la confusion, sa figure brille à nouveau d'une force prophétique : l'Église ne se renouvelle pas par des débats ou des structures, mais par la conversion et la croix.

    Un évêque né pour les temps difficiles

    Charles Borromeo naquit en 1538 dans une famille noble d'Arona, en Italie du Nord. Dès son plus jeune âge, il fit preuve d'une profonde piété et d'une intelligence précoce. Il étudia le droit canonique à l'université de Pavie et, à l'âge de 22 ans, fut convoqué à Rome par son oncle, le pape Pie IV (Giovanni Angelo Medici), qui le nomma cardinal et secrétaire d'État.

    C'était une période tumultueuse : Martin Luther avait entamé sa rébellion à peine vingt ans auparavant, et une grande partie de l'Europe était plongée dans le schisme et les guerres de religion. L'Église avait un besoin urgent de réforme, non pas dictée par les princes ou les humanistes, mais venant de l'intérieur, du cœur de ses pasteurs.Borromée participa activement à la phase finale du concile de Trente (1562-1563), où il se distingua par sa clarté doctrinale et son impulsion en faveur de la création de séminaires diocésains. Il ne chercha pas de compromis avec les erreurs du protestantisme, mais œuvra plutôt à purifier l'Église pour la rendre plus fidèle au Christ.

    À la mort de son frère, il hérita du domaine familial et, désormais libéré de ses obligations civiles, fut ordonné prêtre en 1563 et consacré archevêque de Milan l'année suivante. Il n'avait que 25 ans.

    Trente incarné : la réforme venue de l'autel

    À son arrivée à Milan, le diocèse était sans évêque résident depuis plus de quatre-vingts ans. Le clergé était relâché, de nombreuses paroisses manquaient de catéchèse et la vie chrétienne était en déclin.
    Saint Charles entreprit alors un renouveau radical : il visita chaque paroisse, réforma les monastères, imposa la résidence des prêtres et exigea que le culte divin soit célébré avec dignité.

    En 1564, il fonda le Grand Séminaire de Milan , suivant les préceptes du concile de Trente, et peu après, il établit des petits séminaires pour former les jeunes hommes appelés à la prêtrise. Sa conviction était inébranlable :

    « Un prêtre ignorant est le plus grand ennemi de l’Église. »

    Il réorganisa la catéchèse paroissiale, encouragea la création d'écoles de doctrine chrétienne et publia un catéchisme diocésain qui servit de modèle à toute l'Italie.

    Son zèle pour la liturgie le conduisit à restaurer le rite ambrosien, toujours célébré dans son diocèse, et à insister sur le recueillement lors des offices, convaincu que la beauté et l'ordre de l'autel reflètent la foi du cœur.

    Il dut faire face à la résistance d'une partie du clergé laxiste et de familles influentes, et fut même victime d'une tentative d'assassinat en 1569, lorsqu'un membre d'un ordre rebelle lui tira dessus alors qu'il priait. La balle l'effleura, mais il survécut et pardonna à son agresseur.

    Le berger qui n'a pas fui la peste

    En 1576 , une terrible épidémie de peste, la peste de Saint-Charles, ravagea Milan. Le gouverneur espagnol et de nombreux nobles abandonnèrent la ville.
    Borromeo, quant à lui, resta auprès de ses concitoyens. Il vendit tous ses biens pour venir en aide aux malades, organisa les soins médicaux, transforma des églises en hôpitaux de fortune et prit à cœur de nourrir des milliers de familles.Durant les mois les plus sombres, il parcourait les rues pieds nus, une corde autour du cou en signe de pénitence, portant le Saint-Sacrement pour bénir les mourants. Les chroniques rapportent qu'il menait des processions, les pieds ensanglantés, chantant des psaumes et des prières pour la fin de l'épidémie.

