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Congrégation romaine du Culte divin : y a-t-il un pilote dans l’avion ?

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De Sandro Magister sur son blog « Chiesa » (extraits) :

Entre 1996 et aujourd’hui la congrégation pour le culte divin a changé trois fois de préfet. C’est en 1996, en effet, que Jean-Paul II a appelé à la direction de ce dicastère l’évêque chilien Jorge Arturo Medina Estevez qui, créé cardinal en 1998, est resté à son poste jusqu’au 1° octobre 2002, date à laquelle il a été remplacé par le cardinal africain Francis Arinze, qui y est resté jusqu’au 9 décembre 2008, lorsque Benoît XVI lui a donné comme successeur l’actuel préfet, le cardinal espagnol Antonio Cañizares Llovera (…). Les trois préfets ont été porteurs d’une correction de trajectoire par rapport aux abus liturgiques découlant de la réforme liturgique qui a suivi le concile Vatican II, même si cela s’est fait de manière différente. Le plus agressif a été Medina. Arinze a été plus modéré. Cañizares s’est montré – au moins jusqu’à présent – fort en paroles mais doux dans les faits.

(…) La succession des secrétaires de cette congrégation fut beaucoup plus tourmentée et discutée. Il faut se rappeler que dans un dicastère, si c’est le préfet qui donne les directives, c’est le secrétaire qui a le pouvoir de les mettre ensuite en application.

Quand Medina est devenu préfet, il a trouvé comme secrétaire, en poste depuis 1991, le Brésilien Geraldo Majella Agnelo, aux idées assez progressistes, qui fut assez rapidement nommé, en janvier 1999, archevêque de São Salvador da Bahia et créé cardinal (…). Le nouveau secrétaire fut nommé en février 1999. C’était le bénédictin italien Francesco Pio Tamburrino, 60 ans, lui aussi progressiste, avec des idées plus proches de celles d’Agnelo que de celles de Medina.Son poste fut attribué à un autre ecclésiastique, lui aussi italien et ayant également des idées en matière de liturgie proches de celles de son prédécesseur (…). Mais Sorrentino ne resta pas longtemps à ce poste. Le 19 avril 2005, Benoît XVI avait été élu pape et il montra qu’il avait des idées très nettes en matières de liturgie, semblables à celles de Medina Et juste sept mois plus tard, le 19 novembre, Sorrentino fut nommé évêque du diocèse prestigieux – mais pas cardinalice – d’Assise. Il était resté un peu plus de deux ans (…).

Le 10 décembre 2005, le pape Joseph Ratzinger nomme secrétaire de la congrégation pour le culte divin le Sri lankais Malcolm Ranjith Patabendige Don, 58 ans (…). Ranjith a des idées très claires en matière de liturgie et il est très estimé y compris dans le monde traditionaliste. C’est pourquoi quand, en 2008, Cañizares arrive d’Espagne, comme préfet, avec une réputation de “petit Ratzinger”, les partisans d’une "réforme de la réforme" dans le domaine liturgique pensent que la congrégation qui devrait être le moteur de cette réforme va être enfin dirigée par un tandem d’une efficacité certaine.

Mais ce n’est pas ce qui va se passer. Le 16 juin 2009, après moins de quatre ans, Ranjith quitte lui aussi ce poste de secrétaire. Benoît XVI a été persuadé, en dépit de l’avis contraire de Cañizares, que sa présence était plus importante dans sa patrie, le Sri Lanka, qu’à Rome dans le domaine liturgique. C’est ainsi que Ranjith est nommé archevêque de Colombo, à la satisfaction à peine dissimulée des progressistes. Et il est remplacé par le dominicain américain Di Noia, 66 ans, qui travaille à Rome depuis 2002 comme sous-secrétaire de la congrégation pour la doctrine de la foi, mais qui ne parle pas encore couramment la langue de Dante bien qu’ayant des parents Italiens (…)

Avec le tandem Cañizares-Di Noia au sommet, la congrégation semble tomber dans un cône d’ombre. Di Noia n’a pas la détermination d’un Ranjith. (…) Encore une fois, donc, la congrégation pour le culte divin semble ne pas fonctionner. Voilà pourquoi, pour la quatrième fois en sept ans, on assiste à un changement de secrétaire avant la date normale. Di Noia a été transféré à la vice-présidence de la commission pontificale "Ecclesia Dei", poste non prévu par l’organigramme de cet organisme, restructuré en 2009 par le motu proprio "Ecclesiæ unitatem", qui est chargé de suivre les communautés traditionalistes et de réduire la fracture avec le monde lefebvriste. Et c’est un changement qui pourrait présenter les mêmes problèmes que les précédents. En effet l’évêque anglais Roche, 62 ans, qui vient d’être nommé est un protégé du cardinal émérite de Westminster, le "liberal" Cormac Murphy O’Connor, dont il a été l’auxiliaire. Déjà dans le passé, à la grande préoccupation des milieux les plus conservateurs de la curie romaine, son nom avait circulé pour le poste qu’il vient d’obtenir (…). Il sera également intéressant de voir si – après les quatre essais infructueux de Tamburrino, Sorrentino, Ranjith et Di Noia – Roche réussira enfin à aller jusqu’au bout de ses cinq années de mandat.

Tout l’article ici : Journal du Vatican / La congrégation dotée d'une porte à tambour

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