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Cinq pains et deux poissons : Evangile et homélie du dimanche 2 août

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avgat5.jpgÉvangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 14,13-21.

Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.
En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes.
Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent : « L'endroit est désert et il se fait tard. Renvoie donc la foule : qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! »

Mais Jésus leur dit : « Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Alors ils lui disent : « Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons. »
Jésus dit : « Apportez-les-moi ici. »
Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule.
Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins.
Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.

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Ce passage de la multiplication des pains se situe dans un double contexte. D’un côté, nous voyons que Jésus, après avoir été informé de la mort de Jean le Baptiste, se retire dans un endroit à part, pour être seul (Mt 14, 1 à 12).

D'autre part, nous voyons la foule qui le suit, qui le cherche, qui veut être avec lui. C’est ainsi qu’elle le trouve. Le Seigneur n’est pas resté indifférent face à ceux qui le cherchaient.

D’où il s’ensuit que : « … Il fut ému de compassion pour (cette foule), et il guérit les infirmes…. » (Mt 14,1 à 12).

Dans ce contexte, nous voyons l'attitude des disciples, qui apparaissent comme sensés et prévoyants. Ils font voir au Seigneur la situation qu’ils sont en train de vivre :

« …Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée… » (Mt 14.15), et là encore, les disciples apparaissent comme des personnes soucieuses du bien du groupe. C’est ainsi qu’ils suggèrent au Seigneur : « … renvoie la foule, afin qu'elle aille dans les villages, pour s'acheter des vivres...» (Mt 14,15).

Cela pourrait être pris comme un signe de noblesse et de sensibilité à l'autre, parce que ce que les disciples ont dit correspondait à la réalité et à la situation qu’ils étaient en train de vivre. Mais le Seigneur avait d'autres plans. Il allait utiliser cette situation limite pour nous révéler son autorité sur les forces de la nature, mais surtout pour nous faire voir l’attitude, les dispositions que nous devons prendre face à ceux qui sont dans le besoin.

Ainsi, Il leur dit: "... donnez-leur vous-mêmes à manger...» (Mt 14:16). Là encore, les disciples réagissent "normalement", c'est-à-dire, de manière sensée et rationnelle. En effet, ils disent au Seigneur : «...Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons...» (Mt 14:17). En soi, ce n’est pas une objection, mais bien la constatation de l’impossibilité de donner à manger à la foule. Les disciples eux-mêmes, par leurs propres moyens, ne pouvaient pas le faire. Ils ne disposaient que de ces quelques pains et de deux poissons, soit quelque chose d’insignifiant à l'échelle des besoins des gens.

Ainsi, le Seigneur les déconcerte, lorsque devant la constatation de la situation, il leur déclare: «...Apportez-les-moi...» (Mt 14:18), ce qui fait d’eux des participants à la résolution du problème. Ils se retrouvent impliqués et engagés dans la résolution de cette situation qui en soi, était vitale.

Les cinq pains et les deux poissons, le Seigneur les offre au Père: «...levant les yeux vers le ciel, il rendit grâces...." (Mt 14:19).

Ce geste est éloquent en soi, parce que s’il a impliqué les disciples, leur demandant tout ce qu’ils avaient. Maintenant, Jésus est en train d’impliquer le Père, l’impliquant aussi lui dans cette révélation qu’il est en train de faire. Par la suite : «...il rompit les pains et les donna aux disciples, qui les distribuèrent à la foule..» (Mt 14:19). Le texte est éloquent encore quand il dit: «...TOUS mangèrent et furent rassasiés...» (Mt 14:20), tant et si bien que des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins.

Si ceci est extrêmement significatif sur le plan de l’abondance et de la générosité du Seigneur, il en va de même en ce qui concerne le nombre des personnes qui ont bénéficié de ce miracle : «...Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants...» (Mt 14:21). Ce texte nous montre une situation qui peut se reproduire aujourd’hui, tout comme l’attitude des disciples qui souhaitaient se défaire de ceux qui constituaient pour eux un problème. Mais d’un autre côté, nous voyons comment le Seigneur Jésus les implique dans sa mission, puisqu’il leur dit : « …donnez-leur vous-mêmes à manger ».

Il s’agit d’un sujet qui, en soi, est actuel, parce qu’aujourd’hui encore, il y a encore beaucoup de gens qui ont faim. Aujourd’hui encore nous courrons le risque de vouloir extraire le cœur des problèmes qui nous entourent, tout en ne nous sentant pas concernés par ces problèmes. Et aujourd’hui encore, nous qui croyons et qui voulons suivre le Seigneur, il nous engage et nous implique. Il nous invite à faire tout ce qui est à notre portée, à donner ce que nous avons en vue d’aider ceux qui sont dans le besoin, parce le partage est ce qui suit le miracle, qui conduit à ce que tous mangent.

De cette générosité nous arrivons à un autre miracle : c’est qu’il reste toujours quelque chose.

Ici, le Seigneur nous fait prendre conscience de la nécessité d'être généreux, bien disposés, prêts à donner tout ce que nous avons, pour aider l’autre, de manière telle que ce qui est donné avec générosité obtienne la bénédiction du Seigneur et conduise au bénéfice de tous.

Seigneur, aujourd'hui nous sommes comme ces disciples, devant une situation qui nous dépasse, devant une impossibilité totale de répondre positivement à une faim totale qui existe, à une faim de toi, à une faim de justice et de vérité, d’amour et de compassion, de tendresse et de bonté, de paix, et aussi de pain ... Ce que nous avons, ce sont toujours cinq pains et deux poissons, c’est-à-dire rien… Nous sommes toujours pleins de bonne volonté, mais sans rien à donner, sans même chercher de solution aux problèmes que nous vivons. C’est pourquoi Seigneur nous te demandons de verser dans nos cœurs ta grâce, ton amour, ton Esprit Saint, afin qu’il nous aide à nous laisser guider et conduire par toi, pour que tu puisses transformer notre situation, pour que tu fasses de nous tes instruments et qu’ainsi, tu puisses transformer le rien que nous avons pour le multiplier et qu’ainsi, tu rassasies les cœurs, tu combles les espérances, pour que notre vie soit en toi et que nous recevions la plénitude que toi seul peux nous donner.

Ainsi, multiplie nos cinq pains et nos deux poissons. Fais qu’ils débordent de nos paniers, toi qui agis en nous et pour nous. Ainsi soit-il.

source : http://www.homiletica.org/Jesusantonioweisensee046.pdf (traduit de l'espagnol)

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