    Quand certains lui reprochaient de risquer sa vie, il répondait fermement :

    « Le berger n’abandonne pas son troupeau quand le loup rôde. »

    C’est durant ces années que naquit sa réputation de sainteté. Il n’était pas un réformateur de salon, mais un pasteur prêt à mourir pour son peuple. Son témoignage rappelait celui des grands saints des premiers siècles, lorsque les évêques étaient les premiers à venir en aide, à réconforter et à offrir l’espoir.

    La vraie réforme contre les fausses réformes

    Saint Charles Borromée n’a pas inventé une « nouvelle Église » ; il a réformé celle que le Christ avait fondée .
    Pour lui, la réforme ne consistait pas à « actualiser » la doctrine ni à l’adapter à l’esprit du temps, mais à revenir aux racines de l’Évangile avec pureté et fermeté.
    Il disait souvent :

    « On ne peut réformer l’Église si l’on ne se réforme pas d’abord soi-même. »

    Cette phrase résume l’essence même de tout renouveau authentique.
    Son exemple est aujourd’hui un antidote à la tentation contemporaine de confondre conversion et consensus .

    Tandis que certains ecclésiastiques contemporains promeuvent des « processus synodaux » ou de « nouvelles structures participatives », saint Charles nous rappellerait qu’aucune assemblée ne peut remplacer la sainteté personnelle, ni aucun document la fidélité à la vérité révélée.

    Sa vie démontre que l'Église ne se fortifie pas en dialoguant avec le monde, mais en réformant ses pasteurs et ses fidèles dans la foi, la prière et la pénitence.

    L'héritage d'un saint pour les temps de confusion

    Saint Charles Borromée mourut en 1584 à l'âge de 46 ans, épuisé par le travail, la pénitence et la maladie.
    Sur son lit de mort, il demanda à être appelé non pas « Votre Éminence », mais « pécheur ».

    Il fut canonisé en 1610 par le pape Paul V, et sa figure devint un symbole de l'évêque idéal : savant, austère, pieux et dévoué.

    Aujourd’hui, alors que nombreuses sont les voix qui appellent à la « réforme » de l’Église sans mentionner le péché ni la conversion, son exemple apparaît comme un avertissement lumineux : il n’y a pas de véritable réforme sans sainteté, ni de sainteté sans sacrifice.

    Sa vie rappelle aux pasteurs de tous les temps que la charité sans la vérité devient sentimentalité, et la vérité sans la charité, une dureté stérile.

    Saint Charles a su les unir : il enseignait avec clarté, corrigeait avec fermeté et aimait avec tendresse.

    Son message pour le XXIe siècle est simple et urgent :

    « Nous n’avons pas besoin d’inventer une nouvelle Église, mais d’être des saints dans celle que nous avons toujours eue. »
  • Saint Charles Borromée, modèle des évêques et restaurateur de la discipline ecclésiastique (4 novembre)

    IMPRIMER

    Saint Charles Borromée
    Archevêque de Milan (+ 1584) (source)

    Vie et œuvre
    «Cardinal et archevêque, restaurateur de la discipline ecclésiastique, né le 2 oct. 1538 au château d’Arona (Milanais), d’une illustre maison de Lombardie; mort le 3 nov. 1584; canonisé en 1610 par Paul V , fête le 4 novembre. Dès l'âge de douze ans, il était bénéficiaire d'une riche abbaye considérée comme héritage de sa famille; il en reçut une autre et un prieuré résignés en sa faveur par le cardinal de Médicis, son oncle maternel, qui devint le pape Pie IV (1559-1566). Il n'avait guère que vingt-deux. ans, lorsque ce pape le fit cardinal (1560); il fut chargé, en cette qualité, de l’administration des Romagnes et de la marche d'Ancone, de la protection des nations étrangères, Portugal, Suisse et Pays-Bas, et de l'inspection générale des franciscains, des carmélites et des chevaliers de Malte. Son influence sur son oncle fit accélérer les travaux du concile de Trente, retardés par la résistance que la cour de Rome opposait aux mesures destinées à la réformer un peu elle-même. Après le concile, il prit une part importante à la composition du célèbre catéchisme connu sous des noms divers, Catechismus Tridentinus, Catechismus Romanus, Catechisnaus ad parochos. Il institua au Vatican une académie composée d'ecclésiastiques et de laïques; il y faisait le soir des conférences, qui furent publiées sous le titre Noctes Vaticanae. En 1562, pressé par sa famille de se marier, il entra dans les ordres sacrés, reçut la prêtrise et se fit consacrer évêque; mais ce fut seulement en 1565 que le pape lui permit de résider dans son diocèse de Milan. Nommé archevêque de Milan en 1564, il se démit de toutes ses autres charges pour aller résider dans son diocèse ; il y donna l'exemple de toutes les vertus et rétablit partout la discipline. Il s'employa à y appliquer les mesures de réforme prises au concile. Depuis lors, il ne cessa jamais d'y demeurer et ouvrit un séminaire pour améliorer la formation du clergé.

