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Thérapie de groupe chez l’Oracle de Malèves-Sainte-Marie

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personne-ne-te-croira.jpgDans « La Libre » de ce jour, Christian Laporte rend compte d’une séance organisée hier devant la presse conviée au Prieuré de Malèves-Sainte-Marie. En scène : un exorciste (Gabriel Ringlet) et deux promoteurs de l’officialité humaniste (Karine Lalieux, Christian Brotecorne), au chevet d’une rescapée de la pédophilie cléricale des années 1960 (Danielle Scherer)  et  d’un évêque traumatisé (Mgr Harpigny). Sans oublier l’ombre (archiépiscopale) du bouc émissaire indispensable à toute bonne thérapie. Celle-ci avait commencé par l’écriture de mémoires intimes, dont l’édition fut cornaquée par l’ange Gabriel. dans la foulée des scandales révélés suite à l’affaire Van Gheluwe. Compte rendu (extraits) :

 « La présentation officielle de ce récit très dur et terriblement réaliste d’une rescapée de la pédophilie ecclésiale qui avait déjà marqué les esprits des membres de la commission Lalieux à travers l’audition de Gabriel Ringlet, ne pouvait pas faire l’objet d’une banale conférence de presse.(…)

"Personne n’a voulu me croire", le récit de Danielle Scherer paru chez Albin Michel, n’est de fait pas un livre banal. Comme l’a souligné Gabriel Ringlet qui recevait les médias pour la circonstance au Prieuré de Malèves, un lieu symbolique lui aussi, sis au carrefour de l’Eglise et de la société civile, voilà un ouvrage "qui a déclenché un vrai débat dans et autour de l’Eglise ainsi que dans la société belge par son contenu interpellant, à des années-lumières de certains écrits publiés dans la foulée de l’affaire Dutroux". De quoi prolonger la réflexion après l’annonce de la mise en place d’un tribunal arbitral et de la publication d’une brochure de l'Eglise qui a indiqué plus que jamais que l’on ne reviendra plus en arrière.

(…) En présentant le tribunal arbitral, Karine Lalieux n’a pas esquivé le fait qu’en relisant les textes prévoyant son fonctionnement, il est apparu que d’aucuns du côté de l’Eglise ne voient pas nécessairement l’utilité d’une procédure de conciliation en cas de décès de l’auteur. Aussitôt Mgr Harpigny a dit qu’il croyait sincèrement en cette conciliation et qu’à titre personnel, il mettra tout en œuvre pour qu’elle puisse se dérouler normalement. En bon communicateur, Gabriel Ringlet a renchéri : "Il faut aussi encourager vos confrères à le faire." Et... un ange passa sur l’assemblée, d’aucuns ayant cru reconnaître son appartenance à une escadrille archiépiscopale. Mais le vrai temps fort de la rencontre fut l’interpellation directe de l’évêque et de la présidente de la commission par Danielle Scherer. "Quel soulagement de pouvoir nous dire que nous pouvons désormais sortir de l’oubli", a-t-elle dit avant de remercier à la fois Guy Harpigny et Karine Lalieux, puis de leur poser une série de questions aussi pointues que pertinentes.

Danielle Scherer a demandé à l’évêque "si l’Eglise peut se rendre compte que nous avons besoin d’elle et surtout de la nécessité qu’elle retrouve son message originel". Sans faux-fuyant, Guy Harpigny a fait son mea culpa : " Il m’a fallu du temps pour me rendre compte de la gravité des faits commis par des prêtres et donc aussi de la réelle douleur des victimes. Il m’a aussi fallu du temps pour comprendre que les victimes disaient la vérité et, enfin, qu’il incombait d’abord à la Justice d’agir(…).Danielle Scherer a interpellé une dernière fois l’évêque en l’invitant à se montrer plus ferme que jamais : "De quoi avez-vous peur, Monseigneur ?" Il lui répondit qu’il craignait de "faire un faux pas" et ajouta qu’il avait dû affronter les remontrances de certains membres de l’Eglise qui lui conseillaient "de ne pas se laisser faire ou qui, à l’inverse, lui reprochaient de jouer la vedette à la télévision" (…). Voir ici : "De quoi avez-vous peur, Mgr ?"

Commentaires

  • Bien, il est juste de reconnaître que de tels abus nous choquent et nous peinent encore davantage lorsqu'ils sont commis par un prêtre. Mais la grande question qu'il faut poser maintenant, c'est : que compte-t-on faire concrètement pour les bien plus nombreuses victimes d'abus sexuels dans ce pays, et qui ne sont pas victimes de prêtres ?

    Par exemple, chaque année, des centaines de gamines avortent, accouchent ou sont contaminées par des MST. Et cela dès l'âge de douze ans pour certaines. Cela suppose donc que des milliers d'autres sont abusées sexuellement. C'est du tristement concret, qui se passe maintenant, pas il y a trente ou quarante ans. « Qui croira » enfin ces gamines d'aujourd'hui ? Mme Lalieux, M. Ringlet, irez-vous leur parler un jour ?

    Faire semblant de s'intéresser uniquement à des cas anciens, datant d'une époque où la pédophilie n'était même pas considérée comme un délit grave par la Justice, ni poursuivie, cela relève de la tartufferie, mais surtout du délit grave de non assistance à mineurs en danger aujourd'hui.

    Il y a dans ce pays de vrais réseaux de prostitution enfantine. Ou des mineurs drogués, qui se prostituent pour payer leurs doses.

    Il y a dans ce pays des consommateurs de pédo pornographie sur Internet (qui se font parfois harponner). Ces gens enrichissent des mafias internationales qui volent, abusent, torturent et tuent des enfants.

    Pourquoi la Justice et la Presse ne mettent-elle pas tout cela sur la place publique et en gros titres ? Pourquoi ne livrent-elles pas l'identité et la qualité de ces pédophiles ? Pourquoi ne lancent-elles pas des appels à témoignage de leurs victimes ?

    Pourquoi seule l'Église mérite-t-elle ce traitement de 'faveur', et cela pour des faits généralement anciens ?

    Il faut croire que la Justice et la Presse ne se préoccupent guère de l'intégrité sexuelle des mineurs dans ce pays, et n'osent pas non plus lancer une chasse de grande ampleur à des mafias puissantes et dangereuses.

    La chasse aux prêtres, et leur lynchage public, donnent bonne conscience à peu de frais à la société belge.

  • Soutane et col romain pour la photo de couverture de ce livre car il est bien entendu que les clercs en civil, en col roulé ou cravate, ne sont pas susceptibles de commettre des abus sexuels...

  • On s'intéresse plus à des cas d'il y a trente ans dans l'Eglise que des cas actuels hors de l'Eglise.

    Et tout cela, avec la complicité de clercs actuels. Du joli, quoi!

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