    C'est avec raison que Charles Borromée a été appelé le modèle des évêques et le restaurateur de la discipline ecclésiastique: il a fait constamment preuve en son épiscopat d'une vertu, d'une science, d'un renoncement et d'une persévérance qui justifient complètement ces titres. Pendant la famine de 1570 et la peste de 1576, il déploya une activité, une charité et un dévouement auxquels l'histoire a gardé une place. Le rétablissement de la discipline était une œuvre fort difficile en cette province ecclésiastique de Milan dont les archevêques, depuis près de quatre-vingts ans, ne restaient plus en leur résidence. Non seulement Borromée donna le premier et le plus haut exemple de la réforme, la poussant pour lui-même jusqu'à l'ascétisme le plus rigoureux, non seulement il visitait vigilamment ses paroisses ; mais il tint six conciles provinciaux et onze synodes diocésains et il institua un conseil permanent, pour pourvoir à l'application des règlements du concile de Trente. Les témoignages de ses efforts se trouvent dans le volumineux recueil des actes de ces conciles: Acta Nediolanensis Ecclesiae (Milan, 1582, 1 vol., et 1599, l vol. in-fol. ; Lyon, 1682, 2 vol. in-fol.; Bergame, 1738, tl vol.). Il fonda, en outre, plusieurs séminaires et établit la congrégation des Oblats, voués à s'offrir et à se porter partout où les besoins de l'Église les réclamaient. Ces réformes ne s'accomplirent point sans de vives résistances de la part des évêques suffragants déshabitués de la résidence, de la part du chapitre de la Scala se prévalant de ses privilèges, de la part des prêtres et des moines accoutumés au relâchement. Un religieux de l'ordre des Humiliés tira même sur l'archevêque devant l'autel un coup d'arquebuse, qui ne fit qu'effleurer la peau. Borromée triompha de toutes les oppositions.

    Étendant aussi son activité sur la Suisse, il fonda à Milan un séminaire helvétique destiné à former des prêtres imbus des doctrines romaines, et il travailla à une ligne qui ne se réalisa qu'après sa mort : elle prit le nom de Ligue d'Or ou Ligue de Borromée et fut contractée en oct. 1586, par les cantons catholiques : ils s'engageaient à prendre les armes contre tous ceux qui toléreraient l'hérésie sur leur territoire.

    En une grande partie de son œuvre, Borromée paraît avoir suivi les inspirations des jésuites: il leur avait fait des donations considérables, et fondé pour eux un superbe collège à Milan; il leur avait procuré des maisons à Lucerne, à Fribourg et ailleurs; Ribéra, son confesseur, était un jésuite. Cet homme, en qui il avait la plus grande confiance, fut convaincu de pédérastie, et il fut démontré que d'autres pères du collège de Milan cultivaient le même vice. Borromée n’hésita pas à prendre les mesures nécessitées par ces faits et par les empiétements des jésuites. Ceux-ci résistèrent et se liguèrent avec ses ennemis. Il s'ensuivit des conflits et un procès à Rome, dont l'issue fut favorable à Borromée, qui alla plaider lui-même sa cause. En 1697, une statue colossale lui a été élevée à Arona.»

  • Saint Charles Borromée, un évêque à la mode du concile de Trente (4 novembre)

    IMPRIMER

    Carlo_Borromeo_0.jpg

    Lors de l'Angelus du 4 novembre 2007, Benoît XVI évoquait... 

    ... Charles Borromée, archevêque de Milan (fêté le 4 novembre). Sa figure se détache au XVI e s. comme modèle de pasteur exemplaire par sa charité, sa doctrine, son zèle apostolique, et surtout, par sa prière : « les âmes, disait-il, se conquièrent à genoux ». Consacré évêque à 25 ans, il mit en pratique la consigne du concile de Trente qui imposait aux pasteurs de résider dans leurs diocèses respectifs, et il se consacra totalement à l’Eglise ambrosienne : il la visita de long en large trois fois ; il convoqua six synodes provinciaux et onze diocésains ; il fonda des séminaires pour la formation d’une nouvelle génération de prêtres ; il construisit des hôpitaux et destina les richesses de sa famille au service des pauvres ; il défendit les droits de l’Eglise contre les puissants, renouvela la vie religieuse et institua une congrégation nouvelle de prêtres séculiers, les Oblats. En 1576, lorsque la peste dévasta Milan, il visita les malades et les réconforta et il dépensa pour eux tous ses biens. Sa devise tenait en un seul mot : « Humilitas ». L’humilité le poussa, comme le Seigneur Jésus, à renoncer à lui-même pour se faire le serviteur de tous.

    Saint Charles Borromée
    Archevêque de Milan (+ 1584) (source)

    Vie et œuvre
    «Cardinal et archevêque, restaurateur de la discipline ecclésiastique, né le 2 oct. 1538 au château d’Arona (Milanais), d’une illustre maison de Lombardie; mort le 3 nov. 1584; canonisé en 1610 par Paul V , fête le 4 novembre. Dès l'âge de douze ans, il était bénéficiaire d'une riche abbaye considérée comme héritage de sa famille; il en reçut une autre et un prieuré résignés en sa faveur par le cardinal de Médicis, son oncle maternel, qui devint le pape Pie IV (1559-1566). Il n'avait guère que vingt-deux. ans, lorsque ce pape le fit cardinal (1560); il fut chargé, en cette qualité, de l’administration des Romagnes et de la marche d'Ancone, de la protection des nations étrangères, Portugal, Suisse et Pays-Bas, et de l'inspection générale des franciscains, des carmélites et des chevaliers de Malte. Son influence sur son oncle fit accélérer les travaux du concile de Trente, retardés par la résistance que la cour de Rome opposait aux mesures destinées à la réformer un peu elle-même. Après le concile, il prit une part importante à la composition du célèbre catéchisme connu sous des noms divers, Catechismus Tridentinus, Catechismus Romanus, Catechisnaus ad parochos. Il institua au Vatican une académie composée d'ecclésiastiques et de laïques; il y faisait le soir des conférences, qui furent publiées sous le titre Noctes Vaticanae. En 1562, pressé par sa famille de se marier, il entra dans les ordres sacrés, reçut la prêtrise et se fit consacrer évêque; mais ce fut seulement en 1565 que le pape lui permit de résider dans son diocèse de Milan. Nommé archevêque de Milan en 1564, il se démit de toutes ses autres charges pour aller résider dans son diocèse ; il y donna l'exemple de toutes les vertus et rétablit partout la discipline. Il s'employa à y appliquer les mesures de réforme prises au concile. Depuis lors, il ne cessa jamais d'y demeurer et ouvrit un séminaire pour améliorer la formation du clergé.

    Lire la suite

  • "Autour du Seigneur Ressuscité et de nos proches, nous goûterons la joie du banquet éternel" (Léon XIV)

    IMPRIMER

    COMMÉMORATION DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS

    MESSE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Cimetière du Verano, Rome
    Dimanche 2 novembre 2025

    ________________________________________

    Chers frères et sœurs,

    nous sommes réunis en ce lieu pour célébrer la commémoration de tous les fidèles défunts, en particulier de ceux qui sont enterrés ici et, avec une affection particulière, de nos proches. Le jour de leur mort, ils nous ont quittés, mais nous les portons toujours dans notre cœur. Et chaque jour, dans tout ce que nous vivons, ce souvenir est vivant. Souvent, quelque chose nous renvoie à eux, des images qui nous ramènent à ce que nous avons vécu avec eux. De nombreux lieux, même les parfums de nos maisons, nous parlent de ceux que nous avons aimés et qui nous ont quittés, et gardent leur souvenir vivant en nous.

    Aujourd’hui, cependant, nous ne sommes pas seulement ici pour commémorer ceux qui ont quitté ce monde. La foi chrétienne, fondée sur la Pâque du Christ, nous aide en effet à vivre la mémoire non seulement comme un souvenir du passé, mais aussi et surtout comme une espérance future. Il ne s’agit pas tant de se tourner vers le passé que de regarder vers l’avenir, vers le but de notre cheminement, vers le port sûr que Dieu nous a promis, vers la fête sans fin qui nous attend. Là, autour du Seigneur Ressuscité et de nos proches, nous goûterons la joie du banquet éternel : « En ce jour-là - a-t-on entendu dans la lecture du prophète Isaïe - le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses […]  Il fera disparaître la mort pour toujours. » (Is 25, 6.8).

    Cette “espérance future” anime notre souvenir et notre prière en ce jour. Ce n’est pas une illusion qui sert à apaiser la douleur de la séparation d’avec les personnes aimées, ni un simple optimisme humain. C’est l’espérance fondée sur la résurrection de Jésus, qui a vaincu la mort et nous a ouvert le passage vers la plénitude de la vie. Il est, comme je l’ai rappelé dans une récente catéchèse, « le point d’arrivée de notre marche. Sans son amour, le voyage de la vie deviendrait une errance sans but, une erreur tragique sans destination. [...] Le Ressuscité nous garantit un abri sûr, il nous ramène à la maison, où nous sommes attendus, aimés, sauvés » (Audience générale, 15 octobre 2025).

    Et cette destination finale, le banquet autour duquel le Seigneur nous réunira, sera une rencontre d’amour. Dieu nous a créés par amour, dans l’amour de son Fils, il nous sauve de la mort, dans la joie de l’amour avec Lui et avec nos proches, il veut nous faire vivre pour toujours. C’est précisément pour cette raison que nous marchons vers le but et que nous l’anticipons, dans un lien invincible avec ceux qui nous ont précédés, uniquement lorsque nous vivons dans l’amour et que nous pratiquons l’amour les uns envers les autres, en particulier envers les plus fragiles et les plus pauvres. Jésus nous y invite en effet par ces mots : « j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » (Mt 25, 35-36).

    La charité triomphe de la mort. Dans la charité, Dieu nous réunira avec nos proches. Et si nous cheminons dans la charité, notre vie devient une prière qui s’élève et nous unit aux défunts, nous rapproche d’eux, dans l’attente de les retrouver dans la joie de l’éternité.

    Chers frères et sœurs, alors que la douleur de l’absence de ceux qui ne sont plus parmi nous reste gravée dans nos cœurs, confions-nous à l’espérance qui ne déçoit pas (Cf. Rm 5, 5) ; regardons le Christ ressuscité et pensons à nos chers défunts comme enveloppés de sa lumière ; laissons résonner en nous la promesse de la vie éternelle que le Seigneur nous adresse. Il éliminera la mort pour toujours. Il l’a vaincue à jamais en ouvrant un passage vers la vie éternelle – c’est-à-dire en célébrant Pâques – dans le tunnel de la mort, afin que, unis à Lui, nous puissions y entrer et le traverser.

    Il nous attend et, lorsque nous le rencontrerons, à la fin de cette vie terrestre, nous nous réjouirons avec Lui et avec nos proches qui nous ont précédés. Que cette promesse nous soutienne, sèche nos larmes, tourne notre regard vers l’avenir, vers cette espérance future qui ne faillit pas.